Re: [Novembre 2008] Paolo Santero : Cohésion - Cordée 1 Corniche

Le groupe sur la corniche avait du mal à s'organiser, les clones d'Abaigh s'impatientaient de même que l'originale, Robin avait peu d'écho à sa directive de tirer doucement.

Pendant ce temps, Lucas sentait la roche froide lui glacer le ventre et commençait à fatiguer dans cette position peu confortable, sa prise sur le piolet commençait à faiblir et il prit peur en se demandant combien de temps encore il tiendrait.

Chris, quant à lui, sentait ses doigts se raidir en tentant vainement de se maintenir collé à la paroi. La prise de ses crampons ne semblait pas 100% sûr et plus il restait dans cette position, plus il prenait le risque de tout lâcher.

Devoir appeler les autres à la rescousse... Comment en était-il arrivé à tomber si bas ? Chris n'avait jamais eu à solliciter l'aide de quiconque jusqu'à aujourd'hui et il fallait avouer que cela lui laissait comme un horrible sentiment d'impuissance et de haine envers toutes ces personnes qui maintenant s'évertuaient à tenter de le remonter. Certes, il ne voulait pas échouer, seulement le prix à payer lui semblait malheureusement trop élevé. De plus, le jeune homme n'était pas dupe, ils ne se seraient jamais foulés en d'autres circonstances et surtout pas pour le meurtrier de leur défunte camarade... Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui qui se retrouve dans cette inconfortable situation ? Toute cette malchance allait réellement finir par lui faire perdre définitivement le peu de raison qui lui restait à force.

Ce fut comme dans un songe que Chris entendit la voix, enfin plutôt la gueulante de l'éploré. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, le jeune homme ne releva pas, se contentant simplement de cesser tout mouvement. Pour dire vrai, il n'en avait tout simplement plus la force. Tout ce qu'il espérait maintenant, c'était que les autres fassent au plus vite pour le sortir de là et pouvoir tirer rapidement un trait sur ce qu'il voyait de plus en plus comme une humiliation. Humiliation qu'il n'hésiterait certainement pas à leur faire payer à un moment où à un autre par ailleurs... Attendant patiemment au départ, Chris finit hélas par s'impatienter voyant que leur tentative ne donnait rien. Pour preuve, il ne bougeait pas d'un pouce et ne ressentait aucune pression sur la corde. Merde, mais qu'attendaient-ils pour s'activer ? Et ses doigts qui commençaient à se raidir dangereusement... Les crampes n'étaient sûrement pas loin et cette pensée avait plutôt tendance à le faire baliser. Et c'était fou ce que la peur pouvait vous faire perdre patience...

"Hey ! Mais qu'est-ce que vous foutez bordel !"

Certes, il allait finir par une extinction de voix à devoir hurler ainsi à cause de cette satanée tempête, mais le temps que tous ces abrutis mettaient pour le remonter l'inquiétait plus qu'autre chose. Que pouvait-il faire ? Il ne voyait pas malheureusement. Seulement il ne pouvait rester encore plus longtemps ainsi au risque de finir par tout lâcher. Déjà que ses mains se mettaient à trembler de plus en plus... Bon sang ! Se rendre compte qu'il avait demandé de l'aide à de parfaits incapables. Ils étaient cinq et même pas foutus de remonter un gars de 73 kilos ! Constatation qui l'enrageait un maximum il fallait l'avouer. Et le pire c'était que dans sa position, il ne pouvait absolument pas se débrouiller tout seul ! A moins que... Posant rapidement son regard sur la corde tendue qui le reliait à Lucas, Chris vint à se demander s'il pourrait s'en servir justement pour la grimpette, son piolet ne lui étant hélas d'aucune utilité. Mais ne risquait-il pas d'entraîner cette bande de bras cassés vers le bas de par son poids ?

Le problème c'était qu'il sentait qu'il ne tiendrait plus très longtemps accroché ainsi à la paroi et Chris n'était pas du genre à attendre le déluge... Ses mains menaçaient de l'abandonner et ses crampons lui semblaient de moins en moins fiables. Et bon... Autant dire qu'il n'avait pas non plus grande confiance en la réussite de ses compagnons d'infortune vu le temps qu'ils mettaient pour se bouger les miches. Et c'est ce qui le décida à tenter la grimpette par lui-même d'ailleurs.

Lâchant un long soupir, le jeune homme pria tous les saints et ce Dieu auquel il ne faisait appel que quand il était dans la merde avant de lâcher doucement la paroi pour empoigner la corde dressée devant lui de ses deux mains. Chris tenta alors de monter lentement, cette fois-ci aidé de la corde. S'il réussissait à grimper ainsi sans entraîner les autres avec lui tant mieux, mais s'il voyait que cela mettait les autres dans une situation critique plus qu'autre chose, il abandonnerait illico son ascension et attendrait gentiment la suite des événements... Alors qu'il commençait à s'accrocher vraiment à la corde, Lucas sentit une tension plus importante vers le bas. S'il avait été en meilleure condition et position cela n'aurait pas eu l'impact fâcheux qui suivit : Lucas se sentit glisser d'un coup, fort heureusement ce ne fut que d'une vingtaine de centimètres mais assez pour le passer d'un appui réparti sur tout le haut de son corps à un appui au niveau du torse rendant la respiration pénible. Les autres ressentirent également l'à-coup dû à cette glissade plutôt alarmante. Chris lui fut bon pour une sueur froide tout aussi grande que Lucas. Il chercha alors de nouveau des prises dans la paroi malgré ses doigts et jambes qui commençaient à faiblir dangereusement.

C’était de plus en plus dur, de plus en plus rude. Les efforts que Lucas faisait pour rester concentré sur la prise de ses mains sur le piolet auquel tenait sa vie le fatiguaient terriblement, et il ne se sentait plus la force de crier des conseils avisés à l’équipe qui était sensée le tirer, lui, et accessoirement Chris, de cette mauvaise passe totalement intentionnelle de ce cher professeur sadique qui se faisait là une belle réputation de tortionnaire. Sensée, car les autres encordés sains et saufs semblaient mettre un certain temps à se bouger les miches pour reculer avec la corde. Nulle amélioration dans sa posture donc, qui se faisait de plus en plus inconfortable, le froid lui gelant les abdominaux via la pierre glacée qui faisait l’unique appui qui le préservait en vie.

C’est tout juste s’il entendit Chris crier une nouvelle fois, sous lui, des insanités dignes du plus stupide. Qui irait épuiser ses forces dans un vain verbiage alors que toutes devaient être requises pour la sauvegarde personnelle et celle du groupe. Lucas n’en pensait cependant pas moins…

*Mais qu’est-ce qu’ils fichent ? Allez bon sang !! Galère…*

Mais l’andouille pendue n’arrêta pas là ses offices. Pris d’une soudaine crise d’ego, il se crut capable de tenter d’escalader seul la paroi, agitant ostensiblement la corde raide qui les tenait tant bien que mal. Stupide !! Et le résultat de cette initiative malheureuse eut des conséquences pour le moins inconfortables ! D’un coup, le Suédois se sentit partir en arrière, et son regard gris se glaça d’effroi derrière ses lunettes teintées. Il n’eut que le temps d’hurler, un peu malgré lui :

« Chris !! »

Et il se stabilisa aussitôt, le souffle coupé, l’arrête du précipice lui barrant la cage thoracique. Oppression dérangeante qui lui fit monter une nausée précipitée qu’il eut du mal à maîtriser pour rester concentrer sur ses bras tendus avec la rage du désespoir vers ce qui le tenait à la vie. Bon sang, quelle fichue idée d’avoir suivi cet individualiste sans esprit, cet assassin égoïste n’ayant aucune compassion pour quiconque… C’était aux autres d’agir maintenant, et ils devaient faire vite, très vite, et y mettre toute leur union. Lucas, lui, ne pouvait plus rien faire d’autre qu’espérer qu’ils se décident à agir au mieux, sans se mettre en danger, et sans augmenter la situation risquée des deux coéquipiers mal en point. Il tentait de tenir ses appuis sur la roche, se pliant le plus possible en avant, plaquant un bras au sol et gardant une main crispée sur la corde qui le maintenait. Une transformation dans cette situation ne servirait à rien… Mais il devait se tenir prêt en cas de chute…

Il ne vivait plus une simulation… Le jeu lui était sorti de la tête…

Bon sang! On s'en sortait pas! Il semblerait que la simulation est un effet soporifique ou inhibiteur sur certains! Abaigh avait crée ses clones et ils aidaient tant bien que mal. Mais Il ne voyait rien de la situation et il fallait agir! Bon tout d'abord se calmer. puis il cria autant pour devant que pour derrière:

"Allez! On tire doucement! allez!!!!"

Son pouvoir ne servait à rien! Mais il eu une idée pour d'autres. Il cria pour son chef d'équipe :

"Lucas! transforme tes bras!!! tu seras plus fort mais pas plus lourd!!!"

Esperons que cela marchera, car le froid, le vent et la situation devenait très pénible. Et l'autre il pouvait pas faire attention au lieu de faire son Ernest! L'avantage d'Ernest c'était qu'il était parti! Allez du nerf bon sang!

[j'adorais Ernest, pas Rob ^^]

Ils étaient plutôt mal barrés, Chris et Lucas pendouillaient tous les deux maintenants, Jonas avait bien passé en revu tous les animaux lui venant à l’esprit – de l’éléphant à la souris – au moins une bonne centaine de fois depuis qu’ils essayaient de remonter Chris, mais aucun ne lui paraissait adéquat, soit ils étaient trop gros, soit pas suffisamment fort, il devrait se fier uniquement à la force de ses bras pour cette fois.

« J’ai rien pour nous aider dans cette situation, y a pas assez de place ! Et on essaye de se calmer derrière ! »

Crier des ordres aux clones d’Abaigh étaient peut-être inutile, mais au moins cela permettait de se défouler. Quoi qu’il en soit, Jonas tenta de planter aussi fortement ses crampons que possible et de tirer de toutes ses forces, reculant lentement et replantant soigneusement ses crampons à chaque fois afin de remonter les deux qui pendouillaient dans le vide.

Et Abaigh avait l'idiotie de croire que ça ne pouvait pas être pire : Grave erreur. Chris avait la merveilleuse idée d'essayer de remonter tout seul ce qui avait eu pour effet de le faire à nouveau chuter. Il entraîna un peu plus Lucas ce qui réduisit à néant les efforts, même presque vains de l'équipe. La situation était de plus en plus critique et Abaigh sentait la colère monter en elle. Chris n'en avait fait qu'à sa tête au lieu d'être patient et finalement, il avait rendu la situation plus catastrophique encore.

Les clones étaient un peu trop "enthousiastes" et Jonas le leur fit remarquer. En d'autres circonstances, Abaigh lui aurait adressé sourire d'excuse mais là, y'avait pas le temps de se perdre dans des politesses. Abaigh observa brièvement ses clones et leur jeta un regard noir.

-Il a raison! Soyez plus calmes sinon j'vous fais dégager!!!

Non mais alors!

-Suivez les ordres de Robin et continuez à tirer doucement!

Dit-elle enfin à ses clones pour qu'ils n'oublient pas leur mission : Aider à sortir Chris et Lucas de là. Tiens, en parlant de Chris...

-Chris, ne bouge plus surtout! On va réussir à te remonter mais sois un peu patient, même si c'est pas facile!!! Et toi Lucas, ça va?

Elle voulait s'assurer qu'il ne s'était pas fait mal. Elle continua à tirer doucement mais avec plus de fermeté et de force que tout à l'heure. Il fallait qu'elle redouble d'énergie si elle voulait réussir à être utile au groupe.

Noémie semblait pétrifiée devant la scène alors que deux de ses camarades étaient accrochés tant bien que mal à la corniche et plutôt mal que bien.

Alors que le petit groupe s'était reprit, tous se mirent à tirer doucement, les clones fournissant une aide non négligeable de par leur nombre plus que par leur force, Lucas se sentit soutenu dans son effort pour ne pas glisser et bientôt même véritablement tiré sur la corniche. Le passage le plus désagréable fut lorsqu'il ne put plus compter sur ses jambes pour l'aider mais il était maintenant en entier sur une surface horizontale.

Chris avait sentit la tension dans la corde et avait pu gravir d'un mètre alors que Lucas remontait sur la corniche. Lui restait encore sur la paroi avec de moins en moins de force mais l'espoir donnait des ailes et il voyait la salut lui sourire plus que jamais alors que les pieds de Lucas disparaissaient de sa vue.

*Bordel !*

Chris ne se serait certainement jamais attendu à la frayeur qui venait de le consumer tout entier alors qu'il s'était senti presque perde pied, à deux doigts de servir de pâture à la gueule béante et de plus en plus oppressante. S'accrochant de nouveau tant bien que mal à la paroi avec la force d'un désespoir maintenant omniprésent, le jeune homme ferma brièvement les paupières, tentant de reprendre son souffle et de calmer les battements irréguliers et sourds de son palpitant, encore quelque peu sonné par la terreur qu'il venait de vivre. De l'écarlate, son visage vira au cachet d'aspirine tandis qu'il entendait vaguement les voix bien loitaines de ses compagnons de cordée. M'enfin... Pouvait-on réellement appeler compagnons cette bande d'incapables ? Pire que ce qu'il avait cru en fait. Arriver à les entraîner, les cinq, à lui tout seul. Fallait vraiment le faire ! Il n'avait rien d'un mister Hulk pourtant...

Se sentant étrangement pris de torpeur, le contrecoup sûrement, ses doigts commençaient petit à petit à se relâcher tandis que toute tension se mettait à déserter son corps. Ca, c'était pas bon, pas bon du tout... Levant lentement la tête, Chris se força néanmoins à garder les idées claires et sa hargne contre le monde entier, seule force qui lui permettait de tenir, ne voulant à aucun prix se faire de nouvelles frayeurs. Bien que le regard plutôt flou, il distingua vaguement la silhouette de Lucas. Jeune homme qui semblait, tout comme lui, en bien mauvaise posture par ailleurs... Découverte qui, intérieurement, remit du beaume au coeur de l'électrokinésiste pour dire vrai. Il était si jouissif de voir ses moments de galère partagés ! Et puis, s'il pouvait en faire baver quelqu'uns dans la foulée, c'était déjà ça de pris sur cette cuisante humiliation que le sort s'acharnait à lui faire vivre non ? Et le pire restait à venir, s'était finalement rendu à la cruelle évidence qu'il se devait de se laisser guider par ces squelettes désossés pour espérer se sortir de cette merde.

Ca faisait mal de le reconnaître, certes, mais il ne pouvait hélas que faire avec. Il avait bien su pourtant que l'esprit d'équipe, la cohésion et autres conneries de ce genre ça n'était pas pour lui... Il n'avait jamais connu, comment pouvait-il en comprendre alors même le sens ? Cependant, il fallait avouer qu'avec ce genre de situation casse-gueule, ça avait tendance à vous faire réfléchir un minimum... Ainsi donc, Chris prit énormément sur lui pour dominer du mieux possible ses élans haineux et solitaires suite aux paroles esgourdées par la voix qui lui était encore quasi inconnue au passage, d'une jeune demoiselle et dont il aurait aimé connaître la réaction si celle-ci s'était retrouvée à sa place... Mais sans mauvaise pensée aucune envers elle, juste par curiosité dira-t-on, car elle au moins, savait trouver les mots justes pour lui éviter d'avoir comme seule envie de lui faire ravaler ses paroles, à l'instar de certains autres...

Ils allaient réussir à le remonter avait-elle dit ? Il n'attendait plus que cela bien qu'il n'arrivait à s'empêcher d'en douter au fond. Mais qu'y avait-il d'autre à part l'attente d'un quelconque resultat ? Pour lui, rien d'autre malheureusement. Et mieux valait qu'il se domine un maximum pour éviter de se foutre encore plus dans la mouise. Ne lui fallait que penser à se sortir rapidement de là sans encombres. Son esprit maintenant plein de pensées positives, ce qui avait été bien rare ces derniers temps, Chris s'arma de courage, celui-ci l'aidant ainsi à ignorer le plus possible ses mains qui le lançaient terriblement, restant accroché à la paroi tel une bernique à son rocher. Combien de temps resta-t-il ainsi ? Ca, il ne saurait le dire, concentré qu'il était pour éviter toute autre mésaventure à son pauvre coeur déjà bien meurtri. Mais que de soulagement au final de sentir enfin la pression de la corde qui commençait à le tirer vers le haut !

*Bon sang c'est pas trop tôt !*

Voilà une jeune fille qui au moins ne parlait pas pour ne rien dire ! Là, autant dire que cette dernière forçait le respect, c'était indéniable. Lâchant un long soupir empli de satisfaction et de soulagement mêlés, Chris suivit finalement le rythme imposé par les autres jusqu'à voir l'éploré remonté en un seul morceau sur la corniche. Certes, d'un côté, il était dommage de ne pas l'avoir vu morfler plus que cela, mais qu'importait au final, le plus important c'était de pouvoir enfin regagner cette foutue corniche ! Sentant venir à grands pas la fin de ce calvaire, Chris se sentit pris d'un brusque regain d'energie qui, sur le coup, lui permit de faire totalement abstraction de la douleur imposée par ses pauvres quenottes à l'agonie. Encore un peu de patience ! C'est ainsi que le jeune homme se laissa guider par le labeur des autres, priant intérieurement pour que sa poisse légendaire lui foute la paix à partir de cet instant...

Pendu, perdu, Lucas s’imaginait déjà se laissant glisser le long de la paroi pour disparaitre à jamais dans les tréfonds glacials de cet abysse montagnard. L’équipe n’avait qu’à trancher les liens qui retenaient les deux futurs cadavres pour s’en tirer. Au moins ils seraient à l’abri et n’auraient plus à s’en faire. Un ou deux morts de plus à afficher sur le mémorial de l’institut, ça passerait comme une lettre à la poste. Deux petits noms à rajouter, ça passerait presque inaperçu… Au moins aurait-il la satisfaction d’emmener avec lui dans les ténèbres de la mort celui qui était en partie responsable de la disparition de River… Une vengeance suicidaire, peu héroïque, banale en quelque sorte. Il ne méritait pas mieux, sans doute. Qui le soutenait encore, dans l’institut… Richard, peut-être… Sa nouvelle équipe ? Sans doute pas. Il ne les connaissait même pas. Et les autres… A part la petite russe avec qui il commençait à bien s’entendre, Kitty qu’il ne voyait plus souvent, son partenaire de chambre qui semblait l’ignorer, Cassandre… Cassandre… Lui était résolument attaché à elle, mais elle restait aveugle sur son existence… Non, personne ne s’apercevrait de sa disparition, ou du moins tous s’en remettraient bien vite. Dans un sens, ça met du baume au cœur. Ce sont les personnes exécrables comme Iacobo et Georgia dont on se souvient. On se rappellera sans doute de Chris, et des autres petits merdeux de l’institut, les grandes-gueules, les rentre-dedans, les mesquins et hypocrites… Le monde mutant de Salem Center n’était finalement pas bien différent du vrai monde : Les gentils n’y avaient pas leur place, et étaient plus des victimes qu’autre chose. Une arrivée, un sourire, une mort… invisible et méconnu…

Perdu dans ses pensées, Lucas n’entendit même pas la voix de Robin qui lui conseillait de s’accrocher à la paroi – et à la vie - en changeant ses bras en diamant pour avoir un meilleur appui. À quoi bon… ça pourrait mettre en danger ceux du haut, ça ne ferait que rajouter du poids en plus à tirer… Et qui sait si la roche glacée tiendrait bon sous la pression du minéral pur…

Il ne reprit conscience de sa situation qu’en entendant la voix d’Abaigh lui demander comment il allait. Désirait-elle vraiment le savoir ? Encore une personne que Lucas ne connaissait pas beaucoup, et aurait aimé connaitre. Il ne savait même pas s’il devait la classer dans les gentils ou dans les autres… après tout, c’était une amie à Camille la cynique…

Il tenta de relever le regard vers elle, même si elle ne le voyait pas à travers les lunettes solaires qu’il portait. Il lui décocha une esquisse de sourire qui se voulait rassurante, complice, même si en termes de complicité, il n’existait pas grand-chose dans cette équipe « soudée ». Un sourire qui fut comme une autorisation pour trancher la corde qui les menaçait tous…

Et puis, il se sentit tiré vers le haut, hissé, enfin, par les forces endormies de l’équipe. Le souffle lui fut de nouveau coupé lorsque ses côtes entrèrent en contact plus rude avec la roche, et sa prise sur la corde se resserra davantage. Et l’espoir naquit à nouveau. Bientôt, il fut allongé sur la roche dure, essoufflé, pouvant enfin relâcher un peu l’étreinte de ses doigts sur la corde et la crispation de sa main sur le piolet. Il souffla longuement avant de se redresser encore fébrile et tremblant de ce qui venait de se passer. Mais une seconde de répit n’était pas de mise ici. Il y en avait encore un dans le gouffre, et ils étaient donc encore tous en danger. Il fallait le sortir de là, fut-il le plus exécrable mutant qui puisse exister, presqu’à en rendre jaloux un Adam possédé par des télépathes en fureur.

Debout, il encra solidement ses crampons dans le sol et abaissa son centre de gravité pour ne pas que la tension de la corde l’attire à nouveau vers le vide. Maintenant qu’il ne tenait plus à rien, il était temps de prêter main forte à cette équipe.

Il activa son pouvoir sur ses jambes – pour mettre le poids vers le bas de son corps et ne pas basculer en avant – et sur ses bras et mains pour hisser le plus efficacement possible Chris. Il fallait qu’il sorte de là, et vite ! Alors qu'il s'enveloppait de diamant, il lui sembla terriblement facile de remonter Chris. Ce dernier eu l'impression d'être hissé au treuil tellement ce fut brutal. L'ajout de Lucas et de sa force changea du tout au tout le sauvetage du premier de cordée. Déjà Chris dépassait du bord de la corniche jusqu'aux épaules.

Ils voyaient enfin le bout du tunnel! Les efforts du groupe avaient payé et Lucas n'était plus en danger. Abaigh fut rassurée de le voir en état de se relever car jusque là, elle ignorait encore tout de son état. Des blessures peuvent si vite arriver. Cependant, ce n'était pas parce que Lucas était hors de danger qu'il fallait se relâcher : Chris était encore dans une situation difficile et il fallait absolument le remonter. Si un peu avant, Abaigh s'était demandé comment allait Lucas, à présent, elle s'inquiétait pour Chris...

Elle ne savait pas depuis combien de temps ils étaient là, et donc, depuis combien de temps Chris était supsendu dans le vide, subissant le vent et le froid. Elle espérait qu'il n'avait rien et il ne fallait pas perdre de temps, au contraire! Et pour accélérer les choses, il fallait essayer de motiver les autres le plus possible! Lucas était debout, déjà en train de tirer à son tour : C'était une excellente chose.

-Lucas va bien!

Dit-elle pour ceux qui se trouvaient derrière et qui ne voyait pas ce qu'il se passait devant. Rassurer les troupes ne pouvait être que bénéfique.

-Allez! Chris compte sur nous! Plus que quelques efforts et on va y arriver!

Elle avait retrouvé l'enthousiasme et la motivation du début du cours et ses clones se montrèrent tout autant enthousiastes et redoublèrent à nouveau d'efforts pour tirer. Abaigh quant à elle, plus décidée que jamais, continua son oeuvre et tira encore, et encore sur la corde. Elle porta son attention sur le bord de la corniche et, malgré le vent et la neige, elle espérait voir apparaître Chris d'un instant à l'autre, en bon état. L'aide de Lucas s'avéra extrèmement précieuse et Chris fit bientôt son apparition, pour le plus grand plaisir d'Abaigh. Elle ne lâcha cependant pas la corde, car il n'était pas encore totalement remonté sur la corniche et s'il y avait bien un moment où il ne fallait pas se relâcher, c'était celui-là.

(Edit : J'ai édité mon post en conséquence. Je suis vraiment désolée U_U Mais je ne savais pas quand la résolution de Lucas serait faite et comme je n'allais pas pouvoir répondre avant vendredi ou samedi bah... J'voulais pas encore tout retarder Y_Y *Le fera plus.*)

Ils y étaient presque, encore un effort, Lucas était déjà remonté et son pouvoir était d’une grande aide, mais il ne fallait pas relâcher leur effort pour autant, Jonas le savait, il avait beau être fort, il aurait besoin de l’aide de toute la cordée pour réussir a remonter Chris.

Jonas ne distinguais pas Chris dans toute cette tempête de neige, mais peu importe, il tirait de toutes ses forces et s’arrêterait lorsqu’on lui signalerait qu’il serait tiré d’affaire. Il aurait nettement préféré être devant, ou au moins au milieu, afin de pouvoir voir ce qu’il se passait, mais tant pis, il ferait avec ! Il n’allait pas se plaindre maintenant de sa place dans la cordée.

Jonas assura une nouvelle fois les prises en plantant, autant que faire se peu, ses crampons dans le sol, tout en tirant de toute ses forces. Il espérait bien qu’Abaigh, comme depuis le début, le tiendrais au courant de l’avancé de la remonté, elle était la seule à pouvoir le faire étant donné sa position stratégique.

Ah si seulement il avait eu un peu plus de place ! Il serait devenu gorille, ou une autre forme bien plus musclée, mais son pouvoir était plus qu’inutile ici, s’il se transformait, il risquait de tous les attiré dans le vide, c’était bien trop dangereux, il ne lui fallait compter que sur sa propre force. Comme quoi, faire du sport régulièrement, c’était aussi utile qu’apprendre à utiliser son pouvoir.

Il y avait du progrès! Tout le monde y mettait du sien et la cordée avait avancé! Robin continua de tirer doucement. Il avait les nerfs en pelote après ce stress dans la montagne. Robin était un gars de la ville, pas un montagnard! Il ne dit rien, mais n'en pensait pas moins. Chris avait déconné et il avait interet à assurer pour la suite!!!

[HJ post court mais a dublin je n'ai pas que ça à faire!]

Jeu 1 Jan 2009 - 23:14

Chloé resta plantée comme une marionnettte sans ses fils, pendant ce temps, le sauvetage de Lucas avait redonné de l'énergie au reste de l'équipe qui reprit l'effort de plus bel.

Chris voyait le bout du tunnel, malgré le démarrage difficile qui aurait même pu leur coûter cher, il vit non sans un peu de gêne les efforts déployés par Lucas, en première ligne, ainsi que les autres dont ses équipiers, pour l'aider à remonter et à reprendre pied sur la corniche.

Lorsque Chris fut tiré d'affaire et alors qu'il reprenait son souffle, le temps s'ouvrit soudain pour laisser apparaître une vue splendide qui s'étendait devant eux.

Spoiler:

Sur leur droite, le gouffre ayant disparu, leur professeur attendait en chemise et tout sourire. Il se rapprocha d'eux et dit :

- Fin de l'exercice ! J'espère que vous appréciez la récompense... Vous êtes arrivé au bout de ce cours, le but était de vous montrer que votre réel force ce ne sont pas vos individualités car elle peuvent toutes être dépassées suivant les conditions, mais l'équipe fait la force. Travaillez ensemble et vous comprendrez. Bien entendu, même si vous êtes camarades et vivez sous le même toit, ce sera peut-être plus simple de travailler de concert dans vos équipes respectives. Je souhaite simplement avoir déclenché le déclic en chacun de vous pour que vous sentiez que vos vies peuvent dépendre les unes des autres.

Tendant la main, il indiqua quelque chose sur la gauche du groupe.

- Un petit réconfort ?

Il y avait là une table avec des boissons chaudes encore fumantes : chocolat, café, thé...

[HJ] Ce cours est terminé, puisqu'il a dix fois trop traîné vous n'aurez pas la possibilité de clore cette session par un post RP. Voici les notes avec vos points à répartir ainsi qu'un commentaire sur le jeu :

Chris : 2pts, la place du jambon pendu n'était pas la plus simple, bon RP avec des réactions en bonne adéquation, tu as cherché ce qui était à ta portée ce qui est déjà bien vu le peu que tu pouvais faire dans cette situation.
Lucas : 2pts, tu n'as pas voulu prendre de risque, tu n'as utilisé ton pouvoir que lorsque tu étais sûr qe cela ne pourrait qu'aider, ton action a d'ailleurs participé à la réussite.
Robin : 2pts, tu as plutôt bien géré le sauvetage dont la responsabilité t'es tombée dessus mais tu as tenu le rôle en essayant d'orienter le travail de chacun.
Jonas : 1pt, disponibilité variable qui aurait pu coûter cher au groupe
Abaigh : 2pts, tes clones ont sauvé le cours, sans ton intervention le sauvetage était voué à l'échec compte tenu des absences.
Noémie : 0pt, absente.