Nouveau départ

Cela faisait maintenant un mois que Léo avait enterré son frère jumeau.

Après sa mère, il avait du a nouveau se separer d'un être cher, voire même plus que ça, une partie de lui même. Il savait que rien ne serait plus comme avant et il savait également que rien n'était du au hasard.

Il avait voulu raccrocher après la mort de son frère, laisser tomber ses pouvoirs bizarres qui l'habitait, il en était même presque arrivé a les refouler.
Enfin c'est ce qu'il pensait.
Finalement, ses pouvoirs avaient bel et bien disparus mais au détriment de l'apparition de ceux de son frère défunt.

Il savait désormais que son frère ne le quitterait jamais plus.

un camarade de classe le sortit de sa rêverie

" Hey Léo, y'a une soirée en ville ce soir, ça te dit de venir?"

" J'en sais trop rien, je me sens un peu fatigué, je pense plutôt que je vais rentrer. désolé."

Non il n'avait pas la tete à faire la fête. Il rentra chez lui.

" Papa, c'est moi! "
la seule réponse qu'il trouva fût le clignotant rouge du répondeur qu'il enclencha :
" Désolé fiston, mais ce soir j'ai une tonne de dossier a m'occuper, je ne rentrerais pas de bonne heure. je t'ai laissé de l'argent sur la table, commande toi une pizza."

* Super... *

Léo se laissa tomber dans le sofa. Son père bossait de plus en plus depuis qu'ils etaient arrivés a San fransisco, c'était sa façon à lui d'oublier sa tristesse ou en tout cas de ne pas y penser. Mais il ne se rendait pas compte qu'en même temps il s'eloignait de son fils.

* Bon c'est décidé, finalement je sors! *

Léo prit une douche et enfila un tee-shirt bleu et un baggy avant de sauter dans ses baskets.
Il se retourna une dernière fois avant de fermer la porte.

* Non je ne vais pas regretter cette soirée *

il passa quelques coups de fil pour avoir plus d'informations sur la soirée. On le renseigna, la soirée n'etait qu'à 10 minutes a pied.

" J'arrive" lança-t-il avant de raccrocher.

La soirée était bruyante et animée : elle se passait dans la demeure d'un des amis d'un ami du frère du camarade de... enfin bon... Chez une connaissance.
C'était le genre de soirée de promo tout ce qu'il y a de plus classique avec ses blondes en maillot de bain rose, ses mecs qui roulent des mécaniques, ses timides qui essaient de draguer les blondes et qui se font frapper par les mecs qui roulent les mécaniques, sa piscine, ses bières en une quantité supérieure à l'eau dans la piscine.

L'arrivée de Léo passa relativement inaperçu au milieu du monde et de la musique trop forte.

Léo était à la recherche d'un visage familier, mais à travers tout ce brouhaha il ne trouva personne.

* Je suis venu à cette fête pour pas me retrouver tout seul à la maison mais me voila seul et en plus dans une maison qui n'est pas la mienne. *

La chaleur dans la pièce était étouffante. Il se servit un verre du punch qui avait sans doute été confectionné pendant l'après midi par l'équipe des pompom girls qui vu leur état avancé d'ébriété avait du le goûter plus d'une fois.

* Bon essayons de nous amuser quand même *

Léo traversa le salon ou plusieurs personnes qu'il ne connaissait pas semblaient heureux de le voir là.

" Ah ! Ça me fait plaisir de te voir depuis le temps."
" Tiens toujours dans les parages toi. "
Bref, personne ne le connaissait ici et personne ne cherchait à le connaître à part peut être elle , Sarah. Il l'aperçut au bord de la piscine vêtue d'un bikini rose et bleu. Il la trouvait magnifique, presque parfaite même. Ses longs cheveux blonds et ses yeux verts avait eu raison de Léo. D'ailleurs, il se rappela qu'Eric s'amusait souvent à le taquiner à ce propos. Il se rappela de certains moments de rigolade avec Eric et une certaine nostalgie l'enveloppa.

Il chassa toutes ces images d'un mouvement de tête.

* Qu'est-ce que je fais ici, autant rentrer. C'était vraiment pas une bonne idée. *

Alors qu'il se dirigea pour faire le parcours inverse, une voix l'interpella :

" Bonsoir Léo, tu es venu finalement."
Un frisson lui parcourut l'échine, il se retourna et face à la beauté de Sarah, il balbutia :

" Heu.. Bein… Heu… En fait… Oui ." suivit d'un sourire qui se voulut fatal mais qui lui donna une air de benêt.

* Mince, du calme!*

"C'est cool, ça me fait plaisir de te voir."
Léo était sur le point de répondre que lui aussi était heureux de la voir quand un mec complètement saoul le bouscula.

"Hey tu peux pas faire gaffe" lança Léo.
Le type se retourna alors et pensant bien faire en s'excusant commit une grave erreur.

" Oh excuse moi Eric!"

Le sang de Léo ne fit qu'un tour, sa bouche forma un rictus, son poing se serra et le coup partit tout seul. Le type s'effondra le nez en sang.

Sans attendre une seconde de plus, Léo se précipita à l'extérieur de la maison.

Les larmes coulaient le long de ses joues.

Le coup de poing jeta un froid dans toute la soirée. Les discussions cessèrent, et tout le monde se tourna vers Leo et sa victime. Sarah se mordit légèrement les lèvres voyant le jeune homme s'enfuir de l'endroit.

Quelques instants après, Sarah rejoignit Léo.

"Je suis désolé Léo... Chet est un imbécile, il était bourré... Il n'a pas fait attention."

Elle se rapprocha de lui. Semblant manifestement embêtée de l'incident qui venait de se produire.

Léo était encore sous le choc. Il tomba à genoux

Tout se bousculait dans sa tête. Eric, sa mort, la mort de leur mère, leurs pouvoirs...

Qu'avait-il fait pour mériter ça?

Ses pensées allaient dans tous les sens.

* J'ai echappé deux fois à la mort au détriment de personnes que j'aime, je ne mérite pas d'etre ici, je serais mieux avec eux... *

Il sentit une présence derrière lui.
Il voulait être seul.
Il ne voulait pas parler.
Il ne voulait pas qu'on le réconforte.
Il ne voulait pas qu'on l'approche.

Sarah approcha sa main de Léo. Elle était a deux doigts de lui toucher l'épaule en marque de sympathie, quand celui-ci s'énerva.

Une sphère apparut alors autour de lui empechant Sarah de poser sa main.

Il se retourna les yeux rougis et sous l'effet de la colère il lui cria :

" Ne me touche pas!"

Sarah se recula vivement, plus blessée par les paroles de Léo que par son bouclier, auquel elle n'avait pas prêté la moindre attention.

Elle lui dit alors, sur un ton très détaché.

"A ta guise ! Reste tout seul, je vais retrouver mes amis, parce que ~moi~ je suis normale, ~moi~ je m'amuse et je ne reste pas toute seule."

Puis elle se retourna, fit quelques pas, et conclut.

"Au moins, Éric, il était normal."

Et elle s'en fut vers la fête d'un pas qui, si on y prêtait bien attention, allait en s'accélérant.

" Au moins, Eric, il était normal."
La phrase prononcée par Sarah était tellement vide de sens pour Léo, il allait bien rétorquer quelque chose, mais il se retint. Ca n'aurait fait qu'empirer la situation.

Si seulement elle savait.
* C'est sa "normalité" - comme tu dis - qui l'a tué!*

Voila maintenant Sarah qui le considerait également comme un "extra-terrestre"!

Il n'y était pour rien, il ne contrôlait pas ce pouvoir. Souvent lorsqu'il était dans certains moments de colère ou de fortes émotions cette sphère se manifestait, mais il n'y comprenait rien.

* Pourquoi moi, pourquoi nous? *
De toute façon, il savait que cette question n'avait pas de réponse.

Il ne lui restait plus qu'a rentrer chez lui, il ne voulait pas retourner à la soirée. Il n'avait pu la tête à ca et maintenant qu'il avait utilisé son pouvoir devant Sarah, dieu sait combien de temps il faudrait pour que tout le monde au courant.
En plus, il ne voulait pas s'excuser, ni parler avec Sarah, les blessures n'étaient pas encore cicatrisées.

Il jeta un dernier coup d'oeil à la maison.

* Pourquoi j'aurais pas le droit de m'amuser comme tout le monde... Cette vie ne doit pas etre faite pour moi... *

Il s'éloigna de la maison. Dans une des rues adjaçantes il vit trainer par terre un exemplaire de "La Sentinelle" avec en première page une photo de Jon Parker.

* Au moins lui, il a une vie normale. *

Si Jun savait ce qui se passait présentement sur la côte Est, il serait sans doute moins formel. Toutefois, dans cette rue sombre de San Fransisco, le tumulte des évènements était bien inaudible devant le bruit de la fête qui continuait non loin de là.
Une étude plus attentive du journal lui aurait sans doute permis de se rendre compte que les choses ne tournaient pas si rond que ça...

Le vent souffla, faisant s'envoler le bout de papier, ainsi que d'autres légers débris. Il n'y avait vraiment pas beaucoup de monde dans cette calme banlieue résidentielle.

Un bruit déchira soudain la nuit : l'alarme d'une maison venait de se déclencher.

Le calme de la banlieue fut brisé par la sonnerie d'une alarme. Malgré le bruit de la soirée, Léo était assez proche de cette maison pour être tiré de ses pensées.

* Hein? Qu'est-ce que c'est que ça? *

Dans un premier temps, cette sonnerie lui avait semblé être un réveil qui le sortirait de ce mauvais cauchemar, mais il n'en était rien. Il comprit rapidement de quoi il s'agissait réellement.

Il était tiraillé entre deux réactions. Devait-il passer son chemin?

* Après tout, les voisins vont bien finir par appeler les flics! *

Ou devait-il intervenir?

* Et si il y a des gens en danger et que la police arrive trop tard? *

Il aurait voulu prendre plus de temps pour réfléchir et prendre une décision mais il y a des moments dans la vie ou l'on ne décide pas vraiment! Léo était face à un de ces moments!

Finalement la curiosité l'emporta sur la raison.

Il saisit une vieille latte de sommier de lit qui traînait dans la ruelle près des poubelles et la brandit à deux mains
* Juste au cas ou! * pensa-t-il.
et se dirigea vers la maison. Son cœur battait la chamade. Léo avait l'impression qu'il allait exploser dans sa poitrine d'une minute à l'autre.

Il était désormais sur la pelouse et il constata que les maisons aux alentours ne semblaient pas avoir réagi à l'alarme qui ne cessait de hurler dans la nuit. Il resserra son étreinte sur la latte, dernière espoir auquel il se raccrocherait si un voleur venait à lui sauter déçu.

* Mais qu'est-ce que je fous là, bon dieu! *

Il était à quelques centimètres de la fenêtre, il se risqua un coup d'œil à l'intérieur.

A l'intérieur, tout était sombre. La pièce en question, le salon, semblait ne pas intéresser les cambrioleurs. En plissant les yeux, Léo pouvait voir des ombres bouger dans le hall... Vers les escaliers.

Il s'agissait probablement de professionnels.

* Mais qu'est-ce que c'est que cette soirée? *

Léo jeta un coup d'œil à l'intérieur. Il s'agissait du salon. Visiblement il n'y avait pas de mouvement dans cette pièce, elle n'intéressait donc pas les cambrioleurs.

L'alarme s'arrêta.

* Ca n'a pas l'air d'être des petits joueurs… *

Soudain une ombre passa juste devant lui. Il faillit lâcher un cri de surprise mais eu la bonne idée de se mordre la langue à la place.

* Merde, je saigne maintenant! *

A cet instant Léo se maudissait. Il n'avait pas voulu se contenter d'une énième soirée seul devant la télé accompagné d'une bonne pizza.

* Oh oui une bonne pizza avec pleins de fromages! *

Au lieu de ça, il se retrouvait en ce moment même au cœur d'une chose qui le dépassait. Et pourquoi d'ailleurs s'était-il soudain sentit l'âme d'un héros? Voulait-il compenser le fiasco de sa soirée ou encore était-ce une façon de venger la mort de son frère?
Non rien de tout ça, au fond de lui il connaissait la vraie réponse. Il tentait le diable, il n'avait pas grand chose à perdre.

Si il mourrait ce soir en sauvant quelqu'un, on parlerait de lui comme un héros ou comme un jeune homme complètement stupide.

Mais il pensa à son père, il s'en voudrait certainement de pas avoir été plus présent et Sarah , elle, aurait pleuré toutes les larmes de son corps se sentant responsable de cette mort par rapport à ce qu'elle avait pu lui dire.

Définitivement, Léo ne voulait pas partir en laissant autant de peine aux gens.

* Laisse tomber, t'es pas un héros! *

Léo avait prit sa décision, visiblement les occupants de la maison n'étaient pas là, il n'y aurait donc pas de victimes, seulement quelques objets volés.

* Je suis pas responsable de tous les maux! *

Léo recula de quelques pas, il était prêt a partir en courant dans l'autre sens mais il heurta soudain quelque chose ou quelqu'un qui était derrière lui.

Le choc de la rencontre le jeta à terre, la latte lui échappa des mains.

Léo avait trébuché sur une racine qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que de se placer subrepticement là pour le faire tomber dans le massif de rosiers.
Ce fut sa chance quelque part, car un instant après, il voyait les phares d'une voiture qui se garait dans l'allée.
Le hic, c'est qu'il connaissait suffisamment bien le voisinage pour savoir que cette voiture n'était pas celle des propriétaires qui rentraient chez eux.

3 personnes sortirent de la voiture. Une entra dans la maison, et les deux autres entreprirent de faire le tour de la maison...

* Mais qu'est-ce qu'il se passe ici? *

Léo ne comprenait pas tout. Pourquoi soudain une bande de cambrioleurs semblait s'intéresser à cette maison. Ça ne devait pas être n'importe quoi pour qu'ils déploient autant de monde et qu'ils prennent autant de risque.

La chute accidentelle de Léo lui avait permis de se retrouver dans une position certes pour le moins confortable mais qui avait au moins le mérite de lui laisser le temps pour se cacher derrière une buisson. Cela lui permit d'échapper à la surveillance des deux cambrioleurs qui s'assuraient de la sécurité du périmètre.

* C'est pas possible, va vraiment falloir que je fasse quelque chose. Si je pars maintenant je vais me faire surprendre. *

Les deux hommes passèrent à côté de Léo.

* Allons vérifier si y'a personne derrière. *

Léo était rassuré, il allait enfin pouvoir s'éloigner sans qu'on le remarque et prévenir au plus vite la police. Son regard se posa sur la fenêtre du premier étage ou la lumière venait de s'allumer.

* Mais qu'est-ce qu'ils foutent la dedans??? *


Quelque chose clochait pour Léo.

* Pourquoi autant de monde pour un simple vol d'autant qu'ils n'ont pas l'air d'en vouloir au mobilier. *

Il avait pris sa décision, il partirait en courant sans se retourner jusqu'à la première cabine téléphonique et il composerait le 911.

Il sortit de sa cachette et s'apprêta à partir.

Il entendit alors une légère détonation... un bruit de cartouche pneumatique. Un instant après, il sentait une sorte de pincement dans le dos.

Puis il y eut un choc électrique assez puissant pour jeter Léo par terre. Toutefois, le champ de force ainsi que les vêtements du jeune homme avaient ralenti les deux fiches, qui s'étaient enfoncées moins profondément qu'elles n'auraient du. La décharge, bien que douloureuse, ne l'avait pas sonné.

Il fallut quelques secondes à Léo pour qu'il comprenne ce qu'il venait de se passer.

Il était sorti de sa cachette improvisée avec l'idée de courir le plus vite possible sans se faire repérer mais visiblement son plan était tomber à l'eau. A peine était-il sorti de sa planque qu'il avait entendu un détonation suivie d'un choc dans son dos.

C'est au moment ou l'électricité était passé dans son corps qu'il avait compris. Sa manœuvre venait en un rien de temps d'être réduite a néant.
Il avait été projeté à même le sol de la pelouse et il était légèrement étourdi. Heureusement pour lui comme un système de survie, son pouvoir s'était déclenché permettant d'éviter aux fiches de s'enfoncer trop profondément et ainsi amoindrir le choc électrique.

C'est à ce moment, après avoir en quelques secondes compris ce qu'il venait d'arriver, que Léo comprit que quelqu'un l'avait surpris et que cette personne était toujours derrière lui.

Deux choix se proposaient à lui. Arracher les fiches et repartir en courant tout en ne sachant pas ou son adversaire se trouvait ou bien se relever et faire face.

Le choix était vite fait! Il ne ferait pas long feu face a ces hommes. D'autant plus qu'ils avaient l'air bien équipés niveau armement.

* Comment j'ai pu me foutre dans un bordel pareil! C'est pas vrai. Qu'est-ce que je fais maintenant? Et vite, trouve une solution ,vite!!!! *

Léo se leva et retira vigoureusement les fiches. La douleur lui parcourut toute l'échine. Il jeta les fiches à terre et se retourna vers son agresseur. Il était guidé par la peur. Il jeta un regard noir, serra des dents, ferma son poing et…

essaya de partir en courant.

Il put entendre un murmure de désapprobation alors qu'il se relevait par derrière : manifestement, le fait qu'il n'ait pas été assomé avait contrarié son agresseur.

Sa fuite, par contre, provoqua un rire. Il put entendre le cliquetis caractéristique de ces vieilles armes à feu du XXe siècle, puis un bruit sec. Genre coup de fouet.

S'il se retournait, il pouvait constater qu'il n'était pas suivi.

Le cœur prêt a déchirer sa poitrine, Léo courrait. Il courrait de toutes ses forces. Si il avait participé a un marathon, il l'aurait sûrement remporté.

Il entendit un bruit qu'il eut du mal a définir provenant de la maison, mais il était déjà loin et il n'avait aucune envie d'y retourner.
Il arriva a la première intersection et se glissa entre deux ruelles. A peine arrivé, il s'effondra. Il tenta de récupérer son souffle en s'adossant au mur, mais ses jambes tremblaient. Elles tremblaient pour deux raisons. Tout d'abord l'exercice auquel Léo venait de se prêter n'était pas dans ses habitudes mais la vraie raison était surtout que la peur l'envahissait dans chaque recoin. Il tremblait comme une feuille.

Il faisait pitié a voir, là, contre son mur tout chambranlant. Il venait de passer a côté de la mort…Une fois de plus.

Il chercha a se calmer.

* Tu vois que t'en as pas rien a faire de crever, idiot!! *

Après avoir légèrement reprit son souffle il se risqua un coup d'œil mais s'aperçut que personne ne l'avait suivi.

* Tant mieux! *

Il avait envie de pleurer, son ventre était retourné. Il posa sa tête contre le mur et frappa plusieurs fois avec son poing.

* Pourquoi, pourquoi, pourquoi??? *

Il avait envie de hurler mais il savait que ce n'était pas une bonne idée. Il se retint et frappa encore une fois le mur, puis encore une fois et encore une autre… Il s'arrêta lorsque sa main fût en sang.

* Rend toi plutôt utile et trouve une cabine téléphonique! *

Il connaissait le quartier et il savait qu'il y en avait une dans le quartier il s'y dirigea aussi rapidement que son corps lui permit.

Il décrocha l'appareil, une voix robotique de femme se mit en route.

** Vous venez de décrocher, veuillez vous identifier! **
* Léo.. Léo Drevost, code 4588* dit-il a bout de souffle
** Veuillez répéter votre nom n'a pu être identifié. **
* Put### de machine, J'ai pas que ça à faire, Léo Drevost. Code 4588*
** Veuillez ne pas insulter la machine, merci. Identification vocale effectuée, numéro e passe correcte. Quelle numéro voulez vous composer? **
* 911 *
** veuillez patienter nous allons vous mettre en relation avec le 911. **

Il fallait simplement espérer que Léo avait beaucoup de patience, parce que la série de bips s'interrompit brusquement pour laisser la place à un gros silence. Puis tous les lampadaires de la rue s'éteignirent, puis ce fut le tour des lampes des maisons du quartier. Une clameur lointaine arriva aux oreilles de Léo : sans doute la fête qui était gâchée par l'absence de musique.

L'ambiance était toutefois bien glauque. il faisait décidément plutôt noir, et le ciel avait une teinte de feu à cause des lumières de la ville, non loin.

Comme de bien entendu, un chat alla foutre le boxon dans une poubelle non loin juste pour rajouter une note terrifiante à la scène actuelle.

" Biiiiiiiiiip, Biiiiiiiiiip, Biiii… "
" Quoi? Qu'est-ce qu'il y a encore?? "
Léo eut soudain envie de lâcher ses nerfs sur la machine mais il comprit lorsque toutes les lumières du quartier s'éteignirent que le coupure était générale. Un chat le fit sursauter dans la pénombre naissante.

" Du calme c'est qu'un chat. C'est pas vrai, le sort s'acharne contre moi ce soir! "
Il entendit un brouhaha provenant de la fête.

* Peut-être que là bas quelqu'un a un portable? *

Il se précipita à la fête malgré l'angoisse qui montait en lui.

* Et si quelqu'un me parle de mon pouvoir…? Tant pis, j'ai pas le choix *

il se précipita vers la maison.

La fête était arrêtée. Du fait de la sono et des lumières éteintes, la plupart des gens ne faisaient plus rien et un grand silence s'était installé. Déjà, la plupart des gens s'en retournaient chez eux, le plus souvent en couple ou en petits groupes, soit éméchés, soit romantiques.
Ceux qui restaient s'étaient réfugiés à l'extérieur, près d'un barbecue dont les braises diffusaient une faible lumière.

Léo interpella plusieurs personnes qu'il rencontra sur son chemin, mais tous semblait plus intéressé par leur petite personne. Ils n'avaient aucune envie de gâcher leur fin de soirée en s'occupant des problèmes d'une tiers personnes.

Il se dirigea vers le petit groupe agglutiné auprès des quelques braises du Barbecue.

" Est-ce que quelqu'un pourrait me prêter son portable? Je dois appeler la police, il se passe quelque chose de pas net chez les Geller."

Les jeunes gens autour du brasero semblaient un peu éméchés. Entendant les paroles de Léo, ils éclatèrent de rire.

"Encore en train de faire un trip SM ? La mère Geller se tape son jardinier, et elle se fait fouetter pendant que son mari est pas là.

- Nan, si ça se trouve, c'est juste des cambrioleurs, t'as pas entendu l'alarme ?

- Ah ouais, t'as raison... Viens ! On va se les faire !"

Ils répondirent alors à Léo.

"On s'en occupe, pas besoin d'appeler les flics... On est assez bourrés comme ça, on veut pas se faire embarquer et disparaître comme Jon Parker."

La réponse des quelques rescapés de la soirée n'était pas pour rassurer Léo. Ils voulaient s'en occuper seuls, mais c'était une très mauvaise idée. Ils n'avaient pas vu combien ces hommes étaient armés et dangereux.

" Non mais attendez, on joue pas aux héros là! Les mecs sont armés. Filez moi juste un portable. J'appelle les flics et le problème est réglé, on les laisse faire leur boulot. Vous allez vous faire plomber les gars. "

Léo s'arrêta quelques secondes histoire de reprendre on souffle. En plus, son poing le faisait atrocement souffrir.

* Merd#, si ils y vont, ça va tourner au massacre vu de quoi ces mecs ont l'air capable. Vaut mieux éviter ça…*

Léo eut soudain une idée. Après tout sa réputation était déjà bien entamée.

" Héhé, je vous ai bien eu. En fait, c'était qu'une blague! C'est moi qui ait déclenché leur alarme. Je suis un marrant moi."

Il rigola quelques instants espérant que les autres goberaient ce mauvais mensonge.

Il est bien connu que l'état d'ébriété retire un certain nombre d'inhibitions. L'effet de l'annonce du danger par Léo eut donc l'effet inverse de celui souhaité.

"Trop cool !! Des vrais gangsters !!! On va se les faire, ça va aller vite, on deviendra des héros ! On se fera plein de blé."

Les autres le regardèrent dire sa connerie, puis ils rirent avec lui, et conclurent par un : "franchement, des fois, t'es trop con..." avant de finalement se mettre en route vers chez les Geller.

* Tu fais pas si bien dire. *

L'angoisse montait en Léo. En plus d'avoir passé un début de soirée catastrophique, avoir eu le peur de sa vie, couru le sprint du plus grand athlète de tous les temps il allait devoir protéger cette bande d'imbéciles qui était censé l'aider…

" Mais je vous l'ai dis les mecs. C'était qu'une blague pas la peine d'y aller. Y'a rien la bas. Vous vous embêtez pour rien. Y'a pas plutôt un petit verre a boire dans le coin? "

Tout au long du chemin, Léo cherchait quelque chose a faire ou dire pour contrecarrer cette bande de ramassés mais rien en semblait fonctionner. Ils étaient décidés et rien ne les arrêteraient à part peut-être la bande de cambrioleurs…

Léo s'en voulait. Bien que ses camarades d'école n'étaient pas fins, il ne leur souhaitait aucun malheur. Or, en voulant jouer les héros ce soir, il les avait embarqué avec lui dans une histoire sombre dont il ne savait pas comment ils s'en sortiraient.

* Si seulement je pouvais remonter le temps.*
Mais il savait qu'il ne le pouvait pas. Tout ce qu'il pouvait faire maintenant c'était attendre et prier en silence pour que personne en soit blessé dans les prochaines minutes.