Sydney - Nouveau départ

Alex était venu flané dans les rues de la ville. enfin, selon la version officielle qu'il avait laissé à ses parents. evidement Alfred était au courant, d'ailleurs ils étaient tout deux au téléphone.

-"Ouai Al', j'essaye de pas trop trainer, mais j'ai aucune piste alors tu sais ... Je te rappelle pour que tu vienne me chercher, Thao."

Le gamin en avait un peu marre de rien trouver, même pas une piste, nada, nothing, même pas un petit signe qui lui aurait permis de savoir si d'autres étaient dans son cas. Et il commençait à desesperer, sa se trouve il était seul.

*Non, il y a bien au moins un type comme moi dans ce monde de fous.*

Alex chassa vite d'un revers de la main l'idée qu'il pouvait être seul, fallait pas desesperer, même si c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

*Elle est super grosse ta botte de foin mon vieux*

Aussi grosse que le monde ... Bref, le môme partit faire un tour à un Kiosque à journaux, avec du bol on parlerait de cas similaires de gens ayant subit le même genre de choses étranges que lui.

Il se faufila donc entre les passants et arriva enfin au Kiosque, son regard se porta sur les gros titres. Il esperait là au moins avoir une piste. Juste une ...

*Au pire je chercherais autre part*

L'Australie semblait fort loin du reste du monde, mais la Sentinelle était un journal à diffusion internationale. L'ennui, c'est que vu de par là, les évènements semblaient beaucoup plus relatifs, et ce journal n'était pas particulièrement mis en valeur parmi les divers journaux de presse internationale.

Alex commença par lire les gros titres de différents journaux, il y avait pas de quoi sauter de joie, aucun ne traitait de phénomènes surprenants ou de choses de ce type. Fallait s'y attendre en même temps.

Le gosse attrappa donc un billet de 20$ de sa poche et acheta 5 ou 6 journaux relatant divers faits divers, certains internationaux, d'autres non.
Il prit alors la pile de paperasse sous son bras et entreprit de s'installer à un banc public, non loin de kiosque. il posa alors les journaux à coté de lui et commença à les lire.
Enfin, les "lire", les gros titres surtout. Alex avait en effet pas envie de se taper tout les articles un par un, il suffisait de voir le nombre de journaux qu'il allait devoir lire pour comprendre.

*Rien à cirer, je tomberais bien sur un titre explicite, je suppose ...*

Au bout d'une vingtaine de minutes Alex arrivait au dernier journal, sans aucun indice particulier. Il entama alors la lecture des titres d'un journal s'appelant la "Sentinelle".

*Jamais entendu parler*

Au bord du desespoir (c'est une façon de parler, bien entendu) Alex s'arreta sur un article traitant d'une attaque à l'opéra house de Sydney. Ses yeux s'arretèrent un instant sur un mot qui fit tilté son esprit. Il relu alors plusieurs fois l'article.

*Ses "pouvoirs" ?*

Le môme revint alors à la premiere page, "Les habitants de Salem en danger" et commença la lecture de l'article.

*Je sais même pas où sa se trouve Salem*

Son esprit fut encore plus troublé lorsqu'il entendit parler d'un "Institut mutant" qui accueillerait des gens de diverses contrées ?

Alex enroula le journal et le plaça sous son bras puis jeta à la poubelle les autres journaux récement achetés. Prenant son courage à deux mains il interpella le vendeur du kiosque.

Dites, vous savez ce que c'est que ces "mutants" ? Je viens de lire ça dans "La Sentinelle" ...

La vendeuse du kiosque était une dame d'âge vénérable vêtue d'une mode hors du temps, hors d'âge, image d'une période révolue où les gens lisaient encore des mots sur du papier.

Suite à l'interpellation d'Alex, elle se saisit d'un exemplaire de la sentinelle qu'elle lut.

"Aah oui, c'est ce journal oui oui oui... Je vois..."

Elle se retourna et sortit les autres exemplaires de sa réserve.

"Tenez, je peux vous vendre ces anciens numéros moitié prix si vous voulez... C'est un journal intéressant, ils racontent plein d'histoires un peu bizarres sur des gens qui auraient des capacités étranges et qui seraient là pour nous tuer... J'ai 78 ans vous savez, et je n'ai jamais vu ce genre de lutins de ma vie, vous pouvez me croire."

Elle posa les autres numéros sur le comptoir en se frottant les mains sur son tablier.

Alex regardait la vieille vendeuse d'un air détaché, tout ce qu'il l'interressait, c'était des infos sur ces "mutants", si t'en est qu'on pouvait les appeler comme ça.

*C'est moche comme nom en plus, sa me fait penser à de vieilles expériences dans des labos miteux du 20ème siècle. Y avait pas une centrale nucléaire qui avait peter à un moment donné ? enfin bref*

Turner accepta d'un hochement de tête la proposition de la vendeuse, il lui laissa un billet de cinquante dollars sur le comptoir et attrappa les journaux qu'il plaça sous son bras, un peu de compagnie pour le numéro enroulé, il va être ravi.

Gardez la monnaie, j'suis pas à un dollar prêt. Vous dites qu'ils ont des tendances "meutrières" ? A croire que les psychopates sont partout maintenant.

*Vive les médias et leur sens immodéré pour les faits romancés à leur sauce*

M'enfin, je sens que vais vais avoir de la lecture moi.

Continuant sur sa série de questions, Alex jouait au gamin naïf et un peu innocent, coupé du monde.

Mais dites, vous pensez que c'est des rumeurs les histoires sur une sorte d'établissement qui accueillerait ces ... choses ?

*J'aime vraiment pas ce mot ...*

La vieille dame émit un son chevrotant qui était assimilable, selon toute vraisemblance à un rire. Comme dans les contes perdus de quelque conteur allemand du XIXe, on pouvait presque voir l'unique dent restante de la vendeuse, mais le courtier exagère un peu... Elle n'est pas si vieille que ça.

Jetant un simple coup d'oeil aux couvertures, elle hocha la tête, puis dit simplement.

"Vous savez, moi, c'est bien connu, je ne pense pas. Je suis juste là pour vendre mes journaux. Ce qu'il y a dedans n'engage que les rédacteurs qui ont pondu ces papiers, et tous les lecteurs sont libres de croire ou non ce qu'il y a dedans."

Elle jaugea Alex du regard.

"Vous savez, les garçons de votre âge s'intéresse plutôt à de la presse plus... coquine que ce genre de paperasse à sensations."

Alex écouta avec attention les paroles de la vieille mais il fut déçu par ce qu'elle lui répondit.

Ouai, des bobards ce qu'ils racontent quoi.

*Y a des jours où je devrais me taire au lieu de raconter des âneries*

La vendeuse posa une question assez surprenante au jeune homme, alors qu'il était en pleine reflexion.

*Elle a de la chance d'être vieille et derrière un comptoir, elle aurait fini avec mon point dans la gu... figure. Remarque, non, sa serait vraiment méchant, on va la jouée plus fine*

hein ? La presse coquine ? Sa existe encore ? Personnellement je préfère les Sex Shop, c'est plus simpa quand on est deux.

Alex s'éloigna avec les journaux sous le bras après avoir fait un demi-sourire à la vendeuse qu'il effaça de suite après avoir été retourné. D'ailleurs il ne savait pas où il allait se rendre maintenant, peut être voir avec Alfred.

*Je vais l'appeler, au moins pour le tenir au courant*

Le P'tit Turner essaya alors tant bien que mal de sortir son portable de sa poche et composa le numéro. Il attenda alors là qu'Alfred décroche, les journaux posés entre ses deux pieds. Il devrait pas être long.

-Allô ? Alfred ? C'est moi, Alex. J'ai trouvé quelques trucs interressant dans un journal qui s'appelle, euh ... "La Sentinelle", voilà.

La voix d'Alfred se fit entendre au bout du fil, mais n'eut malheureusement pas vraiment le temps d'en placer une tant le jeune Alex était enthousiaste de lui raconter ses histoires.

Ne sachant pas vraiment quoi répondre à la nouvelle, il y eut un gros blanc dans le téléphone, qui ne donna lieu à absolument rien d'audible de la part du mentor d'Alex, dans la mesure où une personne vola ledit téléphone alors que son légitime propriétaire le tenait encore à l'oreille, avant de s'enfuir prestement en courant et se perdre dans des rues adjacentes.

Al' ? T'es toujours là ?

Alex eu pas le temps d'entendre la réponse d'Alfred qu'il ne sentait plus son téléphone dans sa main et qu'il voyait un type prendre ses jambes à son cou avec ... son téléphone justement.

Alex ne réfléchissa pas sur le moment, alors qu'il entamait la course poursuite il s'arreta au bout de deux mètres, se retournant pour prendre ses journaux au passage.

*M****, quel con ! Pourquoi j'ai pas pris ces journaux avant ! En plus je l'ai acheté il y a seulement deux semaines ce portable !*

Hey ! Sale voleur !

Alex chercha du regard le fugitif et il vit, de loin, qui prenait une des rues adjacentes. Alex avait beaucoup de retard mais il comptait pas lacher l'affaire pour autant. Il fit donc son meilleur sprint et arriva à la rue qu'avait prit le voleur, le souffle court.

Et c'est haletant et le souffle court qu'il constata avec un certain désespoir que la rue était déserte, pleine de portes, et que son téléphone pouvait à présent être à peu près n'importe où.

Les passants le regardaient de travers, se demandant s'il n'était pas un petit peu barge de se mettre à courir comme ça... Toutefois, personne ne sembla s'intéresser à lui plus que cela.

Alex s'appuya contre un mur, reprenant peu à peu son souffle et pestant contre le type qui l'avait volé.

*Je vais pas m'amuser à tout fouiller en plus ... sa me prendrais trop de temps et il serait surement déjà parti ! Si seulement j'avais mon téléphone, je pourrais m'appeler pour savoir où ...*

Alex arreta la sa reflexion, se rendant comtpe que ce qu'il se disait était, on peut le dire, inutile et completement stupide.

*Y a des jours avec ... d'autres sans ...*

Une idée lui fit tilté l'esprit.

*Quoi que ...*

Il regarda autour de lui et aperçut une cabine téléphonique. Pas le temps de chaumer, il courrut vers la cabine, composa son numero en laissant le combiné pendre betement et se depecha de courir vers l'étroite rue. Avec de la chance le voleur était encore là et la sonnerie d'Alex lui permettrait de trahir son emplacement, restait plus qu'à croisé les doigts ...

La cabine téléphonique, ancienne relique d'une époque révolue, ne servait pratiquement plus que de relais pour que certains parrains d'une mafia peu honorable transmettent leurs instructions à des hommes de mains. Elle servait aussi pour que des espions appellent leurs innocentes proies au moment pile où elles passent devant la cabine. Bref, elles ne servaient pas à grand chose.

Et comme toute chose inutile, leur tarif était prohibitif.

Dans l'écouteur peu puissant de l'appareil, on pouvait entendre la tonalité familière de la sonnerie en train de fonctionner.

Une fois.

Deux fois.

Puis ce fut le répondeur. Malheureusement pour Alex, aucun bruit n'avait atteint son autre oreille, mis-à-part quelques coups de klaxons et quelques aboiements de chiens.

Le téléporteur resta planté là quelques instants, attendant quelque chose qui n'arrivera pas.
Se rendant enfin compte que ses efforts étaient vain il se résigna à partir de là, revenant sur ses pas et à l'endroit où l'avait déposé Alfred il y a déjà un bon moment, la paperasse des journaux encore sous le bras.

Il regarda autour de lui, il avait pas mal de monde, mine de rien. Les voitures bariolées défilaient sur la route à des vitesses respectables, la vieille du kiosque vendait ses journaux aux clients qui passaient par là.

Alex, dans ses pensées se rappela du fait divers de Sydney lors des épreuves d'archerie, à l'opéra. Estimant qu'il n'était pas très loin de l'endroit -à une dizaine de minutes il supposait- il décida de s'y rendre, histoire d'avoir plus d'infos sur cette histoire de mutants. Après quoi il contactera surement Al' avec les moyens qu'il trouvera sur place.

[HRP - Je pense pas qu'il soit indispensable de changer de sujet je suppose, je laisse le courtier me dire - HRP]

(HRP : non, pas besoin de changer de sujet)

Quelques jours s'étaient écoulés depuis les évènements relatés dans la sentinelle. Et dans ce genre d'endroit, quelques jours étaient suffisants pour, sinon perdre la mémoire, passer à autre chose.

En tout cas, bien que l'architecture ,encore considérée comme futuriste un siècle après sa construction, commençait à faire partie du décor, le lieu n'en restait pas moins une sorte de curiosité touristique qui attirait un certain nombre de gens, venus regarder le lieu, ou simplement, ce qui s'y passait.

Et naturellement, Alex était en veine aujourd'hui, le lieu était fermé.

Un superbe panneau indiquait : fermeture technique non prévue. Merci de votre compréhension.

Les personnes alentour n'étaient pourtant pas vraiment agressives envers lui. Elles vaquaient à leurs occupations sans se soucier le moins du monde des activités d'Alex.

Après quelques sonneries, Alfred décrocha d'une voix stressée.

"Qui est à l'appareil ?"

Alfred fut soulagé d'entendre la voix familière d'Alex. Le stress disparut alors totalement de sa voix.

"Ah, c'est toi... Tu as quitté si vite tout à l'heure, je me demandais ce qui t'étais arrivé... Je viens te chercher."

Et quelques minutes plus tard, sa voiture arrivait.

Alfred n'alla toutefois pas à la maison, préférant la tranquilité d'un espace vert municipal à proximité de son domicile, près duquel il se gara.

"Ah, c'était donc ça... Tu iras déposer une plainte à la police si tu veux, même si je doute qu'ils retrouvent un jour ton téléphone..."

Il s'empara des journaux, et les lut attentivement, un masque indéchiffrable sur le visage. Une fois ces divers numéros déchiffrés, il replia calmement les journaux pour s'accorder un temps de réflexion sur la quantité d'informations qu'il venait d'absorber.

[HRP - Arf, j'avais pas vu l'oubli du "pas", ma phrase voulait rien dire :/ Dsl :/ c'est corrigé^^ - HRP]

Al' s'arreta dans un parc municipale, non loin duquel il gara le véhicule. Le regard d'Alex était resté fixer à l'extérieur de la voiture, observant les immeubles de Sydney défilant à travers la vitre, puis les arbres de l'espace vert. Alfred lui proposa alors de porter plainte sans trop d'optimiste.

Ouai, c'est sûr. Sa vaut pas trop le coup. Je ferais désactiver la carte de mon portable, comme ça au moins ils pourront pas utiliser mon numéro à ma place.

Le vieux mentor du jeune homme lu ensuite attentivement les différents journaux, Alex ne put hélas pas savoir ce à quoi pensait le vieil homme qui ne laissait aucune émotion apparaitre sur son visage. Le jeune homme attendit que son ami finisse de lire avant de lui demander son avis.

Alors, t'en pense quoi ?

Alfred regarda les journaux qu'il avait posé sur ses genoux, tout en les lissant de la paume de sa main.

"Je ne sais pas trop... C'est beaucoup de choses qui est dit à propos de tous ces évènements... Je ne saurai pas séparer le vrai du faux dans tout cela, ni si ça te corres...."

Il ne put pas finir sa phrase que deux sifflements aïgus perçaient l'air. Deux petits crocs se plantèrent dans le cou d'Alfred. Le vieillard se mit à trembler et écumer, devint tout violet, et tomba sur le coté, raide mort.

Le corps d'Alfred commençait vraiment à devenir gore... Comme s'il se décomposait à vitesse accélérée, il se mettait à saigner par tous les trous, sauf que son sang n'était pas rouge comme d'habitude, mais une couleur plus sombre, tendant vers le violacé, tachant les journaux encore sur ses genoux.

Par contre, coté Alex, rien ne se fit ni voir ni entendre. Aucun signe de l'origine des deux crocs, juste la relative quiêtude de ce parc noyé en plein espace urbain.

Alex ne remarqua rien d'anormal, si ce n'est le cadavre qui gisait dans la voiture. La vue d'Alfred devint de plus en plus difficile à tenir, Alex préféra alors sortir, ne preferant pas voir plus de choses étranges et ... plutôt assez sales.
Rien que l'odeur très désagréable de ce liquid violet était assez intenable, le jeune homme descendit du véhicule, passant son avant-bras devant sa bouche. Un dernier regard à l'intérieur lui apprit que le corps était comme en décomposition, un peu comme si il s'agissait d'une video mais en accelerer ....

Alex n'avait jamais vu de chose pareille ni n'en avait jamais entendu parler. Cela ne fit que l'inquieté encore un peu plus.

*C'est quoi ce gros délire ? je rêve ou quoi ? Aller dites moi que je fais un cauchemard !*

Le môme chercha quelqu'un pour l'aider, rien que sa face montrait qu'il avait pas l'air bien. Il aperçut au loin, suru n chemin un couple qui se profitait surement du calme de l'endroit pour prendre l'air.

Excusez-moi ! J'ai besoin d'aide ! Mon ami ... dans la voiture !

Alex avait du mal à articuler ce qu'il disait, étant très déboussolé et perdu. Il fallait absolument que quelqu'un lui dise ce qu'avait Alfred, même si il se doutait intérieurement que le vieil homme était mort ...