Sydney - Nouveau départ

Le couple en question s'affola de voir Alex arriver, qui ne sentait déjà plus très bon, et qui semblait être passablement dérangé. Pour un quartier huppé comme celui où ils se trouvaient, c'était plus que ce que pouvaient endurer leurs nerfs passablement ramollis par l'excès de mondanités.

"Mais... mais laissez-nous espèce de malade !! Fou ! Allez vous-en, on ne vous a rien demandé !!"

Sur ce, Alex se prit un coup de sac à main sur la tête par la dame.

Aucune des deux personnes voulut chercher à savoir ne serait-ce simplement ce qu'il s'était passer, prenant très certainement le jeune garçon pour un dégéneré, un fou, ou un entourloupeur s'amusant encore à inventer un coup plus ou moins foireux pour arriver à des fins souvent illégales. Enfin bref, autant dire que c'est pas avec eux qu'Alex, presque paniqué et un peu perdu, trouverait une aide, quelle qu'elle soit.

D'ailleurs la femme voulut lui envoyer son sac sur la figure ! Alex, habitué à être prendre au dépourvu usa de sa capacité assez spéciale pour se décaler d'un simple mètre en arrière, évitant un coup. Il avait d'ailleurs presque oublié Alfred qui gisait dans le véhicule mort de suite de cet étrange poison et était passablement énervé par ces "bourges".

*Quelle bande de cons ... Si j'étais aussi malade qu'ils le prétendent ils seraient tout les deux au sol défigurés à l'heure qu'il est*

Réapparissant devant le couple donc il les fixa d'un regard froid -un peu comme un malade dégénéré d'ailleurs- et se contenta d'un simple :

Bouh !

Devant la manifestation de pouvoir mutant, l'homme fut quasiment aussi rapide à réagir qu'Alex. Visiblement pas impressionné, il s'interposa d'un pas leste entre Alex et sa femme, puis sortit une de ces petites armes de poing vendues aux passants paranos : légères et efficaces bien qu'un peu chères, et la braqua avec assurance sur Alex.

"Fichez le camp, sale mutant, je ne le répèterai pas deux fois ! Chérie, appelle la police..."

La situation était serrée...

Un très leger sourire se dessina sur les lèvres d'Alex qui regardait l'homme qui braquait son arme. Dans une petite révérence d'escrimeur Alex salua l'homme d'un geste lent -il faisait la même chose au début de chacun de ses combats lors des compétitions-, et il tourna le dos au couple

*Bande de connards, en plus d'être méfiants ils sont dangereux ...*

Alex eu un dernier regard vers la voiture garée où Alfred gisait. Et courrut en direction de chez lui à travers tout le parc et prenant les vieux raccourcis qu'ils connaissait depuis qu'il était gamin. Il s'était résigné à quitté enfin Alfred, se disant qu'avec la venue des flics il risquerait d'être le premier a être arreté pour quelque chose qu'il n'avait evidement pas fait.

La villa des Turner n'était pas très loin, à une quinzaine de minutes de marche, Alfred lui ayant permis de se rapprocher de la maison. Mais le jeune homme mit moins de temps à arriver, il avait courrut avec détermination et arriva enfin devant le portail de la villa, reprenant son souffle. Il savait ce qu'il devait faire maintenant, soit retrouvé le mutant de l'Opéra, soit aller à Salem directement. Là où il avait entendu parler d'une école accueillant des gens comme lui. Aucune des deux solutions ne sera simple à réalisée.

Il regarda de droite et de gauche comme pour s'assurer que personne ne l'épiait et prit la carte magnétique qui allait lui permettre d'ouvrir la porte. Il l'inséra dans le lecteur situé à la droite du portail et attendit que cela s'ouvre.

(HRP : en effet, tu vas un petit peu vite en besogne. ça prendra le temps qu'il faudra, mais tu arriveras à l'institut, ne te fais pas de soucis. La patience est une vertu.)

Avec un certain déplaisir, Alex put constater que la carte magnetique n'ouvrit pas le portail.

Et c'est avec un déplaisir plus grand encore que le système d'alarme de la maison se mit en route, façon "sons et lumières", mais également façon systèmes de sécurité offensifs.

De façon manifeste, les codes d'accès d'Alex avaient été programmés comme étant à écarter par la force s'il le fallait.

[HRP - Je me fais pas de souci, j'étais pas sur qu'il y avait un truc de prévu, je vois que si - HRP]

Alex ressaya une seconde fois le geste qu'il été si habitué à faire, mais à son grand désarroi sa carte ne fonctionnait plus. Sa surprise fut encore plus grande lorsque les systèmes d'alarme se déclenchèrent et le jeune téléporteur ne put se retenir de lacher des insultes, assez fortes, et longues surtout. Dans ses moments là l'imagination est vraiment incroyable.

*C'est pas possible autrement, soit j'ai pas de chances, mais alors vraiment pas ! Soit un abruti me met des batons dans les roues !*

Raaaaahhhh sa m'énerve ! Sa m'énerve !!

Alex savait pertinement que si il rentrait, il risquait de ne pas pouvoir sortir. Ses parents avaient été assez malins pour dépenser une fortune dans la protection de leur demeure. Et bien évidement, Alex ne savait absolument pas comment faire cesser ces alarmes.
Le jeune homme reprit sa carte et la renfourra dans sa poche, puis se tourna vers la rue, dos au portail. Il regarda un instant le ciel comme si il allait lui dire quoi faire. Derrière, les alarmes mises en marche faisaient un boucan d'enfer et alex avait du mal à trouver une solution ...

La situation d'Alex était en effet, peut-être pas désespérée, mais en tout cas très critique... Peut-être aurait-il mieux fait de rester couché ce matin ?

En tout cas, en une journée, son mentor s'était fait assassiner de façon glauque, et ses parents avaient développé une petite dent contre lui, au point que sa maison lui était désormais interdite.

Les options qui lui restaient étaient assez restreintes, il n'avait plus beaucoup de choix devant lui, il lui fallait trouver le lieu qui était évoqué dans les journaux, journaux qu'il avait laissé dans la voiture ! Vu sa chance, ils avaient probablement été volés...

En tout cas, il lui était difficile de réfléchir à la situation tant l'alarme était bruyante. De plus, cela allait probablement rameuter le service de télésurveillance de la maison, si ce n'était tout le voisinage.

L'aéroport était fort loin du domicile des Turner, nuisances sonores oblige, et c'est donc tout trempé de sueur et les pattes pleines de courbatures qu'Alex se présenta dans le grand hall de verre, d'acier et de plastique.

Le panneau d'annonce des avions dans le hall d'embarquement datait du XXe siècle, et il semblait bien vide vu l'effectif réduit d'avions qui circulaient maintenant que le kerozène faisait cruellement défaut.

Par chance, il y avait un vol pour New York prévu aujourd'hui...

La guichetière portait un admirable badge "Suzanne, à votre service" orné d'un smiley souriant. Les relations clientèles étaient parfois un petit peu débile... Surtout que ladite Suzanne, sans être désagréable, n'était pas aussi souriante que la tête jaune de son badge. En même temps, il faudrait avoir un sacré lifting pour l'être...

"Le vol pour New York... Oui, je regarde. Il nous reste quelques places. Je vais vous demander votre passeport, ainsi qu'une autre pièce d'identité, ainsi que la modique somme de 2000$ , et en échange, je vous donnerai un bordereau d'enregistrement, et un billet d'accès. Marché conclu ?"

Alex fit de gros yeux ronds quand il entendit le prix du billet : 2000$ ??
C'est pas possible ... A ce prix là il avait les meilleurs épées vendues sur le marché pour l'escrime !
Incroyable la chance dont il faisait preuve aujourd'hui, il y avait un billet, mais il était trop cher ...

2000 $ ? Vous vous fo... rigolez ? Je demande pas un billet première classe V.I.P non plus hein ... Et pour un aller simple c'est aussi cher ?

*Un aller retour sa ferait 4000 $ ? Arf, c'est quoi l'arnaque ?*

Pendant qu'il discutait avec la guichetière, qui s'appellait d'après son badge minable Suzanne, Alex sortit son porte-feuille, il avait l'habitude de l'avoir sur lui, il sortit donc sa carte d'identité et son passeport qu'il garda en main, rien qu'au cas où la guichetière ait pas compris qu'il n'avait pas encore totalement accepté.

De façon étrange et automatisée, le smiley sur le badge de la guichetière changea d'aspect. Passant d'un engageant sourire jaune à une tronche de 6 pieds de longs rouge : ( alors que Suzanne devenait subitement moins polie.

"C'était le tarif pour un aller-simple ! Que croyez-vous donc, que je suis sourde ?! Il n'y a plus de première classe VIP depuis longtemps sur nos vols. Vous n'avez qu'à voir avec d'autres compagnies si vous n'êtes pas satisfait, nous sommes les seuls au monde à garder nos tarifs aussi bas, compte tenu de l'inflation et du prix des carburants ! Maintenant, libérez la file si vous ne voulez pas prendre cette place !"

Déjà, derrière Alex, des gens s'impatientaient.

(HJ : Pour info, de nos jours, un Sydney New-York coûte entre 1200 et 3000€ en classe éco. Rajoute un siècle d'inflation, et une pénurie de kérozène, et tu verras que ce n'était pas très cher.)

[HRP - Sa marche^ On va dire que c'est le coté radin d'Alex qui est ressortit :p - HRP]

Alex fut dépité par la réaction de la guichetière mais était intrigué par le petit smiley.

*Marrant ce petit machin, sa sert à rien mais c'est drole*

Sa va sa va ... Je reviendrais tout à l'heure, merci de votre amabilité.

Alex sortit de la file sans le moindre regard pour les autres clients

*Marrant ça, j'aurais juré qu'il y avait moins de monde tout à l'heure, c'était même vide quand je usis arrivé*

Le gosse se dirigea donc vers le distributeur le plus proche et entra toutes les coordonnées necessaires pour qu'il puisse retirer suffisamment pour se payer le voyage. Son compte contenait pas mal, il en profiterait meme pour en retirant meme un peu plus. Manquais plus qu'à savoir si son compte avait été bloqué, même si c'était peu probable puisqu'il avait la majorité et que ses parents n'avaient pas ce droit, en principe ...*

[HRP - Je pars du principe que la majorité est à 18 ans, si sa pose problème ... - HRP]

Des principes aux effets, il y avait un très grand pas, et les gens ayant beaucoup d'argent s'encombraient rarement de principe. De façon presque prévisible, la carte d'Alex fut avalée, et la transaction fut annulée, sans autre forme de procès. Son compte avait visiblement été gelé.

A quoi jouaient ses parents ? Qui sait... En tout cas, il devenait manifeste qu'Alex n'avait plus aucune existence pour eux, et d'ici à ce que son passeport ne passe pas, il n'y avait pas des kilomètres.

Lorsqu'Alex inséra la carte magnétique dans la machine, son regard se porta quelques secodnes sur autre chose, juste le temps que la carte se fasse avalée !

Alex commençait sérieusement à en avoir marre, cela ne faisait plus aucun doute pour lui : ses parents avaient décidé de l'emmerder où qu'il aille !

Le jeune homme tapa d'un bon coup de pied dans le distributeur avant de s'en éloigner, dégouté par la tournoure que prenait les évenements.

*Ok Ok, si ils me cherchent, il me trouveront ! Alors comme ça ils veulent jouer à ce petit jeu ...*

Alex ne savait pas exactement pourquoi ses parents -si il s'agissair d'eux- lui mettaient autant de batôns dans les roues. La seule raison qu'il lui venait à l'esprit ...

*Ils auraient découvert ce que je suis ? Non .... c'est pas possible ! On a fait attention ! Et Alfred n'aurait jamais rien dit, j'en mettrais ma main à coupée !*

Alex commençait à perdre le peu de sang froid qu'il lui restait. Il ne pouvait pas rentré chez lui, sa clé ne fonctionnait plus et déclenchait même le système de sécurité, sa carte avait été bouffée, Alfred était mort et il n'avait pas de quoi se payer un billet pour New York et rejoindre Salem.

Il avait l'impression de vivre la même chose que les fugitifs qu'on voyait dans les films, obligés de courir pour survivre.
Bien qu'Alex n'était pas directement en danger de mort, le souvenir du corps sans vie d'Alfred lui chuchotait à l'oreille qu'il avait toutes les chances de croire que justement si, il était en danger.

Et pourtant, la solution se trouvait sous son nez, derrière la grande baie vitrée donnant sur la piste d'attérissage, là où étaient stationnés les avions ...

La solution était en effet, juste à portée de main, de l'autre coté de la vitre, sous la forme d'un gros avion au profil fin et élancé, connecté à l'aérogare par une passerelle, tel un bébé connecté au placenta par le cordon ombilical.

Il était en effet problématique pour Alex de s'y rendre par là où passaient tous les visiteurs. Toutefois, un philosophe et savant du XXe siècle n'avait-il pas dit qu'un problème sans solution était un problème mal posé ?

C'est pendant ces réflexions que la police entra dans l'aérogare, pour se diriger vers le distributeur qu'avait utilisé Alex.

Le regard d'Alex quitta l'extérieur de la baie vitrée. L'avion qui avait pour destination New York était apparemment relié à une passerelle, là où entraient tout les voyageurs pour.

Il aperçut alors une patrouille de police qui semblait allait jeter un oeil -comme par hasard- au distributeur de billet qui avait bouffé sa carte. Alex se contenta de ruminer sachant que maintenant, en plus d'être dans de sales draps, les flics le recherchait.

*Génial ...* Pensa-t-il. *Manquerais plus que des extraterrestres bleus m'enlèvent dans leur soucoupe volante pour courroné le tout*

Alex prit donc soin de tourné le dos aux autorités, faisant mine de s'approcher de la baie vitrée les mains dans les poches, histoire de la voir de plus prêt.

Le jeune homme observa attentivement l'extérieur, cherchant une faille qu'il pourrait exploiter pour rentrer dans l'avion. Il ne lui serait pas difficile non plus de passer de l'autre coté de la baie vitrée, il lui restait à savoir si il se ferait voir ou s'il pouvait ensuite entré dans l'appareil.

C'est alors que l'impensable se produisit. Une soucoupe volante se posa sur les pistes normalement dédiées aux avions. Elle avait une forme oblongue, et une couleur indéfinissable et chatoyante. Trois petits extra-terrestres bleus en sortirent. Ils avaient de multiples yeux colorés, et 3 paires de longs bras qui contrastaient avec leurs longues jambes. Levant un de ces bras, ils annoncèrent d'une voix solennelle emplie d'un echo caractéristique.

"Toute la galaxie souhaite visiter l'Australie."

Suivit une petite musique avec reprise du slogan, et le moniteur qui diffusait cette pub de l'office du tourisme Australien se mit à diffuser une pub pour une lessive plouf aux vrais morceaux de citron.

Alex fut tiré de sa torpeur publicitaire par une voix derrière lui. Les agents, naturellement. Qui d'autre ?

"Bonjour. Contrôle de police. Veuillez nous présenter vos papiers s'il vous plait."

*Une soucoupe volante .... Mais c'est vraiment une sale journée*

Alex observa la "scène" publicitaire d'un air indifférent, qu'est ce que les professionnels pouvaient pas imaginer pour vendre leurs produits et leurs services.

*Si je demande un peu de chance elle va tombée aussi ? Parce que la soucoupe j'en vois pas l'intérêt ...*

Le jeune homme fut tiré de sa rêverie par la voix d'un type derrière lui. Il tourna la tête avant de reconnaitre un agent de police qui lui demandait ses papiers. Alex fit patienté le flic quelques instants avant de se tourner entièrement vers lui. Il lui tendit sa carte d'identité sachant pertinemment qu'il allait être arreté, ou quelque chose de ce genre là. De toute façon il avait rien d'autre à faire, impossible de prendre l'avion, alors comme ça, au moins, il saura ce qu'on lui veut ...

L'agent s'empara de la carte d'identité, et la regarda, puis regarda Alex, sans doute pour comparer la photo.
Il sortit un petit crayon lumineux qu'il passa sur une portion de la carte, puis lut le cadran d'un appareil qu'il tenait dans son autre main.

Finalement, il rendit ses papiers à Alex avec un sourire, et lui dit d'un ton poli.

"Merci. Bonne journée à vous."

Puis il tourna les talons et s'en fut demander leurs papiers à d'autres personnes à qui il refit le même petit numéro.
En sortant du hall de l'aérogare, il mit la main à son oreille, geste machinal de la personne communiquant par radio, puis il disparut complètement de la scène

La victime vit rouge quand elle se rendit compte que son billet d'avion était tombée par terre. Elle le ramassa prestement, puis foudroya Alex du regard.

"Soit vous êtes le plus nul des pickpockets que j'ai jamais vu, soit vous êtes la plus rustre des personnes que j'ai jamais rencontré ! Dégagez de ma route !"

Quelle idée stupide d'Alex ! Comme s'il n'avait pas assez d'ennuis, il fallait qu'il s'en créée de nouveaux.

La réussite de l'opération tenait de l'exploit. Toutefois, comme bien souvent, c'était aux frontières entre zone libre et zone sécurisée que les contrôles étaient les plus stricts, mais une fois ceci passé, c'était plus calme. Alex parvint sans trop se faire remarquer à se glisser près des wagons, heureusement automatisés.

Sauf que les wagons se dirigeaient vers la soute, et que la passerelle était connectée à l'avant de l'avion.

Alex put alors se rendre compte qu'un avion, s'était gros... Rien que les pneus du train d'atterissage étaient gigantesques comparés à lui, et la passerelle se trouvait à des dizaines de mètres au dessus de lui, et quasiment à l'opposé de l'avion... beaucoup trop loin pour la portée de ses pouvoirs.