[NeXus 4.3]L'odyssée de l'espace

Mina se rapprochait de Viconia afin de l'aider si le besoin s'en faisait pressentir. Mina était dotée d'attributs qui faisaient quelle était capable de se défendre et de protéger ses amis si le besoin s'en faisait sentir.

Arrivant à hauteur de Viconia, elle put voir que la pièce était entièrement baignée dans une lueur rouge sang, rajutant au stress de l'exploration.

L'espace était occupé par des ensembles énormes et reliés entre eux par des câbles reliès de manière anarchique entre eux. Un ronronnement régulier se faisait entendre, le sol de la pièce était jonché de quelques corps à plumes. Aucun impact ne semblait visible sur les murs de cette pièce.

Les cadavres extra terrestres étaient au nombre de cinq.

Soudain dans la salle des machines, Mina et Viconia s'aperçurent que le léger ronronnement ambiant de la pièce s'était accéléré, comme les pales d'une turbine. Des diodes sur les deux blocs centraux se mirent à clignoter en vert, dans une pulsation lente au départ, et allant s'accélérant.

C'est alors que le communicateur de Mina retentit, avec la voix de Iacobo qui retentissait de l'autre côté :

"Si tu vois le moindre câble de connexion en direction du portail, tranche le maintenant"

Cet ordre était suivit de près par un message de Georgia à l'intention du groupe, où elle décrivait ce qu'elle voyait.



Mina essaya de remplir le commandement que son leader lui avait donné. Elle essaya, comprenant l'urgence de la situation (le débarquement d'un vaisseau à priori hostile), d'identifier la possibilité d'existence d'un câble de connexion qui irait ou commanderait le portail afin de le trancher avec ses serres acérées.

"Viconia tu as entendu le message de iacobo, à ton avis, lequel?"

Posant sa question, Lilith observait la machinerie, sans réellement distinguer de différence entre les nombreux câbles qui partaient tantôt dans le mur sud, tantôt ailleurs. Tout ce que les adolescentes savaient, c'était que seuls les deux blocs centraux semblaient s'être activés pour le moment.

Elle irait ensuite rejoindre les autres pour se préparer au pire...

Viconia entra sans encombre dans la nouvelle salle. L'air était lourd, chaud et une sensation pesante s'abattit immédiatement sur ses épaules.
Avec un regarde implicite de remerciement à Mina, elle avança dans la pièce, remarquant pour la première fois des cadavres jonchant le sol.
"-Qu'est-ce que..."

A présent, la notion de bizutage dans le fun, la joie et la bonne humeur commençait à s'éloigner doucement de Viconia. Elle envoya un regard vers l'entrée, vérifiant si Jareld et Georgia la suivaient bien, ce qui n’était pas le cas, puis posa son regard sur les différents plots.
Les yeux grands ouverts à la recherche d'un détail crucial, elle activa son commutateur :
"-Bones ? Ici Mirage, nous sommes au Nord vis à vis de votre position. Première salle que nous visitons avec un intérêt quelconque.
Cadavres en pagaille et air ambiant plutôt malsain. Il y a des gros blocs et des tuyaux partout... On dirait que c'est en veille constante. "

Alors que la jeune fille se déplaçait lentement à travers la pièce, posant son regard ça et là, suivant un tuyau ou observant une diode de plus près, tout changea subitement. Sursautant, elle perçut une sorte d'accélération de tempo, et surtout, la couleur des diodes commença à changer.
Tout ce qu'elle put dire premièrement, commutateur toujours allumé, fut "Oh-oh" . Puis elle se reprit :
"- Chef? Nous avons un léger problème, je crois. Ici tout vient de s'allumer, quelqun vient apparemment d'actionner la souris..."

Ceci dit, elle chercha rapidement Jareld, Georgia et Mina du regard, comme pour se consulter et évaluer la situation. Mais deux de ses acolytes manquaient à l'appel.
Faisant un signe à Mina, elle les rejoignit sur la passerelle... Et tomba nez à nez avec un énorme vaisseau spatial.
Elle jura en finlandais. Pour le coup, soit les effets spéciaux étaient du feu de dieu... Soit ils avaient grave chaud aux fesses.

Mina venant de recevoir un ordre, elle retourna dans la salle ronronnante.
Après un coup de regard circulaire à la pièce, elle proposa à Mina :
« -Il faudrait peut-être couper les câbles provenant des plots du centre et se dirigeant vers les extérieurs, empêcher l’activation de se propager, si c’est comme ça que tout ce machin fonctionne. »

Enclenchant à nouveau son commutateur, elle annonça :
« -On n’est pas trop sûrs de ce que l’on peut faire depuis notre position dans la salle-poumon. Y as-t-il une autre salle de contrôle que l'on pourrait détruire à temps? Quel est le lieu de réunion ? »
Vaguement, Vic eut la pensée qu'elle voulait à tous prix empêcher des ET de se pointer. Mais ceux-ci étaient peut-être simplement ici en vacances, sans aucune intention hostile...

Si Mina n’était déjà plus dans la salle, Viconia commencerait à essayer elle-même de trancher, scier, piétiner ou même de mordiller s’il le fallait les câbles qu’elle avait en ligne de mire.
Ceci fait, elle vérifierait ce que faisait Jareld, juste au cas où il soit encore allé se balader sans son corps…

Du côté de la salle des machines, Mirage et Lilith tergiversaient sur la marche à suivre, cliché même du film d'action où le héros est censé désarmer une ogive nucléaire et se demande s'il vaut mieux couper le fil bleu ou le fil rouge.
Mirage opta finalement pour la tabula rasa, enjoignant Lilith à l'aider à sectionner tous les câbles des plots activés, de l'intérieur vers l'extérieur. La harpie parvint à trancher les câbles sans grande difficulté. Les deux plots centraux s'éteignirent brusquement...

...de même que la lumière dans toute la station.

Cette coupure d'énergie fit monter la tension du groupe principal d'un cran, à l'exception de Sibylle. Le groupe maintenant composé de Miracle, Rafale, Bones, Sibylle et de l'agent B avait bifurqué sur la passerelle centrale pour tenter de retrouver les agents V et M, quelque part sur la passerelle ouest. Malgré l'angoisse primitive qui leur étreignit les entrailles lorsqu'il se retrouvèrent dans l'obscurité partielle et le silence de mort de l'espace, ils purent se réjouir de voir le cercle bleuté du portail s'éteindre également dans une myriade d'étincelles bleutées, coupant net le vaisseau qui le traversait. Le morceau de vaisseau qui était parvenu à passer le portail termina néanmoins sa course dans le hangar, dans un fracas tonitruant de métal torturé qui ne présageait rien de bon. Le choc qui s'en suivit ébranla la station, et fit tomber tous les Terriens par terre, y compris les mutantes dans la salle des machines.

Encore sous le choc, les NeXus rouvrirent douloureusement les yeux, engourdis par une chute désagréable sur le sol métallique. Nathan s'était étalé de tout son long sur les deux cadavres qu'il avait emportés. Quant à Cassandre, elle s'était rendu compte en tâtonnant le visage de la personne sur laquelle elle était tombée, qu'il s'agissait de Jareld, inconscient. Il s'était probablement cogné lors de sa chute.

"La bonne nouvelle, c'est que j'ai retrouvé Tumos." précisa-t-elle en se remettant debout, puis en relevant le mutant inconscient, son bras passé derrière son cou, tenant toujours sa canne de sa main libre.

Une lumière s'alluma dans la pénombre partielle, révélant le visage taillé à la serpe de l'agent B, qui avait allumé une lampe montée à la pointe de son arme, et qui projetait un mince faisceau dans le couloir, uniquement de quoi voir la cible qu'elle visait. Son visage perlait de sueur froide.

"Je crois qu'elles ont réussi à fermer le portail, mais quelque chose est passé. V, M, vous m'entendez ?" demanda-t-elle par communicateur. "Donnez-moi un sitrep. Suis actuellement sur la coursive centrale, à vous." dit-elle encore dans son communicateur à l'attention de ses équipiers.

"Les filles, nous devons nous regrouper au plus vite. Vous avez fermé le portail, mais ce n'est pas fini. Soyez prudentes. Nous sommes apparemment sur la passerelle centrale, les agents V et M sur la passerelle ouest." dit Cassandre dans son communicateur à Viconia et Mina. Par chance, la harpie était nyctalope... Ce qui n'était pas le cas de la majorité du groupe.

L'agent B sembla écouter une transmission avec attention, la main posée sur l'oreillette de son communicateur, puis lâcha ce qui semblait être un juron en espagnol.
Pointant son fusil d'assaut au niveau du visage de Sibylle, la femme-soldat la mit en joue.

"La prophétie est en train de nous lâcher, c'est pas du tout ce qui était prévu. Vous le saviez, vous n'avez pas bougé le petit doigt." dit-elle avec froideur.

"Vous l'avez peut-être tout simplement mal interprétée... Ou nous avons sans le savoir déclenché un possible restreint... Je ne sais pas. Si vous m'aviez laissé en prendre connaissance..." répondit Cassandre renvoyant l'accusation à l'envoyeur.

"Pas question, vous ne devez pas..."

"Que vous a dit V ? Vous devez nous le dire, notre survie à tous en dépend. Où est cette prophétie ? Vous l'avez avec vous, n'est-ce pas ?" ajouta la psychologue avec certitude.

L'agent B hésita une seconde et s'humecta les lèvres, puis son regard et son arme dévièrent de Cassandre pour se placer sur un point distant dans le couloir d'où ils étaient arrivés ; une lueur bleutée provenait de la passerelle est... et elle n'était pas venue seule :



Des formes vaguement humanoïdes se profilaient à l'extrémité est du couloir central, bloquant le passage par lequel le groupe avait emprunté la passerelle centrale. Les êtres venus d'ailleurs mesuraient environ 2m, et étaient bardés d'une sorte d'exosquelette biomécanique luminescent par endroit, de la même couleur opale que leurs yeux apparemment sans iris. La peau glabre, le visage dépourvu de nez et fuselé, les créatures étaient à la frontière de l'inimaginable, de l'indescriptible. Leur existence même défiait l'entendement humain des Terriens, leur croyances, leurs préjugés... Les cadavres des Shi'ars étaient là, mais leur proximité troublante avec l'espèce humaine, et le fait qu'ils étaient morts leur ôtaient leur réalité terrifique. Ces êtres venus de la Stargate venaient d'éloigner un peu plus les NeXus de la réalité, de la Terre... et de la survie.

Trois formes se profilaient ainsi devant eux. La forme de tête leva lentement le membre qui lui servait de bras. Une sorte de rayon gélifié sortit de l'extrémité de son membre, vacilla une seconde, puis sembla se solidifier en un faisceau d'apparence perforante.

Une terreur sans nom envahit chaque membre du groupe alors que les formes s'avançaient d'un pas pesant vers eux, "sabre" au clair et prêtes à en découdre.

"B ! Donnez-nous la prophétie ! Vite !" lança Cassandre avec un peu plus d'urgence. Elle entendait seulement ce qui se passait, les pas lourds et métalliques, le ronron du rayon, et sans sa double vue, l'angoisse suscitée et la respiration agitée des NeXus n'avait même pas d'explication. Les indices trouvés quant à l'origine de la mort des anciens occupants de la station étaient très flous et ils n'avaient inspecté qu'une partie des cadavres, mais à chaque seconde qui avançait, le groupe s'acheminait vers une fin tragique... et dans l'espace, personne ne les entendrait crier.

L'injonction de Cassandre sembla réveiller B, qui était comme pétrifiée, ou subjuguée par la vision qui s'imposait à leur regard. Elle battit des paupières.

"On est attaqués ! Bougez-vous !" eut-elle pour seule réponse à la demande de la non-voyante.
L'agent B tira une salve, qui fit tinter pitoyablement l'armure du xénomorphe de tête sans le freiner. L'instant d'après, les trois extraterrestres étaient sur eux...

L'adrénaline envahissait brutalement le serbe alors que la situation s'assombrissait nettement. De son pas rapide et résonnant sur les grilles métallisées, des images explosives embrouillaient son esprit sous pression spatiale. Une bande de jeune naïfs embarquaient dans une navette trop facile d'accès, entourés par des individus un peu trop mystérieux pour finalement jouer à Sherlockalagtique.

La frontière entre le réel et le fictif s'estompa lorsqu'il vit à travers une vitre de la station le nez d'un vaisseau extraterrestre percer la porte de téléportation. Il ne chercha pas une seule seconde à comprendre le comment du pourquoi. Il se contenta d'espérer que Mina opère le massacre en règle du matériel électrique de la base.

Arrivé sur la passerelle centrale, le courant se coupa soudainement, lui laissant seulement le temps de voir le portail s'arrêter et couper en deux le vaisseau. Aucune lueur d'espoir ne vint chatouiller les parties les plus taquines de son cerveau d'humain débordé psychologiquement par les évènements du moment. Juste de la colère, et de la bestialité. Il y avait forcément des pilotes...ses veines se durcirent. Il se retint de tomber grâce une barrière, ses jambes le lâchant subitement alors qu'il imaginait seulement le possible visage de leurs visiteurs.

Secondé de sa bande de jeunes suicidaires, il ne fut pas déçu dans l'inquiétante pénombre de la station au silence couvert par le dialogue sans fin de Cassandre avec B qui ne servait définitivement à rien.

Des extraterrestres en armure laser puis l'incompréhension et enfin une soudaine envie de vider sa vessie. Iacobo se retint de justesse tant les incroyables entités sans mandibules lui paraissaient irréelles et forcément effrayantes. Quelques tirs inutiles, de quoi laisser le serbe s'épancher en fascination morbide sur leurs ennemis.

Ces êtres venus d'ailleurs n'étaient pas descendus calmement de leurs soucoupes volantes pour serrer la main des dirigeants de la planète. Ils s'étaient automatiquement dirigés vers eux dans le but de les scier en version moderne. Et personne pour s'en soucier à des miliers kilomètres de la planète bleu. Au pire, il y aurait quelques cris, des mares de sang et personne ne savait s'ils ne se nourrissaient pas des cadavres.


Un instinct de survie réveille par la force des choses le poussa à s'activer. Il ne pouvait plus se permettre l'inertie qui lui couterait sa tête décapitée au laser bleu.



Il s'empara de son communicateur pour alerter le groupe de Viconia et Mina :

"Alerte, extraterrestres sur passerelle centrale. Illusion nécessaire, des plumes sur la tête des ennemis, et vite"

Pas le temps de disserter, il espérait que la concernée comprendrait sa pensée furtive.

Il gueula alors à sa bande :

"Plasma à volonté dans les parties brillantes de leur armure de gonzesse ! Faut qu'ils crèvent !"

Il plongea sur Georgia et lui tailla les poignets dans la limite de ses possibilités puis lui cria :

"Transfère ! Faut neutraliser les lasers, la harpie leur bouffera les yeux !"


Il ne put s'empêcher de laisser s'échapper un rire nerveux mêlant peur primaire et violence bestiale.

Elle était une boule de flipper... Comme une boule de flipper entre d'autres mains, ignorante de sa destinée, parcourant la vie d'obstacles en obstacles sans savoir si la prochaine partie la conduirait au game over final.

L'apocalypse se déchaîna sous ses pieds. Le bruit. Les lumières qui fichent le camp. La chute. Et puis... Le calme avant ou après la tempête ?

Georgia était inquiète. Elle aurait voulu hurler, se jeter dans les bras de Mademoiselle Deneos à défaut de pouvoir chercher réconfort dans ceux de B. Mais l'important dans la chute, ce n'était pas la chute en elle même...

Découvrant les Ultra-Terrestres à sa proximité immédiate, elle se dit ça y est, c'est l'heure du dépôt de bilan, de la reddition des comptes... Tout le monde parlait. Tout le monde semblait paniquer. Même Iacobo avait perdu son calme méprisant habituel.

Nathan blasta le premier des prédateurs spatiaux... Le succès semblait mitigé. Mais l'heure n'était pas à l'évaluation des performances de leur coéquipier israélien... Il y avait plus urgent à faire avec le laser qui s'approchait un peu trop près d'elle et de Iacobo.

Georgia se rua sur Iacobo et le poussa sur le côté pour esquiver la lame en sa compagnie, empêchant par la même le Serbe de lui taillader les poignets. Elle comptait bien dans son élan se cogner la tête contre le mur et transférer ce qui était transférable sur l'Ultra-Terrestre. Plongeant avec Bones, Miracle et lui se cognèrent la tête contre la paroi du couloir dans un double bruit mât.
Etourdie par le choc, Miracle dut faire un effort sur elle-même pour transférer la bosse qui lui aurait sûrement poussé sur le front à l'alien qui les avait attaqués. La créature secoua la tête, mais ne parut pas amoindrie.

Repoussant vivement Cassandre et Jareld derrière le groupe en plein combat, l'agent B esquiva l'attaque du troisième alien, et tira une nouvelle salve qui atteint son agresseur en pleine tête. La créature bascula en arrière sous le choc et s'effondra, inerte.
Au loin à l'ouest, l'écho de coups de feu se faisait entendre.

L’idée à laquelle Vic et Mina en étaient arrivées avait été simple : tout couper à l’arrache. Méthodiquement, elles avaient donc fait tout leur possible pour sectionner les câbles, et d’un coup, ce fut le noir.
« -Whoops… »

Petite exclamation contrite suivit d’un grand BOUM et d’une valse à travers la pièce plongée dans le noir. Viconia s’écrasa sur le bras gauche et son épaule ressentit une légère douleur de torsion, mais ce n’était globalement pas grave.
Sonnée, elle se releva difficilement, étant donné l’onde de choc qui avait traversé la station et surtout… Le fait indéniable qu’il faisait un noir d’encre.
Avant qu’elle n’eut put faire un point méthodique sur sa situation, la voix de son leader résonna à son oreille :
"Alerte, extraterrestres sur passerelle centrale. Illusion nécessaire, des plumes sur la tête des ennemis, et vite"

Il ne fallut pas une réflexion profonde et intense à Viconia pour comprendre que c’était elle qu’on cherchait à joindre, aussi résolut-elle de faire ce qu’elle pouvait en urgence.
Un rien concernée, elle annonça à Mina :
« -Je crois que c’était pour moi ça, Min’. Je ne vois rien, mais je me souviens à peu près de la configuration de l’espace. Ils galèrent, j’y vais ! »

A tâtons, elle chercha à rejoindre le mur le plus proche. Ecrasant ça et là des cadavres, piétinant des trucs louches et manquant de se vautrer dans des câbles, elle atteignit tant bien que mal son but et fit le tour de la pièce dans le but de retrouver la porte menant sur la passerelle.
Ayant oublié toute notion de jeu, de course d’orientation ou autres joyeusetés, elle se contenta d’avancer aussi vite qu’elle le pouvait à la lumière des lampes de veille. Elle fut légèrement désorientée au début, ne sachant pas où aller, mais des hurlements vinrent rapidement tinter à son oreille, plus efficaces que des néons bleus ciel dans une nuit d’encre.

En parlant de néons bleus ciel…

Elle arriva sur le champs de bataille par l’autre côté, observant les coups donnés avec une sorte de terreur la rendant muette. Les créatures se tenant là n’avait rien d’une illusion et étaient d’une taille effrayante. Mais tout cela n’était rien en comparaison des armes qu’ils avaient à disposition. Ils n’étaient tous que des petits lapins à la fourrure exquise en première ligne pour l’abattoir.
Elle eut un temps d’arrêt, puis se secoua vivement, cherchant à analyser la situation.
Pour ce qu’elle pouvait en voir, Il y en avait un à l’armure un peu cabossée, Bones et Miracle à terre, et un des agents tirant sur un alien.

Elle entendit une sorte de résonnance, comme si la bataille ne faisait pas rage qu’à cet endroit. Les autres agents, Mina ?
Inquiète, elle hurla dans son commutateur :
« -Mina ? Mina, tu me reçois ??? Rappelle-toi, l’écrin, la nature dans un écrin ! »

Sans même réfléchir, Vic se remémora au souvenir de cette phrase, le petit hologramme représentant le Chiard qu’on leur avait présenté durant ce qui semblait être une autre vie.

Se concentrant de toutes ses forces, elle projeta cette image sur l’alien qui lui semblait le moins « en forme » et décida que l’image des Chiards se ferait sur ses deux copains, adviendrait que pourrais.

Tumos revint à lui en plein carnage, toujours soutenu par Sibylle. Les deux mutants étaient légèrement en retrait du combat, là où les avait repoussé l'agent B pour avoir le champ libre.

Cette dernière avait réussi à toucher la tête de l'alien 2, qui s'était effondré dans un cliquetis d'armure. La femme rechargea son arme avec un léger regain de sa contenance, visiblement encouragée par son succès.

"Les autres se font canarder !" lança-t-elle. "V, visez la tête, je répète, visez la tête !" dit-elle dans son communicateur à l'attention de ses coéquipiers.

Bones et Miracle étaient toujours à terre, le leader des NeXus plus sonné que sa camarade. Contrairement à elle, il devrait subir sa bosse au front.
L'alien 3 qui leur faisait face s'était ressaisi, et s'apprêtait à finir la besogne, quand son attention sembla attirée par l'alien 1, qui s'écartait du mur sur lequel il s'était cogné suite aux attaques de Rafale.
Hésitant un instant, l'alien 3 se jeta finalement sur l'alien 1, et le décapita d'un coup net et précis de son laser. L'alien 1 s'affala de nouveau contre le mur alors que sa tête roulait au sol, dévoilant la silhouette isolée de Mirage à l'embranchement du couloir est.

Mais le soulagement fut de courte durée. Des blessures des aliens 1 et 2, une substance énergétique bleutée s'était écoulée et rassemblée. Elle pénétrait maintenant par les orifices naturels du visage des deux cadavres traînés par Rafale hors du réfectoire... qui commençaient à s'animer dans un craquement sinistre de chair desséchée, que seule la rigidité cadavérique avait habité ce siècle durant. Les canaux qui ornaient le costume de l'homme se mirent d'ailleurs à briller, de la même façon que l'armure des aliens quelques secondes auparavant.

"Mais qu'est-ce que..." parvint à marmonner B, incrédule.

"Ici V... *interférences* Sommes attaqués sur la passerelle ouest ! *longue pause* B ! Ces saloperies ne doivent pas sortir d'ici !" reçut l'intégralité de l'équipe par communicateur.

"... On peut pas les tuer ! Ils... se reforment !" répondit B.

L'alien 3, toujours intact si l'on exceptait le transfert de bosse de Miracle, trancha l'arme de B en deux. Reculant d'un pas, l'agent B laissa tomber son arme désormais inutile.

Cassandre relâcha sa prise sur Jareld, qui était revenu à lui.

"Ici Sibylle. Les NeXus prennent le commandement de cette opération. Nous allons faire ce qui aurait dû être faire dès le début : détruire cette station. NeXus, occupez ces choses jusqu'à mon signal, puis rendez-vous pour tous dans le hangar."

Sur ces mots, la psychologue prit le chemin de la salle 3.

"QUOI ?! Vous n'avez pas le droit ! C'est le gouvernement américain qui... B ! Empêche-la de faire, c'est un ord- *parasites*"

"Et merde !" s'écria B en tirant son couteau de chasse de son fourreau. Elle se lança à la poursuite de Cassandre, laissant les cinq NeXus face à l'alien, et à ce qui devait être des cadavres de mutants : l'homme se mit à projeter des rafales d'énergie par les mains, dans des mouvements désarticulés, mais loupa l'agent B. La femme leva les mains, des arcs d'une énergie indéterminée envahissant l'atmosphère du couloir.

Le cœur du serbe battait à tout rompre mais son esprit était encore ailleurs. Il subissait de plein fouet les effets de sa chute en rythme avec Georgia. Il résultait de cette petite galipette une large bosse qui l'affectait grandement sur l'instant.

Et pourtant l'instinct de survie rejaillit très naturellement lorsqu'un extraterrestre peu accueillant souhaite vous décapiter pour avoir croiser son chemin. Les membres engourdis se raidissent, l'estomac se serre et quelques éclairs de lucidité vous vienne.

C'était donc le cas, la petite anarchiste qui lui avait apparemment sauver la mise en prime.

On était passé de l'ambiance morne et silencieuse d'une station désertée à un véritable carnage spatial. Dans tout cela, Cassandre se faisait la malle coursée par un soldat poignard en main, furieux contre la contestation de son autorité. Les NeXus prenaient le contrôle de l'opération, G.I Joe et ses Joettes n'avaient qu'à bien se tenir. Dans le cas contraire, Iacobo connaissait à présent des êtres à laser qui se feraient une joie de les déglinguer.

Plus loin et vaguement, l'ex prostitué percevait deux nouvelles présences hostiles elles aussi. Des mutants en plus, qui cherchaient à les laminer : où était passé le flower power ?


Il gueula alors dans la pièce d'une voix débraillée :

"Bousille leur la tête Rafale ! Arg... Mirage, des plumes, encore ! Lilith... occupe toi des nouveaux... Tumos, qu'est ce que tu fous ? "


Il chercha ensuite à se jeter en arrière, tirant par la même occasion Georgia.

Jareld avait l'impression qu'il venait de recevoir un coup de marteau sur la tête, celle-ci tourna encore un moment alors qu'il se releva...en plein chaos.

Il se remémora le nexus bleu, puis le tremblement qui semblait l'avoir écrasé au sol,... Il avait du perdre connaissance à ce moment. Cassandre le relâcha et il se remit debout en la remerciant d'un regard bref, trop absorbé à regarder l'affrontement...

Il balaya la scène du regard et songea soudainement qu'il aurait préféré rester évanoui encore un peu. Il y avait en plus des Nexus des extraterrestres! Le souvenir d'un vaisseau lui revint en tête! Horreur! C'était bien la réalité! Non, il n'avait pas rêvé.
Ils étaient trois...enfin deux, l'un des trois venait visiblement de tomber...

Cassandre partit et B la suivit, l'une des créatures tenta de l'arrêter...
Jareld n'eut pas le temps de s'inquiéter, il entendit Iacobo distribuer précipitamment ses ordres... Et demanda à Jareld ce qu'il faisait!

*Je piquais un petit somme figure-toi!* Songea celui-ci avec amertume.

Autant ne pas lui répondre...

La situation ne semblait pas particulièrement à leur avantage. Il semblait qu'une des créatures mortes tentait de se reformer, inexorablement. Il fallait donc neutraliser au plus vite le reste des extraterrestres et filer d'ici en vitesse en faisant tout sauter.

Agir, ça il savait faire. Inutile de paniquer et autant refréner sa peur pour le moment. Il falalit sauver sa peau, et celle des autres par la même ocassion.
Tumos ferma les yeux et indiqua dans son communicateur aux NeXus:

"Je vais repérer rapidement les environs et tenter quelque chose en mode astral..."

Tumos s'assit précipitamment contre un des murs un peu éloigné de la bataille, et laissa son esprit s'échapper.

Astralement il s'approcha de l'alien 3 et joignant ses mains fantomatiques, il se concentra et frappa de toutes ces forces la tête de l'extraterrestre. Il n'avait pas le temps de chercher un objet pouvant lui servir d'arme alors autant utiliser ses poings en les matérialisant. Il observa autour de lui dans le but de trouver un objet contendant pour une future attaque.
Les mains astrales de Jareld s'abattirent sur le crâne de l'alien, qui ne comprit pas ce qui lui arrivait. Le choc en lui-même, tout comme précédémment, ne semblait pas l'avoir amoindri, mais il semblait maintenant chercher l'origine de l'attaque.
Jareld ne repéra rien qui soit susceptible de lui servir d'arme.
Pendant ce temps, une rafale énergétique percuta Bones, le projettant violemment au sol. La femme quant à elle, semblait manipuler le cadavre de l'alien 1 décapité. Le faisant léviter dans une gerbe d'arcs lumineux, elle le jeta sur Miracle, qui se retrouva coincée en dessous ; le corps inerte et bardée de son armure métallique était très lourd, suffisamment pour empêcher la mutante de se dégager par elle-même.

L'affaire se corsait. Ca devenait même très très coton. Et Georgia se demandait une fois de plus si elle était vraiment une mutante de combat... Se cogner la tête elle même contre un mur, ça elle savait faire... Raconter des balourds pas crédibles à des agents de la CIA aussi... Mais était elle résistante aux lasers ? Pouvait elle combattre des Ultra Terrestres sanguinaires ?

En plus, le film avait légèrement changé : il ne s'agissait plus seulement de "Dans l'espace, on ne t'entend ni saigner ni couiner" mais de "Maman, j'ai peur des Mutants Morts Vivants" !

Et puis, comble de la dérive, alors qu'elle ne faisait rien, qu'elle n'avait l'air ni menaçante ni combattante, elle était victime du premier dommage collatéral : Georgia venait de se prendre de plein fouet la carcasse de l'Alien sans tête...

Aurait-elle agité son string blanc au bout d'un bâton qu'elle aurait continué à prendre des coups !

La bonne surprise vint de son ami Ultra Terrestre qui semblait avoir, momentanément, renoncé à l'amusant projet de la tuer.

Georgia en profita donc pour faire pas ce qu'elle savait le mieux faire (Viconia ou B. étant un peu lointaines) mais ce pour quoi elle était taillée !

Se concentrant sur le corps de la mutante fracturée qui se trouvait aux pieds de Mirage, elle tenta de copier l'éventuelle blessure au buste de la femme aux cheveux verts pour la dupliquer sur l'autre mutant hostile.

Viconia sentit que son esprit ne rencontrait pas de barrière particulière comme elle s’y était précédemment attendue. A priori, tout cybernétiques, moches et fluorescents qu’il soient, on ne pouvait pas reprocher aux Jumbos Bleus le mauvais goût de ne point être sur la même longueur d’onde que la finlandaise.

Elle fut surprise par le coup de laser décapitant de la part de sa cible, et se colla au mur lorsque la tête incandescente roula jusqu’à ses pieds.
D’un air mi-triomphant mi-dégouté, elle l’envoya rouler un peu plus loin du bout des orteils, histoire de s’assurer que la chose ne se relèverai pas en chantant « Surprise, JOYEUX ANNIIIIIIVERSAIIIIIIRE !!!».

L’esprit un instant soulagé, elle jeta un coup d’œil vers ses camarades au sol un peu plus loin… Et s’aperçut tout naturellement qu’il se passait quelque chose de pas très finnois. Un cadavre avait eu la bonne idée de vouloir continuer la partie, et se relevait pépère, tout prêt à les réduire en miettes. Viconia essaya de se concentrer, tout en s’enfonçant d’autant plus dans le mur. Se rapprocher du champ de bataille ne lui servirait à rien étant donné ses capacités. Son utilité était logée dans sa réflexion… Et la voix de V hurlant dans son oreille qu’ils allaient tous mourir n’était vraiment pas aidante !
Quant à l’idée de Cassandre de se carapater dans l’espoir d’un monde meilleur, cela frisait la comédie.
On allait donc jouer à cache-cache jusqu’à ce qu’on se fasse défoncer ? Tant qu’à faire, notre artiste préférait essayer de dézinguer au maximum, puis faire du tourisme pépère.
D’ailleurs, son chef de groupe semblait tout à fait d’accord avec cette idée.

En quête d’une nouvelle peinture psychique, Mira(ge), balaya le casting ennemi de tout son esprit critique. La nouvelle née mutante avait l’air ankylosée et voulait se refaire une santé… En les écrasant magistralement.
Un instant, Vic estima qu’elle devrait lancer son illusion sur elle… De même que Nathan, a priori, qui s’était embrouillé dans les noms de code, comme elle l’avait pressentit bien plus tôt.

Puis elle réfléchit. Et se remémora la prophétie. Puis la substance bleue plasmatique. La résurrection des mutants… Si jamais elle coupait le courant, y avait-il moyen de court-circuiter tous les pious pious par la même occasion ? Oui, mais comment on débranchait le courant ? Un bon coup au « cœur de la chose » ?

Alors qu'elle était au milieu de ses pensées, un cadavre vint rouler à ses pieds. Mais était-ce un cadavre ? Etant donné le bleu ambiant, mieux vallait s'assurer que celui-ci ne se relève pas soudain pour faire des claquettes !

Recentrant son esprit, elle projeta donc sur le Blue Jumbo l’image d’un mini Jareld accroché au niveau de sa cuirasse. Rampant et ricanant, le diablotin s’accrochait, et il s’accrocherait le temps qu’il fallait pour, peut-être, donner envie au jumbo de le retirer de force…
Difficile de dire si l'illusion avait porté ses fruits, toujours était-il que l'alien 3 s'était remis de sa surpris lors de l'attaque de Jareld sans sembler remarquer quoique ce soit au niveau de sa cuirasse, et se concentrait à nouveau sur les mutants devant lui.
Bones projeté plus loin, Miracle coincée sous l'armure d'un alien... Son regard tomba sur le corps de Jareld, laissé sans défense. Fonçant brutalement vers Tumos, l'alien lui décocha un coup de pied dévastateur à l'abdomen, qui envoya le corps du mutant rouler par terre comme celui de Polaris avant lui. Levant son bras laser, l'alien 3 s'apprêtait à planter sa lame lumineuse dans le corps de Tumos.

La situation tournait au désavantage de l'équipe. Miracle, Bones et Tumos avaient été touchés d'une façon ou d'une autre, tandis que deux de leurs adversaires étaient encore debout.

Toujours coincée sous la carcasse de l'alien décapité, dont l'odeur organique avait de quoi donner des hauts le coeur, Miracle copia les contusions de Polaris occasionnées par l'attaque de Rafale ; le corps désarticulé laissait présager des fractures plus profondes, mais c'est là tout ce que la mutante parvint à transférer sur Havok, qui tomba à genoux, le visage inexpressif.

L'alien encore debout s'apprêtait à pourfendre Tumos, mais c'était sans compter l'intervention aérienne de Lilith, qui planta ses serres dans l'armure du xénomorphe, le soulevant sur deux mètres avant de l'éjecter plus loin, incapable de porter son poids plus longtemps.

Des bruits de pas sur les grilles qui composaient le sol attirèrent l'attention des élèves vers l'extrémité ouest du couloir : les agent V et M arrivaient au pas de course. M braqua son arme sur Havok, et lui tira une balle en pleine tête. Le corps du mutant s'effondra. Les lueurs qui habitaient les corps des deux cadavres commençaient à sortir comme elles étaient entrées des corps.

Au même moment, une alarme se mit à retentir dans toute la station.

"Merde, qu'est-ce que vous avez encore fait ! B ! Au rapport !" s'écria V en rangeant un carnet relié dans sa poche.

Les deux soldats semblaient avoir également eu du fil à retordre de l'autre côté. M regarda les lueurs s'extraire des cadavre, puis l'alien 3, qui ne tarderait pas à se relever de l'attaque de Lilith.

"Mieux vaut s'tirer d'ici, ou on va finir comme le reste des macchabées de ce vaisseau fantôme, j'ai pas envie d'attendre qu'ils se relèvent !"

"Je ne l'aurai pas mieux dit moi-même."

Cassandre était de retour, toujours talonnée par l'agent B, qui fulminait. La manche du costume de la psychologue était déchirée de façon très nette.

"Je sais pas comment, mais elle a déclenché l'autodestruction de la station !"

"Bon sang ! Vous allez avoir de sérieux comptes à rendre une fois rentrée, vous pouvez compter sur moi !"

V coula un regard noir à Cassandre, qui tentait de rassembler les élèves, passablement secoués par le combat. Revenant à lui, Jareld fut pris d'une intense douleur, comme un point de côté multiplié par 10.

"Nous ne sommes pas encore rentrés, agent V." répondit sombrement la psychologue.

La petite troupe repartit clopin-clopant vers l'embranchement est, surveillant chaque recoin, la peur au ventre de croiser une nouvelle de ces entités énergétiques. Passant le sas menant au hangar, ils eurent le déplaisir de constater que le vaisseau extraterrestre s'était écrasé dans leur navette. Le feu brûlait çà et là, et de nombreux débris jonchaient le sol poussiéreux du hangar.

Le désespoir se dépeignit sur le visage des soldats.

Le serbe luttait à présent contre lui-même. Son crâne avait été la victime principale de l'affrontement contre les créatures venues d'ailleurs. Un tourbillon chaotique lui laminait ses fonctions cérébrales, se répercutant ainsi sur sa vue et son ouïe.

Il comprit vaguement que l'ennemi était neutralisé pour un instant. Il se ressaisit tant bien que mal et suivit la troupe à travers le dédale métallisé de la station spatiale. Le compte à rebours était soudain devenu très concret : la fonction d'autodestruction était en route et des monstres souhaitaient consacrer l'équipe à un grand goûter cannibale.

Cahin-caha, il trotta jusqu'au hangar où il eut la désagréable surprise de constater que leur vaisseau était foutu. Une fois de plus, ce fut de la colère qui vint couvrir le désespoir. Il perdait la conscience d'être dans l'espace, tout n'était qu'une illustration réaliste du parfait cauchemar. Au loin, il entendait des voix non humaines et sentait presque leurs pulsions dévastatrices.

Les solutions n'apparaissaient pas à foison : il se dirigea d'une traite en direction de Cassandre et Jareld.

"L'épave verrouillée que nous avons aperçu au départ. C'est la seule chose qu'il nous reste. Sibylle, en savez vous quelque chose ? Tumos, il faut que tu fasses un dernier effort sinon on va tous griller ici... il faut que tu ailles agir à l'intérieur.

Rafale, fais le guet pendant qu'on lance la machine, bousille à vue. Je compte sur les soldats incompétents et cachotiers pour tirer aux aussi... il faut gagner du temps"

Cassandre hocha négativement la tête et détourna le visage.

"Je ne sais rien... J'ai fait une exception tout à l'heure." expliqua la psychologue, fournissant une ébauche d'explication au mystère de l'activation du système d'autodestruction de la station extraterrestre. Difficile de tenir son engagement de ne plus utiliser son pouvoir quand la survie de l'humanité était en jeu... Mais cette fois, il ne s'agissait que d'eux. La psychologue était partagée entre ses émotions et le devoir qu'elle s'était imposé à la mort de River. Peut-être étaient-ils destinés à mourir ici, poussières dans l'espace. Artemis était elle aussi morte pour le plus grand nombre. Pourquoi prendre parti cette fois ?

Les militaires s'étaient placés en cercle autour du groupe. Des lueurs bleutées émergeaient de la carcasse du vaisseau alien, certainement les entités dont l'intégrité physique de l'exosquelette avait été compromise dans le crash.
Tumos quitta son corps meurtri avec soulagement et pénétra dans le jet. Pourtant vieux d'un siècle, l'intérieur et l'équipement n'étaient pas très différents de celui du X-jet de l'Institut : l'appareil devait à l'époque être le fleuron de la technologie. L'avant était composé d'un cockpit muni de plusieurs sièges, la plateforme centrale laissait place à passerelle. Au fond, des compartiments d'équipement standard.
Jareld trouva sans mal le bouton interne d'ouverture de la passerelle et l'actionna. Dans un grincement rouillé, cette dernière finit par s'ouvrir lentement.

"Grouillez-vous !" lança M en marchant à reculons vers l'appareil.

Le groupe monta rapidement dans l'appareil. V s'approcha de la console du cockpit et se mit à tripoter tous les boutons qui lui tombaient sous la main.

"Bordel, on a pas été formés au pilotage de ce truc !" marmonna-t-il avec frustration, la sueur perlant sur son crâne chauve.

"Ils vont nous tomber dessus, magne-toi, V !" brailla B en actionnant le bouton pour remonter la passerelle.

"Deneos !" cracha V. Il saisit Cassandre par le bras et la traîna de force vers la console. La psychologue laissa échapper un gémissement de douleur. "Tirez-nous de là, c'est un ordre !"

"Vos ordres n'ont aucune valeur pour moi, je n'ai pas droit de vie ou de mort." répondit-elle sombrement. "Désolée..." ajouta-t-elle en tournant la tête, la voix chevrotante et les yeux masqués par son bandeau, vers ses élèves. La voix de la non-voyante trahissait sa tristesse, son dilemme intérieur et son hésitation...

"Je refuse de creuver ici ! Prophétie ou pas !" lança B, qui semblait à bout de nerf, comme le reste du groupe. Un vent de panique envahissait l'appareil.

Georgia était encore vivante. Les NeXus avaient réussi à survivre suffisamment longtemps pour que la cavalerie arrive et finisse les derniers assaillants. Toujours sous la carcasse répugnante, la New-Yorkaise comprit aisément qu'au regard des facultés des ultra-terrestres, ils n'étaient pas réellement sortis d'affaire.

Remerciant rapidement Nathan qui venait de la dégager de l'autre dépouille, Georgia ne put qu'opiner de la tête en entendant Cassandre leur expliquer qu'elle avait fait le nécessaire. Le comment du pourquoi était indifférent. Il s'agissait de courir... et vite !

L'espoir de survivre au-delà de la dizaine de minutes réglementaires s'envola assez rapidement : leur navette n'était plus qu'une épave fumante, percutée qu'elle avait été par le véhicule des Aliens. Comme quoi ce qui leur avait permis de mettre à mal les extraterrestres, les condamnait également... On ne savait jamais quelle sera la conséquence de ses propres actes.

Iacobo pourtant avait eu une bonne idée : utiliser le vieux vaisseau pour rentrer à la maison ! En plus il ressemblait quand même pas mal au X-Jet... Mais Cassandre ne semblait pas vouloir se servir à nouveau de ses pouvoirs qu'elle paraissait pourtant avoir utilisé pour déclencher le programme d'autodestruction.

Première déception. Vite surmontée par ce qui semblait être l'action de Jareld.

Une fois à l'intérieur, Cassandre réitéra dans son refus. Nouvelle déception.

Et la panique commença à s'installer sérieusement parmi l'équipage de fortune... V. se fit physique. B. hystérique. le pouls de Georgia battait la chamade. Pourtant... Pourtant, elle ne voulait pas mourir ici ni comme ça... Parce que sa référente, son modèle avait décidé de ne pas intervenir...

Se sentant mue par l'énergie du désespoir, Georgia s'agrippa à Cassandre, pour opposer la tendresse et la chaleur de son corps à la poigne hostile de V.

Elle ferma les yeux et partit dans sa diatribe, d'une voix qui se voulait douce et naturelle... Convaincre, ne pas persuader et croiser les doigts...

"Cassandre... Je ne veux pas mourir. Pas comme ça, pas pour ça... Tu ne veux pas utiliser tes pouvoirs à cause de ton effet papillon. Mais, tout ça c'est des possibles. Agir comme ne pas agir expose le monde à des possibles. Que l'on rentre à la maison ou qu'on meurt ici... Ne pas choisir c'est également choisir. Si tu ne donnes pas aux militaires le mode d'emploi du vaisseau, nous n'avons plus aucun possible... Mais cela ne signifie pas que ton choix n'aura pas influé négativement les choses. Si on rentre en revanche, tu pourras toujours voir pour changer les choses"

Elle marqua une pause, pour avaler sa salive entre deux sanglots.

"Et puis entre la vie et la mort, je choisis la vie. Pour moi, pour les autres, pour tout le monde, toujours, tout le temps... Peut être que Noémie deviendra une criminelle de guerre... Je n'en sais rien : mais quand elle s'étouffait, je ne pouvais que la soigner. C'est ça être humain, c'est protéger la vie dans toutes circonstances et coûte que coûte..."

Nouvelle pause, nouvelle tentative pour se blottir un peu plus...

"Tu es humaine, Cassandre. Tu n'es pas une créature mythologique, tu n'es pas une observatrice extérieure. Sauver un homme ou sauver l'espèce, c'est la même chose. Nos dons doivent servir"

Enfin, les larmes vinrent.

"Et puis rien n'indique que la Terre n'est pas en danger si on reste là... Les Aliens dehors vont revenir. Le temps que tout explose, ils nous auront tué, pris possession de nous et utilisé la navette pour revenir sur Terre... La seule chance d'être surs de les laisser ici, c'est de partir avec la navette ou la détruire ! Et entre la vie et la mort, tu dois choisir ta vie, la notre et même celles des crapauds de la CIA..."

Reniflant, pleurnichant, serrant Cassandre, Georgia attendit fébrilement l'éventuelle réponse de son modèle...

V avait laissé faire Georgia, mais tenait toujours la psychologue, n'ayant apparemment pas tenu compte des paroles de Nathan. Les trois agents n'avaient jamais fait confiance au groupe, mais leur animosité était désormais palpable maintenant que la mort frappait à la porte. Chacun luttait pour sa survie.
A défaut de pouvoir lire le regard de Cassandre, les élèves purent lire son expression sur ses lèvres, que la psychologue mordillait d'indécision. Elle savait bien que Georgia était dans le vrai. C'était le raisonnement qu'elle appliquait depuis l'apparition de son pouvoir... mais que les événements survenus durant l'attaque de l'Overmind avait complètement bouleversé.



"Je ne veux pas non plus que vous mourriez..." concèda-t-elle à mi-voix. Georgia, Iacobo, Mina, Jareld, Viconia et Nathan... Egoïstement, elle voulait les sauver et épargner le chagrin de ceux qui les aimaient, mais savait pertinemment qu'il serait plus sage que la Stargate soit son propre tombeau.

La non-voyante lâcha sa canne blanche qui roula sous le fauteuil du pilote, dégagea son bras de la poigne de V, puis tira dignement sur le bas de son gilet pour rajuster sa mise malgré l'urgence de la situation, le visage incliné vers le bas. Une dignité qu'on ne lui avait plus vue depuis la mort de River. Elle porta la main à sa tempe un instant, puis s'assit dans le siège de droite et actionna quelques boutons.
Le panneau de contrôle de l'appareil s'alluma. "Initialisation Blackbird II" s'inscrivit sur l'un des écrans.
Quelques secondes plus tard, le groupe ressentit l'effet de la poussée qui allait les tirer du hangar-piège.





Sibylle fit pivoter son fauteuil, tandis que les étoiles fusaient de l'autre côté des hublots, et croisa les jambes.

"La chute du vaisseau extraterrestre a dû endommager la direction, à moins que ça ne soit le temps lui-même... En tout cas, elle était opérationnelle à l'arrivée de Polaris et Havok sur la Stargate." annonça Sibylle avec calme. Il se dégageait d'elle une certaine assurance. "Notre seule chance de survie au crash du Blackbird est ici." ajouta-t-elle en tapotant sa tempe.

"Vous vous foutez de moi ? Y a deux secondes vous alliez nous laisser crever dans le hangar !" rétorqua B, tirant de nouveau son couteau de son fourreau.

"Tout doux, B." lança M d'un ton apaisant. A son visage livide, on pouvait néanmoins voir qu'il était inquiet.

"Qu'est-ce que vous nous faites ? Arrangez-vous pour qu'on se pose sans problème." dit V.

"Il y a deux secondes... c'est si loin. Donnez-nous la prophétie et tout se passera bien." répondit la psychologue. La tension, redescendue un instant, atteignit à nouveau son paroxysme. "Je vous donne un indice : elle est dans la poche gauche de votre gilet, V."

"Cette prophétie est la propriété du gouvernement ! Il faudra nous passer sur le corps." dit V, déconcerté par le manège de Cassandre, tout en armant son fusil d'assaut, aussitôt imité par M. B n'avait plus que son couteau de chasse.

La non-voyante soupira, puis activa son communicateur.

"Gulliver, ici Sibylle. Si je te dis que notre jet en perdition fonce à des centaines de km/h vers la plaine au sud de Kolchugino, vu ta position, j'imagine que c'est un défi à ta hauteur ? Oh, j'oubliais : l'accueil russe étant ce qu'il est, on risque d'avoir quelques soucis avec le bouclier anti-missiles de Gorki... A dans 15 minutes." envoya-t-elle à l'équipe des KozaX.

"Nous allons déjà nous crasher, vous êtes sûrs de vouloir ajouter une dépressurisation à notre fil temporel ? Rangez plutôt ces armes avant de faire une bêtise..." s'enquit la psychologue auprès des agents de la CIA, en se levant de son siège, visiblement prête à ce qui allait suivre.

"Si on doit quand même crever, autant vous faire la peau nous-mêmes saloperies de mutos !" s'écria B en se jetant sur l'élève le plus proche d'elle, qui se trouva être Viconia, sonnant ainsi la fin de la collaboration entre les deux groupes.

Cadavres écrasant de jeunes Blondinettes à moitié innocentes, Leaders qui pétaient des cables, Profs qui ne savaient plus où allait leur amour ou leur instinct de survie, Frenchies qui n'étaient plus que de la soupe de potirons, Israéliens gérant tant bien que mal les poussées d'hormones et Rangers Américanos et leur intolérante hystérie face au grand vide de la mort proximale.
Un véritable tableau épicritique que Viconia mémorisa au maximum tant elle rêvait de repeindre, avec toute la force dont elle serait capable, l'émotion paroxystique.

Certes, elle "flippait grave" pour employer les termes aproximativement appropriés de ses contemporains. Et cela surtout car elle avait été pressée dans tous les sens. Cependant son côté analytique et complètement tamponné la faisait vivre la scène avec une jubilation toute artistique et une délectation morbide.

Un Artiste attendait toujours le moment précis où tout prenait enfin forme afin de donner le Grand Shlubu. Ajoutez à cela une composante finnoise et vous vous retrouviez avec l'idée que la mort toute proche transcendaient les êtres et qu'ils n'étaient jamais aussi beaux qu'hystériques ou atones face au grand vide. Le tout multiplié que la mort dans l'espace n'était que l'infini multiplié par l'infini, et vous obteniez une Viconia se délectant de chaque perle de sueur et trésaillement de sourcil.

Au milieu de ce grand flou, la finlandaise n'avait donc absolument pas prit en compte le fait qu'ils étaient à présent tous réunis dans une boite de conserve déficiente, en danger de mort de classe 5 (minimum) compte tenu de leurs colocataires improvisés.

Ainsi, lorsque B. se jeta sur elle armée d'un couteau peu afriolant, Viconia n'eut pas le temps de réfléchir et elle projeta une lumière blanche type supernova ainsi qu'une explosion auditive dans le cerveau de B. Ce fut un réflexe.
Elle essaya immédiatement de se décaler en effectuant un pas de côté, afin de se plaquer une nouvelle fois contre le mur le plus proche.

Si jamais elle réussissait à s'en tirer, elle essaierai de se recentrer et de projeter alternativement la même supernova sonore qu'elle venait de projeter par auto-défense sur chacun des commandos tour à tour, s'imiscant en allers et retours dans leurs esprits un par un, jusqu'à ce qu'elle ne le puisse plus. Il fallait donner une marge aux autres afin qu'ils les étripent.

Diable, si cela réussissait, le tableau serait si diablement Fruerturien !

Tout s'était précipité, depuis la mise à feu de l'explosion de la base stellaire par le professeur Deneos qui avait enfin consenti à reutiliser son pouvoir ou plutot son terrible fardeau comme elle le disait afin de sauver tout le monde.

Elle avait donc mis en route le systeme d'autodestruction de la base Stellaire, et sous l'impulsion de leur leader, les Nexus et les agents du gouvernement s'étaient tous précipités à l'intérieur de l'antique navette qui constituait sans nul doute leur seul moyen de retour à bon port. Après son intervention qui avait permis de sauver Jareld, Mina avait plus moins agi instinctivement, un peu comme les autres, ce qui lui permit de se retrouver à bord du vaisseau antique.

Après plusieurs tentatives plus ou moins fructueuses de pilotage ou d'essais de démarrage, il apparaissait que la seule personne capable de piloter cet engin était la belle Cassandre, encore fallait il qu'elle use de son pouvoir à nouveau, et ce contre ses engagements.

Cassandre prit tout de même les commandes en mains et reussit à faire décoller la navette. Qunad en cours de trajet elle se tourna face au groupe d'intervention pour leur dispenser un ultimatum concernant la prophétie. Ce qui tourna un peu en eau de boudin.

Les deux groupes, les Nexus et les commandos se faisaient face. Jusqu'à ce que cette truie d'agent B dégaina son couteau et se jeta sur Viconia qui était la plus proche d'elle. Mina, elle, etait à l'opposé de B et de Viconia.

Sentant la sauce monter, elle réagit instinctivement dans le même temps en se jetant de toute sa puissance, aidée par la force d'impulsion que lui donnait sa voilure sur M qui se trouvait face à elle. Elle espérait ainsi neutraliser cet antimutant primaire en lui déchirant les bras avec ses mains-serres et peut être déséquilibrer par la même occasion V qui ne se trouvait pas très loin de M.

Cassandre avait finalement cédé, laissant l'avenir envahir chaque recoin de son esprit dans un mélange d'effroi, de culpabilité et de soulagement. Elle avait analysé rapidement ce qui découlerait de sa décision, et du grand tournant que Miracle venait de provoquer dans l'Histoire, sans probablement en être consciente. Beaucoup d'enjeux se joueraient ici et maintenant... la Grecque devait aller jusqu'au bout à présent. La première étape consistait à récupérer la prophétie, dont elle voyait désormais les connexions avec précision. Cette prédiction faisait un lien inattendu entre le passé, le présent et l'avenir.
La psychologue n'avait eu que peu d'espoir de convaincre les agents de la leur donner sans broncher. Cet affrontement était sûrement déjà écrit depuis leur première rencontre dans le Vermont... dans la prophétie elle-même peut-être.
Cassandre déduisit instantanément que les agents n'avaient pas dû comprendre grand-chose de la signification et de la portée de ce qu'ils avaient en leur possession, sans quoi, leur réaction à la situation catastrophique dans laquelle ils se trouvaient ne les aurait pas tant surpris. Une fois de plus, la pitié pour cette piétaille du gouvernement toucha la non-voyante, mais ils n'avaient plus le temps pour faire preuve de compassion : un seul tir atteignant l'habitacle de la cabine réduirait leurs chances, déjà plutôt minces, à néant.
Elle devait suivre le fil ténu la reliant à Vadim et les KozaX.

Tout s'était précipité dans le Blackbird : B s'était jetée sur Mirage, qui, tentant de se défendre avait déclenché son pouvoir, en vain. Au lieu d'indisposer B, une vive douleur vrilla le cerveau de la mutante, l'empêchant de mettre son plan à exécution. B la plaqua au sol, et leva son couteau, prête à frapper.
Lilith déploya ses ailes pour se donner de l'élan, mais l'étroitesse de la cabine ne lui permit pas de s'élancer comme elle l'aurait souhaité. Elle se jeta donc simplement sur M, parvenant à lui lacérer le bras gauche... mais ce dernier, jusqu'ici passif, tira une balle sur la mutante ailée pour se défendre. La balle érafla la cuisse de Mina, avant de se perdre contre le dossier d'un des sièges.

"Empêchez-les de tirer !" lança Sibylle, avant de faire face à V. Ce dernier arborait une expression à la fois calme et hargneuse. Moins impulsif que ses collègues, il n'avait pas encore fait usage de son arme, mais la pythie savait qu'elle n'aurait pas le dessus par force brute.

Voyant la psychologue s'avancer droit vers lui, V tenta de lui asséner un coup de crosse de son fusil, en vain. Esquivant le coup avec un calme olympien, la non-voyante profita qu'il ait pénétré son espace personnel pour poser les mains sur le fusil : d'un rapide mouvement des mains, elle désarma l'arme à feu dans un cliquetis métallique. Deuxième esquive, deuxième mouvement de main : le chargeur du fusil tomba au sol, chargeur qu'elle envoya valser sous les sièges du cockpit d'un coup de pied nonchalant et satisfait.

Alors que ses membres tremblaient encore et que son cerveau fonctionnait comme il ne l'avait jamais fait, engouffré par les vices de la planète terre, Iacobo laisse s'échapper un ricanement puissant de nervosité. La situation était dramatique et pourtant une douce impression de suicide germait en lui.

Il venait de quitter une station sur le point d'imploser pour se retrouver dans un vaisseau en plein crash, ne croyant absolument pas à un aboutissant positif dans la collaboration avec les KozaX. Pour finir, les humains avaient décidé d'être incompétents jusqu'au bout et s'offraient une dernière bagarre version mitrailleuse.

Une idée absurde commençait à l'irriter : quitte à mourir, il aurait souhaité s'asseoir confortablement dans un siège du cockpit tout en fumant une dernière cigarette, la vue spatiale défilant sous ses yeux jusqu'à la fantastique percée de l'atmosphère. Au lieu de cela, chacun perdait son temps à étriper l'autre. Il fallait en finir, puisque Viconia s'apprêtait à être égorgée.


"C'est pas fini ces conneries ? On est en surnombre, vous allez crever ! Miracle, transfère la blessure de Lilith sur M, retour à l'envoyeur mon chéri... Rafale, plasmate V dans le dos ! Je vais sans doute avoir besoin d'un coup de main..."

Il n'en dit pas plus, fonçant rageusement sur B, les os bien en avant en direction de sa tête pour la neutraliser avant qu'elle n'ait pu donner le moindre coup de couteau. L'intervention de Bones empêcha B de frapper Mirage : l'agent avait paré l'attaque du mutant de son couteau, et les deux adversaires jouaient maintenant de leur force pour prendre le dessus sur l'autre, dans le crissement désagréable de la lame contre l'os de Bones.

Jareld respirait bruyamment tentant de reprendre son calme dans ce petit vaisseau. Il avait mal aux côtes et un peu partout... Cette journée ne semblait pas pouvoir se terminer tout comme les malheurs...

Il ferma les yeux et respira lentement pour décompresser. La situation avait désormais empirée, si c'était possible. Après être rentrée dans cette navette délabrée, Georgia avait fait un discours pour le moins émouvant à Cassandre lui priant d'utiliser à nouveau son pouvoir pour la survie de tous. Ce qu'elle avait fait et désormais tout se précipitaient, les Nexus réclamaient la prophétie pour s'en sortir vivants mais les militaires la leur refusaient. La peur aidant, les commandos qui se sentaient voués à mourir ont décidés de s'en prendre au NeXus.

Jareld regardait la scène avec horreur, une balle toucha Mina et Viconia semblait mal en point. Iacobo se jeta sur B et la lutte contre l'arme et l'os s'engagea.

Les commandos étaient désormais contre eux alors que leur survie à tous étaient sérieusement compromise... Comme s'ils avaient que ça à faire que de se battre!
Jareld allongé au sol, toisa M qui avait touché Mina et Tumos vit son arme: l'idée lui vint aussitôt. Mais avant, mieux valait demander un petit service à Cassandre ou Nathan:

"Gardez un œil sur mon corps, juste au cas ou, s'il vous plait..."

Jareld se détendit ensuite et aspira à quitter la douleur de son corps au plus vite... L'esprit libéré de la douleur il serait plus apte à réfléchir et à agir pour contrer les commandos.

Tumos ferma les yeux à nouveau, et laissa son esprit s'échapper, aspirant à quitter la douleur.
Sous sa forme astrale, il se jeta sur l'arme de M, une mitrailleuse ou un pistolet pour l'arracher des mains de M... L'effet de surprise l'aiderait certainement songea Jareld.
Il braqua l'arme sur B, et lui tira dans le bras, il garderait ensuite l'arme pointée sur la tête de B.