Une belle soirée dans les rues de Kyoto

Miyabi et ses deux amies, Momoko et Masaki, marchaient toutes trois, tranquillement dans les rues de Kyoto, discutant de ce qu'elles pourraient faire pour occuper leurs journée du lendemain. Elle décidèrent finalement qu'elles passeraient l'après midi chez Miyabi à regarder la télé, mais la jeune Miyabi n'écoutait déjà plus. L'appel de son estomac de faisant pus fort que tout, Miyabi entraina les deux autres jeunes femmes dans un restaurant!
Les minutes s'écoulaient, les estomac se remplissaient et les sourires persistaient. La soirée semblait idéale, jusqu'au moment où, par malchance, une goutte, puis une autre, tombaient. Momoko et Masaki ne purent s'empêcher de regarder Miyabi se demandant si ça n'allait pas, si elle était triste, mais le grand sourire qu'arborait la jolie jeune fille leur fit rapidement changer d'avis.

Miyabi aimait la pluie, surtout depuis qu'elle avait découvert son pouvoir et il lui arrivai souvent, une fois la pluie arrêté, de jouer avec les flaques d'eau sous l'oeil admiratif et envieux de ses amies.

Le temps s'écoulait, inlassablement et l'heure pour les trois jeune filles de rentrer approchait à grand pas. Miyabi habitait à 15 minutes d'ici et comme à son habitude, elle proposa à Momoko et Masaki de venir dormir chez elle car ces dernières, habitait loin et la pluie ne semblait pas vouloir cesser de tomber.

Alors que Myabi était sur le chemin de sa maison, en compagnie de ces deux amies, elle remarqua que Momoko ne cessait de parler d'un garçon depuis quelques minutes déjà.

"Il est formidable ! Je pense qu'il est formidablement génial. Déjà, il est beau. Et puis, il est intelligent. Au karaoké, il chante comme un Dieu. Sans compter qu'il est drôle et super tolérant ! Ah la la, quelle chance que de l'avoir rencontré par hasard..."

Elle s'arrêta en pleine rue, ignorant délibérément le fait qu'il pleuvait de grosses gouttes.

"Je suis amoureuse les filles. D'un beau ténébreux ! Et puis, comme je disais, il est super tolérant, il a rien du tout contre les mutants ! Il va t'adorer Myabi ! Que j'ai de la chance !"

Et, comme par magie, Myabi put voir apparaître, déboulant d'une rue parallèle, comme si le destin existait réellement, un jeune homme avec un bouquet de fleurs qui s'approchait inéluctablement du trio de jeunes filles.

"C'est lui ! C'est lui !" s'écria Momoko en sautillant sur place et en agrippant le bras de Myabi. "En plus, quand il a su que j'avais une amie mutante qui jouait avec l'eau, il a eu l'air vraiment intéressé..."



"Bonjour, Momoko-chan, je vous ai apporté des fleurs, c'est moins bon que les bonbons et bien plus périssable, mais un peu plus présentable"

Il tendit le bouquet à Momoko et décocha un sourire ravageur aux deux autres.

"Bonjour, je suis Ryu Ogawa"

[HRP: Jolie la référence à Jacques Brel ^^]

Les trois jeunes filles continuaient leur bonhomme de chemin sous la pluie pendant que Momoko ne cessaient de tenir des propos élogieux sur un homme qu'elle avait rencontré. A l'entendre, il était parfait, sans aucun défaut et ce qui devait arriver arriva, Momoko déclara soudainement qu'elle était tombée amoureuse de ce "Beau ténébreux", mais le point qui marqua Miya-chan n'était pas vraiment la fait que sa meilleure amie soit éprise d'un homme rencontré par hasard, mais plutôt le fait qu'il était, selon les mots de Momoko "Tolérant et n'avait rien du tout contre les mutants".

Elle lui en avait parler? En quelle mesure? Que savait-il? Miyabi aurait surement les réponses à ses questions bien plus vite qu'elle ne l'imaginait car un homme, s'approchait d'elles, un bouquet de fleurs à la main et aux vues des cris que poussait Momoko c'était bien l'homme en question. L'homme n'était pas encore à leur niveau que déjà Momoko répondait au trois questions que s'était posée Miyabi. Il savait tout et cela mettait Miyabi mal à l'aise. Qu'allait-il se passer? Elle n'avait parler de son pouvoir qu'a ses deux amies et voilà qu'un inconnu était au courant!

"Tu lui en as parlé?"

Miyabi avait parlé sur un ton neutre et légèrement gêné. L'homme arriva enfin et il offrit le bouquet à Momo-chan tout en pratiquant une sorte d'humour étrange sur la raison pour laquelle il avait choisi des fleurs...Il se présenta enfin à Miya-chan et Masa-chan, un sourire séducteur barrant son visage. La pluie ne cessait toujours pas de tomber et Miya-chan répondit à Ryu en s'inclinant timidement, mais sans un mot.

Momoko ne put réprimer un gloussement nerveux en prenant dans ses mains le bouquet de fleurs... Elle rougit et baissa les yeux devant le présent, somme toute modeste, de Ryu.

Par ailleurs, elle opina du chef à la question de Myabi. Et lui chuchota à l'oreille :

"Oui, je sais j'aurais pas du... Mais il est SI craquant. Et TELLEMENT tolérant. Et puis... Quand je suis avec lui, je perds tout sens commun..."

Elle reporta son attention sur Ryu, un sourire béat aux lèvres.

Le jeune homme, quant à lui, avait comme une raideur dans sa tenue. Il continua, de sa voix nasillarde et monocorde :

"Laquelle de vous est Myabi-chan ?"

Il sourit. Il avait l'air de s'aimer énormément. Et comme cette attitude de garçon modèle semblait plaire follement à Momoko, cette dernière ne put s'empêcher de montrer son amie du doigt.

"Myabi-chan, vous êtes différente. Nous sommes pareils" commenta simplement Ryu.

[HRP= Je ne veux pas faire le joueur emmerd***, mais est-ce volontaire de ta part que d'oublier le "i" de Miyabi?]

La réaction de Momo-chan était exactement celle que l'on s'attendait à voir chez une jeune fille de son âge qui se voit offrir un présent par un bel homme...assez ridicule à vrai dire, mais inévitable. Entre deux gloussements, Momoko réussi quand même à chuchoter quelques mots à l'oreille de Miyabi, lui expliquant le pourquoi du comment, insistant encore une fois sur la tolérance de l'élu de son coeur. A peine Momoko avait fini de parler qu'elle semblait de nouveau envoutée par l'homme qui ce tenait là, droit comme un un "i" devant les trois jeunes filles.

Enfin ce que redoutait Miyabi arriva, l'homme semblait s'intéresser à elle et lorsqu'il demanda qui était Miyabi, Momo-chan s'empressa de montrer la jeune fille du doigts, comme si elle ne pouvais résister à la volonté de Ryu, tel le marin qui est envouté par le chant de la sirène.

La gêne s'empara alors de Miyabi et le rouge lui monta aux joues, elle ne savait plus où se mettre et la déclaration de Ryu n'arrangea pas la situation, plongeant Miyabi dans un torrent de doute et d'incompréhension, la laissant béate et incapable d'articuler correctement.

"Quoi?....Je....qu...Pardon?"

[Au temps pour moi pour le "i"]

L'incompréhension de la jeune fille fit apparaître un léger sourire sur le visage poupon de Ryu.

"Je comprends que ce soit dur pour vous, Myabi-chan. Mais il faut accepter nos corps car ils ne sont pas sales"

Nouveau gloussements chez les amies de la jeune mutante : Masaki semblait être également tombée sous le charme du garçon.

Ce dernier ferma les yeux et leva légèrement les bras, un peu à la manière d'un chef d'orchestre. Il se mit à gémir doucement, comme s'il s'apprêtait à rentrer en transe. Puis...

Puis Miyabi sentit un léger souffle tout autour d'elle. Ses cheveux virevoltèrent au grès de ce drôle de courant ultralocalisé qui ne semblait s'attaquer qu'au haut de son corps... Et enfin vint la chaleur : l'air était chaud. Comme en été. Ou plutôt comme : un sèche-cheveux.

Finalement, le garçon ouvrit les yeux, baissa les bras et le vent cessa net.

"Et encore, Miyabi-chan ce ne sont que quelques unes des choses que sait faire le Wind Commander"

Masaki fut la plus rapide à comprendre :

"Oh ! C'est... C'est un mutant ! Un mutant comme toi ! C'est formidable ! Oh !"

Elle était tout aussi fébrile que Momoko. Les deux filles trouvaient ça génial. Comme s'il s'agissait du sommet, de l'horizon indépassable de la coolitude.

Ryu, modeste, vérifia que le col de sa veste était bien droit puis termina :

"Mais je n'ai pas de quoi être fier. Après tout, peut-on se vanter de savoir ce que quelqu'un d'autre nous a appris ?"

Sales? Miyabi n'avait jamais, au grand jamais considérer son corps comme "sale" et elle avait depuis longtemps déjà accepter sa différence et vivait avec tout à fait normalement. Mais Miyabi n'eut pas le temps de répliquer que le beau jeune homme, bras en l'air, commençais à gémir doucement, pour une raison que toutes ignoraient. La réponse à ces gémissements ne tarda pas à arriver et un courent d'air chaud et réconfortant vint caresser la peau et faire danser les cheveux de la belle Miya-chan, la faisant, de part l'écart de température, frissonner de plaisir.

Masaki fut la plus prompte à réagir et à faire la remarque....Ryu était lui aussi un mutant. Alors que cette dernière, ainsi que Momo-chan était en complète admiration devant le mutant, Miyabi, quant à elle réalisait tout juste ce que Ryu venait de dire. On lui avait appris? Comment? Les pouvoir des mutants ne sont-ils pas innés? A moins qu'il ait voulu dire que quelqu'un lui avait appris à maitriser son "don". Tant de questions qui se bousculaient dans la tête de la jeune fille. Tant de questions pour lesquelles il lui fallait absolument es réponses. Miyabi reprit un peu ses esprit et se décida enfin.

"Apprendre? Comment? Où? N'est-ce pas un talent innés? Je...."

Consciente qu'elle se laissait un peu aller, Miyabi réfréna quelque peu ses ardeurs pour laisser le temps à son interlocuteur de répondre.

Ryu sourit doucement avec l'air de celui-qui-sait-mais-qui-ne-veut-pas-se-la-raconter.

"Bien sur, mes pouvoirs sont une partie intégrante de ma personne. Néanmoins, comme le jeune plant de bambou, j'ai commencé petit... Et il a fallu m'arroser pour que j'apprenne à contrôler mes capacités. De jeune chien fou rugissant, je suis devenu un honorable mutant entièrement dévoué à la cause planétaire. Comme disait un vieux proverbe zazen : sans la maîtrise, la puissance n'est rien"

Momoko et Masaki étaient en pâmoison, comme envoutées, presque possédées par le charme du jeune nippon. N'ayant visiblement que peu d'intérêt pour ce genre d'honneurs, Ogawa poursuivit de sa voix agaçante et molle :

"Je ne suis devenu le Wind Commander que suite à l'enseignement prodigué par une honorable institution, nichée dans une forêt à l'abri des regards de la métropole. L'héritage de Sensei Xavier coule dans mes veines et me rend plus fort !"

Il croisa les bras et eut un sourire radieux quoi qu'un peu béat.

"Mais, je connais aussi ma place : si mes maîtres m'ont donné le contrôle, je dois les servir au nom de la sécurité éco-planétaire. Je me dois de servir mon pays et ma planète, à la manière d'un samouraï adolescent. Même si c'est dangereux. Car telle est notre place, Miyabi-chan"

La pluie ne cessait de tomber, mais Miyabi n'y prêtait plus attention, de même que Masaki et Momoko. L'une parce qu'elle essayait de comprendre ce qu'on lui expliquait, les autres parce qu'elle n'avait d'yeux que pour l'homme présent devant elles.

La maitrise....quelqu'un, quelque part, serait en mesure d'apprendre à Miyabi à maitriser son pouvoir? Qui? Comment? Les questions ne cessaient d'affluer dans l'esprit de Miyabi comme des dizaines de passager se bousculant sur les quais du Monorail aux heures de pointes. Elle était troublé, mais fortement intéressée.

"Une institution? Où ça?"

Mais les derniers mots de Ryu raisonnaient encore dans la tête de la jeune fille. Servir? Danger? Que voulait-il dire? Miyabi ne veut se servir de son pouvoir que pour faire le bien ou alors ne lus jamais s'en servir, rien d'autre! De quels dangers parle-t-il?

"Mes pouvoirs servent et serviront uniquement à faire le bien...Si rejoindre cette institution peut m'aider à aider mon prochain, alors je suis intéressée....sinon je n'ai plus rien à vous dire!"

Les mots de Miyabi était sans doute plus forts et agressifs qu'elle ne l'aurait voulu, mais tout en l'intriguant, cet homme l'inquiétait et elle ne lui faisait pas pleinement confiance.

Ryu ricana fièrement.

"Si je vous le disais, Miyabi-chan, je trahirais l'un des secrets les mieux gardés du pays ! La population pourrait devenir folle si elle connaissait la terrible vérité que notre gouvernement lui dissimule pour son bien !"

Momoko et Masaki eurent l'air soudainement inquiètes. Ryu était si charismatique !

"D'ailleurs, n'est ce pas l'expression de la bonté la plus pure que d'œuvrer pour le bien sans que personne ne le sache ? Les mutants peuvent jouer ce rôle et c'est en cela que je suis fier d'être le Wind Commander !"

Il bomba le torse et prit une pause héroïque.

"Vous voulez servir le bien ? Miyabi-chan, ainsi, votre amie a raison de vous côtoyer. Votre visage reflète d'ailleurs cette grandeur d'âme. Je pense... Oui, je pense que vous pouvez intéresser mes Maîtres. Il faut d'abord que je leur en parle mais... Il se peut que, d'ici peu, vous receviez une proposition que personne dans votre entourage ne pourra refuser..."

Tournant des talons, il se contenta de clore la conversation par un "Au revoir, Miyabi-chan. Nous nous reverrons" très théâtralisé.

Momoko et Masaki étaient encore sous le charme du garçon, alors que celui-ci disparaissait au loin...

Et il pleuvait toujours...

Miyabi ne savait plus quoi penser, une organisation secrète constituée de mutant et qui œuvre pour le bien du monde...une telle chose existait-elle réellement? Miyabi pouvait-elle vraiment confiance à ce "Wind Commander" dont elle ne connaissait rien? Il pouvait prendre toutes les poses fière et orgueilleuse qu'il voulais, il n'ôterait pas si facilement le doute qui habitait Miya-chan.

Et puis une proposition que personne dans mon entourage ne pourrait refuser...Que voulait-il dire? Serait-ce une forme de ...chantage? Enfin elle aurait sûrement les réponses en temps voulu, puisque selon les dires de Ryu, "Il se reverraient".

Les trois jeunes filles regardaient l'homme s'éloigner en silence, deux d'entre elle admirativement, la troisième d'un regard mêlant interrogation, inquiétude et...espoir. Mais la n'était plus la question, les trois jeune filles étaient maintenant trempées et elles devraient rentrer au plus vite avant que...

"Atchoum!"

Trop tard.

Quelques jours après cette drôle de rencontre, Miyabi était sur son lit, dans sa chambre, occupée à une quelconque activité habituelle quand... Elle entendit quelqu'un sonner à la porte. Sa mère alla ouvrir et elle entendit une voix masculine.

"Bonjour Madame Kano, je suis Kanzo-Sensei. Je viens pour votre fille..."

La jeune mutante ne put distinguer la réponse de sa mère mais cette dernière laissa entrer l'homme.

"C'est très joli chez vous, pas étonnant que votre fille ait retenue l'attention du gouvernement japonais"

Décidément sa mère faisait des réponses inaudibles ! Ce qui contrastait bien avec la voix grave de l'homme.

"Oui, un espoir pour la Nation. Je travaille pour la Pension Guzavie. Et je sillonne le pays en espérant que les jeunes gens qui ont obtenu des notes particulièrement brillantes lors de leur scolarité acceptent d'intégrer un programme de formation universitaire intensif et personnalisé"

Miyabi put voir depuis sa porte ouverte la tête de l'homme.



"Oui, bien sur je vous laisserai toute la documentation possible. Il n'y a pas de frais d'inscription. Mais surtout, il faudrait que je puisse m'entretenir avec votre fille... Non, ne pleurez pas Madame Kano, ce n'est pas un cadeau des Dieux ! C'est votre fille qui a fait l'essentiel du travail... Le Gouvernement japonais se contente juste de lui offrir une opportunité, voilà tout..."

Miyabi était tranquillement allonger sur son lits, étudiant comme à son habitude lorsqu'elle était seule, quand soudain, quelqu'un sonna à la porte. Après ce que lui avait dit Ryu il y a quelques jours, Miya-chan ne pouvait s'empêcher d'être attentive à chaque fois que sa mère ouvrait la porte. Et cette fois-ci Miyabi ne fut pas dessus surtout lorsque l'homme qui s'était présenté sous le nom de Kanzo-Sensei affirma qu'il était venu pour elle!

Le sang de Miyabi ne fit qu'un tour et elle ne savait plus quoi penser, elle se leva instinctivement et se dirigea vers la porte de sa chambre pour écouter discrètement la conversation qui allait se tenir et, pourquoi ne pas regarder à quoi ressemblait l'homme tant qu'elle y était! D'ici, Miyabi le distinguait mal, mais elle remarqua que c'était une homme d'un âge respectable et à la tenue impeccable.

Elle ne parvenait pas à entendre ce que sa mère disait contrairement au propos de l'homme: Un programme universitaire financer par le Gouvernement? Serais-ce l'institution donc Ryu avait parler? Enfin quoi qu'il en soit la mère de Miya-chan semblait émue et c'est ce qui décida Miyabi à agir. Elle sortit de sa chambre, prenant son courage à deux mains et s'adresse directement à l'homme en s'inclinant profondément avec tout le respect donc elle pouvait faire preuve.

"Kanzo-sama, Je suis Kano Miyabi, enchantée de faire votre connaissance."

La mère et Kanzo-Sensei se retournèrent en voyant arriver Miyabi. L'homme s'inclina respectueusement devant la mutante puis répliqua d'une voix aimable :

"Bonjour Mademoiselle, le plaisir est le mien"

La mère de Miyabi la prit rapidement dans ses bras, en larmes. Une telle marque d'affection et d'émotion était plutôt inhabituelle. L'arrivée de l'homme et, surtout, ses propos semblaient avoir comblé une attente secrète chez Madame Kano : sa fille allait avoir un grand destin.

"Pourriez-vous nous laisser seuls ?" demanda l'homme.

Madame Kano s'esquiva rapidement et ajouta qu'elle allait préparer du thé et des gâteaux.

Une fois la mère de Miyabi hors de la pièce, l'homme poursuivit :

"Bon, vous avez du entendre ce que j'ai dit. Je travaille effectivement pour une pension d'un genre... nouveau. Si ce que Ryu Ogawa m'a expliqué est exact, nous avons besoin de vous. Pardon... Le pays a besoin de vous"

Il toussota légèrement puis termina :

"Vous êtes brillante au regard de vos résultats, nos fichiers indiquent que vous êtes d'une moralité irréprochable. Et à côté de ça, vous êtes mu... Enfin, vous me comprenez. Une terrible menace pèse sur notre pays. Et, l'espoir que celle-ci n'entraîne pas des conséquences irréversibles repose essentiellement sur les épaules de jeunes gens comme vous... Me comprenez vous ?"

La fierté et l'émotion envahirent Miyabi à la vue des larmes de sa mère. Rendre sa mère heureuse est bien l'une des choses qui comptait le plus pour Miya-chan et c'était sans aucun doute chose faite. C'est les yeux légèrement embués que la jeune fille se tourna vers l'homme laissant sa mère s'en aller dans la cuisine.

Miya-chan écoutait sans bronché et avec une fierté certaine, Kanzo-sama vanté ses qualités, même si Miyabi trouvait, il faut l'avouer, que l'homme exagérait un peu avec son "Le pays à besoin de vous!"

Le coup de la menace sur le pays, c'était encore possible, mais en quoi les pouvoir d'une jeune fille qui sait tout au plus faire bouger l'eau des flaques un lendemain de pluie pouvait leurs être utile?

"Kanzo-sama, avec tout le respect que je vous dois, mes pouvoir n'ont rien d'impressionnant et je ne vois pas en quoi il pourrait vous aider, mais comme je l'ai dis il y a quelques jours à Ogawa-san, si vous pouvez m'assurer que vous œuvrez pour le bien d'autrui, alors je vous obéirais et vous apporterais mon aide,sinon, je n'ai absolument rien à voir avec vous."

L'homme toussa à nouveau, bruyamment. Il se pencha en avant et tira un mouchoir de sa veste qu'il apposa contre sa bouche. Puis, cet instant de faiblesse passé, il reprit :

"Mademoiselle Kano, nos intentions sont pures. A ma grande honte, je dois détourner les esprits les plus brillants, les corps les plus valeureux de notre nation, de leurs occupations légitimes pour les supplier d'agir pour la communauté. Voilà, où nous en sommes réduits : les adultes sont incapables de protéger notre nation, les enfants-mutants doivent reprendre le flambeau"

Il sourit. D'un sourire doux et apaisant.

"Quant à vos pouvoirs naissants, je ne doute pas une seule seconde qu'avec le bon professeur vous saurez les développer au-delà de vos espoirs les plus fous !"

Rangeant son mouchoir, sortit à nouveau un objet de sa veste : son portefeuille, dont il extirpa un billet qu'il tendit à Miyabi.

"Voici votre titre de transport. Vous vous rendrez demain matin sur le parking de votre ancien lycée muni de ce ticket. Un bus vous y attendra. Et il vous emmènera à la pension en compagnie d'une autre jeune fille. Voilà tout. Vous n'êtes pas obligée de faire quoi que ce soit... Mais si vous le faites nous vous serons éternellement redevables, Mademoiselle Kano"

Contrairement à Ogawa Ryu, Kaneo-sama inspirait la confiance à Miyabi, elle sentait qu'il était sincère et en sa présence elle était rassurée. Lui et les gens qu'il sert semblaient réellement avoir besoin des talents de Miyabi et elle leur octroierait ses services. Qui plus est, il semblerait qu'un professeur pourrait aider la jeune fille à maitriser et développer son pouvoir. Quelles étaient ses limites? De quoi était-elle vraiment capable? Telles étaient les questions que se posaient Miya-chan à l'évocation de se professeur.

Miyabi prit le ticket et le rangea précieusement dans son propre portefeuille,délicatement,le manipulant avec précaution. Grâce à ce ticket elle aurait beaucoup de réponse et pourrait probablement réaliser son rêve: Utiliser son pouvoir pour le bien d'autrui. C'est avec une joie non dissimulée que Miya-chan s'adressa à Kanzo-sama.

"J'y serai!"

Le lendemain, assez tôt, Miyabi arriva munie de son ticket de bus sur le parking du lycée. Celui-ci était quasi désert, ce qui était plutôt normal pour un samedi matin ! Un autocar était posé au milieu du parc de stationnement, le chauffeur installé derrière le volant et lisant tranquillement un journal.

Non loin du véhicule se tenaient deux personnes.



Une fille tout d'abord qui, en raison de son apparence générale, du fait qu'elle serrait compulsivement une peluche contre sa poitrine et de son regard vide, fit comprendre à Miyabi que, non, cette pension n'était pas nécessairement réservée aux individus brillants : à la regarder, la gamine donnait l'impression que, plus petite, elle mangeait des craies...



Et puis, sur le banc, un garçon aux traits fins, accueillit l'arrivée de Miyabi avec un sourire supérieur.

"Eh bien, je crois que nous sommes au complet ! Je me nomme Yoshio et cette pauvre créature est Nanakani. Elle est..."

Il marqua une pause pour chercher le mot adéquat.

"Différente. Mais pas comme moi. Et toi ? Tu fais quoi ? Des flammes ? De l'eau ? Du vent ?"

Yoshio se leva et s'approcha de Miyabi.

"En tout cas, ce pauvre Kanzo, en dépit de son foie avarié et de son empressement à débouler chez les gens, est bien mystérieux... As-tu une idée de ce qui va se passer ?"

Miyabi était arrivé sur le parking, un sentiment de joie et d'angoisse triturant ses intestins. Deux personne était là, probablement pour les même raison que la jolie jeune fille et si le fillette ne semblait pas très futé, le jeune assis sur le banc non loin de là quant à lui, s'adressa à Miyabi avec un ton qu'elle n'aimait pas du tout! Elle aurai aimer répondre à sa question en lui déversant de l'eau sur la tête historie de modérer ses ardeurs, mais elle se retint et se présenta simplement.

"Kano Miyabi! Enchantée"

Miyabi était intriguée par la fillette et elle se demandait si elle pouvait aller lui parler. Elle se dit que rien ne servait de courir et qu'elle aurait tout le temps de s'occuper de la fillette une fois dans le bus. Comme Yoshio-san l'avait dit, ils étaient enfin au complet, alors qu'attendaient-ils? Miyabi était prête à partir et se dirigea vers le bus.

Yoshio eut l'air un peu dépité de n'obtenir aucune réponse à sa question. Il commenta d'un ton sec :

"Peu importe, nous verrons en temps voulu..."

Le trio s'installa dans le bus après avoir montré leur ticket au chauffeur qui les examina d'un regard peu intéressé. Puis après avoir pris place, chacun dans son coin, le véhicule démarra.



L'autocar quitta rapidement la métropole japonaise et emprunta les voies rapides. A travers les vitres, le paysage défilait... D'abord très urbain, avec cet entrelacement d'autoroutes où se croisaient des bolides se rendant en divers endroits du pays... Puis, la circulation se fit moins chargée, plus fluide... Au vu des panneaux de signalisation, les mutants se dirigeaient vers Nagano. Mais rien n'était moins sur... Après tout, Miyabi avait eu sa dose de surprises dans les derniers jours !



Quittant le réseau autoroutier, le car s'engagea sur des départementales. Le paysage se fit plus montagnard, plus forestier. Ainsi, c'était vers le Japon de l'Envers que le bus se dirigeait !

Nanakani semblait absorbée. Comme fascinée par le paysage qui défilait sous ses yeux. Le jeune homme, quant à lui, faisait l'autiste, occupé qu'il était par la console de jeu qu'il avait apporté avec lui. Ni l'un, ni l'autre ne semblaient vouloir causer.

Au fur et à mesure que les routes rétrécissaient et que la forêt s'épaississait autour du bus, Yoshio semblait plus fébrile. Après la petite pause déjeuner (silencieuse) au bord de la route, Miyabi constata que même son jeu ne semblait plus réussir à l'occuper. A la place, le jeune garçon notait un certain nombre de choses dans un petit carnet.



Le bus s'arrêta finalement tout en bas d'un ancien escalier. Le chauffeur leur fit signe de descendre avec leurs affaires et s'en alla sans demander son reste.



Une fois les nombreuses marches gravies, le trio découvrit ce qui semblait être la Pension Guzavie : il n'y avait pas à dire, c'était plutôt joli. Et c'était bel et bien au cœur d'une forêt. Les mutants risquaient donc d'être réellement tranquilles.



Pénétrant à l'intérieur du bâtiment, ils furent accueillis par une fille, un poil plus âgée qu'eux, entièrement vêtue de latex.

"Bienvenue pour le premier jour de votre nouvelle vie" lança-t-elle d'un ton absolument glacial. "Le Docteur Sawada est occupé pour le moment. Mais vous avez peut être des questions avant que je vous fasse le tour du propriétaire ?"

Une jeune femme vêtue elle aussi d'une combinaison et accompagnée d'un adolescent s'avança à sa rencontre et salua la femme avec un enthousiasme guilleret qui ne correspondait absolument pas à l'expression faciale de son interlocutrice.


"Tadaima !" dit-elle joyeusement, avant de saluer les trois jeunes d'un signe de tête. "Je vous présente votre nouveau camarade, Yuhigi Hiruga." dit-elle avec un regard entendu à sa collègue.

Les deux femmes se mirent côté à côté, observant les jeunes gens qui se trouvaient devant elles. La femme en latex noir s'éclaircit la voix et poursuivit de sa voix froide :

"Je suis Tadaima Tsukamoto et voici Fukiko Sawada. Nous serons vos principales interlocutrices lors de votre séjour à la Pension Guzavie. Vous aurez bien assez tôt une entrevue avec le Docteur Sawada qui est notre directeur. Mais pour l'heure..."

Elle ferma les yeux. Quand elle les ouvrit à nouveau, une lueur électrique parcourait son regard :

"Vous l'avez déjà compris. Vous êtes tous différents. Vous êtes l'avenir"

Tadaima attrapa une liste sur une petite table située non loin de là :

"Yoshio Otomo, cryokinésie"

Il s'agissait du garçon aux lunettes.

"Nanakani Tsubasa, géokinésie"

La petite fille à la peluche hocha légèrement de la tête.

"Miyabi Kano, hydrokinésie et Yuhigi Hiruga, pyrokinésie"

La liste lue, Tadaima ajouta :

"Vous serez ce soir rejoints par un cinquième compagnon. Un aérokinésiste qui sera le leader de votre équipe. Le temps nous manque cruellement car les dernières nouvelles sont mauvaises. La menace est proche et... Il vous faudra être forts et vaillants. Néanmoins, nous serons là pour vous aider dans le laps de temps restant. Vous êtes très certainement l'avenir du Japon et peut être de toute l'humanité"

Pour Yuhigi, cette histoire d’avenir de la société ou même du monde lui passer un peu au-dessus de tout car on sait bien que dans ce monde, les américains d’abords, les autres ensuites, et il ne pensait pas que c’était des mutants qui allait inverser la tendance.

Mais ce qui était le plus intéressant dans l’histoire c’était que tout les mutants présent avait une affinité avec un élément, mais pas forcément les bons pour Yuhigi.

"La glace et l’eau, je suis bien tombé on dirait" dit il d’un ton amuseur


Il plaisantait bien évidemment. Bien évidemment la réel question était de savoir qui était ce mystérieux homme ou femme qui serait leur chef . Mais bon pour le moment, Yuhigi restait là, à attendre avec les autres étudiants que les deux femmes, se décident à faire quelque chose.

"C’est pas que je redoute de sauver le monde ou l’univers, enfin si j’en ai la trouille car je ne contrôle quasiment pas mes pouvoirs, et j'aimerais savoir quand on commencera à s'entrainer car j'ai vraiment peur d'allumer un feu de foret ?"

Yuhigi semblait impatient, mais c’était pas pour déplaire, il avait juste besoin de savoir si il était bien là pour faire quelque chose ou bien de la figuration.

Tadaima sourit de manière crispée.

"L'entraînement commence tout de suite, Yuhigi"


Les jeunes gens eurent à peine le temps de poser leurs affaires dans les chambres coquettes que la Pension leur réservait que déjà il fallait repartir. A l'exception de Miyabi qui se sentait fatiguée et que l'on autorisa à rester à l'intérieur pour se reposer, les trois jeunes gens furent conduits à l'extérieur par Tadaima.

Après être passés devant un petit cimetière où se trouvaient une dizaine de pierres tombales, ils arrivèrent finalement dans un petit jardin, typiquement japonais.


La jeune femme en tenue de latex noir alla se poster sur le pont et fit signe aux jeunes mutants de rester où ils étaient, c'est à dire, sur la berge, non loin de la lanterne en pierre.

Elle lança :

"L'entraînement est simple. Nous allons nous affronter. Vous trois contre moi, toute seule. Le but étant de m'immobiliser. Vous pouvez vous concerter tant que vous le souhaitez, pour apprendre à travailler en équipe. Prenez tout le temps que vous voulez. Vous avez l'initiative de l'attaque"

Yoshio expliqua rapidement à Yuhigi ce que lui même et Nanakani savaient faire.

[En spoiler tu trouveras ce que savent faire tes coéquipiers. Ils ont le niveau de contrôle le plus haut dans chacune des catégories indiquées. Concernant tes pouvoirs, en attendant ton barême, considère que tu peux enflammer tes mains à volonté. Que les flammes sur tes mains peuvent s'étendre autour de toi. Et que tu peux donner une forme simple à tes flammes. Tu peux aussi éteindre un petit feu par la force de la pensée. Bien évidemment, une fois que le barème sera mis en place, il sera nécessaire de le respecter. Bon jeu !]

Spoiler:

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