[Mars 2010]Carrie Marcin - Diplomatie (Groupe 1)

Dans ce cours, les élèves feront face à différentes situations dans lesquelles ils devront agir avec diplomatie et réfléchir sur les conséquences de leurs actions.

• X-Rays :
  
• Nexus :
  
• JustiX : Yanis Elbaz, Jade Moran, Gilles Martin
  
• OryX :
  
• KozaX : Luther Pollender
  
• LeX : Abaigh McCulloh
  
• LateX :
  
• Institut : Jolène Ferjault
  

Carrie vêtue de son costume et portant son masque attendait les élèves devant la salle des dangers. Lorsque tous les élèves furent arrivés, elle les fit entrer dans la salle des dangers et mis à leur disposition leur costume ainsi qu'une grande quantité de masque de toutes les tailles, toutes les coupes et toutes les couleurs. Elle indiqua les deux vestiaires aux hommes et aux femmes pour qu'ils aillent enfiler leur costume. Lorsque tous furent prêts, elle commença:

"Tout au long de ce cous, vous devrez faire face à différents personnages. Ces personnages ne sont pas que des illusions, bien qu'ils seront générés par ordinateur. Ces personnages sont à l'image de personnes réelles que vous aurez peut-être l'occasion de rencontrer. Dans ces occasions, il sera important que vous choisissiez judicieusement vos paroles et vos actions, car ils auront certainement d'importants conséquences sur les actions qui suivront, de la part de vos alliés, mais aussi de vos adversaires. En étant mutant, il est non seulement crucial de bien se représenter soi-même, mais aussi de représenter l'ensemble de la nation mutante. Nos mauvaises actions peuvent avoir des effets extrêmement dommageables pour nos frères et sœurs mutants/mutantes. Il est donc de notre devoir de bien réagir à des situations publiques.

Certes, sous la pression, il n'est pas toujours facile d'user de diplomatie et c'est pourquoi je vous offre la possibilité de faire face à des situations dans lesquelles la diplomatie est primordiale. Après chaque situation, nous discuterons tous ensembles des conséquences possibles des paroles échangées et nous discuterons aussi de ce qu'il aurait pu être dit ou fait. La classe sera séparée en deux équipes de 3 élèves. La première équipe sera composée de Messieurs Elbaz et Polender ainsi que Mademoiselle Ferjault. La deuxième équipe, vous l'aurez compris, sera composée de Mesdemoiselles Moran et McCulloh ainsi que Monsieur Martin. À tour de rôle, vous devrez faire face à deux situations différentes. L'équipe qui n'est pas en simulation et moi-même assisterons à la situation de l'autre équipe. Après chaque simulation, nous discuterons tous ensemble de ce qui s'est bien passé, ce qui s'est moins bien passé et ce qui aurait pu être fait. Nous en ferons le plus possible d'ici la fin du cours. Des questions?"

Carrie s'arrêta - enfin - de parler et regarda les quelques élèves qu'elle avait dans son groupe de l'heure.

"Avant de commencer, vous avez sans doute remarqué que j'ai mis à votre disposition plusieurs masques. Je sais que plusieurs de vos "uniformes" n'ont pas de masques; pouvez-vous m'expliquer pourquoi vous n'en avez pas? Pouvez-vous me dire pourquoi le port de masque est important dans le cas où vous portez un masque?"

[Dans les simulations d'équipe, vous aurez la possibilité de poster plusieurs fois à l'intérieur d'un tour, à la condition que les deux autres joueurs aient posté avant. Chaque simulation durera 7 jours. Ensuite il y aura 7 jours pour les discussions entre équipes et au cours de ces discussions, vous aurez aussi la chance de poster plus qu'un fois, si vous êtes suffisamment actifs.

Vous serez responsable de deux forums qui seront crées après la première semaine de discussion. Vous devrez lire la simulation de l'autre équipe en même temps de participer à votre simulation. Ensuite vous devrez participer aux deux discussions.

Puisque ce cours vous demande une grande participation, vous pouvez poster de courts messages, en autant qu'ils soient significatifs. Je veux des participations utiles.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser, je ne mords pas. Je recevrai les questions par MP.

Bon cours!]

Luther arriva en salle des dangers, et haussa un sourcil. Avait-il manqué la date ? Ils étaient en septembre, ce n'était pas encore le moment de faire carnaval... Il alla enfiler son costume comme demandé, et regarda avec circonspection le tas de masques qui se trouvait là.

Soulagement ! Il n'était pas nécessaire d'en porter un. Et Carrie voulait savoir pourquoi. Luther ne se fit pas prier pour répondre !

"Moi je porte pas de masque parce que j'aime pas ça ! ça tient chaud la face, pis ça gratte, et on voit moins bien quand on en porte un.

Moi j'y vais nature, pas besoin de déguisement. Et de toutes façons, j'ai pas envie de me cacher pantoute. Si y'en a qui me cherchent la marde, ils vont se faire manger une dans la face."

Luther bomba le torse, croisa les bras, et hocha la tête en guise de satisfecit.

Jolène entra dans la salle, regardant attentivement ce qui se trouvait autour d'elle. Ainsi, c'était à ça que ressemblait la salle des dangers...Intéressant. Lorsque le professeur Marcin leur montra leurs costumes et les masques Jolène eu une petite grimace de dégoût. Elle n'était pas vraiment habituée à porter son costume mais puisqu'il le fallait...Par contre, elle avait dût mal à comprendre pourquoi elle leur faisait porter leurs costumes alors, qu'ils allaient surement ne faire que parler. Ou alors le mot diplomatie avait un sens qu'elle ignorait en Amérique.

Elle écouta avec attention ce que le professeur disait. En gros, on apprenait aussi grâce aux interventions des autres. Elle aimait bien cet état d'esprit. Elle tenta de trouver dans la salle les personnes qui se trouvaient dans son groupe. Malheureusement pour elle, leurs noms n'étant pas écrits sur leur visage elle ne put deviner qui était qui.

La question de Carrie l'étonna un peu, mais elle répondit à la suite du blond qui venait de parler.

"Pour plusieurs raisons. Des raisons pratiques et de confort: ça colle, ça empêche de bien respirer et de bien voir, et ceux qui sont intégraux empêchent de bien parler. Ensuite je n'ai pas envie de cacher mon visage. Je suis qui je suis et tous mes actes sont à imputer à moi...pas à un bout de plastique posé sur la tête. Et puis..bah...esthétiquement c'est pas trop mon truc quoi...Sans compter le fait que je n'ai trouvé aucun masque qui collait à mon costume et mon pouvoir...j'aurais eu autre chose ou je viendrais d'un pays où la tradition des masques est présente peut-être que..."

Elle s'arrêta là et haussa les épaules.

Depuis qu'il était arrivé, et bien que cela soit encore récent, Yanis avait pu juger de ses difficultés d'intégration. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir appliqué les conseils de Viconia sur le naturel. Il se comportait de façon naturelle avec les autres, et vu le résultat peu concluant, il en venait à se dire que c'était peut-être cela le problème.
Un cours sur la diplomatie lui permettrait peut-être d'y voir plus clair. L'Algérien fut néanmoins surpris que sa référente donne ce cours. Pour l'avoir vue à l'oeuvre en société, il lui avait semblé qu'elle avait autant de tact que lui, ce qui l'avait d'ailleurs quelque peu rassuré lorsqu'elle lui avait proposé d'intégrer les JustiX. Mais comme toujours, il préférait tester les choses avant de formuler une opinion, aussi était-il arrivé dans la Salle des dangers dans une posture d'esprit observatrice.

La classe comptait une nouvelle élève. Tout comme en mission, l'interaction particulière de ce cours lui permettrait sans doute de juger un peu mieux de la fibre de Jolène. Deux de ses équipiers étaient présents, et Marcin avait préféré séparer le groupe, ce que Cobalt approuva : il avait déjà eu l'occasion de voir Jade et Gilles à l'oeuvre à Paris.

En tenue de mission, il avait finalement rejoint les autres et écouté les instructions. Il se plaça à côté de la nouvelle recrue, bras croisés sur le torse comme il en avait l'habitude. Il n'avait pas choisi de masque, contrairement à son professeur.

"Je pense que dans la conjoncture actuelle, porter un masque revient à s'identifier comme un individus à la présence ou aux actions illégitimes." répondit-il de sa voix de synthèse.

Avec le cadre fournit par Shenzie, avaient-ils besoin de se cacher derrière un masque ? Jolène et Luther avaient agrémenté leur réponse de considérations de confort, mais semblaient plus ou moins aller dans son sens, en particulier la jeune fille.

Jade ne s’attendait pas à devoir se vêtir de son costume pour ce cours, mais l’idée ne lui déplaisait pas plus que cela. Après tout, dans la plupart des cas où ils avaient a faire preuve de diplomatie, c’était sous cette apparence. La jeune fille avait encore un peu de mal a faire coïncider ses devoirs et son image dans une diplomatie correcte, et ce cours arrivait à point nommé. Elle faisait partie de ceux dont le costume ne comportait pas de masque. Elle n’avait jamais jugé cela nécessaire et même contre ses principes. Mais aujourd’hui, elle allait peut être apprendre quelque chose. Une nouvelle élève était présente, que Carrie identifia comme s’appelant Jolène.

"En ce qui me concerne, j’aime pas trop l’idée d’agir en inconnue, ou même de mourir en inconnue, dans le sens où derrière ce costume et ce masque, on est, UN mutant et voila tout… C’est pour ca qu’à la création de mon costume, j’ai pas souhaité avoir de masque, c’était un vrai choix personnel. Après, je dois avouer que la vie ici m’a pas mal fait changer ma vision des choses, avec les missions, les interventions dans le monde. Je suppose que, le costume, le masque, ou le nom de code, tout ca, c’est pas vraiment que pour faire joli!.. Mais ca n’empêche que ce ne m’a jamais tenté…"

Elle savait surtout qu’avec un masque sur le visage, elle serait surement tentée de jouer à la super-héroïne plus que de raison. Les autres élèves semblaient eux aussi assez réfractaires au port du masque. Et…

"Pis j’ai pas envie d’avoir la marque du bronzage…" Ajouta-t-elle.

Le cours s’annonçait assez intéressant, avec une partie théâtre d’improvisation par petites équipes. Comme ils étaient peu nombreux, Jade n’allait probablement pas jouer les timides, d’autant qu’elle était avec Abaigh, à qui elle envoya un clin d’œil approbateur à cette annonce.

Yanis haussa un sourcil, perplexe devant le discours théâtral de Gilles. Il avait pu observer la posture de son coéquipier, qui contrastait énormément avec ses prétentions. Le Maghrébin avait du mal concevoir le concept schizophrène nord-américain. Il pouvait toujours poser des questions à Nan, à l'occasion ; l'Algonquin répondait de façon claire et concise aux questions, chose que Yanis appréciait.

"Tu devrais porter un masque tous les jours alors, parce que ton héroïsme, jusqu'ici, macache." conseilla l'Algérien après avoir fait la synthèse des arguments de Gilles pour mettre son profil à jour dans son esprit. Si un masque avait des vertus psychosomatiques sur le mutant, autant qu'il en fasse profiter toute son équipe quand ils étaient dans le besoin. Le cours de diplomatie commençait bien.

Il écouta ensuite l'explication de Carrie. En arrivant à l'Institut, il lui avait semblé que l'anonymat n'était pas réellement une préoccupation pour les équipes en mission, du moins depuis l'arrivée de Shenzie. Sa famille l'ayant fichu à la porte, il ne risquait plus vraiment de leur attirer des ennuis, de toute façon, aussi resta-t-il à visage découvert.

Une fois assis et la simulation commencée, il entreprit de répondre à la question du journaliste le plus clairement possible.

"Nous aurions perdu un temps précieux et donc risqué la vie des otages." répondit-il de sa voix froide.

Le discours du jeune homme la perturba un peu. Il n'y avait pas besoin de masque, à son sens, pour pouvoir agir. En plus son histoire de super héros marchait surement pour les américains mais pour elle...elle n'avait jamais vraiment aimé les supers-héros...ni même le terme d'"héroïsme" ou le concept de "héros". Certains pourraient être des héros et ne le sont pas, parce qu'il s'agit de leur boulot, ou autre...elle pensait aux pompiers ou aux médecins par exemple. Ils sauvaient des vies tous les jours et pourtant ce n'était pas des "héros". Malgré la réponse qu'elle aurait put apporter, elle resta muette. Elle ne tenterait pas de le convaincre de quoique ce soit, il avait sa vision, elle avait la sienne, comme Mme Marcin. Et même si elle pouvait comprendre le fait que c'était mettre en danger ses proches que d'agir sans masque, c'était pour le moment totalement impossible pour elle d'en porter un...justement elle ne souhaitait pas être associée au mot héros.

La simulation commença, elle n'avait pas prit de masque, comme l'un de ses coéquipiers, elle fut un peu perturbée en voyant les hologrammes prendre forme. Elle tenta d'assimiler rapidement les informations qui lui étaient données et se mit à réfléchir à comment répondre à la question sans faire de heurts. Ce fut le jeune homme qui s'avança en premier, clair, concis, direct, Jolène appréciait, mais elle supposait que ça n'irait pas au journaliste. Elle s'approcha pour prendre la parole à son tour.

"Tout à fait, il nous fallait agir au plus rapide, nous avons eu une occasion et il nous fallait la saisir...si nous avions prévenu, nous ne l'aurions peut-être plus eue."

Luther pouffa de rire face à la répartie made in Yanis. C'était clair que niveau diplomatie, il était encore loin des canons habituels, et sa franchise avait quelque chose de décoiffant et rafraîchissant. Quelque chose comme du cynisme.

Mais déjà, la première simulation, et un dilemme simple et manifeste... Comment justifier de passer pardessus les convenances. La fin justifie-t-elle toujours les moyens ? C'est ce que semblaient défendre Yanis et Jolène, arguant une question de temps. Le meilleur moyen de laisser croire à ce journaliste et sa question biaisée que les mutants se croyaient au dessus de la loi.. Il fallait faire une réponse de politicien. Et rapidos... Répondre à côté de la plaque. Voilà ce qu'ils faisaient d'habitude... Ou bien reposer des questions. Voilà la bonne idée. Reposer des questions.

"Et qu'est-ce qui vous dit que les policiers auraient réussi leurs négociations ? Qu'une action de leur part aurait donné un autre résultat, ou le même ? On n'en sait juste rien. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille. Le fait est que nous, on a des moyens d'actions inédits et imprévus des preneurs d'otages, faque on a aussi des moyens d'être efficaces en sale.
Pis de toutes façons, les policiers nous auraient-tu laissé intervenir ? Probablement pas. Le fait est que toute cette histoire a eu une issue heureuse. Ça a pas été facile pour personne, mais en attendant, on a plein de gens qui vont pouvoir rentrer chez eux."

"Proactivité, proactivité" annonça le maire sans raison, mais comme si ses propos faisaient beaucoup de sens.

Les journalistes ne tournèrent même pas la tête vers lui pour soulever ses propos, ce qui le fit bouder. Les réponses de Yanis et Jolène semblèrent satisfaire les journalistes qu'ils purent voir hocher la tête et prendre des notes avec intérêt. Dès que Luther prit la parole, toutefois, les journalistes devint alertes. Rapidement, ils s'indignèrent des propos de Luther et immédiatement après ses paroles, une journaliste un peu plus derrière prit la parole plus fort que les autres si bien qu'ils se tut et s'exclama:

"Judy Howe, TIN. Vos propos me semblent plutôt durs. Vous déclarez que les policiers ne vous auraient pas laisser les aider même en sachant que vous auriez pu aider les citoyens? Monsieur le Chef de la Police, comment réagissez-vous à ces déclarations? Le poste de police est-il prêt à collaborer avec des mutants pour aider des citoyens en péril? Monsieur le mutant, êtes-vous en train de suggérer que l'échec de l'intervention policière est due à leur incompétence et leur manques de moyens?"

Un autre journaliste, plus âgé cette fois, prit la parole sans donner la chance aux mutants de répondre.

"Bob Barker, TPIR. Y aurait-il des formations supplémentaires pour que les policiers puissent réagir dans ce genre de situation? Combien ces formations coûteraient en taxes aux citoyens de la ville? "

Luther avait réussit à détourner les questions et les reproches sur le Maire et le chef de la police qui étaient tous les deux sans réponse, mais regardaient avec colère le groupe de mutant.

La réponse de Luther effraya Jolène. Montrer les policiers du doigts c'était de la folie furieuse, les gens allaient se retourner contre eux, les mutants donneurs de leçons...La question du premier journaliste confirma ses craintes et elle s'apprêtait à lui répondre quelque chose de bafouillant lorsqu'un vieil homme se leva pour poser une autre question, l'empêchant ainsi de répondre à la première. Elle jeta un regard d'incompréhension et d'admiration vers le jeune homme blond. Il avait réussi à éloigner la conversation de questions dangereuses pour eux. Elle tenta de continuer sur la lancée qu'il avait créée et décida de ne répondre qu'à la deuxième question, de toute façon, elle n'avait pas eu le temps d'ouvrir la bouche, n'est-ce pas?
Avant qu'elle ne commence à parler, elle vit le regard lancé par le chef de la police et le maire. Il ne semblaient pas ravis...C'était une difficulté supplémentaire. Elle eu une grimace passagère, en temps normal elle détestait les mensonges mais là c'était un cas de force majeur. Elle soupira intérieurement. Et commença à parler d'un ton grave.

"C'est une bonne question mais...je ne crois pas avoir les compétences appropriées pour y répondre. En effet, nous n'avons fait qu'agir comme nous avions l'habitude de faire, nous ne sommes en aucun cas aptes à vous aider pour ce genre de question. M. Le Maire est sans doute plus au courant que nous en ce qui concerne les dépenses de la ville et leur utilisation et je suis certaine que M. Le chef de la police connait mieux ses hommes et ce qui leur conviendrais le mieux . Ce sont deux hommes formidables qui ont offert leur vie et leur travail au service des citoyens et je crois qu'il serait de très mauvais ton de les oublier. Et d'oublier par la même occasion ce qu'ils ont fait pour cette magnifique ville qu'est New-York. Nous n'avons fait qu'agir une seule et unique fois, eux ils passent leurs journées à aider les braves gens à s'en sortir, à faire du mieux qu'ils peuvent. Ce sont des gens que nous devons remercier pour ce qu'ils font tous les jours, les sacrifices qu'ils effectuent, ce sont des héros quotidiens et je crois qu'ils méritent tout autant que nous de parler sur cet évènement."

C'était ce qu'on appelait couramment tenter de noyer le poisson. Après il n'y avait que deux solutions: soit ça passait, soit ça cassait. Elle déglutit en se disant que si c'était la deuxième solution le tir serait difficilement rattrapable.

[EDIT CARRIE

Chers élèves, on fera durer la simulation plus qu'une seule semaine. Désolée de ne pas avoir averti du changement dès le dernier message.]

Ouf ! Mission accomplie... Détournement d'attention, les policiers passent pour des monstres, et sont mis à leur tour dans l'embarras. Mais ce n'était pas forcément le meilleur coup à jouer. Les journalistes étaient mieux, mais il s'était mis la police à dos.

Là dessus, Jolène y alla de sa diatribe touristique pour essayer de dédouaner les policiers. De quoi parler pour ne rien dire, mais il valait mieux occuper l'espace sonore. Luther laissa donc sa collègue s'atteler à cette tâche, en souriant.

Finalement, Gilles se rangea à son avis. Yanis se contenta de hocher placidement la tête, puis retourna son attention vers le cours.

"M. le Mutant, je crois que c'est toi." dit-il à Luther, lorsque Jolène répondit à sa place. Les bras croisés sur la poitrine, il observa la foule s'adresser aux officiels.

[Mes messages de mercredi n'ont visiblement pas postés. Je m'excuse pour ce délais, je ne m'en suis rendue compte qu'hier soir et aujourd'hui je travaillais toute la journée. Vous aurez une semaine à partir d'aujourd'hui pour répondre, mais j'espère que les réponses de tous (moi-même y compris) soient le plus rapides possibles. Vous devez tous poster à la fois ici et dans l'autre sujet. Vos messages peuvent être courts, s'ils sont pertinents.]

La simulation s'arrêta brusquement après les propos de Jolène alors que les journalistes s'activaient et s'énervaient dans la salle. Carrie, accompagnée de Jade, Abaigh et Gilles arrivèrent en marchant devant les jeunes qui venaient de faire la simulation. L'avocate s'arrêta et croisa les bras, l'ombre d'un sourire sur le visage. Un petit carnet de note dans les mains, elle commença par poser une question pour laquelle elle n'attendit pas de réponse avant de continuer:

"Comment s'est passé votre simulation? Les réactions des spectateurs et des acteurs de cette simulation étaient très intéressantes et en disaient long sur l'issue de cette conférence de presse. À votre avis, comment aurait été la réaction du Maire et du Chef de Police envers les mutants après cette conférence de presse?"

L'avocate haussa les sourcils et ajouta:

"Comment la relation entre les hommes de pouvoirs et les mutants a-t-elle été influencée?"

Apparemment ce n'était pas vraiment la réponse qu'il fallait donner aux journalistes...Du moins c'est ce que Jolène avait compris vu les réactions de ces derniers à sa tirade. Elle avait peut-être un peu trop forcé le trait...peut-être...En tout cas une chose était sure à présent, la démagogie ça marchait que quand on savait vraiment parler, ce qui n'était pas vraiment son cas. Elle allait laisser Luther sauver la situation, il l'avait bien réussi la première fois, lorsque la simulation s'arrêta laissant apparaitre leur professeur accompagnée des trois autres élèves qui n'avaient pas participé à la simulation. Elle aurait dû être déçue d'avoir échoué si lamentablement mais...disons qu'elle savait qu'en temps normal elle n'aurait jamais tenté quelque chose d'aussi gros, ou en tout cas elle ne le tenterait plus. C'était une leçon à prendre.

"Comment auraient été leurs réactions? Surement mauvaises..."

Elle croisa les mains derrière son dos, droite comme un i.

"Pour deux raisons...Les propos de Luther ont été mal interprétés et en voulant sauver les meubles, j'ai jeté de l'huile sur le feu j'ai l'impression...Je suppose que c'était un peu trop gros pour être gobable par qui que ce soit. C'était trop...je sais pas comment dire...je les encensait trop pour que ça puisse rester honnête...Comme quoi ça n'apporte pas grand chose."

C'était un constat plutôt orienté sur elle que sur l'action générale mais elle supposait que les autres interviendraient plus efficacement pour eux même qu'elle ne le ferait.

La deuxième question de Mme Marcin l'intrigua plus.

"Je suppose que vous voulez parler des journalistes? Il y avait une espèce de compétition entre les deux groupes, en fait surtout du côté des hommes de pouvoirs, pour savoir qui aurait le plus de mots et de photos dans le plus de journaux. Les journalistes ont détérioré la relation qu'il y aurait put avoir entre les deux groupes, car ils concentraient leur attention sur les mutants, surement plus vendeurs que le Maire de New-York et son chef de la police."

Elle pensait ne pas avoir répondu trop à côté de la plaque, du moins elle l'espérait.

Yanis écouta les constatations de Jolène, et acquiesça même une fois lorsqu'elle parla de la rivalité entre les groupes.

"Les différents acteurs se renvoyaient la patate chaude." ajouta-t-il suite à l'intervention de sa camarade.

"L'estimation de nos résultat est subjective. En l'absence d'objectif défini, par défaut, notre intégrité physique est ma priorité. Dans ce sens, mission accomplie, nous n'avons pas été blessés. L'intégrité morale a été préservée par la diversion de Luther sur le maire." expliqua le nano-mutant de sa voix mécanique. Grâce au Québécois, les journalistes s'étaient focalisés sur le maire après leur première question.

"Si l'objectif était en revanche de s'assurer le soutien du conseil municipal..."

L'homme-machine haussa simplement les épaules. Selon lui, par principe, la survie prévalait sur toute question sociale. L'Algérien pesa quelques instants les questions de son professeur.

"L'intervention de mutants a été interprétée comme une incompétence des forces de police humaines, ce que je trouve lucide comme raisonnement." répondit-il factuellement. Il était d'ailleurs tout à fait d'accord avec cette prise de conscience rationnelle.

"Mais l'impuissance face à nos facultés peut faire des jaloux. D'ailleurs, les journalistes avaient l'air de préférer transformer leurs flics en machines de guerre plutôt que d'admettre leur obsolescence."

Au-delà de la conférence de presse et de ses enjeux immédiats, Yanis sentait poindre les prémices d'une haine non plus liée à la peur de l'inconnu, mais bien à la peur du remplacement.

Luther fourra ses mains dans ses poches d'un air contrarié, et bougonna.

"Yont juste raison... T'as-tu entendu comme la journaliste posait des questions ? C'était juste "Hey gang ! Vous pensez-tu que vous êtes juste au dessus de la loi ?" Ça se peut-tu d'être aussi poche ? Sauf que voilà, à remettre l'embarras sur les autres, ben yont été pas pire mal à l'aise, faque je pense qu'ils vont nous en vouloir. Sauf qu'au bout du compte, si les gens qui regardent la télé sont de notre côté, ben c'est eux qui élisent le maire."

Il pointa Yanis du pouce.

"Chu juste d'accord."

Carrie hocha la tête aux propos de Jolène. Toutefois, elle supposa que sa question n'était peut-être pas des plus claires si les réponses qu'elle recevait ne ressemblaient pas exactement à ce qu'elle avait prévu au départ. En effet, alors qu'elle attendait une quelconque réaction sur les relations entre l'autorité et les mutants plutôt qu'une relation mutants/journalistes. Jolène expliquait que les relations avec le maire et le chef de police allaient s'étaient détériorées à cause des journalistes, mais n'avait pas précisé ce que cela impliquait pour eux et pour leur futur. Elle avait l'impression que l'autorité était beaucoup plus importante...mais dans un sens l'image publique était aussi important auprès de la population en général. Comme le disait Luther, c'était le peuple qui allait élire le prochain Maire...peuple mutant comme non mutant. Carrie hocha la tête et jeta un coup d'oeil à sa montre. Elle s'exclama, surprise:

"Avez-vous vu l'heure? Le cours est déjà sur le point de se terminer...Il a passé beaucoup plus rapidement que prévu...Nous continuerons notre discussion et nos simulations au prochain cours. Le prochain groupe doit attendre son tour."

Elle prit une grande respiration et sourit très légèrement.

"J'espère que vous aurez appris qu'il y a toujours des répercussions à nos actions en public. Si nous regardions le futur probable de cet mise en situation, les autorités auraient probablement établi des restrictions pour les mutants qui aurait duré au moins jusqu'à la fin du mandat du maire et même plus tard. Même si les journalistes ont dirigé la conférence de presse, c'est le maire qui dirige la ville et le chef de la police qui s'occupe de la sécurité des habitants. Ils pourraient tout deux user de leur pouvoir pour retourner la situation contre les mutants.

Bien. Bonne fin de journée et tentez de réfléchir aux conséquences futures de vos actions lors de vos prochaines sorties."

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Il semble que tous ont oublié de poster aux deux forums pour le dernier tour à l'exception de Yanis.

Yanis 2pt
Luther 1pt
Jolène 1pt
Gilles 1pt
Jade 1pt
Abaigh 1pt