Chasse au "cash" - Percé, Qc

- Pardon ?!

Edouard reste planté devant Efae, oubliant totalement Bernard. Il était complètement dépassé... une machine qui croyait avoir une soeur...

- Votre... soeur?! En liberté ? Qu'est-ce que vous voulez dire... qu'un enregistrement a pris possession d'un corps humain ? Comment c'est possible?! Et où est la demoiselle qui s'est rendu jusqu'ici ! Elle est où !

Les mains aux hanches Edouard était maintenant plus franc que quelque secondes avant...

"Pas exactement ma sœur... C'est assez compliqué à vrai dire et moi même, je ne suis pas la plus qualifiée pour vous répondre. Mon concepteur - enfin, la personne qui a fait en sorte que j'existe sous forme d'enregistrement - le Docteur Sawada pourrait vous en dire certainement plus à ce sujet mais je n'ai aucune donnée quant à sa localisation précise. Quoi qu'il en soit..."

L'enregistrement soupira. Réminiscence de sa vie d'humaine ? Ou bien était-ce seulement un tic de programmation destiné à rendre l'enregistrement plus humain ?

"Quelqu'un d'autre a du déclencher le mécanisme. Ce quelqu'un m'a déjà réveillé. Et comme j'ai la conscience d'être la deuxième du nom, ce quelqu'un a été possédé. Voilà tout"

Tandis que l'enregistrement répondait de la manière la plus sincère qui soit, Édouard et Bernard entendirent au loin un bruit humain. Des voix. Et ça s'approchait d'eux...

Edouard écoute attentivement, la réponse d'Efae le rassurant un peu. Il faut dire que la machine était très près de l'humain à ce moment là.

Soudain, Edouard se retourne et tente d'écouter les bruits de pas, à savoir combien il y avait de personnes.

- Bernard, j'vais vraiment finir par t'en vouloir d'avoir parlé tout seul hier pendant que je passais... il faut sortir, on doit vite retrouver Devon, t'as une idée ?

Puis il se retourne vers Efae.

- Efae... si vous réussiriez à posséder une femme... c'est quoi la première chose que vous feriez, le premier endroit où vous iriez, et surtout, par où passeriez-vous pour y arriver !

"Devon est grande, tu sais... On n'aura qu'à la reprendre au passage dès qu'on sera sorti d'ici..." marmonna Bernard, toujours aussi fasciné par l'apparition.

Efae, quant à elle, cogita longuement avant de fournir la réponse suivante :

"A vrai dire, je n'en sais rien. Ma mémoire ne contient aucune indication quant à ce lieu. A vous entendre, je dirai que nous nous trouvons au Canada. Mais je n'en sais pas plus. Disons que si j'étais de nouveau matérielle, je tenterai l'escalier, là..."

Elle désigna du coin de l'oeil le petit escalier de pierre qui grimpait et semblait être éclairé. Des bruits de pas s'y firent entendre.

Elle conclut :

"Compte tenu du fait qu'aucun de vous deux n'a un corps qui puisse me correspondre, je vais repartir en veille. Ravie d'avoir fait votre connaissance, jeunes gens, mais mon incarnation ne sera pas pour aujourd'hui"

L'apparition disparut.

Et deux hommes équipés comme des vigiles pénétrèrent dans la salle par l'escalier qu'Efae venait de désigner. Le premier, un gros barbu, lança :

"Salut les gosses. On est là pour vous ramener"

Edouard reste sur place, bien intrigué.

*Comment ils ont fait pour nous retrouver eux...*

- Euh... vous êtes qui ?

Se retournant vers Bernard, il lève un sourcil... le droit...

- Tu les connais ?

Bernard lança un regard plein de surprise et d'incompréhension à Edouard : il n'en savait fichtrement rien.

Le barbu, tenant à la main une grosse lampe torche, s'avança vers l'animorphe, un sourire rassurant aux lèvres :

"T'inquiètes pas le gaminot. On a reçu un signal il y a quelques instants et du coup on est venu ici. C'est ça notre boulot. On guette tout signal qui vient du Rocher Percé. De cette drôle de salle avec des cristaux... Comme ça, quand y a un marmouset qui fait joujou dans cette pièce, on le ramène chez lui avant qu'il se fasse mal... Vous allez bien les gars, j'espère ?"

Son collègue, un grand type tout maigre, commenta :

"Bah oui, Buck, ils ont l'air d'aller. Pas comme la nana de la veille, elle, elle avait l'air paumée de chez paumée..."

Buck fronça des sourcils et ajouta :

"Enfin, vous pouvez pas restez ici les marmousets. C'est une propriété privée. Ça appartient à la société Pyramid. Alors, venez, on va vous ramener chez vous..."

Edouard sursaute, il écarquille les yeux et fixe le grand maigre.

- Elle est où !?

Il ignore totalement "Buck" et s'avance vers le même qu'il fixait.

- Où elle est cette fille ! On doit la voir !

Puis, il se tourne vers Bernard, espérant qu'il dise quelque chose.

Le maigrichon recula, surpris.

"Olah ! Tout doux, l'gamin" lança Buck en pointant sa lampe torche sur Édouard.

"Laisse, Buck... L'a juste l'air louf mais c'est rien qu'un gaminot... Quant à la fille..."

Le grand gaillard marqua une légère pause pendant laquelle il redressa sa casquette. Il lança d'une voix un peu bredouillante :

"Bah, on l'a ramenée sur la plage comme c'est dit dans nos instructions. Et pis là, elle s'est barrée en cavalant... On l'a plus revue. L'avait l'air louf la gamine. Pendant le voyage du retour, c'est comme si elle nous calculait pas. Bizarre quoi. Et à peine a-t-elle posé le pied à terre qu'elle s'est tirée..."

Buck toussota puis termina :

"Bon, on vous ramène les p'tits là"

Edouard se tourne la tête vers Bernard, pointant le trou d'où ils sont tous deux tombés des yeux, il a le regard interrogatif.

- Bernard... ?

Il regarde de nouveau les deux gardiens, puis montre la main pour leur faire signe d'attendre, se penche vers l'avant en feintant de se sentir mal... il approche de Bernard et chuchotte :

- On peut pas laisser une machine pareille en état de ruiner des vies... tu crois que tu peux faire tomber une pierre dessus ?

Bernard hocha la tête et dit, tout simplement :

"Y a des trucs qui devraient même pas exister"

Il plissa une nouvelle fois des yeux et plusieurs cristaux se brisèrent, détruisant à jamais cette machine infernale.

Buck et son ami sursautèrent. Et intimèrent les deux garçons à fuir au plus vite : visiblement, ils n'étaient pas au courant de l'utilité de la machine et craignaient surtout un éboulement...


Ramenés sur la terre ferme, les deux hommes abandonnèrent Édouard et Bernard. Rapidement, Bernard s'arrangea pour faire revenir du terrible rocher Devon et la fille qu'ils avaient sauvé. Au moins, aujourd'hui, ils avaient pu porter secours à une vie innocente.


Quelques heures plus tard, après remise de la fille aux autorités, les trois amis se retrouvèrent à nouveau dans la chambre d'hôtel de Bernard et Devon. Ils avaient l'air tous deux perturbés et, finalement, ce fut le télékinésiste qui rompit le silence :

"Merci... Sans toi, Édouard, nous n'aurions pas pu faire grand chose. Mais j'imagine que tu vas nous quitter... Tu dois avoir des projets, non ?"

Edouard était aussi perturbé que ses deux nouveaux amis, la vue du cadavre de la petite et toutes les émotions encourues l'avaient épuisé mentalement.

- Eh ben... oui, je...

Il se replace plus droit sur la chaise.

- Ben en premier j'vais essayer de reprendre mes esprits, lance-t-il tentant de calmer l'atmosphère, et eum... faut j'vous demande, vous avez toujours eu contrôle comme ça sur vos pouvoirs ?

Il avait l'air inoffensif tout à coup, et on voyait presque des lumières dans ses yeux.

- Bon... Devon j'en ai aucune idée... tout sourire mais pour vous afficher publiquement comme ça... vous avez suivi un entrainement spécial ?

On voyait très bien où il voulait en venir.

- Écoutez, je lis depuis un bon moment déjà à propos d'un endroit aux États-Unis... ils appelle ça l'Institut Xavier... c'est pour aider les gens comme nous...

Il avait marqué une pause et fixait le sol.

- Je voudrais bien y aller pour apprendre à contrôler mieux mes pouvoirs... aider le monde... j'ai bien prévu un an pour y arriver mais j'ai pas beaucoup d'argent de côté... et...

Il avait l'air totalement désemparé.

- Je sais pas trop comment débarquer là... et mes parents ne sont pas encore au courant de ce plan...

Bernard, debout contre la porte, sourit à Édouard. Enfin, il allait pouvoir faire part de sa... modeste expérience !

"Bien sur que non, au début j'arrivais tout juste à soulever des stylos billes. C'est mon père qui m'a encouragé à développer mes talents. Alors, oui, je suis essentiellement autodidacte mais j'ai eu de la chance d'être dans le bon environnement familial"

La pyrokinésiste, déjà en pyjama sur le lit unique qu'elle s'était arrogée pour elle même ricana :

"Enfin, t'en menais pas large quand on s'est rencontré la première fois ! Pour ma part, faire cramer des trucs, c'est pas bien compliqué... Faut surtout contrôler, quoi. Sinon... Ça peut vite être la cata"

"Comme dans la bibliothèque de ton ancien bahut ?" lança Bernard, sarcastique. En guise de réponse, il n'eut droit qu'à un regard noir de Devon qui ajouta néanmoins à Édouard :

"C'est depuis qu'on a formé les Canadian WonderKids qu'on a beaucoup appris. Mais l'Institut ça a l'air pas mal, oui..."

Bernard opina du chef et renchérit :

"Notre premier chef, Gilles, est là bas. Et on a rencontré des gens de l'Institut aussi, une fois, au Canada. Ils ont l'air plutôt sympa. Et pour ce qui est de l'argent..."

Il sourit, malicieux :

"On peut te dépanner. On peut même t'aider avec tes parents, si tu veux. Et puis... Tu es un héros !"

Edouard relève la tête prestement, il est tout sourire.

- Vraiment ?! Mon dieu mais... ce serait génial ! Finalement j'ai vraiment eu de la chance de vous rencontrer ! Vous pourriez me mettre en contact avec ce Gilles ?!

Edouard se lève de la chaise.

- Si vous faisiez vraiment ça pour moi, on peut aller dormir chez nous ce soir, et en parler avec eux ! C'est pas qu'ils vont mal le prendre, c'est que je veux faire ça sans leur aide !

L'affaire était entendue : Édouard irait à l'Institut avec l'aide financière de l'équipe de Bernard. Ce dernier insista tout particulièrement : l'argent n'était guère un problème pour les Canadian WonderKids, vraiment pas.

Le reste de la journée se déroula chez les Leblanc. Si Devon n'était ni la fille la plus avenante, ni la plus class' de la Terre, les Leblanc furent charmés par Bernard qui, lui, était bien sous tous rapports.

Le sujet de l'Institut tomba bien entendu sur la table et, rapidement, les parents d'Édouard acquiescèrent à son projet : c'était certes un déchirement pour eux qu'il s'en aille si loin mais... C'était leur fils, ils l'aimaient et voulaient ce qu'il y avait de mieux pour lui.

La suite fut très rapide : quelques jours pour se préparer, réserver les billets, faire ses adieux à un peu tout le monde et... monter dans l'avion qui allait l'emmener au loin. Direction : New York. Pour d'autres aventures...

[Et c'est ainsi que s'achève ta phase de courtier ! En espérant que cela t'ait plu, tu peux d'ores et déjà rajouter 3 points à ton barème. Tu peux poster dans ce sujet. Lis bien les messages avant et après celui du courtier. Bonne continuation ^^]