[KonyX : 6.12] Faux et usage de faux

[Hrp : ce briefing a lieu en fin de journée. Tant que la guérison de Viconia est en suspens, ne mentionnez pas son état, svp.]

Les élèves se retrouvaient une fois de plus en salle de briefing. Cassandre s'était installée sur une chaise, quelques chemises et documents à portée de main sur la table. Une fois tout le monde arrivé, la psychologue prit la parole, la mine aussi grave que d'habitude.

"Il semblerait que notre mystérieux adversaire ait avancé un pion aujourd'hui." expliqua-t-elle à l'attention des élèves qui n'auraient pas vu Assya à l'Institut dans la journée.

"Une connaissance des KozaX est passée à l'Institut cet après-midi, une certaine Assya. Je crois savoir que les anciens KozaX l'ont rencontrée en Russie, lorsqu'ils tentaient de secourir de jeunes mutants enrôlés dans un faux programme de voyage." poursuivit-elle, avant de demander à Cerebra d'afficher la photo de ladite mutante.


"J'ai prétendu être le professeur Volkov. Assya, qui le connaissait pourtant, n'a pas bronché une seule seconde. Sur ce constat, j'ai préféré jouer le jeu afin de ne pas éveiller de soupçons et en savoir plus sur ses intentions. Outre son incursion dans l'enceinte de l'école, sa visite visait à nous envoyer sur une mission de sauvetage en Russie, où sont toujours retenus les mutants dont les KozaX n'avaient plus de nouvelles."

La Grecque désigna l'un des dossiers placés devant elle d'un petit signe de main, sans pour autant l'ouvrir.

"Quelqu'un tente de nous détourner de notre enquête." conclut-elle sereinement en croisant les doigts, les deux mains posées sur la table.

"Je pense qu'on peut déduire plusieurs choses de ce geste audacieux : d'une part, nous touchons au but, et d'autre part, ce quelqu'un se sent menacé par nos investigations. Ca me porte à croire que nous devons ne pas perdre de vue notre objectif premier, qui est de retrouver Mlle Fouba et d'identifier les coupables de ce traffic odieux."

Elle tourna la tête dans la direction approximative de Keyah, les yeux fermés.

"Cela dit, il va de soi que si des mutants sont en danger en Russie, nous ne les laisserons pas tomber. Les amis génoshéens de Bula nous avaient proposé leur aide pour le sauvetage à Tunis. Je les ai donc contactés concernant l'affaire Assya. Ils sont d'accord pour aller voir ce qui se trame en Russie, voire à mobiliser des clones d'une certaine Zaya pour investir l'école où ils sont retenus. Je compte envoyer un message à Assya pour lui confirmer que l'Institut se chargera du sauvetage : ainsi, on ne s'attendra pas à notre intervention auprès de Sahari."

A ces mots, Cassandre demanda à Cerebra de diffuser le dernier rapport envoyé par Vadim.

Vadim Volkov a écrit:Rapport N°11. Spine a fait halte devant un immeuble vitré du centre d'affaires, au 20 avenue du Parc. Sur la plaque : Skillnet Corporation. Le lieu est équipé de caméras. Spine a été reconnue par l'interphone et scan rétinien sous le nom de code : 299XX. On lui a ouvert la porte mais je ne distingue personne dans le sas d'entrée.

Rapport N°11b. J'ai évacué ma position. Je ne suis pas rentré avec Spine car les appareils de détection semblent très poussés à l'intérieur. Je stationne à l'extérieur, en attente de renforts. Plus aucune nouvelles de Spine. Sibylle... je... Bon, j'opère une reconnaissance des alentours du bâtiment. Terminé.

"Je me suis renseignée sur cette "entreprise". Apparemment, il s'agirait d'une start-up très cotée d'optimisation des ressources humaines, qui fait du consulting pour les grandes sociétés, les agences de travail temporaire, ce genre de choses. Pour ma part, je n'en avais jamais entendu parler avant aujourd'hui..." expliqua-t-elle. Elle fit alors une pause, au cas où les élèves auraient des commentaires ou des questions à ce stade.

Encore une fois, la salle de briefing devenait le point central des évènements qui agitait le petit monde de l'institut...

C'était cette pièce, si froide et si impersonnelle, qui était le coeur de toute chose, et elle en prenait une autre dimension...

Apparemment, les choses bougeaient dans l'ombre, et s'il était frustrant de constater qu'ils avançaient occultés, les yeux bandés par le distance, c'était bien la prof aveugle qui était la mieux placée pour mener les débats...

*Assya...je crois que j'ai du retard en tant que KozaX...*

Son regard se porta sur Luther, il essayait de percer à jour les mimiques de son camarade, afin de voir s'il arrivait à suivre mieux que lui même...mais il ne parvint pas à déchiffrer le ''vieux'', qui avait l'air bien concentré...

En tout cas, la miss devait être dans un sacré potage pour confondre madame Deneos et monsieur Volkov...leurs attributs physiques étaient véritablement...différents...trop pour que quelqu'un qui serait dans un état normal ne puisse les distinguer...cela lui rappelait l'état de Lin au téléphone...qui restait dans son trip de ''mister brown''...une sorte de comportement pré-enregistré...avec des réponses conditionnées...

Des renforts génoshéens pour aller aider en Russie...l'institut qui allait retrouver madame Fouba et monsieur Volkov...une partie d'échec c'était engagée à l'échelle de la planète...

Un frisson parcouru l'échine d'Adam...

il leva la main pour prendre la parole

''Madame, j'ai une question à vous poser, et elle concerne vos talents...vous disiez l'autre jour que quelque chose ou quelqu'un, sans doute le mutant téléporteur qu'ils utilisent, brouillait vos capacités à percevoir la trame des évènements...de quel côté avez vous le plus de mal à ''voir''? Je crois que c'est par là que nous devrons consacrer le plus d'effort...''

Il baissa la main en continuant...

''Le rapport de monsieur Volkov indique aussi que madame Fouba est entrée en s'identifiant après un scan rétinien...pensez vous que ceux qui sont dans le ''catalogue'' peuvent tous entrer comme ça?''

il sentait bien que son intervention n'était pas forcement la meilleure, mais il s'était juré de mettre un terme à ce trafic de chair humaine...il tenait à respecter cette promesse...quel qu'en soit le prix...

Toujours un peu mal physiquement à cause de sa presque-noyade, Kalalli était arrivé dans la salle de briefing assez lentement. Ils venaient d'en terminer un en début d'après midi et ils en démarraient déjà un nouveau.

Lorsque Cassandre fit afficher la photo d'Assya, l'Inuit fut surpris. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de nouvelles et apprendre qu'elle était venu dans l'après midi était dommage. Il aurait bien aimé discuter avec elle. Sibylle leur apprit par la suite qu'elle semblait différente et Kalalli comprit qu'elle paraissait même être mécanique. Un contrôle mental peut être ? Comme celui de Sahari.

Le rapport de Vadim apprit que leur professeur référente était arrivée à destination après une longue route. Le lien entre le catalogue de mutants et la société ne faisait aucun doute. D'ailleurs, Adam souleva la question intéressante de savoir si chacun des membres du catalogue était capable de rentrer par le scan rétinien.

L'idée fit bien sûr tilt dans la tête du garçon. Il était dans le catalogue. Kalalli fit la moue. Aller se jeter chez ceux qui voulaient le capturer, ça n'était pas du tout rassurant ! Surtout qu'ils voulaient le lobotomiser et l'envoyer se faire violer par un pervers en Inde !

Il préféra donc se taire histoire d'éviter d'émettre l'hypothèse devant tout le monde qu'il pourrait ouvrir l'accès à la société. De toute façon, il ne douterait pas que ses camarades y penseraient pour lui...

Bon... Qui avait dit que ça ne pouvait pas être pire? Concrètement, ça en l'était pas, en effet, Sauf que Sahari était maintenant hors de portée du professeur Volkov et qu'une certaine Assya essayait sans même avoir réellement conscience des gens qui l'entouraient, de les pousser dans une autre voie. De toute manière, avec deux professeurs hors de l'Institut, une opération de sauvetage en Russie était aux yeux de Charis purement et simplement hors de question, du moins par les KozaX et les OryX. D'abord, retrouver leur professeurs respectifs, ensuite on verrait pour ce qui pourrait être envisagé. De toute manière, Mademoiselle Deneos avait déjà pris les devants avec les amis de Keyah. Pour ça au moins, ils pouvaient avoir de la marge de manoeuvre.

Maintenant, il restait encore à voir comment ils pourraient bien sortir Sahari malgré elle d'un immeuble où elle devait y faire Dieu sait quoi. Vu l'entreprise, Charis y sentait comme un air de déjà vu avec la mission des NeXus. Donc... Un catalogue qui fourni des mutants et une entreprise de placements de travaux temporaires... D'abord elle pensa à des concurrents qui auraient pu faire parti d'une cible d'un quelconque attentat. Eliminer la concurrence pour mieux régner! Mais alors pourquoi la professeur référente des OryX avait sa rétine soigneusement reconnaissable dans la base de donnée de leur scan d'entrée? A cette suite de pensée, elle se reporta malgré elle sur Kalalli. Si les mutants catalogués pouvaient entrer, serait-ce aussi le cas de l'Inuit? Ce genre d'expédition allait virer à la torture pour le jeune garçon.

Charis se détourna, pensive. Déjà... Quand est-ce que Skillnet aurait pu obtenir une copie rétinienne de référence de Kalalli? Pour Spine, c'était logique, ils l'avaient emprisonnées et avaient certainement eu le temps de lui faire ce qu'ils voulaient. Un frisson d'horreur la fit frémir sur sa chaise en y songeant, d'ailleurs. Mais Kal? Il aurait fallu qu'ils aient une opportunité de le faire, et pour ce qu'elle en savait, Charis ne voyait pas comment ils s'y seraient pris. La question d'Adam la laissa perplexe.

"Ce n'est pas dit... Il aurait fallu qu'ils aient eu l'opportunité de faire déjà un premier scan rétinien pour l'avoir dans leur base de donnée pour la reconnaissance. Les personnes qui ont été faîtes prisonnières doivent y figurer, mais ceux qui n'ont pas subi leurs manipulations, ce n'est pas certain."

Elle se reporta sur Mademoiselle Deneos.

"Si c'est effectivement le cas, nous avons potentiellement une entrée, mais si on se trompe, on peut très bien déclencher leur systèmes d'alerte. Sur ce point, est-ce qu'il ne serait pas plus sûr de demander l'aide d'une personne qui lui ou elle a été kidnappé?"

Sait-on jamais...

Daniel entra dans la pièce les yeux rougis. Il avait regardé des films sur son laptop, en se gavant, toute 'après-midi. Quand la professeur référante des Nexus les convoqua. Il entra dans la salle Plusieur élèves y étaient installés. Après un rapide signe de main en guise de salut, Daniel s'installa sur un des chaise et écouta l'introduction de Cassandre. La situation avait évolué. Cette fameuse Assya qu'il avait vu plus tôt et avec laquelle la grèque s'était "amusé" une chose était sure leur ennemi les prenaient au sérieux, c'était une bonne et une mauvaise nouvelle. Comme l'avait dit Cassendre ils approchait du but, mais ces ennemis les attendraient sûrement de pied ferme, même si on attirait leur attention vers la Russie, puis en les prenant à leur propre piège, ce ne serrait probablement pas un epartie de plaisir. Les dernier rapports de Vadim faisait cas du fait que Sahari était entrée dans un bâtiment grâce à un scan optique. Les réaction ne se firent pas attendre Tous se demandais comment entrer dans le bâtiment et les pensée se portèrent naturellement vers Kala. Le fait que l'identification de Mme Fouba ait été fait sous sa référence du catalogue des horreur, amenait de l'eau au moulin de cette idée. Adam ne se fit pas prier pour exprimer cette proposition. Charis émettait des réserves. Ce qui taraudais le maori c'était ce qu'ils ferrait ensuite. Il posa donc la question.

Je me demande une chose, si on se débrouille pour entrer. Quel serrons nos objectifs premiers? On doit d'abord penser à sauver Sahari, et le reste ensuite? Ou plutôt chercher à neutraliser le manipulateur pour libérer les mutant qui sont encore sur son emprise? Ah oui! Je voulais savoir, cette Assya elle était dans le catalogue ou pas? Si c'est pas le cas ça veut dire qu'il risque d'y avoir plus de mutant que l'on pouvait penser sous la coupe de notre ennemi.

Keyah avait décidé de jouer la philosophe ces derniers temps. Elle s'inquiétait pour Sahari, mais en attendant de nouvelles informations, elle n'y pouvait strictement rien. Autant dans ce cas se concentrer sur ses propres progrès et ne pas jouer les gamines éplorées. Mais elle était contente que Cassandre la convoque en briefing, ça pouvait vouloir dire qu'il y'avait du nouveau, et qu'une réaction était possible. Sinon, elle les aurait réunis informellement pour dire "Sahari est morte". Ou un truc dans le genre. Et les autres équipes n'y auraient pas coupé.

Elle écouta donc attentivement les nouvelles informations transmises par la Voyante, qui leur indiquait où se déroulerait sans doute leur future mission. Elle fut heureuse d'entendre que ses camarades les aideraient - certes indirectement. Finalement, elle ne se posait pas beaucoup de questions. Leur objectif était limpide. Une d'elles retenait tout de même son attention.

- Et on va entrer en force, ou bien on va ruser ?

Deux possibilités s'offraient à eux. L'approche sans subtilité, et l'approche sans subtilité, sauf au départ, pour entrer dans la place. Keyah s'imaginait parfaitement expliquer à une employée que le produit Kalalli ne l'avait pas du tout satisfaite, qu'il était une arnaque totale et qu'elle exigeait un remboursement immédiat. Même si d'autres personnes seraient plus crédibles qu'elle pour justifier la location d'une mutante spécialiste des plaisirs...

A la limite, s'ils y allaient en groupe, ça pourrait passer pour un emprunt d'étudiants, un cadeau collectif de fin d'année. D'un coup, son imagination s'emballait.

Luther écoutait distraitement les instructions et commentaires de Cassandre, ainsi que les divers rebondissement, tout en faisant de petits ronds avec le bout de son doigt sur la table d'un air pensif. Quand tout ceci allait-il cesser ? Voir qu'il y avait toujours des forces dans le monde qui cherchait, au choix, à asservir ou exterminer les mutants avait un petit quelque chose d'épuisant. Dans ces conditions, il était difficile d'envisager fonder un foyer, acheter un pavillon de banlieue, avoir des enfants. Bon... Avoir des enfants serait difficile de toutes façons. Mais rien ne l'empêchait d'essayer encore, et encore, et encore, et encore.... Et encore ! Chaque soir.

"Chu pas ben sûr que ce soit une bonne idée Alexander... De ce que je me souviens, ils avaient déjà des télépathes dans la place, et ce serait poche que tu te retrouves avec du jello entre les oreilles.

Après, d'un autre côté, si on y va à une vingtaine, avec tous nos pouvoirs, on peut investir la place et faire du dégât en choc frontal. C'est pas dit qu'ils aient de la résistance puissante, surtout s'ils essaient de se faire discrets sur leurs actions.

Ce serait-tu possible d'essayer d'influencer les Africains du Sud, pour qu'ils aillent mettre un peu la marde dans leurs affaires, histoire qu'on vienne se poser là-dessus ?"

James était arrivé légèrement en retard au briefing, il était à peine rentré de cours, et il avait également une longue soirée de travail en perspective, mais il était aussi décidé à s'engager auprès de l'Institut, de ses camarades, et de ses enseignants afin de contribuer au changement de mentalité vis à vis des mutants. Mais en écoutant le compte rendu de Cassandre, James prenait conscience que sa vision était naïve : ce qui était en jeu n'était pas une simple opposition pro/anti-mutant, mais bien un conflit pour le contrôle d'un nouveau type de ressource. Les mutants deviendraient il les esclaves des temps modernes?

Apparement, l'enjeu du moment était le sauvetage d'une professeur, Sahari Fouba, qui avait été enlevée/manipulée/lobotomisée un peu avant son arrivée à l'Institut. Cassandre avait apprement déjà un plan d'action, et ses camarades commençaient déjà à envisager différentes hypothèses. Ayant lui-même assisité à la petite joute verbale qui avait eu lieu entre Cassandre et Assya, James se sentait très mal à l'aise à l'idée qu'on puisse manipuler les gens comme des poupées, comme des outils.

Pour autant, les risques encourrus par les "victimes" de Voyages-Enfance en Russie le préoccupaient également, aussi se permit il d'intervenir en ce sens :

"Pardonnez moi, Madame Deneos, mais n'avons nous pas une responsabilité auprès des enfants du Programme? Apparement, nous avons des amis qui pourraient s'en charger, mais ce programme est un piège. Nous avons l'avantage de le savoir, et peut-être que ce serait une opportunité pour prendre cette mystérieuse organisation à son propre jeu? Robin souligne que nous sommes nombreux, peut-être une équipe pourrait-elle être envoyée en Russie? De plus, il me semble que le manipulateur d'Assya voulait pousser nous autres élèves à y aller, si nos mouvements sont surveillés, il pourrait être suspect de ne pas y aller."

En vérité, la validité de sa proposition dépendait de la valeur et de la nature des alliées de Cassandre. Si ceux-ci étaient à même de donner le change, l'idée de diviser leur effectif n'était pas bonne, mais comme il ignorait tout de ces alliés, cela ne coûtait rien de donner son point de vue.

A nouveau assise en salle de briefing, Georgia tentait de démêler une fois de plus le sac de nœuds devant lequel elle se trouvait mentalement.

Ça chauffait encore et encore dans sa tête... Cette Assya qui n'était pas vraiment elle-même, les enfants qui avaient disparu, Sahari, une autre agence d'intérim...

C'était énorme. Oui, énorme. Et en plus comme à chaque fois qu'ils se retrouvaient confrontés à des gens qui n'avaient plus leurs esprits, ils allaient devoir jouer serré... Tant que le marionnettiste de la bande de Skillnet ne serait pas entre leurs pattes, le combat se résumerait en affrontements d'innocents. Et déjà, trop de sang avait coulé.

La blonde se recoiffa, se redressa sur son siège pour être plus digne qu'à son habitude et se lança :

"La référence que portait Sahari, c'était celle du catalogue. D'ailleurs, j'ai l'impression que tous les pouvoirs de guérison contenus dans le classeur sont destinés à M. Prosper et portent une extension XX... D'ailleurs, s'il y a une signification derrière les symboles employés, je suis pas sure qu'être XX soit très positif..."

Elle avala sa salive et poursuivit :

"La diversion me plait bien... Même si j'ai l'impression que c'est d'autres que nous qui vont devoir rattraper les pots cassés de la libération ratée des gosses... c'est mieux ainsi"

Petit regard neutre en direction de Cassandre. La blonde reprit doucement :

"Skillnet bidule, on connait le nom du type qui le dirige ? Normalement, elle doit être immatriculée quelque part avec l'indication du nom du dirigeant. Et le nom de Prosper, il apparaît quelque part ?"

C'étaient des détails qui pouvaient avoir leur importance aux yeux de Georgia. Bien que le plus urgent demeurait tout de même...

"Sahari. Si les méthodes de cette agence sont les mêmes que celle qu'on a visité en Grèce, je crains le pire... Et même si le procédé me semble ignoble... Kalalli est enregistré dans cette base de données. Il pourra permettre à un groupe de passer la première porte. Et j'imagine qu'il y a une chance, s'ils centralisent tout..."

Elle baissa les yeux. Ce n'était qu'une supposition mais... Cela pouvait être là aussi utile.

"Viconia et moi avons passés un entretien en Grèce auprès d'une agence qui doit dépendre de Skillnet. Il y avait de drôles de boitiers... C'est peut être ça qui permet d'enregistrer les données ? Auquel cas, je serai dans le prochain catalogue peut être... Et j'ai de bonnes chances d'être dans la base de données"

Enfin le le moment était venu de connaitre le fin mot de l’histoire. Du moins, un peu plus… Le depart de cassandre lors de l’entrevue de l’espece de robot qu’ était la jeune asiatique avait laissé Jason très perplexe, pour le moins. Ses explications après aussi. C’est donc en rongeant son frein qu’il avait passé les heures suivantes, attendant le feu vert au briefing. S’installant dans la piece, il vit qu’il était loin d’être le seul à avoir des fourmis dans les jambes, puisque beaucoup de monde était déjà la. Il fit un signe de tête un peu gêné, et commença à écouter les explications de Dame Cassandre, tout en agitant frénétiquement la jambe, en saccade, tappant du pied par terre, sans même sans rendre compte.
Finalement il prit la parole à son tour. « dites, je sais bien que c’est avant tout une histoire d’envie, mais on a un métamorphe chez nous non ? il pourrait pas … je sais pas… nous octroyer l’accès à cette entrée, justement, en prenant l’apparence de quelqu’un ? Quelqu’un qui serait déjà kidnapé ? Ou peut être, on peut toujours rêver, disposons nous des technologies suffisantes ici pour se faire faire des rétines copiées sur nos bases de données.. je sais pas.. C’est peut être stupide… » Gros soupir. Oui, ça devait surement être stupide. On était pas dans un film d’espionnage, et on s’en tirerait pas avec un brushing impeccable après une explosion stylée pour l’entrée dans les lieux.. Et puis Luther avait l’air de penser à la même chose.

« marre de tenter de berner, de circonvenir, de louvoyer.. Profitons de l’aide qu’on peut avoir, et venons en force. Une force de frappe, rapide, efficace, sans tergiversations. Après tout, l’effet de surprise peut jouer en notre faveur ? » Son regard sombre en disait long sur ses envies diplomatiques…

Viconia avait prit sa place autour de la table de briefing un rien fébrile.
Elle faisait face à Cassandre, le regard plutôt sombre, mais non plus erratique. Ses yeux se posaient à présent, à la différence des derniers jours, sur les différentes personnes prenant la parole. Ils se plissaient de compréhension et de réflexion.
Elle avait, toute la journée, travaillé sa rééducation phonique. Parlant tantôt en finnois, tantôt en anglais. Puis elle était allée embrasser sa nouvelle ceinture de sculpture, laissée de côté trop longtemps.
Elle avait reprit contact avec son professeur référent, évoquant une incapacité transitoire et un passage à l'hôpital.
La jubilation de créer à nouveau la faisait vibrer. Son expérience lui avait donné un tout autre regard sur les choses. Une nouvelle appréciation des choses qui étaient, pour ce qu'elles étaient et pas autre chose, lui était apparue.
Elle débordait d'idées, d'envies et de bonne humeur.

Enfin, cela après cette furieuse envie de vengeance. Sentiment qui la mettait mal à l'aise.
Tantôt elle voulait détruire son violeur, tantôt elle lui était reconnaissante de cette période initiatique et transitoire de la cécité-mutité. Elle était terriblement ambivalente, et n'arrivait à se positionner que de part les « à côtés » d'esclavage, vente et manipulation mutante. Et encore, elle différentiait les choses.
Elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce qui lui avait été imposé l'avait été pour une bonne raison. Elle n'avait pas eut l'occasion d'en parler.
Elle gardait jalousement ses pensées et ressentis ; tant qu'ils n'avaient pas été analysés, elle préférait ne pas les laisser accessibles à n'importe qui. Elle préférait garder des choses pour elle.

Quoiqu'il en soit, pour revenir au briefing, tout était allé très vite, et sa phonie ne lui permettait pas encore de suivre le rythme. Cependant, son esprit, lui, n'était pas plus ralentit que durant sa réclusion forcée.
Elle était curieuse de savoir ce que Cassandre allait répliquer aux différents partis clairement affichés autour de la tablée.

Comme toujours, les idées et interrogations fusaient. La psychologue prit quelques instants pour réfléchir, puis entreprit de répondre.

"L'angle mort concerne principalement les personnes enlevées. Si c'est bien le téléporteur qu'ont rencontré les OryX qui procède aux rapts, il coupe un certain nombre de connexions spatio-temporelles qui me seraient bien utiles..." expliqua la non-voyante à Adam. En se rendait à Johannesbourg la première fois, les élèves avaient finalement procédé au compte-gouttes, n'ayant pas connaissance du réseau visiblement très bien organisé de Skillnet. S'ils pouvaient décapiter la source de tous ces enlèvements, alors ils auraient une chance de libérer tous les mutants de l'emprise de cette société.

Les élèves envisagèrent la possibilité de s'infiltrer à l'aide d'un mutant catalogué. En l'occurrence, sûrement Kalalli ?

"Difficile à dire. Vu la nature de l'équipement des mercenaires de Tunis, j'imagine que seuls les mutants ayant subi des interventions dans leur complexe peuvent être scannés par la suite."

Elle se tourna vers Kalalli, dont le mutisme n'était pas passé inaperçu. La situation ne devait pas être facile à gérer pour l'adolescent.

"Ne t'inquiète pas Kalalli, ce n'est pas ton cas." lui assura-t-elle avec un petit sourire gêné, même si l'angoisse d'être tout de même "wanted" était toujours présente.

"C'est une bonne idée Charis, malheureusement je crois que seuls les amis de Keyah auraient pu nous aider, et ils sont dans le même cas que Kalalli : ils n'ont pas subi les interventions."

La psychologue tourna la tête vers la Malienne, comme pour demander sa confirmation sur les événements antérieurs à son arrivée à l'Institut.

"Nous ne pouvons plus réellement nous permettre d'y aller sur la pointe des pieds. Mlle Fouba a pénétré dans l'immeuble, d'ici à ce que nous soyons sur place, il pourra lui être arrivé n'importe quoi... De plus, si notre adversaire a l'audace d'envoyer des éclaireurs contrôlés tels que la jeune Assya à l'Institut, il faut mettre un terme rapide et efficace à tout ça. L'Institut ne sera pas un nouveau vivier pour lui. Comme le souligne Luther, à nous tous, nous devrions pouvoir démettre la tête pensante. Par contre, je doute que les autorités nous viennent en aide. Ils tiennent déjà les mutants pour responsables des incidents dans le monorail, et on ne peut pas dire qu'ils voient notre existence d'un bon oeil..."

Cassandre fit une pause. Ils étaient certes nombreux, mais ils ne devaient pas sous-estimer leur adversaire, qui semblait avoir pas mal de cartes dans sa manche.

"Assya ne figure pas dans le catalogue, mais toutes les informations ne me semblent pas à jour. Daniel et Robin soulignent un point important : nous risquons de rencontrer d'autres personnes contrôlées, comme dans l'agence d'intérim qu'ont visitée les NeXus. La prudence et le doigté restent donc de mise même si nous sommes nombreux."

Elle pesa quelques secondes les propos de James.

"Lors de sa visite, j'ai limité l'accès que pourrait avoir Assya aux informations sur l'Institut. Notre adversaire ignore toutes nos ressources. Je pense que l'intervention des Génoshéens suffira à donner le change. Ils ont une cloneuse qui devrait pouvoir s'occuper quasiment à elle seule de l'école russe où sont retenus ces enfants. Le gouvernement russe tente à tout prix de sécuriser les atouts mutants à sa portée... J'imagine que cette fausse piste n'est pas liée à notre affaire. Assya avait simplement un lien avec le programme Enfance-Voyage, et elle est contrôlée par quelqu'un. Il a dû puiser cette information et le lien avec les KozaX dans sa mémoire."

La Grecque posa un instant sa main sur l'un des dossiers posés sur la table pour se rafraîchir la mémoire, puis répondit à la question de Georgia :

"La société Skillnet a été déposée par un certain M. Van Pelt en 2085, mais cette personne a été victime d'un infarctus il y a quelques années. Il avait apparemment un âge avancé. Sa société a poursuivi ses activités plutôt prospères. En réalité, plus son chiffre d'affaire augmentait, moins on en entendait parler. Je n'ai trouvé aucun communiqué de presse, aucun partenariat, aucune sortie publique... Rien. Et aucun M. Prosper non plus." expliqua la psychologue, contenant tout de même sa frustration. Les révélations que fit Dominico attirèrent néanmoins l'attention du professeur.

"Dominico, tu as discuté avec ce Prosper ? Qu'est-ce que tu peux nous dire sur les circonstances et ce que tu as appris sur lui ?" demanda-t-elle au jeune homme. Ils tenaient peut-être là une occasion d'en apprendre plus sur ce mystérieux esclavagiste.

"Jusqu'ici, nous n'avons toujours pas appris comment les mutants étaient repérés. Seulement que des mercenaires humains et mutants, dont un ou plusieurs téléporteurs s'occupaient des enlèvements, puis du puçage des victimes dans leur complexe tunisien. Skillnet semble noyauter certaines agences d'intérim afin de mettre ses "produits" en service, comme celle d'Athènes. Le fait que tu aies été leurré sur Internet est pour le moins préoccupant... Pour l'instant, nous pouvions plus ou moins circonscrire les enlèvements à la plaque Afrique et méditerranée. Mais là... il a le monde mutant sur un plateau..."

La non-voyante s'interrompit, soucieuse.

Viconia plissa les yeux et posa ses deux mains croisées devant elle sur la table du briefing. Commençant à réfléchir par elle-même sérieusement et s'interroger sur les derniers sujets du briefing.
Il était plus que logique que les rétines de la porte d'entrée soient tout simplement celles qui se trouvaient déjà dans la base de donnée. Ce à quoi ils faisaient face, quoi que ce soit, ne donnait pas particulièrement l'impression d'être du genre « tu seras bien-ve-nu chez nous.... ».

Il était également peu probable que Georgia ou elle soient scannables, elles n'avaient pas finalisé leur « processus d'inscription. » En définitive, ils ne savaient pas qui était dans les tuyaux, et ils allaient certainement découvrir des éléments peu plaisants. Cependant, ils savaient, en comptant ceux autour de la table, qui ne l'était pas. Ils allaient devoir rester groupés et s'accrocher à leurs certitudes.

« -Il va falloir se faire confiance. »
Le son de sa propre voix autour de la table lui fit une étrange impression, mais elle passa outre.
« -Nous savons qui n'EST pas décérébré. Nous devons ne faire confiance qu'à nous-même. Établir un code, un moyen de communiquer ou un tic, qui nous permettrait d'assurer à ceux que nous croisons que notre cerveau est toujours intègre. Rester groupés. »

Quid de la porte d'entrée. Discrétion, en défonçant, ou infiltration, via un moyen inconnu ?
« -Pour lors, notre seul moyen d'entrer en infiltration est de choper un décérébré... Ou son oeil. »
Le « désactivant » ou non, mais il allait falloir se procurer sa rétine. Les tatouages rétiniens, ou les lentilles de contact à reflet rétinien existaient-ils ? Elle n'était pas très au fait de la mode.

"-Nos métamorphes prennent-ils en compte les caractéristiques aussi personnelles que les iris et les rétines ?"
Par ailleurs, s'ils ont recruté les informations dans le cerveau d'Assya... Ils doivent tout savoir sur les élèves de l'Institut et l'état de nos connaissances grâce à Sahari... Nous agissons à découvert; qui nous dit qu'Assya n'était pas simplement envoyée en provocation ?"

Elle se focalisa ensuite sur le dernier élément : Prosper.... Honnêtement, était-il possible qu'un tel homme existe réellement et qu'il ne soit pas un regroupement de personnes ou une entreprise agissant sous ce nom de code...

La blonde se mordilla la lèvre : plus le briefing avançait, moins elle croyait à la possibilité d'une infiltration digne de ce nom. De même, la dernière fois qu'elle avait agi sous couverture, Viconia avait été psychiquement mutilée et elles étaient rentrées presque bredouilles...

Une réalité implacable se faisait jour dans son esprit : il allait falloir y aller à la hussarde. Un passage en force. Avec tout ce que cela comprenait comme risques pour leur intégrité et leur sécurité. Mais en même temps l'une des leurs étaient en danger... Et jamais personne n'avait dit qu'une mission à l'Institut se devait de ressembler à un repas de gala !

Domenico, un nouveau qui n'avait jusqu'à présent pas attiré son attention, mentionna une rencontre virtuelle avec le mystérieux M. Prosper. Youpla boum ! C'était peut être là, LEUR SEULE chance d'en savoir plus...

Car le reste était juste déprimant... Les marmousets devraient se dépatouiller sans eux, Sahari avait été brainwashée visiblement et Skillnet semblait étendre son empire petit à petit.

Sans parler du fait que cette société semblait prospérer dans la confidentialité la plus absolue...

Georgia avala sa salive et demanda à Domenico :

"Ce Prosper, tu peux nous donner tous les détails ? Il y a peut être un truc qui te semblerait anodin mais qui pourrait nous être utile. Le site sur lequel t'as pu papoter avec lui est encore accessible ?"

Pour le reste, elle était encore dubitative... Les paroles de Viconia étaient pleines de bon sens mais supposaient - à son avis - la réunion de trop d'éléments hors de leur portée. Comme un décérébré. Ou un métamorphe capable de copier la rétine de ce décérébré. Dur, dur...

"L'immeuble en question a pignon sur rue, OK ? On peut y entrer librement qu'après un scan rétinien, certes... Mais j'imagine qu'ils ont du également prévoir le cas où des officiels - flics, agents de la municipalité ou autres - souhaiterait entrer. En principe la discrétion va souvent de pair avec une profonde capacité à gérer ce genre d'imprévus. Ne pourrions-nous pas travailler sur une couverture en ce sens, pour faire entrer un premier groupe ?"

Elle cogita. Elle cogita. Flic, non. Services de la ville ? Contrôle des canalisations ? Un truc du genre leur permettrait peut être de gagner quelques minutes de répit, le temps d'investir la place...

Avant la bataille finale !

La discussion était en train de se recentrer après être partie dans des directions très diverses, ce qui n'était sans doute pas un mal. De ce qu'en comprenait James, l'objet de la discussion était actuellement de savoir comment infiltrer la sinistre organisation Skillnet.

Comme toujours, deux approches envisagées, la subtilité et la force. D'ordinaire, James était plutôt partisan de la subtilité, mais différents éléments l'incitaient actuellement à défendre une approche plus...vigoureuse. Aussi profita t'il d'une pause après la prise de parole de Georgia pour exposer son point de vue :
"Il me semble..."
Faisant une petite pause pour finir de mettre en ordre ses idées, il poursuivit :
"Il me semble que la meilleure option, c'est d'agir vite. Je m'explique : visiblement, il y a beaucoup d'éléments que nous ne possédons pas. Mais ne ne devons pas oublier notre objectif premier : sauver Mademoiselle Fouba. Plus nous passons de temps à planifier, à rassembler des informations, et plus le risque augmente qu'elle soit déplacé ailleurs. De plus, nous avons l'occasion de frapper par surprise, avec une diversion en Russie. Enfin, la détection rétinienne ne semble pas être la seule mesure de protection, le professeur Vadim en mentionne d'autres dans son message."
Au fur et à mesure qu'il parlait, le jeune britannique prenait de l'assurance :
"Une infiltration doit être soigneusement préparée. Je ne suis pas sur que nous en ayons le temps. Pour moi, il faut aller directement sur place, et là seulement, voir si on investit directement la place, ou si on prend un jour ou deux de repérage. De toute façon, nos adversaires savent que nous voulons agir contre eux, nous avons la chance de les duper, de leur faire croire que nous sommes ailleurs, même si c'est pour une période très courte. Je pense qu'au stade où nous en sommes, il y a trop d'inconnues pour véritablement établir un plan. Notre recours serait donc l'improvisation au fur et à mesure."

L'absence de plan comme plan. Peut-être pas fameux, mais la situation s'y prêtait, ou même l'exigeait, pour le jeune homme. Il était temps d'agir.

Jason oscillait entre espoir et frustration. Son regard suivait fébrilement les différentes interventions, tordant le nez quand cela ne lui plaisait pas, approuvant du chef dans le cas contraire. Le fait est, comme le soulignait miss Deneos, qu’ils ne disposaient pas d’une information cruciale : comment repéraient-ils leurs proies à enlever… « ça me chiffonne aussi tout ça… Par exemple, quand miss Fouba à été enlevée, le téléporteur à bien dit « c’est bon, je l’ai repérée, on peut y aller » ou un truc du genre. Ça veut dire, dans ce cas précis, qu’ils savaient que miss fouba venait ici. Donc soit ils attirent les gens par des leurres, soit ils ont un informateur ou un cyberpathe pouvant accéder à beaucoup de bases de données..soit… et j’espère que non, ils ont quelqu’un doté du même don que vous, miss Deneos… » ça faisait froid dans le dos, tout ça…

« Mais ça change rien au problème de notre arrivée… Je suis d’accord avec l’approche disons… non diplomatique, pour une fois. De toutes façons, on arrivera pas à s’infiltrer, il nous manque trop de données. Effectivement, si ils ont accès à la mémoire de miss Fouba, ils nous connaissent nous et notre modus operandi. Alors avec miss fouba, d’habitude on s’infiltre, on enquête, on se fait discret. Changeons. Radicalement. Un choc frontal, massif, brutal… Ils ne devraient pas s’attendre à ça, même si je concède que ça manque de subtilité. ». C’est vrai quoi, merde… Marre de finasser, de louvoyer, de contourner… Jason était juste épuisé de trouver tout le temps une alternative à un conflit direct. Il voulait en découdre, il aurait mal, sans doute, peut être même qu’il y resterait, mais son sang bouillait littéralement à force de subir tout le temps ces parasites, ces empêcheurs d’aimer en rond. Plus de compromis… Plus d’excuses…

Adam se contentait d'acquiescer silencieusement aux différentes interventions...

*oui, nous devons intervenir vite et fort, démonter leur repère pierre par pierre...*

mais une ride soucieuse creusait son front...il se posait une question, se demandant si le but de toute cette affaire n'était pas justement de jeter l'opprobre sur le monde mutant...ils se plaçaient en justicier dans cette affaire et faisaient peut être l'erreur de se placer au dessus des lois...

"ne faudrait-il pas obtenir l'aval du gouvernement pour mener une action directe?"

la situation ressemblait tant à un piège tendu pour les faire craquer...leur présence dans le catalogue, madame Fouba, l'impossibilité de madame Deneos de voir ce qui se tramait dans l'ombre, c'était comme un immense échiquier, et il se sentait dans cette violence non dite la place d'un pion...

Pour toute réponse à la question d passagère d'Alexander, Charis hocha la tête sur la négative. Pas d'agent double, juste une personne faite prisonnière qui leur ouvre la porte et s'en va. La dernière chose qu'elle voulait, c'était bien des dommages collatéraux. Bon, il y en aurait, oui, mais s'il était possible de limiter les dégâts, autant le faire. Il y avait cet homme qu'ils avaient libéré, celui qui parlait en français. Ou quelqu'un d'autre qu'ils avaient trouvés dans les geôles. Bref, une personne sauvée, qui elle se trouvait dans la base de donnée mais n'entrait pas dans la catégorie "pantin à vendre" du catalogue. Cependant la vraie question qui se posait était celle de Keyah. Fallait-il se la jouer fine ou leur rentrer franchement dans le lard? Là-dessus, les avis variaient considérablement.

Robin évoqua des mutants innocents qui s'y trouveraient. Heu... Bonne question. Y en aurait-il? Peut-être pas beaucoup. C'était probablement un siège administratif, le genre d'endroit où bossaient des grattes-papiers et pas besoin d'avoir un pouvoir pour faire ça. En revanche, ils devaient avoir un minimum de protection plus efficace que des systèmes d'alarmes. Armements? Très certainement. Et qui sait, peut-être même une de ces vacheries qu'ils avaient croisé au centre commercial. Mais aussi très certainement des mutants bien dociles et offensifs. Le téléporteur? Peut-être. Et l'idée de se faire éjecter dans une cage quelque part était assez embarrassante pour un quelconque combat à venir. Quant aux propos de James, Charis préférait écarter en pensée le soutient à ces enfants soi-disant kidnappés. De toute manière, elle savait déjà que si eux allaient s'occuper de Skillnet, le professeur Deneos n'allait pas oublier de faire vérifier ce problème par d'autres moyens.
Georgia rappela surtout qu'ils étaient finalement passablement largués sur pas mal de points. Les informations étaient vagues, incomplètes, et soulevaient plus de question qu'elles n'apportaient de réponses.

Jason, lui était plus expéditif sur la question, et Charis le comprenait parfaitement. Marre de se la jouer subtiles alors que leurs adversaires, eux, ne l'étaient franchement pas avec les mutants. Elle aussi n'avait qu'une seule envie, leur en mettre plein la figure. Mais foncer tous dans le tas n'apporterait au final probablement aucune solution concrètes pour faire cesser définitivement ce type d'activité. Domenico, lui, semblait avoir plus d'information, et Charis écouta très attentivement ce qu'il avait à dire, jusqu'à l'intervention du professeur.

"Une fois à l'intérieur, un groupe pourrait peut-être se concentrer sur la recherche, ne fouinant dans des ordinateur, ou en trouvant une salle des archives, ou quelques chose du genre. Il doit nécessairement y avoir quelques réponses, mais dans ce cas, la finesse n'est plus question. Il va falloir que d'autres foncent dans le tas pour récupérer Madame Fouba. Mais au final, il va de toute manière y avoir des dégâts et des blessés.Vu leur système de sécurité..."*...On va s'en prendre plein la figure.*

Mais ça, mieux valait éviter de le dire à haute voix. Surtout que Charis doutait sérieusement qu'ils puisse obtenir de l'aide d'un quelconque gouvernement. Aider des mutants... Allons donc. Génosha avait de nouveau soulevé la paranoïa de l'opinion publique. Quel humain enverrait ses semblables risquer leur peau u milieu de mutants avec des pouvoirs? Elle allait même jusqu'à penser qu'avertir les autorités allait leur mettre des bâtons dans les roues.

"Avec ce qu'on a comme information, y'a peu de chance qu'on soit appuyés pour ce genre de mission. En plus, je serais très surprise qu'une personne influente, que ce soit au gouvernement local ou dans les forces de police cautionne et soutienne une attaque orchestrée par des mutants."

De toute manière, à ses yeux, l'idéal pour Charis serait d'avoir plusieurs équipes pour envahir le plus d'espace possible en un minimum de temps. Déjà ça diviserait les forces ennemies, et ça leur permettrait de gagner du temps pour retrouver la trace de Madame Fouba et en prime de récupérer si possible des informations complémentaires. Elle se tourna un instant vers Viconia, presque interrogative. La finnoise avait déjà enduré ce qu'ils pouvaient leur faire subir dans ce genre d'endroit. Mais le bon point, c'était qu'ils savaient maintenant qu'ils avaient à l'Institut une télépathe capable d'y remédier. Une horreur en moins.

L'heure des décisions approchait. L'heure des décisions qui influenceraient le succès ou l'échec de leur entreprise, ainsi que le destin de toutes les victimes impliquées. Les trois équipes avaient une responsabilité immense sur les épaules, la moindre erreur pourrait avoir de lourdes conséquences. Cassandre pondéra pensivement les nouvelles remarques des élèves, puis reprit la parole.

"Il doit être possible pour les métamorphes avancés de copier ce genre de caractères, mais même si Kanata en était capable, il est affecté à une autre mission." répondit la non-voyante à Viconia. La seconde théorie de l'illusionniste se tenait, bien qu'un détail semblait aller dans le sens contraire.

"C'est vrai qu'Assya peut avoir été envoyée pour nous provoquer, mais vu le souci de discrétion extrême de cette société et ses instances dirigeantes, ce serait assez illogique de leur part de s'exposer de la sorte. Je le vois plutôt comme une tentative désespérée de nous faire changer de cap. Néanmoins, il est clair que la prudence reste de mise." ajouta Cassandre, en insistant particulièrement sur la dernière phrase.

Alexander suggéra alors à nouveau d'avoir recours à un concours extérieur, secondé par Adam.

"La situation des mutants en Afrique du Sud est très tendue. Il serait bien trop dangereux de frayer avec des officiels, et encore plus de tenter de les manipuler. Nous avons une mission mais nous devons veiller à ne pas aggraver la situation des mutants dans ce pays. Il serait plus prudent de ne compter que sur nous-mêmes."

Elle hocha ensuite doucement la tête aux propos de James.

"M. Volkov va effectuer des repérages pour nous en attendant notre arrivée." confirma-t-elle au jeune homme. Le pauvre Vadim n'aurait que cela à faire en les attendant, pour ronger son frein. Quand à l'improvisation... elle était passée maîtresse dans cet art.

"Etant donné les nombreuses victimes, on ne peut pas exclure que certains mutants aient été contraints d'en localiser d'autres, effectivement." poursuivit-elle à l'attention de Jason cette fois, la mine grave.

Elle fit une pause. Plusieurs élèves avaient proposé de travailler en plusieurs groupes distincts. Ils étaient plus nombreux qu'à l'accoutumée, et leur nombre faisait leur force.

"Diviser le groupe en deux me semble être un bon compromis, avec comme vous le proposez, une entrée par le toit et une autre par l'entrée principale. Nous serons mieux à même de répartir les groupes aux prochains rapports de M. Volkov." conclut-elle alors.

Toutes les réponses à leurs questions les attendaient désormais à Johannesbourg, là où tout avait commencé. La boucle serait bientôt bouclée.