Chasse aux sorcières

Une fois de plus, Amarenna revenait vers ce bureau. Une fois de plus, elle allait rendre service au gouvernement. Mais après tout, c'était leur rôle à eux, élèves de l'Institut? Pantins modèles qui, pour se faire accepter de la population rendait service aux autorités supérieures. Toutefois, malgré ces pensées acerbes, Amarenna participait à ces missions avec plaisir. C'était, pour elle, une façon de montrer au monde que non, que les mutants n'étaient pas les êtres horribles pour lesquels ont tentait de les faire passer. Que les humains, comme les mutants pouvaient vivre ensemble et s'entraider à partir du moment où ils n'étaient pas trop cons et où ils restaient ouverts d'esprit. Pas comme ceux qui avaient pris le contrôle à Genosha, par exemple. A ce souvenir, le visage de la jeune femme se ferma. Oui, elle avait changé. Énormément changé depuis le retour de l'île.

Ce jour là, elle portait un pantalon taille basse et un haut court et décolleté qui, dans le dos, dévoilait le tatouage qu'elle s'était fait faire quelques temps plus tôt. Même celui de son bras était parfaitement visible. Ses talons claquaient, scandant une démarche décidée alors qu'elle approchait du bureau de la représentante du Pentagone. Ce qui l'amenait là aujourd'hui? Une obscure histoire de malveillance. Soient des mutants, soient des forces surnaturelles. Cette dernière idée l'intriguait autant qu'elle l'amusait et c'était pour ça qu'elle était là aujourd'hui.

La Lex frappa deux petits coups à la porte et attendit l'invitation avant d'entrer dans le bureau pour constater qu'une fois encore, elle était la première sur place.

"Madame Shenzie..." dit-elle poliment en inclinant la tête.

Amarenna écoutait avec attention les dires de Roberta, ce qui ne l'empêcha nullement de prendre un biscuit quand celle-ci en proposa un - en la remerciant, même si elle n'aurait pas dit non à un café. Quoiqu'il en soit, Amy était attentive. Le premier à poser des questions fut Grégoire, avant que le silence ne s'installe un instant. Roberta le rompit pour répondre. Résoudre une affaire de meurtre. Cela ressemblait, d'une certaine façon, à retrouver la jeune femmes kidnappée de sa première mission, ou à la récupération de la bombe dans sa deuxième. C'était un autre genre, mais tout aussi suicidaire. Oui, il allait sans dire que la discrétion était un point non négociable de cette intervention. La jeune femme regarda ses quatre compagnons. Seraient-ils suffisamment discrets? Oui. Elle n'en doutait pas le moins du monde. Enfin... Elle l'espérait, plutôt, pour leur propre survie. Le détail qui la chiffonnait le plus étant sans conteste l'idée de la raison officielle de leur envoi là bas. Mais elle ferait avec. Après tout, elle avait fait bien pire.

"De quels moyens disposerons-nous une fois sur place?" demanda-t-elle alors sans détours.

Les moyens étaient un des points essentiels de la mission. Elle se doutait bien qu'ils n'auraient pas d'armes, même s'ils étaient tous majeurs et vaccinés, mais ils étaient supposés représenter des jeunes gens de bonne famille. Mais niveau identité d'emprunt, moyens de communication, de défense également, des contacts.