Kyoto: un début et une fin

"Je te concède ça, ça me semble pas débile" lâcha mollement le tatoueur. "Et puis, bon, Ogawa faisait bien ce qu'il voulait... Perso, moins je connaissais ses affaires, mieux je me portais"

Il se servit un verre de saké et se détendit quelque peu.

"Ogawa était un naze... Il était un sous-fifre de l'antenne japonaise de Nemo, voilà tout. Je crois qu'il devait servir de porte-flingue pour eux, ou un truc du genre. Enfin bref, il est venu me voir une fois pour que je lui fasse ses deux tatouages rituels. Une espèce de cercle enflammé sur l'épaule représentant son accréditation à manipuler un truc appelé le Shoggoth. M'en demande pas plus, j'en sais rien... Le scorpion sur le pied, à en croire Ogawa, c'était parce qu'il aurait participé pour le compte de Nemo à un truc appelé projet Behemoth. Enfin..."

Le tatoueur vida son verre puis poursuivit :

"Ce qui m'a étonnée c'est quand cette petite gamine a voulu avoir les mêmes tatouages qu'Ogawa. Le pire, c'est qu'elle me faisait penser énormément à cette vieille fripouille d'Ogawa, dans son phrasé et son comportement. Certainement pour cela que j'ai accepté de lui graver ces cochonneries..."

Mais avant qu'il ne puisse finir sa phrase, Rei débarqua dans le bureau. Son regard semblait avoir changé. D'une voix étonnamment dure, elle lança :

"Chien infidèle ! Pourquoi révèles tu les secrets de Nemo à un non initié ?"

Elle semblait très sérieuse. Surpris le tatoueur cracha le saké qu'il venait de mettre en bouche sur Jin et lança sa main en direction du pistolet.

Jin fut doublement surpris. La 1ère pour l'arrivée impromptu de Rei et sa façon étrange de s'exprimer, la 2ème pour le saké qu'il reçu en pleine tête.
Ayant eu un réflexe de recule lorsque l'homme lui avait craché à la tête, il ne pouvait pas faire grand chose de plus qu'amplifier son mouvement et donner un grand coup de pied dans la table, en espérant qu'au mieux elle se renverserait, au pire sa ferait sauter l'arme. Son coup de pied le ramenant vers l'avant, il pourrait peut-être tenter quelque chose... Si l'homme n'avait pas mit la main sur l'arme avant...

Le coup de pied de Jin fit bondir l'arme. Non seulement le tatoueur ne put l'attraper mais elle tomba également au sol. L'homme se jeta par terre pour tout de même tenter de la récupérer...

... mais une fois qu'il l'eut en main, il dut s'interrompre. Les armes de Kon et de Sabu étaient maintenant pointées sur lui. Résigné, le tatoueur lâcha son pistolet et leva les mains en l'air.


L'interrogatoire du tatoueur par les deux inspecteurs ne permit pas d'apprendre quoi que ce soit d'autres. Son arme fut confisquée et il se retrouva convoqué au tribunal à date ultérieure pour détention illégal d'un pistolet.

Pendant que Kon rédigeait la convocation, Sabu alla faire un petit tour du côté du fichier client, à la recherche de quelque chose...

Finalement au bout de quelques minutes, l'inspecteur revint, satisfait de lui-même.

"J'ai trouvé l'adresse d'Ogawa à Tokyo. Peut-être que nous pourrons en apprendre plus ?"


Le voyage jusqu'à la capitale se déroula sans que Rei ne soit sujette à nouveau d'une crise. La jeune femme paraissait nerveuse depuis qu'on lui avait annoncé qu'on allait se rendre à l'ancien domicile de Monsieur Ogawa. Mais au moins, elle ne changea pas psychologiquement du tout au tout.

Le véhicule se gara dans la rue devant une riche bâtisse. Avant que Jin ne descende, Sabu lui précisa :

"Après vérification, il s'avère que la fille d'Ogawa est une camarade de classe de notre Rei Ozu... Il doit y avoir un lien. Fais bien attention..."

Les inspecteurs restèrent dans la voiture, tandis que Jin et Rei toquaient à la porte.


Un jeune kendoka leur ouvrit la porte. Il observa un instant Jin et Rei avant de conclure :

"Je sors déjà avec quelqu'un. Et les garçons... ne m'ont jamais attiré. Désolé"

Jin soupira quand il vit l'entrée des deux inspecteurs. Il profita d'un moment sans la jeune fille pour prévenir L'inspecteur Sabu que Rei avait eu une nouvelle crise ainsi que ces paroles.
Il lui dit aussi ce qu'il avait apprit: "Entre ce que dit le tatoueur et les paroles qu'elle a eu, on dirait qu'elle se prend pour Ogawa. Elle est peut-être déranger ou posséder, sans le savoir non?"

Il suivit le policier jusqu'à la demeure d'Ogawa mais se tint coi devant l'accueil: "A vrai dire, je cherche Mr Ogawa. Je devait lui amener cette jeune fille et... être récompenser en échange."
Cette histoire ne lui plaisait pas trop. Il risquait très fortement une nouvelle crise de la jeune fille et il était à proprement parler dans la gueule du loup cette fois.

Le kendoka baissa son arme et conclut :

"Je suis le seul M. Ogawa de cette maison et je ne me souviens pas avoir commandé une jeune fille par correspondance. Ma sœur, Kodachi, m'en a déjà trouvé une, désolé"

Il rangea son sabre et ajouta :

"Mais comme je suis très poli, je peux vous inviter à prendre le thé. C'est ce que mon père aurait voulu que je fasse avec des inconnus. Enfin, ça ou les tabasser à mort"

L'élocution du jeune homme était pénible et lente. Comme s'il était un peu... arriéré ou dans son monde. Pendant qu'il bavassait, Rei fit une drôle de tête avant de chuchoter à l'oreille de Jin :

"Je reconnais cette maison, c'est..."

Elle s'interrompit nette. Comme si elle avait oublié son texte.

"Hum... Merci bien. En faite je pense que c'était pour feu votre père que je travaillais. Et je doute que c'était pour des... Hum, correspondance."

Il suivit l'homme avant de se tourner vers Rei pour voir pourquoi elle n'avait pas fini sa phrase. Peut-être allait elle faire une rechute? Il observa ses traits: "Sa va?"

Le visage de Rei semblait normal à nouveau. Elle opina légèrement du chef et précisa :

"On est dans la maison d'une... camarade de classe"

La jeune fille était essoufflée comme si donner cette simple précision l'avait épuisée.

Jin et son amie suivirent le garçon dans la demeure. Cette dernière était richement meublée, à l'ancienne. Visiblement ces occupants semblaient conserver la nostalgie d'un ancien temps qu'il n'avait pas connu. Finalement le garçon poussa une porte coulissante qui donna sur un petit salon meublé seulement d'une grande table basse sur laquelle reposait un service à thé.


Une jeune femme à l'expression vide était assise là, le regard vide et le visage inexpressif. Le garçon n'y prêta absolument pas attention et commença à servir le thé.

"Je vous présente Dana, ma future épouse" commenta-t-il tout simplement.

Et tandis que Jin, Rei prenaient le thé avec les deux jeunes gens, la porte coulissa à nouveau. Instantanément,Rei se raidit en voyant la nouvelle arrivante.


Cette dernière était une jeune fille de son âge habillée en gymnaste. Elle eut un sourire malsain et lança :

"Eh bien, ma petite Rei, je ne pensais pas que tu reviendrais aussi vite. Kyoto était agréable ? Ton épaule ne te pique pas trop ?"

Le ton était sarcastique. La fille était à l'aise. Un peu trop. Et ses paroles témoignaient d'un profond mépris pour Rei.

Jin s'avança d'un pas affichant un sourire avenant: "Je suis Jin Yazuka. Ravis de te rencontrer... Melle la 1ère de la classe peut-être? Rei m'a un peu parlé de toi."
Il conserva son sourire, observant la réaction de la jeune fille... Mais quelque chose le mettait mal à l'aise avec la façon de faire de la nouvelle venue.
A moins que sa ne soit sa tenue?

"Tout le plaisir est pour moi. Je m'appelle Kodachi et..."

Elle baissa les yeux en souriant de façon malicieuse. Un truc venait de se passer dans la salle. Rei et le kendoka venaient de devenir aussi amorphes que la blonde. L'expression neutre, les pupilles dilatés... Il n'y avait plus personne, en fait !

Kodachi alla s'asseoir en tailleur non loin de Jin. Elle passa sa langue sur ses lèvres avant de reprendre :

"C'est moi la première de la classe, oui. Et toi, tu ne dois pas être aussi stupide que tu en as l'air pour avoir retrouvé ma trace. Mais ne te leurre pas... La semaine prochaine tu seras peut-être en train d'errer quelque part dans Kyoto. Si je ne peux pas détruire ta mémoire, je peux te réduire au silence d'une bonne dizaine de façons différentes..."

Elle eut un sourire amusé en proférant ses menaces. Kodachi termina :

"Mais peut-être que tu as des interrogations avant que je te réduise à l'état de légume ? Hum ? Après tout, autant que tu saches et comprennes, avant de devenir un navet, à qui tu as affaire et dans quel pétrin tu t'es fourré..."

Jin s'assit. Il était dans un sale pétrin en effet. Sauf qu'il avait certainement des cartes à jouer: "Tu es une mutante, pas vrai? Enfin sa me semble le plus plausible. Le pouvoir ne me choc pas, mais c'est le pourquoi qui m'intéresse."
Il imaginait pleins de scénarios qui pourrait expliquer la folie de la jeune fille. Le rejet, la folie mégalomane. Peut-être que s'il montrait ses propres pouvoirs il pourrait lui montrer qu'il est comme elle et l'amadouer... Peut-être: *Garder mon calme.* se répétât il comme un mantra.

"Je suis mutante, en effet, petit malin..."

Elle sourit un peu plus largement. Visiblement, elle aimait contrôler et diriger les autres. La jeune fille ajouta néanmoins :

"Mon père avait un accord avec le père de Rei de son vivant. Le géniteur de l'autre cruche s'était gravement mis dans le pétrin financièrement. En l'échange du règlement de ses dettes, le père Ozu avait mis en gage sa fille. S'il ne remboursait pas en temps utile, elle devait rejoindre la secte Nemo..."

Ogawa se mordit les lèvres. Ce qu'elle disait semblait, d'une façon ou d'une autre, la perturber au plus haut point.

"Quand mon père est mort, j'ai décidé de faire payer Rei. Je lui ai retourné la cervelle et me suis servie de son portable pour lui faire faire un certain nombre de choses, comme se faire tatouer. Mon objectif est d'en faire une coquille vide, de détruire sa personnalité pour faire revivre mon père. Mais je l'ai acquis par un contrat en bonne et due forme..."

Elle baissa à nouveau la tête et termina, un sourire pervers aux lèvres :

"Très bien... Maintenant, je vais te tuer à la réflexion. Ce sera plus amusant. Et puis... Les morts ne parlent pas"

A peine la fille eut-elle finie de parler que Rei, la fille inconnue et le fils Ogawa se levèrent, les pupilles toujours dilatées.

Jin sursauta, se levant et reculant de quelques pas: "Pourquoi me tuer, alors que tu peux m'avoir de ton plein gré? Tu n'as jamais voulu partager ton secret avec quelqu'un d'autre sans que sa ne tourne à la catastrophe ou qu'il te rejette?
Parce que je suis ta meilleur chance dans ce domaine."

Il mit sa main devant lui, se concentrant pour la transformer en métal, remuant les doigts pour lui montrer qu'il était un mutant lui aussi.

Ogawa sourit tout en se levant :

"Peut-être bien que tu as raison. Je suis un monstre tout comme l'était mon père et je n'ai jamais réellement pu partager cela avec qui que ce soit... Mais le pouvoir ne fait pas les hommes. Nous sommes différents... Et la différence va s'accentuer quand tu seras mort et moi vivante !"

Elle recula à l'opposé de Jin. La jeune fille ferma les yeux et se concentra. Au même moment le Kendoka leva son sabre en bois dans l'intention de frapper Jin à la tête, tandis que Rei et l'inconnue s'avançait à la gauche et à la droite de Jin les bras tendus en avant...

[Vu que j'ai pas encore mon barème, je dois prendre des petites libertés sur ce que je peux faire ou pas. Dsl :s]

Dans l'immédiat il devait parer le Kendoka pour éviter de prendre un sale coup. Il s'avança, le bras levé avec l'intention de bloquer le coup d'un avant bras transformé en métal, bien que dans l'urgence il n'avait pas tout le temps comme quand il s'entrainait à sa.

Si son bras résistait il serait en bonne position pour placer un coup dans la gorge de son adversaire et peut-être s'enfuir, les deux femmes ayant l'air léthargique une fois sous contrôle d'Ogawa fille.

[Pas de souci, c'est ce qu'il fallait faire. Quand tu auras ton barème en revanche, il faudra le suivre, mais pour le moment tu es autorisé à faire un usage modéré de ton pouvoir ^^ Bon jeu ^^]

Alors que le kendoka abaissait son sabre en bois sur le bras de Jin, ce dernier tendit son bras en avant pour aller saisir la gorge de la jeune Ogawa.

L'arme ne fit aucun dégât et rebondit joyeusement sur la partie métallique. Ouf ! Aucune blessure en perspective ! Le coup avait été correctement paré.

La blonde et Rei s'étaient avancées, quant à elles, suffisamment près de Jin pour le griffer de leurs petites mains. Mais la vitesse n'était pas leur point fort. Aussi le mutant arriva à se dégager et à attraper la gorge d'Ozu.

"Chien ! Comment oses-tu lever la main sur moi... Co..." lança la mentaliste tout en se débattant. Mais elle n'était pas de taille à lutter contre Jin. Preuve de la réussite de ce dernier, l'inconnue et Rei le lâchèrent, l'air un peu étourdie.

Profondément choquée d'avoir été défaite par un inconnu, Ogawa tourna de l'oeil et s'évanouit dans les bras du mutant. L'inconnue, ayant quelque peu repris ses esprits lança :

"Mais... Mais... Où suis-je ?"

Tout le monde semblait avoir recouvré ses esprits. Rei pleurait dans un coin et le kendoka...

"Kodachi !" hurla-t-il hors de lui. "Kodachi ! Mais... Qu'as tu fais à ma soeur ? Laisse la tranquille ! Laisse..."

Toute menace à l'encontre de Jin cessa quand Sabu et Kon déboulèrent pistolets au poing dans la pièce. Telle la cavalerie dans les westerns, ils arrivaient après la fin de l'action...

Jin allongeât la jeune Ogawa. Il sourit à l'arriver des deux policiers bien qu'une petite voix intérieur soupira en disant: *C'est pas trop tôt!*.

"Mr les policiers, je pense que Mme la procureur de Kyoto sera contente." puis il attendit les questions que l'inspecteur Sabu ne manquerait pas de lui poser pour lui expliquer toute l'affaire.

Sabu opina du chef en souriant. Même Kon semblait satisfait de l'intervention de Jin. Et tandis que les deux inspecteurs passaient les menottes à Ogawa et à son frère, Rei alla se blottir dans les bras du mutant pour pleurer, l'inconnue blonde tentant toujours de reprendre ses esprits.


Sabu eut droit à un rapport circonstancié et détaillé de ce qui s'était passé dans la demeure des Ogawa par Jin. Rei compléta avec le peu d'informations qu'elle disposait. Quant à l'inconnue, elle s'appelait Dana et était étudiante américaine en stage pédagogique au Japon. Visiblement, elle avait tapé dans l'oeil du frère de Kodachi Ogawa qui avait usé de ses pouvoirs pour en faire sa petite amie...

Une fois les suspects embarqués par une équipe de renfort, Kon lacha :

"C'était une fichue mutos. Ca me fait gerber ça, de me dire qu'on pourrait tous les foutre dans des trains pis des camps et avoir la paix et qu'on le fait pas..."

Sabu l'interrompit :

"Je ne pense pas que ce soit la bonne solution. Tu es un crétin Kon et tu laisses ta haine parler à ta place. Si on l'arrête aujourd'hui, cette Kodachi Ogawa, c'est qu'il s'agit d'une criminelle et non d'une mutante. Mais tu as raison : il nous faudrait des structures adaptées pour aider les jeunes mutants à maîtriser leurs pouvoirs. Par la haine nous sommes irresponsables dans la gestion de ce problème..."

Dana se permit d'intervenir :

"C'est vrai ce que vous dites inspecteur ! A l'Université, j'avais un très bon ami mutant, Alex. Il a décidé de rejoindre l'Institut Xavier pour apprendre à se servir de ses pouvoirs. Ca avait l'air très bien même si c'est du côté de New-York... Dommage, cette fille aurait pu y aller plutôt que de faire... n'importe quoi"

La réaction de Kon était exactement ce qu'il craignait au fond de lui. Le gouvernement décide, mais qu'en est il des gens?
Il regarda dehors les yeux dans le vague, songeant qu'il faudrait pas mal de temps et d'années avant que la vision des Japonais changent... Et que la honte d'être un mutant, ou plutôt le simple fait de ne pas rentrer dans les clous s'atténue.
Il sourit en songeant que quelques otakus seraient plutôt ravis de posséder des pouvoirs.

Il revint au présent réagissant à la réponse de l'inspecteur Sabu: "Ou peut-être n'a t'elle pas eu de chance. Ou a t'elle choisi d'user et abuser de ses pouvoirs."
Secouant la tête de dépit pour la vie gâche de la jeune fille il revint au stagiaire Kon: "C'est peut-être un peu comme vous. Regardez les médias. Chaque fois qu'un policier fais quelque chose de répréhensible, on entend 'Le policier xxx à fait ...' ou quelque chose du genre. Alors que la même faute faite par un citoyen avec un métier lambda, c'est 'Mr xxx, à fait...', et même on en parlerait même pas, comme si le fait de porter un uniforme c'était... Plus répréhensible. Et j'ai dis policier mais c'est valable pour tout ce qui porte un uniforme comme un militaire.
Bref ce que je voulais dire ce que vous avez certainement du enrager de voir comme on vous met à l'index parce que vous avez un métier particulier, non? Là c'est pas reil pour les mutants."

Il haussa les épaules: "Je suis sur qu'il y en a des bons et des mauvais. Qui utilisent leur don, tout comme il doit y avoir des hommes profitant des pouvoirs donnés par l'institution, pour... Et bien pour en abuser. Il faut coffrer les mauvais, mais je ne vois pas pourquoi on devrait mettre les autres au pilori pour la faute des premiers."

Il soupira en songeant qu'il n'était pas dans ces habitudes de parler autant, ni de cette manière. Mais l'expérience l'avait marqué... De manière indélébile il le savait déjà.
La conversation était détournée, mais son esprit ne l'était pas de l'étrangère. Ainsi il y avait des endroits spécialisés pour les mutants?
Il se mordit les lèvres en songeant aux conséquences. L'Amérique était à l'autre bout du monde, ou du moins de l'autre côté de l'océan. Quitter les amis, la famille, pour entrer dans... Quoi? Une académie? Un institut? Et pourquoi?
La réponse à cette dernière question il l'avait déjà: se servir de ces pouvoirs, apprendre à les contrôler... Et peut-être se surveiller lui même. Après tout qui pouvoir se vanter de connaitre les tentations du pouvoirs?
Bien qu'il avait un peu peur, car il sentait que c'était la décision de toute une vie il savait déjà qu'il devait se renseigner. Prendre des renseignements, savoir ou était l'institut, prendre contact... Il soupira en songeant à la suite si jamais l'institut était intéressée et surtout si lui même l'était: dire adieu à son ancienne vie.

Ses yeux se levèrent sur l'inspecteur Sabu: "Mr l'inspecteur, j'espère que mon nom pourra être réhabiliter auprès de mon amie cette fois."
Puis il se tourna vers l'étudiante: "J'ignorais qu'il existait un endroit pour les mutants. Encore que j'avais lu dans les journaux cette histoire d'île pour les mutants, mais... pas New-York. C'est plutôt intéressant je trouve. Votre ami vous a parler de ce qu'il faisait là-bas?"

Kon écouta la démonstration de Jin et marmonna quelques insanités. Visiblement, il sentait bien que le mutant avait raison... et ça lui faisait mal de l'admettre ! Il quitta la pièce aussitôt.

L'Inspecteur Sabu répliqua avec déférence à Jin :

"Excusez le comportement inacceptable de mon stagiaire. Je pense qu'il est stupide et ignorant. Peut-être que j'arriverais à en faire un bon policier mais je doute faire de lui un être humain potable. Tant pis... Mais je suis assez d'accord avec vous. Et pour votre famille et votre amie, ne vous en faites pas. Mon rapport vous lavera de tout soupçon et insistera même sur votre héroïsme !"

Dana, quant à elle, semblait aller un petit peu mieux. Elle précisa à l'attention du mutant :

"Oh, c'est une enseignante de mon université qui l'a convaincu d'aller là-bas. Elle est amie avec une Prof de l'Institut Xavier. J'ai l'impression qu'ils suivent des cours pour apprendre à mieux maîtriser leur potentiel et éviter de faire du mal aux gens... C'est plutôt quelque chose de positif. Et pour le reste... Ben, ils suivent une scolarité normale dans les établissements environnants. Ça a l'air vraiment très bien. Mais..."

Elle marqua une pause. Comme si la question qu'elle voulait poser était embêtante...

"Tu es un mutant, c'est ça ? Sinon, tu poserais pas des questions comme ça... Et pis ça expliquerait comment tu as pu lutter contre Kodachi. Quoi qu'il en soit, je peux m'arranger pour te faire venir aux USA. Après tout, je dois bientôt rentrer et le Professeur Misrahi de l'Université acceptera bien de faire payer ton voyage par son administration..."

Jin aurait préférait faire sa discrètement. Les dés étaient jetés: "Oui. Sa m'aiderait énormément je vous prie."
Un voyage en Amérique tout frais payé. Peut-être pas si mal finalement.

Sabu n'eut pas l'air surpris par l'absence de démenti de la part de Jin. Il se contenta de préciser :

"En revanche, je ne noterai pas cet élément de mon rapport. Pas besoin que mes supérieurs en soient informés. Comme cela, si d'aventure vous souhaitiez revenir à Kyoto vous pourriez le faire sans difficultés..."

Et il s'approcha de Jin et lui serra la main en souriant.

"Bonne chance, jeune homme. J'ai été très honoré de vous rencontrer"

Dana, quant à elle, se passa la main dans les cheveux et prit la main de Jin.

"Viens, on va téléphoner au Professeur Misrahi"


L'américaine fit un travail formidable pour Jin. Tout d'abord, elle le mit en relation avec le Professeur Judith Misrahi, une sociologue promutante travaillant à l'Université de New-York qui donna le feu vert par téléphone à Jin pour venir aux USA sous couvert d'échange scolaire.

Puis, elle aida Jin à justifier son voyage auprès de sa famille et ses proches. Elle fit également toutes les démarches pour qu'il puisse prendre son billet.

Cette fille était efficace et dévouée. Aussi, quelques jours plus tard, Jin était en compagnie de Dana à l'aéroport de Kyoto. Dans la main, un message que lui avait fait transmettre Sabu le matin même.


Dana fit signe à Jin de monter. L'avion allait bientôt décoller...

[Et c'est ainsi que s'achève ta phase de courtier ! Dans l'ensemble ça c'est plutôt bien passé et j'espère que tu as pris autant de plaisir à la jouer que moi à la masteriser ! Petite note pour plus tard : tu fais des messages des fois un petit peu court... Dans les séquences d'action ce n'est pas encore trop dramatique mais dans le mode vie que tu vas jouer tout de suite ça peut être un peu plus problématique. Sinon pas de problème ! Tu t'en es sorti comme un chef ! Tu pourras donc ajouter 2 points quand tu auras ton barème ! Et bien sur poster dans ce sujet (lis bien les messages au dessus de celui du courtier temporel). Excellente continuation et bon jeu ^^]