[NeXus]2.13 Sang d'encre

C'était le soir. A peine rentrée de l'Oregon, Cassandre avait appris la disparition d'Adam. Epuisée tant psychologiquement que physiquement par les péripéties de l'équipe qu'elle avait menée à l'Eglise de l'humanité, la jeune femme reçut la nouvelle comme un coup de masse. L'enlèvement d'Olivier était encore trop vivace dans la mémoire de la non-voyante... Celle d'Adam lui rappelait les jours noirs qu'ils avaient vécu à cause de la Commission Eden. La nouvelle était d'autant plus incroyable qu'elle connaissait le potentiel d'Adam : comment avait-il pu disparaître ainsi ?
C'était une question qu'elle creuserait en temps et en heure... En parallèle du travail de Joshua Garrison, qu'elle avait rencontré quelques instants avant. Pour le moment, elle était trop fatiguée pour tenter quoi que ce soit, et il fallait pallier l'absence du directeur-adjoint, rester un repère pour les élèves, aider du mieux qu'elle pouvait Olivier à gérer la situation sans son bras droit et meilleur ami, même si cela était difficile dans de telles circonstances.

Elle rejoignit d'ailleurs Olivier, qui devait participer au débriefing commun de leurs deux équipes. Ils parleraient de la disparition d'Adam en privé plus tard, il fallait continuer de faire fonctionner l'institut normalement, c'était cela le plus dur. Elle tenta donc de se donner une contenance.

Une fois les élèves concernés arrivés dans la pièce, c'est-à-dire les NeXus, les New-GenesiX, un jeune homme du nom de William Langley et la journaliste Alice Porter, qui était restée en observation à l'infirmerie depuis son retour la nuit précédente, elle s'éclaircit la voix, se leva et prit la parole, après avoir tourné la tête quelques instants vers Olivier :

"Merci d'être venus. Je vous en prie, installez-vous tous." dit-elle avant de se rasseoir à son tour.

"Visiblement, les New-GenesiX ont réussi dans leur entreprise, puisque Mademoiselle Porter est parmi nous, bel et bien vivante. La Sentinelle vous déclarait morte..." expliqua la psychologue. C'était plutôt étonnant lorsqu'on savait qu'Alice Porter était justement journaliste pour le journal La Sentinelle.

"Vu les positions du journal pour lequel vous travaillez, je ne vous cache pas que votre sauvetage n'était pas gagné d'avance. Si Rob n'était pas venu confirmer les informations que nous avons obtenues... par un moyen détourné, il y a de fortes chances pour que vous soyez toujours au siège de Bishop Industries... Vous conviendrez qu'avec les risques qu'ont pris ces jeunes gens, vous leur devez la vérité à présent." déclara Cassandre d'une voix neutre. En cette période sombre, elle avait désespéremment besoin d'y voir plus clair.

A l'idée du debriefing de la mission, Léo frissonna. Rien qu'à y repenser cela lui foutait la chair de poule. Ce qu'ils avaient vu la bas avait de quoi calmer n'importe qui sur cette terre. Ou du moins c'est ce qu'il pensait.
Chassant de façon plus que forcé les images de la mission, Léo se reporta sur le debrief. Au moins comme ça il aurait les idées ailleurs.

Pour la deuxieme fois en peu de temps les New Genesix et les Nexus étaient réunis avec Cassandre et Olivier. Visiblement les deux équipes avaient mis la main sur des informations chacune de leur côté. Il fallait donc remettre tout ça en commun et voir ce qui pouvait s'en dégager. Quoi en avait apres Alice Porter? Pourquoi? et que se passait-il chez Bishop Industries?

N'osant prendre la parole, Cassandre l'ayant fait pour lui, Léo se contenta de croiser les bras sur son torse et d'afficher sur son visage un air méfiant vis à vis de la journaliste. Il allait l'écouter, mais il preferait prendre du recul par rapport à ça.

Toutes les questions que s'étaient posées ces derniers jours les NeXus et les New GénésIx allaient pouvoir enfin trouver des réponses. Anna était plutôt impatiente de pouvoir y voir un peu plus clair, malgré qu'au fond d'elle, elle redoutait les découvertes faites par les deux équipes. Alice semblait bien mieux reposer que la veille. Ses blessures semblaient déjà s'être estompées par le repos qu'elle avait eut droit à l'infirmerie. En revanche, un nouvel arrivant attira l'attention d'Anna. Une jeune homme, pas plus âgé qu'elle était présent avec eux. Visiblement les NeXus avait récupéré leur propre colis lors de cette mission. La télépathe se demandait bien, une fois de plus, ce qu'il pouvait bien à voir avec l'affaire ?

Anna continuait à dévisager, sans vraiment de retenu les deux personnes au centre de toutes les attentions, attendant que l'une d'elle s'explique, donne des informations ou quoi que ce soit d'autre. A la demande de Cassandre, c'est Alice qui fut désignée pour commencer.

"Peut être que vous pourriez commencer par nous expliquez ce que Bishop avait après vous ?" Demanda t elle à la jeune femme avec un regard d'encouragement.

Il fallait bien commencer par quelque chose. Et c'était une question qui torturait l'esprit d'Anna depuis un petit moment. Depuis même le début de l'aventure.

Ramenée en sûreté par les New-GenesiX, Alice se réveillait lentement du cauchemar qu'était devenu sa vie. La nuit et la journée passée à se reposer à l'infirmerie lui avait permis de reprendre quelques forces. Son visage portait encore des traces de coups et de fatigue, mais elle pouvait se déplacer sans aide dans la grande bâtisse. Elle en avait déjà vu l'extérieur, mais l'intérieur, notamment le sous-sol, était vraiment bien équipé.

L'heure était venue de rendre des comptes à ses sauveurs. Sa position délicate et ambigüe lui assurait la méfiance de ces mutants, mais la présence de Rob pour l'aider à plaider sa cause la rassurait un peu : elle ne serait pas seule face à ces mutants hostiles. Quelque part, elle vivait le miroir de ce que devaient vivre les mutants au quotidien, à cela près que dans cet institut, le mutant était roi. Rob pourrait témoigner de sa bonne foi s'ils ne la croyaient pas... même si elle se doutait que les mutants de cette école avaient très certainement les moyens de lui extirper la vérité par la force.

Elle avait reconnu de visu les deux adultes de la pièce. Le premier n'était autre qu'Olivier Fleury, le directeur de l'école, tristement célèbre dans les tabloïdes traitant du phénomène mutant. La femme à ses côtés, elle l'avait aperçue aux journées portes ouvertes, même si elle ne connaissait pas sa fonction dans les rouages de l'école. C'est d'ailleurs elle qui prit la parole.

Alice eut du mal à soutenir tous les regards braqués sur elle. Les différents propos la pointaient du doigt. La femme avait raison, elle leur devait des explications. Elle eut une expression affligée à la remarque de la jeune fille verte, puis se décida à répondre à la question d'Anna.

"C'est... une longue histoire." dit-elle avec un soupir.

"Je travaille... travaillais bien pour la Sentinelle. Cela faisait plusieurs années que je travaillais à la pige sans trouver de véritable place dans le milieu journalistique. L'apparition du phénomène mutant il y a quelques mois m'a tout de suite intéressée, c'était l'occasion pour moi de faire mes preuves sur un sujet sensible..." commença-t-elle avec une oeillade intimidée pour son auditoire. Elle s'attendait à une lapidation sur la place publique.

"Un ami m'avait parlé d'un journal sur ce thème en cours de conception, sans véritablement m'en dire plus, alors à tout hasard j'ai envoyé ma candidature. Mon profil les a intéressés, ils m'ont vite contactée. C'est dans le bureau du rédacteur en chef que j'ai rencontré Victor Bishop pour la première fois. Je ne savais pas exactement qui il était à l'époque, mais sa présence à l'entretien m'avait intriguée. Le lendemain soir, je me suis faite attaquer en rentrant chez moi. Quelqu'un m'a assommée dans ma cage d'escalier. Lorsque je me suis réveillée, on ne m'avait pris que le peu de liquide dans mon porte-monnaie, mais j'avais une drôle de douleur à la base du cou. Je n'y ai pas trop fait attention, mais c'est là que tout a dérapé." poursuivit la journaliste, en se passant instinctivement la main sur la nuque.

"La Sentinelle m'a rappelée. A la première réunion du personnel, j'ai compris les visées du journal. Je sais que ça peut paraître difficile à croire pour vous vu les horreurs que j'ai signé de ma plume... mais je n'ai jamais adhéré à ces articles ! Ils m'ont obligée à le faire, je ne contrôlais rien du tout !" commença à s'emporter la jeune femme.

"J'ai couvert pas mal de sujets dans les éditions passées, jusqu'à ce que je comprenne ce qui m'arrivais... Je ne voulais pas rester un pion à la solde des puissants. En travaillant sur les faits divers mutants, j'ai bien vite constaté qu'ils intéressaient de nombreuses personnes haut placées. C'est comme ça que je suis tombée sur cette histoire de sang. Vous n'en avez peut-être pas conscience, mais ce que contient votre sang est très précieux pour beaucoup de personnes, notamment le gouvernement et des scientifiques sans scrupules. Je voulais faire quelque chose contre ça, pour leur rendre la monnaie de leur pièce. J'ai mené ma petite enquête en secret. J'ai fini par apprendre que des convois de sang un peu particulier transitaient par un laboratoire de Bishop Industries à Chicago. Là, j'ai tiqué. Il fallait que je comprenne le lien entre Bishop, mon emploi, ce qui m'était arrivé et les mutants. J'y suis allée et j'ai réussi à mettre la main sur différents échantillons très précieux. Mais apparemment, je n'étais pas seule sur le coup..." continua Alice, le visage tendu dans l'appréhension de l'accueil qu'aurait son histoire abracadabrante.

"Des types du gouvernement m'ont poursuivie. Ils me retrouvaient partout où j'allais. Ma voiture m'a lâchée, j'ai dû m'arrêter en urgence dans une station service sur la route de New-York. C'est là que j'ai rencontré Rob. Il était en route pour venir dans votre école et a accepté de me prendre en stop. Il m'a aidé à garder ces échantillons de sang mutant. J'avais un contact censé m'aider à comprendre ce qui se tramait une fois que j'aurais récupéré le sang, mais je suis tombée dans un piège de Bishop. Ils ont débarqué chez moi et m'ont emmenée au siège de Bishop Industries pour me cuisiner sur mes informations et à qui je les avais transmises. Ils m'ont aussi repris les échantillons..." conclut-elle.

"Vous avez raison, si les mutants n'avaient pas été là pour moi, j'y serai encore et je ne pourrai jamais vous payer la dette que j'ai envers vous... Seulement en réalité... Votre sort est lié au mien, vous devez me croire."

Sven s'était approché de William le temps du retour à l'institut. Il avait l'air d'être un garçon intelligent, et surtout, il ne serait pas nourri d'a priori néfastes et totalement infondés sur lui et ses inventions.

"Et donc, le Sven Ascensionnel couplé à la Lianevy brevetés permettent d'obtenir des sensations de bonheur comparables celles d'une crèpe qu'on est en train de retourner à la chandeleur."

Tout en parlant, il mimait la situation avec de grands gestes descriptifs qui évoquaient plus un moustique sur un pare-brise qu'un saut à l'élastique.
Finalement, il alla s'assoir près d'Ivy, qu'il complimenta pour son fond de teint, arguant que ce serait sans doute la prochaine mode, puis posa sa tête dans ses mains pour écouter le discours d'Alice.

En empruntant le chemin menant à la salle de briefing, il avait eu l'impression qu'il serait l'intrus de cette réunion; mais il lui suffisait d'observer les regards pour comprendre son erreur. La seule personne qui n'avait pas sa place ici était Alice Porter.

Il observa l'autre "équipe". Ils avaient l'air d'avoir fait eux aussi de mauvaises rencontres. Est-ce que ça incluait des zombies ?

*Ivy était mieux avant... Qu'est-ce qu'il lui ait arrivé ?*

Il fit signe à Rachel pour attirer son attention et pointa la petite rousse du doigt tout en questionnant la jeune femme du regard.
Il n'osait pas posé la question par oral, pour les mêmes raisons qui l'avaient empêcher de poser des questions à propos du corps de Myou.

Alice Porter commença son explication, et elle était loin de le satisfaire. Ça ressemblait beaucoup trop à un scénario hollywoodien.

"Mais elle nous prend pour des cons ?!"

Il allait pouvoir évacuer la colère accumulé contre cette fille, et ça lui ferait le plus grand bien.

"Vous avez été forcée à écrire et signer tous vos articles et vous n'avez pas songé une seconde à démissionner ?
Ah mais oui je suis bête, c'est probablement un de ces satanés mutants qui vous en a empêcher !
Après tout, ce sont des monstres manipulateurs, qui sait de quoi ils sont capables ?"

Il avait assemblé son propre puzzle dans sa tête, et il lui semblait tout aussi cohérent que celui de Porter.

"Vous avez voulu doubler votre patron, sans doute pour de l'argent, mais il a finalement été plus malin que vous. Et comme des cons on vient vous délivrer alors que vous valez pas mieux que lui !"

Car une chose était très clair dans sa tête, Bishop industries était un endroit monstrueux et Rachel aussi bien pu tuer Mr Bishop, ça ne lui aurait fait ni chaud ni froid.

Léo commençait à écouter le récit d'Alice. Sans s'en rendre compte, au fur et à mesure qu'elle parlait, il décroisait ses bras. Au fond de lui il semblait ne pas remettre en question l'histoire de la jeune femme. Après tout, Rob était là pour témoigner de sa bonne grâce à moins une fois de plus qu'il se laissait berner par une histoire de bon sentiment.

Léo écouta d'une oreille ce que Sven disait au nouveau venu qui leur avait prêté main forte pendant leur mission. Il ne put reprimer un roulement d'yeux.

Retournant son attention vers Alice, il ne comprit pas tout de suite pour quelle raison elle distillait les informations au compte goutte. Léo etait pressé d'en arriver à l'essentiel, il voulait le fin mot de l'histoire, le pourquoi du comment.
Mais voila que son coéquipier, ex leader des Nexus se mettait à brailler après la journaliste. Certes quelques minutes plus tôt, il avait du mal à la supporter mais etait-ce en l'insultant et en faisant ses propres idées que cela ferait avancer les choses.

Léo commençait à connaître son colocataire et il n'était guère etonné de le voir réagir de la sorte.
S'approchant de lui, il lui attrapa le bras.

" Hey, Frank. T'enerves pas comme ça. Ca sert à rien. Même si on est tous d'accord pour dire que ses articles nous ont fait préjudices, laissons la finir avant de la blâmer. Si ce qu'elle a à nous dire ne te convient pas alors à e moment là, tu pourras te défouler sur elle. "

Regardant le jeune homme pour assurer ses propos, Léo ne s'attendait qu'à une chose, se faire envoyer bouler par Frank!

Malgré qu'elle sache qu'Alice n'était pas bien vu, Anna fut étonnée des divers réactions assez violentes à son encontre. Serait il complètement naif de croire que la jeune femme n'avait pas que de mauvaises attentions à l'égard des mutants ? La confiance qu'elle avait en Rob lui suffisait pour ne pas voir Alice comme une ennemie et ses hématomes prouvaient jusqu'ici qu'elle avait été victime, comme les mutants de Bishop.

Elle jeta un coup d'oeil à sa coéquipière verte. La télépathe se surpris d'être soulagée qu'Alice soit la nouvelle proie d'Ivy. Au moins, ses nerfs seront un peu plus détendue et la conversation sera peut être moins pénible par la suite avec les New GenesiX. Quant à Franck, elle ne put le blâmer de s'être emporté. Bien que ses déductions soient un peu rapide au gout d'Anna, il fallait bien avouer qu'il ne pouvait faire que ça. L'histoire d'Alice ne leur donnait pas d'explications. Elle était bien trop flou et assez rocambolesque. Alice ne semblant pas vouloir entrer dans les détails. Mais il allait bien falloir pourtant !

"Mais pourquoi vous obligeaient ils a écrire pour eux ? Je ne comprend pas pourquoi ils ont gardé un journaliste que n'adhérait pas à leurs idées..."

En la gardant, le journal courait un risque qu'elle se retourne contre lui. Et si elle avait découvert des choses importantes, pourquoi ne pas l'avoir directement éliminé. Anna doutait que c'était une chose qui gênait les dirigeants. En parlant de dirigeants...

"Vous avez parlez de personnes haut placées... C'est à dire ? Qui sont ils ? Et que compte ils faire avec le sang des mutants ?"

Jess était assise sur l'un des sièges de la salle, l'air fatigué. Il fallait dire qu'après la nuit qu'ils avaient passé, elle était plutôt crevée, n'ayant pas tellement dormit à leur retour à cause des images qui la hantait. C'est Ivy qui réussit à la tirer de ses sombres pensées, depuis quand était-elle verte comme une de ses nombreuses plantes ? Elle détourna le regard, le posant maintenant sur Alice Porter. Cassandre venait de lui demander de s'expliquer.

La jeune fille ne savait pas trop ce qu'elle devait penser à son sujet. Entre ce qu'elle avait écrit, et ce qu'elle pensait vraiment, il pouvait y avoir une marge. Mais quand même à ce point... est-ce que son histoire était encore plausible ? Elle secoua la tête en signe d'incompréhension, sans écouter les remarques de Frank.

« Qu'est ce qu'il a notre sang ? Et qu'est-ce que vous aviez dans le cou, une puce ? C'est pour ça qu'ils vous retrouvaient ? »

Pourquoi pas, comme dans les films. Ce qu'ils avaient vu était suffisamment bizarre pour qu'ils puissent tout imaginer. Un instant de silence, le temps de mettre un peu d'ordre dans ses pensées, et elle reprit, sans savoir si ça lui avait échappé où si Alice n'avait pas précisé volontairement.
« Vous avez découvert quel était le lien entre Bishop et la Sentinelle ? »

Après toutes ses questions, Jess conclue par une affirmation toute simple. Son ton n'avait rien eu de provocant ou d'agressif envers la jeune femme, seulement des interrogations qui attendaient des réponses claires.

« Et puis je vois pas en quoi notre sort est lié au votre. »

"Rachel, un coup sur le crâne lui remettra peut-être les idées en place. Il n'a rien, ne t'en fais pas." répondit Cassandre avec un demi sourire. Elle n'était pas pour la violence, même envers des gens aussi impitoyable que le dirigeant de Bishop Industries, mais elle se doutait que pour pousser une jeune fille aussi gentille que Rachel à se défendre, Bishop l'avait sûrement cherché.

Elle écoutait le récit d'Alice et tentait de confronter sa version des faits à ce qu'ils avaient découvert, avec un maximum d'impartialité. Comme elle l'avait dit en introduction, les opinions étaient partagées sur la question, tout comme elles l'avaient été lorsqu'il avait fallu enquêter sur la disparition de la journaliste. Cassandre leva la main pour attirer l'attention des jeunes gens, laissa passer quelques secondes, puis dit simplement :

"Laissez-la terminer."

Ils avaient besoin de toutes les informations possibles, son pouvoir lui permettrait de toute façon de ne pas être dupe d'un mensonge.

La journaliste eut un mouvement de recul devant l'éclat de Frank. Elle s'y était préparée, mais devant les faits, c'était toujours plus dur à encaisser.

"Vous vous trompez... J'ai été manipulée..." dit-elle en hochant la tête aux paroles de Jessica, avec la mine d'une enfant prise en faute.

"La puce dont parle Rob... J'ai découvert que j'avais un objet sous la peau à la base du cou en passant dans un portique de sécurité à l'aéroport pour couvrir une affaire au Sydney Opera House. Je crois d'ailleurs qu'un élève de cette école était impliqué. Ce que le public sait sur ces puces, c'est qu'on les utilise souvent pour pister les criminels sous liberté surveillée, ce genre de choses... Mais on vous cache beaucoup de choses. Je pense qu'ils m'ont suivie grâce au système de GPS incorporé. Quand Rob me l'a retirée, nous avons pu terminer notre chemin jusqu'à New York sans problème. Seulement ce genre de systèmes de surveillance sont restreints à l'usage judiciaire et gouvernemental... Mais je suis sûre qu'il y ait une connexion quelque part entre Bishop et mes poursuivants. Bishop Industries couvre un large panel de compétences, je ne serais pas étonnée que ça inclut les biotechnologies. Le gouvernement fait du business avec les grosses multinationales de ce type. Je ne sais pas, je suis peut-être paranoïaque, mais malgré tout, il y a des choses qui ne mentent pas." expliqua la jeune femme. Elle semblait prise de fièvre, elle expliquait ce qu'elle pensait avoir mis à jour comme une aliénée. Elle découvrit sa nuque en soulevant ses cheveux, et tourna la tête pour montrer la cicatrice, bien visible à la base de son cou.

"En tout cas, cette puce ne sert pas qu'à la télésurveillance. C'est un véritable système de contrôle mental. J'en ai bavé pour échapper à son emprise et faire ce que j'avais à faire. Je commence à avoir peur de ce pays. Nous vivons à quelques kilomètres de la statue de la liberté, mais je me demande où on va si n'importe qui peut pirater les gens comme des marionnettes..."

Elle se tourna vers Anna.

"Je ne sais pas vraiment pourquoi moi et pas une autre. J'avais un profil intéressant, mais pas plus que quelqu'un d'autre dans ma branche. Mon père a été un grand journaliste avant moi, sa réputation a peut-être joué pour moi. Mais pourquoi auraient-ils annoncé ma mort comme vous le dites ?" interrogea-t-elle à son tour, les sourcils froncés.
Elle secoua ensuite la tête aux questions de Rachel.

"Non... Ce n'est qu'après avoir récupéré les échantillons que j'ai rencontré Robin. Il n'était pas au courant de ça. Quand j'ai appris qu'il était mutant, je m'en suis voulu de l'avoir mis ainsi en danger. Je ne voulais pas l'impliquer d'avantage, c'est pour ça que je l'ai amené directement chez vous. J'étais là le jour de l'attaque de votre école, j'étais parmi les visiteurs. J'ai vu ce que vous pouvez faire et comment vous avez repoussé ces machines. Si Rob pouvait être en sécurité, c'était chez vous."

Les questions fusaient de partout. Elle se serait crue en conférence de presse, sauf que cette fois, elle était l'interviewée.

"Je ne sais pas encore ce Bishop vient faire avec la Sentinelle... Vous avez peut-être une idée ? Quant au sang mutant, il contient le génome de chacun de vous. Les échantillons que j'ai trouvés provenaient de prélèvement sanguins bégnins pratiqués dans des hôpitaux publics, des hôpitaux publics ! Je ne sais pas ce qu'ils comptent en faire, mais je suis sûre que ce n'est pas pour chercher un remède contre le cancer. Je suis persuadée que tout est lié, vous ne voyez donc pas ?!" répondit-elle avec emportement.

Sven fut tiré de ses méditations par Ivy... Oui, ce que disait Alice était parfaitement invraisemblable, et pourtant, il était teinté du sceau d'un bon sens typique : c'est tellement invraisemblable que ça ne peut être que vrai, parce qu'une seule personne au monde peut dire des choses pareilles, et ce n'était pas Alice.

Il ne savait pas qui c'était exactement d'ailleurs.

Quoi qu'il en soit, il prit la parole.

"Donc, si je résume, quand on vous puce, votre tête ne vous sert plus qu'à porter votre chapeau. Or, vous ne portez pas de chapeau. Donc quel intérêt ?"

Il se tourna vers Ivy, espérant puiser l'inspiration dans sa peau verte, puis continua.

"Je pense que le fond du problème est ailleurs, oui. Reconstituons les choses dans l'ordre : les gens passés à l'hôpital se sont fait vampiriser. Jusque là, tout est normal. Et par un quelconque moyen, ces industries ont obtenus les échantillons, pour réussir à cloner certains mutants. J'en suis sûr. J'ai reconnu Jon Parker. Il était tout nu, mais je l'ai reconnu quand même."

Il faisait des petits ronds sur la table, pour essayer de chasser cette image de son esprit.

"Quoi qu'il en soit, il était agressif. il l'a toujours été, notez bien, mais là, il l'était plus. Donc je pense qu'ils veulent faire des super-soldats téléguidés par les puces chapeau, et ensuite, les vendre au plus offrant."

il sortit alors une calculatrice miniature de sa poche, et se mit à pianoter frénétiquement dessus

"Maintenant, si mes calculs sont exacts, la sentinelle a pour amibition de créer un besoin. Plus les gens auront la frousse, plus ils achèteront des super-soldats mutants brevetés pour se protéger des vilains mutants que nous sommes. C'est du marketing de base. Il faut créer un besoin, et l'amplifier au moye de la publicité. Ensuite, on arrive avec notre produit miracle comme un sauveur, et on fait exploser les chiffres, on empoche les bénéfices, on fait une marge-arrière, et on va ensuite profiter de sa vie à Mururoa, là où l'eau est toujours bleue brillante et chaude."

Il se tourna vers Ivy et claqua des doigts

"Voilà ce que nous devons faire ! Tout devient lumineux ! Comment ai-je pu ne pas y penser plus tôt."

Il se retourna vers la journaliste, et lui colla sa calculatrice sous le nez qui affichait un message d'erreur comme quoi il y avait trop de chiffres

"Il faudrait que vous fassiez de la pub pour le Sven Ascensionnel ! Nous réaliserions des bénéfices astronomiques ! Naturellement... Vous toucheriez une comission..."

Invraisemblable... C'est le mot.

Frank recula. Il n'avait aucune envie de taper sur Léo ou Robin juste pour prouver son idée.

*Démerdez-vous*

Il écouta la suite pensivement. Il était embêté par cette histoire de faux flics. Ils étaient bien plus que ça vu le matériel qu'ils avaient pour pénétré le laboratoire la nuit dernière. Il n'arrivait pas à cerner leurs rôles dans l'histoire.

Quand Sven eu fini son explication, il hocha la tête.

"Il y avait deux clone de Parker... Je ne comprenais pas bien ce que vous aviez raconté parce que pour moi Jon Parker était dans notre laboratoire, mais vu que c'est des clones... Il y avait celle qui peut faire de la lumière aussi; Jenifer."

C'était d'ailleurs plutôt inquiétant, que se passerait-il si il venait à l'institut. Il faudrait sans doute une certain temps avant que les gens ne réagissent.

"Je ne les vois pas trop en garde du corps par contre, ils sont un peu trop agressifs. Et ils attaquent tout ce qui passe, humains comme mutants. C'est à se demander si la puce contrôle réellement quelque chose..."

Les soldats en avait fait les frais. Il se tourna vers Alice en essayant de ne pas paraitre antipathique pour ne pas que Robin se jette sur lui.

"Il y a de la place pour l'armée dans votre histoire de fou ? Parce qu'on a rencontré des types plutot bien armé dans les labos de Bishop. Un peu genre 'commando d'élite', tout en noir. Léo les avait déjà vu, mais habillé en flic."

Il se tourna vers ce dernier

"C'est ça ?"

Jess observait distraitement la scène qui se déroulait entre Frank, Robin, Léo et la journaliste. Elle ferma les yeux lorsque cette dernière reprit son explication, confirmant le fait que la puce était bel et bien un système de traçage. La suite... elle ne comprit pas vraiment. Ces histoires avec Bishop, le gouvernement qui faisait du business, des biotechnologies, et des multinationales, autant dire que ça lui passait loin, très loin au dessus de la tête. Elle avait un peu de mal à assimiler tout ce que disait Alice en si peu de temps.

Ce n'est que lorsqu'Ivy reprit la parole qu'elle rouvrit les yeux, observant son visage vert. Elle faisait de l'humour ? Jess s'était décidée à ignorer ce que la jeune fille avait dit, lorsque Sven enchaîna. Tous les deux, ils faisaient la paire. Mais malgré le fait qu'il raconte souvent des choses bizarres, décalés par rapport à la réalité, il y avait toujours un fond intelligent dans ce qu'il racontait... sous cette tournure si particulière qui était la sienne, et parfois bien dissimulé...

« La sentinelle terrorise les gens, ça leur permettra de faire accepter leurs clones, les seules qui soient capables de nous faire concurrence, de rivaliser avec la puissance de certain d'entre nous... Mais de là à faire une armée de clone! J'ai vraiment cru que c'était Jon jusqu'à ce qu'il envoit Fab faire son vol plané... En plus... Jon... il est quand même hyper puissant son pouvoir... »

Frank voyait plus loin encore, et ce qu'il dit lui fit peur. S'ils avaient des mutants sous contrôle, clones ou pas, et qu'ils venaient à l'institut, alors ils auraient une attaque de l'intérieur... Tout à coup, le sentiment de sécurité qu'elle avait en ce lieu s'atténua.

« Tu crois que c'est ça la liste ? »

Lorsqu'il parla des gens que Léo avait rencontré devant l'appartement d'Alice, elle repensa à ce qu'ils avaient vu plus tôt, et chercha à établir des liens. Mais tout s'emmêlait dans sa tête, comme une pelotte de laine maltraitée par un chat depuis des lustres. Elle tourna finalement la tête vers Alice.

« Vous connaissez un certain Mitchell ? »

Alice dévisagea Ivy, s'éclaircit la gorge puis retourna son attention vers les personnes qui avaient l'air de comprendre ce qu'elle disait. Elle regarda tout particulièrement Sven.

"Parker, Jon Parker ? L'héritier-mannequin ? C'était un élève de cette école, non ?" releva-t-elle. Apparemment ce nom ne lui était pas inconnu. Elle cligna des yeux à la suite du raisonnement de Sven, et reporta son attention vers Frank. Celui-là, bien qu'agressif, avait l'air d'avoir un peu plus les pieds sur terre.

"Vous... Vous connaissiez ces gens ? D-Des clones de mutants ? Ca ne peut vouloir dire qu'une chose : je ne sais comment mais ils ont dû finir à l'hôpital. Le procédé est simple, les hôpitaux vous prélèvent du sang pour un examen de routine, et il suffit d'une unique personne pour faire passer le sang à qui de droit sans que personne ne s'en rende compte." répondit la journaliste. Visiblement, elle avait l'air inquiète par les informations glanées par les NeXus.
Elle réfléchit alors aux questions de Frank et de Jessica.

"Rob, ça ne te rappelle rien les types en noir ? En réalité, j'ai assez peu de soupçons sur l'armée... Je les vois plutôt en bout de chaîne : son seul intérêt dans cette affaire c'est de bénéficier incognito du produit fini pour la division des armes biologiques, et au sens large cette fois. Mais pour ça, encore faut-il que ces clones fonctionnent, or vous venez de dire que la puce ne les contrôlait pas ?"

Elle tourna la tête vers Jessica, intriguée :

"Mitchell... Ca ne me dit rien. Vous avez l'air d'avoir des informations parallèles aux miennes. C'est quoi cette histoire de liste ?"

La reflexion semblait avoir pris le pas sur les sentiments antagonistes vis à vis d'Alice. Mais les découvertes des Nexus lui figeait le sang. Des clones?? Même Sven et Ivy qui pourtant étaient complétement à l'ouest avaient entrevue la réalité...

Des armées de clones mutant... Voilà qui allait leurs donner du fil à retodre... Se battre contre Anna? Jenifer? ou Ken? Le problème était bien vaste et Rob ne faisait qu'entrapercevoir son étendu.
Il sortit de sa reverie lorsqu'Alice lui parla.

"Oui. Des hommes en noirs... Ceux qu'ont a neutralisé à l'hotel... C'étaient pas des flics..."

Il chercha un moyens d'action face à tous ça... Mais pour le moment il ne voyait rien.

"On fait quoi alors? Est qu'on peut dénoncer ce trafic? On a des preuves?"

Les découvertes des NeXus étaient alarmantes. Cassandre échangea un regard inquiet avec Olivier. Les pièces du puzzle apportées par la version des faits d'Alice s'emboîtaient les unes aux autres.

"Nous nous sommes rendus dans votre appartement quand nous avons soupçonné votre disparition. Il avait été saccagé avant notre passage, mais sur les lieux, bien en évidence, mes élèves ont trouvé ceci." expliqua Cassandre en posant la lettre que les NeXus avaient ramenée.



"Elle ne nous était clairement pas destinée, mais à une tierce personne, ou un groupe qui suit cette affaire avec autant d'intérêt que nous. Peut-être bien ces gens qui vous ont suivis à Chicago... qui ont attaqués mes élèves chez vous... et que Matas nous annoncé comme faisant partie de la CIA d'après vos propres conclusions, Alice." ajouta la psychologue.

"La façon dont s'exprimait l'auteur de la lettre nous a laissé entendre que le destinataire était une vieille connaissance. Le logo de fond correspond à l'enseigne de Bishop Industries. Ils ont volontairement identifié leur lettre pour cet fameux Mitchell, dont les hommes ont débarqué dans votre appartement au moment où les élèves le visitaient."

Elle se tut quelques instants, réfléchissant à la conclusion la plus logique.

"Ils devaient s'attendre à ce que ces hommes viennent fouiller chez vous... Peut-être même, comme le laisse entendre cette lettre, sont-ils en contact étroit tout en tirant chacun d'un côté de la corde pour préserver ses intérêts... Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était que nous serions là."

Tout ça lui paraissait un peu plus clair maintenant.

"Des preuves... Vous ne mentez pas Alice, je le sens. Mais concrètement, personne ne nous croira. Les médias sont contre nous, et les médias donnent le ton à l'opinion publique. La dernière fois que nous sommes intervenus... c'était au Camp Labrador et la victoire a eu un goût amer." répondit Cassandre avec un regard morne vers Jessica. Elle se leva, bras croisés et se mit à faire les cent pas.

"Résumons un peu ce que nous avons : vous auriez été manipulée par le biais d'une puce sous-cutanée dans le but d'exploiter le renommée journalistique de votre père et diffuser des articles diffamatoires dans la Sentinelle." commença Cassandre en désignant son pouce gauche par son index droit, comme pour marquer la numérotation d'une argumentation.

"Vous l'avez découvert, et avez voulu vous venger en enquêtant sur les affaires louches de cette firme pharmaceutiques que vous pensez liée de près ou de loin à cette puce de contrôle ainsi qu'à la Sentinelle. Ce point reste obscur, on a aucune preuve tangible de ce que vous avancez... Même si je peux attester vos dires, personne ne croira une mutante comme moi." dit-elle d'une voix factuelle en comptant son petit deux.

"Pendant ce temps, on volait du sang de mutants hospitalisés à travers le monde, sang appartenant à certains de nos élèves. Pour pouvoir exploiter cette preuve, encore faut-il que nous l'ayons retrouvée."

Elle regarda non pas Fabrisio mais Frank dans les yeux.

"C'est le cas ?" s'enquit-elle. Ce sang, l'objet de leur mission et qu'elle avait ressenti comme si important au départ de leurs péripéties...

"Que viennent faire les portes ouvertes dans tout ça, Alice ? Vous nous avez surveillés ? Nous avons retrouvé des photos chez vous, très nombreuses de l'institut, de ses élèves... Tout ça pris sans l'accord d'Olivier ni des sujets de vos photographies. Pourquoi ? Pourquoi ne pas nous avoir mis au courant ?"

Elle reprit sa marche en rond derrière son siège.

"Vous avez ensuite volé ce sang dans un centre de Bishop Industries à Chicago, vous avez été poursuivie par ce que vous pensez être des agents des services secrets, puis vous vous êtes débarrassée de votre puce. Vous l'avez jetée ? Si c'est le cas, encore une preuve d'envolée... Une fois à New York, Bishop vous a fait enlever, a laissé cette lettre dans l'intention délibérée de narguer ce Mitchell. Nous avons certes la lettre, mais elle ne prouve rien..." constata la jeune femme toujours aussi calmement. Les révélations étaient d'envergure, mais ils avaient une certaine marge de manoeuvre, et surtout, du temps devant eux pour réfléchir intelligemment.

"C'est à ce moment là que nous sommes intervenus et que les hommes en noir nous ont repérés. Ce que nous avons trouvé et l'arrivée de Matas nous ont mis sur votre trace et sur celle du sang que vous aviez volé puis qu'on vous avait repris... Mais le témoignages de six jeunes mutants de l'institut Xavier ne pèse pas lourd contre le gouvernement et des millers de dollars."

Elle resta silencieuse encore quelques secondes, puis son regard se posa sur William.

"Tu t'appelles William, c'est bien ça ? Je crois savoir que tu as aidé mes élèves dans cette affaire... Tu as peut-être des éléments nouveaux à nous apporter ?"

Myou était restée au fond de la salle pendant tous ces échanges et révélations, essayant de faire le maximum de lien. Elle eut beaucoup de mal à se plonger dedans, obnibulée par Ivy... que lui était-il arrivé ? Elle avait pratiquement passé toute la journée dans le hangar, incapable de dormir, se plongeant dans des pièces les plus banales mais qui au moins lui changeait les idées. La peau de la jeune mutante était toute verte... Comment faisait-elle pour le suporter ? C'était douloureux ? Peut-être pas physiquement... mais Myou sentait bien qu'Ivy n'aimait pas vraiment sa nouvelle couleur de peau. Des questions lui brûlaient les lèvres, elle se sentait tout d'un coup proche d'elle, et avait presque envie de discuter. Discuter... ! Mais en même tant, son image lui était insupportable, la mettant face à son propre avenir, elle le savait bien, mais faisait tout pour le nier.

Alors elle se concentra au maximum sur la discussion, bien que tout celà était encore bien flou. Le Rôle de la sentinel restait totalement flou, ces puces également puisqu'elles n'avaient pas, semble-t-il, remplies leur rôle de contrôle.. Ou alors...

... Sur les écrans au labo, je me souviens avoir vu "Activation"... et c'est juste après que les corps se sont tous levés... Donc c'est surement pas un manque de contrôle, mais plutôt une double fonction puisque enclanché par leur propre réseau... Mais quelle est l'utilité de perdre le contrôle de ses créations, quitte à détruire les lieux ?... Empêcher d'autres à tout prix d'en tirer profit ?"

Ces recherches avaient dû être très longues, pourquoi risquer de tout perdre... ?

Ou alors ce laboratoire n'était qu'un parmi d'autre, et donc ils pouvaient se le permettre... d'où si peut de surveillance...

Elle réfléchissait tout au haut, maintenant embriquée totalement dans la reflexion collective. Myou observait cette femme que l'autre équipe avait sauvée, se demandant ce qu'elle cachait encore...

.. Comment vous aviez fait, d'ailleurs, pour mettre les photos dans une salle fermée de l'intérieur ... ? Ou alors vous n'en étiez pas l'auteur ... ? Et le périphérique crypté caché dans votre chambre ?