Re: Chambre de Kitty et Solveig

La sortie se concrétisait. Après une brève hésitation, aidée par l'occupante des lieux, la jeune russe accepta de les accompagner à la patinoire. Les garçons viendraient y faire un tour et comme ça, pensait Louison, ils seraient une belle petite bande à s'y rendre. Elle se demanda alors comment les gens du coin percevaient les résidents de l'Institut et s'adressa à River, s'en remettant à son expérience évidente.

"Dis-donc River, c'est pas un peu dangereux d'aller tous en bande se promener ainsi? Les gens du coin sont habitués? Est-ce qu'ils sont au courant de ce qui se passe ici?"

Vraisemblablement, la jeune métisse ne voulait pas voir se répéter une certaine histoire récente dont elle avait été témoin. Un jeune mutant s'était fait battre à mort, par des sbires de son père. Elle poussa un court soupir en se disant qu'il lui faudrait beaucoup de temps pour accepter ce qui s'était passé.

Content que sa proposition soit bien acceptée, louis rougit de plus belle au baiser de la jeune mutante.
"Tu sais, c'est tout naturel", glissa-t-il dans la conversation.

Par la suite il sourit à la remarque de Yrianna qui semblait avoir quelques difficultés à gérer ses "hotes". Il se demanda comment elle faisait pour dormir la nuit... Les mouches ça chatouille et ça fait plein de bruit ! En tout cas Yrianna avait l'air de prendre son pouvoir plutôt bien quand d'autre auraient surement déjà couvert leur corps d'insecticide !

A la remarque de Louison, le jeune mutant fit aussi part de ses craintes à River.

"Chez moi, mes parents me demandaient tout le temps de cacher mon pouvoir de peur qu'une personne "anti-mutant" s'en prenne à moi. Les choses sont peut-être différentes ici, mais que doit-on faire si quelqu'un vient nous embêter à cause de ça?"

Après tout, se dit-il, nous sommes un groupe... Si quelqu'un viens nous chercher,on trouvera bien le moyen d'esquiver... Au pire Yrianna lui balancera des mouches dans la tête.

A cette pensée il eu un petit rire qu'il réprima tant bien que mal.

Wind Smith depuis l'infirmerie a écrit:- Pas maintenant, Rivy, mais je ne vais pas mourir de faim, rassure-toi.

River adressa un sourire à ceux qui étaient avec elle dans la chambre. Ils semblaient, tous, enthousiastes à l'idée d'aller à la patinoire. La jeune fille se tourna vers Kitty.

"Ok, je la préviens."

Elle attrapa son communicateur au moment où Yrianna lui demandait pour la salle de bains et hocha la tête. Oui, elle pouvait. Il n'y avait pas de problème. Elle lui désigna la porte au moment où l'autre porte, celle de l achambre, s'ouvrait pour laisser passer Lucas qui la tint un instant dans ses bras. River se laissa aller à ce petit calin improvisé tout en ouvrant la communication.

"Anna, on va venir aussi à la patinoire, Kitty, Louison, Yrianna, Louis, Kalalli, moi et peut-être Lucas. On vous rejoint dans le hall dès qu'on a fini de manger."

Elle coupa le communicateur juste à temps pour recevoir le message de sa soeur.

"C'est dommage Wind... Tu sais pas ce que tu rates. Mais j'espère que Jen va mieux."

A nouveau, elle ferma la communication. Elle s'apprêtait à répondre aux questions de Louison et Louis quand elle entendit un grand bruit provenir de la chambre face à la sienne, à savoir celle de Kitty et Louison. Un truc clochait. Les deux occupantes se trouvaient là, alors qui...? L'anglaise s'extraya des bras de Lucas et se précipita vers la porte d'en face.

[

chambre de Kitty et Louison]

Louison avait gardé les yeux sur River, espérant une réponse de sa part à une question que semblait partager le jeune Louis. La jeune femme terminait une communication et s'apprêtait à leur répondre lorsque son attention fût attirée par des bruits provenant du couloir. Elle repoussa son copain pour se précipiter à l'extérieur de sa chambre. La jeune métisse, ne connaissant pas les usages de la maison, haussa les épaules et tourna son regard vers la jeune russe dont le nom lui échappait. Elle allait lui poser une question sur son pouvoir, ayant trouvé particulier l'apparition de mouches en plein milieu de l'hiver lorsqu'elle fût interrompue par River qui criait à tout rompre qu'on la laisse entrer dans la chambre qui faisait face à la sienne.

Louison ne réalisa pas tout de suite qu'il s'agissait de la chambre qu'elle allait parteger avec Kitty, mais elle dût se rendre à l'évidence lorsque River répéta à plusieurs reprises que la chambre de Kitty devrait être prise d'assaut à grand renfort de pouvoirs mutants. Elle se leva donc, réprimant un rot viscéral et, les deux mains sur le ventre, sortit dans le couloir afin d'apprendre ce qu'il se passait dans sa nouvelle chambre. Au passage, elle jeta un regard interrogateur à sa compagne de chambre se demandant si elle connaissait la raison de la cohue.

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Chambre de Kitty et de Louison]

Kitty attendait le plus sagement possible que les grands terminent de manger. River avertit Anna par communicateur qu'ils allaient bientôt les rejoindre. Louison et Louis posèrent de nombreuse questions. Ils s'inquiétaient de savoir qu'ils allaient être nombreux à sortir de l'institut. mais la dernière fois qu'ils avaient fait une sortie ensemble, c'était pour le concert des Divas et cela c'étaient très bien passé. Kitty se souvenait de cette soirée qui s'était révélé magique pour elle. C'était juste avant le départ de Jimmy. Le jeune homme lui manquait parfois. Elle serra le médiator qu'elle avait autour du cou et se recentra sur la conversation. Tout d'un coup, elle entendit un énorme bruit venir de sa chambre. La petite fille se leva très vite, vit River s'extirper des bras de Lucas et sortir de la pièce, suivit par Louison qui lui jeta un regard interrogateur au passage. La fillette se précipita dehors à son tour. Elle se demandait bien ce qu'il se passait dans sa chambre. Quand elle en était sortit après avoir remonté son sac de cours, tout allait bien. Il n'y avait pas de problèmes. la petite fille faisait attention à ce que sa chambre soit toujours bien ranger et propre. C'était le seul moyen pour elle de diminuer un peu ses crises d'asthmes. Elle vérifia qu'elle avait toujours sa Ventoline sur elle et sortit précipitamment de la pièce. Elle ne savait pas ce qui se passait, mais les bruits venant de sa chambre l'inquiétait. Kitty se demandait bien qui pouvait faire autant de grabuge à l'intérieur. Surtout que Louison et elle était dans la chambre de River. néanmoins, la petite télépathe répondit à Louis avant de partir :

"T'en fais pas, ça se passera bien."

Elle lui adressa un sourire rassurant, puis elle sortit de la pièce pour se diriger vers sa chambre.

[

Chambre de Kitty et Louison]

Les événements s’enchaînèrent assez rapidement. Après que Kala l’ait salué d’un signe de tête, que Kitty l’ait accueilli avec plus d’enthousiasme et lui avait proposé de venir avec eux à la patinoire à la fin du repas, un second bonjour d’une des deux jeunes filles qu’il ne connaissait pas, et qui ne se présentèrent ni l’une ni l’autre, ce fut au tour de River de… de ne pas lui adresser la parole et de brandir presque aussitôt son communicateur, saluant à peine Lucas sans vraiment profiter des bras du suédois en parlant de choses et d’autres avec sa camarade Anna et sa sœur Wind avant de s’enfuir vers la chambre d’en face sans un mot, laissant en plan le mutant qui resta là comme un rond de flanc à voir Artemis quitter la chambre, suivie d’une des nouvelles, puis de la petite Kitty.

Visiblement elles s’inquiétaient du bruit qu’il y avait dans la chambre de la petite cadette de blonde de l’institut… Après tout, sa colocataire – bien qu’il ne se souvienne plus de qui c’était – avait bien le droit de faire le bruit qu’elle voulait, en journée, du moment que la nuit tout se calmait. Lui, il n’avait pas trop le choix avec son Gros Niko de compagnon de chambrée, qui faisait autant de bruit le jour que la nuit en grignotant ou en ronflant, quand il ne passait pas dans la chambre en vrai coup de vent, pour ne pas dire ouragan, vu les dégâts, dans un vacarme assourdissant. Mais Lucas ne se plaignait pas… Il y avait bien pire à l’institut… Ainsi, il n’aurait jamais pu dormir en compagnie d’Alixtide, malgré qu’il soit sympa, ou même de Iacobo, avec qui il aurait été tenté de dormir avec son pouvoir actif…

Bref, il soupira un peu en voyant tout le monde sortir et devant la froideur de River, et se tourna vers la nouvelle aux mouches, qui avait été également victime de l’inattention d’Artemis, qui avait laissé une de ses questions dans le vent. Il lui répondit avec un sourire, tout en levant les yeux au ciel.

« Vas-y, prends sa salle de bain, tu ne gênes personne… Moi j’vais voir ce qu’il se passe en face, je sens qu’on va encore avoir besoin de moi… »

Il se tourna vers les deux garçons et leur fit à eux aussi un sourire avant de tourner les talons et de se rendre vers la sortie de la chambre. D’après ce qu’il voyait par la porte ouverte, elles allaient en effet avoir besoin de lui…

*Visiblement, ça sera pas encore maintenant que j'aurai le temps de manger...*

Chambre de Kitty et Louison

Louis eu àpeine le temps de finir son poulet qu'un chahut s'éleva de la chambre d'en face. Suivant le mouvement général il alla se leva et se dirigea vers la porte.

Chambre de Kitty et Louison

[Hrp : Louis, tu vas me faire le plaisir d'étoffer ton post. Ce n'est pas la première fois que je te vois poster pour deux lignes. Au besoin supprime ton post, édite ton précédent post pour dire que tu sors avec les autres, mais nous ne tolèrerons plus de message de ce type. Merci.]

Yrianna ne s'était pas inquiétée du boxon fait dans le couloir devant la chambre de ses deux nouvelles petites copines. Quoi de plus normal qu'un peu de bruit dans un institut pour mutant grouillant de monde. En début d'après midi il était tout à fait normal que des choses se passent et elle n'avait pas compris sur le coup pourquoi est-ce que ce remue ménage là avait nécessitait plus d'attention que les autres qu'on avait pu entendre jusqu'à présent. Entre des élèves qui chahutaient dans les couloirs, des portes de chambres qui claquaient ou ça, elle ne faisait définitivement pas la différence.

A l'inverse de tous les autres elle s'était donc dirigée vers la salle de bain pour aussi tôt s'y enfermer. La petite pièce était toute minuscule et elle se doutait que la sienne ne devait pas être différente, mais tout y était encore une fois bien agencé et bien entretenue. La mutante entreprit donc de se changer en hâte de peur que les autres ne décident finalement de s'en aller à la patinoire sans elle. En enfilant ses vêtements, elle réalisa bien vite qu'en effet son intuition ne l'avait pas trompée : les habits étaient bel et bien deux fois trop long pour elle, mais heureusement ses épaules et ses bras musclés passaient tout juste à l'intérieur des manches du long pull clair...

Salle de bain de la chambre de River et Wind

Chambre de Kitty et Louison

De retour dans la chambre de River, Lucas ferma la porte pour avoir plus de tranquillité. La foule s’amassait dans le couloir, et lui n’avait envie que d’une chose : manger. Et si possible manger sans être assailli par la moitié des mutants de l’institut. Dans la chambre, il n’y avait plus que Kalalli. Lucas avait croisé Louis qui sortait de la pièce, et seul l’Inuit persistait là. Sans doute que la nouvelle venue aux mouches était dans la salle de bain en train de se changer pour aller à cette fameuse patinoire où tout le monde allait visiblement se retrouver.

*Encore un endroit d’affluence où il y aura les trois-quarts de l’institut. Ô joie…*

Décidément, non, aujourd’hui, il n’aimait pas le monde, et se confirma à lui-même qu’il ne se rendra pas à l’exploit sportif mutant de l’année : les pelles sur glaces, c’était pas son truc. Il laisserait les plaies et les bosses aux autres, cette fois. Sans compter les accidents moraux, les déchirements entre personnes mal-lunées, les prises de tête et autres joyeusetés. Le commun de l’institut sur la glace quoi.

Lui, il avait envie de sa paix, de tranquillité, et de repos… La mission de la veille, bien que peu éprouvante physiquement, était épuisante mentalement. Il avait du faire preuve de courage, d’audace et de ruse pour parvenir à avoir ces papiers qui avaient disparu dans les bras de Richard à peine récupérés, sans qu’ils en aient le moindre retour. Ainsi sa première mission avait été une réussite, sa première mission en qualité de leader de son équipe aussi. Visiblement, les conseils demandés par Richard lors de l’entraînement avaient été mis en application, et tout s’était passé pour le mieux, avec une bonne communication entre les membres des Ceresix.

Mécaniquement, il se dirigea vers les résidus de nourriture qui restaient de leur pique-nique improvisé, et prit de quoi se sustenter dans les restes encore présentables. Un peu de tout... Pour une fois, il n’allait pas faire son chiant, il avait faim, alors il mangeait.

S’installant sur le lit de River, il commença à manger d’un air un peu absent… Les bruits du couloir résonnaient toujours et la situation ne semblait en rien s’arranger. Il se demandait pourquoi faire tant de raffut pour une porte qui bloquait parce que la lumière intellectuelle d’Alixtide avait poussé un meuble derrière pour commettre l’un ou l’autre méfait, sans doute un vol de vêtements sales dans les règles…

Sans mot dire, il enfourna une bouchée libératrice de riz avec sa sauce au miel dans sa bouche. Bon sang, qu’est-ce que ça faisait du bien de manger…

Alors que tout le monde mangeait tranquillement, un vacarme surprenant arriva de la chambre d'en face. Kala apprit que c'était celle de Kitty et Louison, toutes deux présentes dans cette chambre ci. Alors qu'est ce qui faisait autant de bruit ?

En une fraction de seconde, la chambre se vida ! River, Louison, Lucas, Kitty puis Louis fonçèrent à toute allure voir ce qu'il se passait tandis qu'Yrianna allait se changer dans la salle de bain. L'Inuit resta seul dans la chambre, pas plus curieux que ça de savoir ce qu'il se passait. L'autre chambre étant juste en face, il pouvait voir le regroupement s'agrandir de secondes en secondes. Il mangeait tranquillement ce qu'il lui restait, n'ayant pas mangé énormément ces derniers jours, trop gêné pour se servir réellement. Alors cette fois, il en profitait, surtout qu'il n'était pas gêné du regard des autres !

Les bruits s'amplifièrent. Cette fois, c'était Lucas qui tentait de défoncer la porte sous une jolie forme mutante recouverte de diamants. Mais elle tenait ! Replongeant son regard dans son assiette, l'Inuit ne suivit pas la suite des évènements. Il ne servirait de toute façon à rien, et il aurait tout le loisir de demander plus tard ce qu'il s'était passé. Quelqu'un serait certainement ravie de lui raconter dans les moindres détails, comme s'il y avait été. Au moins là, il mangeait !

Soudain, Lucas rentra. Le regard absent, il ramassa du riz et s'assit sur le lit de River où il commença à manger. Il ignora royalement l'Inuit qui n'osa rien dire, laissant son regard planté dans l'assiette. Il aurait bien essayé de lancer une phrase pour démarrer une conversation, mais visiblement, la situation ne s'y prêtait pas vraiment...

A coté, tout semblait s'accélérer. La dame osseuse, Mme Fouba, arriva et régla rapidement l'affaire. Venant de finir de manger, Kala se leva et se dirigea vers la porte. Passant la tête dans le couloir, il vit une fille partir, uniquement vêtue d'un chandaille ! Il ne put donc que remarquer le mouvement harmonieux des fesses de l'exhibitionniste qui s'en allait vers sa chambre, sans doute, tandis que Mme Fouba partait, suivie de près par Alixtide, une autre fille, et étrangement, Kitty, qui n'y était pour rien. Aussitôt, il retira ses yeux du postérieur, gêné d'avoir vu ça. Peut être qu'ils avaient fait une partie de fesses en l'air ?

Rouge comme une pivoine, l'Inuit s'aventura dans le couloir.

Couloir

Ce fut ensuite au tour du pantalon d’être enfilé et celui-ci avait bien une dizaine de centimètres de trop. Alors Yrianna se pencha pour le raccourcir un peu, cognant légèrement contre des affaires des deux jeunes filles qui tombèrent au sol dans un fracas presque comparable à celui qu’on avait pu entendre au tout début dans les couloirs car le moindre bruit résonnait d’une ampleur impressionnante dans cette minuscule pièce. La petite Russe s’empressa de remettre chaque chose à leur place bien qu’elle ignorait tout de même leur emplacement d’origine. Elle espérait que personne ne s’en rendrait compte et ouvrant la porte donnant sur la chambre, elle tomba nez à nez avec le petit ami de la miss River qui mangeait comme un affamé.

Elle alla s’assoir à côté de lui sur le lit en voyant qu'il y avait encore du remue ménage au dehors, mais elle était toute gênée du boxon qu’elle avait elle-même provoquée dans l’extension de la chambre.
Elle balbutia quelques soupçons d’explications et d’excuse en même temps. Après tout, il était bien placé pour tout rapporter à sa chérie et Dieu seul savait ce qu’il avait bien pu interpréter !

(Pas qu’il s’imagine que j’ai fouillé ou quoi… En plus de ça moi qui voulait être rapide !)

Yrianna jeta un coup d’œil dans l’assiette qui était déjà bien entamée et commença avec des mots pleins de confusion parce qu’elle ne savait pas trop comment s’y prendre et évidemment elle allait encore se sentir bête…

« Je… euh…J’ai fait tomber des affaires avant hein, pas que tu crois que… je sais pas moi… que je mets mon nez là ou il faut pas hein ! »

Elle se triturait un peu les mains en se sentant très nerveuse. Non seulement elle ne connaissait pas ce jeune homme mais en plus de ça, elle était dans une position qu’elle considérait comme assez délicate.

Alors qu’il mangeait, finissant petit à petit son assiette, l’inuit partit sans dire un mot, comme si la présence de Lucas le dérangeait. Il leva un instant le regard avant de le voir partir rejoindre les autres dans la chambre d’en face. Ne s’en préoccupant pas, il se leva et alla se resservir à manger. Ah ce que ça faisait du bien, après toute une matinée et un début d’après-midi à jeun… Puisant dans les restes du plat, raclant jusqu’à la dernière miette de nourriture, il emplit à nouveau son plat, et alla se rasseoir sur le lit, recommençant à manger et manger encore, seul, mais heureux, car bientôt rassasié.

Il se demanda tout de même pourquoi River avait été si froide et distante avec lui. pourquoi elle ne lui avait ni adressé a parole, ni répondu à son geste de tendresse et d’affection. Enfin… Il le saurait bien assez vite. Peut-être l’anglaise avait-elle encore quelque chose à lui reprocher… Pourtant, il ne se souvint pas avoir léché Georgia aujourd’hui, ou même dansé avec Cassandre…

Alors qu’il était pris dans ses pensées hautement philosophiques qui ponctuaient son repas, Yrianna débarqua de la salle-de-bain nouvellement habillée des vêtements de River. Elle vint s’asseoir aux côtés de Lucas, sur le lit de sa chérie, et parut gênée et troublée quand elle expliqua sans qu’il comprenne pourquoi qu’elle n’avait pas fouillé la salle de bain de River.

*Elle est cleptomane ?*

Il n’avait pas entendu le bruit qu’elle avait fait, trop absorbé par son ingestion de bouffe et par ses pensées. Il se tourna vers elle en souriant.

« Pas de soucis, je crois rien du tout ! Dis… Tu t’appelles comment en fait ? T’es nouvelle ici hein ? Tu viens d’où ? »

Le garçon terminait son repas comme un affamé qui n’avait plus rien avalé depuis des jours bien que cela semblait peu probable dans cet institut où on ne devait sans doute pas laisser les gens mourir de faim. Apparemment il s’en fichait du vacarme de tout à l’heure, et c’était très bien comme ça. C’était vraiment pas le moment de s’attirer des ennuis à peine débarqué dans cette immense baraque. Soudainement, il lui envoya en pleine figure une floppée de question qui fit réaliser à Yrianna qu’en effet, il ne savait rien d’elle. Elle avait pourtant cru que River avait fait les présentations, mais elle se souvint alors qu’avec la ruée vers le couloir, les présentations n’avaient pas eu le temps de se profiler à l’horizon. Au moins de cette façon, elle pouvait donner tout les détails qu’elle voulait, elle n’était pas pressée par la conversation d’autres qui voulaient aussi prendre la parole…

« Oui, je suis nouvelle, depuis hier en fin d’aprem. J’étais tellement K.O. de mon voyage depuis la Russie d’ailleurs que je suis directement allée me coucher, j’ai rencontré du peuple qu’aujourd’hui, alors pas étonnant qu’on se soit pas croisé plus tôt. J’m’appelle Yrianna. Et toi donc, c’est Lucas à ce que j’ai entendu… »

Elle jeta encore un coup d’œil à la pièce qui était maintenant vide de monde. Ainsi, elle pouvait mieux l’admirer, avec ses belles couleurs et ses dégradés bleutés et rosés. Se reportant à tous ces gens qui avait justement déserté, Yrianna se devait de poser l'inévitable question, tout de même curieuse, même si ça ne devait pas être grand-chose…

« Il s’est passé quoi dans le couloir ? On aurait dit un troupeau qui se précipitait pour je ne sais quoi. Rien de grave je suppose, enfin… Je l’espère ! »

La demoiselle se présenta, confirmant qu’elle avait bien capté le prénom de Lucas. Elle, c’était Yrianna, et elle venait de Russie, d’après ses mots. Le suédois eut une moue surprise à cette nouvelle. C’était encore plus loin de son pays d’origine, la Suède, bien qu’il ait fait un long détour de quelques années en France… On pouvait donc vraiment dire que c’était une fille de l’Est, et déjà il essayait de l’imaginer sur les steppes sibériennes, regardant passer les troupeaux d’élans qui provenaient des Balkans, et même de Suède. Ainsi, pendant leur enfance, ils avaient peut-être eu l’occasion d’admirer les mêmes animaux qui migraient deux fois l’an, en un long trajet que certains humains ne soupçonnaient même pas, et qui aurait découragé plus d’un randonneur, de par la difficulté de ce voyage et sa longueur.

Mais il s’envolait peut-être un peu loin dans le stéréotype de la Russe habitant sur les steppes sauvages, dans une tente en peaux de cervidés, comme les dernières tribus nomades de ce pays. Elle était certainement une citadine, habitant dans une des grandes métropoles du pays géant, Moscou ou Saint-Petersbourg, par exemple. Continuant à manger, mais avec moins de fougue, pendant qu’elle parlait, il hochait la tête avec un sourire, la bouche pleine, pour ponctuer ses dires.

Alors, elle lui posa une question sur ce qui était en train de se passer dans le couloir, ainsi que dans la chambre d’en face, bien que le calme semblait être revenu petit à petit… Lucas avala une bouchée de riz avant de répondre.

« J’en sais trop rien. Apparemment, Alixtide s’est enfermé dans la chambre pour la corvée linge, mais ça m’étonnerait… Il a une réputation de voleur de vêtements ! D’ailleurs je suis sûr que c’est lui qui a mes chaussettes d’il y a trois jours… je les retrouve plus ! Alix… tu dois l’avoir déjà croisé, il se remarque facilement. C’est le type que tu sens à cent mètres à la ronde tant il pue. Mais il est sympa, donc ça va. »

Il passa sa lèvre sur ses incisives, pour en décrocher un petit bout de riz qui y était resté coincé.

« On n’aurait pas pu se croiser hier, j’étais en France pour… heu… résoudre un truc. On n’est rentré que très tard ! »

Il ne savait pas s’il avait le droit de dire le but de la mission de l’équipe dont il était le leader. Cette Yrianna était nouvelle, et il ne fallait sans doute pas l’effrayer…

« Tu viens de Russie ? Waou c’est loin tout ça ! Moi je suis originaire de Suède, mais j’ai déménagé en France quand j’étais gosse… Qu’est-ce qui t’a amené ici, à l’Institut ? »

Un sacré Alixtide que voilà. C’était donc à cause de lui qu’il y avait eu tout ce souk. Yrianna ne comprenait décidément pas pourquoi il y avait eu besoin que tout le monde accoure et mette un terme à leur petit repas en comité restreint qui, sur la fin, ne l’était certes plus totalement. En tous les cas, elle se souvenait bien de ce jeune homme qu’elle avait aperçu dans la cuisine, et de la fameuse odeur dont parlait le Suédois Français expédié en Amérique. Décidément, se rappeler de tous ces détails pour chacun des membres de l’institut n’allait pas être de tout repos pour son esprit intensément sollicité depuis hier.

« Bah ouai, j’ai pas eu l’impression qu’il avait une tête de voleur ni de fouteur de merde même si c’est vrai qu’il sent fort… »

Se remémorant cette odeur qui, il était vrai, avait arraché plus d’un rictus de dégoût sur le visage des autres, Yrianna sembla néanmoins dubitative…

« … Mais de là à dire qu’il put, moi je dis que c’est supportable ! J’ai déjà vu pire… »

Oui, elle avait déjà vu pire, et le fait est que si cette odeur ne l’avait pas dérangé, c’était sans doute à cause de l’influence de ses petites bêtes ailées qui s’étaient inéluctablement senties attirées par sa saleté pestilentielle. Burk, à y penser et en faisant abstraction de l’influence de ses mouches, en toute âme et conscience, c’était évidemment répugnant et elle pouvait bien comprendre que ce mutant n’était sans doute pas apprécié de tous.

« Quelle folie peut pousser un humain à se parer de saleté de la sorte ? »

Sa question resterait sans doute sans réponse car personne n’était à sa place. Il ne fallait juger personne en ce bas monde, c’était un des commandements du Seigneur qui lui était si cher, et bien qu’elle avait parfois du mal à lui rester fidèle dans sa façon d’être, dans son cœur, sa croyance restait figée et inébranlable…

Puis elle se mit à réfléchir à la question de sa venue. Qu’est ce qui l’avait amené ici ? Il était drôle de demander une chose pareille, parce qu’elle hésitait beaucoup à tout dévoiler quant aux tourments qu’elle avait subi les jours passés, et en plus de ça, ça risquait d’être un peu long. Elle n’était pas vraiment sûre de vouloir encore une fois y repenser et chercha une parade…

« Mais c’est à cause de ce que moi je suis, comme toi, et comme tous les autres, que je suis ici. Oui, je viens de loin mais bon, toi aussi après tout ! J’avais simplement plus de maison à cause de mon pouvoir, on m’aimait plus… Ca fait deux jours que je l’ai découvert. Et c’est déjà deux jours de trop ! »

Sur la fin, elle se mit à rire nerveusement. En fait, elle avait quand même trop parlé, incapable de se taire. C’était un gros défaut et comme toujours, elle avait oublié de tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler. Mais bon, c’était vraiment pas pratique de faire ça en pleine conversation, surtout pendant les présentations qui sont censées forger le tout premier avis durable. En tous les cas, celui qu'Yrianna avait établi quant à Lucas était qu'il devait sans doute être un garçon assez gentil et fort sympathique, c’était à n’en pas douter.

« Résoudre un truc ? Toi aussi tu étais dans ce groupe qui est revenu avec un disparu et une blessée grave ? La pauvre fille, je l’ai vu avant qu’on la transporte à l’infirmerie, elle était dans un sale état. Qu’est ce qu’il se passe dans cet institut ? C’est inquiétant…»

Tout d’un coup, Yrianna ne se sentait plus trop rassuré ici. Elle avait complètement oublié ce détail de la veille depuis qu’elle avait ouvert l’œil dans la chambre lugubre de Juliette mais maintenant que cela lui revenait, elle se posait bon nombre de questions. Était-ce un attentat contre les mutants ? Mais pourquoi devoir aller si loin en France alors ? Ils n’étaient que des enfants après tout…

La demoiselle aux mouches se fit parti pris de la défense du sieur LePuant en affirmant qu’il n’avait pas le profil d’un bandit, d’un voleur ou d’un larron, allant même jusqu’à dire qu’il ne puait pas tant que ça ! La pauvre venue de la froide Russie devait avoir le nez bouché par un rhume encombrant pour ne pas sentir la putrescence de cet être qui jamais ne se lavait, et qui se complaisait à se rouler dans les déchets les plus crades et les moins recommandables pour la santé et l’hygiène d’un corps normal. Il adorait puer, visiblement. Tel le camembert, le Breton avait du caractère, et l’odeur qui allait avec !

Mais comme si elle se rendait compte de ce qu’elle disait, la demoiselle de l’Est se rattrapa de son erreur de jugement hygiénique en se posant une question existentielle sur le rapport des humains à la crasse digne des théories d’un très lointain philosophe : Monsieur Jean-Paul premier, alias Sartre. La réponse à sa question était cependant assez simple, et revêtait avant tout une erreur d’énoncé : Alixtide n’était pas humain… Il était un mutant poisseux, et les déchets étaient son élément. Mais Lucas ne se borna pas à tarauder la nouvelle fraîchement arrivée de sermons différenciateurs des mutants et des humains. Il laissait ça à la belle Cassandre, la sublime Cassandre, dans ses cours de philosophie, ou à d’autres sommités intellectuelles et experts de la question mutante. Un certain Iacobo, séparatiste confirmé, y aurait sans doute trouvé une plus grande hargne explicative sur ce point litigieux. Et puisqu’il venait du même coin soviético-éloigné, il se serait certainement entendu avec la russe, lui, fan invétéré de Vodka éthylique. Le Suédois se contenta de sourire un peu moqueusement, mais gentiment à Yrianna, qui semblait nouvellement débarquée dans le monde mutanoïde.

Puis, Yrianna répondit à ma question sur les raisons de sa venue ici. Et… ça ne s’avéra pas réellement être la réponse qu’il attendait. Si elle était ici, c’est logique qu’elle soit mutante… Mais il perçut dans ses dires que les siens l’avaient rejetée à cause de son pouvoir nouvellement découvert. Elle avait eu moins de chance que lui… Ses parents avaient été compréhensifs, et même très protecteurs à son égard. Mais Lucas perçut sans difficulté le fait que la demoiselle ne désire pas s’étaler sur son passé. Il est vrai que nombre de mutants dans l’institut revenaient difficilement sur leur passé… parfois très dur. Elle était certainement bien mieux là, et c’était tant mieux.

Puis la demoiselle passa du coq à l’âne en parlant d’un disparu, d’une blessée, d’un groupe revenu de nulle part et de choses étranges se passant dans l’institut. Visiblement, elle en savait déjà plus, et Lucas ignorait de quoi elle parlait.

« Non, je ne fais pas partie de ce groupe… Je n’étais même pas au courant. Que s’est-il passé ? Tu le sais ? Qui a été blessée ? »

Il fit mine de réfléchir un instant avant de continuer, évasif.

« Tu sais, il y a des gens dans le monde, beaucoup de gens, qui n’aiment pas les mutants et qui ne les respectent pas. Ici, on veille au respect qui nous est dû parce que nous sommes des êtres vivant et pensant comme les autres. Et… pour garantir ça il faut parfois intervenir d’autres manières que par téléphone et… et voilà quoi… »

Il se tut. Il savait qu’il en avait trop dit, mais certainement pas assez pour satisfaire la curiosité de la demoiselle. Elle était mutante, elle « tait élève ici, elle avait le droit de savoir… Mais il ne savait pas s’il était bon pour lui de tout lui révéler ainsi. Il conclut hâtivement avant qu’elle ait eu le temps de réagir :

« Mais… les profs savent mieux que moi tout ça hein. Ils expliquent sans doute mieux. »

Et il enfourna une nouvelle bouchée de riz, détournant le regard, un peu gêné…

La discussion des jeunes gens fut brusquement interrompu par du bruit provenant de l'autre côté de la porte. Que se passait-il encore ?

Dans le couloir, Richard criait, et visiblement, quelqu'un était en train de passer un très mauvais quart d'heure. Décidément, les chambres étaient bien bruyantes ces temps derniers !

Il fallait vite tirer au clair ce qui se passait.

Lun 6 Oct 2008 - 21:53

- Lundi 5 mars 2108 -

La matinée était passée comme dans un rêve. Ou un cauchemar ? On avait pour la énième fois répété ce qu'elle savait déjà, que la vie reprenait son cours, que tout rentrait dans l'ordre, même s'il allait falloir rester vigilant puisque les organisations qu'ils avaient affrontées n'étaient pas anéanties, et puisque le climat actuel était plutôt à l'anti-mutantisme qu'à l'acceptation de la différence. A présent, elle remontait l’escalier menant aux chambres, le cœur lourd. Elle partagerait désormais sa chambre avec Kitty, la petite fille l'accompagnait bien qu'elle ne lui adressât pour l'heure pas la parole, comme elle ne l'adressait que rarement, et à peu de gens depuis deux mois... Les affaires de Riv' ne côtoieraient plus les siennes, songeaient-elle. Elle n'avait rien voulu garder, de prime abord, de peur de ne pas pouvoir tenir. Elle n'avait gardé que cette peluche nommée Troy, qu'elle lui avait elle-même offerte, et l'album photo qui datait d'avant, et des affaires de Wood peut-être. Et elle n'était pas certaine de ne pas les reléguer bien vite au fond d’une malle sous le lit ou au fond de l'armoire, avec quelques autres petites choses d'avant : les bracelets de la soirée en l'honneur de Miss Marcin, par exemple. Une vieille bible qu'elle n'ouvrirait sans doute plus et la croix qu'elle portait sans cesse auparavant, toutes les photos de la famille... et ses partitions. Pour l'heure, tout cela était encore apparent, mais pour combien de temps ?

Elle poussa la porte de sa chambre avec une pointe d'appréhension. Tout y était tellement identique... Tellement proche de lorsqu'elle la partageait avec sa cadette... Elle entra après avoir fait un signe de tête à la petite fille pour que celle-ci la suive. C'était ici chez elle, à présent, elle le savait, et pourtant c'était étrange de revenir dans cette pièce après ce qui s'était passé. Elle ne se voyait pas retourner en Angleterre, elle n'en aurait pas le courage, et d'ailleurs, elle n’avait toujours pas ouvert la réponse de Cloud, qu'elle déposa sur le lit, ainsi que les quelques affaires - exclusivement noires - qu'elles ramenaient d'en bas. Son regard erra un moment sur la pièce et le mobilier étrangement intact, comme si rien n'était jamais arrivé. Certes, c'étaient les chambres des garçons qui avaient le plus souffert, mais ça lui laissait une impression étrange...

Elle se dirigea vers la fenêtre, et effleura l'attrapeur de rêves offert par Nan', toujours à sa place. Et puis elle ouvrit l'armoire, à présent vide, et se tourna vers Kitty.

- Tu peux mettre tes affaires ici, Kitty, les miennes sont dans la commode, je n'ai pas besoin de tant de place...

Elle tenta un sourire, bien fade, et posa une main sur l'épaule de la fillette avant de se détourner pour gagner la salle de bains, comme si elle redécouvrait les lieux. Là aussi, tout semblait bien vide sans les affaires de Riv. Elle avait presque envie de presser Kitty à y installer les siennes, pour y palier.

- Je vais t’aider… fit-elle en revenant dans la chambre, et en joignant le geste à la parole.

Il fallut peu de temps aux deux jeunes filles pour ranger les affaires de la fillette dans l’armoire, et puis la londonienne revint vers son lit, et vers la commode où elle avait rangé ses affaires. Elle vida un tiroir de vêtements rouges, roses et blancs, qui se joignirent à ceux du dessous, et le remplit de nouveau avec ce qu’elle avait remonté. Elle avait été assez perturbée, aussi, à son arrivée, et ranger avait été une sorte d’échappatoire… Aujourd’hui, ça n’avait pas l’air de fonctionner. Il y avait toujours ses partitions, et l’appareil qui lui permettait d’écouter de la musique… Elle hésita à y insérer la puce offerte par Iacobo, et puis se ravisa. En mémoire, il y avait bien d’autres choses, et elle mit en route un morceau presque au hasard, une mélodie du siècle dernier, comme la plupart de celles qu’elle écoutait. Mais contrairement à son habitude, elle ne fredonna même pas quelques mots de ce qu’elle connaissait pourtant par cœur. Elle laissa l’appareil tourner, et puis le reposa sur la commode, le laissant alterner les genres sans vraiment y prêter attention. Et puis elle s’assit sur son lit, et fit signe à Kitty de la rejoindre.

Lun 6 Oct 2008 - 23:41

[

après la réunion]

Et voilà, un nouveau semestre commençait. Mais celui-ci semblait bien terne pour Kitty. L'absence de son parrain et de River y était pour beaucoup. Deux mois c'étaient passés, mais la douleur était toujours présente. Moins intense que lorsqu'elle avait appris la mort de Gabriel, mais toujours là. Disparaitrait-elle un jour ? La petite fille n'en avait pas l'impression. Au début de la réunion, elle avait appris que les chambres étaient de nouveau disponible. Louison étant partie de l'Institut, la fillette se retrouvait de nouveau seule dans sa chambre. Mais elle n'avait pas envie d'être toute seule. Elle avait donc émis le souhait de partager sa chambre avec Wind et la dernière des Smith avait accepté. C'est ainsi que tenant la main de sa grande soeur de coeur la petite fille montait les escaliers menant aux chambres. Chaque pas, chaque marche qu'elle franchissait la rapprochait de plus en plus d'un changement radical. Investir la chambre de Wind, prendre la place de River allait signifier qu'elle ne pourrait jamais revenir en arrière. Kitty avait du mal à supporter l'absence de l'ex Atom'X et du professeur Layne. Surtout l'absence de son parrain. Elle arriva assez vite dans les chambres des filles. La petite télépathe sentit un nœud se faire au creux de son estomac. Et dire que deux mois plus tôt ce lieu était en ruine. Deux mois où ils avaient dû camper. La petite fille avait récupéré ses affaires dans son ancienne chambre.

Kitty suivait sagement sa grande soeur sans rien dire en direction de sa nouvelle chambre. Elle aurait dû être heureuse de sa nomination dans une équipe, mais ça aussi cela signifiait un changement, qu'une page avait été tournée. La petite télépathe avait dû mal à la tourner, beaucoup de mal. Elle avait déjà dû en tourner une lors de l'abandon de ses parents adoptifs. En tourner une deuxième était bien difficile pour la gamine. Lorsque Wind poussa la porte de la chambre et entra, la fillette la suivi. Rien n'avait changé dans la pièce sauf qu'il manquait les affaires de River à part quelques trucs comme la peluche que Wind lui avait offert pour Noël. Cela faisait bizarre à la fillette de prendre la place de la cadette des Smith. Wind lui expliqua qu'elle pouvait ranger ses affaires dans l'armoire. Après lui avoir mis une main sur son épaule, la jeune femme se dirigea vers la salle de bain. Kitty commença à placer ses photos sur la table de nuit qui se trouvait à côté de son lit. Il y avait une photo de Gabriel et une photo d'elle avec la famille Smith au complet. La petite fille plaçait son ours en peluche et la poupée de porcelaine que lui avait offerte Juliette sur son lit quand Wind revint et lui proposa de l'aider à ranger ses affaires. La fillette lui répondit :

"D'accord Wind"

A deux, le rangement alla nettement plus vite. La petite télépathe avait gardé l'étui de son violon ainsi que son archet. Elle rangea le tout dans son armoire et posa ses partitions sur le bureau. Faire du violon lui manquait. Elle se demandait quand elle pourrait en rejouer. Maintenant que tout était rangé, Kitty se tourna vers sa grande soeur qui avait mis de la musique. Kitty aussi avait un appareil qui lui permettait d'écouter de la musique et il était soigneusement rangé dans le tiroir de sa table de nuit. La petite fille alla s'asseoir près de la jeune femme et se blottit dans ses bras. Puis voulant briser le silence, elle reprit d'une petite voix :

"Wind, ils me manquent tellement. Ça me fait bizarre de prendre la place de River dans la chambre. Je n'ai pas envie de la remplacer."

Kitty se blottit un peu plus contre l'X-Plorer. Elle était encore là et la petite télépathe se jura intérieurement de la protéger. Elle n'avait pas pu le faire pour son parrain et River, elle le ferait pour Wind.

Mar 7 Oct 2008 - 13:46

La londonienne refusait de compter les morts ou disparus. Le semestre reprenait, et elle avait perdu espoir de revoir son ancien coéquipier serbe. Ivy - ou un autre ? Elle n'était plus trop sûre - lui avait dit, pourtant, qu'il était toujours en vie après leur mission (presque) kamikaze, qui finalement ne s'était pas si mal soldée. Mais il n'était pas revenu avec les autres, et les souvenirs qu'elle gardait de leur dernière entrevue restaient floues et peu agréables : parmi les vêtements qu'elle venait de ranger, il y avait une veste au col disparu, tombé en poussière, qu'elle avait gardée près d'elle, vestige de leur dernière soirée. Et pourtant elle n'en parlait pas, pas même à Joachim. Elle ne parlait de rien, en fait, à personne, en tout cas rien qui fût trop impliquant, dans la mesure du possible.

La petite fille vint se blottir dans ses bras, et Wind lui caressa doucement les cheveux. Bien sûr, qu'elle ne remplacerait pas River, personne ne pourrait jamais la remplacer, mais comment lui dire sans paraître brusque ou froide ? Elle préféra s'abstenir. Kitty avait perdu deux êtres chers, et l'anglaise songeait parfois que malgré son jeune âge, elle s'en sortait peut-être mieux qu'elle-même... Il ne fallait pas qu'elle laisse planer le silence pourtant, ça ne ferait sans doute qu'inquiéter davantage la petite JustiX.

- Moi aussi ils me manquent, et c'est difficile, je sais. Mais ça veut dire qu'ils ont compté, et qu'ils comptent toujours pour nous, en soi, c'est plutôt positif. Il faut qu'on se souvienne des bonnes choses... tant qu'on pensera à eux ainsi, ils vivront toujours dans nos coeurs...

C'était presque trop cliché, comme si elle cherchait à se convaincre elle-même, ce qui n'était pas très loin de la vérité. Et puis elle s'écarta légèrement pour regarder la fillette dans les yeux.

- Kitty, tu ne prends pas "la place de River", rassure-toi. Dis-toi juste que c'est pour être près de moi, ça ne sert à rien de laisser un lit de vide, n'est-ce pas ?

Une fois de plus, elle tenta un sourire, bien fade pourtant : le coeur n'y était pas. Et puis sa nouvelle colocataire se blottit davantage dans ses bras, et elle la laissa faire, ses bras autour de ses épaules, caressant encore doucement ses cheveux.

Mar 7 Oct 2008 - 19:18

Kitty était bien dans les bras de Wind. Elle s'y sentait en sécurité. Sécurité qu'elle avait l'impression d'avoir perdu depuis l'attaque de l'Institut. La jeune femme lui caressait doucement les cheveux tout en lui parlant. La fillette savait tout cela, mais elle avait encore mal parfois. Puis son ainée l'écarta légèrement d'elle et la rassura sur le fait qu'elle ne prenait pas la place de River. Toujours dans les bras de l'X-Plorer, la petite télépathe lui répondit :

"Je comprends ce que tu veux dire. Mais ça fait encore mal et j'ai l'impression que ça passera jamais."

La petite fille baissa la tête et une larme perla sur ses joues. Larmes qu'elle chassa bien vite. Il fallait qu'elle se montre forte. Kitty releva la tête et continua :

"Mais t'as raison. Je crois pas que parrain et River voudraient que je sois si triste. Parrain m'a toujours dit qu'être courageux c'était oser faire les choses qui semblent impossible. Alors je vais être courageuse et pas me laisser aller à la tristesse. Même si parfois elle me semble difficile à surmonter."

La petite JustiX se leva d'entre les bras de sa grande soeur et se mit debout en face d'elle. Elle avait vu le sourire fade de la jeune femme. Elle aussi avait du mal à sourire depuis la mort des ceux qu'elle aimait et à chaque fois qu'elle pensait à eux, les larmes montaient. Mais elle savait qu'elle ne devait pas se laisser aller. La fillette avait porté du noir pendant plusieurs semaines, mais depuis quelques jours elle avait remis ses vêtements normaux. La petite fille se dirigea vers la fenêtre. La neige avait presque totalement fondu symbolisant bientôt le retour du beau temps. Il fallait qu'elle se change les idées et Wind aussi. Au bout de quelques minutes de silence, la petite JustiX se retourna vers sa grande soeur et reprit :

"Wind si on allait dehors ? Je me couvrirait bien, je te le jure. En plus il fait beau."

Sans vraiment attendre la réponse de la jeune femme, la petite fille se dirigea vers son armoire et sortit son manteau qu'elle commença à enfiler. Elle vérifia que sa ventoline était à sa place dans la poche de son jean. Puis elle se tourna vers Wind et attendit que la jeune femme lui réponde et surtout s'habille pour sortir. Comme tous les enfants, Kitty était assez impatiente. Et puis peut-être qu'elle irait sur la tombe de son parrain et de River après. Elle verrait avec l'X-Plorer.

Mar 7 Oct 2008 - 21:32

Wind ne put que hocher la tête lorsque Kitty énonça à quel point la douleur était vive encore. Une fois encore, que pouvait-elle dire de plus ? Les mots ne retireraient pas la peine de l'enfant, n'empêcheraient pas ses larmes de couler. Larmes qu'elle sécha presque aussitôt, à la surprise de la londonienne. Pour une enfant de douze ans, elle réagissait... disons plutôt bien. Mieux qu'une jeune fille de dix-neuf ans, apparemment : Elle s'était levée, face à elle, et l'anglaise la vit se diriger vers la fenêtre, pour y observer un instant le paysage. Contrairement à elle, elle avait quitté les vêtements de deuil. Elle ne se sentait pas encore prête pour ça. Cependant, elle ne pouvait qu'adhérer à la proposition de la JustiX. Le temps était clément, tout au moins relativement, comparé aux derniers mois enneigés, et prendre un peu l'air ne pouvait que leur être bénéfique. Même si la blonde savait où ses pas se dirigeraient sans doute très prochainement...

Elle se leva à son tour, comme l'enfant ouvrait l'armoire pour en sortir son manteau, enthousiaste, et elle ouvrit le tiroir de sa commode, pour en extirper une écharpe rose vif qu'elle n'avait plus porté depuis deux mois. Sans un mot, elle la noua autour du cou de Kitty une fois que celle-ci se fût couverte, et passa à son tour un imperméable noir, un foulard un peu épais et une paire de gants en laine fine, tout aussi sombres. La petite fille avait vérifié la présence de sa ventoline, et Wind hocha la tête.

- Allons-y, fit-elle simplement en lui tendant la main. Elle laisserait sa protégée s'amuser, autant qu'il lui plairait. Plus tard, seulement, se rendrait-elle sur la tombe de sa cadette, après s'être assurée que personne d'autre ne s'y trouvait. C'était des moments qu'elle ne voulait pas partager, qu'elle ne pouvait pas partager, parce qu'ils lui étaient très personnels. Et parce qu'elle pouvait rester une heure simplement assise près de la stèle, sans rien dire, sans bouger...

[

Dehors...]

Dim 4 Jan 2009 - 21:40

[Event – Premier anniversaire de l’institut - Avant de rejoindre le foyer...]

S’il y avait bien une chose dont Wind n’avait pas envie ce soir, c’était de participer à la fête pour le premier anniversaire de l’institut. Elle n’avait pas été là, à l’ouverture, mais évoquer un anniversaire lui faisait invariablement penser à tout ce qui s’était passé cette année-là, et en l’occurrence, il ne s’agissait pas vraiment de bons souvenirs.

Ca faisait moins d’un an, donc, qu’elle avait découvert qu’elle était mutante, tout comme son frère et sa sœur cadets. Et aujourd’hui, l’un était porté disparu, l’autre morte, enterrée dans le jardin de l’institut. Seule rescapée de la branche mutante de sa famille, elle n’avait plus donné signe de vie, autant pour protéger ses parents humains que par lâcheté, et elle retournait et retournait encore entre ses doigts l’enveloppe toujours cachetée, réponse de son jumeau – et sans doute des autres aussi – à l’annonce de la mort de River qu’elle n’avait jamais eu le courage d’ouvrir. Le lecteur sur la commode faisait retentir indifféremment la Traviata, Tosca, I Capuletti E Montecchi, Die Zaüberflöte ou Carmen, et bien qu’elle en connût tous les grands airs par cœur, bien qu’elle pût à présent les chanter tous, puisqu’elle était capable de descendre dans les basses comme de monter dans les suraigus (ce qui était davantage sa tessiture originelle), aucun son ne passait la barrière de ses lèvres. Quelques soupirs parfois, seulement, et elle retournait pour la énième fois l’enveloppe, sans parvenir à l’ouvrir.

Des morts, il y en avait eu bien d’autres. Dès leur arrivée. Elle avait été choquée de l’enterrement de sept inconnus, le jour-même où elle avait mis les pieds pour la première fois dans cette bâtisse. Parfois, elle se demandait s’il ne s’agissait pas là d’un présage, comme les décès avaient continué de s’égrener au fil du temps. Il y avait eu la manipulation des professeurs ensuite, qui avait de nouveau coûté la vie à nombre d’entre eux, et des… maladresses (quel euphémisme !) qui avaient aussi engendré la destruction d’une bonne partie du bâtiment. Et puis il y avait eu l’intrusion des quatre surfers comme tout le monde les appelait, dont l’évocation seule, même en pensée, lui fit crisper les poings. La lettre déjà malmenée au cours des dernières semaines s’en trouva un peu plus froissée, et elle la posa peu délicatement sur le lit à côté d’elle.

Il y avait eu des changements aussi. Elle avait changé d’équipe, passant des X-Rays aux X-Plorers. Au fond, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il y aurait toujours une partie d’elle qui ferait équipe avec Jen, et Nan, et Gaël, et Enzo, et Tim, même s’ils n’étaient plus là… et Iacobo. Peut-être que sa relation avec le serbe y était pour beaucoup. Peut-être aussi qu’elle avait tissé sans vraiment s’en rendre compte des liens trop forts avec eux, pour pouvoir les oublier subitement. Le départ de Gaël avait été une surprise plutôt désagréable, et elle avait songé qu’elle n’avait sans doute pas été assez présente pour que le jeune homme eût préféré partir que de rester auprès d’eux. Celui de Tim avait été bien plus difficile à encaisser. Elle n’en avait rien dit, jamais, mais elle ne pouvait s’empêcher de se sentir quelque peu trahie par celui pour lequel elle avait eu le plus d’estime. Presque autant que pour son jumeau. L’amalgame était dangereux, et c’était sans doute ce qui l’avait le plus blessée, d’avoir l’impression de perdre un frère. Elle ne savait pas alors, que ça ne serait que la première étape.

Un pâle sourire étira ses lèvres comme elle visualisait Nova et Kabeyun, et Bones et elle, seuls rescapés de cette session d’X-Rays. Chacun appartenait à une équipe différente, à présent, mais ça n’empêchait que quoi qu’il arrive, ils restaient liés. Ils resteraient là, les uns pour les autres, n’est-ce pas ? Elle l’avait promis à la brunette le jour du retour du serbe. Et même si ça ne l’empêchait pas de faire de son mieux pour sa nouvelle équipe, et pour éviter les conflits notamment, entre Chris et les autres, elle savait bien que c’était différent. Peut-être était-ce aussi dû à leurs couples… Nouveau soupir à fendre l’âme. Etranges couples, en effet… Et si elle avait toujours su que ça ne serait pas forcément simple, elle avait pourtant eu du mal à encaisser certaines remarques de son « cher et tendre ». Ses propos lors du cours de Miss Kofman lui restaient en mémoire, et au fond, elle regrettait d’avoir pris la fuite, de n’avoir pas crevé l’abcès plus tôt. Depuis, elle ne savait plus très bien ce qu’il était censé en être de sa relation avec Iacobo, ce qu’il pensait de tout ça. Ce qu’il pensait d’elle surtout. Elle s’allongea en travers du lit, les doigts croisés sous sa poitrine, fixant le plafond. Elle n’avait pas reparlé de tout ça, ni à l’intéressé, ni à personne d’autre. Comme elle repoussait le moment où elle devrait reprendre contact avec sa famille – et elle se doutait bien que ça arriverait tôt ou tard, ne serait-ce que parce que l’anniversaire de son père et de son jumeau arriveraient dans deux mois, et que même si elle n’osait plus trop les contacter, elle n’imaginait pas qu’elle pourrait ne rien faire pour ces occasions…

Mais c’était plus facile d’occulter les sources de conflit que de les affronter. Et pour l’heure, elle ne s’en sentait pas le courage. Ce qui impliquait aussi : éviter la salle où se déroulerait l’anniversaire où il y avait toutes les chances qu’elle finisse par le croiser…