[NeXus 2.4]Tâches administrative

Après le cours qu'il avait fait, Olivier s'en été retourné à son bureau. La travail s'était accumulé en son absence et le facteur était passé pendant les cours du matin, nombreuses, les lettres ne venaient certainement pas d'un fan clu à la vue de ce qu'il pouvait lire.

Olivier esperait toujours tomber sur quelqu'un qui avait besoin de lui, il restait donc le plus attentif possible à tout. Le ventre creux, il décida de manger, mais ne voulait pas bouger d'où il était. La peur de croiser Cassandre l'etreignait, à chaque fois qu'il la croisait, il repensait à la nuit précédente et surtout à la vision projettée.

*Son esprit est-il toujours hanté par toutes ces choses.*

Comme il avait été convenu à l'infirmerie, la psychologue devait passer le voir pour qu'elle puisse plonger dans les pensées du directeur et analyser la vision nocturne. Mais Olivier redoutait ce moment, verrait-elle toutce à quoi il pensait où réussirait-il à cacher ses secrets. Décidé à manger il griffona sur un post-it la recette d'un sandwich de son invention et dégusta en esayant de chasser la voyante de son esprit pour qu'il reste lucide et clair.

Cassandre avait fini par se décider à aller voir Olivier. Auprès de Cérébra, elle avait obtenu une once de piste, mais sans la vision qui y était liée, elle n'arriverait à rien, et la proximité de son point d'ancrage temporel lui permettrait de déblayer ce capharnaüm avec bien plus de facilité et de rapidité. Elle devait bien avouer qu'elle appréhendait leur rencontre, d'une part, parce qu'elle se doutait que ce qu'elle allait être contrainte de revoir serait éprouvant, mais d'autre part, parce qu'elle devrait affronter le regard, neuf, d'Olivier sur sa personne. Elle ne le pensait pas capable de la juger sur son handicap, mais peut-être sa découverte avait-elle changé quelque chose dans leur relation, quelque chose qu'ils ne pourraient plus jamais récupérer.

La jeune femme se présenta sur le pas de la porte, les traits encore tirés de sa mauvais nuit, frappa deux coups, attendit qu'Olivier l'invite à entrer, puis fit quelques pas dans la pièce.

"Je pense pouvoir réutiliser mon pouvoir sans risque. Tu es toujours d'accord, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle de sa voix douce.

"Tu ne risques rien si je suis éveillée." ajouta-t-elle en faisant un pas de plus dans la pièce.

Il faisait tout pour l'éviter et c'est elle qui venait à lui pour justement lui demander de faire. Pour gagner un peu de temps et se concentrer il décida de la questionner pour commencer.

"Qu'as-tu pu récupérer et titer de cette vision?"

Braquer son esprit sur un sujet important, voilà le moyen de ne pas se faire avoir.

Cassandre ne tiqua pas, pourtant elle sentait qu'une gêne s'était installée dans la pièce. Elle détourna le visage, essayant de donner une contenance factuelle à sa voix.

"Eh bien... J'ai demandé à Cérébra de rechercher l'adresse que vous avez vue... Elle m'a donné plusieurs résultats dans plusieurs villes américaines. La plus proche était New York. Le 103 est un immeuble d'appartements, mais il comprend de nombreux locataires... Ton aide me serait précieuse pour en savoir plus sur la personne qui pourrait y habiter ou l'événement qui doit, s'est ou a des chances de se produire." expliqua-t-elle en se tenant les mains, comme une enfant en faute. En réalité, elle faisait tourner l'une de ses bagues autour de son doigt avec fébrilité. Elle avait causé toute cette agitation, et maintenant elle semblait impuissante à fournir l'explication tant attendue... Pourtant, il lui suffirait d'un saut dans le passé d'Olivier pour avoir une vision plus claire.

"Ecoute... Je comprendrai que tu préfères rester en dehors de cette histoire après ce qui s'est passé... Mais j'ai l'intime conviction qu'il va se passer quelque chose de grave... J'ai besoin de savoir. Si tu préfères, je peux aller voir Adam..."

Olivier coupa la parole à Cassandre.

"Non, ça ne marcherai pas avec Adam, les pouvoirs télépathiques ne marchent pas sur lui. Je pense qu'on peut dire qu'il n'a pas vraiment de cerveau."

Olivier alla s'assoir dans les fauteuiles qui faisaient face dans un soin de la pièce.

"Viens t'installer en face de moi, nous allons revivre ce moment...ensemble..." sa voix se vrilla.

*Finissons-en au plus vite!*

Olivier ferma les yeux pour se concentrer sur tout ce qu'il avait cette nuit-là

Cassandre resta interdite une seconde.

"Pas de cerveau ? En principe ça n'a aucune incidence sur mes facultés... Pour le passé, à partir du moment où il y a eu existence, quelle qu'elle soit, je perçois. Prenons ton fil temporel. Si je le remonte, je saurais tout ce que tu as pu faire, voir le film de ta vie en somme. Pour le futur, c'est l'inverse, je perçois ce qui n'a pas encore eu d'existence, ce qui n'en aura peut-être pas... Et entre les deux, ils y a l'infinité de fils qui relient les causes aux conséquences."

Le mouvement d'Olivier dans la pièce la tira de son explication. Olivier était tendu, mais semblait décidé, et pourtant ses paroles semblaient vouloir la rassurer. Elle ? Ou lui ?
Le malaise de Gabrielle et Ernest avait dû être impressionnant pour qu'il craigne à ce point la vision... Mais Cassandre était sûre d'elle : elle ne pourrait pas blesser Olivier, même si elle le voulait.

La jeune femme suivit le bruit de pas du directeur jusqu'à la chaise qu'il lui avait désignée. Elle avait dans l'idée que ce qu'ils allaient voir, ou plutôt revoir les dépassait complètement, dépassait leurs petites personnes, l'institut... et que la vision touchait à quelque chose de bien plus vaste.
Elle s'installa sans un mot. La voix brisée d'Olivier n'était pas pour lui donner confiance en elle.
Après une hésitation, elle tendit la main vers l'accoudoir du fauteuil d'Olivier et posa doucement sa main sur la sienne.

"Détends-toi, il ne peut rien t'arriver." dit-elle d'une voix calme. Elle prit une inspiration profonde, et se mit au travail.

Avoir Olivier pour point d'ancrage avait cela d'étrange qu'elle le voyait en acteur de la scène, et contempler son expression faciale durant les événements nocturnes lui fit un pincement au coeur. Il avait l'air passablement bouleversé par ce qui s'était passé, pas étonnant qu'il soit si tendu.
Cette fresque morbide avait de quoi destabiliser. Rien que l'idée que les NeXus et les deux télépathes aient pu être exposés par sa faute à une telle monstruosité ne fit qu'accentuer sa culpabilité. Elle posa sa main libre sur sa bouche, comme pour étouffer un cri muet. Mais elle devait se cramponner à ce qu'elle tenait. A quoi cela aurait-il servi de sacrifier à leur innocence si en plus elle ne parvenait pas à donner sens à tout ceci ?Délaissant ces pensées parasites, elle se concentra pour ne poursuivre que son but premier tant bien que mal. Spectratrice, elle observa l'illusion de vision diffusée par Gabrielle, notant avec l'habitude les détails qui permettaient de ricocher dans le temps.
C'est ainsi qu'à partir de ce qu'avait vu Olivier la veille, elle remonta la piste de la boîte aux lettres... jusqu'au passage du facteur quelques heures plus tôt... jusqu'au paquet de lettres qu'il avait introduites dans la fente de la boîte... jusqu'à la lettre du dessus du paquet...

Cassandre s'évertuait à ouvrir les poupées russes du passé avec minutie. Inconsciemment, la pression de sa main s'était faite plus forte sur celle de son vieil ami. La concentration pouvait sur lire sur son visage tendu tandis qu'elle semblait se mordiller la lèvre comme un tireur à l'arc durant sa visée.

Porter.

Ce nom résonna dans son crâne avant que sa vision ne s'estompe, que les images disparaissent, la laissant à son obscurité intérieure. Son mal de crâne était revenu en force.
Cassandre se redressa.

"Olivier ? Ca va ?" demanda-t-elle avant toute chose. Par principe, le directeur ne pouvait avoir été touché par son pouvoir, mais la réminiscence que sa présence suscitait pouvait avoir ravivé de mauvais souvenirs.

Elle avait vu beaucoup de choses, rares étaient les visions si construites dans la continuïté temporelle.

Pestant contre les monorails, avions et autres moyens de transports n'exploitant pas des animaux, Sahari avait traversé la grille et s'était dirigée vers la porte qui semblait indiquer l'entrée de l'institut, de son pas long et cadencé. Voyant de jeunes gens dehors, elle voulu aller leur demander où se trouvait le bureau de leur directeur, mais se ravisa en voyant qu'il s'agissait d'un jeune homme et une jeune femme qui se courtisaient manifestement.
Fronçant les sourcils et mâchant des pensées de plus en plus sombres, puisqu'elle ne pourrait jamais connaître la joie des jeux de séduction en raison de son apparence, elle entra dans le hall, où elle ne vit personne. Du moins, jusqu'à ce qu'une femme se matérialise devant elle et l'acceuille par son nom avant de lui indiquer le chemin vers le bureau du directeur et de disparaître aussi rapidement qu'elle était apparue. Décidément, les mutants avaient de nombreux pouvoirs, mais celle-ci semblait particulièrement lasse, froide même.
Vérifiant que son foulard vert feuille à motifs jaune canari cachait toujours son front, elle repartit selon le trajet indiqué par l'intelligence artificielle au milieu des tourbillons rouges et jaunes de sa robe longue. Tournant le dernier couloir, elle enleva son foulard d'un geste rapide et l'enroula plutôt autour de son cou. Elle avait prévu ce premier contact depuis son départ de l'afrique. Il fallait bien qu'elle se change les idées à bord de ces immondes véhicules, non? Alors elle s'était dite que si elle se présentait directement au directeur Fleury, sans cacher son état, elle pourrait vérifier à sa réaction s'il était aussi ouvert d'esprit et pacifique qu'il le prétendait, et lui saurait immédiatement à qui il aurait affaire.
Par contre, même en y ayant réfléchit durant des heures, elle ne parvenait pas à trouver les mots appropriés pour expliquer sa présence à cet institut qui, de toute évidence, recueillait principalement des adolescents. Elle en avait en effet croisés plusieurs sur son chemin, qui lui avait adressé des regards plus ou moins curieux.
Elle n'avait donc pas encore trouvé les mots à dire à Olivier Fleury, mais il n'y avait là rien de surprenant puisqu'elle détestait parler. Les discussions qui ne menaient nulle part et ne changeaient rien à une quelconque situation l'exaspéraient totalement!
Décidant finalement de suivre son attitude naturelle, elle écouta son instinct et cogna contre le cadre de la porte, car elle avait cru entendre des voix et ne désirait pas déranger qui que ce soit. Ensuite, elle improviserait. Elle remonta légèrement les manches de sa robe sur ses poignets, laissant apparaître sa cicatrice la plus moralement douloureuse, et attendit.

[ salon]


L'institut était plutôt grand, entre les chambres, les salles de classes, le salon et la cuisine, trouver le bureau de Olivier fut long, sans l'aide de la gamine ou d'autres élèves, arrivant devant le bureau elle se stoppa, des voix se faisaient entendre, ce qui indiquait que le directeur n'était pas seule
Elle frappa plusieurs coups à la porte puis se recula de quelques pas... attendant qu'on lui ouvre.

"Tu crois quoi, qu'ils vont t'accepter parce que tu leur fais les yeux doux?"
*Tais toi*
"C'est une école ma fille, et les délinquantes ne sont que rarement acceptés dans ces endroits, ils vont te dégager"
*Tu n'en sais rien, je ne suis pas une délinquante*
"Et les jeunes massacrés dans votre squat, c'était quoi? Un mauvais trip? Et Rachel?"
*Tais toi, ne parle pas d'elle, ne parle pas d'elle, je t'en prie*
"Hum c'est ça ta faiblesse, que c'est attristant"

Rien que le nom "Rachel" lui retournait l'estomac, le passé et le passé, et pourtant il reste marquant dans nos futurs actions, Abby attrapa la tétine autour de son cou, la serrant, ressuyant ses yeux, elle ne voulait pas se présenter en mauvaise condition devant le directeur, elle regarda la porte, attendant.

La voix de sa mère s'était tut de nouveau, le calme était revenue, aucune émotions, aucune voix... rien.
L'attente se faisant de plus en plus longue, Abby décida de partir, revenir plus tard ne la géner pas quoi qu'elle se sentait encore étrangère à l'institut...
En partant elle remarqua la présence de la femme, elle ne l'avait pas vue alors que par son pysique on ne pouvait pas la louper, elle passa près d'elle sans rien dire.

[ dans l'institut]

Olivier comprit alors qu'il avait faut sur toutes la ligne, Cassandre ne voyait pas l'avenir et la passé par des capacités télépathique, bien au contraire. Son pouvoir était plutôt comparable à un film que l'on rembobine. Cassandre allait revoir ce qui était arivé à Olivier entre maintenant et sa vision nocturne.

Le directeur se rememora les évènement de la nuit. Tout d'abord, il s'était jeté sur Kevin

*Ce n'est pas bien glorieux, mais il n'y a pas de raison qu'elle soit remonté jusque là, la vision as été révélé après.*

Il se repassa ensuite en tête le reste de la nuit qui avait commencé par la vision et s'était terminé au chevet de Cassandre à l'infirmerie.

*Au moins ça, ça ne me portera pas préjudice.*

Olivier termina on travail de mémoir quand...

*Oh non, pas ça, pas la douche. En plus j'y suis resté un bon quart d'heure et même en accéléré, elle passera par là.*

Olivier se sentit mal, Cassandre reprit la parole et le sortit de ses pensées

«Oui, ça va Cassandre. Qu’est –ce que tu as v… Qu’as-tu tiré de cette expérience ?»

Olivier depuis la veille où il avait appris l’existence du handicap de son amie de facse sentait bête de na pas avoir compris plus tôt et avait toujours peur de faire des erreurs, des gaffes.

La jeune femme rompit le contact avec la main d'Olivier. Elle n'en avait plus besoin à présent, n'est-ce pas ?
Toujours aussi nerveux malgré l'expérience passée sans heurts, Olivier lui répondit d'une voix mal assurée.

"Beaucoup de choses, je m'attendais à pire en vérité..." commença-t-elle.

"J'ai retrouvé le nom du propriétaire de la boîte aux lettres, un ou une certaine Porter. Je crois que le passage impliquant John date de quelques temps déjà. Pour une fois, cette vision semble assez bien construite. La jeune femme quant à elle... Je crois qu'il est trop tard pour faire quoi que ce soit pour empêcher ce que nous avons vu. Le reste n'est pas encore arrivé, du moins c'est ce que je crois." expliqua Cassandre. Ce qui n'était pas encore arrivé était en un sens, la seule lueur d'espoir de la viison, certes lugubre, mais potentiellement déjouable. Le tout était de savoir si elle saurait agir sur les bons fils... et elle en aurait la capacité.

Cassandre hésita une seconde. Olivier était médecin, il pourrait confirmer ou écarter ses craintes sur la dernière fraction de vision qu'elle ne lui avait pas révélée...

"Il y a autre chose... Un p-" se décida-t-elle enfin à dire, avant que trois coups ne retentissent à la porte. Cassandre tourna la tête dans sa direction comme si elle pouvait voir qui s'y trouvait à travers le mur. Une sonde plus tard, la jeune femme fronça légèrement le sourcil, masqué par ses lunettes.

La femme qui se tenait derrière la porte n'était pas n'importe quelle femme. Comme tout le monde, elle n'était pas blanche comme neige, mais son passif était lourd... mais chargé de remord. Cassandre se leva et se plaça légèrement en retrait du directeur pour lui laisser le champ libre. Leur conversation attendrait, encore une fois... Mais la pythie ne put s'empêcher de penser que cette fois-ci, les minutes lui étaient peut-être comptées.

Deux choses coupèrent le contact, d'un coté, quelqu'un frappait à la porte et Cassandre semblait trouver cela important car elle se leva pour se placer en retrait. De l'autre, Adam l'avait contacté par communicateur. Alixtide Pitre, un des plus récent élève s'était empoisonné avec de la lessive, son pouvoir éviterai à Olivier d'aller lui même s'occuper de ça et lui permettrai d'acceuillir le mystérieux visiteur.

"Adam, fais-lui avaler su charbon absorbant, un paquet, il y en a dans la pharmacie. Avec son pouvoir, cela devrait sufir, Recontacte-moi au moindre problème, je viendrai mais pour le moment, je sens que je vais être occupé."

Olivier se leva pour aller ouvrir la porte derrière la quelle se trouvait le trublion. Une fois la porte ouverte, il fut etonné de ne pas trouver un adolescent mais une femme plus agée, peut-être même plus que lui mais ce n'était pas le plus improbable chez elle, sur son front, 2 plaques faisait saillies. Olivier habitué à cette texture ne mit pas longtemsp à comprendre que ces plaques était du tissu osseux.

"Entrez, ne restez pas dans le couloir."

Une fois la porte fermée, Olivier se plaça derrière son bureau et invita sa visitrice à s'assoir.

"Bonjour, je suis le Dr Olivier Fleury, directeur de cet institut et voisi Mlle Cassandre Deneos, notrs psychologue. Que puis-je faire pour vous?" dit-il d'une voix acceuillante.

Sahari entra et s'assit comme le lui avait indiqué l'homme qu'elle espérait voir depuis son départ d'Afrique. Il respirait autant de bonté en personne qu'à la télévision et sa réaction en voyant le visage de Sahari ressembla plus à de la surprise qu'à une quelconque autre émotion.

Elle avait cogné à la bonne porte, apparement.

Un sourire courtois se dessina sur ses lèvres lorsque le directeur se présenta, ainsi que sa psychologue. Elle se présenta aussitôt, à son tour.

"Je m'appelle Sahari Fouba et suis enchantée de vous voir enfin."

Ne pouvant attendre qu'Olivier lui demande la raison de sa présence, bien trop empressée d'enfin pouvoir discuter avec l'homme de la télévision, elle laissa un demi-temps de pause avant de poursuivre, en croisant les jambes sur sa chaise et en posant ses mains croisées sur celles-ci.

"J'arrive directement d'Afrique, où j'ai pu voir votre entrevue à la télévision, et c'est le message d'espoir que vous y avez lancé qui m'a fait venir jusqu'ici, je vous avouerai."

Elle n'en dirait pas plus pour l'instant. Inutile de faire connaître immédiatement à ses deux interlocuteurs les détails de son passé agité, sans se douter que Cassandre en savait déjà plus qu'elle ne pourrait l'imaginer. Il fallait qu'elle apprenne à faire chaque chose en son temps, et elle se retint donc et attendit une éventuelle réponse de l'un de ses deux interlocuteurs en observant alternativement leurs visages.
Mais tout à coup, sa présence ici lui sembla ridicule. L'institut disait accueillir des jeunes qui ne maîtrisaient pas leurs pouvoirs, pas des gens d'âge mûrs qui avaient appris à vivre en harmonie avec ceux-ci...
*J'espère bien ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien...* pensa-t-elle furtivement

Cassandre était demeurrée silencieuse dans son coin de la pièce. Le bruit du fauteuil indiqua que la nouvelle venue s'était installée, et qu'Olivier avait pris place en face d'elle. La psychologue hocha doucement la tête à l'appel de son nom.

"Bonjour..." dit-elle seulement, l'esprit toujours préoccupé.

Restée debout, elle se contenta de posa sa main droite au niveau de son coude gauche, attendant ce qui allait suivre.
La voix de la visiteuse était agréable, contrôlée, peut-être délibéremment, peut-être pas. Cassandre se demandait simplement quel carte elle allait abattre : celle de la franchise ? Cela jouerait en sa faveur, mais dans le cas contraire, Cassandre se montrerait des plus prudente avec cette mutante au potentiel pour le moins dangereux.

Olivier s'assit à son tour derrière son bureau. Sahari n'était une visiteuse comme les autres. Il y avait d'abord son âge, bien au delà des élève habituels elle devait avoir des pouvoirs plus developpés que la moyenne.

"Je dois dire que vous n'avez pas les mêmes raisons de venir que la plupart des élèves qui recherchent surtout un protecteur. Et je vous remercie de venir dans un but aussi noble."

Le directeru marqua une pause comme pour chercher les mots les moins susceptibles de heurter la jeune femme vis-à-vis de son âge.

"Nénmoins, comme vous avez pu le constater, ici, vous avez plus l'age d'un prof que d'un élève et je pense que vous devez avoir une meilleure maitrise de votre pouvoir qui doit concerner les os si je ne m'abuse?"

Olivier mlarqua à nouveau une pause beaucoup plus réthorique cette fois.

"J'imagine donc que vous êtes pour autre chose."

Alors que la psychologue semblait plutôt songeuse, dans son silence, le directeur était invitant et perplexe, ce qui encouragea Sahari dans ses confidences. Elles ne répondit aux différentes remarques du directeur que par un "En effet" appuyé d'un sourire éphémère, probablement dû à son anxiété.

Elle expliqua ensuite la raison de sa venue, depuis l'élément déclencheur.

"Il y a quelques mois, un drame s'est produit dans mon village natal. Depuis mon adolescence, j'étais considérée comme une sorcière, et un enfant venait parfois me visiter secrètement, dans ma hutte en dehors du village. À sa dernière visite, des villageois l'ont surpris, ou l'ont attendu, à son retour de chez moi. Quand je suis descendue au puits, plus tard, j'ai entendu des grands cris en provenance du village. Curieuse, je m'y suis approchée, pour me rendre compte qu'un gibet était installé au centre du village. Et..."
La voix grave de Sahari, aux sonorités chaudes et au ton habituellement décidé, se cassa un instant, puis elle reprit, plus lentement.

"Ils... C'était mon seul ami et... ils l'ont tué."
À partir de ce moment, l'Africaine honteuse et repentissante se mit à parler de moins en moins fort, pour ne terminer son monologue qu'en un murmure tout de même audible pour Olivier et Cassandre, mais toujours aussi doux.
"Je suis descendue en courant. Je voulais venger le meurtre de mon ami. Il n'avait rien fait de mal. J'étais hors de moi, comme si je ne me sentais plus. J'ai voulu sortir un poignard de ma main, mais... Oh! Grand Dieu! Habituellement, je contrôle ce pouvoir, mais j'étais tellement en colère, c'était comme si j'avais perdu le contrôle sur moi-même. Je propulsais, sans même m'en rendre vraiment compte, des petites aiguilles sur tous les villageois. C'était comme en un rêve, je ne comprenait et ne ressentait qu'à moitié ce qui se passait. Et puis, quand ça a cessé. J'ai... Je me suis... Il y avait tous ces corps. J'ai tué des innocents, monsieur." Elle avait penchée la tête, sans bouger ses mains. Elle ne voulait pas cacher son visage alors qu'elle avouait, pour la première fois, ses torts à quelqu'un. "Et puis, il était là, sans rien. Ni aiguilles ni vie. Rien. Les derniers habitants fuyaient déjà le village. Je suis un monstre, monsieur. Mais j'aimerais me racheter, que de tels événements ne se reproduisent jamais..." Elle eu un petit sourire en étouffant un sanglot. "Un monstre qui souhaite se racheter, monsieur, imaginez-vous celà?"

Quelques larmes coulèrent de ses yeux. Elle les essuya en enroulant de nouveau son foulrad autour de sa tête, puis elle leva finalement les yeux vers le directeur, piteuse. Elle qui détestait se sentir faible...
Comment le directeur réagirait-il? Elle savait que son discours avait été, comme toujours, direct et cru. Elle aurait aimé, plus que jamais, avoir la patience de certaines personnes pour trouver les mots les moins blessants. Mais elle, Sahari Mame Fouba, ne connaissait apparement que les mots honnêtes et parfois blessants du coeur.

Olivier ne dit mot, adepte de la deuxième chance il préfère ne pas se prononcer pour le moment. Que voulait cette mutante? Qu'avait-elle en tête en veant frapper à la porte de l'institut et de son directeur? Pour Olivier le repentir était sincère.

"Quelle est votre vision du monde mutant? Quelle est votre vision de l'institut où vous vous trouvez? Quel rôle voulez-vous jouer dans l'evolution du monde mutant?"

Olivier posa des questions qu'il n'aurait jamais posé à un élève qui venait pour la première fois car il savait que Sahari était là pour autree chose sans pouvoir dire quoi.

Cassandre n'avait pas bougé d'un cil aux révélations de Sahari. L'africaine était sincère, et si la psychologue n'avait pas été douée de double-vue, elle aurait pu percevoir la vérité dans sa voix.
Qui ne dit mot consent. Cassandre resta silencieuse, "observatrice" alors qu'Olivier menait la discussion. Si les repentirs de la mutante étaient sincères, elle espérait que cette dernière ne sombre pas à nouveau dans une colère "noire". Cassandre était bien placée pour savoir que certains dérapages demeuraient incontrôlés.

Sahari avait rapidement repris le dessus sur soi et c'était calmée. Le directeur était un homme charmant et sa douceur avait calmée Sahari.
Les questions de M. Fleury, sans prendre Sahari totalement au dépourvu (elle n'était pas sotte non plus et s'attendait à ce qu'on lui pose de telles questions), laissèrent un silence dans la conversation. Durant ce temps, elle réfléchissait au sens profond de ces questions. Sa vision du monde mutant? Elle ne s'y était jamais attardé réellement. Il n'y avait qu'à la dernière de toutes ces questions qu'elle pouvait immédiatement répondre, sans y réfléchir.

"Mon rôle? Ce que je souhaiterais réellement, ce serait de ne plus revoir de tels massacres accomplis. Ne plus voir d'enfants, d'innocents, agonisants en raison de la crainte stupide envers les mutants. Ne plus voir d'innocents, d'enfants, agonisants en raison de la fureur aveugle des mutants. J'aimerais pouvoir empêcher cela de se reproduire."

Elle inspira fortement, ce qui, étant donné sa carrure, impliquait quelques secondes de plus que chez la moyenne des femmes.

"Je veux me racheter. Mais je vous avouerai que je n'ai aucune idée comment je peux faire. Je pensais que vous pourriez peut-être me conseiller, puisque vous semblez mieux connaître les enjeux de notre situation que moi..."

Elle cligna des yeux puis reprit. Elle se sentait vaguement comme une enfant qu'une voisine arrêtait pour lui poser des questions sur ses actes, pour la remettre en perspective.

"Quant à ma vision du monde mutant, j'avoue ne jamais avoir vu la question sous cet angle. Un monde mutant? Pour moi le monde était partagé plus ou moins équitablement entre ses habitants et devait le rester? Et cet institut. Je ne l'ai traversé que très rapidement, mais..."
*Je m'y suis sentie bien, sans regard pour me juger.*

"Il y a une jeune fille qui est passée à votre bureau, devant moi, tout à l'heure. Elle n'a pas semblé porter attention à mon visage. Je trouve celà fantastique. Cet endroit est merveilleux, le peu d'enfants que j'ai croisés semblaient heureux et sans préjugés."

"J'admire votre beau travail, honnêtement."

Elle inclina légèrement la tête, avec une petite révérence respectueuse, puis son caractère impatient reprenant le dessus, elle se pencha vers le directeur, une étincelle dans le regard et redemanda, bien que ce fut jusqu'alors elle qui empêcha le directeur de lui répondre :

"Que me conseilleriez-vous, monsieur?"

Olivier comprit qu'il avait mal exposé ses questions et la réponse hésitante qu'elle donna fit sourire le directeur. Derrière lui Cassandre restait silencieuse, mais il savait qu'elle était attentive et qu'elle n'hésiterais pas à donner son avis quand elle le voudrait.

"Vous avez un lourd passé Mlle Sahari."

Il fit une courte pause lourde de sens

"Je me rends compte que je vous ai troublé en parlant de monde mutant, je me suis mal exprimé, je ne pense pas dans ce terme à un monde uniquement composé de mutants mais plutôt comment voyez-vous la communauté mutante et en particulier sa place par rapport à l'humanité."

Sahari semblait troublé et ne savait pas trop ce qu'elle voulait.

"Malheuresement, ce n'est pas à moi de vous dire ce que vous devez faire de votre vie, je ne peux que vous aidez dans vos objéctifs s'ils coïncident avec les buts de l'institut."

Hall

Draena tenait son sac fermement, elle était arrivée devant la porte du Docteur Fleury, l'aboutissement de son long voyage, les réponses à ses questions se trouvaient surement derrière cette porte.

Respirant pronfondément, elle lève le bras, ferme la main et toque 3 coups...

"Toc... Toc... Toc..."

Se reculant, elle attends qu'on lui ouvre ou d'entendre une voix lui demandant d'entrer.

Repensant à toutes les questions qu'elle doit poser, elle imagine déjà ce médecin, soixantaine, petit, cheveux grisonnants ou dégarnis, et surement de lourdes lunettes. Avec un fort accent français.

**Pourvu qu'il puisse m'aider...**

Quelqu'un frappa à la porte.

"Je m'en charge." dit-elle doucement en se déplaçant de sa démarche grâcieuse vers la porte du bureau. Elle l'ouvrit et se présenta sur le seuil, souhaitant assurer une fin de conversation tranquille à Olivier et Sahari.

"Bonjour... Draena ? Que puis-je faire pour toi ?" demanda la psychologue de sa voix douce où perçaient encore, malgré le temps passé aux Etats-Unis, quelques notes d'accent méditéranéen.

"Bonjour... Draena ? Que puis-je faire pour toi ?"

Draena s'étonna, d'une part elle s'attendait à voir apparaître une sorte de profeseur Dingo, et au lieu de cela une jeune femme, sans doute l'assistante du médecin. Ensuite, parce qu'apparement celle-çi semblait la connaître...

**Est-ce elle que j'ai vu à l'entrée ?**

Après quelques instants elle dit :

"...Euh, excusez-moi.. Je... J'aimerai voir le Docteur Fleury... Je me nomme..."

En ce demandant si cela était utile qu'elle se présente,

"... Draena Ranks... J'arrive de la Nouvelle Orléans et... Euh... Je... J'aimerai m'entretenir avec le docteur, je pense.. Enfin je suis sûr d'être une mutante... Et.. Euh... Je... Je.. Enfin... Comment en guérir ?"

Rougissante.

L'hésitation de la mutante était touchante. Cette situation était toujours terriblement malaisée pour les nouveaux arrivants, qui se croyaient dans de beaux draps de par leur mutanité. Ce fut le cas de Cassandre autrefois...

La jeune femme eut un léger sourire.

"Le docteur Fleury est en entretetien pour le moment, comme tu peux le voir. Je m'appelle Cassandre, je suis psychologue ici." dit la jeune femme de sa voix calme, avant de faire un pas en avant, et de refermer la porte du bureau derrière elle. Une fois seule avec Draena dans le couloir, elle pencha légèrement la tête sur le côté.

"Le fait d'être mutant n'est pas une tare ou une maladie, on n'en guérit jamais." déclara la non-voyante sans se départir de son sourire à la fois accueillant et timoré.

"Sans quoi... Cette école serait un hôpital." ajouta-t-elle avec une pointe d'humour pour détendre l'atmosphère.

"Ce que nous pouvons faire pour toi ici, c'est t'apprendre à vivre avec ton don. Si c'est ce que tu souhaites, alors tu seras la bienvenue parmi nous aussi longtemps que tu le souhaiteras."