Durham, Angleterre, Casse Willbury

Accroupis devant une voiture accidenté, Gabe observait le véhicule d'un air perplexe. Encore du boulot pour lui, rien de plus ennuyant. Mais bon, quelqu'un doit le faire et autant que ce soit lui. Il jette un regard par dessus son épaule, observant son père qui manipulait le compresseur.

*Pourquoi ne se débarasse-t-il pas de cette machine ? Avec mon pouvoir je pourrais... Bah, laissons tomber.*

Gabe posa doucement la paume de sa main valide sur la carcasse, et en l'espace de quelques minutes, le tout se compacta en un cube. Les sièges, le volant et tout autres composant non métallique se compactères pour laisser apparaître un bloc parfait. Épuisé, le jeune homme devait dépenser une grosse quantité d'énergie pour permettre un tel prodige. A l'aide de son tee-shirt, il essuie les quelques gouttes de sueur naissante sur son front.

- Hey p'pa ! Celle là est fini !

Sans même attendre de réponse, il retourne dans l'atelier, s'empare du chalumeau et commence à démonter une porte d'une BMW. Il pourrait le faire rapidement, à l'aide de son pouvoir, mais fatigué par la compression précédente il se lance de la bonne vieille manière. Il allume juste avant le poste de radio, tourne le volume à fond et c'est parti !

Tout absorbé qu'il était par son travail de démontage de vieilles carcasses, Gabriel ne remarqua pas le petit manège qui se passait dehors.

Ce fut d'abord une voiture. Puis deux, puis trois, puis un fourgon, et encore un autre qui arrivèrent. Pas en mauvais état, non, de beaux véhicules neufs et modernes. De beaux véhicules coiffé d'un girophare, et portant les armoiries de la police anglaise. Un écusson toutefois assez étrange et inhabituel. La police mutante anglaise.

Son père, resté à l'extérieur, s'enquit de voir cette démonstration de force, quand il fut rejoint par un groupe d'agents en costume, escortés par un certain nombre d'officiers en tenue de combat. La raison de leur présence était transparente, et c'est avec un hochement de tête que son père les conduisit vers là où se trouvait Gabriel.

Absorbé par son travail et distrait par la musique, le jeune homme mit quelques longues secondes à s'apercevoir de l'intrusion. Il dévisagea une à une les personnes qui venaient d'entrer, puis, d'un pas plutôt hésitant, il alla éteindre le poste. Machinallement, il cacha son bras métallique derrière son dos. Il ne se doutait pas qu'il s'agissait de la fameuse police mutante, à vrai dire, c'est à peine s'il en avait entendu parler.
Il comprenit immédiatement qu'il s'agissait de militaire ou de policier, et cela n'augurez rien de bon.

- Je peux vous aider ?

Sa voix est basse, gêné facilement interprétable comme un souffle de culpabilité. Il baisse les yeux, impressionné par les troupes armés.

Son père était quelque peu impressionné par l'arrivée massive et la démonstration de force. Visiblement, la police mutante ne lésinait pas pour ce qui était de la rencontre avec les cas avérés, et pour accessoirement en mettre plein la vue.

"Ils veulent te voir..."

Un des agents bien habillés s'avança alors



Il lui montra une plaque sortie de la poche de devant de sa veste, et se présenta.

"Mr. Gabriel Willburry, je suis Joshua Garrisson, de la police mutante. Vos activités ici nous ont été signalées, et nous vous sommons de nous accompagner dans nos locaux pour votre enregistrement, et afin que vous preniez connaissance de la nouvelle legislation concernant les mutants."

Sa voix était neutre, aucune menace. Aucune compassion non plus. Il n'y avait visiblement pas de place pour la négociation. Pas avec tous ces gens armés, et le collègue de Garrisson qui jetait des regards intéressés au membre métallique.

Plus impressioné que suspicieux, le jeune homme accepta d'un hochement de tête. Après tout, s'il était un mutant et qu'une loi le concernait autant la connaître. Il adressa un regard rassurant à son père avant de suivre l'agent Garrisson. Il maintenait son bras caché, le tee-shirt à manche longue lui permettait de masquer la plus grande partie, pour la main il suffisait de la plonger dans sa poche. Il osa tout de même prendre la parole, n'espérant pas exaspérer l'officier.

- Est-ce-qu'on va en avoir pour longtemps monsieur ? J'ai pas mal de travail.

Il n'osa pas demander autre chose, à la fois intrigué par les révélations de l'agent mais aussi apeuré par leur intervention à peine légal. Du moins, il l'entendait ainsi. ** Il y en a d'autres comme moi, pensa-t-il, moi qui me croyais unique. **

Le lieutenant Garrisson fit un geste à destination des hommes armées qui se détendirent légèrement, puis l'accompagna de façon très courtoise jusqu'à sa voiture.

"Je ne sais pas... Quelques jours peut-être. Nous devons vous interroger sur certaines choses, vous enregistrer, et vous devez subir des examens médicaux."

Il le regarda un instant, son regard trahissant une certaine curiosité face aux capacités d'un mutant, mais trahissant également une volonté implacable de faire appliquer la loi.

Entendant les propos de l'agent, gabe ne put se contrôler. Il se stoppa net, les sourcils froncés. Quelques jours ? Pourquoi avait-il besoin de le retenir autant pour faire une série de test. Non, ça n'allait pas.

- Monsieur Garrison, je n'ai rien contre une piqûre et de me laisser lister pour une base de donnée mutante. Mais je ne peux pas m'absenter plus d'une journée, ma famille compte sur moi monsieur.

Très vite, Gabe reporta son attention sur les gardes ils étaient armés et ne lui laissait guère de choix. Il soupira, avant de reprendre.

- Dites moi au moins le nombre exacte de jour durant lesquels je vais devoir m'absenter, que ma famille n'est pas à s'inquiéter.

Il jetta un bref reagrd à son père, Gabe était bien plus effrayé qu'il ne laissait paraître, et en quête de soutien il est naturel qu'il se tourne vers son paternel.

Le lieutenant haussa les épaules d'un air désolé.

"Je ne sais pas... Pas plus de deux ou trois jours. Rassurez-vous, votre père sera indemnisé pour le préjudice que lui causera votre absence."

Son collègue ajouta, d'une voix cynique.

"Bien que je pense qu'il a du bien amortir les frais d'un compresseur à voitures au vu de votre talent."

Il fut immédiatement foudroyé du regard par Garrisson qui adressa un mince sourire d'excuse à Willburry avant de le mettre en voiture. Quelques heures plus tard, ils sortaient en gare de Newcastle, avec une escorte hautement réduite et entraient dans un bâtiment au passé architectural fortement chargé : style victorien parfaitement restauré. Même l'intérieur avait été restauré dans son style originel, et non pas entièrement refait de plastique, de verre et de métal sans trop de couleurs comme le voulait la mode actuelle des bâtiments officiels.

Le bureau de Garrisson était au premier étage, une pièce avec une bibliothèque, un tapis, un meuble en bois avec un plateau de cuir sur lequel était posé un ordinateur dernier cri, et un de ces signes vieillots en bois pyrogravé Lt. J. Garrisson. Il s'installa dans un fauteuil de cuir, et l'invita à s'assoir sur un autre en face de lui.

"Mr. Willburry, il faut que vous soyez conscient du fait que le Royaume Uni a adopté un certain nombre de lois pour prévenir d'actes potentiellement criminels du fait de mutants, et il est de mon devoir de vous expliquer ces lois afin que vous compreniez la nécessité de votre enregistrement."

Il lui expliqua alors la loi mutante : l'obligation d'enregistrement civil et médical, le fait que les peines encourues étaient amplifiées si les délits ou crimes étaient effectués à l'aide de capacités mutantes, les nouveaux crimes tels que la violation de psyché et d'autres réjouissances. Quand tout fut fini, il marqua un temps, puis demanda.

"Est-ce que vous avez des questions ? Egalement, est-ce que vous seriez prêts à collaborer avec nos services, pour le bien de tous, naturellement..."

Des questions ? Il en avait des dizaines, mais une en particulier. NNéanmoins, assis sur le siège, et devant la politesse de l'officier Garisson, gabe ne voulait surtout pas le vexer. C'est ainsi qu'il choisissa ses mots très prudemment.

- Lieutenant, avant de vous répondre j'aurais effectivement une question. Comment avez-vous su que j'étais un...(Décidémment, il ne s'habituait pas au terme) mutant. Et ensuite, j'aimerais savoir ce que vous attendez de moi avant d'accepter votre offre.

Il parla d'un ton calme, posé, l'homme qui se tenait devant lui avait fait preuve de courtoisie et de respect à son égard. Il est donc logique que Gabe lui rende la pareil. Même si le fait qu'il l'est "pisté " trahissait des méthodes condamnable.

Il hocha les épaules et répondit simplement.

"Vous nous avez été signalé. Probablement par des voisins... C'est assez étonnant de votre part que vous ne vous soyez pas astreint à plus de discretion, en particulier quand des journaux comme la Sentinelle vous taillent un costard de cette envergure."

Alors que Garrisson parlait, il regardait de coté, vers sa bibliothèque, l'air un peu absent, puis il se reporta sur Gabe.

"Nous aider ? Eh bien, éventuellement nous fournir des informations sur vos progrès, ou d'autres mutants, vous soumettre à des examens réguliers. Eventuellement, nous aider à appréhender des mutants un peu moins coopératifs."

Il posa sa tête sur ses mains. Quelque chose d'étrange se passa dans l'espace entre ses paumes : du texte apparaissait.

Ne réagissez pas à ce que vous voyez. Continuez de me regarder. Refusez cette proposition, et faites moi confiance.

Il décroisa les mains et croisa les bras tout en disant.

"Naturellement, ça n'a aucune valeur d'obligation. Si vous refusez, vous serez simplement enregistré, et pourrez retourner vaquer à vos occupations."

Ayant arrêté l'école très tôt, Gabe possédait de grosses lacunes dans les domaines littéraires et en particulier la lecture. Néanmoins, s'il ne lisait jamais les journaux à cause de son handicap il parvint à comprendre le message émis par l'agent Garrison. Il garda son calme, du moins du mieux qu'il put. Il n'émit aucun son à l'apparition des mots mais son visage exprima un étonnement certain. Après quelques secondes, il parvient à articuler.

- Euh, je pense que je vais me concentrer sur mon travail actuel monsieur. Si ce n'est pas trop dérangeant. J'acceptes d'être fiché, la loi est faite pour être respecté mais ce n'est pas ma place de la faire s'appliquer aux autres désolé.

Quel piètre acteur il était, ses mots sont sorties le moins naturellement possible. Sa voix tremblait, certains des mots mal prononcés. Il espérait sincérement avoir été convainquant. Plus survivant qu'enquêteur, il n'avait pas encore voulu savoir pourquoi le lieutenant l'avertissait. La question ne l'a même pas encore percuté

Garrisson hocha la tête, une expression indéchiffrable sur le visage, mais ayant toutefois une certaine satisfaction.

Il sortit d'un tiroir de son bureau une tablette numérique, sur laquelle un questionnaire était affiché, et lui tendit un stylet.

"Tenez, remplissez ce questionnaire. Quand vous aurez fini, faites une empreinte de chacune de vos mains, et vous irez à la visite médicale."

Alors qu'il lui tendait la tablette, quelque chose s'inscrivit dessus. Non pas comme si c'était le texte prévu par le programme, mais une sorte d'écriture comme des néons, semblant au dessus du texte.

Le médecin vous expliquera de quoi il retourne, faites lui confiance.

Ayant pris l'habitude de ces messages furtifs, le jeune homme parvint à garder son calme. Il se laissa prendre ses empreintes, de sa main valide car le voilà bien contraint maintenant de montrer son bras métallique. Il affiche une mine gêné, mais pas plus que ça. Il était clair que l'agent Garrisson voulait l'aider.

** J'ai l'impression de pouvoir lui faire confiance, sincérement. Mais j'admets que plus il me donne des instructions secrètes plus je réalise que là, je suis dans le pétrin. Aussi, j'aimerais bien manger...Est ce qu'il me filerait un truc à becter ? **

Néanmoins il ne dit rien, remplissant le questionnaire il attend qu'on le guide faire sa visite médical.

Son dossier terminé, Garrisson le connecta à son ordinateur puis, sans même attendre que les informations soit transmises, se leva et accompagna Gabe dehors.

"Je vous emmène au centre médical. Vous allez vous entretenir avec le Dr. Jennings. Tout ce que vous lui direz sera naturellement confidentiel, et nul n'y aura accès."

Il le regarda d'un air entendu : c'était avec ce fameux Dr. Jennings qu'il allait pouvoir parler plus sérieusement. Quelques dizaines de minutes plus tard, Gabe était conduit dans un centre médical ultramoderne, pour y rencontrer le fameux médecin. Un homme d'une trentaine d'années bien tassées, voyant déjà apparaître quelques rides d'expressions trahissant qu'il souriait beaucoup. Il le fit entrer dans son cabinet, puis accomplit toute une série d'examens d'usages, prises de sang, et autres réjouissances médicales, puis il s'installèrent ensuite à son bureau.

"Je suis particulièrement intéressé par cette prothèse... De nos jours, on emploie rarement ce type de matériau. Je suppose que c'est à mettre en relation avec votre don ?"

Il appuya sur quelque chose sous son bureau avant de continuer sur un ton totalement différent.

"A présent, ils ne peuvent plus nous entendre. Garrisson est surveillé, mais les lois sont encore suffisantes pour protéger la confidentialité d'un entretien médical. Vous devez quitter le pays... Ils ne vous lâcheront pas de sitôt. La situation devient trop malsaine pour les mutants au Royaume-Uni."

Le visage blême, Gabe fixait le docteur Jennings avec une terreur apparente. ** Partir, pense-t-il, mais pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fais ? Je n'y suis pour rien moi si je suis comme ça ! Je n'ai pas demandé à être un... Monstre ** Pour la première fois, le jeune homme se surprit à qualifier son don de monstruosité. Après tout seul les monstres devaient cacher leurs difformités. Il prit une grande inspiration et lança d'une seule traite :

- Partir ? Mais où ? Toute ma vie est ici, ma famille ! Je sais à peine lire, encore moins écrire ! Sans compter que sans moi mon père ne pourra pas gérer la casse. Docteur Jennings, est-ce-si grave ce que font les autorités aux mutants ? S'il s'agit juste de rendre compte au gouvernement de mon agissement je le ferai !

Le jeune homme avait à peine conscience de la discrimination grandissante que subissait les mutants étant donné qu'il vivait reclu dans la casse familiale. Il baissa le regard sur son bras, le maudissant intérieurement.

Le sympathique médecin eut une mine attristée.

"Je l'ignore ce qu'ils font... Je n'ai eu que des rumeurs. Nous avons des sources, haut placées. L'enregistrement n'est qu'une étape, je le crains fort. Déjà, ils vous soupçonnerons de tout évènement bizarre qui pourrait se produire, ensuite, ses analyses ne sont pas anodines, et certaines recherches visent à améliorer certains soldats avec des talents mutants. Et ne parlons même pas de ce qu'ils font à ceux qui acceptent leurs propositions... Ils en font des armes de destruction."

Il regarda ailleurs, l'air contrit.

"Le Royaume Uni joue sur une pente dangereuse, à contrepied de la Fédération Européenne qui est beaucoup plus tolérante en la matière. Seule la France semble s'inquiéter de la menace mutante, mais ce pays n'a que rarement eu du discernement quand il s'agissait de prendre des initiatives humanistes."

Il croisa ses mains. Visiblement, le Dr. Jennings n'était pas quelque de méchant, mais quelqu'un de soucieux.

"Si votre pouvoir n'était pas aussi visible que votre prothèse, nous aurions trouvé un autre moyen pour vous cacher, mais dans la situation actuelle, et compte tenu du danger que vous représentez, à leurs yeux... Il y a une école aux Etats-Unis... Je n'ai aucun contact avec eux, mais ils semblent bien pour accueillir les mutants."

Il répondit à la mine soucieuse du docteur par un sourire forcé. Il ne souhaitait surtout pas qu'il s'inquiète pour lui, ce n'étais pas son rôle.
Il plonga sa main métallique dans sa poche, comme pour montrer naïvement qu'il aurait pu mieux la dissimuler.

- Je...Je vous crois docteur, mais je dois au moins en avertir ma famille et leur demander leur accord.

Il paraissait calme, mais il n'en était rien. Il savait très bien ce répondrai ses parents : "Vas-y, il est temps que tu voles de tes propres ailes." Et malgrés lattitude altruiste qu'aurait ses parents, il allait être arraché à son foyer et cette idée, lui donnait envie de pleurer. Il passa sa main valide sur son oeil gauche, pour essuyer une larme naissante.

- Je suis désolé, je...Je peux y aller ?

Le docteur hocha la tête, lui serra la main et le raccompagna dehors où Garrisson l'attendait, mains dans les poches, l'air absent. Il le salua d'un simple hochement de tête et ils marchèrent tous deux en direction de la station monorail la plus proche.

"N'oubliez pas que l'offre que nous vous avons été faite tient toujours." Il le regarda d'un air entendu. Double-sens... et nous nous nous... De qui parlait-il ? Garrisson et Jennings bossaient ensemble, mais y en avait-il plus ?

"Vous n'êtes pas obligé de donner une réponse tout de suite. Prenez le temps de rejoindre votre père, discutez-en avec lui si besoin, et recontactez-moi..."

Il lui tendit une carte de visite. Visiblement, une carte personnelle. Elle comportait son identité, et son numéro de portable, ainsi qu'une adresse mail. Au verso se trouvait un symbole étrange : un homme stylisé levant les bras, un aigle au dessus de sa tête ailes déployées, et sept étoiles autour. Un clignement d'oeil plus tard, le symbole avait disparu.

Quelques heures plus tard, il arrivait dans son environnement familier.

Sur le chemin du retour, Gabriel ne put s'empêcher de se questionner sur le symbole qui était apparu sur la carte de visite. Qu'est ce que l'agent Garrisson essayait de lui dire ? Il était clair que lui aussi avait un don, mais pourquoi s'en servait-il pour l'aider ? Était-il lui même captif ? Une fois arrivé chez lui, il ressortit sa main métallique de la poche et alla saluer ses parents ainsi que sa petite soeur. Puis il leur demanda de se regrouper dans le salon. Une fois la petite troupe assise sur le canapé il leur exposa la situation, leur demandant leur accord pour partir. Il insista sur la partie où il était en danger et sur l'école de mutant. Il se confessait toujours à ces derniers, pour la simple raison qu'il n'avait aucun ami. Bien trop complexé par son bras pour s'exposer à l'extérieur de la casse. Seul le chirurgien et son maître en Kenpô était au courant de cette singulière infirmité, et il lui permettait de venir aux entraînements vêtut de gants. Il s'efforçait de se montrer volontaire pour partir, pour ne pas trop culpabiliser ses parents. Mais c'était plus que son foyer, c'était son monde. Il ne connaissait rien de l'extérieur en dehors de sa ville. Il attendit une réponse, mais secrètement, il espérait que cette dernière soit négative.

- Alors ? Dit-il le plus courageusement possible.

(Note : n'oublie pas d'attacher un lien vers ta fiche dans ta signature)

Ses parents avaient écouté sans rien dire et, une fois la question posée, se regardèrent d'un air gêné. Sa mère prit la parole.

"Je ne sais pas... Tu sais, nous ne te voulons que du bien, mais une décision pareille engage une vie. Engage ta vie. Nous ne pouvons pas la prendre à ta place."

Son père continua sur un ton semblable.

"Et t'en fais pas pour le boulot ici... On s'en sortira..."

Quelque part, il transparaissait l'idée que même s'il restait, user de ses pouvoirs de la sorte ne serait plus dans le planning quotidien.

[HJ : j'ai fais ma signature mais elle n'est pas prise en compte je suis désolé, je vais essayer d'arranger ça.]

Son regard est hésitant, il n'arrive pas à déceler les intentions de ses parents. Il est clair que eux aussi sont indécis. Il se gratta la tête, signe chez lui d'une intense réflexion. Il plongea ensuite sa main valide dans sa poche, serrant fermement la carte de l'agent Garrisson dans ses mains. ** Peut-être que si je lui demande conseil ? Non, j'ai d'autres questions plus importantes à lui poser. ** Il prit ensuite une grande inspiration, bien décidé à partir. Il venait de changer d'avis, il possédait ce formidable don et en restant ici, ses capacités seraient tôt ou tard prohibés. Et ça, il ne pouvait pas l'accepter.

- Je n'ai pas envie de partir, loin de là. Mais j'ai bien peur que ce soit hélas la seule solution. Je ne veux pas renier ce que je suis, et encore moins vous mettre en danger. Je vais faire mes valises, et je prendrai la moto. Je...Je suis désolé.

Il monta ensuite dans sa chambre, laissant les parents discuter entre eux. Il souleva une latte du parquais et en sortit une petite liasse de billet : 102 livre sterling. Puis il mit ses quelques affaires dans un sac à dos. Les trois quarts étants des tee-shirt à manches longues. Il prit ensuite son portable, sortit la carte de l'agent et composa le numéro. Peut-être pouvait-il lui donner plus de précisions sur l'endroit ou se trouvait l'institut et bien sûr, il avait des questions concernant le symbole. Ainsi, il attendit espérant qu'il réponde.

Deux sonneries plus tard, une voix familière répondait.

"Garrisson n'est pas là..." C'était son collègue, celui qui avait fait une blague douteuse sur l'argent rapporté par l'absence de compresseur.

"Mais n'hésitez pas à me laisser un message. J'irai ensuite lui poser des tas de questions dessus, ne vous en faites pas... Mr. Willburry. D'ailleurs, nous allons avoir aussi beaucoup à nous entretenir."

Et ça raccrocha aussi sec.

[HJ : La signature apparaîtra dès mon prochain message, promis ^^. J'avais oublié de cocher "attaché sa signature" dans les préférences. ]

Il raccrocha le combiné lentement, le visage complètement livide. Il n’en fallait pas plus au jeune homme pour que son esprit soit martelé de questions. Était-il responsable de ce qui est arrivé à l’agent Garrison ? Que lui est-il arrivé ? Comment son interlocuteur a-t-il deviné qu’il s’agissait de Gabriel à l’autre bout du fil ? Et le docteur de Jennings ? Il alla s’asseoir sur son lit, réfléchissant rapidement. Enfin, plus sous le choc que dans l’optique de trouver une réponse. Après quelques longues minutes, qui lui semblèrent interminable, il se saisit de ses affaires et descendit en courant dans le salon en quête de ses parents. Une fois qu’il les trouva, il leur expliqua la situation et affirma qu’il se devait de partir sur le champ. Mais ce qu’il s’abstint de leur révéler, était le changement d’objectif qui venait de germer dans son esprit. Il était pour lui hors de question de laisser l’agent Garrisson dans le pétrin, il l’avait aidé et ses valeurs morales l’obligeaient à en faire de même. Une fois dans le garage, il enfourcha sa moto et partit en direction de l’immeuble où il subit les test médicaux. Le docteur Jennings pourrait certainement lui apporter quelques réponses.

Il lui fallut quelques heures pour rejoindre la ville où il avait été examiné, et ce n'est qu'au coucher du soleil qu'il arriva au centre médical. Heureusement, ce genre d'endroit ne dormait jamais ! De nombreuses lumières s'allumaient, et visiblement, il y avait du monde à l'intérieur. Toutefois, les portes étaient fermées : il fallait visiblement passer par un service d'urgence.

Avant même que Gabe ne put esquisser un mouvement pour s'y rendre, quelque chose effleura sa nuque, et il s'effondra par terre, flasque comme un concombre de mer. Il n'entendait plus rien, ne voyait que du noir, mais pouvait sentir qu'on le déplaçait.

Il était difficile de garder la notion du temps dans ces conditions, et il ne sut pas quelle heure il était lorsqu'un fourmillement atroce dans tout son corps lui rappela qu'il était encore vivant. Sa vue revint progressivement ensuite, et peut-être son ouïe, bien que la pièce où il était installé était parfaitement silencieuse.

Il était allongé sur un lit au confort convenable, dans une pièce qui ne ressemblait pas à une prison, bien qu'une massive porte était fermée. Fait étrange : aucune pièce métallique se trouvait là. Les gens qui l'avaient amené connaissaient ses pouvoirs...

Dans le lit, le fourmillement atroce qui lui parcourait le corps le dérangeait énormément. Gabe gesticula tout ses membres pour faire cesser l'inconfortable douleur. Il jeta un rapide coup d'oeil dans la salle. Il ne remarqua pas immédiatement que la salle était dénué d'objet de métal. Il fut avant tout pris de panique, qu'est ce qui avait bien pu se passer ? Il passa sa main valide sur sa tête, comme pour se confirmer qu'il ne s'agissait pas là d'un rêve. Dommage, le voilà bel et bien captif. Il se releva et d'un pas lent, se dirigea vers la porte. En chemin, en quête d'une arme ou d'un objet contendant qu'il pourrait utiliser comme tel, il remarqua qu'aucuns métaux étaient à sa disposition. * Qu'est ce qui se passe ? Suis-je le captif du gouvernement ? Dans ce cas, si je m'échappe, je ne serai qu'un fugitif. * Il prit une grande inspiration, gonflant ainsi son torse, puis tourna doucement la poignée. À ce moment précis, Gabe se rappela l'objet de sa quête, du moins de la manière dont il l'entendait, trouver et libérer l'agent Garrisson.