Durham, Angleterre, Casse Willbury

La porte s'ouvrit sans grincer pour donner sur un couloir nettement moins blanc que la pièce où il se trouvait : moquette au sol, cadres au mur représentant des paysages, des photos, des choses abstraites...

Un bruit léger derrière lui ? La porte venait de se refermer. D'ailleurs, il constata qu'elle avait disparu... Parfaitement integrée au décor, elle était indétectable à l'oeil nu et Gabe put se douter que si elle était aussi massive, c'était pour éviter d'être découverte en sondant le mur. Quant à l'absence de métal, c'était sans doute pour les mêmes raisons.

Au bout de ce couloir se trouvait une sorte de mezzanine, meublée d'un bureau et, sur ce bureau se trouvait le Dr. Jennings, en train de pianoter sur son ordinateur. De l'autre côté, d'autres portes. Sans doute des chambres...

Une porte qui disparaît, il tatta de ses mains le murs où se trouvait l'immense ouverture mais avant de ne ressentir quoique ce soit il aperçut la mezzanine. Il s'avança le plus lentement et discrétement possible vers le docteur Jennings. Mais sa respiration, haletante, pouvait facilement trahir sa présence. Il trouvait chez lui quelque chose de rassurant, mais d'un coup, un fait percuta son esprit. C'était certainement lui qui l'avait capturé et qui avait dénoncé l'agent Garrisson. Il ouvrit alors la première porte qui s'offrait à lui, souhaitant se cacher en la laissant entrouverte pour l'observer un moment. Le jeune homme était en sueur, complétement paniqué bien qu'intrigué, perdu hors de son élément il ressentait tout de même une sorte d'adrénaline à se trouver dans cette situation.

Gabe s'était retrouvé dans une salle de bains tout ce qu'il y a de plus normal : carrelage blanc et bleu, lavabos, baignoire qui fait des bulles, accessoires au lavabo... Il devait sans doute être chez quelqu'un.

Deux coups retentirent à la porte.

"C'est le Dr. Jennings, j'entre."

Fait est dit, la porte s'ouvrit, montrant le docteur.

"J'espère que vous appréciez ma salle de bains, mais je doute que ce soit l'endroit le plus agréable pour discuter... Venez donc avec moi à mon bureau."

Il ouvrit le chemin jusqu'à la fameuse mezzanine, et proposa à Gabriel un fauteuil, tout en s'asseyant sur celui à son bureau. L'économiseur d'écran tournait sur son ordinateur : il s'agissait de la planète Jupiter, avec ses quatre satellites qui tournaient autour.

"M. Wiillburry, j'espère que vous êtes conscient qu'en débarquant comme ça à mon bureau après l'arrestation de Garrisson, vous m'avez placé dans une situation extrêmement déplaisante."

Son ton était teinté d'un certain reproche, et également d'une assez grande indulgence. Visiblement, Jennings était persuadé que Gabriel n'avait pas réfléchi une seconde à ce que ses actions impliquaient.

[HJ : De retour de vacance, désolé pour le délai ^^. Toujours aussi impatient de découvrir la suite ]

Abasourdis, surpris, Gabe prit un pas de recule. Il ne comprenait pas le « tableau » qui s’offrait à lui. Le docteur Jennings l’avait kidnappé, du moins, l’organisation pour laquelle il travaillait. **Mais pourquoi ? Ne travaille-t-il pas pour le gouvernement ? Où, se laissait-il à penser, ne joue-t-il pas un double jeu en vue de protéger ce qu’il appelle mutant ?** Légèrement apeuré, le jeune homme fronça les sourcils. Il essayait de se montrer en position de puissance, il voulait créer l’illusion que dans le cas d’un face à face, il aurait l’aval sur son adversaire.

- Je veux savoir ce qui est arrivé à l’agent Garrison ! Qu’est ce que vous trafiquoté ?! Je ne comprends plus rien et j’en ai marre d’être la marionnette de vos sous-entendus ! Je ne voulais pas vous compromettre, mais si vous me laissez dans le noir, je continuerai de chercher des réponses !

Gabriel respira profondément, essayant de canaliser son stresse. Précédemment persuadé de la culpabilité du gouvernement dans son enlèvement, le médecin l’avait pris au dépourvu. Il ne s’attendait certainement pas à se retrouver face à lui. Dans son regard, malgré une colère feinte, il était facile de distinguer une peur conséquente. Sa main valide tremblant légérement.

Jennings leva une main, comme pour un salut indien, histoire d'inciter Gabriel à se calmer. Puis il répondit posément, non sans une certaine autorité dans la voix.

"Ce qui est arrivé à l'agent Garrisson n'est rien qui doive t'inquiêter, il s'en sortira très bien tout seul, ne te fais aucun soucis pour lui. Il est juste fâcheux qu'il ait laissé son portable, mais ça ne présente pas un danger outre mesure, il sera désactivé demain."

Il croisa ensuite les bras.

"Chercher des réponses, oui, tu es trop curieux. Tout ceci te dépasse. Dis-toi juste qu'il y a des gens ici qui ont de bonnes raisons de ne pas apprécier la tournure que prennent les évènements concernant les mutants."

Il leva encore sa paume, qui portait la même inscription que celle vue sur la carte de visite de Garrisson : un homme stylisé, un aigle derrière, et sept étoiles autour. Puis il croisa à nouveau les bras.

"Je suppose que tu voulais donner ta réponse à l'offre de Garrisson. Quelle est-elle ?"

Se laissait faire, accepter que certaines choses le dépassent ? Non, s'il doit quitter sa famille, abandonner son monde il à au moins le droit à une explication plus précise que : " C'est trop dangereux pour les mutants. " Il ne désirait pas tout savoir, ça non. Il comprenait que certains faits ne devaient pas entrer à sa connaissance. D'ailleurs, c'était bien plus prudent...Pour lui. Mais il ne pouvait pas non plus se contenter de les croire sur parole, après tout, Garrisson et Jennings peuvent le mener en bateau depuis le début. Avait-il eu seulement la preuve qu'ils travaillaient pour le gouvernement ? Pouvait-il réellement leur faire confiance.

- Je veux juste savoir pourquoi vous tenez temps à m'aider.

Il garda ses distances avec le médecin, hors de question de se faire assommer une deuxième fois. Mais il trouvait sa question pertinente car s'il risquait de les compromettre pourquoi prenaient-ils autant de risques pour lui ?

Jennings poussa un soupir. Gabe n'était pas vraiment observateur, ou bien était-il juste sot ? Il reprit son air sérieux.

"C'est assez fou de penser que tu sois le seul mutant en ce bas monde. Ce n'est pas le cas, nous sommes de plus en plus nombreux, et le gouvernement ne voit pas cela d'un très bon oeil... Va savoir pourquoi...

Il avait bien dit nous. Jennings était donc un mutant. Des myriades de particules lumineuses apparurent, passant à travers la fenêtre comme autant de petites lucioles, puis se formèrent en une forme humanoïde. Garrisson apparut, alors que Jennings disait.

"Nous ne sommes pas assez nombreux pour faire quoi que ce soit pour les mutants dans ce pays, alors nous nous sommes placés à des endroits stratégiques pour faire sortir du pays les mutants les plus menacés."

Garrisson ajouta.

"Ils se doutent en général de quelque chose, mais nous avons assez de moyens pour les concentrer sur d'autres préoccupations que nous mettre des bâtons dans les roues. D'ailleurs, toi-même, tu ne te souviendras plus de cet entretien."

- Quoi ?! Non !Hors de question que l'on joue avec ma mémoire ! Je suis pas un pion dont vous pouvez disposer.

Malgré l'apparition de Garrisson, le jeune homme resta sur ses gardes. Il prit encore quelques pas de recule. Quoi de plus normal que de souhaiter garder son esprit intact. Il jeta un regard furieux vers les deux hommes, persuadait que ces derniers l'avaient utilisé, trahit et disposé de lui pour leur propre sécurité. ** Ils prétendent vouloir m'aider, mais ils se contentent de m'assomer et de vouloir m'effacer la mémoire. C'est une maison de fou, et je me débrouillerai sans leur aide. ** Il prit une grande inspiration, serrant les poings avant d'essayer de partir en courant vers la sortie. S'échapper, il devait s'échapper. I

Les deux mutants le laissèrent partir sans rien dire...

Toutefois, alors qu'il arrivait en courrant dans un couloir, il eut la surprise de constater que le motif de la porte bougeait : il y avait quelqu'un qu'il percuta avec toute sa vitesse. Gabe vit 36 chandelles et tomba sur son postérieur alors que le poteau qu'il avait percuté recouvrait une apparence : un jeune homme très baraqué, probablement pas beaucoup plus vieux que lui, mais qui en imposait nettement plus. Il affichait un petit sourire, ne semblant pas affecté par le choc.

"Eh bien ! Il faut regarder où vous allez !"

Garrisson et Jennings arrivèrent calmement derrière Gabriel. Ce fut le policier qui prit la parole.

"Non, en effet, tu n'es pas un pion. Toutefois, il ne t'a sans doute pas échappé que des gens ici veulent du mal aux mutants, et même s'ils n'ont pas vraiment de moyens de m'atteindre, ils peuvent être dévastateurs vis-à-vis de jeunes expérimentés. C'est pour cela que tu dois apprendre."

Jennings enchaîna enfin.

"Nous t'avons proposé notre aide pour t'envoyer en amérique, parce que nous n'avons pas les moyens de tout t'expliquer ici. De nombreuses choses dépendent de nous, et nous ne te voulons pas de mal. Te laisser partir comme ça compromettrait beaucoup de choses..."

Assis sur le sol, suite au choc frontal avec l'inconnu, le jeune homme prend quelques secondes avant de répliquer. Il pose une main sur son crâne, essayant de comprendre la situation qui le dépasse complétement, puis se lance.

- Vous dites vouloir m'aider ? Et bien, je dois dire que je suis sceptique. Il se relève, se dressant sur ses jambes et fait face à Jennings et Garrison. Les gens qui trifouillent le cerveau des autres je m'en méfie, je sais pas pourquoi, c'est une question d'éthique ! Il dresse son point métallique sous le menton de l'agent. Vous n'êtes qu'un bel enfoiré, dire que je me faisais du soucie pour vous !

Il resta dans cette position, agressif, prêt à bondir. Peut-être étaient-ils tous plus fort que lui mais il se débrouillait pas mal et quelques mouvements de kenpo pourrait l'aider à se libérer un passage. Il venait de perdre toute confiance en ses anciens "amis", ceux qui jouent avec le cerveau des autres, qui altérent la mémoire sans consentement, ne sont pas des hommes bons. Ca, il en était convaincu !

Jennings et Garrisson eurent l'air désolés.

"Ecoute... Je ne vais pas non plus te réduire à l'état d'aubergine confite..." dit Jennings, rapidement coupé par Garrisson.

"Tu ne te rends pas compte de la complexité de notre situation. Je comprends bien tes craintes, mais il faut aussi comprendre que nous devons assurer notre propre protection, fut-ce à tes dépens. Alexis et moi nous sommes beaucoup avancés pour t'éviter de tomber dans des choses déplaisantes. Normalement, nous devrions nous en sortir, mais c'est chaque fois plus difficile."

Enfin, l'homme derrière Gabe conclut, de sa voix un peu moqueuse.

"Je te déconseille de tenter la manière forte contre l'un d'entre nous. On a déjà assez d'un ingrat dans ton genre sans que tu essaies de nous taper dessus."

Gabe tacha de raisonner du mieux qu'il put. Premièrement, il est dans un endroit inconnus dont il ignore la localisation, avec une technologie des plus avancés. Deuxièmement, on l'y a emmené de force. Troisièmement, une brute derrière lui, assez confiante dans ses capacité, un agent gouvernementale et un docteur. Tous les trois sont des mutants, enfin, probablement. Il rabaissa son poing, légérement déçu, honteux de sa faiblesse. Mais un sentiment nouveau naissait en lui, une découverte surprenante qui lui faisait battre son coeur et chambouler l'estomac : de la haine ! Il les haisssait, il voulait les voir morts tous les trois, même celui qu'il ne connaissait pas. ** Quelle bande d'hypocrite ! Je les vois bien eux, à ma place, accepter de se faire lobotomiser sous le simple prétexte " qu'un danger les guettes ". Pff, misérable dire qu'ils prétendent vouloir me protéger, jusqu'à présent ce sont les seuls à m'avoir fait du mal. L'un me force à le suivre, l'autre m'assome, me kidnappe et me fout dans une chambre. S'il ne m'avait pas filé sa carte, je n'aurais pas essayé de l'appeller et je ne serai pas tombé dans son piège. Le dernier voudrait me casser la gueule, et les trois ensemble souhaiterai que j'oublie tout. Ils se fourrent le doigt dans l'oeil ! Parole de Willburry, qu'ils me forcent et je me défendrai, et si jamais ils y parviennent... Je m'en souviendrai un jour et je viendrai les tuers ! **

Il serra les poings, la main métallique juste un peu après celle de chair, puis d'un regard noirs il fixa l'agent. Son ton était froid, et à ce moment là, son âme aussi.

- Faudra me forcer, jamais je n'accepterai que l'on touche à ma caboche...JAMAIS !

Jennings haussa les épaules et tourna les talons. Garrisson lui répondit simplement.

"Comme tu veux. Allons boire un coup en attendant. Je ne pense pas que Franklin te laisse sortir, donc tu as autant rester un peu là et profiter de la journée."

Il tourna à son tour les talons pour aller dans le salon où Jennings était en train de servir des verres d'eau pétillante. Il avait allumé la télé. Celle-ci diffusait un reportage parlant d'un astéroïde

Le fameux Franklin passa à sa hauteur et lui adressa un sourire qui avait l'air sympathique.

"Allez, reste pas dans le couloir à ruminer ta langue. Ils sont encore plus tête de pioche que toi."

Il les suivit dans le salon, le visage toujours marqués par la haine qu'il vouait aux trois personnages. Sans un mot, il alla s'assoir dans un coin de la pièce, à l'écart des autres, ignorant la remarque de Franklin. ** Quels genres de types prennent pour captif ceux qu'ils veulent aider ? Je refuse de les croire. ** Il regarda le reportage, ébahit par la vision de la comète s'écrasant à Taymirskiy. Il ouvrit bêtement la bouche, exprimant clairement son étonnement face à l'ampleur de cet événement. Une fois remis, bien qu'il détestait l'agent Garrisson, il prit sur lui même pour lui poser une question.

- Quand est-ce que je pourrais rentrer chez moi ?

Son ton était toujours aussi froid, nuancé d'une certaine rancoeur apparente. Et puis il ajouta, pour ne pas avoir à le faire plus tard

- Je pourrais partir un jour ? Sans que vous me lobotomisiez ?

Ils étaient installés dans quatre fauteuils confortables, et ses hôtes inattendus s'étaient servi et parlaient de tout et de rien... de la météo, de noms que Gabe ne connaissait pas mais qui, visiblement, étaient les gens qui en avaient eu après Garrisson. Franklin et Garrisson semblaient les plus locaces, et Jennings un peu plus effacé.

Par la baie vitrée, Gabriel pouvait voir un jardin normal comme il y en avait beaucoup dans les banlieues des grandes villes. D'autres maisons étaient visibles, des voitures...

Garrisson leva le nez pour répondre à Gabriel, gentillement.

"ça dépendra de toi, tout simplement. Je pense que les gens qui ont pris mon téléphone vont tenter de te retrouver. Normalement, ils ne devraient pas venir ici, et s'ils y viennent, ils seront accueillis... Mais bon, n'oublie pas que mon offre tient toujours."

Il observait le jardin et ne pouvait pas s'empêcher de s'imaginer de sauter par la fenêtre pour crier à l'aide, mais après la chute aurait-il seulement la force de continuer à courir ? Devant la nonchalence de ses hôtes, Gabe sentait la moutarde lui monter au nez. Lui, il vivait une expérience traumatisante, prisonnier, il essayait de sauver ses neuronnes d'une destruction presque imminente. Il garda son visage stoïque, voir même un tantiné boudeur lorsque Jennings s'adressa à lui. Mais il ne but ni ne mangea rien. Hors de question de se laisser empoisonner, ça non. C'est le genre de perfidie qu'il imagine bien les trois gaillards lui faire. Même si ces derniers buvaient de la même bouteille, il ne souhaitait pas prendre le risque. Il essaya d'écouter la conversation des trois geôliers, puis vint la réplique de Jennings.

- Je refuse que l'on touche à mon cerveau, ce que j'ai acquis, ce que je sais m'appartient et c'est dorénavant une partie de moi.

Il perdit sa froideur au même moment qu'il prononçait sa phrase, jusqu'à présent il ne l'avait forcé à rien... Mais était-ce une ruse ? ** Il vaut mieux rester prudent, pensa-t-il, je ne suis qu'un poid pour eux et les poids, on s'en sépare. **

- Et puis, je ne vois pas ce que me voudrait le gouvernement... Certes je suis un mutant mais tous ce que je peux faire c'est compresser des trucs faits de métaux... Je ne sais même pas comment je parviens à manipuler aussi habilement mon bras.

(hj : c'était Garrisson qui parlait)

Jennings répondit à son histoire de cerveau.

"Mais il n'est pas question d'effacer tout ce qui fait ta mémoire... C'est vraiment se méjuger que de croire qu'on va te lobotomiser juste pour le plaisir d'assurer ta sécurité et la notre."

Par contre, ce fut Franklin qui rétorqua à sa deuxième question.

"Ce qu'ils te veulent ? Facile ! T'es un mutant, t'as un pouvoir, et pardessus le marché, tu es niais et gobe tout ce qu'on te raconte. Tu compresses des vieilles bagnoles, ça peut brancher des gens à la défense. Si tu compressais un tank par exemple... ou une porte de coffre-fort. Ne sous-estime jamais les idées tordues des gens dans les bureaux."

Garrisson eut un léger sourire, mais n'ajouta rien.

Gabriel posa une main sur son crâne, comme pour vérifier que tout était bien en place. Les petits pics de Franklin ne l'atteignirent pas, il pouvait penser ce qu'il voulait de lui, ça lui était bien égal. Il s'imaginait mal sur un champs de bataille entraint de compresser les tanks ennemis, cette idée l'amusa légérement et il esquissa un sourire. Il reprit très vite son visage stoïque avant de regarder Franklin.

- T'es un mutant toi ? C'est quoi ton pouvoir?

Il prit un ton désintéressé mais, s'il arrivait à savoir ce dont était capable le mr muscle, peut-être pourrait-il mettre en place une stratégie pour s'échapper.

Franklin se fendit de son petit sourire narquois.

"Mon pouvoir ? Mais qu'est-ce que ça peut bien te faire... Y'a franchement plus important dans la vie que crier ses capacités sur tous les toits. Ou alors tu veux faire le concours de qui a la plus grosse ? Mais là, tu risques fort de perdre."

Garrisson et Jennings sourirent, puis le médecin dit simplement.

"Tu ne pourras pas rester chez moi éternellement non plus... Nous avons tous les trois un travail dans la vie, et beaucoup de choses à faire. Même si nous ne voulons pas te brusquer dans ta décision de quitter le pays ou non, il faut que tu te décides rapidement..."

** Il me parle comme si je m'imposais... Quel culot, je ne me suis pas kidnappé moi-même que je sache ! Bon, je dois prendre une décision. Soit je pars aux états unis mais j'oublie tout ce que j'ai pu apprendre soit je reste et je prie pour qu'ils me laissent mes neuronnes. Si h'avais une pièce, je tirerai à pile ou face. **
Gabe prit une grande inspiration, puis, s'étira légèrement. Il se lança dans une intense réflexion, d'un côté il voulait les croire. Il souhaitait que Jennings et Garrisson soit des militants pour la cause mutante mais, s'il mentait ? Le risque ne vaut pas d'être couru, il se rendra par lui même à l'école. Si tant est qu'ils acceptent là bas un illettré, un niais doublé d'un sot. Mise à part le fonctionnement d'une casse il ne connaît pas grand chose.

- Je me passerai de votre aide et de vos méthode de barbare. Merci pour l'accueil, mais je préfére me débrouiller sans votre aide. Je n'ai aucune confiance en vous. Et, pointant Franklin du doigt, encore moins en votre amis aux métaphores douteuses.

Jennings et Garrisson baissèrent la tête de concert, d'un air vraiment navré. Franklin lui, semblait plus amusé par la situation. Il se leva de son siège et disparut dans une autre pièce.

La suite se passa trop rapidement pour que Gabriel ne puisse comprendre ce qui lui arrivait : Garrisson fit un geste brusque, et Gabe se retrouva immobilisé. Jennings se leva, lui murmura qu'il était désolé, puis plaça la main sur la tête de Gabe et ce fut le noir.

Il se réveilla dans son lit, chez lui. Il n'avait plus aucun souvenir de ce qui s'était passé, de ce qu'il avait vu, ou de qui il avait rencontré. Pour autant qu'il sache, il s'était mis en règle avec la police mutante, avait refusé leur offre de travail, et avait repris son travail tranquillement à la casse.

Comme d'habitude, son père était installé à table, en train de déjeuner...

[HJ : Se souvien-t-il de l'école pour mutant ? ]
Il alla s'assoir sur une chaise, se servit une assiette de salade comme si rien ne s'était passé. Une p'tite demi heure plus tard, une foisd le repas finit, il partit compresser une voiture. Il s'accroupis devant le tas de ferraille, posa sa paume dessus et la magie s'opéra. Il s'essuya les quelques gouttes de sueur naissante sur son front, comme à son habitue et s'asseya sur le gros cube de métal. Il jeta un regard à sa montre, se disant qu'il commençait la journée bien tard et qu'il n'était pas d'humeur à travailler. Il s'allongea et décida de somnoler... Pensif.

(HJ : Non, il ne se rappelle pas. En clair : tu repars de zéro, à l'exception de ton enregistrement. Tu as eu une occasion en or, et tu ne l'as pas saisie suite à de mauvais choix : il faut donc tout recommencer. Pour info, je serai excessivement strict en ce qui concerne toute tentative de te rappeler ces évènements.)

Son père vint le voir, l'air passablement mécontent. Il s'épongea rapidement le front, et râla.

"Bon, tu nous fais quoi là ? Tu lambines ! Le boulot va pas se faire tout seul... Il faudrait quand même que tu t'y mettes si tu veux faire quelque chose de ta vie."

[ H.J : J'ai trouvé mes choix judicieux, regarde, on va encore s'amuser toi et moi pendant un temps ! ]

Gabe leva le regard vers son père, souriant sous la remarque de son père. Il se redressa puis regarda le cube faisant donc dos à son paternel.

- C'est juste que je suis fatigué, désolé. Bah mon avenir est ici de toutes façons, ce n'est pas comme si je pouvais m'attendre à mieux. Il haussa les épaules. Et puis, c'est pas comme si j'étais un génie, au mieux je finirai pompiste.

Il poussa un léger rire avant de se diriger vers la voiture suivante pour s'apprêter à la compresser.

(hj : à titre purement indicatif, tu es censé arriver rapidement à l'institut... pas stagner en courtier, ce qui conduit quasi irrémédiablement à la mort)

Son père le regarda de travers. Fatigué ? D'habitude, il ne rechignait pas vraiment à la tâche... Il se produisit toutefois un fait étrange : Gabriel n'arrivait plus à compresser les voitures comme avant. ça semblait fonctionner, mais à une échelle moindre. S'il comptait vraiment modeler toute une voiture, ça risquait de lui prendre un temps en une quantité d'énergie assez énorme... Surtout que les voitures avaient maintenant quasiment plus de plastique que de métal.

"ça ne va pas ?" s'enquit immédiatement son père en voyant la chute faramineuse de l'efficacité de son outil de travail.