[Septembre 2007] Cassandre Deneos : Philosophie

Jess, qui attendait une quelconque réaction d'Ernest, ne vit pas l'agitation du côté de Laura. Lorsqu'il répondit, elle sourit doucement, sans s'avouer qu'elle était tout de même un peu vexé qu'il l'ai oublié ainsi... La jeune fille écouta Cassandre et fut distraite par une jeune fille qui lui tendait un mot. Elle le déplia, s'acharnant sur le nombre incroyable de plit, et lu enfin ce qui y était écrit.

Lorsqu'elle leva les yeux sur Laura, elle avait une tête étrange... aucune expression sur le visage. Puis après quelques secondes, elle se leva pour rejoindre le groupe formé d'Ernest, Pablo, et comme par hasard Laura. La jeune fille s'assit près d'elle, et se pencha vers elle pour lui murmurer quelques mots à l'oreille.

« Comme si t'allais te débarasser de moi! Désolé si t'as cru que je voulais plus être avec toi... j'voulais pas... et puis Myou elle peut pas te remplacer! Toutes les deux vous êtes complètement différentes, et unique! »

Jess lui sourit, sans vraiment savoir ce qui l'avait poussé à dire ça. Mais tout ce qu'elle voulait, c'est que les choses s'arrangent entre elles. Elle avait encore des choses à lui dire, mais s'absteint. Ce n'était ni le moment ni l'endroit.

Trouvant que cette journée se déroulait de mieux en mieux, elle écouta Ernest d'une oreille distraite, jusqu'à ce qu'elle comprenne ce qu'était son projet. Tandis qu'elle réfléchissait, Pablo prit la parole. Lui aussi avait une opinion, même si moins dur que celle d'Ernest. Remarque que venant de la part du jeune homme, ça ne l'étonnait plus de l'entendre dire de telle chose. Mais elle devait bien avouer que dans un sens... il n'avait pas tort.

« Peut-être que c'est ce qu'il faudrait faire. Tous nous classer... mais j'aime pas cette idée. Ok il y a des mutants trop dangereux, mais faudrait juste leur apprendre à se contrôler! Et à ne pas faire n'importe quoi avec. J'suis pas d'accord que certains doivent être surveiller sans arrêt et pas d'autre. J'aimerais pas qu'on me lâche pas à cause d'un pouvoir que j'ai même pas choisie, même si je suis bien contente de l'avoir! »

Elle songea que, si Avatar venait à disparaître définitivement, elle se sentirait seule, abandonnée. Pour elle c'était trop tard, elle se sentait dépendante de son pouvoir. Pour reprendre les mots de Pablo. Et elle n'imaginait pas ne plus l'avoir. Mais elle ne dit rien de ce qu'elle pensa à cet instant.

« Y a déjà l'institut pour nous apprendre à nous en servir. Tout ce que je pense c'est que si on veut pas que ça dégénère, faut pas l'utiliser contre les autres. Comme toi Ernest par exemple. Tu dis que tu te passes plus d'entrer dans l'esprit des gens, et c'est ce que j'appelle 'débordements'. On peut plus penser tranquille sans que toi ou un autre télépathe ne sache tout! »

Jess s'interrompit, consciente qu'Ernest risquait de répliquer... mais tanpis elle l'avait dit, et tanpis s'il le prenait mal.

« J'propose juste dans la charte qu'on apprenne aux mutants à se servir de leur pouvoir pour ne plus être dangereux, comme l'a dit Pablo, et de ne pas l'utiliser contre quelqu'un d'autre. Sauf en cas de problème... »

Elle songea au camp Labrador. Là, il n'avait vraiment pas eu le choix et tous avaient dû user de leur pouvoir pour s'en sortir vivant.

« De toute façon y aura toujours des gens pour pas respecter cette charte. Et on peut pas contrôler tout le monde. Si tu prends Sven, on pourrait pas le forcer il aurait qu'à disparaître. Et des trop puissant ça les rendrait fou que tu les enfermes quelque part! Ça ferait que leur donner une bonne raison de l'utiliser! »

Gaël rejoignit son groupe tout en essayant de réfléchir à la manière dont il allait formuler ses idées. Car ses idées, ils les avait tout de suite trouver. A peine Cassandre avait terminé de leur expliquer quel était le projet sur lequel ils allaient travailler que le jeune homme désapprouvait totalement ce dernier. Cependant, il prit quand même la peine d’écouter ses camarades, même si il était déjà prêt à défendre sa position envers et contre tout.

« J’ai bien écouté ce que vous avez dit et cela ne fait que renforcer l’opinion que je m’étais déjà faite : cette charte est une idée stupide et futile. Lyu, toi qui fais référence aux médecins ou aux chasseurs, tu as l’air d’oublier que c’est gens-là ont choisi de faire ce qu’ils font. Or, être un mutant, ça ne se décide pas, ça t’arrives sur le coin de la face au moment où tu t’y attends le moins et après, t’es obligé de faire avec. Qui sommes-nous alors pour dicter aux autres qu’est-ce que l’on peut faire avec ses pouvoirs ou pas? Pourquoi quelqu’un qui n’a rien demander à personne devrait devenir un mutant puis suivre des lois de mutant? Cette charte, c’est le moyen de nous enlever des droits alors qu’on doit déjà regagner ceux qu’on devrait déjà avoir, comme ce fut le cas pour les femmes, les noirs et j’en passe.
Donc, en résumé, si vous faites cette charte, c’est même pas la peine de venir me voir que je la signe. »

Kim qui ne connaissait personne, seulement quelques professeurs, se dirigea vers la table que lui avait désigné mademoiselle Deneos. Sans oublier sa feuille blanche et le crayon qui se trouvait à côté, pour pouvoir noter les idées des autres.

"Bonjour... J'm'appelle Kim, et je suis aussi nouvelle."Dit-elle silencieusement.

Elle était timide sans trop l'être, juste que être avec des personnes vachement plus vieilles qu'elle, ça l'intimidait un peu. Ils devaient connaitre beaucoup de chose alors que Kim... Nada. Puis la question du professeur demandait en quelques sortes beaucoups de réflexion. Elle écoutait l'opinion de chacun, notant quelques mots comme : "Camille : aucun problème avec ses pouvoirs"...
Wood, un blondinet, lui faisait étrangement peur, enfin, aussi aimable, pourtant, son humour et sa façon assez bizarre de penser en disant une sorte de "We are the Best" de la part des JustiX... Pour la part de Ken, c'était different. Il pensait differement. Du moins, il n'avait pas ce qu'avait Wood... Ce qui était légèrement rassurant.

Il fallait maintenant que se soit elle qui parle. Pourtant, elle avait plusieurs opinion sur la charte. Elle devait diviser le bon et le mauvais côté...

"Toutes vos critiques sont très interessantes... Même si il existe une charte, certains mutants n'auraient pas de "bonnes intentions", contrairement à nous qui ne voulont aucun mal aux gens "normaux", sans pouvoirs. Il y a des personnes ainsi, partout où on peut aller. Des gens qui énerve l'autre d'une manière ou d'une autre. Et ces mutants, qu'on pourrait appeler les mutants M - *comme méchant* pensait Kim-, s'en fouteront royalement de la charte, se moqueront et nous, après avoir signé cette charte, on aura vachement l'air ridicule devant la signature de la charte. " Avait-elle commencé calmement.

"Malgré cela, avoir une charte peut être interessant sur le fait que les gens auraient un peu plus confiance en nous. Ils ne nous prendront plus pour des bêtes n'ayant amais dompté leur "force surnaturelle" mais pour des gens, peut-être differents, qui puissent avoir une bonne pensée." Continua-t-elle.

Elle marqua une pause.

"Pourtant, je préfère l'idée de Camille, un traitement éducatif, là, on n'aura rien signé et on aura l'air moins bête que par rappord à être devant la signature de la charte gâchée par des "mutants hors la lois"" Finit-elle.

Lorsque Cassandre commença à parler pour exposer ses idées, Chloé l'écouta attentivement et aperçut déjà la difficulté qu'annonçait son cours. Certes, intéressant. Mais difficile.

La jeune mutante rejoignit le groupe dans lequel on l'avait assignée et vit qu'elle n'avait encore jamais vraiment côtoyé les élèves qui le constituaient.

*bon, ben je vais faire comme tout le monde et me présenter aussi*.

"Salut les gens, moi c'est Chloé pour ceux qui ne le sauraient pas encore"

Ensuite, chacun à son tour, ils prirent la parole et Chloé les écouta. Apparemment, ils avaient tous décidé de parler franchement de leur pouvoir. Dans ce cas, elle le ferait aussi. Même si jusqu'à présent, c'était une chose qu'elle n'avait jamais faite. D'une part par crainte, d'autre part parce qu'elle n'aimait pas ça.

Pour mieux comprendre son attitude, il fallait prendre connaissance du potentiel que cachait son pouvoir. Contrôler la Terre... Qui n'en rêvait pas? Et qui n'en n'avait jamais rêvé ? En plus, vous imaginez les possibilités qu'un tel don offrait? Avoir la possibilité de faire ce que vous voulez de la maison de plus de 6 milliards de personnes?

Impressionnant, quand même, non? Vertigineux, même.

Il y avait de quoi faire peur... Surtout quand de telles choses arrivent aux oreilles de personnes mal-intentionnées.

Il n'en fallait pas plus pour mettre Chloé en permanence sur ses gardes et mal à l'aise quand elle était encore à l'extérieur de l'Institut.

Mais ce temps-là était aujourd'hui révolu. Elle se trouvait à présent entourée de personnes qui avaient certainement du vivre les mêmes expériences qu'elle, les mêmes craintes et le même questionnement sur ses capacités et le droit qu'elle avait d'en user. Alors, aujourd'hui, elle parlerait.

"Pour ma part, je...euh, l'entrée à la matière fut quand même difficile, je peux contrôler la Terre. Enfin, quand je dis contrôler, c'est un grand mot... Disons que je peux lui demander certaines choses et qu'elle les exécute. Je ne m'en suis pas souvent servie, du moins volontairement, par peur d'être découverte. C'est le genre de trucs qu'on repère assez vite, voyez-vous, continua-t-elle dans un rire amer. Cependant, inconsciemment, j'ai encore des problèmes de contrôle, sous le coup de certaines émotions. Je tente de les controler quand même, évidement. Mais c'est pas facile. C'est pourquoi, je ne vois pas trop à quoi pourrait servir mon pouvoir. Ni à quel usage il pourrait être destiné. C'est un don bien trop grand et surtout dangereux... Pourquoi j'en ai hérité? Pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre? La seule chose utile qu'il a faite, c'est de sauver une vie..."

*et encore, si la vie de cette personne a été en danger, c'était de ma faute, alors est-ce que je peux dire que je l'ai sauvée?*

Les souvenirs de cette mauvaise journée refaisait surface dans l'esprit de Chloé alors qu'elle parlait de son pouvoir et de l'usage qu'elle en avait déjà fait. Heureusement, l'intervention de Gaël y mit rapidement fin.

Alors que les deux premiers élèves qui avaient parlé avaient l'air plutôt d'accord en ce qui concernait cette histoire de charte, lui semblait radicalement contre. Et Chloé, qu'en pensait-elle, elle?

Eh bien, bonne question. Etant consciente du potentiel qu'offrait son propre pouvoir, elle était évidement d'avis que chaque mutant devait adopter une attitude responsable et au même titre être tenu responsable de ses actes. Cependant, les paroles de Gaël sonnaient plus que juste à ses oreilles. Pourquoi quelqu’un qui n’avait rien demandé devrait du jour au lendemain respecter un certain nombre de règles ? Qui ne feraient que renforcer le sentiment d’injustice que ressentirait cette personne.

"J’avoue que je suis partagée, commença-t-elle, ce que dit Gaël est très juste quant au choix de ces personnes et notre situation. Nos pouvoirs nous sont tombés dessus comme ça… alors qu’eux ont choisi de suivre ces règles, pour nous ce ne serait encore qu’un poids en plus avec lequel il faudrait vivre. Un mutant qui enfreint les règles doit être puni, mais au même prix qu’un humain. Sinon ce n’est pas juste. En cela, je suis d’accord de modifier des textes de lois existant déjà, dans lesquels on ajouterait les droits et responsabilités mutantes. Parce que rédiger un texte spécialement pour les mutants, personnellement, j’ai peur de le voir dériver vers un truc qui nous priverait petit à petit de tout, même nos droits, voire notre vie. Rappelez-vous la Seconde Guerre Mondiale du siècle passé, avec l’extermination des Juifs. Ca a commencé par des petits textes, des interdits et ça a terminé dans des camps de concentration et d'extermination pure et simple… La moralité n’est pas une chose qu’on écrit sur un papier à signer, c’est quelque chose qu’on a ou qu’on a pas, mutant ou non. Et je ne vois pas pourquoi, nous mutants devrions payer plus que les humains le manque de moralité de certains. S’il doit exister un code, qu’il existe entre nous, un code d’honneur et en aucun cas, celui-ci ne doit être géré par un humain, sinon il y aurait immanquablement risque de dérive pour notre statut".

Voilà, Chloé avait réussi à expliquer ses idées. Une première dans le genre ! Plus ou moins clairement ? Ca, elle le verrait bien à la réponse des autres. Une réponse qu’elle attendit le temps que ses paroles imprègnent ses camarades…

Postée tranquillement derrière le triangle de réflexion qui venait de naître, la psychologue écoutait attentivement les différentes idées qui fusaient à travers la pièce. La question ne laissait personne indifférent, c'était un point de départ. Elle crut néanmoins bon d'ajouter une précision qui pouvait s'avérer utile pour certains :

"Je ne l'ai pas précisé, mais cette charte n'aura pas la prétention d'être planétaire. Nous ne sommes pas là pour nous substituer aux législations déjà en vigueur pour l'ensemble de la population. Cette étiquette sera conçue par les mutants de l'institut, pour les mutants de l'institut, afin que chacun ici puisse vivre en bonne intelligence avec ses camarades. Il s'agit plus d'une déontologie que de lois auxquelles se plier." expliqua la jeune femme. Les élèves avaient d'instinct vu grand, à l'échelle du pays voire mondiale. Ils avaient immédiatement songé... à changer le monde. Cette idée toucha profondémment Cassandre, elle avait fait tinter la corde sensible de son idéalisme. Mais il fallait être réaliste, le monde actuel ne changerait que via de petites révolutions ponctuelles, de petits riens, qui comme des gouttes d'eau, venaient grossir l'océan.
C'était ce que représentait cette charte : si les principes énoncés seraient très certainement issus du bon sens le plus élémentaire, cela ne signifiait pas qu'il ne faille pas l'ancrer dans les mémoires, et à en juger par le discours d'Ernest sur son pouvoir, ce ne serait pas totalement inutile. Le problème était d'autant plus épineux pour les télépathes.

"J'aimerais que vous réfléchissiez à cette phrase : "La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres". Qu'en pensez-vous, quel est son sens, son application, ses limites." dit-elle de sa voix douce et grave. Sujet digne d'une dissertation de philosophie, à n'en pas douter. Elle se tut et s'aborba à nouveau dans l'écoute discrète des différents groupes.

Appliquer plusieurs consignes sans pouvoir les écrire, c'était assez difficile pour Wood, voilà pourquoi il avait eu quelques difficultés durant son dernier cours avec Carrie Marcin. Il s'était quand même super amusé, surtout durant le dernier parcours de singe qui lui avait rappelé ses cours de gymnastique. Mais muni d'un bloc-notes et d'un crayon, il balayait cette faiblesse assez facilement. De plus la philosophie, c'était jamais que "papoter sur des sujets passionants en essayant de ne pas trop s'enflammer !". Wood nota donc ce qui lui parut important dans le discours de chaque personne...

Le discours de Ken portait sur l'intégration des mutants, la xénophobie légendaire de l'être humain et la création d'une sorte d'ONU, cette vieille organisation ridicule, aujourd'hui disparue. Il s'agissait de rassembler une élite d'humains et de mutants pour les envoyer en cas de "problème mutant". L'établissement d'une charte et une éducation spécialisée lui paraissait être deux choses biens.

"A gauche, on met ceux qui font pousser des pâquerettes bleues, à droite ceux qui dégondent un coffre-fort à mains nues. Ceux de gauche, on les laisse vivre peinards, et ceux de droite, on les surveille et on les encadre"
Cette phrase de Camille le fit à la fois sourire et à la fois voyager. Il avait directement pensé à Ivy et Roscart. Alors qu'au début, elle disait que Ken avait raison, elle finissait par se raviser et dire qu'une charte ne servait à rien, et çà, Wood ne pouvait qu'acquiesser et qu'il fallait encadrer les jeunes mutants dans une éducation adaptée à leur condition.

(( Et que font Olivier, Cassandre, M'ssieur Yakari, Carrie et les autres ? Des crêpes au sucre ? ))

Vint ensuite le tour de Kim. Elle catégorisait les mutants gentils et les mutants méchants. La charte ne servait à rien, selon elle, et elle se rangeait du côté de Camille et de Ken. Cassandre fit alors une appartée et recadra un peu la discussion.

(( La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres... ))

Wood nota quelques éléments sur son bloc-notes jaune fluo, tout en se balançant sur les jambes arrières de la chaise...

"Alors... Si j'ai bien tout noté, à part Ken, personne ne veut de cette maudite charte, et çà, je vous comprends que trop et vous êtes pour l'établissement d'une sorte de collège pour mutants afin qu'ils puissent contrôler leur pouvoir... Huuum huuumm... Et où pensez-vous être en ce moment ?" leur demanda-t-il avec une certaine moquerie.

"Non, on devrait simplement pouvoir conlure, et bon, tant pis pour cette "charte", qu'il faudrait qu'il y ait une légitimité de la Charles Xavier Insitute et qu'il en fleuriiisse ailleurs..." dit-il avec un large sourire, ne pouvant s'empêcher d'imaginer, à travers le monde, plusieurs oliviers croître, receuillir, élever et protéger les mutants sous leurs feuillages.

"Weaaah, des centaines d'instituts partout dans le monde. Ca m'éviterait d'être trop loin de ma famille... Bien que bon, j'ai la chance d'avoir deux soeurs de mes soeurs ici... dit-il encore un peu rêveur, disant adieu à chaque arbre symbole de paix, pour revenir aux moutons delphiques de la liberté individuelle.

"Alors... La liberté... Wuuuuuh... Certes, moi, mutant, je devrais laisser la liberté à l'autre de choisir de se faire sonder par des moyens télépathiques, mais moi aussi, mutant, j'ai le droit d'aller où je veux, quand je veux... C'est quand même un monde... L'autre jour, au monorail, je me suis fait arrêté. Je n'avais pas le droit de monter dans le train parce que j'étais un mutant. Je vois très bien où Cassandre souhaite nous ammener. Charte ou pas, réglement intérieur ou pas, l'être humain reste quand même le seul à décider au final de ce qu'il fait ou pas. C'est son libre arbitre. Si un mutant "Alpha", un peu rêveur et plutôt pacifiste, se trouve doter d'un pouvoir dévastateur rien qu'en touchant les gens, tout le temps... Et ben, crois moi, il trouvera tous les moyens pour éviter tout contact physique, et c'est pas marrant tous les jours, et il essaiera de prendre le bon côté des choses en avançant du bon pied plutôt que de se lamenter et de se voir terminer sa vie, seul reclus, sans avoir connu l'amour ni la joie d'enfanter..." dit-il amèrement, en frottant ses gants...

"Et si on prend un mutant "beta", sournois, perfide et dédaigneux, habile de la télépathie par exemple, ben ce dernier fera ce qu'il veut, quand il veut, charte ou pas, conscience de la liberté des autres ou pas... On ne change pas la nature des gens, même en faisant des lois ou des chartes. Sinon, il n'y aurait pas de prisons... Ils sont là, les mutants dangereux, selon moi. C'est eux qui font n'importe quoi et qui nous font passer pour des ignobles gens. Forcémment, un mutant capable de créer des tâches de pâté à distance, tout le monde s'en foutera, mais un mutant qui tente de faire je sais pas quoi dans l'esprit des gens... Humptf... Je me perds... Bref, si un mutant "barbecue" invite ses voisins le week end pour des grillades, c'est un mutant "bon esprit". Mais si ce même mutant tente de griller ses voisins, alors il a un "mauvais esprit". Finalement, c'est une histoire de philosophie. Il faudrait créer un courant mutant... C'est çà la solution !", finit-il par déclarer tout sourire, après s'être un peu emporté sur le mutant "beta" et enovyer quelques regards éclairs à cet imbécile pompeux vampiresque d'Ernest Mc Gyver...

"Je suis d'accord avec vous : l'éducation est essentielle, et c'est grâce à ça que nous parviendrons à montrer aux humains que nous ne sommes pas une menace. Nous devons éduquer les jeunes mutants à contrôler leurs pouvoirs, mais aussi éduquer les jeunes humains à ne pas avoir peur de nous et à ne pas nous voir comme des monstres."

Les bras croisés, Ken avait écouté les paroles de chacun. Il était pour le moment le seul à défendre la charte, mais le ton était pacifique et l'échange avec les autres intéressant. Il se plaisait bien dans ce cours pour le moment, et appréciait la technique de Cassandre.
Il avait donc assimilé ce qu'avaient dis Camille et Kim. La première n'était pas d'accord avec lui, mais la seconde avait trouvé des avantages à la charte. Il avait donc repris la parole calmement, ses yeux regardant ses collègues de réflexion.

"Mais cette mesure est à long terme. L'Homme, humain ou mutant, est quelqu'un qui apprend difficilement et toujours dans la longueur. Nous ne verrons sûrement pas avant longtemps des jeunes humains qui n'auront pas peur des mutants, tout simplement parce que leurs parents leur monteront la tête avec le danger que nous pouvons inspirer.
Créer des Instituts de par le monde, montrer que les mutants ne sont pas fondamentalement mauvais, apprendre à chacun à vivre ensemble...je suis totalement d'accord, c'est la solution. Mais c'est une solution à long terme. Il faut aussi essayer de faire quelque chose à court terme, maintenant."

Il fit une petite pause pour appuyer ses paroles, avant de reprendre doucement.

"Certains mutants sont dangereux. Certains mutants font peur, et les humains réagissent de la seule façon qu'ils connaissent quand ils ont peur : ils attaquent. Ils traquent nos frères et soeurs, même si ça me fait bizarre de dire ça. Et ils en tuent, parfois. J'ai, personnellement, été passé à tabac simplement parce que je défendais les droits des mutants, avant de savoir que j'en étais un moi-même.
Les humains ont peur actuellement, et certains leur donnent des raisons pour. Il faut faire quelque chose pour gagner leur confiance et leur prouver que nous ne sommes pas dangereux...et il faut faire quelque chose maintenant pour le présent. La charte n'est pas en soi une solution parfaite : vous avez bien présenté ses failles, à savoir que certains ne la suivront pas et que ça peut amener des dérives. Encore une fois, je suis d'accord avec vous, je suis conscient de ses défauts.
Mais en faisant une charte, les mutants prouveraient aux humains leur désir de vivre en paix. Nous devons faire le premier pas. Nous sommes la future étape de l'évolution, peut-être. Normal qu'ils aient peur de nous. Nous devons leur prouver que nous sommes des gentils, et pour moi cette charte serait le meilleur moyen. Ca serait un document écrit, légal, qui apporterait sécurité et ferait réfléchir les extrémistes. En plus, la création d'une force de police composée à la fois de mutants et d'humains permettrait aussi un rapprochement entre les humains et les mutants.
Je le répète : les humains ont peur. Si on montre qu'on est prêt à s'intégrer et à stopper nos fouteurs de trouble, ça en fera réfléchir plus d'un."

O'Connell se tut quelques instants. Il avait beaucoup parlé, et il n'était plus habitué à ça. Il mit quelques secondes pour rouvrir la bouche et enchaîner.

"Pour l'idée de la liberté avancée par Cassandre, je pense qu'il faudrait appuyer sur ça dans la charte. Ca ne sera pas quelque chose qui nous recensera ou quelque chose du genre...je n'adhère pas à ça. Je vois ça comme un contrat, pas une entrave à la liberté des mutants.
La liberté des uns commence là où s'arrête les autres : c'est vrai, et il faut protéger ça. Mais même si les mauvais mutants et les mauvais humains se ficheront de la charte et agiront comme ils veulent, il faudra quelque chose pour les empêcher d'empiéter sur les libertés des innocents et des autres. Les mutants seront là pour ça, mais je pense que ça serait mieux que les humains soient aussi là pour ça. Une coopération entre nos deux races, ça pourrait faire du bien dans nos rapports."

Le jeune homme termina alors de parler. Il avait dit beaucoup de choses, et en était assez content. Ca faisait longtemps qu'il n'avait plus raisonné ainsi, et il aimait ça.

Lyu regarda Gaël, très étonné de la réaction du jeune homme à ses propos.

*Vraiment va falloir que je lui explique plus précisément, où je veux en venir avec ma charte.*

"Gaël, les hommes ont toujours crées des lois pour contrôler la société, quand les hommes ont commencés à se choisir des chefs pour les diriger, ils ont faits des lois pour éviter les dérives des chefs.
Quand les nations on été crées, les hommes ont fait des lois pour régir les guerres et les rencontres entre les chefs d'états.
Quand les chefs d'états ont crée l'O.N.U, ils ont aussi crées des lois pour régir son fonctionement.
Quand les noirs se sont affranchis de leur esclavage, on a crée des lois pour les séparés du reste de la population.
Crois, tu vraiment Gaël que les gens nous laisseront vivre tranquillement, sans crées des lois pour nous diriger. A l'heure actuelle, Mademoiselle Deneos vient de nous expliquer que ce que nous nous apprêtons à faire, ne concernera que cet institut.
Moi je dis, que rien nous empêche de voir à plus grande échelle.
Parce que si c'est pas nous qu'on met ces lois, ou cette charte, ou quelle que soit le nom qu'on veut lui donner, c'est les gens qui ne comprennent pas ce que nous sommes qui vont s'en charger pour nous.
Et là, on aura droit à des lois injustes, comme d'autres avant, des lois qui amèneront les mutants à subir le poids de l'injustice ou à se battre.
Je n'aime pas plus que toi, cette idée de loi de charte, mais j'aime encore l'idée que ce soit des gens qui ont peur, ou qui nous comprennent pas qui s'en charge."

Lyu s'arrêta quelques instants, le temps de reprendre son souffle.

" La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres. C'est une phrase intêressante. Mais peut-elle s'ppliquer réellement?
Cela dépend avant tout de notre propre consience.
En effet, nous sommes tous libres de faire ce que nous voulons, c'est la liberté à l'état pur. Mais si on le faisait réellement, ce serait le chaos et l'anarchie. c'est pour ça que cette phrase existe, pour dire que si nous sommes libres dons actions, les autres aussi.
Dans notre situation, cela veut dire que comme les autres êtres vivants nous sommes libres d'exister, mais on ne peut pas empêcher les autres humains d'avoir peur de nous.
Bien sûr, dans l'absolu on est libre d'utiliser nos pouvoirs comme nous le voulons, mais ce faisant on peut priver de beaucoup de chose les humains qur lesquels nous exercerions notre don.
Jusqu'à présent on considère que des mutants comme Ernest, ou Kitty, ou encore Anna comme étant très dangereux.
On considère les mutants comme Enzo ou Godollo comme des monstres, capable des pires exactions. Ce sont ces personnes qu'on va priver de leur libertés parce que les gens auront peur de leur apparence ou de leur pouvoir. Est-ce qu'ils sont plus dangereux qu'un chef d'état capable d'appuyer sur le bouton rouge? Non je le pense pas.
Pourtant les gens en auront moins peur que la plupart d'entre nous.
Nous avons la liberté d'exister sans que l'on se fasse enfermé, ou pire, mais on ne pourra pas empêcher les gens d'avoir peur de nous, c'est leur liberté à eux."

Lyu décida de s'arrêter là, parce qu'il avait besoin de reprendre son souffle, et parce qu'il fallait laissé la liberté aux autres de répondre si ils le souhaitaient.

Jay avait trouvé que son avis concernant la charte allait être mal prit mais quand il entendit ce qu'en pensait Gaël, il comprit qu'il n'y aurait pas de problème. Au moins lui n'était pas totalement contre. Chloé était entre les deux, ce qui pouvait permettre une vraie discussion et surtout elle n’avait pas tort en imaginant que c’était à des mutants de faire cette charte et pas à d’autres.
Quand Cassandre vint à expliquer que la charte ne concernait pas le reste du monde mais uniquement eux dans l'Institut, il devait s'avouer qu'il n'en voyait pas l'intérêt. Il ne se souvenait pas d'usage abusif, voire même d'usage tout court de pouvoir dans l'Institut. Sauf peut-être pour Sven, mais il ne comptait pas vraiment. Et Cassandre les amena à réfléchir sur la limite de la liberté.

**j'ai jamais dû réfléchir sur ce genre de trucs... pourquoi elle veut que je commence maintenant... et puis elle s'attend à quoi en fait**

Ne sachant pas vraiment ce qu'il devait dire, il attendit que quelqu'un prenne la parole et ce fut à nouveau Lyu qui commença. Son exposé était certes long mais il avait au moins le principe d’essayer de voir tous les points de vue. Mais Jay n’était pas d’accord avec lui.

-C’est vrai Lyu, si d’autres se chargent de cette loi, ça risque de nous mener droit dans un mur, mais la faire nous-même, cette charte, est tout aussi bête. Pour l'instant, dans l'Institut en tout cas, il ne me semble pas que quelqu'un ait utilisé son pouvoir sur quelqu'un d'autre, de manière négative, je veux dire. Et puis on n'est pas bête non plus... Faire une charte pour l'Institut n'a pas d'intérêt parce qu'on sait que si on fait un pas de travers, on peut repartir aussi vite qu'on est venue...

**enfin, je pense... Je ne sais pas si quelqu'un s'est déjà fait virer...**

Jay essaya de reprendre là où il s'était arrêté mais il ne savait vraiment pas quoi rajouter. Il repensa à ce qu'avait dit Lyu, espérant y trouver quelque chose.

-En fait, toutes les personnes qui sont à l'Institut essayent de maîtriser leurs pouvoirs, ils ne vont pas s'amuser à faire du mal aux autres. Et s'ils en font, ils ne le font pas exprès, on ne peut rien faire. Je pense franchement que cette charte ne servira à rien ici... D'un point de vue mondial, ça pourrait, ceux qui n'ont pas de pouvoirs verraient sûrement ça d'un bon oeil mais bon... Ensuite, concernant cette histoire de liberté, je dois avouer ne pas trop savoir quoi dire. Je suis d’accord avec toi concernant nos "amis" télépathes mais je pense qu’ils savent ce qu’ils peuvent faire ou non, c’est vraiment une question de conscience donc pas besoin de charte. Et puis tu parles de Godollo ou Enzo, mais je pense qu’ils n’ont rien à voir dans cette histoire de liberté, ils sont humains, ou plutôt mutants, mais leurs pouvoirs ne gênent en rien la liberté des autres…

Jay ne rajouta rien, il n’était pas sûr d’avoir réellement réfléchit à la question de la liberté mais en tout cas, il avait donné son avis par rapport à ce qu’avait Lyu.

Ernest se pencha sur la table, croisant ses mains sous son menton un large sourire aux lêvres lorsqu il entendit les réponses de Pablo et Jessyca, mais mieux encore le nouveau sujet de débas de Cassandre

" Peut être ne m'avez vous pas compris, les télépathes ont autre chose a faire que de lire en permanance les pensées inintéréssantes de toutes les personnes qui circulent pres d'eux. Je n'ai qu'une seule fois utilisé la télépathie au sein de l'institut, comme je l'ai expliqué c est avant tout une question de maturité et de contrôle de son pouvoir, je suis en mesure de me contrôler. "

Ernest ferma les yeux et passa la main dans ses cheveux

" Par contre entendre parler de liberté la seule personne qui, a ce jour connu, prive chaques personnes de son intimité ca m'amuse. Vous l'aurez bien sur compris je parle de Mlle Deneos. Elle as citée :"la liberté des uns s arrête la ou commence celle des autres ", pourtant que peut on imaginer d'une mutante qui dans l'inconscience dévoile l'avenir et peut s'en servir pour changer le futur, peut elle réellement faire dans le cas conscient ? C'est exactement ce genre de personnes que j'aurai classé en zone rouge. Les choses sont tracées a l'avance, se servir de son pouvoir pour changer le cours des évenements c'est de l'abus de pouvoir, et on ne sait pas quelles répercussions cela peut avoir."

" En ce qui concerne la charte si elle ne s'applique qu'a l'institut je n'en pense pas moins, certains élêves doivent être isolés par manque de maturité ou manque de contrôle et ce pour la sécurité et le bien de tous. Voir certains mutants, posseder un pouvoir mortel en cas de contact, et tendre le bras avec idiotie vers l'un de ses camarades tout aussi stupide, c est DANGEREUX ! A partir du moment ou un pouvoir n'est pas controlé, il faut l'isoler. Ou répartir de facon convenable, bref, apprendre a réfléchir. Prenons un exemple le cas de la jeune Kitty, elle m'as affirmé elle même ne pas controler son pouvoir mental, mais on ne peut pas pour autant l'isolée, il faut donc la placer avec quelqu un qui sera en mesure de contenir son pouvoir en cas de problême comme Gabrielle Lioncourt ou Anna Weber. L'institut manque aussi terriblement de moyens de surveillance humains, Cerebra est certe présente mais c'est une image rien de plus, aussi si elle venait a faire la moral au final elle n'aurait que tres peu d'impact, or l'on peut remarquer que beaucoup d'éleves se servent sans retenu de leur pouvoir, c'est un tort ! Et les professeurs sont trop occupées pour jouer le rôle de police en permanance. Il ne faut pas oublier que beaucoup sont des gosses ici , et réagissent comme des gosses, donner un revolver a un gamin il aura vite fait de se prendre pour un dieu. Il faut donc classer les élêves, mettre en place un systême de surveillance, et revoir tres sérieusement les matieres enseignées dans le cursus scolaire de l'institut."

Jessica écouta Cassandre et réalisa qu'ils avaient vu trop grand. Il était naïf de croire que dans une salle de classe d'un institut mal vu par le monde entier, ils arriveraient à changer le monde en disant ce qu'il faudrait et ne faudrait pas faire. Déçu de réaliser cela, et d'avoir été naïve de croire qu'ils influenceraient le monde, Jess se résolue à ne parler que pour l'institut.

Mais après quelques secondes, sa bonne humeur matinale reprit le dessus et elle se remit à imaginer toutes sortes de plan afin que la vie ici soit la meilleur possible. Et pour cela, elle estimait qu'ils devraient chacun avoir le droit d'utiliser leur don, à partir du moment bien sur où ils ne risquaient pas de blesser quelqu'un. Ce n'était pas le point de vue d'Ernest.

« Non! Les choses ne sont pas tracés à l'avance! Et même si Cassandre change l'avenir c'est pour notre bien à tous! Elle nous a déjà sauvé plusieurs fois, son pouvoir elle l'utilise pas n'importe comment. Elle sait très bien quelles conséquences ça peut avoir et fait en sorte de trouver la meilleur solution. La zone rouge comme tu l'appelles, serait plutôt par exemple pour un mutant qui peut faire exploser des trucs et s'en servirait pour faire du mal. »

Jess n'avait pas pu s'en empêcher. Il ne pouvait pas ainsi dire que tout était prévu, que Cassandre n'était qu'une erreur à cette loi, qu'elle utilisait mal son pouvoir, en somme, elle ne pouvait pas le laisser dire du mal de la psychologue... Un coup d'oeil vers la jeune femme, avant de tourner brusquement la tête vers le groupe.

Ernest avait dit tellement de chose, qu'elle eu du mal à se remémorer ce qui l'avait le plus marqué dans toutes ses paroles. Pourtant, il avait dit 'pouvoir mortel en cas de contact'. Surement Wood... Ensuite, il était passé à Kitty. Que Jess ne connaissait d'ailleurs pas... Et puis il avait mentionné l'inutilité de Cérébra. Pour Jess, Cérébra était l'âme de cette maison, elle apparaissait quand on le lui demandait, ouvrait la grille, en bref, elle agissait sur cet univers clos qui leur servait de maison à tous. Et elle doutait qu'elle soit si inoffensive que cela.

« Quand t'auras fini de placer les télépathes compétents au dessus de tous, et de dénigrer les autres, peut-être que tu réaliseras que t'es pas le seul à organiser ton monde. Tu peux pas tout contrôler. »

Elle s'interrompit, elle connaissait le jeune homme et pensait savoir comment il voyait les choses. Cependant il la surprenait toujours. Et même si ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire, c'était ce qu'elle avait tiré de ses paroles. En disant cela, elle avait fixé le crayon de papier qui avait une marque intéressante au plus au point sur le côté - une légère éraflure... Son ton avait été normal, pas de mépris, pas de colère, rien. Puis elle reprit sur un ton des plus sérieux.

« C'est plus facile pour certain que pour d'autre. Mais je crois pas que la bonne solution soit d'interdire l'utilisation des pouvoirs. Au contraire, on les a, et c'est pas pour qu'on les cache! Ici c'est le seul endroit où on peut être normal. Sans avoir à se cacher. Il ne faut pas nous enlever ça. »

Des discussions avaient prit forme aux quatre coins de la salle, et chaque groupe échangeait des opinions de façon intense jusqu'à ce que le professeur fasse une intervention pour recentrer les débats.
Attentivement, le Colombien écouta ses camarades exposés leurs idées et resta un moment sans rien dire. Jessyca, qui était plutôt frêle d’apparence, semblait être une jeune fille avec un caractère bien trempé pour son âge et qui donnait son opinion sans faire de concessions. Intrigué par cette remarque à propos de Cassandre, Pablo prit la parole en remuant la tête, d'un ton convaincu

« Personne ne peut changer le destin…quel que soit son pouvoir…c’est impossible ! »

Impossible. Il faudrait un pouvoir inimaginable pour enrayé les rouages du destin ! Et pour Pablo, c’était inconcevable. Pourtant il avait vu des choses extraordinaires depuis son arrivée, et les rumeurs sur les dons de prémonitions de Cassandre devaient être bien fondés…

« Et même si elle le pouvait... j’aimerais pas être à sa place, ça doit être flippant. Honnêtement, se servir de nos dons c’est ouvrir la boîte de Pandore. Si ça ne tenait qu’à moi…je serais pour restreindre au maximum l’utilisation de ces trucs. Plus tu t'en sers, plus t'en as besoin. »

Pablo marqua une pause et se tourna vers Ernest. Il avait été marqué par une phrase du jeune aristocrate qui avait parlé "d'isoler ceux qui ne contrôlaient pas leur pouvoir"
C'est les yeux baissés sur la table, gribouillant un coin de sa feuille que Pablo s'adressa au jeune télépathe

« L’isolement... je n'sais pas si c’est pas une bonne solution…sauf pour faire culpabiliser le pauvre gars que tu met de côté. Les mutants, surtout les jeunes, doivent avant tout prendre conscience qu’ils ont une bombe entre les mains. S’que tu disais : "donne un flingue à un môme et il se croit tout puissant", c’est la même chose avec un adulte ! C'est avant tout une question de responsabilité et d'état d'esprit. Tu sais, chez moi des gars peuvent t’égorger juste pour prendre ta montre…alors donne leur un pouvoir, n’importe lequel, et tu risque pas pour autant de les voir débarquer ici ! Tu vas plutôt les voir dans la rubrique faits divers…pour eux, la liberté des faibles s’arrêtent là où commence celle des plus forts… »

Cette dernière réflexion, le natif de Bogota l’avait fait comme pour répondre à Cassandre, comme pour dire que les belles paroles et les questions philosophiques n’atteignaient que ceux qui veulent bien les entendre. Les plus puissants écrasent les plus faibles. C’est la triste réalité et c’est ainsi que fonctionne le monde.

«…s'que j'veux dire c'est que le problème c'est pas nous. Nous on est venu dans cet institut. On est donc tous plus ou moins conscient d’être dangereux. Mais combien de gars "mutants" sont dehors avec des pouvoirs encore plus dangereux et n’en sont pas conscient ? Ou pire…le sont et vont s'en servir ! »

Depuis qu’il avait mis les pieds à l’Académie, Pablo avait réalisé à quel point le phénomène mutant prenait de l’ampleur. Jamais il n’avait pensé qu’il croiserait autant de personne vivant avec le gêne X.
Tôt ou tard, il y’aurait un ou plusieurs mutants qui feraient parler d’eux à l’échelle mondiale. Il en était persuadé.

« C'est pour le bien de tous qu'on reste ici jusqu’à ce qu’on contrôle suffisamment nos habilités. Après, libre à chacun d’en user à sa guise. Mais c’est pas parce qu’on à une grosse bécane qu’on doit rouler à fond tout le temps…et plus on abuse de la vitesse, plus on risque l’accident nan ? Bah pour les pouvoirs c’est pareil. J’pense que plus on en abuse plus on a de chance de se planter et de faire des victimes. Personnellement, dès que j’aurais une maîtrise suffisante, j’enterrerais ça au fond de moi avant que ça me bouffe complètement. »

Le coin de le feuille de Pablo était bien griffoné. Il posa son crayon et regarda autour de lui, comme pour s'assurer que personne d'autre ne l'avait entendu.

Gaël avait été agréablement surpris de voir que Chloé s’était rangée de son côté, même si elle s’était montrée peut-être plus partagée que lui. Mais cela lui donna quand même envie de défendre sa position et de ne pas perdre la face devant Lyu et Jay. Après l’intervention de Cassandre, le jeune homme continua à écouter ses camarades et ne put cacher le petit sourire qui se dessinait sur ses lèvres lorsqu’il entendit Jay retourner plus ou moins sa veste. Lorsque vint son tour de parler, il décida pour une fois de jouer carte sur table (pour une fois) :

« Une charte dans l’institut? Ce n’est pas ça qui m’empêchera de faire ce que je veux de mes pouvoirs. Mais je dois avouer que j’ai une vision particulièrement égoïste de la chose car mon pouvoir, contrairement à vous deux, Lyu et Chloé, n’affecte pas mon environnement. Voyez-vous, je peux modeler tout ce que je veux à partir de la lumière. Ce qui signifie que je ne représente pas, à première vue, un grand danger. Je ne peux pas tuer des milliers de personnes d‘un coup, je ne peux pas forcer quelqu’un à agir contre son gré, du moins, pas télépathiquement, et je ne peux pas commander aux ordinateurs. Même si même si mes capacités requiert un certain self-control, il est sans aucun doute bien moindre que le tien, Chloé. Et si un jour, tu as envie de tout faire péter, c’est certainement pas un bout de papier disant que tu n’en a pas le droit qui te fera changer d’avis, nan? Croyez-moi, la solution est ailleurs. »

L’ado ne voyait pas trop quoi rajouter de plus. Fallait-il vraiment laisser n’importe quel mutant dans la nature? Il ne savait pas trop quoi en penser mais une chose était sûre : jusqu’à présent, il n’avait jamais réussi à croiser Anna sans avoir peur que cette dernière ne lise dans ses pensées. Toutefois, il décida de ne pas s’infliger une migraine pour trouver toutes les solutions possibles et inimaginables. Pourquoi devrait-il mâcher le travail des profs après tout?

« Encore une fois, je vais parler de mon point de vue égoïste. Pour moi, la liberté, c’est faire ce qu’on veux, quand on veux. Et j’ai de comptes à rendre à personne. Donc je suis libre. Au risque de me répéter, mes pouvoirs deviennent de moins en moins contraignants avec le temps. Après, d’une manière plus globale, « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », ce n’est qu’une belle phrase théorique. Nous ne sommes pas tous égaux face à la liberté, tout simplement parce que certain en profite plus que d’autres. Ceux dont il est question suivent leurs pulsions sans se poser de questions et font ce qu’ils veulent sans se soucier des conséquences alors que d’autres suivent rigoureusement les règles, quitte à réduire leur propre liberté. Notre liberté dépend uniquement de nous même, ni plus, ni moins. »

[hrp : nouveau tour. Vous avez un tour (1semaine IRL max) pour organiser ce que Cassie vous demande. Vous pouvez bien sûr vous concerter sur msn ou par mp pour vous mettre d'accord.]

Les avis semblaient partagés. Les élèves contre ne semblaient pas démordre de leur refus et les élèves pour ne pas nuancer leur opinion. Les idées fusaient sans fusion, se croisaient sans s'apporter mutuellement. Mais la psychologue avait atteint son objectif : la charte était moins une fin qu'un moyen dans cet exercice. Elle avait amené bien malgré eux les élèves réfractaires à réfléchir sur le sujet plutôt que de se murer dans un refus improductif, et leur idées venaient néanmoins nuancer le débat. Le fait que les élèves pensent à la question d'éthique était primordial. Ils devaient pleinement prendre conscience de tous les problèmes liés à leur condition.
Stoïque, Cassandre ne tiqua pas devant la virulence des propos d'Ernest. Elle avait cerné le personnage et était en paix avec elle-même. Elle eut néanmoins un sourire rassurant pour Jessica. Elle ne s'était pas attendue à ce que l'adolescente prenne sa défense de la sorte, surtout après ce qui s'était passé au Camp Labrador et pourtant... elle l'avait fait.
La jeune femme consulta son "horloge interne", attendit que les derniers arguments des différents groupes soient exposés, puis reprit la parole :

"Tempus Fugit. Je pense que vous avez fait le tour du problème. A présent, nous allons passer au débat en classe entière. Entre groupes, rassemblez vos idées, trouvez un compromis entre vos propositions et désignez un porte-parole. Il sera chargé d'exprimer les idées du groupe et de les défendre auprès des autres groupes. Bien entendu, le reste du groupe ne sera pas passif, il devra l'aider à défendre au mieux vos propositions, que vous soyez pour ou contre cette charte, chaque opinion a son importance."

[HJ : j'ai prit la liberté de décrire les autres pour le choix de la personne qui présente. Si ça ne va pas dites le. ]


Jessica n'était pas de l'avis de Pablo quant à restreindre l'utilisation des pouvoirs. Cependant elle doutait qu'il ai tort... ça dépendait des gens, comme tellement d'autre chose. Et certaines évidentes pour elle ne l'était pas pour d'autres personnes. Lorsque Cassandre leur déclara d'exposer leurs idées au groupe, elle jetta un oeil aux autres, et comprit qu'elle devrait s'y coller. Laura n'avait pas l'air d'avoir eu l'envie de donner son opinion, et Ernest ne prononçait plus un mot, comme s'il trouvait tout cela futile et sans importance. Pablo lui, sembla se faire petit sur sa chaise afin de ne pas avoir à le faire.

Et Jess devait bien avouer qu'elle, ça ne la dérangeait absolument pas... elle prit un peu de temps pour noter quelques mots sur un brouillon, avec les idées des autres, puis décida d'ouvrir la marche. Ernest avait son opinion radical, et Pablo semblait réaliste. Elle était d'accord avec son point de vue, malgré qu'elle n'était pas pour le fait de diminuer l'utilisation des pouvoirs au minimum.

« Bon... nous on a deux idées bien différente. La première, ce serait d'interdir à tous les mutants d'utiliser leur pouvoir, et d'isoler ceux qui ne le pourraient pas. Mais l'institut c'est le seul endroit ou on peut vraiment le faire sans risque, donc faudrait juste ne pas exagérer sur l'utilisation des pouvoirs. Et puis l'isolation c'est un peu... dur, comme méthode... »

Jess fit une pause, on pouvait lire clairement sur son visage que cette idée ne lui plaisait pas du tout. De plus elle même se sentait étroitement liée à son pouvoir, et n'imaginait pas s'en priver.

« Sinon sur la charte, elle jeta un coup d'oeil vers Pablo, espérant avoir bien comprit ce qu'il voulait dire et le redire clairement. ... on est pas sur qu'elle soit vraiment utile. Déjà parce que les mutants qui sont ici ont tous plus ou moins conscience d'être dangereux, et qu'ils sont là justement pour apprendre à se contrôler. Et ceux qui viendraient ici pour d'autres raisons ne respecteraient pas cette charte... »

« Enfin à part notre désaccord sur l'utilité de cette charte, on mettrait dedans une limite a l'utilisation des pouvoirs. Comme par exemple pour pas blesser d'autres personnes, ou sois-même. Il faudrait que tous n'agissent pas sans réfléchir et utilisent leurs capacités sans raison. Aussi, il faudrait que ceux qui ont le même genre de pouvoir aident ceux qui viennent de se les découvrir, pour partager ce qu'ils savent dessus. On parlait d'un encadrement, et on l'a déjà ici je trouve. Mais si en plus entre élève on s'aidait, ce serait bien plus facile. »

Elle se tourna vers son groupe, avec un regard interrogateur, comme pour vérifier si elle n'avait rien oublier. Sans doute oui, mais ils ne pouvaient pas penser à tout.

« Donc en résumé ce qu'on propose c'est : pas d'abus, de l'entre aide entre mutant, une maîtrise du pouvoir à avoir ou à apprendre, et après bah... libre à chacun de faire ce qu'il veut. Soit ne plus se servir du tout de son pouvoir, soit quand c'est nécéssaire ou que ça ne dérange personne. »

Du coin de l'oeil, elle aperçu Ernest et se demanda s'il fallait dire quelque chose au sujet aborder plus tôt. Après une légère hésitation, elle ajouta.

« On a aussi un autre problème... c'était celui des télépathes, ou des visions, et je pense qu'il faudrait dire quelque chose à ce sujet dans la charte. Pour pas qu'ils exagèrent avec leur pouvoir. Certains le savent et l'applique, ici on a pas de télépathe trop indiscret, ou j'en ai pas vu... mais c'est juste au cas ou... donc peut-être qu'il faudrait dire quelque chose dans la charte correspondant à chaque sorte de pouvoir... »

La jeune mutante lança cette idée, qu'elle n'avait pas eu auparavant en discutant avec son groupe. Ou en tout cas que personnes n'avaient suggéré. Désormais, elle attendait les réactions quelconque des autres groupes, ainsi que leur propre point de vue sur la question.

Lyu se leva de sa place afin que tout le monde puisse le voir et l'entendre au mieux.
Le jeune homme se racla la gorge, pour se donner le temps de rassembler son courage.

"Bien, nous avons essayé de réfléchir sur ce que nous avait demandé mademoiselle Cassandre, je vais vous présenter le résultat de cette réflexion en espérant qu'il sera clair et compréhensible.
Nous avons tout d'abord discuté de l'utilité d'une charte au sein de l'institut
La majorité d'entre nous pense qu'il est inutile d'avoir une charte au sein de l'institut et ce pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, nous pensons que le simple bon sens devrait suffire à diriger l'utilisation de nos pouvoirs.
Ensuite nous savons tous que si nous abusons de nos pouvoirs ici, nous obtiendrons une sanction de la part des professeurs ou du directeur.
Enfin, nous pensons que de toutes les manières, même si cette charte était écrite et mise en vigueur au sein de l'établissement, un élève ne se laisserait pas arrêter par un bout de papier si l'envie lui prenait d'utiliser son pouvoir de manière peu recommandable.
Après tout nous sommes encore tous des adolescents, et ce qui est valable pour ceux qui n'ont pas de don est valable pour nous aussi.
Nous avons étendu notre réflexion à l'ensemble de l'humanité et il en est ressorti que nous devrions nous préoccuper des lois qui pourrait nous régir.
Bien que l'idée ne plaise à personne dans mon groupe, on s'est aperçu, qu'il vaudrait mieux que nous les mutants, nous occupions de proposer une charte au reste de l'humanité avant que les gouvernements fasse accepter des lois répressive à notre encontre."

Lyu avait fini de parler, il espérait que son discours avait été compréhensible, et surtout que les membres de son groupe s'étaient retrouvés dans son discours.
Il se rassit, attendant les réactions des autres.

"Bon, on est tous d'accords ?"

Les négociations avaient été âpres entre Kim, Camille Wood et Ken, mais finalement ils étaient arrivés à un consensus où chacun avait globalement trouvé ce qu'il voulait. C'était Ken qui avait été choisi pour représenter leur petite équipe, et après avoir entendu les paroles de Jessyca et de Lyu, il se leva pour commencer.

"Hum."

Il prit une petite inspiration, fit un grand sourire à toute la salle et se lança. Il n'avait pas pour habitude de parler en public, mais depuis son arrivée à l'Institut, il dépassait tout le temps ses limites et était encore prêt à s'occuper de celles-ci.

"Le débat fut animé dans mon groupe, étant donné que l'idée de charte a déplu et que la réflexion s'est surtout axée sur une sorte de prévention et l'éducation. Néanmoins, nous sommes quand même parvenus à la conclusion qu'une sorte de charte devait exister. Mais cela nécessite des aménagements, selon nous."

Ses paroles étaient douces et calmes. Il posait régulièrement son regard dans les yeux des différentes personnes devant lui, tentant de capter les intérêts de chacun.

"Déjà, première chose : nous ne voulons pas du mot charte. Deuxième chose : elle ne doit pas que concerner les mutants. Nous avons pensés à écrire une Déclaration des Droits des Espèces : cela rappelle la Déclaration d'Indépendance de notre pays, mais aussi la Déclaration des Droits de l'Homme qui est un texte fort et fondateur. Ca a de suite un aspect plus doux, pour nous.
Comme dit, les mutants et les humains devront signer cette déclaration, qui comportera des obligations pour les deux parties. Pour les mutants, nous nous engagerons à ne pas user abusivement de nos pouvoirs, à empêcher l'utilisation dangereuse de certaines capacités et nous faisons aussi le serment de nous occuper de ceux qui feront des dérives. Les mutants ont les mêmes défauts que les humains, et il y aura toujours des brebis galeuses. Si nous nous engageons à régler nous-mêmes ces problèmes, ça prouvera notre bonne foi. Et les humains, eux, devront jurer de ne plus nous pourchasser, d'intégrer des mutants aux postes clés sans discrimination et surtout d'arrêter toute recherche immorale et dangereuse sur nous. Halte aux dérives."

O'Connell fit alors une halte pour reprendre sa respiration et humidifier sa bouche, qui en avait bien besoin.

"Avec cette déclaration, les humains verront que nous faisons un premier pas, surtout que nous nous engageons à arrêter nos éléments violents. Il ne faut pas se leurrer : il y aura toujours des imbéciles pour vouloir utiliser leurs pouvoirs à mauvais escient. Si nous, mutants responsables, proclamons que nous sommes contre ça et prêts à stopper les fautifs, l'Humanité sera forcée de nous voir sous un autre jour.
Cette déclaration permettra donc de calmer à court et moyen terme le problème de l'intégration. Nous avons aussi prévu une solution à long terme."

Il fit alors un petit sourire.

"La déclaration ne règlera que les mois et années à venir, alors que la Mutanité est là pour durer et, l'Histoire nous l'a montré, il se peut que nous ne soyons toujours pas vraiment intégrés dans un siècle, par exemple. Nous avons donc pensé à créer des écoles du type de l'Institut partout dans le monde, mais qui seront ouvertes à la fois aux mutants et aux humains.
Je m'explique : pour que les mentalités changent, il faut que l'éducation les fasse changer. Les enfants actuels vont être élevés avec, souvent, l'idée que le mutant est mauvais parce que leurs parents pensent ainsi. Il faut changer ça, et la solution est d'ouvrir des écoles où les enfants des deux espèces grandiront ensemble. Ils partageront leurs jeux, leurs joies, leurs peines et se construiront donc avec quelqu'un de différent à côté.
Cette école mixte permettra alors de faire changer les mentalités et de prouver que nous ne sommes pas dangereux, que nous sommes aussi vivants et conscients comme les humains. C'est évidemment à long terme, mais nous pensons qu'associée avec la déclaration, cette idée peut faire tomber tous les préjugés qui gangrènent actuellement la situation."

Le mutant se tut alors. Il était un peu fatigué, mais assez content d'avoir ainsi parlé pour exposer le point de vue de son groupe. Il fit un autre sourire avant de conclure.

"Voilà nos propositions. Merci de m'avoir écouté."

Il se rassit ensuite, attendant des réactions et d'autres pensées formulées par ses camarades.

Camille se balançait d'avant en arrière sur sa chaise, écoutant l'air tranquille la déclaration de Ken. Mais c'était une idée trompeuse : ça l'intéressait. Elle était aussi responsable de ce qu'il disait. D'où l'air de journaliste blasé.

*Comment je m'étais appelée, déjà ? Angélique ?*

Piteuse tentative de jouer aux fausses identités...

Elle ne releva pas trop la première partie concernant la "Déclaration", puisqu'il faut l'appeler par son nom, capable d'apaiser les discriminations. Sur le papier. En pratique, elle pensait que ça ressemblait un peu à une pétition, et qu'avant que le Sénat ne fasse passer un tel projet de loi, elle aurait certainement déjà des petits-enfants, si tant est qu'elle vive jusque là.

Maaaais, mais...dans concession, il y'a aussi cession, et Camille avait dû céder sur certains points, surtout parce que Ken ne comprenait pas que son avis était de loin le plus mûr, le plus subtil et le plus intelligent. Elle ne lui en voulait pas. La première réflexion face à la perfection est souvent le rejet.

Elle appréciait la manière de parler de son camarade de débat, qui voyait plus loin que le bout de son nez. Même si l'échelle planétaire était sans doute un rien ambitieuse, il fallait savoir prendre des initiatives et tenir son sujet, et il le faisait plutôt bien. Ne manquait plus qu'il soit habillé en toge, avec des lauriers sur les oreilles, une jambe en avant et le bras levé pour que Cicéron puisse aller se rhabiller.

Elle se montra ensuite réellement intéressée lorsqu'il exposa l'idée d'école mixtes. Le genre d'endroits où elle pourrait être avec Ava sans que personne dise rien.

A la fin du discours, elle dit sincèrement "Bravo !" et applaudit plusieurs fois. Pas par moquerie, mais c'était une manière comme une autre de signifier son approbation sans lacher la phrase "Je suis d'accord avec Ken", aussi lapidaire qu'elle donnait l'air idiot.

Elle ajouta tout de même quelques mots, par principe, parce qu'il fallait que ce soit elle qui ferme le discours.

L'avantage, c'est que du coup, tout les mutants sont traités sur un pied d'égalité, qu'ils renversent des immeubles en éternuant ou qu'ils puissent faire changer leurs cheveux de couleur. Il n'y aura plus de "mutants inoffensifs" et de "mutants dangereux", pas plus que ce n'est le cas pour les humains.

Les groupes finirent par désigner un représentant, qui exposèrent le résultat de leurs discussions internes. La jeune femme écouta tranquillement sans faire aucun commentaire. Etrangement, ces jeunes qui étaient parfois arrivés à l'institut dans des conditions tendues voire catastrophiques semblaient convaincus de pouvoir s'autoréguler. L'avenir le lui dirait.

Suite à l'intervention de Camille, la jeune femme se leva enfin de sa table. Ils n'avaient pas eu le temps de réellement confronter les iidées des trois groupes.

"Nous allons nous arrêter là, le temps nous fait défaut. Nous reprendrons au prochain cours. Continuez d'y réfléchir, il y a certaines questions dont les réponses varient avec le temps." dit-elle simplement pour libérer les élèves avec un sourire discret.

Bilan du cours :
Globalement, si j'étais un vrai prof, j'aurais sûrementé collé un "hors sujet" dans votre marge les enfants. Très peu d'entre vous on véritablement traité ce qui avait été demandé, à savoir des idées pour la charte (quelle que soit votre opinion dessus), et se sont contentés d'expliquer pourquoi ils ne voulaient pas de charte.
De plus, les absences de certain ont ralenti le rythme du cours, qui avait bien commencé, et nous n'avons pas pu terminer. Je conçois que jouer à 12 n'est pas évident, mais au niveau des idées, ça aurait dû vous permettre de pas mal rebondir. Personne n'a semblé non plus remarquer la répartition des groupe, ça aurait pu vous servir à argumenter.
Je ne ferai pas de commentaires sur votre rp, je pense que c'est maintenant un acquis pour chacun d'entre vous

Jessica et Ken : 1 point. Vous avez fait ce qui était demandé.

Pour tous les autres : pas de point sur ce coup. Désolée, je sais que ça risque d'en décevoir certains qui ont pourtant fourni une bonne participation au niveau du rp, mais vous n'avez pas répondu à la question et vous êtes perdus en conjectures, et comme je ne peux pas commencer à mettre des demi points... Pour certains, cette note peut également être imputée à leur absence.