[3.7]Couloir et embuscade

Niko réussit à emporter son colocataire avec lui en criant un:

- Traitre!

Lorsqu'il furent à terre, Niko fit son possible pour maitriser Lucas, mais celui-ci était plus fort.

Soudain la pluie tomba, Niko se rendit compte que c'était le système d'incendie qui s'était déclencher. Tandis que River hurlait des ordres aux autres. Encore un peu perdu, Niko s'assit par terre. Il vit une jeune fille allait s'occuper d'un blessé. Niko aperçut alors Alexander qui semblait inanimer.

- M...Manbot ? Mais qu'est-ce qui ce passe ici?

Bullet plia les genoux et se mit à pleurer de peur et d'incompréhension. Alors que les autres passaient à l'action Niko reçut un message de Robin.

" Gabriel? le jardin?"

Continuant de pleurer, Niko entra dans la première des chambres pour regarder par la fenêtre ce qu'il se passait. Il retourna dans le couloir en disant.

- River je vais dans le jardin, je serais plus utile dehors que dans un couloir bondé!

Sans véritablement attendre de réponse, Niko se recouvrit de sa peau noire et il retourna dans la chambre pour tenter d'ouvrir la fenêtre pour s'accrocher au battant et essayer de rejoindre le jardin en courant le long du mur.

Une fois de plus Niko tentait de fuir. Et il y parvint. Il manqua cependant de peu de s'écraser lorsqu'il arriva en bas du mur, mais fit un magnifique rétablissement de dernière seconde. Après tout, il ne se trouvait pas si haut que cela. [Tu peux poster dans le jardin.]

Georgia toussotant suite à l'attaque tout en finesse de Iacobo, trempée par les jets d'eau et déçue de ne pas avoir pu passer sa dernière cravate autour du coup de Richard, se redressa.

Bon il restait un Richard armé d'un balai brosse, cadeau gracieux de la Kalaloose...

Pierrot les fesses se faisait une expédition en solitaire dans la chambre de son Professeur référent.

Et River produisait du vent avec sa bouche.

Le sang de Georgia ne fit, là encore qu'un tour.

Délaissant ses compagnons Oryxiens, elle se débarassa de son blouson en cuir, puis arracha son TShirt et son soutien-gorge. Telle une lutteuse de la Grèce antique, elle exhibait fièrement sa poitrine rageuse.

Regardant d'un oeil mauvais, le Fish à balais, elle lui lança :

"Toi, tu ne perds rien pour attendre..."

Elle répliqua à l'attention de River :

"Désolée, je t'aiderai pas à devenir Cheftaine des Louveteaux, je vais être Ol'School"

Elle dégaina son communicateur et aboya à l'attention de Richard Fish :

"Petit Dick, c'est fini les galipettes interclones, viens admirer la seule paire de seins que tu verras de ta vie, je te passerai ta dernière cravate. Vive la mort !"

Espérant que Wind pourrait repérer, grâce à sa provocation gratuite, les clones sur tout l'étage, elle lacha son communicateur, et bien campée sur ses deux pieds, sa ceinture à la main et ses seins à l'air, elle était prête à recevoir tout clone qui viendrait lui chercher des noises...

Ce qui ne tarda pas à arriver... En effet, dans le bureau de Richard, les clones ne faisaient plus grand cas de Lucas. Ils sortirent en masse dans le couloir, face aux élèves, restant juste devant la porte. L'un deux, tourné vers Georgia, afficha une mine dépitée, presque désespérée, puis secoua doucement la tête de gauche à droite. Il ne tarda pas, accompagné de l'un de ses clones, à s'avancer vers elle, évitant soigneusement d'être à porter de sa ceinture. Pour le moment, Richard semblait s'amuser de les voir tous en bon galérien qu'ils étaient face à une multitude de lui-même. Puis ils tentèrent de s'en prendre à la jeune fille, sans se préoccuper plus avant de sa tenue.

L'attaque fut un échec. Le professeur parvint à retenir le balais et à faire valser Kala vers reste du couloir, dans lequel il s'effondra à cause de sa vitesse. Un peu sonné, il se tourna sur le dos pour voir ce qu'il en était des autres lorsqu'une boule de feu explosa près de lui.

Soudain, un des Richard s'enflamma et partit dans le fond du couloir en torche humaine, près de l'Inuit. Du feu ! L'une des plus grandes peurs qu'il n'était jamais parvenu à affronter. Il sentit les larmes monter, puis il cria en se roulant en boule contre un mur, tremblant comme une feuille malmenée par une brise soutenue et se protégeant le visage contre des flammes irréelles.

Cette fois, il pleurait vraiment, totalement paralysé par le feu et le personnage qui était passé très près de lui, tandis qu'une partie du couloir prenait lui aussi feu. Le pire cauchemar de l'Inuit était en train de se dérouler autour de lui et il était incapable de faire quoi que ce soit pour s'extirper de ce qui lui semblait être un piège infernal.

Il sentit d'un coup un liquide lui couler sur les oreilles. Il resta pourtant immobile, toujours paralysé par sa phobie. Puis l'eau commença à glisser sur le coté de son visage, encore vierge de larmes, et tout doucement, il tourna la tête vers le plafond où il vit l'eau qui s'achappait pour éteindre l'incendie.

Il ne parvint pourtant pas à changer de position immédiatement. Tout doucement, il se décrispa et sentit à nouveau ses muscles. Il regarda autour de lui en s'essuyant les joues d'un mouvement de manche. Il était trempé par l'anti-incendie.

Le combat avait continué, et de nouveaux Richards apparaissaient dans la chambre du professeur. Il se releva entièrement pour mieux voir, soudain abbatut d'une grosse fatigue.

Lyu réfléchissait à grande vitesse. Dans le couloir, la situation n'était pas brillante. Iacobo avait fait quelque chose de très dangereux et avait blessé plusieurs élèves lui y compris avec son cocktail Molotov. River lui avait donné un ordre qu'il ne pouvait guère accomplir pour le moment. Jade était pour le moment à l'abri. Alixtide n'avait pas l'air mal en point malgré la cascade du petit nem flamboyant.
Puis, ensuite ce fut Rachel qui l'appela pour lui dire qu'elle venait le chercher parce qu'ils avaient besoin de lui dans le salon.

*Pourquoi elle veut que j'aille dans le salon? C'est déjà la pagaille dans le couloir avec les richards. A moins qu'il y ait un prof qui ai décidé d'attaquer les élèves dans le salon?Mais pourquoi moi, mon pouvoir ne sert que contre les machines, et je connais aucun prof qui ait le même pouvoir que moi. Qu'est ce qui se passe dans le salon? Faut que je me tienne prêt au transport.*

Lyu s'écarta de son camarade Alixtide. Il essaya de trouver une position où Rachel ne serait pas trop gênée quand elle viendrait le chercher.

Il saisit enfin son communicateur pour répondre à Rachel, tout en se tenant prêt à répondre à une éventuelle attaque d'un Richard à son encontre.

Rachel, je suis prêt tu peux venir me chercher.

Presque immédiatement, Rachel apparu au côté de Lyu qui s'était écarté pour lui laisser de la place. Richard ne manqua pas de le remarquer, et entamait déjà un mouvement vers les deux élèves. Enfin Richard... disons plutôt quelques Richards...

Chloé pensait que rien de pire ne pourrait arriver mais elle se détrompa vite lorsque, elle ne sut pas très bien comment d'ailleurs, une explosion, le feu et enfin le détecteur incendie se déclencha.

Elle avait reussi à s'approcher de Wind, sans oublier de regarder l'état d'Alexander mais voyant qu'elle ne pouvait pas faire grand chose pour lui, elle le laissa aux bons soins de Louison.

Elle aperçut Niko qui s'en allait vers un autre champ de bataille. Apparemment, c'était tout l'Institut qui était plongé dans la terreur. Lyu attendait que Rachel vienne le chercher aussi. Et Georgia, fidèle à elle-même était prête à donner tout son corps au combat. Du moins, c'est ce qu'eut le temps de penser Chloé en voyant la demoiselle se ballader les seins nus, provoquant Richard comme elle seule savait le faire

Au même moment, River lui demanda si elle pouvait créer une secousse pour déséquilibrer l'ennemi. Chloé confirma d'un signe de tête et elle enclencha son pouvoir.

"Cramponnez-vous ! Ca risque de secouer un peu ! Dès que ça s'arrête, maîtrisez-les comme vous pouvez" lâcha-t-elle à l'attention des autres

Doucement, d'abord et puis de plus en plus fort, le sol se mit à trembler aux pieds de Chloé puis le tremblement partit en direction de la chambre où avait surgit la tête d'un Richard et disparut Lucas quelques instants après. Son but étant de localiser une secousse la plus forte possible au niveau de la chambre pour déséquilibrer les gens à l'intérieur (un peu comme dans un shaker). Si elle réussissait, cela déboussolerait surement son adversaire et cela offrirait ainsi une occasion aux autres de tenter de les maîtriser une bonne fois pour toute. Et avec un peu de chance, sa secousse atteindrait aussi le Richard à balai, ce qui aiderait sûrement Wind qui avait décidé de le mettre hors d'état de nuire. Si cela échouait, elle espérait tout de même avoir préparé suffisamment le terrain pour avoir la possibilité de recommencer par la suite et cette fois, obtenir le résultat voulu...

Pour le moment, le sol se mettait à trembler sous leur pied de façon inquiétante. Mais les secousses se faisaient de plus en plus importante...

Hwang Eun Jung à tous les membres de l’institut.

« On a aussi un problème avec Olivier. Je vais essayer de faire au mieux pour les blessés avec l’aide de Rachel.»

Rachel apparut près de Lyu et pris quelques secondes pour regarder autour d'elle. Elle vit que Georgia s'était - encore - dénudé. Pour déconcentrer les Richards? Ohhh comme c'est pervers! Mais ca ne pouvait pas faire de tord...Elle remarqua aussi les plusieurs Richards qui s'avancaient vers elle et avala difficilement sa salive. Elle tourna rapidement la tête vers Lyu et sourit nerveusement:

"Ouais...J'pense qu'il est temps de s'en aller..."

Elle attrappa Lyu par le bras et prit la photo de Anna qu'elle trainait sans cesse avec elle. La jeune femme apercut que Chloé s'apprêtait à utiliser son pouvoir et espèrait pouvoir s'en aller avant qu'elle le fasse.

Tenant Lyu bien contre elle, elle se téléporta vers le salon, utilisant Anna comme cible, mais calculant pour apparaitre dans l'entrée du salon. Elle disparue avec Lyu et la sensation désagréable que le sol tremblait de plus en plus sous ses pieds, ainsi que la vision de deux Richards qui tendaient leurs mains, tels des zombies dans un mauvais film d'horreur, pour les attraper avant qu'ils ne partent.

Alixtide était bluffé par le réalisme de l'illusion diabolique de Gabrielle. Son corps à corps avec Richard s'était révélé étonnamment douloureux pour sa mâchoire et ses côtes innocentes. Très bizarre. Lyu et Georgia étaient venus en soutien, bien inutilement en fait. La perfide faisait exprès de lui faire croire qu'il était en mission avec les Oryx alors que ça ne devait plus arriver. Alixtide fulminait. Il essaya de se relever tant bien que mal sur Richard quand une vive lueur éclaira le couloir, suivi d'une nappe de fumée noire. Alixtide apprécia ce passage, jusqu'à ce qu'une douche glacée et immonde vienne faire fondre toutes ses défenses laborieusement étalées.

"aaAaAaaaaaaAAAAAhh !!! Naaaaaaan PURIN !!"

Cria-t-il avec rage et désespoir en se protégeant vainement la tête. Puis le message de Robin retentit dans le communicateur. Alixtide répondit à la cantonade d'une voix affolée par la douche cinglante.

"Purin Rob, Gabrielle attaque aussi des élèves dans le couloir !!"

Il n'en revenait pas de la puissance démoniaque de cette sorcière. Ainsi tout s'éclairait. Richard n'était pas une illusion, il avait été gobé lui aussi dans le film de Gabrielle ! Les coups bien réels qu'Alixtide venait de prendre en témoignaient. Il y avait des voix partout, ça grouillait. River lançait des ordres bizarres, Iacobo donnait rendez-vous au prof, Wind aussi criait aussi de s'en prendre à Richard. Toute l'illusion tendait vers ce même but. Donc ils étaient tous faux. Heureusement Alixtide était loin d'être dupe.

*River et Iacobo faisant la même chose … hé hé, impossible.*

Mais comment mettre fin à cette scène délirante qui devait faire la jubilation de la sorcière AtomiX ? Alixtide imaginait sans peine Niko tordu de rire en le voyant se battre avec son traversin.

*Purin vous êtes que des purins de porcs…*

Alixtide se releva, la main sur ses côtes meurtries, la lèvre saignante, et vit dans le brouillard de fumée et d'eau tout un groupe de Richard devant le seuil de son bureau. Certains se détachèrent vers Georgia, qui était mi nue et s'exhibait avec fougue. Etait-elle réelle ? Non, un détail n'avait pas échappé à Alixtide.

*Hé hé Gabrielle a inventé une Gorgia qui aurait sa grosse poitrine…*

Pensa-t-il en mesurant le poitrail généreux de la jeune rebelle. La sorcière Atomix devait mêler quelques uns de ses propres désirs à l'illusion.

Alixtide s'interposa devant les Richards qui se dirigeaient sur la fausse Georgia, tandis que derrière lui survenait Rachel. Il essaya de capter l'attention de cet auditoire de clones.

"Attendez M'sieur ! On est bloqué dans un autre cerveau ! DANS UN AUTRE CERVEAU ! Moi vous et peut-être encore !"

"M'sieur, vous êtes noble seule chance, vous qui savez voir le faux du vrai, on est deux dans le même purin, faut trouver qui est Gabrielle et l'obliger à nous réveiller si tant qu'elle est touch... touchable… "

Il fit alors le rapprochement entre la poitrine opulente de Georgia et Gabrielle… la sorcière Atomix venait de se trahir ! Elle se cachait derrière cette illusion de Georgia ! Facile !

Alixtide décocha une belle claque à Georgia pour vérifier sa prédiction, et la serra virilement contre lui de tout son corps mouillé qui sentait le chien mouillé pour bien dégoûter la Gabrielle qui se trouvait en vrai dans ses bras.
Ils étaient déjà en train de se battre, l'un tentant de maintenir la jeune fille, l'autre que Georgia avait réussi à saisir de sa ceinture. Mais le premier Richard lâcha la mutante, une nouvelle mine dépité occupant ses traits, et il afficha un léger sourire compatissant. Quoique, à bien y réfléchir, il n'était pas vraiment compatissant... Toujours est-il que, comme il l'avait fait avec Niko et Lucas, il laissa Alixtide s'occuper de Georgia. Celle-ci ne manquerait certainement pas de réagir. Cela ne l'empêcha pas de foncer à nouveau dans le tas, tandis que le Richard au prise avec la ceinture que tenait Georgia tentait de s'en libérer.

Il s'apprêtait à rouvrir les yeux dans sa chambre, face à Niko hilare et Gaby outrée. D'ailleurs il sentait déjà trembler le sol, signe de la fin de cette sordide illusion fantastique. Il adressa un clin d'œil d'encouragement au plus proche des Fish. Faire alliance avec lui et ses frères était leur seule chance de salut.

"Oh Lord..."

Toujours campé dans rôle de vieux sergent , le major Iacobo entrevit d'un œil les graves conséquences de son cocktail molotov napalmique.

Il leva les bras en l'air en criant de rage lorsqu'il vit Richard 2 s'enflammer , il ria de toute force , relâchant toutes les pulsions bestiales contenues en lui. Oui, voir un homme qui avait exercé de l'autorité sur lui se faire immoler était un de ses fantasmes cachés, symbolique même de sa rébellion.

Certes, la majorité des élèves serait choqué de voir un quasi-homme brûler et mourir devant leurs yeux , mais tout comme l'art , il fallait apprendre à apprécier ce genre de spectacle.

"Ha ha ha..."

Le serbe ne pouvait cesser de rire, jusqu'au moment où une irritation grandissante s'amplifia le long de ses jambes , du picotement cela lui lécha les cuisses , le faisant de plus en plus souffrir. Il baissa lentement les yeux : il prenait tout simplement feu ! Encore ivre, il se demanda amusé quelle pouvait être la réaction de Math lorsqu'il s'"allumait".

Il n'eut pas le temps d'en penser plus , il courra instinctivement puis se jeta par terre , se roulant en tout sens pour stopper le feu. Il rugit brutalement tout le long de l'opération , retenant ses brusques cris d'agonie.

Le feu s'était estompé , brûlant la quasi intégralité de son pantalon , le transformant en un petit shorty vintage noirci. Moins esthétiques étaient sans doute ses mollets et ses cuisses fortement brûlés. La chair y était difforme , assombrie. Le serbe retint ses larmes.

Wind lui fit de lourds reproches tout en s'approchant de lui. Elle ne le quitterait pas , étrangement cette fille cherchait en lui un soupçon d'espoir sans jamais abandonner , elle était bien la seule. Il la regarda, elle était si loin de lui mais elle était presque la tentation du diable.Redoutablement belle. Elle lui jouerait des tours car il ne pourrait s'en débarrasser, condamné au sort du papillon s'immolant (lui aussi !) finalement sur la flamme. Il la vit utiliser son pouvoir contre Richard : elle était bien plus puissante qu'elle ne le croyait. Etrange fille.

Louison s'approcha de lui. Encore une nouvelle mystique qu'il ne connaissait guère.

"Major Iacobo au rapport. Nous avons déversé tout notre fucking napalm sur le village des Richard , l'un d'entre eux l'a bien eu dans le baba ! Point négatif , j'ai les jambes toutes brûlées , oui je souffre , je n'ai plus de vodka pour oublier cette douleur insoutenable. Je ne sais pas si je peux me lever..."

Il tenta en s'appuyant contre un mur, s'écroula. Il retenta à nouveau , poussant un gigantesque cri de douleur avant de s'accouder à ce qu'il restait d'un pan de mur.

"Le couloir est un peu destroy héhé..."

Des secousses retentirent sur tout l'étage , le prostitué bascula en arrière , s'agrippant de toute force à Louison pour se rétablir.

"What the fuck ? Bon tant pis , j'ai quelque chose à faire"

Le serbe claudiqua jusqu'à sa chambre , empoigna la table de basse qui y trônait au milieu et la porta tant bien que mal , serrant les dents face à à la douleur causée par les brûlures qui se déchainaient. Il lui fallait de l'alcool. Il dessaoulait à vitesse grand V.

"Arg... nouvelle stratégie du major pour éradiquer l'adversaire ! On fout la table contre la porte , on concentre l'ennemi à l'intérieur qui sera bloqué , on le gaze ou on lui fout le feu , ils n'auront pas d'autres choix que de se jeter par la fenêtre ! En ce qui concerne Lucas déjà à l'intérieur , il n'a qu'à se jeter lui aussi par la fênetre , transformé en pierre. Let's rock !"

Il fléchit , se rétablit , gueula. Il s'avançait vers la porte pour la bloquer avec la table en espérant qu'un de ses soldats viennent le soutenir.

De part et d'autre de l'institut, des élèves envoyaient des appels de détresse. Chaque professeur semblait être devenu incontrôlable. Apparemment, certains groupes d'élèves s'en tiraient mieux que d'autres, mais la situation restait la même. Ici, Richard avait visiblement laissé libre cours à son pouvoir dans sa chambre. Les clones n'avaient pas tardé à sortir s'en prendre aux élèves. Dans la pièce, Lucas était toujours au sol, mais petit à petit, ou plutôt partie par partie, son professeur quittait la pièce. Lucas se sentit trembler sur le sol, tandis que Chloé commençait à créer un tremblement de terre.

Dans le couloir, c'était Georgia qui faisait l'animation. Toujours à demi-nue, la jeune fille tentait de s'en prendre à Factoriel, et en avait saisi un de sa ceinture, malgré la présence de plusieurs autres qui n'auraient pas tardé à s'en prendre à elle si Alixtide ne s'était pas précipité pour la prendre dans ses bras mouillés et puant. Quelques Richard se jetèrent sur eux, les envoyant contre le mur avant de s'affaler sur le sol. Sol qui commençait à trembler de plus en plus dangereusement, comme ne manqua de le remarquer Iacobo qui parvint à boiter jusqu'à sa chambre pour en ramener une petite table qu'il traînait lamentablement derrière lui. Lorsqu'il arriva au milieu du couloir, un peu avant d'arriver au niveau de la chambre de Richard, il en vit un qui recula devant lui. Devant lui ? Lui faisait-il peur ?

Le temps que le Serbe encore saoul et brûlé comprenne ce qu'il se passait, et le plancher se déroba sous ses pieds. En effet, le tremblement de terre était cette fois ci bien effectif, et Chloé n'y allait pas de main morte à vouloir transformer la chambre de Richard en shaker. L'institut ne possédait pas de fondation antisismique, et les bâtiments n'étaient pas assez solide pour résister à de tels chocs. Une fissure s'étendait de Chloé jusqu'à la chambre, et Richard avait reculé non pas à cause du Serbe, mais à cause de l'instabilité du sol.

« Décidément, vous vous entre-tuez très bien sans moi. »

Sauf que ça remarque fut suivit par un effondrement plus important que le plancher du couloir. La chambre de Richard vers laquelle était concentrée l’attaque partait en miette, Lucas le sentait bien. Richard aussi. Le mobilier dans les chambres tremblait, faisant tomber tout ce qu’il se trouvait dessus dans un grand fracas. Fracas qui se fit gigantesque lorsque tous les élèves ne purent plus contrôler leur chute, et que le ciel leur tombait sur la tête. Certains élèves purent voir Louis sortir de sa chambre, visiblement dans une totale incompréhension de ce qu’il sa passait. Avant d’avoir le temps de faire quoique ce soit, un pan de plafond se détacha et lui tomba dessus. Personne ne put s’avoir ce qu’il advenu de lui ensuite, car chacun avait trop à faire avec ce qu’il lui arrivait.

Tout le couloir, ainsi que toutes les chambres de l’aile des garçons s’effondraient sur eux. En dessous, la cuisine, le salon et une partie du hall. Iacobo était tombé dans la cuisine, qui ressemblait désormais à un champ de ruine. Il ne vit pas Luna tout de suite, qui s'y trouvait encore. Elle aussi était ensevelit. Nulle doute que le décors paraîtrait au jeune homme sortir tout droit d’un film de guerre, étant donné qu’il s’y croyait déjà. Mais heureusement pour les élèves, les murs semblaient résister plus où moins à l'attaque. Ceux du salon tenaient tant bien que mal, malgré l'effondrement du plafond au centre de la pièce, sur les élèves qui étaient déjà à la fois protégés et écrasés par le canapé. Dans le hall, la partie du plafond qui se trouvait du côté de l'aile des garçons, près de l'escalier, s'effondra elle aussi.

Les élèves du couloir se retrouvèrent éparpillé. Ceux qui se trouvait les plus éloigné de la chambre de Richard, comme Kalalli, Gabrielle et Yrianna, eurent le temps de prévoir plus ou moins leur chute, limitant les dégâts sur leur personne. Dans l'encadrement des portes, le sol avait résisté. Ceux qui, en revanche, comme Georgia, Alixtide, Chloé et Iacobo, se trouvaient en plein milieu subirent le plus de dégâts. Des coupures, des blessures plus importantes, notamment sur Georgia qui exposait son corps à ce genre de blessure. La jeune fille se retrouva bientôt avec une côté cassé et blessé à un sein. Pour la côte, elle le devait pourtant au Richard qu'elle tenait auparavant de sa ceinture, mais qui avait désormais disparu. Le tremblement de terre cessa enfin, Chloé ayant subi elle aussi les dommages de son action. Toute fois, son action n'avait pas causé que des dégâts dans leur rang. En effet, des clones gisaient ça et là, tous plus où moins en état. Ils disparurent, sans laisser aucune trace du véritable. Peut-être dans les décombres... avec Lucas. Enfouit sous le béton et la pierre, le jeune homme était pourtant celui qui avait subit le moins de dégâts grâce à son pouvoir. Louison était également parvenue à éviter de se faire broyer le bras par un bloc de béton, mais avait, lui aussi, rencontrer quelques obstacles lors de sa chute.

Wind et River, quant à elles, furent entraînées également dans la cuisine, rejoignant Iacobo qui semblait dans un état encore plus piteux que précédemment. Près de River, Jade gisait, non pas morte mais sérieusement touchée. La jeune fille reprit peu à peu connaissance, la tête en sang, des douleurs un peu partout. Chacun était sonné, couvert de poussière et blessé. Richard avait disparu, Louis aussi, et l'institut était partiellement détruit.


[On continue ici malgré les dégâts. Il y a une ouverture sur le hall, dans la cuisine et dans le salon, vous êtes tous en piteux état. Les couloirs et les chambres ne sont plus que des décombres, certains sont encore en haut, sur ce qui tient encore mais qui risque de s'effondrer à tout moment, d'autres sont en dessous.]

[Louis était dans la chambre de Wind et River, mais c'est pas grave ]

Niveau pouvoir, River n'était pas très utile. Les mouches d'Yrianna non plus, il fallait l'avouer, la jeune fille étant trempée. D'ailleurs, tout le monde l'était... River vit sa soeur se précipiter au chevet de Iacobo, le grand brûlé avait son fan club. La jeune anglaise plissa les paupières. Elle n'aimait pas ça, mais qu'y pouvait-elle en cet instant? Lucas disparut dans la chambre de Richard, hapé par des Richard dont certains commençaient à sortir de la chambre.

"Lucas!!" s'exclama l'anglaise en ne voyant pas ressortir son petit ami.

Elle vit Georgia se déshabiller, comme d'habitude et leva les yeux au ciel lorsqu'elle se jeta au cou d'un Richard avant d'être tirée en arrière et giflée par Alixtilde avant que celui-ci ne la serre contre lui. Artemis pouffa. Mais elle n'eut pas le temps de s'apesantir dessus que Chloé commençait à faire trembler le sol comme l'avait demandé River. Au moins, son rôle de coordinateur semblait marcher à peu près. De toute part, des appels de détresse s'élevaient. Niko était parti rejoindre ceux du jardin, se dérobant au reste. Gabrielle commençait à reprendre ses esprits et semblait prête à passer à l'attaque si tout le monde détournait le regard. River s'apprétait à lancer un message à ceux du couloir en murmurant pour ne pas que les Richard entendent, mais le tremblement de terre, de plus en plus fort, fit bientôt tout s'effondrer.

"Aaaaaaaaaaaaaaah" cria la jeune fille en tombant.

L'anglaise se réceptionna mal, se tordant la cheville. Au mieux, elle aurait une entorce, mais elle n'était pas certaine que ce soit uniquement ça. De toute façon, c'était pas le moment. Elle avait mal, ses vêtements étaient abîmés, mais ce n'était rien par rapport à Jade qui gisait près d'elle. Riv' s'avança à genoux jusqu'à celle-ci, préférant ne même pas essayer de se lever. Tant pis si elle s'écorchait davantage sur les gravas.

"Jade?" appela-t-elle d'une voix tremblante.

Mais celle-ci remua. Elle était toujours en vie, bien que durement blessée. Regardant autour d'elle les vestiges de la cuisine, elle aperçut sa soeur, à peu près aussi intacte qu'elle et Iacobo. Ravalant un instant sa haine pour le jeune homme elle s'adresa à sa soeur:

"Comment va-t-il?"

Elle leva ensuite la tête vers le trou béant. Une chose était sûre, l'action de Chloé avait bien fonctionné. La jeune anglaise sortit son communicateur. Elle avait peur, elle avait mal, mais elle n'était pas inquiète que pour elle. Le premier message fut pour un seul et unique destinataire:

"Lucas? Dis moi que tu vas bien.. Je t'en prie... Dis-moi que tu es entier..."

La voix de la jeune fille tremblait. Le contre-coup, sans doute. Elle se mit à trembler, des larmes innondant ses joues. Pourtant, ce n'était pas le moment, même si elle n'avait qu'une envie: s'effondrer. Elle essuya ses larmes et reprit son communicateur, cette fois à l'adresse de touc ceux qui étaient avec elle dans le couloir quelques instants auparavant:

"Est-ce que tout le monde va bien? Vous êtes où là? Il y a des Richard près de vous, ou aucun?"

Elle, de toute façon, elle ne pouvait plus faire grand chose ici. Elle regarda Jade, s'assurant que celle-ci pouvait tenir le couppuis se redressa. Elle se tourna vers sa soeur.

"Wind, je vais aller voir dehors. J'y serai sans doute plus utile... Je ne pense pas qu'on aura encore besoin de moi ici..."

Sur ces mots, boitillante, elle commença à faire quelques pas pour sortir, les mains et les genoux écorchés, la cheville douloureuse, faisant attention à ce qu'il se passait au dessus de sa tête pour que rien ne s'effondre sur elle.

"Wind, si tu vois Lucas... Je suis dehors..."

L'anglaise essaya alors d'ouvrir la porte donnant sur le jardin pour sortir. Sa cheville la faisait souffrir tendit qu'elle marchait dans les débris provoqués par l'effondrement. La porte de la cuisine qui donnait sur la jardin était en partie bloqué, mais River parvint à l'ouvrir après avoir forcé et dégager ce qui bloquait son ouverture.

[ jardin]

Le bruit d’ossements brisés qui avait suivi l’impact avec l’épaule de son professeur dément indiqua que l’action qu’avait entreprise Lucas s’était avérée fort concluante. La porte fut démise de ses gonds au passage, tant le choc fut rude et brusque. Le cri qu’avait poussé le clone Richard témoignait de la vive douleur qu’il lui avait infligée, et bien qu’il en retira un léger sentiment de culpabilité – il détestait faire du mal – il fut satisfait de la vengeance opérée par ses soins. Richard ne s’était en effet pas gêné pour blesser sans regret tous les élèves qui étaient sur son passage, n’hésitant pas non plus à s’en servir comme boucliers contre les assauts de Rock.

Telle était donc la situation à cet instant : Le clone richardien était drôlement blessé au bras, lequel pendait mollement en prenant une forme inhabituelle, légèrement tordue et malmenée. Mais ce court moment de flottement ne dura pas. Lucas fut bientôt littéralement absorbé dans la chambre de Richard, par une force dont il ne perçut pas tout de suite la provenance, trop bousculé pour comprendre ce qui se passait. Avant de disparaitre dans la chambre, il entendit juste un cri l’appeler…

*River…*

Et c’est seulement lorsqu’il fut par terre, plaqué au sol, qu’il se rendit compte de ce qui s’était passé. Partout autour de lui, partout où il levait les yeux, des dizaines de Richards s’affairaient pour le maintenir avec force sur le parquet de la pièce, et il ne pouvait rien faire contre une telle marée de clones identiques et reliés par la pensée, malgré qu’il se débattait au mieux, ce qui blessa légèrement quelques uns de ses assaillants, sans que ça lui soit réellement utile pour se dégager de leur puissante étreinte.

Mais petit à petit, les Richards s’en allaient pour violenter d’autres élèves, et au moment où Lucas pouvait tenter de se libérer à nouveau pour faire un carton chez les clonés, éparpillant sang et boyaux dans cette chambrette trop proprette, et envahie par des copies conformes de son professeur référent. Lucas savait que ça ne se pouvait pas que le vrai Richard fasse ça. Alors il croyait à une rébellion des clones, qui auraient pris le vrai Richard en otage et s’en prendraient maintenant aux élèves de l’institut pour assurer leur autorité. Mais ça ne collait pas avec les messages qui avaient été transmis sur son communicateur. Visiblement, l’entièreté du corps professoral était en train de perdre la raison, et de violemment rudoyer les pauvres mutants qui n’avaient rien fait, mais qui faisaient tout pour rester en vie contre des professeurs plus forts qu’eux.

C’est alors qu’intervinrent les tremblements. Lancé dans son entreprise de libération, il fut rejeté au sol par une secousse, et les Richards autour de lui furent aussi déséquilibrés. Mais à partir de là, aucune personne dans la chambre ne put rien faire… Ils étaient pris dans un véritable tremblement de terre, comme si un géant s’était emparé de la chambre et la secouait sans vergogne, comme un bébé joue avec son hochet. Les secousses sismiques étaient de plus en plus puissantes, et les murs commençaient à se craqueler, le plâtre du plafond commençait à se détacher et à tomber par petits morceaux sur les personnes présentes dans la chambre.

*Galère de galère… C’est quoi ce truc ?*

Il n’avait pas vu que Chloé était dans le couloir, et ne devina donc pas que ce qui était en train de se passer était dû à son pouvoir sismique. Tout ce qu’il pu voir, ce fut le plafond soudainement s’éloigner, alors qu’il se sentait tomber en arrière, et une grosse fissure dans le plâtre décrocha le plafond qui rejoint bien vite la chute dont il était victime. Il ferma les yeux…

Bruit, heurts, cris, poussière et chaos.

Quand tout redevint calme, il ouvrit les yeux à nouveau, se voyant sous un tas de décombres de pierre et de béton, éparpillés partout autours de lui, sur lui, sous lui, sans aucun ordre. Il ne savait même plus où était le haut ou le bas, si ce n’était l’attraction terrestre qui continuait à le plaquer vers le sol, écrasé sous ces déchets de l’institut qui s’était tout bonnement effondré. Il resta un moment hagard, sans bouger, jusqu’à ce que son communicateur grésille et fasse apparaitre la douce voix de River prendre de ses nouvelles et lui demander s’il était entier.

Il bougea les mains, les pieds, la tête. Tout était en place, bien que ses muscles le faisaient un peu souffrir. Il aurait des séquelles de ce désastres, c’était certain, mais vu ce qu’il avait subi, il était plutôt en bon état. Il était clair que s’il n’avait pas eu son pouvoir, il serait mort, ou très grièvement blessé, à l’instar des Richards qui avaient tous disparu autour de lui, remplacés par les gravats informes. Après s’être assuré de son entièreté, il entreprit de répondre à l’anglaise en prenant son communicateur pour le régler sur la fréquence d’Artémis.

« Heu…Je pense que ça va, oui… Je vais essayer de me sortir de là ! »

Ça n’allait pas être chose facile… C’était un fait. Il tenta donc de se débarrasser des gravas qui le recouvraient, les repoussant pour se frayer un passage vers la sortie des éboulis, vers la surface qu’il devait rejoindre. Sur son chemin, il regarda dans les décombre s’il ne voyait aucune trace du vrai Richard, au cas où son professeur était lui aussi dans la chambre effondrée… S’il le voyait, il le sortirait aussi de là, qu’importe son état, et il le maîtriserait pour ne pas qu’il fasse de nouvelles bêtises… Après tout, il n’était pas certain que les clones puissent d’eux-mêmes se révolter contre leur propriétaire…

Lucas parvint à se dégager et, une fois debout, repéra son professeur parmi les décombres de la pièce. Il était de l'autre côté du tas de bois qui fut, jadis, son bureau, sous une pile de livre dont un code pénal et d'autre bouquin du même type. Le dégageant, le jeune homme de pierre se rendit compte que Richard était inconscient, ce qui était sans aucun doute la raison pour laquelle tous les clones avaient disparu lors de l'effondrement. Les élèves n'étaient pas les seules à avoir souffert de ce tremblement de terre.

Le premier coup de Jade envers la virilité du Richard qui avait Gabrielle sur le dos n'eut pas un effet totalement positif. Même si l'homme se tordait de douleur, il infligea pour l'occasion encore plus de dommage à Gabrielle qui fut littéralement explosée entre son dos et le mur. La jeune femme était sonnée et lâcha prise tendis que Factoriel se remit vite de ce méchant coup et orna rapidement un sourire des plus inquiétant.

Des appels de détresse et des avertissements fusaient de toutes parts dans les communicateurs. Tout les professeurs étaient parait il devenus fous. Jade resta un moment interdite, elle ne savait plus ce qu'elle devait faire. Tout était tellement... surréaliste, illogique, précipité et confus. Sérieusement, s’agissait-il d'u entrainement, d'une blague. Elle se mit même à croire que l'institut entier lui faisait un canular pour son retard. Elle semblait espérer que d'une seconde à l'autre tout le monde se relève et se tourne vers elle en riant aux éclats. Et tout se terminerait comme à chaque fin d'épisode de tout bon sitcom sur un canapé un verre à la main à rire tous ensemble.

Pourtant, tout ceci était bien réel, le corps inanimé à terre semblait bien être un cadavre et les coups portés n'étaient pas retenus. Le combat se poursuivait dans le couloir alors que Lucas disparaissait dans une chambre, que Lyu était emmené par Rachel et que Georgia se croyait à la foire au saucisson et que tout le monde s'affairait à trouver une solution dans cette scène de chaos indescriptible et humide.

*Bon...* Se dit Jade *Je crois qu'il est temps de voir ce que ca donne en situation réelle...*

Sur ces mots elle leva sa main droite à l'horizontale et en fit sortir une bulle noire. Fixant le Richard menaçant, elle s'apprêtait à lui lancer mais celle ci explosa directement dans sa main à cause de l'eau qui tombait du système anti incendie.

"Jade, tu peux lancer une boule de lumière pour aveugler un des Richard, ou les deux?" Lança River au milieu de la bataille

"C'est prévu, c'est prévu!" Répondit Jade "Mais la j'ai un petit problème technique..."

Le nuage sombre se dispersa rapidement autour de sa main et le sol commençait à trembler.

"Merde" Lâcha Jade agacée.

Si la distance ne marchait pas, il faudrait lui exploser cette bulle directement sur le visage. Ca l'aveuglerait le temps nécessaire pour le mettre à l'écart... Surement... Probablement... Peut être........

Jade s'apprêtait alors à se jeter sur le Richard quand le sol trembla encore plus, bien plus que de raison et suffisamment pour que tout le monde soit déstabilisé. Le sol craquait tout le monde commença à crier le plafond s'effondra aussi à son tour et ensevelit un garçon. Jade n'eu pas le temps de comprendre encore que le sol se déroba sous ses pieds et qu'elle dégringola en voyant sa vie défiler.

……..

"Jade?" Une voix la réveilla quelques minutes plus tard, ou peut être quelques heures elle n'en savait rien. C'était River, mais Jade la voyait à peine à travers les décombres et la poussière.

Jade était étendue à terre à l'étage du dessous dans ce qui semblait être la cuisine. Le plafond au dessus d'elle se trouvait désormais sous elle. Et la jeune fille avait mal un peu partout.

Elle se releva doucement faisant attention à elle-même, ne sachant pas si elle avait quoi que ce soit de cassé. Sa tête lui faisait affreusement mal, ainsi que quasiment tout le reste de son corps. La réception avait été douloureuse, et son bras gauche lui faisait mal.

Une douleur aigue lui parvenait du coté. Elle n’était pas médecin mais se dit tout de suite qu’elle s’était probablement cassé une côte, ce qui ne serait pas étonnant au vue de la chute. La côte n'était pas cassée, mais nulle doute que si elle regardait le lendemain, elle aurait un bel hématome violacée. La jeune fille était sonnée et un peu dans les vapes. Elle passa une main sur son front et constata que du sang coulait de son crane. Les larmes lui montèrent d’un coup, comme en réaction à toute cette suite d’événements mêlée à la douleur physique. Jade regarda autour d’elle toussant fort et tachant d’évacuer un peu la poussière avec la main. Elle ne voyait pas grand-chose.

Elle aperçu enfin River près d’elle et lui fit un signe de la main pour lui signifier que ca allait pour elle. D’après ses dires, il y avait aussi dans la pièce Wind et un autre garçon, peut être Lucas dont elle entendait le nom prononcé. Sur ce, River repartait vers le jardin apparemment.

«Tout le monde va bien ici ? » Cria Jade en toussant.

A son tour, Jade tacha de se rendre utile. Elle essaie donc de parcourir les décombre malgré ses douleurs. Elle évolue évidemment lentement en tentant de déblayer un peu les décombres et de regarder autour d’elle. Son but est donc de trouver tout ceux présents dans la pièce et de les aider si possible ou même de se faire aider afin qu’ils puissent tous sortir dehors, le plafond menaçant toujours de tomber.

Ayant du mal à marcher, ni même à bouger sans ressentir de violents élancements un peu partout, Jade ne pu aller bien loin. Elle remarqua cependant une main dépassant des décombres, non loin de Iacobo. En fouillant un peu, elle trouverait Luna, inconsciente et grièvement blessé. Elle s'était trouvée dans la cuisine, et s'était prise un étage sur la tête...

Visiblement, Dickie une fois qu'on le tenait en laisse était toujours aussi retors... Un coup de sa part, lui coupa le souffle et elle sentit une violente douleur... Avait il frappé à l'endroit où elle s'était déjà faite tabasser le jour de son arrivée ?

Peu importait en fait, Alix quant à lui, semblait admiratif devant les seins de la New Yorkaise n'hésitant pas, après avoir préalablement tiré une claque à la belle mitalienne, à les serrer tout contre sa poitrine à lui...

Mais le plus bizarre : Fish semblait insensible à sa tenue négligée... Alors que Georgia se rappelait avoir passé des heures à se contempler dans la tenue d'Ivy dans la glace, tombant en pâmoison devant elle même, Fish, rien, nada, juste une mine vaguement consternée... Et si ça avait été Iacobo qui lui avait fait voir la Lune ?...

La cavalerie arriva sous la forme d'une violente secousse sismique, débloquant par là même la situation...

L'Institut venait de s'écrouler partiellement sur lui même. Ce qui aurait pu être une excellente nouvelle si Georgia ne s'était pas retrouvée aux premières loges.

Une fois la poussière dégagée, la chute finie, Georgia se frotta les yeux. Elle avait visiblement une côte cassée. Diverses contusions. Et un sein endolori. Hématome ? Plaie ? Hummmm... Elle n'osait pas encore trop regarder... Y'avait d'autres chats à fouetter à vrai dire...

Georgia tenta de se redresser et embrassa la pièce du regard. Elle cherchait plusieurs choses : d'éventuels corps sous les décombres, d'éventuels gémissements, d'éventuels Richard à finir. Elle utilisa également son communicateur pour bipper tout le monde. Si ça sonne là où elle est et qu'il n'y a personne de visible, y'a quelqu'un à tirer de sous les décombres... Dans le cas où elle se trouverait dans la cuisine, elle irait récupérer le plus gros couteau qu'elle pourrait trouver, une bouteille d'eau de javel et du sel ou du poivre avant de chercher à fuire la partie menaçant de s'écrouler... Dans le cas où elle ne serait pas dans la cuisine, elle chercherait à s'y rendre au plus vite pour accomplir la même quête. Sauf dans le cas, bien sur, où il y'aurait à proximité un camarade à désincarcérer ou à soigner ou un Fish à achever.

Tout le haut de son corps lui faisait mal, ou en tous les cas, plus que le reste. Si elle avait regardé, elle aurait vu que son sein portait une marque rouge qui ne tarderait sans doute pas dans les prochains jours à prendre toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Faisant sonner les bippers de chacun, elle entendit un non loin d'elle, autres que ceux des présents autour. Alixtide n'était pas loin, mais ça ne venait pas de lui. En tentant de dégager un peu, elle tomba sur un genou, le reste était vraisemblablement dans un état aussi piteux que ce dernier qui était démis, et donc la fracture ouverte à la jambe laissait paraître un bout de tibia...
La cuisine était accessible, et si elle s'y rendait, elle trouverait dans les débris des placards et tiroirs ce qu'elle cherchait.

Gabrielle tentait tant bien que mal de reprendre ses esprits. Un vacarme ahurissant retentait dans le couloir tandis que les élèves se battaient tant bien que mal. Gabrielle se tenait à l'arrière, prête à tenter d'agir en cas de besoin.

Soudain il y eut comme un tremblement. Une secousse plus forte vint créer une fissarde et dans un bruit d'horreur, le sol s'écroula sous les élèves.
Gabrielle poussa un cri tandis qu'elle-même restait encore sur le bord. Le sol ne tarda pas à s'écraser et elle atterrit sur les décombres.

Avec la poussière blanche, les gravas, les bléssés, on se serait cru sur un champ de guerre.

Gabrielle posa ses deux mains sur ses temps. Un marteau s'acharnant sur son cerveau ne lu iaurait pas causé plus de douleur.
Elle devait se reprendre, ne plus penser à celà, tenir...tenir jusqu'à ce qu'ils soient tous sains et saufs.

Elle apperçut alors Georgia, visiblement blessée au torse qui faisait retentir son bippeur. Gabrielle s'approcha tant bien que mal.

"Faut vite les sortir avant que tout ne s'écroule."

Tentant de discerner le bruit malgré son mal de crane persistant, elle aida Georgia à désincarcérer les bléssés.

Elle en prit une personne par dessous les bras et commença à la tirer hors des débris en direction de la porte.
Elle ne pouvait rien faire de plus, elle ne savait pas soigner.
Lorsque le blessé fut mis en zone sure, Gabrielle se retourna et prit la direction du hall, prêt à aider les autres tant qu'elle tenait encore sur ses deux jambes. Ici, elle n'était qu'aucune utilité.

(=> Hall si possible)

Les tremblements de terre n'étaient donc pas une pure illusion à l'initiative du jeune serbe. Ses pieds avaient bien du mal à trouver un quelconque équilibre sur le sol qui s'effritait. Ses brûlures le lancinant , il se résolut à lâcher la petite table destinée à bloquer la chambre.

Il entendit des cris.

La poussière s'engouffra dans le couloir , tout se désagrégea sous lui , comme dans un de ses multiples cauchemars où il ne cessait de tomber dans des abîmes obscures. Secouant ses jambes une miliseconde pour vérifier que tout ceci n'était une fois encore pas qu'un simple jeu d'esprit , il ressentit rapidement la douleur qu'un homme ressentait lorsqu'il tombait d'un étage , à moitié écrasé par des débris divers.

Il gémit , il avait les yeux ouverts mais il n'y avait que du noir , totalement recouvert par de lourds morceaux de murs et de parquet, prisonnier. Il respirait bruyamment et avec peine , avalant amèrement de la poussière à chaque bouffée. Rapide contrôle de son organisme : ses jambes ne répondaient quasiment pas , sentant seulement les affreuses brûlures conséquentes à son petit cocktail molotov. Il avait tout de même eu le plaisir de brûler un clone de Richard.

Seul son bras droit tenait encore la route. Il entendit vaguement ce qu'il reconnut comme la voix de River : l'accueil en Enfer était-il donc si cruel ?
Son bras perça un bout de plâtre de telle façon que c'était la seule partie de son corps visible à la surface pour donner signe de vie. Ils ne se débarrasseraient pas de lui si facilement.

"Put..."

Un cri douloureux retentit dans la cuisine dévastée. Iacobo apparaissait d'entre le sol délabré, moitié poussière, moitié sang. Il vit River quitter en urgence sa sœur tombée elle aussi pour se rendre dans le jardin.

Seul son torse répondait, il l'étendit donc autant qu'il put et saisit le main de Wind, la débarrassant par la même occasion d'une pierre ou deux puis la dépoussiéra, le tout en silence, juste accompagné d'un regard. Sa vue se troublait , pris de spasmes il raffermit sa main sur celle de l'anglaise.

"Arg , je suis bien fait. Cet enfoiré de Richard a failli m'emporter avec lui. Jamais je ne serai enterré ici. Je vais tous me les faire, un par un , tous , tous..."

Il perdit conscience, sa tête basculant en arrière. Il fallait sans doute le sortir de la pour qu'il se reprenne. Il avait presque l'air attendri dans son sommeil jouant avec la mort, son beau visage couvert de poussière éclairé par quelques rayons de soleil qui perçaient à travers les ruines.

Alixtide accueillit avec satisfaction l'écroulement du sol et la douche de plâtre et de poussière qui surgirent tout autour d'eux. Georgia et les Richards disparurent de sa vue qui s'obstrua tout à fait pendant une chute douloureuse et chaotique. Tout cela ne pouvait que signifier la fin de l'illusion de la diablesse Atomix, qui ne lésinait pas sur les effets d'ambiance.

*Ah ah je suis bien le meilleur...*

Il dut déchanter quand il reprit vaguement conscience, à moitié enseveli sous un tas de gravats et une nappe de poussière. Il avala et toussa le plâtre ensanglanté qui obstruait sa bouche et entreprit de déblayer ce qui lui écrasait le corps. Tout n'était que douleur et contusions dans son enveloppe corporelle externe. Quelque chose enfin se plantait atrocement entre deux côtes, et c'est en râlant de souffrance qu'enfin il parvint à attraper l'objet, d'une main écorchée vive. Un charmant flacon d'aftershave Charlie BOSS encore intact ! Alixtide se dégagea vivement des derniers parpaings, pieds de tables, bris de poutres et de planches qui heureusement n'avaient que lacérés ses vêtements et griffés sa peau, et découvrit d'autres vestiges acablants. Une petite serviette de toilette déchirée mais encore miraculeusement douce, brodée aux initiales de A.W, une eau de toilette Sexual Master qui avait laissé quelques éclats de verre dans l'épaule d'Alixtide, une baguette chinoise brisée, un morceau de photo montrant juste une tignasse rousse dans un coin... Alixtide se releva troublé, regarda autour de lui dans le nuage de poussière. On marchait et on parlait vaguement aux environs. Il mit la serviette molletonnée sur son épaule.

*Purin quelle vilaine furie, elle est encore là et me fait voir Angel mort...*

Pensa-t-il dans une colère proportionnelle à son mal de nez. Il serra dans son poing strié de sang le flacon d'Aftershave en spray de qualité supérieure, arma et porta l'embout à sa bouche. Puis il entendit Jade crier si tout le monde allait bien. Il s'interrompit et perçut encore des paroles inaudibles d'une voix comme celle de Iacobo. Alixtide cracha du plâtre stationné dans sa gorge, essuya gauchement et douloureusement son nez magmateux, puis regarda en hauteur. Des ombres menaçantes de ruines planaient, et des restes de chambres. Une brise diffuse glaciale soulevait la poussière. Il crut apercevoir une silhouette grise.

"Monsieur Frichard ! Frish ! On est toujours dedans ! Purin ! Monsieur ? Revenez !"

Mais pas trop fort non plus pour ne pas provoquer un autre éboulement. Alixtide avouait désormais que la puissance de Gabrielle dépassait sa capacité d'action. Il ne lui restait que la carte de la ruse. Il découvrit Georgia non loin, fouillant elle aussi et contemplant un pied de porc cru et poivré.

"Gorgia, Angel est mort mais réponds à cette question : la chouette finalement, comment tu m'as dit qu'elle se débarassait de la louve ? Hein ? Reraconte-moi. Il faut pieger Gabrielle et retrouver monsieur Firch."

La question, Gabrielle la démone ne pouvait évidemment pas y répondre. Si donc Georgia était bien Georgia, elle saurait quoi dire. Et cela signifierait qu'ils étaient au moins trois dans l'illusion.

Alixtide se pencha vers le bout de viande exhumé par Georgia et écarta les décombres autour pour dégager le reste de la carcasse. Le corps était presque méconnaissable, cependant, il n'était pas grand Georgia et Alixtide purent reconnaître Louis. Sa fracture à la jambe était moche et grave, mais pas autant que le piquet de métal qui s'était planté dans son thorax. Le jeune était inconscient et en piteux état. Le bouger avec ces blessures lui serait fatal, si tant est qu'il puisse vivre encore avec ce corps dévasté.

Il s'attendait avec angoisse à reconnaître un ami cher changé en hybride cochon estropié par la satanique imagination de l'Atomix. Fébrile, il gardait le flacon d'aftershave dans son poing serré, prêt à s'en servir contre tout cauchemar sorti des débris.

Un message de Robin dans les communicateurs des élèves...

"Ecoutez moi... c'est Robin... Il faut les enfermé dans la salle des dangers! Il ne pourront pas en sortir... attirez les, amenez les comme vous voulez... Je vais vous ouvrir si je peux..."

Et bientôt ce fut l'enfer. Si l'anglaise avait pesté intérieurement de ne pas réussir à être suffisamment puissante pour assommer leur adversaire, elle avait noté qu'il semblait toutefois déstabilisé, et espérait que quelqu'un en profite pour le mettre hors d'état de nuire (et finalement, c'était peut-être aussi bien que ça ne soit pas elle). Les autres s'activaient à leur tour, Gabrielle cherchait un angle d'attaque, Lucas avait foncé vers la chambre de l'ennemi pour y disparaître, Yrianna tentait d'attaquer avec ses mouches qui n'appréciaient pas la douche forcée - la blonde réalisa alors qu'elle était elle aussi trempée, comme ci tout ce qui n'était pas de première urgence avait été mis de côté par son cerveau, concentré sur les Richards autour d'eux - Louison était venue au chevet de Iacobo, ce qui déconcentra légèrement la londonienne, juste un instant, un bref instant, tout juste le temps que... que trop de choses ne se passent. Niko leur faussait compagnie, comme Lyu, emporté par Rachel, des messages fusaient de toute part dans l'institut, Georgia s'était dénudée pour tenter une provocation du Mr Fish originel, que la X-Rays n'imaginait pas vouée à la réussite, et voilà qu'Alixtide giflait son acolyte, puis la prenait dans ses bras. Elle ne comprenait plus rien, et ne réalisa pas tout de suite qu'elle tremblait de tous ses membres, et que le sol lui rendait la pareille.

La remarque de Fish lui fit froid dans le dos. Ou peut-être était-ce la douche ? C'était donc ça le but : tous les exterminer ? Evidemment que ça l'était, lui criait une petite voix rageuse au fond de son esprit, et elle avait intérêt à réagir si elle ne voulait pas se retrouver en tête de liste, et les siens avec. Une secousse plus violente ébranla les murs et elle eut tout juste le temps de crier par réflexe avant de chuter à son tour.

- Chloéééé !

Trop tard. C'était trop tard pour réagir, elle n’avait pas été assez rapide, n’avait pas eu assez de réflexe… et elle ne chercha pas vraiment à se rattraper pendant le court laps de temps que dura la chute. Elle aurait dû y penser. Elle aurait dû l'en empêcher. La jeune fille était venue près d'elle, et elle lui avait elle-même demandé de décontenancer les clones. Bien joué Wind, c'était aussi bien vu que pour Jen. Pire sans doute même.

Des cris, le fracas du bâtiment qui s’effondre… Et puis plus rien… Et enfin, comme un écho lointain, elle entendit la voix de sa cadette. Elle était toujours en vie, ce fut le seul point positif qu’elle put entrevoir à cet instant. Il y avait des mouvements aussi, auprès d'elle... Mais elle ne bougeait pas. Elle ferma même les yeux, refusant de voir davantage les décombres autour d'elle.

"Jade?"
*Jade est vivante… Dites-moi qu’elle est vivante… Par pitié… Dites-moi qu’ils sont tous encore en vie.*

"Comment va-t-il?"
*Il ? Qui ça, il ? Lucas était trop loin de nous… Il ne peut pas être là. Et puis… Son pouvoir le protège n’est-ce pas ? Alors pour qui t’inquiètes-tu donc River ?*

"Lucas? Dis moi que tu vas bien… Je t'en prie... Dis-moi que tu es entier..."
*…*

"Est-ce que tout le monde va bien? Vous êtes où là?"
*Répondez-lui… Dites-lui que vous êtes encore là… Moi je n’ai même pas la force, ni le courage, de le demander. Encore moins d’y répondre…*

"Il y a des Richard près de vous, ou aucun?"
*Aucun. S’ils étaient encore là, nous n’aurions pas de répit, n’est-ce pas ?*

"Wind, je vais aller voir dehors. J'y serai sans doute plus utile... Je ne pense pas qu'on aura encore besoin de moi ici..."
*Si tu veux… Tu es toujours vivante, c’est tout ce qui compte. Fais attention à toi, ma puce… Moi je ne fais qu’aggraver les choses…*

"Wind, si tu vois Lucas... Je suis dehors..."
*Oui, c’est ça… Si je le vois…*

"Tout le monde va bien ici ?"

Non tout le monde n'allait pas bien. Et surtout pas elle. Elle avait mal partout, comme si on l’avait rouée de coups. Il y avait des gravas un peu partout autour d’elle, et ils avaient imprimé leurs marques sur ses membres, dans son dos, sur son visage. Elle en garderait sans doute les stigmates bien longtemps encore, elle le savait. Elle avait toujours eu tendance à marquer assez facilement… Et Cloud ne serait pas là pour veiller à ce qu’elle se soigne correctement. Et ça n'était rien à côté de son état d'esprit... Mais entendre la voix de Jade en plus de celle de River, c’était déjà plutôt bon signe, ou en tout cas moins négatif que le reste…

Quelqu’un fouillait les décombres. Ami, ennemi ? L’espace d’un instant, elle ne sembla pas s’en soucier, jusqu’à ce qu’un cri retentisse dans la cuisine dévastée. D’autres pas, qui se dirigeaient vers elle. "Il" ? Si elle avait bien reconnu cette voix, sans doute pourtant déformée par la douleur, pourquoi sa cadette s’était-elle enquis de son état de santé ? Elle devait être ravie, plutôt, de sa souffrance, elle qui voulait l’aider à en finir tout à l’heure… "Il" s’approchait, et la débarrassait de certain poids dont elle réalisa alors la présence sur sa poitrine et ses jambes. Quand il prit sa main, elle sentit les larmes lui monter aux yeux, celles qu’elle avait pourtant refusé de montrer à qui que ce soit. Elles se confondraient avec l’humidité laissée par le système anti-incendie, n’est-ce pas ? Elle n’avait pas compris un traître mot de ce qu’il avait dit. Juste qu’on ne l’enterrerait pas ici. Il avait changé d’avis ?

Elle se décida à rouvrir enfin les yeux, la main de Iacobo toujours dans la sienne. Elle tenta de se redresser, réalisant plus encore à quel point son corps pouvait être douloureux. Son bras droit ne semblait d’ailleurs pas vouloir lui répondre et elle avait dû renoncer à son appui pour se relever, ce qui avait aussi signifié lâcher la main du serbe. Après la première tentative qu’elle avait esquissé qui lui avait arraché un gémissement de douleur et une lèvre à présent ensanglantée à force de l’avoir mordue, elle n’avait pas vraiment eu envie de renouveler l’expérience, et avait pris appui sur l’autre. A ses côtés, l’autre X-Rays avait visiblement perdu conscience. Un instant, elle craignit que ce ne fût pire, mais il respirait encore, son cœur battait encore, elle en était certaine.

D’ailleurs, des battements de cœur, combien y en avait-il encore autour d’elle ? Dans les décombres de la cuisine, il y avait Georgia, Alixtide et Jade, la blonde armée d’un couteau de cuisine, son acolyte débitant des propos qu’elle ne comprenait absolument pas. Retrouver le prof, piéger Gaby ? Mais il était malade ! Georgia ne pouvait pas marcher dans ses idées débiles, n’est-ce pas ? Pas contre Gabrielle… Elle releva la tête, encore sonnée, ne réalisant pas vraiment que l’étau dans lequel elle avait la sensation d’être engoncée était sans doute dû en bonne partie à l’hématome qui couvrait et la plaie qui ornaient de bleu, de pourpre, et de vermeil sa joue et sa tempe. Ce qui restait au-dessus de leurs têtes ne semblait pas vraiment en état de tenir indéfiniment.

- Il faut qu’on s’en aille de là, ça va… Qu’est-ce que vous avez trouvé ?

Elle s’était arrêtée en cours de route, intriguée par les fouilles des trois autres. Elle tenta d’entendre ce que les autres ne pouvaient pas déceler autrement qu’avec le peu de visibilité que les décombres leur octroyaient, si toutefois il y avait encore quelque chose à entendre ici, mouvements, respirations, battements de cœur ou autres… Wind n'entendit rien... rien d'autre au les battements de Georgia et Alixtide qui déterrait un élève dont le coeur battait faiblement, trop faiblement... Elle repéra alors un autre son, encore plus faible que celui Louis. Contre ce qui était jadis un mur, un battement, deux... plus espacés, un troisième... plus plus rien.

Ca va s’effondrer, lui criait une petite voix au fond de son crâne, on s’en fiche de ce qu’il y a en dessous. Tant pis pour leurs fouilles, il fallait partir de là, mais Iacobo ne semblait pas en état, et elle se savait incapable de le porter hors de ce qu’il restait de la cuisine. Elle tenta de le réveiller, d’abord en lui secouant l’épaule, doucement, puis un peu plus énergiquement, bien que ses gestes restent mesurés. Reviens parmi-nous, lui murmurait-elle, comme s’il avait pu l’entendre ! Sa main s’était de nouveau refermée sur la sienne, et les larmes affluaient de nouveau à ses yeux. Réveille-toi ! tenta-t-elle encore, un peu plus fort, avant de déposer un baiser sur ses lèvres, comme si les rôles d’un conte de fées avaient pu être inversés, comme si ça avait vraiment pu fonctionner… Elle se redressa presque aussitôt, se maudissant de sa bêtise et se tourna de nouveau vers les autres.

- Est-ce que quelqu’un peut m’aider à le porter ? Qu’on dégage de là avant que ça nous tombe encore dessus…

Elle avait parlé à peu près en même temps que leurs communicateurs s’étaient mis en route, et elle actionna à son tour le sien, en réponse à Rob.

- Je ne sais pas où est Fish… Sans doute pas en état de nuire sinon on l’aurait encore sur le dos. Comptez pas trop sur lui…

S’il était encore en vie, et manipulé comme le sous-entendait tout à l’heure Jen, il faudrait sans doute le sortir de là, n’est-ce pas ? Pourtant, à contempler le piteux état de ses camarades visibles à ses yeux, elle n’en avait guère l’envie…

Encore sous le choc du l'homme enflammé, Kalalli se tenait toujours fébrile contre un mur, au bout du couloir. Il reprenait lentement ses esprits en regardant passivement le combat. Un mal de crâne était en train de le faire souffrir lorsqu'il eut l'impression que le sol tremblait. Sa première pensée, c'était qu'il était en train de prendre un malaise.

Mais non. Une des élèves de l'institut était en train de créer un tremblement de terre qui devenait de plus en plus puissant, si bien que rapidement, des craquelures apparurent sur les murs. Incapable de réagir, voir même de savoir quoi faire, il resta immobile et regarda les fissures avancer jusqu'à ce qu'un craquement plus grand que les autres n'annonce un spectacle surprenant.

Alors que Louis sortait de la chambre, le sol se déroba dans un fracas immense sous les pieds des élèves, à l'autre bout du couloir, emportant aussi la chambre du vrai Richard. Un à un, il voyait les élèves disparaître en une fraction de seconde, emportés. Kala fit un pas en arrière, puis tomba, tétanisé par la fumée qui approchait et du sol qui se dérobait. Ils ne devaient plus être très nombreux à l'étage des chambres. Tout le monde était en dessous, ce qui devait être vers la cuisine ou le salon.

Encore trempé, il se cacha le visage lorsqu'il fut dans le nuage, et ferma les yeux. Il toussa un long moment lorsqu'elle se dissipait très lentement. Il était recouvert de petits débris collés et de poussières. Il regarda autour de lui. Des grincements étranges se faisaient entendre, peu rasssurant. Plus bas, d'énormes tas de gravats devaient avoir recouvert les élèves.

Il sentit rapidement les larmes monter et il sauta sur le tas, puis au sol, sans savoir réellement où il était et ne faisant pas attentions aux gens qui étaient encore en état. Il se jeta en poussant de petits gémissements de pleurs sur les blocs et tentait malgré sa faible force de dégager des gens qui devaient être piégés, probablement inconscient, dans les ruines de l'aile des garçons. Toutes les chambres avaient disparues.

Il tentait d'écouter, espérant entendre une voix qui appelle de l'aide et essaya de creuser comme il le pouvait avec ses petites mains, n'hésitant pas à se les écorcher, pour sauver une éventuelle personne.

Autant le dire tout de suite, Chloé ne s'attendait pas à un tel résultat. Le sol s'était mis à trembler -jusque là tout va bien- puis les secousses avaient augmenté d'intensité, avec un pic au niveau de la chambre visée mais ... ce ne fut pas seulement la chambre que la jeune mutante avait transformé en shaker, non, mais bien la moitié de l'Institut ! Menaçant ainsi tous ses occupants, et encore plus ceux présents à ses côtés.

Chloé eut juste le temps d'entendre Wind crier son nom avant d'avoir un trou de mémoire. En fait, le temps que la secousse se termine, que le sol s'effondre et qu'elle soit entraînée avec les décombres au moment où elle se relève, le visage blanc et parsemé de tâches de sang, sous le choc, mais en vie. Quelques secondes qui lui parurent une éternité.

Et puis, elle constata les dégâts. L'aile avec les chambres n'existait plus, ce qui en restait parsement maintenant le sol de la cuisine

"Oh mon Dieu, faites que je n'ai tué personne", gémit Chloé, complètement mortifiée.

Mais il ne fallait pas se leurrer, ce serait un véritable miracle si personne n'avait succombé à une telle catastrophe. Le seul point positif c'est que les Richard semblaient avoir été maîtrisés... Maigre consolation néanmoins...

Des voix commençaient à se faire entendre. Au moins, il y avait des survivants. Wind, Alixtide, Georgia, Kallali... Gabrielle et Iacobo... Jade. Elle identifia avec soulagement toutes ces voix. D'autres surgirent de communicateurs mais elle n'entendit pas très bien. Mais les autres ?

*mon Dieu, les autres, où sont-ils ? je les ai tué, je les ai tué...*

"Je les ai tués !" Cria alors Chloé, paniquée comme jamais

Comme si cette pensée lui avait redonné la force de bouger, elle s'extirpa des derniers gravats et se dirigea vers le jardin, à l'aveuglette, en faisant abstraction du monde réel, persuadée qu'elle avait tué les autres. Heureusement pour sa santé mentale, elle n'avait pas vu l'état de Louis et Luna au passage. Si personne ne la rattrape, Chloé parviendra dehors, sous le choc et dans l'impossibilité totale de se rendre utile pendant quelque temps.