Espagne

Leur arrivée détonna totalement dans la capitale espagnole : un groupe de motards, avec au milieu d'eux une adolescente en pyjama.

Cela détonna encore plus lorsqu'ils entrèrent, toute la bande, dans le grand centre commercial du centre ville. La bande se dispersa alors, la plupart partant dans des bars. Seul Miguel resta avec Fauna, et tout le monde les regardait. Un agent de sécurité moins farouche que les autres se présenta alors à eux.

"Bonjour...euh... Qu'est-ce que vous venez faire ici ?"

Miguel commenca a parler mais fut de suite coupé par Cécilia
"Et bien nous venons faire du shoping comme tout le monde...cela vous pose un problème?" Lui dit-elle d'une gentille voix...C'était la 1ere fois qu'elle avait autant d'assurance. Elle fit un grand sourir à Miguel puis reprit
"Maintenant pouvons nous aller acheter nos affaires?"

Le gardien semblait embarassé de la présence de Fauna et de son protecteur, mais il les laissa finalement passer en marmonnant des excuses.

Le shopping ne fut marqué d'aucun incident notable.... C'est en sortant du centre commercial que Fauna eut la surprise de voir un cordon de sécurité les encadrer, elle et Miguel, et dire simplement.

"Je vous conseille de nous suivre sans résistances, Miguel... vous, filez d'ici !"

Lança l'inspectrice à Fauna.

"Mais qu'est ce qui se passe ici!? Miguel tu la connais?"

Un homme de la sécurité la prit et l'écarta de Miguel, elle essayait de se débatre mais l'homme était beaucoup plus fort qu'elle.
"Cela ne te sert a rien de te débattre petite" Lui fit l'homme.

Elle se calma et attendit Miguel dehors avec les autres

Miguel adressa un petit sourire à Fauna.

"Nan, gamine, je ne la connais pas personnellement, mais je sais ce qu'elle me veut... Disons, que j'ai quelques petites choses à faire, et je ne vais plus pouvoir m'occuper de toi."

Il sortit de sa poche ce qui lui restait comme argent, et le donna à Fauna, puis il lui lança les clefs de sa moto.

"Tiens, ma fille. Et n'oublie pas la règle !! Born to be wild !!"

Elle fondit en larmes, pourtant elle ne le connaissait pas depuis longtemps, mais elle s'y était beaucoup attachée...elle ne parla point le regardant s'éloingné, puis elle se mit à crier:
"Ne t'inquiète pas je ne l'oublierai pas!...Merci pour ce que tu as fait ..." Elle ne pouvait s'empecher de pleurer.
Miguel se retourna et lui fit un sourir...

Elle s'approcha de la moto et se demanda ce qu'elle devait faire...continuer avec les autres? où partir seule? De toute facon s'il lui arrivait quelque chose elle pourrait très bien utiliser son pouvoir pour s'en allait mais elle ne le controle pas tres bien...et cela ne reste pas longtemps. Elle décida de reprendre la route avec les autres...pour l'instant c'était sa nouvelle famille...Ils reprirent donc la route vers le Nord...

Après quelques périgrinations les emmenant au Pays Basque, la horde de motards se décida à franchir les Pyrénées.
Une telle horde pétaradante et polluante finit nécessairement par attirer l'attention sur elle, et c'est donc la police verte qui se décida d'arrêter tout ce petit monde qui dévore l'asphalte à moto comme d'autres dévorent les fraises tagada en TP de chimie (toute ressemblance avec le courtier étant purement fortuite).

C'est ainsi que les motos furent saisies, trop polluantes, et que tout le groupe se retrouva à bivouaquer au milieu d'une vallée fort sauvage...

Etant au milieu d'une vallée fort sauvage, son pouvoir s'accentuer, elle avait un lien beaucoup plus fort avec tout ce qui l'entourait...Souvent elle s'eloignait de son bivouaque pour se retrouver avec pleins d'animaux...Elle s'entrainait beaucoup à se changer en toute sorte d'animaux mais elle n'arrivait pas à rester longtemps et elle se fatiguait assez vite...mais ça lui plaisait.

Leur "promenade" forcée dans la vallée était un instant de détente insoupçonné. Les motards ne perdaient jamais vraiment de leur optimisme, considérant que ce retour à la nature était une occasion de communier avec des forces primitives... ou quelque chose comme ça...

Ils se ravitaillaient aux villages, et campaient dans les pâtures que les rares bergers du coin voulaient bien leur laisser.

Au cours d'une nuit, Fauna fut subitement réveillée par son instinct... Puis lui vint une odeur désagréable, des sons de grognements, et des bruits de vaisselle, et de paquets qu'on fouille.

Elle se leva difficilement, elle fit attention à ne réveillé personnes, et alla en direction des bruits, plus elle se rapprochait et plus elle sentait cette odeur désagréable, les bruits s'accentuait et sa peur aussi...

Elle eut alors la mauvaise surprise de se retrouver nez-à-nez avec un ours... un gros ours brun, qui était en train de fouiller dans leur garde-manger. L'animal devait vraiment être affamé pour oser s'approcher aussi près des humains.

Voyant Fauna, il se mit à grogner et à montrer les dents.

Fauna resta tétaniser, aucun son ne sortait de sa bouche pourtant elle voulait crier mais sa voix ne sortait pas...Ses pensées s'embrouillaient, elle voulait se changer en ours mais elle n'y arrivait pas, la peur l'a bloquée alors que ça aurait pu l'aider! Elle essaya de se calmer mais l'ours lui n'attendait pas...Il s'approchait de plus en plus, Fauna recula elle trébucha sur un petit rocher, elle tomba. L'ours grognait toujours, il était tout près d'elle maintenant, il leva la patte pour l'attaquer mais la voix de Fauna revint.
"ARRETE!!! Je peux te comprendre!! Ne me fait pas de mal!!

L'ours se leva alors brusquement ! Ce n'est pas parce que Fauna lui avait parlé qu'ils étaient amis pour la vie, et il n'en restait pas moins un animal sauvage et dangereux. Il grogna un "dégage", ajouta un "j'ai faim".

Il apparut alors à Fauna qu'elle constituait un casse-croûte plus sympathique que les poubelles du camp.

Quand elle comprit cela, elle pensa de toute ses forces à devenir un gros ours...Cette fois ci elle réussi, la transformation se fit progressivement et rapidement...

Elle était alors face à l'ours. Le problème c'est que quand elle se transformait en animal, elle n'avait plus de conscience humaine, c'était donc son coté animal qui prenait le deçu...

Son instinct l'informa alors de quelque chose... L'ours était un mâle, territorial. Il se leva et montra les dents. Soit il violait Fauna, soit il la tabassait pour la virer de son garde manger.

Derrière elle, subitement, des cris d'humains : les amis motards de Fauna venaient de voir ce qui se passait...

L'ours était en train de la taper alors elle courut pour s'échaper, elle n'était pas assez forte contre lui...elle courut le plus vite qu'elle put mais son pouvoir n'était pas assez évolué pour qu'elle puisse rester sous cette forme...au fur et à mesure qu'elle courait, elle se retransformait en humaine...elle était blessée et sa transformation l'avait épuisée, elle s'écroula de fatigue dans la foret...

Derrière elle, des bruits de cris : il s'agissait sans aucun doute des autres motards. Mais ce n'était pas des cris de peur ou de douleur. Ils étaient en train de mettre l'ours en fuite. Puis Fauna fut ramassée par ses amis, et soignée tant bien que mal.

La suite des évènements fut un peu plus floue. Toujours est-il qu'elle se réveilla plus tard dans une petite chambre blanche et nue, avec pour celle décoration une monstrueuse croix de bois au dessus de sa tête de lit, avec un rameau dedans. Dehors, des bruits de cloches. Elle était à Lourdes.

Elle paniqua un instant...elle était seule dans un lieux inconu sans ses amis motard...beaucoup de questions lui venaient à l'esprit
*M'ont-ils abandonnés?! Mais si oui pourquoi!?*

*Suis-je dans un monastère?*

*Que s'est-il passé? Tous mes souvenirs son si flous...l'ours...puis j'ai couru et là plus rien...*

Et pleins d'autres questions...

Elle se leva de son lit...regarda dehors ce qui s'y passé et alla vers la porte pour l'ouvrir

Elle se retrouva alors face à une vision d'un autre temps : une bonne soeur en robe avec ces coiffes bizarres qui, après une seconde de surprise, lui accorda un sourire.

"Bonjour mademoiselle... Vous êtes réveillée. Vous devez vous demander où vous êtes : vous êtes au couvent Ste Sophie de l'accueil des malades, à Lourdes. Vos amis vous ont emmené ici pour que vous vous reposiez. Ils ont dit que vous vous étiez fait attaquer par un ours, je crois. Vous avez eu de la chance..."

"Hmm, oui c'est exact...Mais où sont-ils maintenant? Et combien de temps vais-je encore rester ici? Ce n'est pas que cet endroit me déplais, ne le prenait pas mal."

En meme temps qu'elle parlait elle regardait se qui l'entourait.

La bonne soeur fut manifestement un peu brusquée par les manières de Fauna, car elle se reculait discrètement pour laisser le passage vers un cloître ancien, tout de pierres, de calme et de verdure.

"Vous pouvez rester tant que vous voulez... Par contre, vos amis sont partis. Ils vous ont déposé aux bons soins du Seigneur."

Quand elle entendit ces mots que la bonne soeur venait de dire, elle eut un choc, elle recula maladroitement et vint s'assoir sur son lit...tête baissé elle marmona des choses:

"Je devais certainement être un poid pour eux..."
"Finalement il n'y avait que Miguel qui devait m'apprécier..."

Elle releva sa tête, on pouvait appercevoir quelques larmes puis elle s'adressa à la bonne soeur

"Merci de votre hospitalité, je vais peut être encore rester quelque temps ici...Y a-t-il quelque chose que je dois faire en contre parti?"

La bonne soeur ne voulant pas s'imposer, elle ne s'avança pas trop, mais afficha un visage qui exprimait toute la compassion qu'elle pouvait exprimer pour Fauna.

"Vous pourrez rester ici pour un mois. Vous êtes libre de vous déplacer comme vous l'entendez, mais nous vous demanderons d'observer un certain nombre de règles : ne pas faire de bruit dans l'enceinte du couvent, qui est dédié à la méditation et à la prière, être à l'heure pour manger si vous souhaitez prendre votre repas avec nous, et rentrer avant 23h.

Vous savez, vos amis ne voulaient pas vraiment vous laisser seule, mais ils ont dit qu'il fallait qu'ils continuent leur route."

"Je comprends...pour les règles ne vous en faite pas, je les respecterai du mieux que je peux...Bon et bien maintenant je vais un peu visiter cette ville pour me dégourdir les jambes!"

Elle sorti de la pièce puis se retourna vers la bonne soeur et lui dit: "Merci"

Avant de sorti dans la rue, elle en profita pour visiter ce couvent.

Le couvent était une merveille de l'architecture gothique : vieilles pierres, plantes, gravures, vitraux... Des bâtiments comme on en faisait plus, et comme on en voyait de moins en moins. Une enfilade de cloîtres et de cours, avec des jardins, des fontaines... Des bonnes soeurs travaillant silencieusement et béatement.

Dans la rue, tout le contraire : que des bâtiments modernes jurant avec la façade ancienne et classée du couvent, des hôtels de Marie, des hôtels des Miracles, des hôtels de Bernadette, et une somme incalculable de vendeurs à la sauvette qui proposaient d'innombrables bondieuseries supposées protéger du mal, assurer l'exaucement des prières et...fait nouveau... protéger contre les mutants.