Re: EVENT : le bar

Et les verres s’entrechoquèrent joyeusement, faisant remuer les liquides qu’ils contenaient. Coup de théâtre ! Le Suédois était presque plus Français que Suédois. Les yeux de la jeune fille pétillèrent à nouveau. Elle aimait les points commun, la Jade, et dans cette situation, ils avaient d’autant plus d’importance pour elle. Elle écarquilla les yeux: Lucas venait de parler en Français. La jeune fille était aussi surprise que ravie. Cela lui paraissait assez étrange de le voir parler une autre langue, qui plus est, la sienne. Elle avait presque l’impression de découvrir une nouvelle personne. Son visage s’illumina alors d’un sourire béat, aussi large que le permettait sa physionomie.

"[Français] C’est Pas Vraiiii! Il nous avait caché ça! [\Français]" La jeune fille sautilla sur place et fit une accolade de sa main libre au jeune homme. Puis se décollant de son cavalier, elle pouffa légèrement de rire. "Excuse moi, c’est idiot, mais ca me fait toujours plaisir ce genre de choses. C’est pas comme si on manquait de Français ici, mais bon…" Elle soupira, regardant Lucas dans les yeux en souriant.

"Lars est Suédois aussi? J’étais pas au courant" Dit elle en cherchant le principal intéressé du regard. N’y parvenant pas, elle se reconcentra sur Lucas. Elle en avait entendu assez de la part de Lars, ce soir, pour savoir qu’il était loin d’être son genre. "Sans façon, merci… Je préfère les bruns de toute façon…" Ajouta t’elle en faisant une moue taquine.

"Oui, et donc, tu étais où en France? Moi j’ai vécu quelques années du côté de Nantes avant qu’on déménage dans le sud, à Montpellier!"

Un bruit étrange parvint aux oreilles de la jeune fille, qui tourna la tête rapidement vers la scène, avant d’éclater de rire. La petite chorale de schtroumpfs qu’offrait le duo de professeurs était particulièrement ridicule et Jade aimait beaucoup. La jeune fille fut prise d’un fou rire de quelques minutes qui se prolongea même pendant le speech de Sahari.

"Excuse-moi!" Dit-elle à Lucas en reprenant son souffle, une main sur la poitrine.

C’était au tour d’Adam de faire son numéro. Il fit allusion à Mr Beckers. Finalement, ce Mr Beckers semblait être particulièrement apprécié. Il faudrait qu’elle se renseigne sur lui plus tard.

D’un coup, Jade se retourna sur Lucas.

"Ah, mais au fait, je sais un peut parler Suédois, moi! Attend…" Elle regarda à terre, semblant réfléchir… Puis elle ouvrit de grands yeux et commença son énoncé.

"[Ce que pouvait comprendre Lucas de Suédois selon Jade] Je gratte contente connaître toi ce vache gelée [/Ce que pouvait comprendre Lucas de Suédois selon Jade]" Elle regarda ensuite le jeune homme, souriant malicieusement, visiblement satisfaite de son discours et attendant le verdict. "J'avais un correspondant anglais, d'origine Suédoise y'a quelque temps! Il m'a appris deux trois trucs!"

"Oooooh! Ils sont trop mignoooons!!!" Dit elle en voyant les minis Cassandre et Olivier sur scène.

scène

Vadim avait dû égoïstement laisser Richard à ses déshabillages et démaquillages, car sa jeune collaboratrice l'attendait au bar. Il arriva donc en refermant sa veste, retrouvant rapidement la Finlandaise.

"Alors ça t'as plu ? A mon avis Spine a été cruelle d'inscrire notre numéro de chant après celui de Larsen et Bones."

Il tira un peu sur son nœud papillon, jetant un œil sur le couple Beckers / Cassandre. Tout semblait normal. Il tourna ensuite sa silhouette massive sur Viconia, et l'observa comme on fait la revue des troupes avant la bataille.

"Bien je suis sûre que tu as eu le temps d'imaginer la tête de taureau qui te plaît ! Dis-toi, Mirage, que Sibylle sait ce que nous allons faire, et que quelque chose nous arrêtera malgré nous si elle juge que l'idée est mauvaise ! Ha ha ha !"

Il s'interrompit pour regarder le numéro, simple, tendre et pédagogique du directeur adjoint Zachary. Vadim aimait beaucoup le concept, mais il trouvait qu'il n'y avait pas assez de joie dans la voix et les expressions de son collègue ingénieur. Peut-être même une pointe de nostalgie, et d'inquiétude pour l'avenir. C'est en tout cas l'impression que le numéro fit au Sibérien mutant.

Il applaudit avec un sourire son supérieur hiérarchique, puis revint vers Viconia. Vadim aplatit quelques mèches folles derrière son crâne rouge et précisa le déroulement de l'opération :

"Mirage je compte sur toi, après ton illusion, pour aider M. Beckers à reprendre ses sens. Vous les Finlandais avez toujours beaucoup de tact et de diplomatie, c'est bien connu. Vous êtes la voix de la Raison, les Russes sont passion, désordre et émotion ! Allons-y !"

Il prit le plateau de petits verres de cocktails colorés, hocha la tête en guise de dernier encouragement à la jeune femme, et partit à ses côtés vers l'espace repos.

espace repos

Quand Iacobo lui répondit, Kitty le remarqua alors. La petite fille rougit de confusion. Elle ne l'avait même pas vu. Pourtant elle avait aimé ce qu'il avait fait. Elle avait trouvé cela très beau. La jeune JustiX avait même été étonnée de sa prestation. Surtout quand elle se rappelait du spectacle qu'ils avaient donné avec les StryX. Baissant un peu la tête la fillette se sentait un peu honteuse de ne pas l'avoir aussi féliciter. Elle n'avait pas fait attention à lui comme s'il était un simple guéridon dans un salon. Il fallait qu'elle se rattrape. Mais comment faire ? Kitty serra la main de Kalalli alors que Iacobo leur parlait. Son petit ami ? Mais il croyait quoi lui ? Quoique...la fillette ne savait pas trop quoi en penser. Elle aimait bien se trouver avec lui et appréciait énormément sa présence. Mais l'idée d'aller manger un truc dans la cuisine avec Wind et lui la ravissait. C'est qu'elle commençait à avoir faim. Si Wind voulait lui parler, alors elle l'écouterait, mais la perspective d'un repas composé par sa grande soeur l'enchantait plus. La petite télépathe regarda le jeune Inuit avant de répondre à Iacobo :

"Je suis désolée Iacobo, je t'avais pas vu. Ce que tu as fait été vraiment bien. Moi j'ai bien aimé. C'était vraiment beau. Et je suis d'accord pour sortir un peu du foyer."

Kitty lui fit un petit sourire timide en espérant qu'il accepterait ses excuses. Puis elle s'adressa à Wind, répondant ainsi à sa question :

"Moi je veux bien que tu nous fasses quelque chose. C'est vrai que j'ai faim."

Sur scène les professeurs étaient entrain de passer. La petite JustiX regarda le numéro du professeur Zachary. Regarder les professeurs utiliser leurs pouvoirs impressionnaient beaucoup la petite fille. Elle savait qu'il lui restait encore beaucoup de travail pour atteindre leur niveau de maitrise ou même celui d'Anna. Du moins c'était l'impression qu'elle en avait. Mais comme venait de si bien le dire le professeur référent des X-Rays, ce soir ils étaient là pour s'amuser et pas pour penser au lendemain. Une fois sortie du foyer, elle aurait ainsi l'occasion de réfléchir pour quel numéro elle voterait dans chaque catégorie car tous avait été plus ou moins intéressant et le choix se révélait bien difficile pour la fillette. Elle vit Vadim et Viconia se diriger vers le coin repos où il ne restait plus beaucoup d'élèves. Kitty attendit la réponse de Kalalli à la proposition de Wind puis lui tenant toujours la main, elle prit la direction de la cuisine.

[

cuisine]

Au milieu de ses spéculations minotauresques, Viconia vit revenir son chef de mission temporaire avec un soulagement et une impatience à peine dissimulés.
Se voulant rassurante, elle lui assura :
"-Je vous avoue qu'il n'y avait aucun parasitisme. Vous ne jouiez absolument pas dans la même catégorie, et l'on n'a absolument pas pu comparer !
Vous étiez tous les... Deux ? Très bien, honnêtement."

Et son visage explicitait clairement son honnêteté d'opinion. Il fallait dire que lorsque cela touchait plus ou moins au domaine artistique, Viconia ne savait pas cacher son véritable avis. Un paté immonde n'était rien d'autre qu'un paté immonde.

Puis fut le moment de la dernière révision des troupes avant d'aller tous se faire charcuter au combat. Imperceptiblement, Vic se redressa et adressa un regard plein de fierté à son professeur.
Le tout renforcé par le fait que sa prof référente était au courant.
Elle devait prouver qu'elle était capable d'être créative, d'être utile. Ne serai-ce que pour distraire un quelconque adversaire au milieu d'une bataille, ou tout simplement un reporter trop curieux et lourdau...

Son attention fut momentanément tournée vers le professeur Zachary et son discours triste, même s'il se voulait peut-être joyeux. Analysant les paroles de son professeur, elle se demanda si son but initial avait été d'encourager les élèves à être légers d'une certaine façon, ou bien à se suicider tout de suite, étant donné que le pire était à venir.

Bien bien, devant ce clafoutis de joie, Viconia prendrait l'option de la légèreté.

Son regard dévia à la fin du numéro de Zachary vers sa cible prochaine, pendant qu'elle enregistrait les dernières recommandations d'usage. Sérieusement, c'était étrange. Pourquoi devrait-elle non seulement surprendre cet homme, mais également le rassurer ?
Bah, qu'importe, cela allait être passionnant !

Suivant Monsieur Volkov comme son ombre, elle laissa uniquement son visage dépasser dans le dos de son professeur afin de fixer son regard vert clair sur le monsieur bien habillé. Elle avançait donc lentement, dissimulée, tout en visualisant une image bien précise :

Spoiler:

Okay, elle s'était lachée et avait avec effronterie zapé le minotaure jaune canari de Volkov au profit de Zraputek, son ami imaginaire lorsqu'elle avait 6 ans.
Le vieux Obsolen lui avait souvent raconté son histoire de gigots d'enfants et de bras grillés au soupé à cette période. Viconia avait toujours adoré cette histoire ! Et puis bon, Zrap présentait si bien!
Le bonjour du Grand Nord !

Espace repos

Sans faire attention, l'inuit n'avais pas vu Iacobo. D'après ce qu'il savait de lui, car il ne lui avait jamais vraiment parlé, ce dernier était toujours méchant avec les autres. Mais s'il était avec Wind, c'est qu'il avait sans doute un bon fond. (ou pas Laughing

)

Kala lui sourit alors timidement pour s'excuser de ne pas l'avoir remarqué avec Wind. L'osseux se mit alors à parler de Kitty et lui comme s'ils étaient en couple ! Drôle d'idée qu'il avait. Certes, ils avaient leurs mains liées, et puis quoi ? Ils étaient jeunes et ce n'était pas si surprenant pour le "chasseur de phoque". D'ailleurs, la Justix venait de lui serrer la main un peu plus fortement, comme pour affirmer ce que disait le Serbe.

Malgré tout, il commença à être mal à l'aise en pensant qu'on pouvait les voir ainsi. Et "rappeler les bases " ? De quoi parlait-il ? L'inuit n'avait aucune envie de discuter avec Iacobo de choses comme de ce qu'il était avec la petite télépathe. C'était trop personnel pour qu'il en parle avec le premier venu.

Il n'avait visiblement pas le choix que de suivre tout le monde dans la cuisine pour "discuter" avec le petit ami de Wind. D'ailleurs, qu'est ce que cette dernière devait dire à Kitty ? Lui dire de se méfier de Kala ? Pourtant il n'avait rien fait de mal d'après lui... Et qu'allait lui expliquer Iacobo ? Qu'est ce que c'était compliqué tout ça...

Un peu résigné, toujours main dans la main avec sa cavalière, Kalalli suivit le groupe qui se dirigeait vers la cuisine.

Cuisine

Le bureau de Carrie

Carrie arriva rapidement dans le foyer, ses talons claquants sur le plancher, lui faisant horriblement mal aux pieds. Elle grimaca dès son entrée dans le foyer et regarda ses pieds, maudissant la personne qui avait décidé qu'une femme devait porter des talons hauts dans une soirée. Cette personne ne devrait pas être bien loin de la personne qui avait décidé que les femmes devaient s'épiler des épaules aux pieds...Tous des fous. Parce que c'était surement des hommes! Elle soupira et marcha lentement et gracieusement compte tenu que ses pieds la torturait à chaque pas. Une fois arrivée au bar, elle tourna la tête vers la scène où Sahari présentait le numéro de Paolo. Avant l'entrée en scène du géologue, elle en profita pour se servir un verre de punch. Elle le tint bien serré dans ses mains, un petit peu nerveuse de voir ce que Paolo allait leur présenter.

Il arriva sur la scène et Carrie resta bien immobile, près du bar, son verre coincé entre ses serres. Elle fut quelques peu étonné de son accoutrement, mais haussa les épaules légèrement, se disant qu'il y avait certainement une raison. En fait, il semblait être vêtu comme pour s'entrainer, faire de l'équitation ou de la gymnastique. Elle se détendit et prit une petite gorgée de punch tandis qu'il commençait à faire son petit discours avant de commencer son numéro. Elle baissa le verre et rougit. Il remerciait sa cavalière? Pourquoi?...Elle ne comprenait pas trop ce qu'elle avait fait...Elle leva son verre tranquillement, à la fois pour le remercier et pour prendre une seconde gorgée au moment où il tournait le dos à la foule. Au moment où son t-shirt tomba en cendre, elle s'étouffa avec la gorgée de punch. Elle déposa rapidement son verre sur le bar et toussa quelques secondes. Contrairement au numéro de Luther, elle reprit rapidement son souffle, redressant la tête pour se concentrer sur la scène.

Concentrée c'était le moins qu'on puisse dire. Carrie fronça les sourcils, observant avec attention les moindres mouvement de Paolo, les calculant, les examinant...et en profitant. Elle n'était sans admirer les muscles du professeurs et ses multiples acrobaties. Ayant la bouche plutôt sèche, elle dirigea sa main lentement vers le bar où elle reprit son verre, les yeux toujours rivés sur la scène. Elle porta le verre tranquillement à ses lèvres et en but une petite gorgée. L'avocate pencha la tête légèrement sur le côté, sans vraiment s'en rendre compte. Ce fut à la fin du numéro qu'elle se rendit compte de sa position et se redressa rapidement. Au moment où la corde prit en feu, elle porta son verre une autre fois à ses lèvres, se rendant compte à la dernière seconde que son verre était vide. Elle le baissa rapidement, le déposant sur le bar et se retourna lorsque l'eau des extincteurs commença à tomber sur la scène. Ses mains nouvellement libre et légèrement tremblantes applaudirent le professeur jusqu'à sa sortie de la scène.

Carrie se retourna avec vitesse vers le bar, assoifée, regarda le punch avec une grimace. Ce n'était pas assez fort ça...Vraiment pas...Elle avait besoin de quelque chose de plus en ce moment. Elle se versa un verre et le cala, tentant de calmer sa soif. Quelle soirée...

Le serbe n'avait pas si mal deviné : son anglaise n'avait pas la tête à une petite sauterie sur le dancefloor rythmée par quelques petits fours, des assauts invisibles et des litres de cocktails colorés, mais plutôt à une lourde réunion pédagogique en cuisine qui ravissait déjà Iacobo.

Son souffle achevé par un baiser lui monta le long de l'échine pour lui brûler la nuque alors qu'il tentait de conserver une mine neutre. Il lui susurra quelques mots dans un parfait londonien qui ne manquèrent pas de lui faire violence, se retenant même alors de l'embrasser fougueusement contre un mur, dynamisé par une nouvelle énergie brutale.

Il se reprit mentalement puisqu'il ne se trahit physiquement que par quelques gestes quasi imprescriptibles. Son visage pâle se contenta de s'approcher du sien pour lui glisser à son tour quelques mots :

"Je n'ai pas besoin de m'étendre sur mon avis, mon corps a parlé"

Les deux teenagers se sentirent absolument gênés après ses quelques paroles, ce qui ne manqua pas d'étonner le serbe. Kitty avait aujourd'hui toutes les raisons de le mépriser et d'en faire un modèle exclusif de tout ce qu'elle ne devait pas devenir et ce contre quoi elle devrait lutter dans les années à venir. Quelques réponses se proposaient à l'esprit de l'ex prostitué : 1) Elle était la réincarnation de la Sainte Vierge 2) Elle attendait de l'attirer dans la cuisine pour lui trancher l'entrejambe à l'aide d'un couteau 3) Elle essayait de se faire passer pour une gentille fille afin de persuader le très frigide inuit de partager sa vie 4) Elle prenait de l'extasy et était devenue progressivement amnésique.

Il sourit vicieusement à la réaction du petit amateur de doudoune en fourrure exclusive. Il apprenait ce soir là une de ses premières leçon de vie : il semblait tout à fait enclin à déroger à ses nouvelles responsabilités, larguer rapidement sa petite amie qui se faisait tout d'un coup oppressante et retourner à sa liberté de petit pêcheur des glaces. Ses lèves s'étendirent encore quand il le vit se soumettre et se diriger à son tour vers la cuisine. Sans le savoir, il venait de signer son contrat d'esclave conjugal : fini la fabrication de graisse d'ours blanc, le découpage de banquise avec papi et les concours d'igloo avec maman, il était maintenant venu le temps de l'Institut, de la cueillette de fleurs "mignonnes" au printemps, des séances de peinture brouillonnes obligatoires, des consolations interminables, des batailles de pâtes à modeler à rallonge...

"Allons faire cette petite dégustation, je suis très excité à l'idée de faire plus ample connaissance avec ce jeune fiancé..."

Il prit la main de Wind et la guida vers la cuisine, le regard fixé sur les enfants et leur trop plein d'innocence.

Cuisine

Iacobo lui avait répondu dans le même murmure, et nul compliment n’eût pu lui faire davantage plaisir, aussi objectif pût-il être. Ou peu objectif, d’ailleurs. Si elle avait seulement eu une vague idée des pulsions que le NeXus contrôlait habilement (tout au moins du point de vue de la X-Plorer qui n’en avait rien perçu), sans doute eût-elle abandonné sa sœur de cœur et son cavalier, prête à reprendre leur discussion là où il l’avait laissée tout à l’heure dans sa chambre, en dépit de sa crainte de voir tout s'arrêter dès le lendemain…

Ca n’était pas le cas, et pendant que le professeur Volkov descendait de scène pour revenir vers une nouvelle qu’il emmena bien vite vers le coin repos, nouvelle dont Wind n’avait tout d’abord pas perçu la présence, sans doute occultée par la masse imposante du russe – avait-elle entendu son nom de code et celui de Iacobo ? Elle n’en était pas tout à fait certaine – et pendant que Jade et Lucas flirtaient un peu plus loin – comme quoi, quoi qu’elle en pensât, la vie poursuivait son cours – Kitty s’excusait d’avoir involontairement ignoré le NeXus. Ses joues rosies par la confusion firent naître un sourire sur les lèvres de l’anglaise qui acquiesça d’un signe de tête quand la petite fille affirma avoir faim, et d’une certaine manière, préférer sa cuisine que les petits fours proposés sur le buffet, sinon elle aurait pu se servir toute seule.

C’était idiot, mais ça lui faisait plaisir. L’impression de n’avoir peut-être finalement pas complètement perdu sa place en cuisine. Même si ça n’était que pour la cadette de JustiX. Et son cavalier, qui ne semblait pas avoir d’autre choix que de suivre la petite télépathe, aussi accrochée à sa main qu’elle-même à celle du serbe.

Sur la scène, le professeur Zachary avait succédé à Gulliver et Factoriel, et la londonienne se raidit à l’évocation de son compatriote, dont elle ne comprenait pas trop la présence ici à vrai dire, et dont elle gardait une impression mitigée du peu de contact qu’elle avait pu avoir ce soir avec lui, surtout quant à sa remarque concernant Iacobo. Elle secoua la tête, juste pour voir Miss Marcin rejoindre à son tour le bar, enchaînant les verres non alcoolisés comme s’ils avaient pu lui procurer quelque oubli et l’anglaise suivit son regard vers la scène, où le trio dirigeant plus ou moins réel cédait la place à son propre professeur référent. Elle haussa un sourcil, n’ayant pas connaissance d’aptitudes physiques autres qu’ignées, qui constituait en effet une part de son numéro, mais une part seulement. Surprise plus qu’autre chose, bien que l’expression de son visage pût être mal interprétée, elle ne réagit finalement qu’à la fin de sa prestation, et hésita un instant à lâcher la main de son propre cavalier pour applaudir.

Un instant fugace, seulement, car elle s’y accrochait de nouveau comme il amorçait leur départ à la suite de Kitty et Kalalli, ne lui laissant guère le temps de saluer les personnes présentes de plus que d’un petit signe de la main et d’un tout aussi bref « bonne fin de soirée ».

[

Cuisine]

Scène

Paolo s'était séché et rhabillé correctement. Le spectacle était terminé et il fallait avouer qu'il n'avait pas vraiment eu l'occasion de voir si sa cavalière avait regardé, bien trop absorbé qu'il était par le déroulement de sa démonstration. Heureusement que la tête allait mieux sinon il n'aurait surement pas pu faire ses acrobaties. Dommage pour Alixtide mais ce soir... il ne s'occupait pas vraiment en priorité des enfants.

Le bar se dépeuplait un peu alors qu'il se frayait un chemin jusqu'à celle qui illuminait cette soirée, telle l'étoile polaire qui le guidait, il s'approcha d'elle et prit un verre non loin.

- Le spectacle vous a-t-il plut ? Excusez-moi, je me sers un verre, l'exercice ça donne soif...

A en juger par la vitesse avec laquelle elle avalait son verre, il n'y avait peut-être pas que l'exercice... Se tournant vers elle, les yeux brillant, il ajouta :

- Il faut croire que nous étions voués à ne connaître qu'une seule danse ce soir, mais ce qui est rare est cher et elle sera chère à mon coeur. J'en garde un souvenir... marquant. dit-il en se frottant l'arrière du crâne, gloussant de sa bêtise.

Revenant à son sérieux, mais gardant son sourire simple, il contempla un instant le visage de l'avocate, mourant d'envie de déposer un baiser sur ses lèvres qu'il caressa du regard. Mais était-ce la crainte que cette folie ne soit pas partagée ou parce qu'il ne voulait simplement pas le faire devant les élèves et gêner sa collègue, il leva simplement son verre et termina :

- Je lève mon verre à ma cavalière d'un soir, qui m'aura fait tourné la tête l'espace d'une danse et aura illuminé ma soirée de sa présence.

Un petit poème improvisé sans le vouloir...

"Rebonsoir..."

Décidemment, le punch n'était vraiment pas assez fort. Elle s'en resservit un verre en voyant Paolo s'approcher, maintenant tout propre et sec. Carrie regarda Paolo arriver avec une grande nervosité. Elle ne savait pas quoi lui répondre? Comment avait-elle trouvé son numéro? Il avait été grandiose! Elle espèrait qu'il ne lui demanda pas ce qu'elle avait aimé... Elle se permit de ne pas répondre immédiatement en prenant une autre gorgée de punch, la faisant descendre le plus lentement possible. Elle leva ensuite les yeux vers Paolo et lui envoya un petit sourire. Elle hocha la tête avec conviction. Donc, maintenant elle devait choisir le mot qui conviendrait bien à son numéro: Enflammé? Non! Certainement pas! Interessant? Non...Pas assez...Fantastique? Trop. Bien? Pas assez. Excellent? Trop. Pas mal? Pas assez!

"Votre numéro était superbe, Monsieur Santero."

Elle lui leva son verre, souriant, même si elle était visiblement étonnée par le mot qu'elle venait de choisir pour commenter son numéro. Elle prit une gorgée, se maudissant, puis baissa le verre. Elle redirigea son attention vers Paolo qui constatait qu'ils ne pourraient avoir l'autre danse qu'ils s'étaient promis. L'avocate perdit son faible sourire, ses yeux se perdant dans la brume. Elle aussi était très décue...Elle sentit ses joues s'enflammer lorsqu'il lui dit qu'il en garderait un souvenir cher. Carrie savait, elle aussi, qu'elle n'oublierait jamais la danse. Elle était tellement plus mémorable que les danses de son aniversaire. Bien que Joachim avait été un bon cavalier...Elle eut un petit rire cynique et ajouta:

"Certes, il y a quelque chose à être marqué par cette danse. Vous irez faire vérifier cette marque demain, n'est-ce pas?"

Puis vint le tour du toast. Elle leva son verre aussi, plus par reflexe, car il n'avait pas encore commencé à parler. Carrie plongea son regard dans les yeux brillants de Paolo, souriant, elle aussi. Son coeur battait la chamade dans sa poitrine si bien qu'elle ne s'entendait pas réfléchir à ce qu'elle devait lui répondre. Elle se retrouva alors sans moyens, tandis qu'elle soufflait:

"Merci pour cette belle soirée, Paolo..."

Elle vida le contenu de son verre, terminant le toast de façon plutôt brutale. Elle ne se sentait pas assez forte pour continuer de tout façon. Carrie déposa son verre brusquement sur le bar. Elle se mit face à Paolo et, ne sachant pas trop comment lui dire au revoir, elle lui serra la pince. Elle resta ainsi quelques secondes, puis s'avanca très rapidement. Elle l'embrassa sur les deux joues, plutôt froidement. Elle se recula, lui envoya un leger sourire, qui n'avait toutefois rien de froid.

"Bonne nuit."

Elle tourna ensuite les talons, entama sa sortie du foyer.

Quelle soirée !

Comment décrire ce tourbillon qui l'avait emporté dans cette folle nuit d'anniversaire. Il avait des idées de conquête, il s'imaginait attrapait Carrie, la pressant contre lui pour plonger son regard dans le sien et approcher son visage de celui de sa collègue pour déposer sur ses lèvres un baiser brûlant. Tout ça commençait à lui donner chaud et pourtant la chaleur ça le connaissait. Mais il ne s'était pas trompé lorsqu'il avait sentit la ressemblance entre une géode et l'avocate. Elle cachait vraiment un trésor sous son apparence froid et dure.

Finalement, tout ne s'était pas si mal passé...

Il hocha simplement la tête pour lui assurer qu'il prendrait soin de son souvenir douloureux. Mais était-ce bien la raison de ses vertiges. Les boissons étaient pourtant sans alcool mais il se sentait enivré.

Il sentit comme une flèche le transpercer lorsqu'elle le remercia. Elle l'avait appelé par son prénom, pas de doute là-dessus, et le ton employé faillit achever le géologue. La Terre tremblait-elle ou était-ce ses jambes qui vacillaient ? Il y avait quelque chose dans l'air qui le faisait fondre comme une glace en plein Soleil... mais après tout il était bien face à une étoile...

Lorsqu'elle voulut partir, il hésita un instant, son corps réclamant un baiser volé. Il fut embarrassé de la poignée de main, se sentant bête devant cette façon peu digne du romantisme qui planait. Et elle s'avança, la scène parut au ralenti il sentit un contact sur ses joues brûlantes et prit une profonde inspiration pour profiter du parfum de sa cavalière d'un soir.

Il ne put s'empêcher de lui sourire en retour, naturellement. Il brûlait d'envie d'un baiser autre part que sur les joues, peut-être goûter au creux de son cou. Mais déjà elle lui souhaitait une bonne nuit pour s'en aller. Il souffla tout en la suivant du regard :

- Faites de doux rêves...

* J'espère vous y rejoindre... *

Paolo termina son verre, tourna un dernier regard vers la salle, un sourire sur les lèvres, et sortit également.

Saut temporel