[5 avril] Derrière les fourrés

Un caleçon de plage bleu suspendu à une branche, et une paire de tongs devant des fourrés.

Voilà la seule chose qui indiquait la localisation de Luther, en galante compagnie comme il se devait, et ces accessoires valaient tous les panneaux ne pas déranger du monde.

"Maaaan... Jason... Comme si j'avais déjà pas assez chaud comme ça, y'a fallu que tu en rajoutes hein ?"

Le ton était empli de faux reproches... Forcément, Luther n'allait pas critiquer... Il se redressa, la tête dépassant des fourrés, et se releva, en tenue d'Adam, la feuille de vigne en moins, pour aller décrocher son caleçon.

"Tu sais-tu Jason, j'crois ben que c'était encore plus malade que d'habitude. Mais là... Geez ! Tu devrais pas utiliser tes pouvoirs ! Ca fait juste trop d'un coup, c'est juste plus du bon sens."

Son unique vêtement par cette chaleur torride décroché, il alla s'allonger dans les fougères, aux côtés de son homme, et croisa les bras sur le caleçon, derrière sa tête qui affichait un air plein de contentement.

"Ce serait vraiment le fun d'habiter juste là... Dans la jungle, toi et moi, loin de toutes ces niaiseries de mutantes." Il se tourna alors, pour s'allonger sur Jason, et conclut. "Juste nous deux, dormir, boire, manger, et aller dans les fourrés et à la plage."

Pour rien au monde il n'aurait échangé sa place ici. Sa peau d'irlandais allait être mise à rude épreuve, les moustiques, la chaleur, la moiteur, la promiscuité, tout les ingrédients réunis pour faire de sa vie un enfer...

Sauf que...

Il avait son paradis tout proche, et il plongeait avec délice dans les yeux de Luther avec encore plus de plaisir que dans l'eau.
Le canadien avait réussi à déshiniber Jason. IL n'avait jamais été prude, mais de jour en jour il se sentait plus à l'aise avec sa sexualité. Tout paraissait tellement simple, auprès de lui. Il se sentait plus fort, plus vivant.

Il ria suite à la remarque de Luther concernant son utilisation disons.. particulière de son pouvoir.
"faut que je sois à la hauteur, tu comprends ? je veux te garder pres de moi aussi longtemps que possible..." il pencha la tête, attendrit "même si de toutes façons, t'es toujours près de moi" ajouta - t - il en tappant du poing sa poitrine, au niveau du coeur. Il savait que luther n'aimait pas trop les débordements romantiques, mais aussi bien le canadien transformait jason, aussi bien l'inverse arrivait tout doucement. Jason avait déjà été surpris des attentions craquantes de Luther, mais avait eut la délicatesse de ne pas lui faire remarquer, certaines choses allaient de soit, comme ses mains sur la nuque de son amant.

"juste nous deux hmm ?" dit il, alors que son blond se peletonnait contre lui. Il soupira. "je suis vraiment bien avec toi.. j'en ai marre, parfois, moi aussi, de toutes ces idioties de conspirations et de paranoïa".. IL embrassa luther, sa main droite caressant ses cheveux pendant que la gauche se calait au creux de ses reins.
"je ... je t'.." stop ! pas le mot.. trop tôt... ou pas ? bref, il voulait laisser l'initiative a Luther, si toutefois ce mot était dans son dictionnaire personnel... comment rattraper ça..
"je t'ai dit a quel point tu m'as manqué en australie ?. Il faut que tu me racontes un peu ce qui vous ait arrivé, on a même pas eut le temps d'en parler..." puis, avec un sourire plein de malice "non pas que je m'en plaigne", conclu-til en chatouillant Luther.

Luther se redressa vivement face à la familiarité de Jason, et matérialisa deux arceaux aux poignets de son homme qu'il riva au sol, pour empêcher l'attaque de se poursuivre. Il appuya avec ses vraies mains sur les épaules rondes et fermes qu'il s'amusa à caresser gentiement.

"Oh, vraiment ? Je t'ai manqué ? Pourtant, chu allé en Australie avec Carrie là, et y'avait du beau mec en masse. T'en aurais-tu pas cruisé une couple ?"

Du bout du doigt, il s'amusa à refaire le dessin des tatouages de Jason, puis continua.

"Nous là, on a juste déjoué un genre de complot... Faque, y'avait une nana qui avait monté une genre de milice qui essayait de faire disparaître des mutants. Pas le fun, t'vois ben..."

Il relâcha alors Jason, estimant que la menace était passée.

« Euh…ok… »

Notre ex-super héro en latex était très désorienté. Il y a deux semaines encore il savait que chaque jour ressembler plus au moins au précédent et il ignorait tout de l’histoire mutante… La première élimination massive, la renaissance, la commission Eden… bref tout ça pour se retrouvait en pleine île tropical ex et futur nation mutante. Le dossier était lourd à digérer. Il fallut également s’intégrer tant bien que mal au reste de l’institut, s’il connaissait maintenant un peu près les prénoms de chacun et leur différence il ne s’était rapproché de personne en particulier.
Pas très à l’aise par tant de changement soudain, il décida de prendre un peu de recul en se promenant aux abords du camp. Si pour les autres battre la campagne à la recherche de menaces anti-mutante leur paraissait normal, ce n’était pas le cas encore pour notre jeune ami.
Bermuda, teeshirt blanc et tartiner de protection solaire 90++, Gilles s’élança hors du camp. Après quelques minutes de marche et de réflexion sur sa présence en ces lieux, il tomba sur un spectacle qu’il n’avait vu que sur les représentations pictural de l’antiquité ou les sites pas très recommander pour son âges d’internet après une malheureuse faute d’orientation.

« Euh…ok… »

Les deux hommes taillaient dans le marbre d’apollon ne s’attendait probablement pas à l’arrivée du petit canadien. Qui lui portait un teeshirt blanc même par cette chaleur car le dieu grec avait été moins clément qu’avec ses camarades. D’ailleurs à l’institut il essayait de ne pas s’approcher des deux amants, pas à cause de leur sexualité, mais pour éviter l’effet "t’as vu la crevette par rapport aux dieux du stade" qui n’était pas bon pour sa côte au près de la gente féminine.
Gilles se retourna rapidement et s’exprima de façon confuse :

« Je suis…euh…complètement désoler ! Pardon, excusez-moi… »

Il était à court d’expression de regret.

« Je ne savais pas que vous étiez là. Sinon je vous jure que…enfin bon bref, je vais vous… »

Alors qu’il voulait s’éloigner le plus rapidement possible, le mutant se tordit la cheville et s’étala de tout son long face contre terre.

*Et merde…*

Annaelle était partie de sa tente. Elle trouvait qu'elle puait l'humidité. Cette même humidité qui lui faisait friser les cheveux. En plus, il y avait les moustiques! Ces maudits moustiques qui vous empêchaient de dormir la nuit, ce qui lui faisait des cernes sous les yeux et elles n'aidaient pas à son apparence. Le pire dans tout cela, pour la Québécoise, c'est qu'ils étaient en plein milieu de la jungle, donc pas de plages et pas de boutiques!

Elle avait donc décidé de partir prendre une marche sur les abords du campement. Après tout marcher lui changerait les idées. De toute manière, les moustiques et l'humidité, il y en avait autant en dehors qu'en dedans de la tente.

Elle marchait déjà depuis une dizaine de minute lorsqu'elle vit l'un des petits nouveaux, Martin Gilles, étalé de tout son long. Elle s'approcha pour lui venir en aide et vit par le fait même les deux jeunes garçons, un peu trop à l'aise dans cette environnement sauvage. Elle ne put se retenir et pouffa de rire devant la situation.

Se tournant vers Martin, toujours avec un grand sourire, elle lui dit:

"T'étais venu les rejoindre? Tu sais, tu peux me le dire je peux garder le secret! Je peux même t'aider à te trouver un mec! En venant à l'institut avec mon ami d'enfance, un homosexuel lui aussi, j'ai faillit le matcher avec un autre gars dans le train, il s'appelait...mmmm...voyons! Ah oui Michel...non non....Micheal! Ouais d'ailleurs ça me fait penser", elle se tourna vers Luther sans baisser le regard trouvant la situation toujours aussi cocasse,"il te fait passer le bonjour! Bon je vous laisse faire votre petit tripe à trois!"

Se relevant, Annaelle s'aperçut que Martin tenait sa cheville en fait. C'était peut-être par la rencontre de trois amants finalement!

"Ah! Je crois je me suis trompé dans mes suppositions! T'as eu quoi Martin? Ah et continuez vous si vous le voulez, je m'occupe de tout!", dit-elle à l'adresse des deux tourtereaux.

"Martin tu veux que je te ramène au camp par la voie express?! Mais avant je devrais peut-être te faire une attelle comme dans les émissions à la télé! Tsé là! Elle vraiment populaire! Y'a le gros acteurs, pis la petite bitch! Pis le présentateur trop sexy.....!!!!!"

Il adorait ces jeux avec le beau blond. D'ailleurs, il fallait bien avouer que Luther était beaucoup plus doué que lui pour ça, mais Jason avait toujours été rapide en apprentissage. Le dévorant du regard, il se laissa immobiliser. La remarque du canadien lui fit froncer les sourcils, s'imaginant une scène assez ennervante, ou luther jouait les apolons de services auprès d'un quelconque surfeur péroxydé...
"tu sais, on as pas eut trop le temps de voir les beaux mecs, la bas hein... les seuls mecs qu'on a vu étaient des mutants bariolés... Si t'aime le rose fushia , le orange, le cyan ou les rayures vertes, comme couleur de peau, faudra qu'on parle...". bon... la question de l'australie et des mecs EN MASSE maintenant... "parceque toi tu.. euh.. des mecs en MASSE hein ???" bien sur, le fait qu'à l'époque jason ne connaissait même pas Luther n'entrait pas du tout en ligne de compte, logique d'irlandais au sang chaud imparrable... Luther pouvait sans doute sentir les muscles de Jason se crisper, bien malgrés lui. Ce dernier s'apprétait à ajouter quelquechose quand un bruit lui fit tourner la tête...
Des arbres, des fourrés, des lianes, Martin, des arbres .. pas d'animal dangereux... Eh mais !!! Sentant le rouge envahir son corps à une vitesse reccord, jason tenta tant bien que mal de cacher sa nudité et celle de son amant, dans un geste protecteur, faisant passer son bras devant son homme, comme pour le prémunir d'une attaque d'un prédateur. Se faisant, ils se retrouvèrent tous les deux assis par terre, et pas grand chose n'était caché par le caleçon récupéré à la va vite et les fougères disposées artistiquement dans la précipitation.

Il ne connaissait pas bien le nouveau, même pas du tout. Du coup, il ne savait pas si il faisait partie de la catégorie qui pensait .. euh.. ce qu'elle pensait des gens comme lui ou Luther, ou au contraire des autres, plus "open minded"... Il en était la dans l'espece de shaker à réflection qui lui servait de cerveau quand le nouveau en question s'étalla comme une crêpe par terre. Jason en profita pour se relever, cherchant ses propres fringues du regard, et enfila à la vas vite son boxer de bain et ses pompes...
Il s'approcha de Martin
"hey ! ça va ? rien de cassé ?", tendant une main secourable.
C'est alors qu'il apperçut la fille, l'espèce de moulin à parole, la digne héritière de georgia... "oh.. euh.. salut", fit il, sa fameuse moue affiché au visage, celle qui en avait fait craqué plus d'un et d'une, en partie parcequ'elle n'était jamais calculée. L'endroit devenait en l'espace de quelques instants, d'après ce qu'il pouvait entendre, une nouvelle nation canadienne..... Il allait vite se sentir de trop, même si il parlait français et qu'il s'était fait à l'accent prononcé de son canadien préféré.. celui qui rencontrait des MASSES de mecs......

Genosha... Il n'y avait jamais posé les pieds sur l'île mais les deux semaines passées à l'institut avaient totalement changé la vision que Swat posait sur le monde... Haha Swat, même lui se désignait ainsi, et cela prouvait bien qu'il avait accepté sa condition. Lui qui s'était senti si seul, si ... anormal, il avait découvert que les mutants n'étaient pas si rares, et qu'ils avaient leur place dans la société. Personne n'avait le droit de leur dénier le droit de vivre, ni les gouvernements, ni les fanatiques tels que ceux de la commission Eden !

Victor ne se leurrait pas un instant. Il avait subi les ambitions de pouvoir d'un homme et de sa clique, alors comment ne pas imaginer qu'au sein des mutants autant qu'au sein de l'humanité dénuée de pouvoir, il y a avait des forces puissantes capables de nuire à tous les mutants.

Victor avait besoin de réfléchir un peu, de mettre de l'ordre dans ses idées. Il s'éloigna donc un peu du camp pour trouver de la fraîcheur. La chaleur était étouffante n'importe où, mais rester près du feu était suicidaire. Torse nu, la sueur ruisselait sur son corps sculpté. Il ne pouvait plus faire de baseball comme avant l'Institut, mais il avait trouvé quelques drogués du sport avec qui il faisait plus que se maintenir en forme. Qu'on lui mette une batte entre les mains et il se sentait capable de sortir n'importe quel lanceur.

S'enfonçant un peu sous les arbres, il sentit progressivement sa peau goûter une petite fraîcheur grâce au vent courant sous les frondaisons. On restait à 90% d'humidité, mais la sensation était agréable. C'est ainsi qu'il tomba sur le petit groupe. Il connaissait de vue les différentes personnes, mais n'avait jamais vraiment eu l'occasion de leur parler. Il avait bien compris que Luther et Jason étaient ensemble, ce qui ne lui posait pas de problème. Il aurait même voulu lier connaissance avec Jason, car il avait cru comprendre qu'il avait un pouvoir assez similaire au sien, bien que beaucoup plus puissant. Il aurait aussi voulu lier connaissance avec Annaelle, mais pour d'autres raisons. Ses yeux verts étaient comme des émeraudes dans un écrin de beauté.

Apparemment, il s'était passé quelque chose parce que Gilles était par terre en train de parler à tout le monde à la fois, et de plein de choses mélangées.

"Salut les gens, vous avez trouvé un coin tranquille avec un peu de fraîcheur ? "

Avisant Luther nu sur le sol, il regarda les autres un peu bizarrement, mais sans trace de jugement. Des homos, ça ne lui posait pas de soucis, et la nudité non plus, des anénes de douches communes l'avaient vacciné.

"Euh... Je tombe peut être mal en fait. Non ?"

Et voilà l'enfer venu sur Terre. Comme l'avait dit une personnalité du XXe siècle : l'enfer, c'est les autres ! Il ne savait plus trop qui... Sans doute une misanthrope... Juste une voix égrillarde lui revenait en mémoire.

Tout d'abord un Martin... Genre, le nabot bossu qui vient jouer les bouffons de la cour, puis Annaëlle pour parfaire le numéro. Alors qu'ils déclamaient leur pièce, Luther fut bousculé par les ardeurs pudiques de Jason. Bien différent de l'intimité, où ses inhibitions tombaient les unes après les autres.

Jason prestement relevé, Luther en fit de même, sans aucune inhibition, et ne chercha même pas à ramasser son caleçon qui était toujours dans les fougères. En lieu de cela, il alla se placer derrière Jason qu'il enserra de ses bras à la taille, et posa la tête sur son épaule, affichant un sourire simplement heureux.

Martin avait finalement terminé son blabla sans queue ni tête, et voilà Victor, le dernier arrivé. Il avait le même pouvoir qu'eux...

"Ca dépend pour quoi chummy... Si tu voulais te rincer l'œil, c'est trop tard, et j'ai pas le goût de faire la troisième mi-temps, y'a full trop de gens. Mais sinon, y'a pantoute de trouble à ce que tu sois là. Ca vous plaît-tu la jungle ? Je trouve ça malade."

Une ou deux banalités pour détendre l'atmosphère, et Luther s'amusa à carrément mettre sa main dans le boxer de Jason. Juste pour la provoc'.

Bon pour une première vraie rencontre avec ces personnes c'était un peu fichu, de un elle se trompait de prénom...de deux elle dérangeait les débats amoureux des deux amants et de trois elle était toute dépeignée à cause de cette fichu humidité!

"Vous êtes Québécois on dirait! Ça se voit tellement, on a tellement un accent plus beau que les autres! Ah pis Jason, t'étais pas obligé de te rhabiller, fait comme chez toi! Moi des gars nus, pas de problème avec ça!"

C'est à ce moment que Victor arriva. Un nouveau lui aussi.

"Bien le bon jour! On dirait que vous êtes de vrai aimants les gars! Tous les gars accourt! Ben y'a moi aussi....mais c'est pas pareil! Moi c'est parce que je suis tanné des maudites tentes qui pues les petits pieds!"

Sortant un élastique qu'elle avait dans sa poche, Annaelle se fit une queue de cheval afin que ses cheveux cessent de lui retomber dans la figure.

"En plus, je suis vraiment écoeurée de la maudite humidité! Pas moyen de se coiffer! Pis en plus, y'a même pas de magasin! Je fais quoi moi pour refaire ma garde-robe? Je vais être à court de linge bientôt! Tsé cinq short et cinq t-short par jour! Pis faut que j'attends deux semaines minimum avant de les remettre sinon je vais avoir l'air de quoi!?! En plus y'a même pas de beaux gars bronzé sauveteur, normal on peut pas aller à la plage! Pis comment je fais moi pour bronzer? Y'a plein d'arbre autour, pis même si je me trouve un coin pas d'arbre il va y avoir plein de moustique qui vont me courir après!! Pourquoi on n'a pas encore inventé un moyen pour tuer tous les moustiques de la Terre!? Ça sert à rien ces maudits insectes là! Vous croyez qu'Yrianna pourrait aller faire une ballade avec eux pour qu'on en soit débarrassé? Ben des moustique là pas d'Yrianna! "

Reprenant sont souffle, Annaelle termina avec une petite question plutôt stupide...surtout pour Jason et Luther:

"Sinon, vous veniez faire quoi ici?"

Jason ne se souvenait pas avoir programmé une telle scène avec l'aide de cérébra. En fait, c'était sans doute la situation la plus grotesque qu'il lui ai été donné de vivre.. Ah non, en fait, l'épisode chez Alexis le lubrique avait été pas mal dans le genre... Il avait l'impression d'avoir planté un fanion rouge fluo, de 3 mètre de haut, avec une sirenne attirant tous les étudiants à la ronde... On dirait bien que le petit moment d'intimité était bel et bien terminé.

Ah et martin.. enfin.. Gilles avait l'air de ne pas s'être fait trop mal en fin de compte. Le moulin à parole se mit de nouveau à moudre des mots, avec un fort accent. Bon, jason était cerné.
"je suis pas québécois pour ma part, mais je fais des progrès en langue depuis très récemment", il en profita pour faire un clin d'oeil à son amant, qui l'ensserrait à présent, son regard prenant la teinte caratéristique bleu-vert de son amusement. Dès que les bras de luther était autour de lui, Jason se transformait litéralement, toute sa timidité et sa pudeur semblant voler en éclat.
Un nouveau venu en profita pour débouler, lui aussi.
"oh .. euh.. salut ...euh.." il réfléchit quelques secondes puis claqua des doigts "victor, c'est ça ? c'est toi qui à un pouvoir similaire à celui de ce canadien lubrique et du mien ?". C'est le moment que choisit Luther pour... prendre les choses en main. La température montait encore d'un cran, si c'était possible, et avant de devoir vérifier si c'était bien la seule chose qui grimpait, il préféra calmer gentiment les ardeurs de son homme, lui prenant la main, et l'ensserrant dans la sienne, dans un geste très tendre, qui rendait la scène assez atypique, mélange de pudeur et de provocation.

Il regarda , incrédule, annaelle poser sa question, et éclatta carrément de rire.
"on venait faire l'amour, d'ailleurs on l'a fait et c'était divin. On a je pense contribué à l'augmentation locale de la température, toutes nos excuses... concernant les tentes et les pieds qui puent.. ça... je dois dire que c'est LA plaie ici.. et encore, on partage pas la tente d'alixtide.. "

Il planta alors fermement ses yeux dans tous ceux présent, comme si il se lançait un défit à lui même, histoire que son homme soit fier de lui, même si c'était totalement idiot...

Comme une rencontre avec son destin. Esther ne voyait pas autrement sa présence sur l'île de Génosha. Toute la folie des derniers mois commençait à lui peser. Et l'idée de savoir que quelque part, une jeune femme portait en son sein le fruit de l'union blasphématoire d'une chose qui ne devrait pas exister et d'elle même la laissait sans voix. D'un côté la maternité la taraudait. D'un autre, cette créature était censée mettre un point final à l'humanité. Et elle, qui l'avait laissée filer entre les pattes de ses deux meilleurs... De ses deux SEULS amis... Elle se sentait collégienne sur le coup. Ses hormones avaient parlé à sa place. Et ça, quand on voulait être la prof impitoyable et revêche que l'on hait mais que l'on respecte, c'était dur à gober...

En pantalon militaire, une paire de rangers boueuses aux pattes et un débardeur noir sur le dos, Esther faisait une petite tournée pour inspecter le campement. Du moins c'est ce qu'elle comptait dire à quiconque s'interrogerait sur ce curieux déplacement. Parce qu'en fait, elle ne savait pas à qui parler. Elle ne savait pas avec qui elle pourrait lier la conversation. Elle se sentait bien seule. Et derrière ses épaisses lunettes noires, derrière sa stature indifférente à la chaleur que l'on pourrait qualifier d'écrasante, elle n'en menait pas large.

L'étoile de David autour du cou, elle se sentait soudainement affligée d'un retour de foi. Comme si c'était la dernière chose qui la séparait du fond du gouffre dans lequel sa vie semblait inexorablement vouloir plonger. Son mentor était mort, un de ses plus proches collègues les avait vendu au bénéfice d'un culte obscur, ses élèves avaient failli tous mourir. Il ne lui restait plus que son vice tabagique. Auquel elle s'adonnait sans limite ni raison.

Une cigarette vissée au coin du bec, elle déboula sur ce qui avait été la cachette de Jason et Luther. Elle pinça ce dernier la main dans le sac en quelque sorte... Aleph écarquilla les yeux : l'approche de la sexualité par ce garçon était détonante pour elle, qui n'avait jamais été l'intime de personne... Esther s'appuya contre un arbre et observa la petite troupe. Victor, Gilles, Annaëlle, les deux amants...

Ce n'était pas le moment de faire sa pimbêche revêche. Après tout, ils seraient certainement tous morts dans les prochains jours... Et cette étoile de David qui lui mordait la poitrine, comme pour mieux lui rappeler sa propre mortalité...

Elle devait se secouer les puces. Pour éviter de finir ivre morte autour du feu de camp. Ou dépressive à marmonner dans un arbre que son père ne l'avait jamais aimée... Esther décida de prendre le bon côté d'une situation qui pouvait être cocasse, en faisant abstraction du contexte apocalyptique ambiant.

"Loin de moi l'idée d'émettre un jugement... Mais ne trouvez vous pas ça un peu malsain d'observer Luther et Jason pendant qu'ils... prennent du bon temps ? Les patients que j'ai pu voir qui étaient affublés de ce genre de perversion scopique m'ont toujours étonnée.."

Elle eut un petit rire sonore, pour bien faire comprendre qu'il s'agissait d'une démonstration, rare, de l'humour complétement pas drôle d'Esther Kofman.

Elle s'assit en tailleur, s'allumant une nouvelle cigarette et regarda à nouveau la petite troupe.

"Quelqu'un est intéressé par un peu de fraicheur ?"

Manifestement, Victor et les autres étaient un peu mal tombé, mais Luther voulait la jouer provoc' et Jason le suivait bille en tête. Ok, aucun soucis avec lui, il avait perdu ses inhibitions depuis belle lurette et avait l'habitude des concours de gros membres avec ses amis en France.

Contractant ses pectoraux pour les faire tressauter comme un macho et prenant une pose faisant ressortir sa musculature globale, il éclata de rire. Décidément la testostérone avait un effet nocif sur le cerveau. Ça lui rappelait une vieille série sur des sauveteurs à Malibu.

"Ca va pour moi, et vous, vous en voulez encore un petit peu ? Sinon oui je maîtrise les champs de force mais beaucoup moins bien que vous. J'arrive pas à matérialiser très longtemps, juste quelques minutes. Ce la dit c'est déjà ça, tu viens de me donner une idée."

Il matérialisa une hélice de ventilateur près d'Annaelle et en la faisant tourner, lui amenant de l'air. Malheureusement, cela ne durerait que quelques minutes

Il écouta ensuite Annaelle se plaindre de l'environnement, et juste évoquer les sauveteurs bronzés.

"Tu as les gars bronzés, c'est déjà pas mal ! Mais c'est clair que c'est ouf cette température et cette humidité. J'ai l'impression de me baigner en continu."

Sur ces entrefaites arriva le professeur Kofman. Il ne la connaissait pas bien, mais les quelques cours qu'il avait suivi avec elle avait forgé une appréciation assez peu flatteuse. Elle avait toujours l'air de broyer du noir, ou d'avoir un mauvais goût dans la bouche. Il avait entendu des rumeurs sur le déroulement de la dernière mission, mais ne savait rien mis à part que tout ne s'était pas passé comme prévu. Il fut donc assez étonné de la boutade et du rire qui s'en suivit, mais il rebondit tout de suite sur la proposition de fraîcheur. Son regard se vissa sur Esther avec espérance.

"Ca ne serait pas du luxe, professeur ! Ciblez le caleçon de Jason et on perd déjà cinq degrés !"

Annaëlle semblait plus sociable que les autres... Elle était québecoise, c'était en soi un atout non-négligeable, parce qu'au moins, il se ferait comprendre. C'est vrai quoi ! Il était tanné des morons comme Ken lui disait qu'il parlait bizarrement, mais c'est les twits comme Ken qui parlent bizarrement de même.
Cette intense pensée philosophique formulée, Annaëlle partit directement dans une loghorrée qui soulignait là son plus gros défaut : Annaëlle était une fille.
Luther siffla alors entre ses dents.

"geeeee... Stop, là ! Je sais que t'es une fille, mais là, tsé donc, t'devrais arrêter avant d'être une agace... On est au milieu de la jungle là, c'est le fun ! Y'a pantoute personne pour te niaiser sur tes cheveux ou tes fripes, donc nous tanne pas avec ça."

Et voilà Jason qui répondait sur leurs précédentes activités. Luther se retrouva avec un sourire jusqu'aux oreilles, à peine contrarié par le fait que son homme venait de lui retirer son jouet des mains. Mais Luther s'en fichait, il avait fait son petit effet. Pour la peine, il s'amusa de son autre main à lui caresser la poitrine, et ajouta à la surenchère.

"Ouin ! La première fois c'était divin. Mais la deuxième, je dirais exquis... Et la troisième, malade... C'est capotant la jungle, pour ça."

Il embrassa alors Jason au creux du cou, alors qu'Esther faisait son entrée dans la pièce. La froide professeur de l'institut venait donc elle aussi se rincer l'oeil ? Il semblait que non, au vu de la remarque qu'elle formula aux autres voyeurs, et dont Luther ne manqua pas de s'emparer.

"Hoye, vous en faites pas Mme Kofman... on avait fini, et pas encore recommencé, yont rien vu de fâcheux. Mais je gage que y'a full de gens qui pairent de l'argent en masse pour un show pareil ! N'empêche, y sont tous ben d'aplomb à jaser qu'yont déjà vu des mecs à poil de même, faque je me demande si c'est vrai, ou si c'est pas juste une stifie d'excuse plate."

Et voilà le jeune Victor qui roulait des mécaniques, attirant le regard gourmand de Luther, qui lui lança,

"Pas pire pantoute chummy !"

Puis il murmura à l'oreille de Jason, sans faire attention à ce que les autres n'entendent pas.

"Ça te dirait-tu qu'on fasse un truc à plusieurs avec lui ?"

Sa phrase conclue, il embrassa Jason derrière l'oreille, puis se détacha de lui pour aller chercher son caleçon, se baissant sans aucune gêne, se rhabilla tranquillement, puis alla s'assoir aux pieds de Jason, adossé à ses jambes.

"Ho, non, pas de fraîcheur, ce serait full triste la jungle tropicale sans le climat tropical ! Ce serait comme le Québec en hiver sans la neige, c'est juste pas de bon sens. Mais je voudrais bien une bonne douche, ou bien la plage... Too bad on ne peut pas y aller."

"Professeur, pouvez-vous, s'il vous plait...", la jeune fille toussa à plein poumon avant de continuer, "éteindre votre cigarette? Elle m'irrite la gorge et les yeux...Après on dirait que je ressemble à une zombie au yeux rouges et à la voix caverneuse!"

C'est alors que Luther lui lança en pleine face qu'elle était une agace! Ça c'était une chose qu'elle ne prenait pas! Les autres sont des agaces, des bitchs, mais pas elle, pas Annaelle Tremblay!

"A la jungle comme à la guerre!!!!", lança t-elle,"Tu vas voir qu'on ne me traite pas comme ça Luther! On va voir qui joue la fifille maintenant!!!!"

Tendant les mains vers l'avant, elle passa les mains à travers la déchirure qui venait de se créer devant elle. Un trou d'un noir intense que seul elle savait où il menait...et Luther. Car, lorsqu'elle ressortit les mains de son portail en tirant, les autres mutants purent voir un caleçon en sortir, mais ce n'était pas un simple caleçon c'était celui de Luther.

La jeune femme n'avait pas enlevé le caleçon du Québécois, elle savait bien que ça ne le dérangeait pas d'être ainsi dévêtu, elle avait plutôt fait un...

"Tire bobette*!!!!!! C'est qui qui cri comme une fille là hein!?!"

Annaelle relâcha sa prise tout en riant, un peu trop exagérément, sachant que c'était bien assez douloureux ainsi pour le blondinet. Mais Jason pourrait toujours consoler son jouet préféré. Elle referma le portail et se prépara à en créer un autre au cas ou....


[HRP]*Bobette=Caleçon[/HRP]

Note MJ : Attention : tant que Luther n'a pas posté, cette action est sur le point de se faire.

Gilles avait refusé son aide, et Jason ne compris pas tout à fait son histoire de force. Vu d'ici, il avait pas l'air spécialement dangereux, mais après tout c'était un mutant. Haussant les épaules, il se redressa et laissa Gilles se remettre tout seul sur pied. Le professeur Koffman arriva sur ces entrefaits, et ajouta une petite couche au tableau veaudevillesque.... Jason lui fit un sourire en coin. Par contre sa proposition capta toute son attention

"un peu de fraicheur ? moi je suis pas contre... je vai me transformer en homard géant si ça continue".
Victor fit son numéro de testostéronne, auquel jason se contenta de sourire, amusé... Par contre les yeux de Luther dériverrent un peu trop vite à son goût, et la petite proposition qu'il lui fit, bien que ponctuée d'un baiser, fi instantanément changer son regard vert bleu en une sorte de glacier sybérien.... Il se tourna immédiatement vers victor, des couteaux à la place du regard... Il le détailla des pieds à la tête, comme un quartier de viande, et ce qu'il vit ne le rassura pas du tout.. Son regard s'assombrit de suite, et sa moue joviale s'evapora aussi vite que les neuronnes d'annaelle....

D'ailleurs cette dernière se remit à moudre les mots, et visiblement elle était assez énervée pour préparer un mauvais coup à l'encontre de Luther. Il vit avec ahurissement une main s'approcher du terrain de jeu favoris de Jason. L'espace d'un instant, l'irlandais fut tenté de laisser faire, mais c'était un coup trop bas...

Afin de préserver la dignité de son homme, il matérialisa discrettement a partir des tatouages de son mollet, une sorte de coquille ultra résistante, épousant parfaitement les formes, ciblées, de son lubrique canadien, que Jason commençait à bien connaître. Il attendit la suite des opérations.. après tout, c'était Luther qui devait la remettre en place, si il y avait besoin.

Esther fronça du sourcil aux paroles de Victor sur la température. Après tout, manier le chaud et le froid avait au moins l'avantage de vider de toute substance, de son propre point de vue, ces deux notions.

L'israélienne fronça à nouveau du sourcil en entendant Luther dire des trucs... Made in Luther. Une légère grimace parcourut son visage : la sexualité libérée des garçons la renvoyait à sa propre misère sentimentale... Mais belle joueuse, elle reprit un sourire mauvais et commenta de son air le plus pincé :

"J'imagine que vous avez raison Luther... Cette réunion est tout de même étrange. Après tout, nous sommes tous de grandes filles et de grands garçons. Stoppons l'hypocrisie !"

Elle faisait un grand geste avec sa cigarette allumée. Esther Kofman était d'humeur joueuse.

"Personnellement tout attroupement d'élèves me semble éminemment suspect... Mais pour vous ? Je pense qu'effectivement, Luther, vous avez fait des émules et je ne peux que m'en réjouir. Après tout Sigmund Freud parlait bien de bisexualité psychique. Et quand le grand Sigmund parle, je ne peux que m'incliner, moi petite clinicienne anonyme..."

Écrasant son mégot avec la semelle de son godillot, elle poursuivit d'un ton docte.

"Je suis très heureuse de voir que vous libérez les âmes et les corps Luther. Victor, Gilles, ces changements dans vos corps... Ce n'est pas sale ! Après tout, il est nécessaire comme le disait le Grand Jacques de "s'ouvrir au désir de l'autre"... Et nombreux sont les fourrés dans le coin..."

L'apparition du vortex d'Annaelle fit tiquer Esther. L'israélienne eut une moue douloureuse en voyant l'élastique du caleçon, qui avait été tiré puis relâché, claquer avec violence sur le bas ventre de son propriétaire.

Elle secoua la tête, un peu consternée. Tout cela lui rappelait drôlement ses laborieuses conversations avec le breton idiot.

Esther s'assit au pied d'un arbre et gela un rocher par la seule force de sa pensée capricieuse.

"Pour les ardeurs des hardeurs, si vous voulez les calmer, ceci fera l'affaire" annonça-t-elle très sérieusement.

"Pour ma part", reprit-elle, "Je compte bien regarder l'idylle naissante entre Gilles et Victor. Les garçons vous pouvez vous embrasser, nous sommes d'excellente compagnie"

Et pour indiquer qu'elle ne comptait pas bouger d'un iota, elle croisa les jambes en signe de défi.

Victor riait quand il vit le regard de Jason. Un regard appréciateur assurément, mais assurément un regard assassin et jaloux surtout. Victor aimait bien rigoler et provoquer, mais jamais il ne s'immisçait dans une relation de couple, entre hommes ou pas. Il décida de répondre à Jason, mais Luther devait sentir qu'il s'adressait à lui.

"Tu sais, des trucs avec des mecs, c'est pas mon turf. C'est comme la cuisine thaï ultra épicée, ça existe, y a des gens qui aiment, mais je préfère aller me prendre une pizza chez l'italienne du coin. Surtout que vous avez l'air genre super épicés, les mecs."

Il avait ponctué sa dernière remarque d'un grand sourire, pour souligner le second degré et passer le message sur sa non dangerosité. Dans le même temps, cela répondait à la remarque d'Esther sur lui et Gilles. Apparemment les professeurs avaient un humour débridé eux aussi.

Il s'approcha du rocher qui avait d'un coup l'air de fumer sous l'effet de la chaleur. Les volutes, pareils à ceux s'échappant d'un congélateur en plein été, l'attirèrent comme une flamme attire un papillon.

"Merci, professeur Kaufman, Je n'ai pas d'ardeur à calmer, mais ce rocher glacé m'a l'air très agréable ! Vous avez un peu exploré le coin sinon ?"

Victor n'avait pas encore eu le temps de voir les alentours, et il se demandait s'il y avait des sentiers, ou une source ou quelque chose pour se baigner et se rafraîchir. Mais si le professeur Kaufman pouvait arranger le problème de température, il pouvait tout aussi bien rester là un moment, au frais, et apprendre à connaître tous les joyeux drilles rassemblés.

Martin jouait les effarouchés, mais la palme de la cage aux folles revenait à Annaëlle.
Luther n'eut pas le temps de réagir à la menace qui planait sur lui, et ne put que sentir son caleçon lui être tiré... Mais bizarrement, il ne sentit rien d'autre. Jason avait sans doute pris les choses en main. Au sens figuré bien sûr, mais le sens propre ne saurait trop tarder. Tout du moins, Luther l'espérait-il de façon totalement non-secrète.

En tout cas, il y eut quand même un sinistre craquement indiquant le décès de son caleçon, ou bien son optimisation pour les relations sexuelles, au choix. Mais Luther en était fort marri, et ne manqua pas de le faire ressentir à Annaëlle en l'invectivant de façon très discourtoise :

"Checke moi donc c'te charrue-là ! T'es ben mieux de pas recommencer, sinon m'en vas t'en crisser une que tes calique de boules vont en faire un tour dans leurs brassières, mon hostie.

Décôlisse moi de là !"

Il foudroya Annaëlle du regard, considérant que vraiment, cette fille était hystérique. Pour la peine, il ne prêtait plus la moindre attention à Victor, et même le miel frelaté d'Esther ne parvint pas à lui redonner sa bonne humeur.

"Moi aussi je pourrais faire faire un tour à tes boules! Mais bon je vais éviter...ça doit être tout collant après votre petite aventure toi et Jason!"

C'est alors que Grégory arriva. Le taux de testostérone augmenta encore, déjà avec Esther qui n'avait pas celui le plus bas non plus...Le jeune homme esseya de montrer toute sa musculature tel un coq voulant séduire une poulette. Mais bon, Annaelle n'était pas un oiseau donc, tout ceci ne marcha pas vraiment. Se retournant vers le Luther elle lui dit:

"On fait la paix? Tu touche pas à mes boules et je touches pas aux tiennes je les laisses à ton amoureux! En guise de ma bonne foi je t'offre tout c'est garçon qui se trouve autour de moi! Si ton petit Jasonichou le veux bien!!! Mais bon c'est vrai qu'il fait chaud hein ici?!"

La mutante alla s'assoir aux côté de la professeur. Elle sentit toute la vague de froid lui parcourir l'échine. Ça faisait tellement du bien!

"Dites madame! Je peux vous mettre de ce parfum?", elle fit apparaître une autre déchirure et en sortit un flacon de Chanel XXXXII, "Parce que vous sentez vraiment la cigarette et ça me donne des haut le coeur. Pis je suis pas sûr que ça vous plairaient de voir mon dîner, sauf peut-être Alixitidre."

N'attendant pas la réponse du professeur et envoya un pouich sur son coups, puis la jeune Québécoise pris une grande respiration en lâchant un bruit d'extase...

Et voila que les deux fortes têtes montaient d'un cran dans les décibels... Ca ressemblait de plus en plus à un réglement de compte de cour de récré... Exaspéré, Jason soupira fortement, et s'apprétait à sortir une réplique sur le ton qu'il employait parfois avec son andouille de frère, quant un nouveau arriva.. Gregory... Bon... Heureusement que Miss Koffmann intervenait au moins au niveau de la température, ça faisait une échapatoire idéale pour rediriger la conversation.

"salut, Gregory je crois ?" fit Jason au nouveau. "ecoutes, pour moi ya pas de problème, je vois pas l'interret de se prendre la tronche en pleine jungle alors que.." il baissa le regard "on sait pas ce qui nous attend par la suite...". Il embrassa Luther dans le cou avant de se diriger vers le bloc de glace, histoire de gagner quelques degrés.

"La grande classe, annaelle, vraiment !" il marmonna "tout collant.. pff..." Il ne mordit pas à l'hameçon de la provocation... lui offrir tous les mecs aux alentours ? Et puis quoi encore !
"très généreux à toi d'offrir les mecs à Luther, je pense qu'il a pas besoin de ça, et puis pour offrir encore faut il posséder.. Je pense pas qu'ils se soient encore jettés à tes pieds ? A part Gilles ?" il était en train de dire quoi la au juste ???? Le rouge lui monta aux joues... "evites Jasonichou, ce sera pas plus mal, jt'assure... Gilles ça va alors ? c'est quoi cette histoire de .. euh... enfin qu'il faut pas te toucher ? tu contrôles mal ton pouvoir ? t'inquiètes si c'est ça, l'institut peut t'aider.. je te racontes pas quand je suis arrivé, tout ce que je savais faire c'est tout détruire autour de moi dans un accès de rage... heureusement j'ai progressé".... avec un regard entendu, il ajouta "enfin je peux toujours tout détruire dans un accès de rage, si besoin...", pour dédramatiser, il adressa tout même un clin d'oeil à la canadienne...

"Dites, professeur ? vous savez ce qui nous attend ici ?" tout son sérieux était revenu, et il apréhendait la réponse.

Victor n’ayant pas relevé le défi du professeur Koffman, Gilles décida de l’ignorer aussi, avec un peu de chance tout le monde allait vite oublier l’affaire. De toute façon le duo grecque était trop occupé avec la Vénus espiègle et bruyante. D’ailleurs ses petits tours firent entré Luther en mode "Dieu de la guerre avec un accent Québécois fort prononcé", un cocktail étonnant. Gilles s’avança d’un pas pour tenté de calmer les ardeurs de chacun mais il fut prit de vitesse par Gregory, arrivant tel un chevalier blanc à la rescousse de sa belle.

*Mais mais mais…c’est pas possible ça pousse comme la mauvaise herbe ici…*

Plus personne faisait désormais attention au petit Canadien. Il y vu là une occasion de s’éclipser d’une bataille pour laquelle il n’était ni taillé ni préparé. Alors qu’il était sur le point de tourner les talons son prénom retentit. Jason le questionna sur son pouvoir :

« Oui oui ça va, merci. Pour mon don… » Smash s’approcha près d’un rocher. «… je ne sais pas le bloqué, l’adapté. »

Il effleura la surface de la pierre, ses doigts s’enfoncèrent comme dans du beurre.

« Et ma force ne cesse d’augmenter, il y a 4 ans j’étais à peine capable de soulever un canapé. Maintenant j’ai l’impression que je pourrai détruire ce rocher d’un seul coup de poing… donc imagine ce que j’aurais pu faire aux os de ta main. C’est pour ça que je préfère éviter tout contact d’autant plus que mon corps, ma peau ou mon système nerveux je n’en sais rien, lui s’adapte et me rend insensible. »

Gilles regarda sa main d’un air dégouter, il avait pourtant rêvé étant gamin d’être "plus fort que les autres", il n’avait pas imaginé que ça se passerai ainsi. Il reposa ses yeux sur Jason qui se voulait tout de même rassurant. Avec un sourire pour faire bonne figure Capt’ain Canada rajouta :

« J’espère que l’institut m’aidera autant que pour toi Jason. »

*Si seulement…*

Esther souffla un grand coup quand le parfum vint imbiber sa petite personne. Annaelle faisait partie de ces personnes qui étaient proprement envahissantes. Elle n'était pas méchante mais avait tendance à parasiter l'espace vital d'à peu près tout le monde. Un peu comme la punaise blonde de l'Institut pour laquelle, chaque jour, Esther remerciait le Seigneur de ne pas l'avoir encore conduite dans son bureau pour une consultation.

L'israélienne se redressa sur son céans. Elle n'allait pas perdre son sang froid pour si peu. Elle n'allait pas craquer et réduire la troupe en cendres pour quelques gougouttes de parfum. Non, elle allait passer outre tout ça et laisser une chance à ces jeunes. Jusqu'à présent, Esther, en dépit de son inadaptation flagrante aux relations humaines, s'en était pas trop mal tirée... Mais entre la moiteur de la jungle, le fait que les trois quarts des membres de l'Institut allaient très certainement manger les pissenlits par les racines dans un avenir très proche, Esther n'était pas au meilleur de sa forme. Loin de là. Et, il allait falloir éviter toute goutte qui pourrait faire déborder le vase.

Elle ne comprit pas un traitre mot de ce que dit Luther. Enfin presque... Il semblait vouloir jouer à paf paf roploplo sur la poitrine adolescente d'Annaelle et cette dernière voulait faire un smash avec les acras gluants des garçons. La crise de nerfs était proche. Aussi, Esther sortit à nouveau une cigarette qu'elle alluma fébrilement, pour canaliser son exaspération d'être ici... Autant d'études pour aller crapahuter dans la jungle en compagnie d'adolescents agaçants. Au moins, ça lui ferait une idée de papier en retournant à la civilisation : "adolescents mutants, adolescents humains, du rôle de la culture et de l'éducation dans les rapports sociaux". Elle le proposerait à John Jacob qui y verrait certainement un hommage aux travaux de Robert. Quand elle pensait à la déclaration de Jacob lors du dernier colloque. Les syndrome X ? Où comment pousser un peu loin le bouchon de l'identité en tant qu'élément socialement construit...

Esther regarda, attendrie, Jason faire un bisou à son chéri... Et puis oui, le lieu rendait tout le monde irritable. Bon point pour Victor ! Et un nouveau faisait son entrée...

Elle lança d'une voix apaisée à Gilles :

"Ne vous inquiétez pas... L'Institut est là pour vous aider, comme le dit Jason... Je ne peux pas vous dire combien de temps ça prendra, ni comment on se débrouillera pour y arriver, mais, on fera tout ce que l'on peut pour que vous puissiez serrer une main, une fille ou un garçon, sans broyer des os. Vous avez de la chance d'être là... Enfin pas dans cette jungle, mais à l'Institut. Quand j'avais votre âge..."

Tirant sur sa cigarette, elle se sentit soudainement très ringarde. Façon ancienne combattante du siècle dernier. Sa jeunesse foutait le camp...

"Quand j'avais votre âge, il n'y avait pas d'Institut... Et comme vos autres professeurs, j'ai mal vécu l'arrivée de mes pouvoirs. Je croyais être la seule au monde comme ça... Alors vous pensez bien que ça n'a pas été évident... Surtout, que je n'ai pas un pouvoir inoffensif, comme, je ne sais pas, parler aux animaux par exemple..."

Elle sourit légèrement.

"Mais je suis toujours là. Alors, avec vos petits camarades, Gilles, et les professeurs à votre disposition, vous devriez pouvoir vous en tirer"

Marquant une petit pause, elle se rappela qu'elle parlait à un héros de bandes dessinées, dont elle avait pu lire les aventures avant de partir.

"Et puis, Jésus vous donnera la force, Cap'tain !" lança-t-elle triomphante.

Nouvelle démonstration de l'humour pas drôle made in Kofman.

Jason, quant à lui, avait une interrogation d'un tout autre type...

"Qu'est ce qui nous attend ici ? Hum..."

Les lèvres pincées, elle se concentra pour répondre de la manière la plus adéquate à la question en un minimum de mots.

"Disons, qu'il y a une convergence entre beaucoup d'éléments... Ce sera l'objet, j'imagine, de la réunion de ce soir. Mais cette île est source d'intérêts pour beaucoup de gens. Et je refuse de croire en ce genre de coïncidences"

Ou alors le hasard avait un drôle d'humour...

"Avec mon équipe, nous avons été confronté à une secte millénariste qui emploie des mutants à des fins terroristes. Ils sont également en possession d'une chose... Une horreur. Qu'ils semblent avoir emmenés sur Génosha. J'imagine que nous serons au moins confrontés à cette créature. Pour le reste, n'y pensez pas trop... Nous aurons tout le loisir d'en reparler ce soir"