Melbourne, Australie

17h30 - Salle B 201 - Cours d’histoire du sport

[...]

« L'objectif est de faire apparaître les logiques différenciées d'implantation des pratiques. En m'appuyant sur des exemples précis, je m'attacherai à faire apparaître comment le développement d'une pratique physique répond à diverses déterminations (géographique, culturel, symbolique, sociologique...). »

Sonny crayon en main prenait frénétiquement des notes, relevant les yeux toute les dix secondes vers l’horloge qui ne semblait pas avancer. Un soupir s’échappa de ses lèvres et il tenta une nouvelle fois de se concentrer sur ce que disais son prof, en vain. L’histoire était certes un domaine passionnant mais pour Sonny, les deux heures passées assis sur une chaise s’était révélé bien trop pénible. Il devait sortir, se dégourdir les jambes, faire autre chose que d’écrire, écouter et être assis. Il leva encore une fois le regard vers la pendule, un nouveau soupir. Exaspération quand tu nous tiens.

« L'implantation des sports est essentiellement urbaine et elle est d'autant plus rapide qu'elle garde un lien avec leurs régions d'origine. »

[...]

17h58 - Salle B 201 - Cours d’histoire du sport

Le prof termina sa phrase et libéra ses étudiants. Ni une, ni deux, Sonny rangea ses affaires, ne prenant même pas le temps de classer son cours avec les autres. Il fût l’un des premiers à sortirent de la salle. Une fois dans le couloir, il s’engouffra dans la foule et s’arrêta au passage à son casier. Il attrapa un livre puis il reprit son chemin vers l’extérieur.

Le temps était nuageux et la température était de saison pour un mois de septembre. L'air frais lui caressa le visage et c'est un frisson qui parcourut d'abord la nuque de Sonny. Qu'il était bon de pouvoir respirer à l'air libre.

Planter sur les marches de sa faculté, Sonny observa les alentours d’un œil inquisiteur à la recherche d’une quelconque connaissances mais ne voyant personne, il se dirigea d’un pas enjoué sur le campus, tout en relevant le col de son manteau.

Finalement, ses pas le guidèrent vers le stade. Un endroit où la nostalgie de ses années lycée revenaient au galop. Les entraînements, les compétitions, les blagues de Tomas, les cris de son entraîneurs, la pulsion d'adrénaline à chaque " prêt " , étaient un tout qui parfois lui manquait affreusement. Seulement, l'apparition de son pouvoir et le faite qu'il ne contrôlait pas son activation l'avait empêché de continuer. Sonny s'était interdit de courir en publique. Non par peur du regard des autres mais parce qu'au fond, son statut de 'mutant' n'était pas quelque chose qu'il voulait que l'on sache. Seul, Tomas le savait et c'était bien suffisant. L'originalité ou la simple démarcation conduisaient bien souvent à des situations désagréable alors affirmer son statut d'être anormalement constitué n'était pas une chose à faire, du moins pas pour Sonny.

18h05 - Stade

Lorsqu'il arriva sur place, un entraînement de football prenait déjà toute la pelouse. Il décida alors d'observer du haut des gradins les joueurs en action.

Une certaine tension était palpable sur le terrain. Les joueurs semblaient particulièrement à cran, pour un simple entraînement. Ils redoublaient d'effort, et s'évertuaient à exécuter des dribbles ardus, au risque de perdre le ballon, alors que certains de leurs coéquipiers étaient démarqués. Le jeu d'équipe étant généralement privilégié au club universitaire, il était rare de voir les jeunes jouer perso sur le terrain du campus.

Deux garçons s'étaient installés au rang devant Sonny, et discutaient avec animation. Le mutant pouvait capter des bribes de leur conversation.

"Nan, Wilmer n'a pas été retenu, tu te rends compte ? C'est quand même le capitaine !"

Ils échangèrent encore quelques mots inintelligibles, puis Sonny entendit :

"... de toute façon. Ce sera la dernière sélection de foot. Demain, ils passent à l'athlétisme."

Trop occuper à regarder l’entraînement des joueurs, Sonny ne remarqua pas les deux étudiants assis plus bas que lui. Ses yeux allaient et venaient sur les dribbles des joueurs. C’était bizarre même du haut des gradins, le jeune Chazzer pouvait sentir la nervosité qui régnait sur le terrain. Si le jeu d’équipe était privilégié dans les clubs universitaires, ici, sur le terrain, c’était plutôt l’individuel qui primait. C’était donc pour ça que la nervosité, la tension régnait sur le terrain ?

Finalement et sans qu’il ne le veuille vraiment, Sonny capta la conversation des deux étudiants. Apparemment l’un de leur amis, un certain Wilmer, n’avait pas été retenu sur le terrain bien que capitaine. Sans vraiment savoir de quoi ou de qui il s’agissait Sonny avait corrélé joueur nerveux et absence du capitaine. Puis, le jeune australien reposa son attention sur le terrain.

Après tout, cette conversation n’était pas très intéressante.

Quand soudain, le mot athlétisme s’échappa des lèvres d’un des garçons. Ce mot résonna chez Sonny comme le tintement d’une cloche, comme un écho qui se répète encore et encore. Ce mot pourtant si simple valait bien plus pour Sonny que pour n’importe qui. La sélection il ne pouvait pas rater ça même si ce n’était qu’en tant que simple spectateur.

Curieux, il lança au deux étudiants, se souciant peu d’interrompre leur conversation.

« Elle est à quelle heure la sélection ? »

Les deux garçons se retournèrent à l'intervention de Sonny, et le dévisagèrent un instant, avant de répondre à sa question.

"Aucune idée mon vieux, j'ai juste entendu dire que c'était demain." répondit l'un.

"Ils ont placardé les horaires de chaque discipline sur le tableau d'affichage du grand hall. C'est une sélection parallèle aux inscriptions de rentrée... il paraît même qu'il y a des recruteurs nationaux parmi les spectateurs..." ajouta son compagnon en se penchant un peu vers Sonny, comme s'il avait peur qu'on écoute ce qu'ils disaient.

"Et ils prennent que la crème de la crème apparemment. Ca a l'air très strict." reprit le premier avec une moue pincée.

Lorsque les deux garçons se retournèrent vers lui, un sourire naquit au coin des lèvres de Sonny, qui dévisagea à son tour les deux étudiants. Il les écouta parler l'un après l'autre. Finalement, c'est un regard stupéfait qu'il posa sur l'étudiant qui avait parler de recruteurs nationaux. Cette nouvelle fît naître chez Sonny, un sentiment d'envie intense. Cette même envie qui le prenait chaque fois qu'il posait un pied sur la piste. Pour montrer ce dont il était capable. Seulement, aujourd'hui c'était impossible.

La crème de la crème ? Recruteurs ?

Il tenta de se convaincre que la piste n’était pas pour lui mais si sa raison le poussait dans ce sens, son cœur lui, lui dictait le contraire. Combien avait-il de chance que son pouvoir s’active lors de ces dîtes sélections ? Rapidement, il calcula et fût obligé de constater que le peu d’emprise qu’il avait sur son pouvoir n’était pas suffisant pour s’assurer que celui-ci ne s’activerait pas.

Dilemme.

Pouvait-il peut être .. Sonny chassa cette idée de son esprit en secouant légèrement la tête. Il devait en parler à Tomas, immédiatement. Puis, il reposa son attention sur les deux garçons.

« Comment tu sais qu'il y aura des recruteurs ? » fit Sonny.

Le premier étudiant arbora un sourire rusé avant de répondre à la question de Sony.

"C'est Wilmer qui me l'a dit. C'est le capitaine de l'équipe de natation, on a quelques cours en commun. Il m'a dit qu'il a repéré des types dans les gradins, qui notaient des trucs sur des presse-papiers. Il s'est donné à fond, mais il a pas été retenu, je te raconte pas comment il a grave les boules." expliqua le jeune homme, goguenard. "Il se la racontera peut-être un peu moins, maintenant." ajouta-t-il avec un clin d'oeil.

"Des mecs qui prennent des notes, tu dis ?" reprit son comparse en scrutant les gradins du terrain de foot. Les séances d'entraînement ne drainaient généralement pas énormément de monde, nettement moins que les matchs en tout cas. Il pointa son doigt vers plusieurs groupes de personnes pouvant correspondre à cette description.

"Mouais, ça pourrait être n'importe qui avec un papelard dans les pattes." souligna-t-il ensuite.

"Le mieux, c'est que t'ailles te renseigner, mec, mais t'as plutôt intérêt à assurer derrière si tu veux pas passer pour un loser." lança le premier garçon.

Le premier étudiant répondit à sa question.

« J’imagine » Répondit Sonny, sans vraiment le penser.

Ce Wilmer était donc le capitaine de l’équipe de natation et non celui de l’équipe de football comme il l’avait pensé quelque minute plus tôt. Ce pauvre chou n’avait pas été retenu par les recruteurs. Au fond, Sonny s’en foutait royalement. De un, il ne connaissait pas ce Wilmer et de deux ce qui l’intéressait c’était plutôt la date et l’heure à laquelle la sélection d’athlétisme avait lieu. Mais lorsque l’étudiant reprit la parole, Sonny ne put réprimer un léger rire. « Je vois le genre. »

* Alors, il est donc un de ces capitaines imbu d’eux même, a se penser supérieur aux autres mais à ne valoir rien du tout. Pas étonnant qu'il n'est pas été retenu. *

Riant intérieurement de son analyse, Sonny suivit le regard de son compagnon qui navigua sur les quelques personnes qui étaient assises dans les gradins. Il posa ses yeux à chaque fois qu’il indiquait du doigts un groupe qui pouvait correspondre à la description dîtes par l’autre étudiant. Effectivement, n’importe qui pouvait être un recruteur. « Mouais. » Sonny parût sceptique et hocha des épaules. Qu'es qui lui disait que Wilmer n'était pas un poil parano ? Et que les recruteurs nationaux n'existaient que dans ses rêveries de capitaine en manque de reconnaissance ? Rien. Absolument rien. Cependant Sonny se permit d'y croire. Si c'était vrai, il ne devait pas laisser passer sa chance.

« Un loser ? Ça risque pas mec ! » Rétorqua Sonny un sourire amusé au coin des lèvres. « Tu as devant toi, le meilleur sprinteur ! » continua-t-il, pensant au pouvoir qu’il l’habitait. Au fond, sa décision était déjà prise. Il allait participer. Coûte que coûte et tant pis, si son pouvoir s’activait. Que risquait-il après tout ? Seulement d’être accusé de tricherie parce que son pouvoir lui avait permis d’aller plus vite que les autres ? Certes, l’équité entre les concurrents aurait été à revoir mais au fond, que pouvait-il vraiment contre sa nature différente ? C’était une chance pour Sonny. Et peut être que ce pouvoir, cette vitesse surhumaine qu’il possédait était là pour lui permettre de toucher du bout des doigts le rêve qu’il chérissait ? Non ?! Être comme son idole Malia Sarabi.

« Merci les mecs ! » Ajouta Sonny, tout en se levant. Il les salua d’un signe de tête, mit son sac à dos sur l’épaule et se dirigea vers la sortie.

Une fois à l'extérieur, il regarda sa montre et prit le chemin du hall d’entrée.

* Le hall n’est sûrement pas fermé à cette heure ci *

Les deux garçons firent un petit signe de main à Sonny pour le saluer, et le mutant prit le chemin du grand hall pour vérifier les informations qu'il avait glanées auprès d'eux.
Ils n'avaient pas menti : une série de feuillets était placardée sur le tableau d'affichage principal, sous l'intitulé sport.

03/09/2108

Chers étudiants,

Une sélection de nos meilleurs éléments sportifs va avoir lieu toute cette semaine dans les différentes disciplines sportives étudiées dans notre université. Les heureux élus auront peut-être une chance de se faire remarquer au niveau national, donnez donc tout ce que vous avez et faites la fierté de votre faculté !

Vous trouverez ci-contre les dates de chaque sélection.

Bien cordialement,

T. Hoxley, responsable du département sportif de l'Université de Melbourne

Sonny trouva sans mal les horaires de la sélection d'athlétisme, prévue le lendemain à 18h sur les pistes. L'attention du jeune homme fut irrésistiblement détournée des informations par la présence d'une étudiante, à un mètre de lui, au niveau de l'intitulé arts du panneau d'affichage.



Elle semblait prendre des horaires en note sur son agenda. Elle tourna ensuite la tête vers Sonny, et le gratifia d'un sourire avenant. Sonny éprouva une sorte d'onde de bien-être se diffuser en lui. Sans qu'il sache pourquoi, cette fille... l'attirait terriblement. Elle n'avait pourtant rien de l'égérie des pom-pom girls, mais elle dégageait un certain charme mystérieux.

Sonny traversa donc le campus de l’université, se dirigeant vers le hall d’entrée. Il croisa quelque tête connu mais ne s’arrêta pas pour autant. Il devait vérifier si les deux étudiants du stade avaient dit vrai. Par chance lorsqu’il arriva le hall était encore ouvert. Il rejoignit le panneau d’affichage principale et chercha parmi les annonces postées. Il trouva rapidement ce qu’il recherchait. Sous la mention sport, une feuille indiquait qu’effectivement une sélection avait lieu pour toute les disciplines sportives présente à l’université de Melbourne. Cependant " donnez donc tout ce que vous avez " furent les mots qui retinrent le plus l’attention de Sonny. Il devait tout donner. Ce tout signifiait t-il qu’user de son pouvoir pouvait être accepter ? Après tout, ce pouvoir faisait parti intégrante de lui, ce n’était pas comme si il s’injectait des produits pour rendre son métabolisme plus résistant.

Réfléchissant toujours, il posa son doigt sur la première date affichée. La sélection de natation. Puis, il descendit son index le long des noms de sport affichés jusqu’a tomber sur le mot "athlétisme".

* Demain, 18h. Parfait. *

Puis et alors qu’il s'apprêtait à chercher dans son sac un stylo pour noté l’heure à laquelle il devait être sur la piste, l’attention de Sonny fût attirée par autre chose que l’horaire de la sélection. A quelque mètre de lui, une jeune femme était placée devant l’intitulé art. Le regard de Sonny, étrangement attiré dévia sur l’étudiante, une jolie brune. Le jeune Chazzer constata qu’elle prenait des notes. Et alors que Sonny allait tourner les yeux, elle planta son regard dans le sien, lui souriant agréablement. Il en fît de même, cherchant à lire dans ce regard mystérieux. Oui, elle avait quelque chose de particulier, d'énigmatique, que Sonny ne sut définir mais qui se dégageait de l‘étudiante. Ce qu’il savait cependant, c’était qu’une étrange sensation de chaleur l’avait envahi dés qu’elle avait posé les yeux sur lui. Une douce chaleur qui le fit se sentir bien. Oui, une sensation de bien être, d’équilibre intérieur. Sonny ne détourna pas tout de suite son regard, préférant garder son attention sur l’étudiante. Elle l’intriguait. Pourquoi ressentait-il autant de chose à son égard ? Ce fût la seul question qu’il se posa.

Sonny chercha à nouveau un stylo mais il remarqua que sa trousse n'était pas dans son sac.

* Me*de *

Il se remémora sa journée et tenta de repérer la salle dans laquelle il avait bien pu l'oublier. En cours d'histoire du sport surement. Il referma son sac et étudia les solutions. Si il était assez étourdi pour oublier sa trousse en classe, noter l'horaire n'était pas une si mauvaise idée.

Il décida alors d’aller à la rencontre de l'étudiante à coter, histoire de lui demander son stylo. Il fît les quelque pas qui le séparait de la jeune femme.

« Excuse moi ?! » Entama-t-il, souriant.

« Je peux t’emprunter ton stylo ? » Demanda t-il.

Il déposa ses yeux sur le stylo qu’elle tenait dans les mains puis remonta lentement le regard vers son interlocutrice.

« C’est pour noter un horaire. » Expliqua-t-il, en montrant de la main la feuille avec les horaires de sélections à la jeune femme.

En s'approchant de l'étudiante, Sonny put sentir une très légère effluve de parfum autour d'elle. La fragrance était indéfinissable, mais plutôt agréable et légèrement musquée. La jeune femme répondit au sourire du mutant, avant de lui tendre son stylo.

"Bien sûr, tiens." lui répondit-elle. Suivant le geste de Sonny des yeux, elle s'approcha avec curiosité du panneau des sports.

"Tiens, ils font aussi une sélection sportive ?" s'enquit-elle pendant que Sonny notait son horaire. "Tu comptes y participer ?"

Lorsqu’il accosta la jeune femme, une odeur lui chatouilla les narines. Durant une demi seconde, il s’efforça de définir l’arôme du parfum qu’elle portait. Seulement, l’effluve était trop légère pour qu’il puisse le définir. C'était juste agréable et plaisant.

« Merci. » répondit Sonny en attrapant le stylo que lui tendait l’étudiante.

Il nota l’horaire de la sélection sur la paume de sa main et releva les yeux vers la jeune femme lorsqu’elle le questionna sur la sélection sportive. Il hocha de la tête, signe d’acquiescement « Oui, pourquoi ? » Il parût hésiter quelque seconde. « Ils font aussi une sélection pour les arts ? Je t'ai vu noté quelque chose tout à l'heure. » Demanda Sonny, curieux.

Il lui redonna son stylo et reprit sur un ton plus bas.

« J’ai entendu dire qu’il y aurait des recruteurs nationaux dans les gradins du stade alors autant tenter sa chance, non ?!  »

Puis, il lui tendit sa main, tout sourire. « Sonny ! »

La jeune fille hocha la tête à la question de Sonny.

"Oui, je suis en arts dramatiques, et des auditions sont organisées... J'espère faire bonne impression, c'est important les contacts dans ce milieu." expliqua-t-elle.

"J'imagine que ça doit aussi aider dans les sports... le contact." ajouta-t-elle en récupérant son stylo, ses doigts effleurant légèrement ceux de Sonny, ce qui lui provoqua un frisson dans le dos.

"Moi c'est Vaiana."

Sonny l’écouta. Alors, il y avait donc aussi des sélections pour les arts dramatiques.

« Ah ! C’est quoi ? Une scène que tu devras jouer ? » Demanda Sonny, intéressé. « J’espère que tout se passera bien pour toi alors. » Souffla-t-il accompagnant sa phrase d’un clin d’œil. Il est vrai que dans le milieu du spectacle plus que dans celui du sport, les contacts étaient importants mais difficile à avoir.

« Oui mais moins que dans le sport. Ce sont plutôt les performances qui comptent le plus. On peut très bien avoir des contacts mais faire un chrono minable au 100m. Ça sert à rien d’avoir des contacts dans ces cas là. » S’enflamma-t-il. « M’enfin, je pense que dans n’importe quels domaines de toute façon, avoir des contacts, c’est toujours plus gratifiant. Mon père m’a toujours dit que les plus méritant sont ceux qui se sont débrouillés seuls pour arriver là où ils en sont. » Ajouta Sonny.

Sa main effleura légèrement celle de l’étudiante mais le contact fût assez proche pour que Sonny ressente un léger frisson lui parcourir le dos. C’était une drôle de sensation qu’il n’avait encore jamais connu. Troublé et surpris par l’effet qu’elle produisait en lui, Sonny la chercha des yeux.

Puis, elle se présenta à son tour.

« Enchanté, Vaiana. » dit-il sur un ton enjoué.

« Vaiana. C’est pas un prénom très commun, si ? C’est euuuuuh … » Sonny parût réfléchir un instant. « Grecque non ? »

"Oui, c'est ça, mais je n'ai pas encore choisi la pièce... Faut que je m'y mette sérieusement ce soir. D'ailleurs, si t'as une idée, ça peut toujours servir." répondit Vaiana en rangeant son stylo dans son sac.

Elle écouta ensuite l'opinion de Sonny sur la réussite sportive.

"Disons... que la nature en gâte certains plus que d'autres, c'est un peu la sélection naturelle finalement." répliqua-t-elle avec amusement.

L'étudiante pouffa de rire aux dernières paroles du mutant.

"Ben c'est possible que ce prénom existe en Grèce, mais pour tout te dire, il paraît que j'ai du sang maori, va savoir !" ajouta Vaiana avec désinvolture.

« C’est quand exactement ? » Après tout, peut être n’y avait-il aucune raison de stresser. « Une idée ? Bah tu sais, le théâtre et moi ça fait deux alors je pense pas t’être d’une grande aide. » Répondit-il le plus sincèrement du monde. Jamais il ne s‘était intéressé à la littérature et encore moins au théâtre. Il connaissait vaguement les grands noms et les classiques comme la plupart des étudiants mais sa culture s'arrêtait là.

Il suivit le geste de son interlocutrice du regard.

« C'est pas faux. » Admit-il. A dire vrai, elle avait entièrement raison. Mère nature, lui avait offert un pouvoir qui lui permettait de courir plus vite alors que d'autre, finalement, restait simplement normal, sans capacité bizarre ou extraordinaire. Oui, c'était une sélection comme elle venait de le dire. Avait-il plus de chance pour autant de conquérir ses rêves ou d'avoir une meilleure vie ? Il en doutait. Il se permit alors de demander subitement. « Par la nature en gâte certain... tu sous entends les mutants et tout ça ? » Étrangement, il se sentit concerner par la question, comme si il cherchait à savoir son opinion sur le sujet sans pour autant réfléchir qu'elle pouvait très bien être anti-mutant,. Cependant, Sonny ne ressentit aucune peur à l'idée de se dévoiler un peu trop.

Le rire de l'étudiante le fît sourire. « Il parait ? Tu n'en es pas sûr ? » Lança t-il, le regard rieur.

« Ça te dis d’aller manger un morceau ? On pourrait réfléchir à ta pièce de théâtre même si je m’y connais pas trop. Deux cerveaux valent mieux qu’un, non ? » Se permet-il de demander en voyant l'heure qui tournait à sa montre et puis dans le fond, si il pouvait être en bonne compagnie rien qu'une soirée .. c'était pas négligeable. « Si tu d’accord pour manger un truc avec le parfait inconnu que je suis, bien sûr. » Ajouta Sonny pour la taquiner.

"C'est après demain, j'ai plutôt intérêt à trouver ce soir." répondit Vaiana. Le délai était court, mais la jeune femme ne semblait pas excessivement nerveuse pour autant.

Lorsque Sonny évoqua le thème des mutants, elle lui jeta un regard perçant, son petit sourire toujours aux lèvres, avant de répondre :

"C'est pas moi qui l'ai dit."

A ces mots, elle fit un clin d'oeil au jeune homme.

"Oh, disons que j'ai une famille... éclatée. Je me fie à ce que m'a raconté ma mère, autant dire pas grand-chose, alors le doute est permis." précisa-t-elle en haussant les épaules.

"Je me demandais quand tu proposerais." répliqua Vaiana du tac au tac à l'invitation de Sonny. Elle eut un petit gloussement de rire coquin tout en se dirigeant vers la sortie du hall.

"Alors, tu m'emmènes où ?"

« Ah oui effectivement. » répondit Sonny. Il fût cependant surpris de voir qu’elle ne paraissait pas nerveuse, bien au contraire.

Le regard pénétrant qu’elle lui lança, le fit légèrement tressaillir. Aurait-il dû se taire encore une fois ? Ne lui avait-on pas appris à tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler ?

« C’est pas moi non plus ! » Affirma-t-il. Il leva ses deux mains en l’air comme un innocent devant une cour de justice et ajouta avant de s'esclaffer. « Je suis innocent. »

Elle lui expliqua ensuite pourquoi visiblement elle n’était pas certaine du sang maori qui coulait dans ses veines. Il l’écouta mais n’ajouta rien de plus.

La façon dont elle lui répondit, le fit rire à son tour et c’est avec un large sourire qu’il suivit Vaiana vers la sortie du hall.

« Très bonne question. » Sonny se mit alors à réfléchir. Où devait-il l’emmener ? Ce n’était pas un rendez-vous galant, il oublia donc les restaurants chics, romantiques et autres. Un fast-food aurait été sans doute mieux mais Sonny n’avait jamais été fan de la mal bouffe. Finalement et après une intense réflexion, le jeune mutant repris la parole. « Une pizzeria, ça t’ira ? »

Il ouvrit la porte du hall pour d’abord laisser passer Vaiana. Galanterie quand tu nous tiens.

« J’en connais une pas très loin du campus. Leurs pizzas sont divinement bonne. » Expliqua Sonny.

Vaiana approuva le choix de Sonny, et les deux étudiants ne tardèrent pas à se retrouver en tête à tête devant une pizza à partager.

"Une pizza la veille d'une compète, c'est pas très sérieux, non ?" souligna la jeune femme en croquant à pleines dents dans une part.

"Alors comme ça, une sélection dans une équipe nationale, ça t'intéresse ? Tu veux devenir sportif de haut niveau ?" s'enquit-elle ensuite, curieuse d'en savoir plus sur Sonny.

Sonny conduisit Vaiana à la pizzeria dont il avait parlé, du moins ils la rejoignirent à pied, le temps s’y prêtant plutôt bien.

Rapidement, ils se retrouvèrent en face à face à une table, l’habituelle de Sonny d’ailleurs, a discuté de tout et de rien.

« Il n’y aucun mal à se faire plaisir. » Répondit Sonny à la question de Vaiana, en attrapant une troisième part de pizza. « Et puis tu m’as bien regardé ? J’ai pas un bout de graisse et pourtant je mange pas forcement équilibré. Alors, je peux me permettre de manger gras de temps à autre, je prend pas un gramme. » S’amusa-t-il. Il croqua dans sa pizza et ajouta : « Mère nature a bien fait les choses. » Il lui adressa un clin d’œil joueur puis il attrapa son soda (Oasis puisque Sonny ne jurait que par ça) et le porta à ses lèvres.

Après avoir bu une gorgée, il le reposa sur la table et termina sa part. Sportif ou non, Sonny avait un appétit féroce, c’était indéniable.

« Oui » Alors comme ça, elle s'intéressait à lui. L'idée ne déplût pas à Sonny bien au contraire. « Enfin j’avais voulu être sportif de haut niveau. Championnat du monde, jeux olympiques … C’est sûr que ça fait rêver. » Dit-il en insistant bien sur le ' j'avais voulu'. Un sourire enthousiaste se nicha au coin des lèvres du jeune australien qui gardait toute son attention sur la jeune femme. Vaiana venait d’évoquer un sujet qui le passionnait de bout en bout, qui le faisait rêver, qu’il avait eut pour ambition mais si il s’emballa rapidement, l'exaltation retomba aussi vite, laissant place à un soupir lasse. Un soupir qui en disait bien long sur la certaine frustration qu'il avait accumulé depuis qu'il s'était écarté de lui même de la piste. Paradoxal, sans doute. « Mais a vrai dire, j’avais arrêté. » Entama Sonny sans entrer dans les détails. « Mais ça me manque assez en faite. L’ambiance d’un stade, la joie des victoires et tout ça. Et puis, une sélection pour une équipe nationale c’est pas tous les jours. J'ai envie de tenter le coup mais je suis pas encore sûr d'y aller. » Avoua le jeune mutant, son regard déviant, légèrement mal à l'aise à l'idée d'avouer ses craintes. Il chercha alors à changer de sujet et trouva appui sur ce qui semblait intéresser Vaiana.

« Et toi, l'art dramatique c'est une passion ? »

"Ta théorie se tient, sauf que le cholestérol, ça se voit pas à l'oeil. Mais d'ici à ce que t'en aies, tu seras probablement déjà médaillé d'or." répliqua Vaiana avec amusement. Elle ne manqua en tout cas pas de remarquer que le jeune homme s'exprimait au passé.

"Pourquoi tu as arrêté si ça te tenait tant à coeur ? Enfin, si c'est pas trop indiscret." demanda-t-elle, avant de boire une gorgée de son verre de coca.

"Je pense que tu devrais tenter le coup, ça te coûte rien, mais imagine sur quoi ça pourrait déboucher ? Qu'est-ce qui te fait hésiter ? T'as la pétoche... ?" le taquina-t-elle.

Vaiana réfléchit quelques secondes à la question de Sonny.

"A la base, c'était plus un hobbie qu'autre chose, mais j'ai été très encouragée par mes professeurs à suivre cette voie. Disons que j'ai des facilités... Et c'est vrai que j'ai pu constater que le public était toujours très réactif à mes interprétations. Comme tu disais, Mère Nature fait bien les choses ! Alors je tente ma chance, je verrai bien ce qui en ressortira."

C’était étonnant comme parfois on paraissait connaître les gens comme si on les avait connu depuis toujours alors qu’en réalité, on les connaissait seulement depuis peu. A cet instant, c’est ce que Sonny ressentait. Ils étaient là à parler de chose et d’autre comme deux amis qui se racontent leur propre journée, avec une facilité amusante. Ni Sonny, ni Vaiana ne paraissaient gêné par la proximité de leur échange. Pour Sonny, Vaiana lui paraissait aussi proche de lui que n’importe lequel de ses amis et bizarrement même si ce contact était étrange, il en était content, heureux même. La spontanéité dont elle faisait usage ne laissait pas indifférent le jeune australien. Le courant passait plutôt bien même une personne extérieur à leur conversation aurait pu le remarquer. Il voulait en savoir plus sans vraiment savoir pourquoi cette chaleur inattendu avait envahi son corps.

Le jeune mutant ne put s’empêcher de rire à la remarque de la jeune femme. « Mouais. » Répondit-il du tac au tac, une moue faussement sceptique sur le visage. « Médaillé d’or, je sais pas. » Il secoua légèrement la tête de droit à gauche en signe de désapprobation. « Mais tu sais que le cholestérol est indispensable à la vie. C’est un constituant des membranes qui entourent les cellules. » Commença-t-il à expliquer, fier de déballer son cours de science à Vaiana. Elle s’en fichait sans doute mais Sonny était bien trop occupé à exposer son cours pour s’en apercevoir. Il continua de plus belle, partant dans un monologue passionnant. « Il est également indispensable à la fabrication des hormones produites par les glandes génitales et surrénales. Et puis, il y a le bon cholestérol et le mauvais. Et puis tu sais, la nature peut être injuste certains individus pourront en manger des quantités élevées et conserver un taux de cholestérol bas. D’autres, auront un cholestérol élevé avec un régime alimentaire pauvre en graisses du même type. »

Il allait continuer sur sa lancée quand enfin il se rendit compte qu’il venait de faire à la jeune femme un cours sur le cholestérol. Subitement, le rouge lui monta aux joues. « Tu sais maintenant tout sur le cholestérol. » Souffla-t-il, en essayant de se rattraper à ce qu’il pouvait. L’humour était toujours le bienvenue dans ces cas là.

Comme Sonny s’en était douté, Vaiana lui demanda plus d’explication. Il voulait être le plus honnête possible avec elle mais il savait qu’au fond, c’était impossible ou pas forcément souhaitable. Rapidement, il se mit a élaborer les scénarios possibles.

Plan a, il lui expliquait et elle partait en courant ou alors elle le traitait d’anormal. Sa condition de mutant serait alors dévoilé aux grands jours, ce que Sonny ne souhaitait pas. Le jeune Australien mit alors de coté ce plan. Plan b, il lui expliquait rien du tout, prétextant que c’était oui, indiscret. Mouais. L’honnêteté était l’une des valeurs que ses parents lui avaient inculqués, ne rien lui dire, signifiait ne pas être honnête avec elle ou en partie. Il mis ce plan aussi de coté. Le plan c quant à lui, c’était d’expliquer vaguement, arrondissant les angles là où il y avait besoin de le faire.

Le plan c lui parut le plus juste. Mais comment évoquer vaguement qu’il courait plus vite que les autres, beaucoup plus vite même. Que sa soit disant normalité n’était pas réel et que le sujet mutant le touchait de plein fouet ? C’était délicat. Il décida d’y aller à l’aveuglette, et tant pis pour les conséquences si il devait y en avoir.

« Être sur la piste c’était plus ma place. » Il déposa ses yeux bleu dans ceux de Vaiana. « Disons que je cours peut être plus vite que les autres et que par souci d’équité envers eux, c’était préférable que je reste en dehors de la piste. » Murmura t-il. Au fond, ne venait-il pas d’avouer ? Il se maudissait intérieurement de n’avoir pas su dire simplement, sujet a éviter. L’air parût se rendre plus oppressant, plus gênant.

Par chance, Vaiana continua sur sa lancée de question avec des paroles qui firent sourire Sonny, refaisant descendre la pression et l’appréhension qu’il venait d’accumuler.

« On verra, demain. »

Puis, le sujet dévia sur Vaiana. Sonny n’en fut pas moins soulager. Il l'écouta attentivement mais tiqua quand elle parla de facilité, y associant inconsciemment le statut de mutant. Il chercha alors sur le visage de la jeune femme des signes comme si être mutant pouvait se lire sur le front.

* Arrête ta parano, Sonny. Elle est pas comme toi. Prend pas ton cas pour des généralitées. *

Il décida cependant de savoir le fin fond de la chose.

« Des facilités ? De quel genre ? » S’enquit-il.

« Mais euuh pour que tu tentes ta chance, il faudrait déjà que tu ai une idée de la pièce que tu vas jouer non ? » Ricana Sonny en buvant une autre gorgée de son Oasis.

Durant son petit monologue, Vaiana observa Sonny, une expression taquine sur les traits tout en hochant la tête de temps à autres, en ponctuant de "hin hin" la conversation à un seul sens, comme si elle était intéressée.

"On voit que tu sais parler aux filles, toi." lui répondit-elle lorsqu'il conclut son exposé.

Les deux mains posées autour de son verre de soda, la jeune fille écouta l'explication, puis hocha simplement la tête en silence. Difficile de dire ce qu'elle avait pu comprendre ou non. Elle resta en tout cas silencieuse sur la question.

"Hum... Disons que ma présence affecte le public. C'est ce qu'on demande à un acteur après tout. Je pense qu'il faut jouer les cartes qu'on nous a données." finit-elle par expliquer. Elle ne s'apesantit néanmoins pas là-dessus.

"Oui, c'est vrai, je dois encore trouver l'extrait à interpréter. Je voudrais éviter de tomber dans le classique poussiéreux en vieil anglois. C'est là-dessus que les cas désespérés se jettent, et je ne me déclarerai cas désespéré que demain aux alentours de 23h..."

La remarque de Vaiana le fit rire de plus belle. Oh que oui, ils savaient parler aux filles et comment. Ironie. Dans toute son adolescence, Sonny n’avait eu que deux copines. Étonnant me direz vous. Pas tant que ça. Si le tableau de conquête du jeune Chazzer était si peu rempli, c’était d’une part par son caractère et sa façon d’être avec les filles, du moins dans sa relation avec elle et de l’autre parce que le jeune australien se donnait corps et âme à chaque fois. Autant dire que sa première histoire d’amour, celle de toute les premières fois, lui avait laissé une marque indélébile de joie comme de peine. Elle avait duré 2 ans mais c’était terminé en pugilat sur le trottoir. Elle avait voulu prendre son envol soit disant alors que Sonny avait toujours su que derrière cette envol se cachait un désir profond d’avoir d’autre expérience, d’autre histoires avec d’autre hommes.

Bref.

Il hocha des épaules. « Désolé. » Répondit-il du tac au tac, réellement peiné de s’être trop emballé.

Fort heureusement pour Sonny, Vaiana ne revint pas sur le sujet du sport. Elle resta silencieuse un moment, ne disant mots. Le jeune mutant en profita donc pour observer plus en détail, la jeune femme. De sa chevelure châtain à la couleur noisette de ses yeux. De son regard mutin à son sourire enjôleur. Il resta admiratif devant les courbes encore légèrement adolescente de la jeune femme. Sonny lui donnait le même age que le sien, tout au plus. Puis, elle reprit la parole et le jeune Chazzer sortit aussitôt de sa contemplation.

Elle n’avais pas tord. Un acteur se devait de conquérir son public puisqu’au fond, il était aussi ce qui faisait la réussite d'un acteur ou non. Sonny le savait pertinemment même si l’art dramatique était loin de ses passions. Il ne fallait pas être idiot pour s’en rendre compte soit même.

Puis, elle lui expliqua qu’elle ne voulait pas tomber dans le cliché des pièces anglaise Juliette puisque apparemment ce genre de pièce c’était pour les cas désespéré, s’y prenant à la dernière minutes. Or, pour elle, avouer qu’elle était un cas désespéré ce n’était pas tout de suite.

« Ouais, il faudrait un truc qui te démarque vraiment. » Fit-il sérieusement. Puis il continua, hésitant. « Après je pense que ça dépend si tu veux faire dans la comédie ou dans la tragédie, non ? »

« Je connais pas trop les genres. » Admit-il. Quand soudain, éclair de génie ou la moitié d'un éclair de genie. « Et si tu faisais une impro ? ‘fin tu es obligée de jouer une scène d‘un truc connu ? »

Vaiana réfléchit un instant, puis répondit en haussant les épaules :

"Franchement, je suis à l'aise avec n'importe quel sujet."

L'idée d'une impro surprit la jeune femme, qui ne semblait pas avoir envisagé cette possibilité.

"Hé ! C'est vrai qu'ils ont pas précisé le répertoire ni la nature de la scène..."

Elle s'absorba dans ses réflexions quelques secondes.

"J'ai trouvé ! J'ai qu'à jouer sur le thème mutant ! C'est hyper en vogue en ce moment. Qu'est-ce que t'en penses ?"

Sonny acquiesça sans rien ajouter d’autre.

Quand l’idée de l’improvisation qu’il avait évoqué, interpella Vaiana. Apparemment, elle n’avait pas eu l’air d’y penser, ce qui surpris Sonny. Content d’avoir peut être pu aider la jeune femme, il commença à faire mentalement le tour des thèmes qu’elle pouvait aborder en impro puisque comme elle venait de le signifier, le répertoire et la nature de la scène, n’était pas précisés. Le champs d’action était donc totalement libre. Il s’étonna lui-même de s’intéresser autant à la question mais aider Vaiana était quelque chose qu’il avait voulu dés les premières secondes.

Il l’observa réfléchir, un sourire taquin sur les lèvres, tout en finissant son oasis. Il manqua cependant de peu de s’étouffer quand la jeune femme parla d’un thème sur les mutants, stupéfait, étonné, qu'on puisse en faire un thème. Il toussa en tapotant rapidement sur son torse pour faire passer le liquide qui avait malencontreusement prit le mauvais chemin. « Les .. Mutants ? » Questionna-t-il, en essayant de reprendre son souffle. Il reposa la canette d’oasis vide sur la table puis posa ses avant bras sur celle ci. « C’est vrai que c’est d’actualité. En plus, j‘suis sûr que personne n‘y pensera. » Consentit-il.

Son regard se perdit un instant autour de lui, s‘arrêtant de temps à autre sur les personnes présentes. Puis il se concentra sur Vaiana.

« Et tu comptes faire ça comment ? »

En faite, Sonny ne voyait absolument pas comment Vaiana pouvait parler de mutant, ou du moins, jouer le thème mutant.