Australie > Perth

William: "Bah alors petite sœur, si tu traines comme ça tu vas poser un lapin à ce Sam ..."

Erika sentit ses joues s'enflammer. Elle détourna assez son regard de son livre d'exercice pour foudroyer William qui s'éloigner en sifflotant.

Carline:"Erika ! Concentre toi ! Et qui est ce Sam?"

Le rouge sur les joues de la jeune fille ne fit que s'accentuer.

Erika: "Personne m'an....."

Elle regarda nerveusement sa montre tout en maudissant silencieusement son frère et les mathématiques. A quoi pouvait bien servir les équations du second degrés? Elle termina d'écrire sa phrase et transmis sa feuille à sa mère en se mordillant la lèvre attendant le verdict. La lampe commençait à briller de plus en plus fort.

Carline en regardant le plafond dit doucement "Erika."

Les épaules d'Erika s'affaissèrent. Elle inspira et expira profondément pour se calmer. Carline laissa la feuille d'exercice sur le bureau pour se lever et s'approcher de sa fille.

"C'est rien."

Erika admirait avec attention ses pieds. Sa mère avec douceur lui releva le menton.

"C'est rien et ce n'est pas de ta faute. Ce n'est pas de ta faute. Ca suffit pour aujourd'hui. "

A ces mots, Erika se détendit et après un bref signe de la main à l'intention de sa mère, fila en dehors du bureau pour se précipiter dans le hall d'entrée de l'appartement. Elle allait être en retard. William apparut comme par enchantement.

"Je te dépose quelque part ?"

Erika se retourna la mâchoire crispée. les poings serrés vers son grand frère. Ce dernier regardait avec un sourire ironique sa petite sœur. Il savait qu'elle ne pouvait qu'accepter si elle voulait respecter l'heure du rendez vous.

"Oui..."

"Oui quoi?"

"Oui ca serait sympa si tu pouvais me déposer"

"Tu n'oublie pas tes affaires d'escrime dans ta précipitation 'Rika ?"

Erika ne comprenant pas bien interrogea son frère du regard qui lui adressa un muet avertissement tout en désignant d'un bref mouvement du menton quelque chose derrière elle.

"Oups... C'est vrai... je suis tête en l'air"

"Ça on le sait tous"

Elle se retourna pour apercevoir sa mère entrain de l'observer soupçonneuse. Erika courut dans sa chambre rassembler ses affaires d'escrime dans son sac pour retourner aussi vite dans le hall d'entrée ou William l'attendait la porte ouverte.
Une fois celle ci franchie et fermée, Erika ne put que grommeler un "merci" auquel William répondit d'un sonore et claire "De rien sœurette"

Ils montèrent dans la petite voiture de William qui démarra sans un bruit. Sans même lui demandait où la déposait, William s'arrêta au lieu exact du rendez vous. Erika pesta des mots intelligible sur ce frère qui savait tout. Elle allait descendre du véhicule quand il le retint.

"Appelles moi"

Il n'avait pas besoin de rajouter au moindre problème. Elle acquiesça en hochant la tête et descendit laissant les affaires d'escrime dans la voiture. Erika regarda sa montre avant de chercher du regard Sam qu'elle trouva prêt de l'escalier nord. Elle se dirigea vers lui.

Elle sauta par surprise sur son dos et lui embrassa le cou.

"Bonjour toi."

Elle se laissa glisser jusqu'au sol. Sam tout sourire essaya de lui déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Erika tourna au dernier moment la tête et reçut le baiser sur la joue et sentit sans rien pouvoir faire que Sam recevait une courte décharge.

"Aieeeuh. C'est le coup de foudre"

Erika resta étrangement stoïque à la blague du garçon.

[Bonsoir et bienvenue sur AX. A partir de maintenant je m'occupe des PNJ et du décor. Je te remercie par avance de lier ta fiche dans la signature. Et bon jeu ^^]

"Bon alors t'as jusqu'à quelle heure là ?" demanda Sam de sa voix de gros benêt.


Samuel Briggs n'était en effet pas une lumière. Très mauvais à l'école du fait d'une paresse légendaire doublée d'un désintérêt constant et certain pour les études, ce jeune homme n'aimait que trois choses : les voitures (son cabriolet rouge était d'ailleurs garé non loin de l'endroit où Erika se trouvait), le sport (il faisait de la lutte gréco-romaine) et les filles.

Il n'était pas méchant, juste un peu lent. Mais il avait accepté étonnamment bien la différence d'Erika. En fait, il s'était intéressé à la jeune fille à partir du moment où il avait connu la vérité.

"J'aimerai te présenter à mes potes, en fait. Tu vas voir, ils sont cools. Et ils aimeraient connaître la nana qui a su ravir mon cœur... T'en dis quoi, mon poussinou d'amour ?"

Autre atout chez Sam : son sourire. Ravageur car enfantin.

Sam: "Bon alors t'as jusqu'à quelle heure là ?"

Un de ses entrainements classique d'escrime durait 3 heures avec la douche et le papotage elle pouvait être absente 4 heures sans risquer la moindre question. Si William ne mettait pas son grain de sel.

Erika: "On a 4 heures de pure tranquillité" dit elle en s'accrochant au bras de Samuel tout en reposant sa tête contre son épaule. Qu'est ce qu'elle était bien comme ça. La question suivante du garçon irrita Erika un bref instant avant que n'apparaisse le sourire de Samuel. Trop beau pour qu'on lui résiste.

Erika: "Oki mon lapin. On essaye de se garder 1 heure pour nous quand même ?"

"Ouais, ouais, t'inquiète" lança mollement Samuel comme s'il était déjà ailleurs. Il cherchait ses clés de voiture dans son survêtement et ajouta, comme pour calmer l'éventuelle anxiété de sa petite amie :

"Tu vas voir ce sont des mecs super... On va bien rigoler"


Sam conduisait vite et mal. Comme s'il se sentait immortel pour toujours. Ou qu'il voulait frimer devant sa copine. C'était comme ça et pas autrement. La fougue de la jeunesse et le mépris du risque. Quel mal pouvait-il y avoir à cela ?

Néanmoins, Erika remarqua que son ami n'était pas comme d'habitude. Crispé sur son volant, changeant machinalement de station radio sans but précis, lâchant plus de jurons à l'encontre des automobilistes qui avaient l'insolence de ne pas lui céder assez vite la place que d'habitude... Samuel était inquiet.

Ils arrivèrent finalement à une petite baraque isolée en dehors de la ville. Erika ne savait pas trop où elle était mais Sam lui fit signe de le suivre.

Plus aucun doute n'était permis une fois qu'elle se retrouva à l'intérieur de la bicoque : cette dernière était laissée à l'abandon et devait servir aux jeunes du coin d'endroit pour s'imbiber, comme en témoignaient les nombreuses canettes de bière laissées à l'état de cadavres à même le sol...

A peine avaient-ils mis le pied dans la maison que déjà deux jeunes hommes se pointèrent.


Le petit blondinet c'était Raul Gomez et l'autre s'appelait Bobby Valentino. Tous deux allaient au même bahut que Sam et Erika. Tous deux avaient la réputation d'être des traines-savates et des bons à rien.

C'étaient des solitaires qui n'avaient que très peu d'amis aussi il était surprenant que Sam veuille leur présenter sa petite copine. Erika n'était même pas au courant qu'ils se parlaient, tous les trois.

Raul et Bobby regardèrent bizarrement Erika avant d'aller serrer la main de Sam. Ce dernier alla s'affaler dans un fauteuil et fit (un peu trop) rapidement les présentations :

"Les mecs, c'est la fille dont je vous ai parlé. Ma meuf, Erika..."

Il sourit timidement à son amie avant d'ajouter :

"Apportez-lui une bière, on est là pour s'amuser non ?"

Raul opina du chef et disparut de la pièce. Quant à Bobby, il désigna une chaise à Erika située non loin d'une pile de magasines et d'articles de presse découpés... Puis, il lui demanda d'une voix un peu sèche :

"Alors c'est vrai que t'es une mutante ? Sam m'a pas dit ce que tu savais faire. C'est genre un truc cool ou complétement naze ?"

Erika rejoignit Sam dans le cabriolet. Ils allaient surement rejoindre Mike et Danton les deux meilleurs amis du garçon pensa la jeune fille. Elle avait déja croisé les deux aux lycées. Mike était drôle enfin, c'est ce qui se disait.
Elle se laissa aller contre le dossier de son siège, profitant du souffle du vent dans ses cheveux. Erika lançait des regards amoureux à Sam qui ne daignait lui porter la moindre attention. Il était focalisé sur la route qu'il parcourait avec plus de précipitation et sans aucune précaution.

Erika: "Dis tu roules pas un peu vite..."

Pas de réponse. Elle n'insista pas. Ils s'étaient déja disputés à ce sujet et elle ne voulait pas recommencer mais habituellement il lui disait avec son sourire de ne pas s'inquiéter, qu'il n'avait jamais eu d'accident ou la moindre éraflure sur sa voiture. Là rien, il se limitait à triturer son autoradio

Erika: "Laisse donc c'est Tasia..."

Trop tard, il avait déjà changé de station. Erika se laissa aller encore plus en arrière dans son siège, en observant alternativement Sam et le paysage. Ils étaient sortis de la ville depuis maintenant 5 minutes. Ils n'allaient donc pas au Skipper le bar à la mode et ils auraient du bifurquer au précédent embranchement pour se rendre sur la cote et les plages. Mais qu'avait donc Sam?

Finalement, il s'arrêta devant une étrange bâtisse en ruine. Toujours mystérieux, Sam sans lui adresser la parole lui indiqua de le suivre. Erika commençait à trouver toutes ces cachoteries un brin agaçant. Elle descendit de la voiture non s'en prendre son sac à main en vérifiant la présence de son téléphone.

A contre coeur elle entra dans la bicoque tout en cherchant du regard les yeux de son petit ami pour lui témoigner discrètement sa surprise et son appréhension. Elle resta interloqué un bon moment à dévisager Raul et Bobby. Qu'est ce que faisait donc ces deux carpettes mitées ici. Et pourquoi Sam lui avait parlé de ses amis ? Elle n'avait jamais vu Sam adresser la parole à ces deux zozos. Elle plissa le nez en voyant le désordre et la saleté qui régnait à l'intérieur. L'odeur n'arrangeait rien. Mais qu'est qu'elle faisait ici ? Pourquoi Sam l'avait amené ici ?

Elle sursauta qu'en elle entendit le mot Meuf sortir de la bouche de Sam. Le mot bière suivit de près. Erika sentit pour la deuxième fois de la journée le rouge lui montait aux joues mais pas pour la même raison. Quel mufle ! Elle allait se rapprocher de lui pour lui dire ce qu'elle pensait tout ça lorsque Bobby s'interposa pour lui désigner une chaise et lui poser une question.

Erika regarda avec dégout la chaise proposée. Elle était hors de question qu'elle s'assied sur cette immondice. Et tout ce fatras, de verre, de capsule, de magasine.... Une horreur. La question renforça son mal aise. Sam avait juré de ne pas trop en parler ! Resté debout, elle pencha la tête vers son petit ami qui ne semblait pas réagir face à la rudesse et à l'indiscrétion de la question. Erika répondit sur le même ton

"Je détecte la saleté et là j'en ai mal à la tête"

Elle contourna le jeune homme pour se placer derrière le fauteuil où était affalé Sam. Elle se pencha pour lui murmurer: "Qu'est ce qu'on fait là ? Et plus eux qu'est qu'ils font là ? je t'ai jamais vu avec eux...Je croyais que c'était Mike et Danton tes potes..."

"Elle parle trop ta meuf, Sam" lâcha Bobby, visiblement peu réceptif à l'humour de la jeune fille. "L'autre meuf, elle était moins causante..."

Samuel releva la tête et chuchota à Erika :

"Chuuuuut poussin... Tu vois, ils sont cools, je suis cool, faut que tu sois cool et ça ira. Fais moi confiance"

Souriant à Bobby, Sam reprit d'un ton un peu plus enjoué :

"Et pis on est là pour s'amuser, hein Bobby, tu peux pas mettre un peu de musique ? Histoire de détendre l'atmosphère quoi"

Bobby se contenta de hausser les épaules en guise de réponse. Visiblement l'endroit n'avait plus l'électricité depuis fort longtemps et de toutes manières personne n'avait songé à amener de quoi passer du son.

Sam, un peu gêné, enchaîna :

"Bon Erika peut faire de l'électricité, c'est cool ça non ?"

Raul qui revenait de la cuisine armé d'une bière tendit la boisson à la jeune mutante et commenta :

"Ouais de l'électricité plus des flammes ça peut être méga cool comme combinaison. T'es pas bête Sam. Pas bête du tout. On te prenait pour un baltringue mais là ça va être cool..."

Raul et Bobby eurent un petit sourire de connivence. Et Samuel semblait de plus en plus fébrile...

Enfin, Bobby demanda à Erika, d'une voix qui pourrait aisément le faire passer pour limité :

"C'est vrai ce qu'on raconte sur les mutantes dans les journaux ?"

Toujours placée derrière Sam, Erika avait placé une main sur chaque épaule de son petit comme pour s'ancrer à lui. Elle se crispa et serra ses mains un peu plus fort sur les épaules en entendant à nouveau le mot meuf, autre meuf.

Cool? La situation n'avait rien de cool, Erika commençait même à prendre peur. Seul l'humiliation future l'empêchait de téléphoner à William pour qu'il vienne la chercher.... Rien qu'imaginait le sourire en coin de son grand frère, l'horripilait. L'humiliation cuisante et le fait qu'elle n'avait pas la moindre idées d'où elle se trouvait. L'absence d'électricité dans la maison était au moins un avantage, celui de ne pas traduire sa nervosité.

Sam reprit la parole pour cette fois la compromettre un peu plus. Erika serra encore plus fort ses mains. Elle refusa la bière d'un signe de tête. Il savait pourtant qu'elle ne buvait pas de bière. Qu'est ce que tu fais Sam ? Qu'est ce qui te prends ? Où est passé le Sam attentionné et amusant ? C'est qui cette autre fille ? Pourquoi tu me fais ça ?

Elle se pencha à nouveau vers l'oreil du garçon pour lui dire très doucement:

"Sam???Expliques moi, je comprends pas. j'ai pe.."

Elle ne termina pas sa phrase. Bobby la lose avait encore poser une autre question. plus étrange cette fois ci. Erika ne lisait pas les journaux. C'était franchement nul les journaux. Qui les lisait ? Les parents, ceux qui n'avait pas la télé ? Elle haussa les épaules pour répondre.

Toujours à l'intention seul de Sam: "On peut pas aller ensemble au Skipper?"

Raul eut l'air déçu qu'Erika refusa la boisson. Il posa donc à côté d'elle la canette ouverte, au cas où elle souhaiterait y toucher.

Quant à Bobby, il fit une drôle de moue : visiblement il était agacé que la jeune femme ait snobé sa question. Il se contenta de dire à l'attention de Sam :

"Bon allez, mon pote, on s'arrache nous. Amusez-vous bien"

Raul sourit bêtement, puis emboita le pas à son collègue en direction de la sortie de la bicoque. Néamoins, il précisa :

"Hey, Sam ! T'oublies pas notre paiement, OK ?"

Les deux infâmes garçons étaient maintenant sortis. Ne restaient plus que Samuel et Erika. Le jeune sportif parut légèrement se détendre et se leva pour aller dans la cuisine. De là-bas, il lança à sa petite amie :

"Raul et Bobby sont un peu pénibles parfois. Il voulait juste te rencontrer, c'est tout. Vu que j'arrête pas de parler de ma chérie d'amour. Mais bon..."

Il revint au bout de quelques instants avec deux verres de jus d'orange. Tendant son verre à Erika, il précisa :

"Il doit pas être très frais mais bon ça sera toujours mieux que de la bière... Et après on va au Skipper ou où tu veux..."

Le petit ami d'Erika accompagna ses dernières paroles d'un des sourires dont il avait le secret...

Une fois les deux garçons sortis, Erika laissa échapper un soupire de soulagement. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi la situation l'avait mise mal à l'aise mais elle en avait eu la chaire de poule. Elle se frotta les bras comme pour se réchauffer. Elle joua du pied avec une canette vide avec un air dégoutté. Comment Sam avait osé l'amener dans un endroit pareil!

Erika: "Pénible! Ils sont.... Ils sont glauques et bizarres... Une douche à tous les deux ne leur ferait pas de mal. Et c'est quoi cette maison ? C'est qui l'autre fille dont ils parlaient?"

Si Sam prononçait le nom de Catherine, il allait le sentir ! Elle regarda le verre que Sam lui tendait. Elle hésita à le prendre aux vues de l'hygiène en générale de la maison. Le sourire et la proposition du garçon la firent céder. Un joli sourire éclaira le visage d'Erika qui tout en portant le verre à sa bouche dit:

"Alors, c'est qui l'autre fille dont ils parlaient ?"

Une fille qui jetait du feu ou un truc comme ça. Erika n'était pas seule! Elle avala une gorgée de la boisson et faillit la recracher.

"Pfeuahhh Pfeuhahh. Oué Il a un sale gout."

Elle chercha ou poser le verre et choisis à défaut le rebord de fenêtre pour ensuite se coller contre Sam. Il avait un si beau sourire. Elle ne pouvait pas être en colère contre un garçon avec un sourire comme ça...

[HJ 5$ péruvien que je vais regretter de ne pas avoir un personnage qui n'aime pas le jus d'orange. ^^"]

"Tu connais pas" marmonna Sam sans quitter Erika des yeux alors qu'elle allait pour boire son verre.

"Tu sais cette maison..."

Le petit ami d'Erika ne finit pas sa phrase. La mutante venait de boire le jus. Samuel se détendit et sourit largement. Il ne disait plus rien comme s'il attendait...

Le champ visuel de l'électrokinésiste se troubla. La tête d'Erika lui tournait. Elle commença à vaciller sur ses jambes... Mais pourquoi Samuel n'allait pas pour l'aider ? Pourquoi avait-il ce petit sourire en coin ?

N'en pouvant plus, Erika s'affala au sol de tout son long. Elle ne pouvait plus parler. Elle n'y voyait quasiment plus rien. Elle était... droguée.

"Pardon mon amour. J'espère que tu sauras me pardonner... après" lança Sam en se dirigeant vers la porte. Deux personnes entrèrent à nouveau. Deux personnes...

Raul et Bobby. Avant de perdre connaissance, Erika vit Raul et Bobby penchés sur elle...


"T'es qui toi ?"

La question avait été posée par une voix de petite jeune fille.

Erika sentit à travers son T-shirt qu'elle était affalée sur un sol en pierre. A l'odeur et à la sensation c'était : sale, humide et froid.

Ouvrant les yeux elle découvrit le visage de son interlocutrice qui était penchée sur elle.


"Tu sais s'ils vont me libérer ou pas ?" ajouta la gamine qui, à la réflexion, devait avoir sensiblement le même âge qu'Erika. En revanche, son visage ne lui disait rien.


Compte tenu de l'endroit où Erika se trouvait maintenant, la jeune inconnue devait être une espèce de compagne de cellule... La seule issue à cette pièce était une porte en bois massif.

En se relevant, la jeune mutante remarqua que si elle ne portait trace d'aucune blessures, on lui avait retiré sa montre, ses bijoux, son téléphone portable, ses chaussures et sa ceinture. En gros, elle n'avait d'autre possession terrestre sur elle à l'exception de ses vêtements !

Raul et Bobby !

Erika ouvrit grand les yeux avant de les refermer aussitôt prit d'une violente migraine. Mais où était elle ? Qui était cette fille ? Libérer ? Elle recula instinctivement et recula contre un mur de la pièce. Pièce qui n'avait rien d'engageante. Qu'est ce qui c'était passé ? La dernière chose qu'elle se souvenait c'était des visages de Raul et Bobby... Où était Sam ?

La bouche pâteuse elle croassa: "Erika, je m'appelle Erika..... Où on est ? Et toi tes qui ? Libérer ? Comment ça"

En s'appuya contre un mur, elle termina d'examiner la pièce. Elle avait froid aux pieds. C'est à ce moment qu'Erika se rendit compte qu'on ne lui avait laissé que ces vêtements. Son pantalon glissait même en l'absence de ceinture. Prisonnière, je suis prisonnière.

Elle se rua contre la porte et essaya la poignée.

Elle tambourina des deux poings contre le panneau de bois tout en s'époumonant:

"LAISSEZ MOI SORTIR !!!!!! LAISSEZ MOI SORTIR !!!!!!!!" Alterné de "SAM !!!! C'EST PAS DROLE !!!"

La jeune femme alla s'asseoir sur le tabouret pendant qu'Erika s'escrimait à tenter d'ouvrir la porte. Sans succès. Elle était trop épaisse pour être défoncée, trop fermée pour être ouverte...

"Laisse tomber, j'ai déjà essayer les premiers jours. Mais ça marche pas. Ils viennent que pour te jeter la bouffe et t'apporter de la flotte. Dès fois, tu peux même les entendre rire derrière la porte. J'imagine qu'ils se foutent de moi ou qu'ils tentent de se décider enfin sur mon sort mais bon..."

Elle soupira.

"Viens t'asseoir, ça sert à rien de te désespérer. T'es là, voilà tout... C'est un peu dur la nuit mais bon..."

La jeune femme baissa les yeux, l'air franchement perdue.

"J'sais pas trop où on est... Enfin, j'veux dire c'est un cachot mais j'sais pas OU il se trouve. Quant à moi, je m'appelle Ally. Et..."

Elle leva les yeux, une moue fâchée sur le visage :

"T'as parlé d'un Sam ou j'ai rêvé ?"

Elle avait mal aux mains. Les larmes lui montaient aux yeux de douleurs, de colère et de peur. Erika se laissa glisser au sol. Enfermée, elle était enfermée. Elle resta 2-3 minutes assises contre la porte sous le choc. Les yeux aux bords des larmes. D'une voix enrouée d'avoir trop criée elle répondit à la question sans s'apercevoir de la subite tension d'Ally.

"Sam, Samuel Briggs mon petit ami.... T'as dis. Ils ? Tu parlais de qui ?"

Les visages grimaçant de Raul et Bobby étaient encore parfaitement dessinés dans sa tête. Erika se frictionna mollement les pieds et se trémoussa un peu pour chasser le début d'envie pressante. La pièce ne semblait pas être équipée pour ça.

Erika gigotait de plus en plus.Plus elle regardait Ally, plus Erika se disait qu'elle devait se rappeler quelque chose.

"J'étais avec Sam dans une étrange maison avant de me retrouver là... "

Elle s'exclama soudainement

"L'autre fille !!"

Erika détailla avec plus d'attention Ally.

"Tu es l'autre fille"

Erika grimaçait, tenta vaillamment de se retenir.

Ally demeura muette quelques instants. Puis elle se cacha le visage dans les mains pour masquer les quelques larmes qu'elle avait au coin des yeux. La jeune fille sanglota longuement et pitoyablement. Puis, reniflant, elle tenta de se ressaisir.

C'est d'une petite voix entrecoupée de pleurs qu'Ally reprit :

"Je m'en doutais. J'savais bien que c'était pas net. J'savais bien qu'il m'aimait pas vraiment... T'as qu'à me regarder et te regarder... Comment Sam aurait-il pu s'intéresser à moi ?"

Nouvelle pause pour pleurer. Nouveaux reniflements. Ally s'essuya le visage avec sa manche. L'orage semblait être passé, les écluses fermées.

"ILS, ce sont nos geôliers. ILS apportent la bouffe à tour de rôle. Deux hispaniques à moustache pas très très beaux. Enfin, j'dis ça... J'me sens pas super belle non plus..."

Ally cogita quelque peu avant d'ajouter :

"Une fois, j'avais essayé de regarder un peu mieux derrière la porte quand le blond moustachu était venu me jeter des ailes de poulets... Y avait un vieux qui nous observait. Bordel, j'sais toujours pas ce qu'ils vont faire de m... de nous"

La jeune femme se leva et fit le tour de la pièce.

"Enfin, j'suis l'autre fille, voilà tout. J'ai du être choisi parce que j'étais mutante, voilà tout, à défaut d'être belle ou intéressante... Et en attendant, je moisis ici, à dormir sur une planche, à faire mes besoins dans un pot en métal qu'ils vident une fois par jour avec juste quelques feuilles de journal pour... enfin tu vois, quoi... et à manger et à boire quand ils le veulent bien... Je dois avoir une tête affreuse..."

Se retenir allait devenir une activité à plein temps. Erika ne pouvait se résigner à utiliser le fameux pot en métal. C'était au dessus de ses forces.

La description des deux geôliers correspondaient à la perfection à ces deux immondes carpettes mitées que sont Raul et Bobby. L'étrange scénario qu'Ally dressait avait de profondes résonances avec celui d'Erika.
Elle maugréa un "Rien ne peut être plus laid que ces deux têtes de limaces desséchées."

Erika se crispait de plus en plus.

"Je... Je suis... Je suis une mutante aussi. Les deux horribles s'appellent Raul et Bobby..." Grimace et gesticulement "Ceux sont deux pitoyables zonards de mon lycée."

Elle écoutait Ally et devait bien se rendre à l'évidence que Sam avait sa part de responsabilité dans sa mésaventure. Erika avec espoir interrogea sa codétenue:

"Les affreux ont dit que tu savais faire des flammes...Tu tu pourrais pas bruler la porte ?"

Les mains croisées sur le bas ventre, Erika bougeait comme un épileptique lors d'une crise.

"Depuis combien temps es tu là?"

Ally leva les mains.

"Regarde mes poignets : ils m'ont pris ma montre à moi aussi. Du coup dur de savoir depuis combien de temps j'suis là... Disons qu'ils ont du m'apporter à manger 6 ou 7 fois depuis que j'suis là..."

Elle s'approcha de la porte et la regarda. Se passant la main dans les cheveux, la jeune pyrokinésiste commenta :

"Bon après tout, avec un peu de chance ça peut marcher... T'attends pas à un miracle et on risque peut être de mourir étouffées mais... Tout sauf rester ici..."

Des petites flammes firent leur apparition sur le bout des doigts de la jeune fille.

"Au cas où on aurait pas le temps d'en reparler : toi tu sais faire quoi ?"

Elle posa ses mains enflammées sur la porte... Au bout de quelques instants les flammèches commencèrent à lécher la surface en bois. Ça prenait feu !

Ally se recula et alla se tapir contre le mur opposé.

Comme elle l'avait prévu une fumée commença à envahir la pièce. Au fur et à mesure que la porte se consommait, la chaleur devenait étouffante. L'air devenait irrespirable.

Finalement, au bout de quelques minutes, les deux filles entendirent des pas et des jurons. Leur petit manège avait été repéré.

Encore quelques instants et la porte s'ouvrit en plein. Raul. Il brailla, il venait de se brûler à la main.

Bobby était juste derrière, un fusil de chasse entre les mains :

"Mais c'est pas possible ! Qu'est ce que vous êtes débiles ! Vous cherchiez quoi à la fin ? A vous tuer vous même ? Bordel, j'hésiterai pas à tirer si vous faites encore un truc stupide... Quand je pense qu'on vous veut AUCUN mal !"

Erika, regardait avec fascination Ally générer des flammèches aux bouts de ses doigts. C'était comme voir une jumelle. Similaire et différente à la fois. L'excitation fit passer au second plan le désagrément qu'Erika contenait.

"Des trucs bizarres avec l'électricité. Allumer des ampoules, faire exploser des télés..."

2 à 4 jours, non elle ne supporterait pas d'être enfermée dans cette cellule étroite et sale pendant ce temps. C'est donc d'abord avec espoir qu'elle voyait le feu ronger le bois de la porte puis avec la fumée et la chaleur cet espoir ce transforma en colère. Elle allait mourir étouffée par un feu qu'elle avait eu l'idée de faire.

Allongée au sol, à la recherche d'air frais, les yeux larmoyants, Erika toussotait tout en fixant cette porte qui ne voulait pas céder. Elle toussait, crachait. Elle allait mourir ou plutôt elles allaient mourir. Elle se tourna son visage plein de remords vers Ally:

"Dé.. toukt toukt.. solé"

La porte s'ouvrit, laissant de l'air frais entrée et par la même occasion chasser les fumées. Erika prit une grande goulée d'air et en toussa de plus belle. Elle regarda d'un oeuil mauvais Bobby dont le fusil était la seule raison qui l'empêchait de se ruer sur lui. Elle essuya ses larmes tout en continuant de tousser à s'en bruler la gorge.

Aucun mal, ne pas hésitez à tirer. Erika se redressa lentement à l'aide du mur et pointa un doigt accusateurs vers le jeune hispanique armé.

"Bo.. toukt toukt, bby Valentino..;" grande inspiration "Laisses nous...toukt toukt partir"

Elle regarda vers Ally pour voir si elle allait bien.

"Si tu nous veut aucun mal, laisses nous partir !!! Qu'est ce que tu veux !!! Rends moi mon téléphone !!"

Furieuse, elle commençait à préparer cette étrange partie de son esprit qui semblait contrôler l'électricité à agir.

Erika se préparait à essayer d'envoyer une décharge sur le fusil à la moindre intention de Raul de refermer la porte.

[Pas la peine de faire de résolution partielle (le texte en [code]) quand tu es seule à jouer. La résolution partielle permet à tes coéquipiers de te servir du résultat de ton action en fait ! Quand tu es seule et que tu veux utiliser ton pouvoir, il convient juste de rédiger en texte normal que tu tentes de le faire... Bon jeu ^^]

"Oh mais ta gueule..." marmonna Bobby en assurant sa visée. L'homme semblait avoir, paradoxalement, peur des deux jeunes femmes. Aussi il ne s'approchait pas avec son fusil, restant à bonne distance du cachot.

Raul, quant à lui, jura deux trois fois en espagnol, avant de sortir de son jean un petit révolver qu'il pointa également sur Ally et Erika.

"Punaise, avec leurs bêtises, elles m'ont cramé la main ces pauv' meufs !" lança Raul.

Son coéquipier paraissait plus calme. Il conclut tout simplement à l'attention de son ami :

"De toutes façons, fallait qu'on aille voir le Doc. Quant à vous..."

Bobby jeta un regard noir aux deux filles.

"On vous rendra rien à vous pour le moment. Et on vous laissera pas vous barrer. On a de bonnes raisons de le faire alors c'est pas la peine de discutailler. En revanche, c'est fini le cachot pour vous. Si vous êtes gentilles tout est fini dans quelques heures... Sinon, tout est fini dans quelques secondes... On n'a pas intérêt à vous buter mais on n'hésitera pas à le faire si besoin..."

Il marqua une courte pause pour voir l'effet de ces paroles sur les filles. Ally semblait terrorisée mais ne disait plus rien.

"Bon, va falloir vous préparer. On va vous emmener voir le Doc. Il est dans la même galère que vous mais vous pourrez papoter avec lui, comme ça vous verrez qu'on est gentils. Pis après ça sera les photos et ce soir, promis, c'est terminé. Mais promis, plus de cachot pour vous..."

Lorsque Raul dégaina, Erika recula apeurée et ne put retenir un petit cri effrayée. La résolution que s'était forgée la jeune fille se fissura devant ces deux armes braquées vers elle.

Le discours de Bobby n'avait aucun sens et n'était pas rassurant pour le moins du monde. Le fusil n'aidait pas. Toutes les bonnes intentions que pouvaient secrètement avoir les deux garçons ne pouvaient excuser aux yeux d'Erika leur actions. Mais qu'est ce qu'elle pouvait bien faire ? Sans les armes elle ce serait déjà ruer sur Bobby. Avec quoi que ce soit ressemblant à une épée, elle aurait transformer Raul en passoire. Mais là, elle devait l'avouer, elle avait peur. Elle ne pouvait rien faire, pas sans risquer de se faire blesser pas sans risquer qu'Ally soit blessée. Erika avait déjà faillit la tuer.

Furieuse envers les deux garçons et envers elle même, elle recula pour se rendre à coter d'Ally et lentement la prendre dans ses bras. Quand soudain son bas ventre se rappela à elle. Difficile de garder un air faché dans ces conditions. Elle se sentait rougir d'humiliation. L'adrénaline passée, elle n'allait plus pouvoir se retenir longtemps. Sans regarder l'un des deux garçons, elle demanda avec hésitation:

"Est ce que... Est ce que je peux au moins aller aux toilettes..."

Dieu que c'était humiliant.

Bobby regarda Erika d'un air navré, comme si la fille avait dit une bêtise plus grosse qu'elle. Puis il lança :

"T'iras dans la pièce du Doc. Y'a des gogues là bas. T'inquiètes, t'y es dans deux secondes..."

Puis, il fit signe aux filles d'avancer dans le couloir. Les deux garçons se tenaient un peu en retrait, gardant Ally et Erika en joue. Suivant les consignes de Raul et Bobby ces dernières furent menées jusqu'à une autre porte que Raul ouvrit avec précaution. A aucun moment leurs deux ravisseurs ne leur laissèrent la moindre ouverture pour tenter de s'enfuir.

Ce n'étaient peut être pas des criminels endurcis mais ils était pour le moins prudents.

La porte donnait sur une petite pièce sobrement meublée : un lit (avec des draps celui-là), quelques chaises, une table et un rideau derrière lequel devait se trouver les WC. Il y avait également un homme.


Ce dernier vit arriver les filles avec un air doux. Il leur lança :

"Ce doit être vous mes compagnes de détention. Très bien..."

Bobby fit signe à l'homme de venir pendant que les filles entraient. Le docteur s'exécuta. Il y eut après un échange rapide entre les trois hommes qu'Erika n'arriva pas à entendre. Quoi qu'il en fut, le Docteur toucha la main brûlée de Raul qui sembla aller instantanément mieux. Bobby lui colla dans les pattes un appareil photo et le refourgua dans la pièce, avant de refermer la porte.

Ne restaient plus qu'Erika, Ally et le mystérieux docteur. Ce dernier lança :

"J'espère qu'ils n'ont pas été trop durs avec vous... Ils vous ont indiqué ce qu'ils attendaient de nous ?"

La question avait été posée sans méchanceté aucune. Tout au plus Erika remarqua la voix bizarre de l'homme : suraiguë et très rapide. Cela avait l'air d'être un petit personnage à lui tout seul. Il sourit aux deux jeunes femmes tout en mettant l'appareil photo en bandoulière.

L'homme qui se faisait appeler Doc était bizarre mais d'après ce qu'Erika comprit, il était lui aussi prisonnier des deux têtes de pioches. Trève de réflexion, une fois la porte refermée, Erika se précipita derrière le rideau pour se soulager.

C'est gênée qu'elle rejoignit ensuite Ally. La jeune fille blonde détailla l'homme puis la chambre à la recherche du moindre indice sur l'identité de ce dernier ou d'une idée pour s'enfuir.

"Ils ne nous ont rien dit... a part qu'ils n'hésiteraient pas à nous tuer. Qui êtes vous ? On va nous libérer ?"

Erika n'avais pas put s'empêcher de répondre avec rudesse. Elle ne comprenait décidément rien aux agissement de Raul et Bobby et de cet étrange homme. Elle l'avait vu soigner le nain blondinet. Il aurait du le laisser soufrire. Elle se déplaça avec Ally pour mettre la table entre elles et le Doc.

L'homme alla s'asseoir sur une chaise en face d'Ally qui se cramponnait à Erika. Il soupira, se passa la main sur la tête et lança de sa voix si étrange :

"Je suis le Docteur John Dee. Je suis mutant comme vous et... mon chemin a croisé celui de ces deux énergumènes. J'ai subi une petite mésaventure, voyez-vous, et ils se sont occupés de moi. Je pensais être en sécurité mais en fait ils m'ont kidnappé, tout comme vous..."

Se redressant, il poussa un nouveau soupir.

"J'imagine que tout cela doit être assez confus pour vous mais... De ce que j'ai compris, ils veulent faire de l'argent avec nous trois. Ils pensent, non sans raison, que nous avons une valeur marchande et ils comptent nous vendre, tout simplement. Des acheteurs doivent venir ce soir et..."

Il désigna l'appareil photo.

"Ils veulent que je vous prenne en photo pour une espèce de mise aux enchères. C'est assez confus, dans leur tête je veux dire... Mais à ce que j'ai compris, vous les intéressez à plus d'un titre..."

Se calant bien profond dans sa chaise, le Docteur Dee reprit :

"Enfin, j'imagine que nous passerons dans d'autres mains avant d'être libérés. Pour ma part, j'ai connu pire. Pour vous..."

Il se passa la langue sur les lèvres. Le Docteur était nerveux.

"Pour vous, j'espère que vous saurez vous serrer les coudes dans les épreuves qui vous attendent. Surtout que nos deux ravisseurs pensent que vous allez pouvoir les aider à devenir des mutants... C'est cela, ils veulent que vous les fassiez devenir des mutants, ils veulent vos pouvoirs et l'argent de votre vente servira à financer leur voyage vers Génosha"

Ally était stupéfaite par ce qu'elle entendait. Erika sentit les doigts de sa compagne d'infortune se crisper tout contre son bras.

Le récit était abracadabrantesque. Les vendre, une rançon peut être mais les vendre à qui ? Ils voulaient les vendre comme de vulgaire animaux ou pire comme des objets. Une chose était sure, Raul et Bobby n'avaient en aucune manière de bonnes intentions à leurs égards.

Le reste des paroles du docteur n'avaient rien de rassurante. Erika ne voyait pas comment transformer des personnes en mutant. Elle avait même un doute sur le fait que ce soit possible mais elle n'avait rien compris aux maigres lectures qu'elle avait faite sur le thème de la génétique. Si Erika devait transformer les garçons en quelque chose c'était en deux horribles et laids crapaud baveux.

Elle secoua sa tête pour se clarifier les idées. Elle se résuma les révélation de l'homme en une unique phrase: On n'est pas prêt d'être libérés. Erika aurait bien voulut rassurer Ally mais la jeune fille savait que ça voix ne serait pas assurée et ne ferait que le contraire.

"On.... On peut bien faire quelque chose ?! Vous pouvez nous aider §?"

Erika désigna l'appareil photo du menton.

"Déja, pas de photo."

C'était mesquin, inutile, près du caprice mais elle se devait de résister même symboliquement. Elle ne se laisserait pas dicter sa conduite plus longtemps par ses deux affreux kidnappeurs. Kidnappeurs ! Loques sur pattes oui ! Loques sur pattes armées, corrigea intérieurement en grimaçant Erika. Avec espoir:

"Vous savez où on est ?"

"Pour le moment, je ne vois pas trop..." soupira le Docteur Dee. Son visage marqua une profonde haine pour ses ravisseurs. Visiblement l'homme était fier. Très fier. Et il ne supportait que mal les chaînes et les barreaux.

"Mon seul pouvoir est la guérison. Je suis un excellent guérisseur mais je suis à peu près nul au combat au corps à corps. A la limite si je récupérais une arme, je pourrais les faire souffrir mais..."

Le Docteur sourit de manière perverse. Se ressaisissant, il ajouta :

"Je pense que le meilleur moment pour agir sera au moment de la vente. A ce que j'ai compris, plusieurs acheteurs sont intéressés. Il faudrait que l'on se débrouille pour que le même reparte avec nous trois et que ce soit le plus..."

Il tortilla quelque peu du nez, cherchant le mot le plus adéquat.

"... inoffensif qui nous achète. Il va falloir jouer la comédie, donc..."

Faisant craquer les jointures de ses mains, le Docteur Dee avoua qu'il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il se trouvait. Il n'était effectivement pas du coin et n'était en Australie que "pour transit". Enfin, l'homme termina :

"Ils semblaient catégoriques pour les photos. Bon après vous faites comme vous voulez mais..."

Ally lâcha le bras d'Erika et dit tout simplement :

"S'il le faut, je veux bien..."

Erika était perdue. Elle ne savait pas quoi faire. Ally prit la décision pour elle. Du moins, la codétenue d'Erika impulsa une direction. La jeune escrimeuse se résigna. L'homme était docteur après tout.

"Ok Monsieur .... Docteur Dee."

Erika s'assit. La tension nerveuse commençait à se faire sentir.

"Prenez ces photos. S'il vous plait"

La proposition de l'adulte ne rassurait toute fois pas Erika qui avait encore en tête les paroles d'Ally qui parlait d'un vieux qui était de mèches avec les deux tachos desséchées.

"Comment être sur que ce soit le plus inoffensif et pas le plus riches qui nous... qui gagnent ?"

Jouer la comédie n'était pas le fort d'Erika. William réussissait toujours à la prendre en défaut quand à ça mère... Elle semblait être équipée d'un détecteur... Elle fallait qu'elle tente le coup... Pour elle, pour Ally...