Fuite éperdue.

[hrp Bonjour, je ne sais pas vraiment comment débuter la narration, mais si ce qui suit ne convient pas je tenterai une autre approche.]


Ses poumons sont de braise, Yan Huang suffoque sous une pluie battante et tiède, il devait reprendre son souffle, retrouver son calme et comprendre ce qui c’était passé quelques temps auparavant.

Fronçant du regard, le jeune fugitif regarde autour de lui, balaie les lieux alentours tentant de repérer où sa fuite effrénée l’avait emmené. Difficile de se repérer au beau milieu de la nuit, sous une pluie diluvienne mal grès les quelques lampadaires qui illuminaient les environs …. Heureusement la nuit est encore chaude en cette période de l’année et la pluie plutôt supportable : Yan est trempé jusqu'à la moelle ce qui n’est jamais une partie de plaisir et de surcroit Yan chemine pied nue et d’avoir tant couru sur la chaussée lui …

‘De la terre battue….’ Yan sentait de la terre battue sous ses pieds meurtris : cela ne pouvait que signifier qu’une seule chose. Yan devait être dans la partie septrionnale de Jinghong, le vieux quartier Dai de Min hang limitrophe à la jungle.

C’était le seul quartier de la cité à ne pas avoir été modernisé, certainement une idée du gouverneur en place qui souhaitait conserver quelque part au sein de la ville une partie de charme des anciennes constructions.

Une vague de chagrin le submerge, ses parents ne sont plus la pour le protéger, le chérir…Yan avait surpris plus d’une fois ses parents parlant des troubles qui agitaient le pays depuis l’apparition des mutants et surtout avec quelle brutalité le gouvernement traité ce problème… Ils parlaient aussi de bavure, de règlement de compte….. Yan n’avait pas alors tout saisi, mais il savait en voyant la mine de ses parents que l’avenir risquait d’être sombre … Mais Yan ne s’attendait certainement pas à vivre ce qu’il venait de vivre….Yan, a genoux, hurla sa douleur, sa détresse au cœur de la nuit : ses larmes se mêlèrent aux larmes célestes.

[Bonjour et bienvenue sur AX ! Je m'occuperai de ton courtier... Pourrais tu juste : 1 / Lier ta fiche de personnage dans ta signature ? 2 / Afficher la répartition exacte de tes points dans ton barème ? Merci par avance ! ]

C'était une nuit terrible. La pluie battante, les rues mal éclairées et sales... Le souvenir encore vif de l'assaut de la police au domicile de Yan. Tout cela allait le marquer à vie.

Les forces de l'ordre étaient à ses trousses, cheminant sur leurs engins, équipés de leur pistolets mitrailleurs. Yan put les voir en se retournant descendant un grand axe.


Heureusement pour sa vie, ils n'avaient pas encore sa localisation exacte. Peut-être que le fait de s'être retrouvé dans les petites rues lui avait accordé un répit précaire ? Mais tout cela n'était bien évidemment qu'une question de temps... Et s'il n'avait guère de doute quant au sort de ses parents, ils savaient que le sien ne serait que pire s'il tombait entre les griffes de la Police.


S'enfonçant dans la vieille ville, il se retrouva dans une ruelle sombre et répugnante. Ses pieds le faisaient souffrir. Un cri au loin. Un cri martial lui fit prendre conscience du fait que la Police changeait de stratégie. Et allait s'enfoncer dans la vieille ville...

Il venait de se rendre compte qu'il n'arriverait jamais à atteindre la jungle... Quand, soudain... La porte d'une modeste maison s'ouvrit.


L'homme en veste traditionnelle et lunettes de soleil le regarda un instant. Yan remarqua qu'il portait visiblement quelque chose de part et d'autre de la ceinture, les pans de sa veste faisant à ce niveau là d'importants plis.

"Petit, c'est une nuit bien sombre pour traîner dans les rues. Les chiens sont lâchés. Et il n'y a plus de lumière. Petit, que te veux la police ?"

La voix était neutre. Calme. Mais imposante.

L'homme lui fit signe d'entrer se mettre à l'abri.

Tout d’abord apeuré par l’ouverture de cette porte, Yan eut pour premier reflexe de fuir de nouveau au cœur de la nuit.

Mais ce ton neutre, amical même s’il le comparait aux cris haineux de ce que Yan entendait depuis l’apparition de la Haine dans sa vie le réconfortait quelque peu. De toute manière quel choix avait Yan , ses pieds étaient écorchés , les policiers à ses trousses pareil à une meute de tigres. De plus Yan se doutait qu’il ne pourrait jamais rejoindre la jungle et de toute manière une fois dans la jungle comment survivrait il ?

Yan hésitait… Il n’osait franchir le seuil, mais un homme qui appelait les policiers des chiens ne pouvait certainement être un de leur allié.

Un cri autoritaire pareil à un aboiement le sorti de sa torpeur le faisant sursauter. Yan décida de faire confiance à ses Ancêtres qui devaient certainement le protéger.

Se demandant ce que cet homme pouvait garder sous sa veste, Yan incline la tête signifiant qu’il avait compris le message que l’inconnu lui transmit et d’un pas chancelant en franchit son seuil.

Passant devant l'homme mystérieux, Yan put découvrir l'intérieur de la petite habitation. Une paillasse dans un coin, un coin cuisine avec une théière sur le feu, une porte donnant sur ce qui semblait être une salle de bain, l'endroit était modeste. Par ailleurs, au centre de la pièce où se trouvait maintenant le jeune mutant, se tenaient deux chaises et une table. Sur cette dernière, Yan eut la surprise de voir de la nourriture et... une arme d'assaut et des munitions.


L'homme entra dans la pièce sans même prendre la peine de refermer la porte d'entrée. Il alla s'asseoir à table, désignant d'un signe de la main la chaise la plus proche de l'assiette.

"Tu as surement faim. Je t'en prie, je t'attendais. Mais dépêches toi, les policiers seront bientôt ici..."

L'homme se versa un peu de thé dans une tasse et la renifla.

"Je crois que tu as juste le temps de manger et moi de boire mon thé, avant qu'ils ne soient là... Je t'informe qu'au fond de la salle de bain se trouve une petite fenêtre qui te permettra de poursuivre ton périple à travers les rues. Ou bien..."

L'étrange habitant marqua une petite pause pendant laquelle il prit une gorgée de thé. Souriant légèrement, il reprit :

"Ou bien tu peux me demander de m'occuper des policiers. Auquel cas je prendrai soin de toi"

Il posa son regard masqué par les lunettes dans les yeux de l'enfant.

"Mais pour cela il faut que tu le veuilles vraiment. Tu as peut être des questions ? Je suis Urizen et... considère moi comme un ami"

Au loin, les cris des policiers se rapprochaient...

Yan opina du chef, démontrant ainsi à son interlocuteur qu’il avait compris ce qui lui était proposé et détourna le regard pour le focaliser sur l’assiette qui lui était destiné. Yan n’avait pas véritablement faim à ce moment précis malgré sa fuite éperdue. Qui mangerait à un moment pareil ? De plus la présence incongrue de l'arme sur la table le trouble plus que de raison ... C'était la première fois qu'il en voyait une d'aussi prêt....

Yan s’installe lentement sur la vieille chaise, s’empare des couverts et honore le repas qui lui est offert : des tas de questions lui transpercent l’esprit.

Fuir ? Impossible, Yan sait qu’il ne peut s’enfuir, même si ce repas lui redonne un peu d’énergie la nuit sera certainement encore longue et que les policiers le rattraperont sans aucun doute. Même si par miracles ses ancêtres lui permettent de rejoindre la jungle, Yan ne serait pas plus avancé… Il finirait certainement dévoré par quelques animaux…
Yan frissonne, lui qui pensait que sa vie était terne, sans éclat désormais il ne manquait plus de sensations….

‘ Pourquoi… Pourquoi … Les policiers ont fait du mal à notre famille ?! Pourquoi les lumières s’éteignent et se rallument autour de moi ! Est-ce de ma faute ? Je veux savoir ce qui se passe…Et comment avez-vous su que je viendrais ? Pratiquez-vous le Yi Jing ?’

Lance Yan à l'intention de son hôte en repoussant son assiette vide.

Urizen sirota une nouvelle gorgée de thé avant de reposer la tasse et de croiser les bras.

"Les policiers font partie du système. Leur rôle est simple : faire en sorte que les rouages de la machine fonctionnent. Et la meilleure huile pour le système est la peur. Le sort de ta famille, tout comme le tien, importe peu aux yeux des maîtres de notre pays. Ce qui compte, c'est la terreur qu'inspire la répression. Ni plus. Ni moins"

Il se saisit de l'arme automatique et commença à la charger.

"Le Yi Jing est une saine activité, petit. Néanmoins, je n'ai pas eu besoin du Livre des Mutations pour retrouver ta trace : j'ai une radio qui capte les fréquences de la police tout simplement. Comme tous les autres, tu cherches à fuir par la jungle... Le fait que tu te sois retrouvé ici relève du simple hasard. Les Dieux ont voulu que nos routes se croisent et ainsi en est-il..."

Une fois l'arme chargée, il la reposa sur la table, la gardant néanmoins à portée de main.

"Le pourquoi n'a aucune importance, petit. Tu es une anomalie systémique aux yeux de certains, pour d'autres tes dons te viennent des Dieux, eux-mêmes... Je suis de ceux qui pensent ainsi. Et mon rôle est de te guider dans tes premiers pas"

Repoussant sa chaise, Urizen se leva et se posta juste devant la porte. A travers celle-ci, au loin, Yan pouvait déjà voir les troupes armées venir dans leur direction.

Urizen se retourna à nouveau et lui adressa un drôle de rictus avant d'ajouter :

"C'est ta dernière chance, petit. Tu choisis de rester avec moi et je m'occupe des policiers. Ou bien... La fenêtre de la salle de bain est toujours là..."

N'attendant pas la réponse du mutant, l'homme regarda à nouveau en direction de l'extérieur.

'Yan.... Je m'appelle Yan de la famille des Huang.... Votre cuisine est excellente.'

Du regard Yan parcoure les courbes de l'arme de guerre posée sur la table, il se demande si son maniement est aussi simple que dans Modern Warfare Anthology ... D'ici quelques minutes il le découvrira certainement et cette perspective le répugne.

Une sourde frayeur pulse en ses tripes tandis que Yan aperçoit les policiers s'approchaient dangereusement de la maison....

'Il est trop tard pour fuir.... Je ne pourrais jamais m'échapper....' Lache Yan d'un ton tremblant.

'Urizen.... Je ne veux pas rejoindre les Ancêtres, je vous demande de vous occuper des policiers...Il n'y a pas d'autre choix....' dit Yan à l'attention de son interlocuteur tout en reculant vers un des recoins de la modeste masure.

"Très bien... Si les Dieux le veulent, ce soir nous atteindrons le camp des rebelles..."

Yan vit que l'homme embrassa un médaillon qu'il portait autour du cou. Puis, alors que le jeune mutant se reculait pour trouver refuge dans un des recoins de la pièce, Urizen fit un signe aux policiers.

Allait-il le trahir ?

Il n'eut guère le temps de réfléchir à cette question... A peine les policiers eurent-ils progressé de quelques mètres supplémentaires en direction de la bâtisse, que l'homme mit les deux mains à la ceinture.


Il en sortit deux révolvers. Un homme contre toute une brigade de police. Le rapport de force semblait complétement déséquilibré...

Mais rapidement, Urizen fit feu sur un premier policier. En pleine poitrine. Ce premier tomba de son véhicule léger et s'écrasa au sol, mort ou inconscient. Alors que ses collègues allaient pour mitrailler Urizen de balles, l'homme mystérieux commença à faire des gestes de plus en plus rapides... Tellement rapides que les yeux de Yan ne pouvaient les suivre.

Urizen tira sur les policiers jusqu'à ce que ses armes ne produisent d'autres bruits que des cliquetis sourds...

Quand Yan regarda à nouveau, la rue était constellée par les corps des membres des forces de l'ordre. De ce qu'il avait pu voir, ces derniers n'avaient pas tiré un seul coup. Il y avait quelque chose de surhumain chez Urizen.

L'homme jeta au sol ses deux pistolets puis se saisit du fusil d'assaut.

"Petit, les policiers ne nous importuneront plus. Mais nos maîtres risquent de lâcher de plus gros chiens si nous traînons ici. Je te propose une chance. Une chance de pouvoir vivre et d'apprivoiser ton don. D'en faire des choses utiles. Bénéfiques pour tous et agréables aux Dieux. Mais pour cela..."

Il s'approcha de la sortie de la maison, comme prêt à partir.

"Mais pour cela, il faut que tu renonces à ta vie d'avant... Qu'en penses-tu ?"

Sans attendre la réponse du jeune homme, Urizen sortit une radio d'une poche de son habit et lança :

"Cupidon. Je rentre au Temple"

Yan était totalement abasourdi par la scène qu’il venait de vivre…. C’était tout simplement incroyable, Yan en oublia quelques secondes ses problèmes … Durant quelques secondes il se crut dans un vieux film qu’il avait vu ou il était question d’une Matrix, quelque chose dans ce gout la.

Yan n’en croyait pas ses yeux tous ces policiers étaient au sol, l’escouade toute entière avait été éradiqué par un seul homme : mais est qu’Urizen était seulement un humain ? Seule le lourd clapotement de la pluie brisait la morbide quiétude des environs autour desquels flottaient une forte odeur que Yan ne connaissait pas, une odeur cuivrée ….

Comment dans un rêve, Yan se tourne vers son sauveur l’observe d’un regard égaré et finit par lui répondre d’un ton teinté de surprise mâtiné de fatalisme.

‘Renoncer…A ma vie d’avant….Je crois que je n’ai pas le choix…..Pas du tout le choix….Allons rejoindre ce Cupidon…Vous êtes très fort….Plus fort que quiconque….’

Yan s’avance lentement vers Urizen et lui souriant lui lance.

‘Je vous suis vers le Temple !’

"En ce monde, il n'y a aucun choix. Et c'est déjà faire preuve de grande sagesse, petit, que de s'apercevoir de l'inexistence du libre-artbitre. Les Dieux en ont voulu ainsi, que leur volonté soit faite !"

De sa main libre, Urizen attrapa le jeune mutant et le cala contre son épaule.

"Ma force n'est qu'une illusion. Un jour, tu pourras prétendre à la même maîtrise que moi. En attendant, nous avons un long chemin à parcourir"

A peine, l'homme eut-il fini de parler qu'il se mit à courir. Le poids de Yan ou même de l'arme ne semblait pas le ralentir ni le gêner. Il ne semblait même pas respirer plus fortement. Ils traversèrent la ville puis, arrivant à la jungle, Urizen accéléra le rythme... L'homme courait à la vitesse d'une voiture de sport, évitant avec beaucoup de dextérité les nombreux obstacles qui se présentaient sur son passage... C'était incroyable. Et un peu déstabilisant...


Le soleil venait à peine de se lever quand Urizen s'arrêta. Yan crut qu'il s'agissait d'une autre des pauses nécessaires qu'ils avaient déjà marquées pour se rassasier ou satisfaire des besoins naturels, mais non...

"Bienvenue au Temple"


Le Temple ressemblait plus à des baraquements militaires qu'autre chose... Main dans la main, Urizen et le petit mutant s'approchèrent de celui-ci...


Des jeunes adolescentes pratiquaient un quelconque art martial...


... tandis que d'autres jeunes gens s'exerçaient au tir à l'arme automatique !

Urizen ne sourcilla pas et continua à conduire Yan dans le camp... Ils passèrent devant de nombreuses scènes du même genre : des jeune filles en train de démonter un fusil d'assaut, des enfants des deux sexes tentant de soulever un tronc d'arbre, des entraînements martiaux de toute nature...

Yan nota qu'il n'y avait que des adolescentes et des garçons et des filles de son âge ou plus jeunes.

Finalement, ils arrivèrent à des baraquements un peu moins sommaires. Sans dire un mot, Urizen ouvrit une porte et invita Yan à entrer. A l'intérieur, il y avait deux personnes.


"Salut Urizen, tu as fait vite ! Regarde moi cette petite ! Pas étonnant, non ?"


Une adolescente très concentrée était en train de... léviter !

Urizen, sans se départir de son attitude neutre, lança d'une voix calme :

"Bonjour Cupidon Petit Cœur, notre petit ami ici présent a besoin d'un encadrement moral. Qu'en penses-tu ?"

Le dénommé Cupidon se pencha vers Yan, en souriant de ses grandes dents blanches.

"Bah, j'sais pas... Qu'est ce qu'il a à dire, le p'tit ? Il doit avoir plein de questions, non ?"

Yan était abasourdi par tout, par tout ce qu'il venait de vivre, sa tête semblait vouloir exploser. Ces dernières vingt quatre heures que Yan venait de vivre étaient... invraisemblables mais pourtant réelles.
L'air hébété, fatigué Yan détaille le colosse d'ébène qui lui fait face puis son regard se focalise sur l'adolescente qui flotte littéralement à quelques dizaines de centimètres du sol puis observe de nouveau son interlocuteur.


'Je me nomme Yan, monsieur Cupidon Petit Coeur....Quel étrange nom vous avez...Vous êtes Américain ?

N'attendant pas la réponse Yan enchaine rapidement prenant a peine le temps d'une respiration.

'Pourquoi il est y a tellement d'enfants ici ? Comment cela se fait que j'ai l'impression d'être dans un camp d'entrainement plutôt que dans un temple ?'

Yan détourne le regard visiblement mal à l'aise et s'éloigne de quelques pas du géant.

'Je ... Je... Ne veux pas devenir comme les policiers... Ni comme eux....' poursuit Yan en montrant de la main ceux de l'extérieur. 'Je veux oublier tout ca, toute cette haine ... Je veux que mes parents reviennent et que tout revienne comme avant !'

"Tes parents sont morts" répliqua sèchement Urizen. "Et il n'y a nul retour en arrière possible : l'innocence une fois perdue ne saurait être regagnée. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve"

Cupidon fronça des sourcils.

"Olah, Urizen, tout doux !" dit-il de sa grosse voix. "Le p'tit débarque, et tu lui racontes des trucs affreux ! Faudra, un jour, mon pote, que t'apprennes le tact, tu piges ?"

Le mystérieux sauveur de Yan observa un instant le géant sans ciller ni manifester la moindre émotion. Cupidon reprit :

"Bordel, p'tit, le Temple c'est un nom... Pour Urizen, ce serait plutôt un refuge. Pour moi, ben j'dirais que c'est un camp d'entraînement. Le Temple, c'est pour notre pote, la Grande Prêtresse. Et pour la Taupe, ben euh..."

Il ne sut que dire. Urizen enchaîna :

"Tout n'est que vision de l'esprit, petit. Cet endroit est bien plus qu'un mot. Refuge, temple ou camp, cela dépend vraiment de ce que tu veux en faire. Quoi qu'il en soit, nul policier ne posera jamais le pied ici. Notre but est autre"

Le colosse d'ébène sortit un cigare de sa poche et l'alluma. Après avoir tiré une ou deux bouffées, il reprit :

"En fait, nos amis les milichiens de la police, p'tit gars, c'est rien que des faiseurs d'orphelins. Avec toutes ces rafles, toutes ces exécutions, ça en fait des marmousets comme toi à sauver. Et une fois sauvés, on vous aide. A devenir fort et grand comme Urizen ou moi. Après, vous prenez votre destin en main. On vous met juste le pied à l'étrier. On vous nourrit. On vous loge. On vous apprend à survivre. Et à foutre en l'air le système"

Il lâcha un volute de fumée en direction de l'adolescente. Cette dernière ouvrit les yeux, visiblement incommodée.

"Les adultes font déjà parti du système" précisa Urizen. "Nous ne pouvons éduquer que des enfants. Mais l'espoir de libérer le pays entier vient des jeunes générations. Vous êtes l'avenir de la nation"

Nouveau sourire éclatant de Cupidon.

"Tu vois, p'tit, c'est comme une école ici. Mais la seule école où on apprend de vrais trucs !"

Il tendit sa grosse main pour serrer celle de Yan.

"Et ouais, je suis américain. Cupidon P'tit Cœur est un pseudo. Un jour, mon gars, je te raconterai peut être d'où ça vient. Les noms de renaissance, tout le monde en a un. On t'en fileras un, j'suis sur"

Urizen commenta à la suite des paroles de Cupidon :

"Il s'agit d'un élu, Cupidon"

Le géant fronça à nouveau du sourcil, puis attrapa la jeune adolescente par le pied. Celle-ci, à nouveau déconcentrée, manqua de s'écraser au sol.

"Wei Wu Wei, bordel, tu vas t'occuper du p'tit"

La jeune fille réussit néanmoins à atterrir de manière à peu près convenable. Puis se relevant et dépliant ses jambes, elle demanda d'une voix calme et apaisante :

"Comment t'appelles-tu ?"

Yan jette un regard noir en direction d'Urizen, mais à l'écoute de la voix tant apaisante de Wei Wu Wei sa colère s'envole, son âme s'apaise.
Un sourire niais aux lèvres répond d'un ton timoré.

'Yan Huang.... Je me nomme Yan Huang... Ravi de faire la connaissance d'une personne qui ne me nomme pas Petit ....' Yan les lèvres pincés foudroie de nouveau du regard les deux adultes puis avance de quelques pas en direction de l'adolescente.

Se tournant de nouveau vers Cupidon, Yan lui assène malicieusement.

'Vous ne devriez pas être aussi grossier lorsque vous parlez à quelqu'un...Surtout envers les enfants et les filles.... De plus fumer est mauvais pour la santé !'

'Je sais bien que mes parents sont partis... Ils sont parmi les Ancêtres désormais et je me dois de survivre pour honorer leur mémoire....Mais en leur mémoire je refuse de basculer dans la haine...' Poursuit Yan d'un ton triste en se dirigeant vers une fenêtre pour y observer l'extérieur quelques instants.



' Je vous suis reconnaissant de m'avoir sauvé... de m'avoir emmené en ce Temple...' Du regard Yan parcourt le campement alentour puis haussant les épaules se détache de l'encadrement de la fenêtre pour se diriger vers Wei Wu Wei.

'En quoi consiste le devoir d'un Élu , Wei Wu Wei ?'

[Attention l'usage des images, musiques et autres supports est de la compétence exclusive du courtier ^^ Comme l'image correspond bien à ce que Yan pourrait voir, no soucy pour cette fois, on peut la laisser, mais à l'avenir... Bon jeu en tout cas !]

L'adolescente pouffa de rire en jetant un petit regard aux deux adultes. Urizen était toujours aussi inexpressif mais Cupidon, quant à lui, sourit largement.

"Ah ben, p't... Euh... Yan, les habitudes ont la peau dure. Et le tabac, t'as raison... C'est pas bon pour les marmousets. Allez viens, Urizen, on va aller superviser un entraînement ou deux !"

Il prit l'asiatique par l'épaule et le conduisit hors de l'habitation. Urizen avant de sortir ajouta néanmoins :

"Ce sont les Dieux qu'il faut louer. Je ne fais que suivre leurs volonté"

Une fois seule avec Yan, la jeune fille fit quelques pas rapides dans la pièce. Elle semblait particulièrement enthousiasmée par la présence du garçon.

"Tu sais, c'est la première fois que Cupidon me confie quelqu'un. Quand je suis arrivée ici, il m'avait donnée une amie, aussi. Elle est partie depuis mais elle m'a aidée à devenir ce que je suis devenue. Quand je pense qu'à la base je n'arrivais qu'à tordre des pousses de bambous... Et maintenant par la pensée, j'arrive à léviter et peut être un jour à voler ! Et toi ? Que sais-tu faire ?"

Elle fit un sourire radieux. Sourire qui s'effaça rapidement

"Pauvre Yan... Tu es si jeune... Quand les policiers ont assassiné ma famille dans la rue, j'ai cru que j'allais perdre la raison... Sans Urizen pour me relever et m'aider à leur échapper, je serai certainement... Morte. Alors je n'ose pas imaginer ce que ça doit être pour toi, pauvre Yan..."

Le jeune mutant remarqua que la fille lévitait à nouveau. Ses pieds étaient maintenant à quelques centimètres au dessus du sol.

"Le rôle d'un élu consiste à développer et à maîtriser les dons que les Dieux lui ont offert. Et de les mettre au service du bien. En Chine ou autre part dans le monde. Mon temps est d'ailleurs révolu, ici"

Une vague lueur de tristesse passa dans son regard alors qu'elle touchait à nouveau le sol. Elle se recoiffa puis termina de sa voix si douce :

"Mais en attendant je suis ton amie. Tu veux que je te fasse visiter le Temple ou tu as quelque chose de particulier à faire ? N'hésite pas, je suis là pour toi !"

Un franc sourire dévore le visage de Yan, les quelques paroles de la jeune mutante lui mettait du baume au cœur puis lui montrant ses vêtements boueux, Yan lui répond avec emphase :

"Avant toute chose j'aimerai pouvoir me doucher et me changer. Ce n'est pas que j'aime pas d'avoir l'air d'un chien perdu mais je préférais et de loin avoir l'air d'un humain."


Le regard de Yan se voile, quelques secondes, de tristesse.

" La perte d'êtres chers est toujours douloureuse....Nous sommes tous passés par cette épreuve inhumaine ..."

Yan secoue la tête et réplique.

" Ce que je sais faire.... Je ne sais pas vraiment en fait....Mais je crois que cela à lien avec ceci."


Du doigt Yan pointe une ampoule suspendu au plafond.

" Je crois que je peux éteindre la lumière...'

Voyant un sourire narquois se dessiner sur les lèvres de Wei, Yan s'empresse de rajouter :

" En me concentrant dessus....Sans toucher l'interrupteur. Mais je ne peux pas te le montrer... Çela ne semble par marcher quand je le veux.... "

Yan se dirige vers la sortie de la bicoque et se tournant vers sa nouvelle amie rajoute :

" Je suis heureux d'avoir une amie en cet endroit, permet moi de me changer puis fais moi l'honneur de visiter le Temple je te prie."

"Il me semble que ton don vient à peine d'éclore. Patience, Yan, après quelques semaines ici, tu pourras faire de grandes choses"

Rattrapant le jeune mutant, Wei lui prit la main et l'amena toute guillerette hors de la bicoque.


Les sanitaires et douches étaient pour le moins rustiques mais au fin fond de cette jungle, c'était déjà miraculeux de pouvoir se laver ! Puis, une fois propre, Yan fut conduit au baraquement qui faisait office de blanchisserie où on lui remit une tenue complète : des rangers, un pantalon et une veste à treillis et des sous vêtements.

Wei fit la moue.

"C'est Cupidon qui nous a dégotté ça dans des surplus de l'armée. Ça coûte pas cher, mais qu'est ce que c'est laid !"

Mais au moins les vêtements de Yan étaient dorénavant propres. La jeune femme ne lui laissa guère le temps de souffler et entreprit de lui faire une visite complète.

De ce que Yan put voir, il y avait tout d'abord deux grands dortoirs : un pour les enfants de moins de 13 ans et l'autre pour les adolescentes. Les adultes, quant à eux ("En très petit nombre" lui avait dit Wei) dormaient dans des baraquements individuels. Il y en avait quatre essentiellement, à savoir en plus de Cupidon et d'Urizen, la Grande Prêtresse et la Taupe. Le Temple accueillait de temps en temps des visiteurs mais ils ne restaient jamais bien longtemps.

En plus des sanitaires, de la blanchisserie et des douches, il y avait aussi un réfectoire / cuisine et une infirmerie.

Enfin, la majeure partie du camp était constituée par des terrains d'entraînement (au combat, au tir, à l'endurance) et des baraquements éducatifs (des cours normaux étant assurés par les adultes ou les plus anciennes adolescentes présentes, ainsi qu'un cours pour apprendre à maîtriser son don pour les membres disposant d'une telle particularité).

Le tour avait été fait au pas de course. Visiblement Wei avait beaucoup de choses à dire. Elle s'assit à côté du baraquement où Yan dormirait ce soir et dit à ce dernier :

"Normalement la journée commence vers 6h00 du matin. Là, y a l'appel dans la cour. Puis, tu as 15 minutes pour prendre ton petit-déjeuner. Après on fait des activités sportives jusqu'à environ 12h00. En gros, c'est de l'endurance, un peu d'initiation au combat et au tir et des sports collectifs. On a une demi heure pour manger avant de passer l'après-midi à l'école... Enfin l'école normale quoi ! Et après c'est repos... Sauf pour nous, les élus... A 18h00, la Grande Prêtresse, nous fait un cours rien que pour nous..."

Elle était essoufflée d'avoir tant parlé :

"Mais bon, c'est ta première journée... Donc en gros tu fais ce que tu veux en attendant. Demain, ça commencera pour toi... Alors, dis moi ce que tu veux qu'on fasse et on le fera ! Je peux pas te proposer mieux !"

Yan plus essoufflé encore qu'un vieux verrat réplique :

"Avant....Toutes choses.... RRrRrr Rr... Récuperer mon.... Souffle....."

Haletant Yan se laisse tomber à même le sol, 'les quatres fers' en l'air; son regard se perd dand le firmament où quelques nuages laiteux se poursuivent , changeant de forme au cours de leur périple.
De la main, Yan touche son treillis défraichi et lâche à l'attention de Wei.

" Quand je jouais à Modern Warfare Anthology, je me prenais à rêver à être un des ces soldats courant, l'arme au poing, à travers le champ de bataille pour abattre mes ennemis....Mais voila, ils se relevaient toujours même une fois mort pour poursuivre le combat... Dans ce jeu en tout cas.... La réalité n'est pas pareil... Ni mes parents ni les méchants policiers ne se sont relevés.... Ils sont restés là sur le sol, les yeux ouverts .En plus la mort à une sale odeur, tu le sais déjà d'ailleurs..."

Yan se redresse à moitié, embrassant du regard le campement, un voile de tristesse imprègne ses yeux.

" Tous ici semblent vouloir apprendre à tuer.... A vouloir se venger....Je ne veux pas tuer des gens dans la réalité, cela fait trop mal."

De la main Yan se frappe la poitrine et une lueur farouche s'allume dans son regard.

"Je veux juste savoir comment utiliser mon don pour aider les gens... Pas pour les tuer ! Comme cela semble être le but dans ce temple.... Du moins pour les enfants normaux...."

Yan se tourne de nouveau vers Wei et rajoute d'un ton doux.

"Wei Wu Wei parle moi de La Grande Pretresse et de la Taupe je te prie."

"Tu ne seras jamais obligé de tuer qui que ce soit..." commença tristement Wei. Puis, affichant à nouveau son éternel sourire, la jeune fille ajouta :

"Je serai toujours là pour empêcher quiconque de te forcer à faire du mal !"

Elle fit quelque pas puis alla s'asseoir à côté du petit garçon.

"Tu sais, la réalité est souvent affaire de vision de l'esprit. C'est ce qu'Urizen nous enseigne ici. A ne pas nous résigner. Alors bien sur..."

Wei noua ses cheveux en arrière et prit une grande inspiration.

"Bien sur, ça me plait pas plus que ça d'apprendre à me battre ou à tirer au fusil. Mais, le Temple nous donne les moyens de ne jamais abandonner. Et c'est ça qui est important ! Sans compter que Cupidon est un professeur très gentil... Quoi qu'un peu bourru"

Elle montra deux tentes au loin :

"La première de ces tentes est celle de la Taupe... Il est gentil mais un peu étrange. C'est un fouisseur. Il apparaît souvent comme par magie, sans que tu t'y attendes. Mais quand tu l'appelles, pour t'aider... Ben il est toujours là. Il est très malin et dit toujours la vérité. Même si cette vérité est des fois pas évidente à comprendre..."

Wei eut un petit rire. Visiblement, rien que le fait de penser à la Taupe l'amusait énormément.

"Enfin... La Taupe nous sert de mine de renseignement. Grâce à lui, nous savons ce qui se passe aux alentours bien avant tout le monde. Grâce à lui, nous avons pu sauver des dizaines d'enfants comme toi ou moi. Mais bref..."

La jeune femme prit un air grave.

"La Grande Prêtresse est impressionnante. Elle vit dans la seconde tente. C'est une femme exceptionnelle à tout point de vue. Elle est russe et je dois t'admettre qu'elle me terrifie un peu... C'est elle qui s'occupe des élus. Mais n'ait pas peur ! Elle n'est pas malveillante..."

Elle passa sa main dans les cheveux du jeune Yan.

"Mais tu verras avec toi à mes côtés, je n'aurai plus peur du tout ! Tu seras comme mon nouveau p'tit frère pour moi et moi je serai ta grande sœur"

Yan prend plaisir à laisser passer la main de Wei sur son crane, ébouriffant ses cheveux : cela lui rappelle sa famille, sa mère en particulier. Yan aurait avoir une sœur ou un frère, mais au final il fut préférable qu’il soit enfant unique, sa peine n’en est que moins forte.
Puis Yan se lève avec douceur, le visage sérieux.

« Tu sais Wei , je suis ravi de pouvoir te considérer comme une soeur que je peux manipuler la lumière…Et la ou il y a de la lumière, il y a des ténèbres… Ces policiers morts autrefois ils étaient aussi des enfants plein d’entrain et vois ce qu’ils sont devenus… Il y a en moi une part de ténèbres qui réclament vengeance… Mais je refuse de l’écouter… La haine engendre la haine… C’est un cercle vicieux…’

Yan avance de quelques pas, l’air songeur.

« Te sais si jamais un jour j’oublie ce que sait d’être un être humain… Si je deviens un jour comme ces policiers, je te demande de faire en sorte de m’empêcher de nuire à ceux qui ne le méritent pas… »

Yan secoue la tête comme pour chasser ses funestes pensées.

« Mais ce ne sont que des paroles ! Pour aujourd’hui agissons une dernière fois en tant qu’enfant ! Jouons un peu ! »

Termine Yan en un éclat de rire cristallin.

"C'est promis" jura solennellement Wei en fermant les yeux tristement. Puis, souriant à nouveau, elle entraîna le petit garçon quelque part sur un terrain de sport... Et ils passèrent leur journée à jouer, conformément au souhait de Yan.


Le lendemain fut moins festif : après une nuit sans rêve, Yan dut se conformer à la discipline du Temple. Ce n'était pas tant que l'endroit était déplaisant... Mais, il n'était qu'un numéro parmi tant d'autres !

Il apprit quelques prises de judo. Tira au pistolet. Joua quelque peu au foot-ball. Mangea en silence. Suivit des cours de mathématiques, d'anglais et... plus curieusement de savoir-vivre.

L'enseignement était bon. Cupidon s'était chargé des cours à dominante militaire. Pour les autres, c'étaient des adolescentes plus expérimentées que les autres qui faisaient office d'enseignantes. Pour le reste...

Quand 18h00 sonna, Wei vint trouver Yan à la sortie de son dernier cours "normal" de la journée. Elle le prit par la main et l'emmena dans la tente de la Grande Prêtresse.

"Viens, je vais te présenter aux autres !"

La case sommairement décorée ne contenait dans sa pièce principale rien d'autre qu'un canapé. Deux enfants étaient assis en tailleur au sol. Wei prit la même pause.


"Je te présente Chi, elle peut sentir les esprits et les infléchir..."

La jeune fille sourit légèrement puis reprit sa mine renfrognée.


"Et voici, Dan qui peut rendre le corps des gens souple comme du chewing-gum"

Le gamin a l'air attardé ricana puis se bava dessus. Visiblement, depuis qu'il était petit il mangeait des craies en classe...

Wei termina les présentations :

"Et voilà mon p'tit frère Yan. Il fait des trucs avec la lumière. Et il deviendra vachement puissant quand il sera grand !"

Les deux gamins regardèrent Yan en détail. Puis Chi prit la parole :

"Tu sais Wei, la sélection c'est demain... J'ai un peu peur... Parce que bon. D'un côté j'ai envie de partir mais d'un autre..."

Wei baissa tristement le regard.

"C'est comme moi. Je sais que mon temps est révolu ici. Néanmoins, j'aimerai pas être séparée de... Enfin, pas SI VITE"

Les deux filles arrêtèrent brusquement leur échange et tous les visages se figèrent quand une grande femme à l'air peu avenante entra lentement dans la pièce. Elle déposa les armes qu'elle portait, puis s'assit en tailleur sur le divan en peau de léopard.


"Bonjour, jeune Yan" commença-t-elle avec un fort accent slave. "Cupidon Petit Cœur et Urizen m'ont parlé de toi. Tu n'en es encore qu'au stade de la découverte de tes pouvoirs. Néanmoins, j'ai prévu un petit test pour toi..."

Yan observe les quelques armes posées sur le sofa comme ci ces dernières avaient été des serpents puis porte son attention sur la prêtresse.
Cette femme ne semblait pas commode, Yan s'attendait à rencontrer une sorte de véritable prêtresse vêtue plus au moins comme une religieuse. Yan comprenait mieux ce que voulait dire Wei par femme terrifiante : cette prêtresse ne semblait pas du tout être accommodante.

Yan déglutit avec peine véritablement mal à l'aise et s'installe en tailleur sur le sol ,prêt de Wei.

"Un test ? Une sorte de jeu alors ?" un timide sourire s'installe sur son visage. "Cette journée fut longue...Trop longue... Je me demande comment les autres enfants arrivent à tenir le rythme..."


" Quel genre de test dois je faire? J'espère que j'aurais assez d'énergie pour le réussir..." Termine Yan sur un bâillement en observant la prêtresse.

"Un jeu mental oui... Mais ta précieuse énergie n'en souffrira guère, petit homme" répliqua la Grande Prêtresse de sa voix glaciale. Un sourire mauvais aux lèvres, elle ajouta, d'un air mystérieux :

"Quand le choix n'est pas permis, tout un chacun trouve les ressources nécessaires pour réaliser son destin..."

Sans laisser le temps aux enfants présents de méditer sur cette pensée, elle reprit :

"Le test est simple, petit homme. Ton don est pour l'heure vain et inutile. Néanmoins, tu dois prendre conscience de la splendeur de sa floraison chez tes camarades. Pour cela, je te propose un petit défi..."

Elle ferma les yeux et marqua une légère pause. Quand elle les ouvrit à nouveau, la Grande Prêtresse exposa l'énigme :

"Petit, j'ai réfléchi à ton nom d'élu. Tu as du le comprendre, ici, nombreuses sont les nouvelles identités. Je ne suis pas née Grande Prêtresse. Tout comme Cupidon Petit Cœur et Urizen ont vécu de longues années sans qu'on les appelle ainsi. Ce nom d'élu tu vas devoir le trouver..."

La femme croisa les bras, l'air sévère.

"Pour t'aider je t'indique juste que je l'ai dit seulement à la Taupe, qui est cachée quelque part dans cette tente. Ce peut être au dessus ou en dessous de nos pieds. Ou en n'importe quel endroit. Néanmoins, la Taupe ne pourra que te le révéler si tu la trouves et que tu le lui demandes. Il ne répondra qu'à toi et à toi seul. Toutefois, tu peux utiliser les autres élus pour arriver à tes fins. Considère qu'ils sont à tes ordres..."

"Quel jeu stupide...' Marmonne Yan entre ses dents en roulant des yeux vers le haut de la tente.

Yan se lève prestement et parcourt du regard les lieux, essayant de déceler la présence de cette fameuse taupe : en vain....
Il n'y avait pas une cinquième personne de visible, la Taupe devait certainement user d'un subterfuge élaboré pour masquer sa présence au sein de la tente.

L'attention de Yan se porte vers ses trois compagnons :

Wei était à même de flotter dans les airs tandis que Dan pouvait assouplir à l'extrême le corps des gens. Quand à Chi, elle pouvait déceler la présence d'autres personnes à proximité.

Yan se tapote le menton et analyse tant bien que mal cette étrange situation.

"Vous savez Grande Prêtresse on gagnerait du temps si vous me donniez directement l'information...." Lance Yan à l'attention de cette dernière mais intimidé par le regard sibérien que la Grande prêtresse lui décoche, Yan s'empresse de rajouter :

"Mais cela serait certainement une forme de tricherie...."

"Etant donné les pouvoirs de Wei et de Dan je présume que la Taupe n'est pas sous terre...Leurs capacités ne serait pas utile...." Marmonne Yan , l'air songeur puis se tournant vers Chi , Yan ajoute :

" Chi , peux tu me dire ou se trouve la Taupe ? Avec ta capacité tu devrais certainement pouvoir le sentir ?"

La Grande Prêtresse posa un regard noir sur le petit mutant. Visiblement son ouïe semblait être aussi affutée que sa vision était acérée...

L'exploration visuelle de Yan ne donna aucun résultat. Au-delà du fait qu'il n'avait que très peu d'éléments sur cette fameuse Taupe, il n'y avait effectivement personne d'autre dans la pièce.

"Seule compte la route à parcourir et non la destination à atteindre" commenta la femme. "Il y a un enseignement derrière chaque chose, en dépit de leurs apparences..."

Elle opina toutefois du chef quand le petit mutant tira des conclusions sur la localisation de la Taupe. Mais ajouta tout de même :

"L'argumentation est correcte mais il s'agit d'un parti pris. Une autre vision de l'esprit, de celles qui peuvent perdre et embrumer l'âme. Le maître mot en toute chose doit être : déchaîne les puissances du mental. Innove. Ne voit jamais le monde tel qu'il est mais comme il devrait être. En somme : ne jamais se résigner"

Chi, à l'appel de son nom de guerre, ferma les yeux et se posa la main sur le front. Au bout de quelques instants de ce qui semblait être une intense concentration, elle ouvrit à nouveau les yeux et conclut :

"La Taupe est là haut. Derrière le trou"


Tandis que la Grande Prêtresse gratifiait Chi d'un sourire figé, Yan put examiner un peu le plafond : il était bien trop haut pour qu'il puisse l'atteindre par ses propres moyens. Et l'ouverture était bien trop petite pour qu'il puisse espérer passer.

Yan observe attentivement la fine ouverture puis porte son attention sur Dan et se dit que finalement son étrange pouvoir allait lui être utile.
Yan, triomphant, se tourne vers Wei et lui dit avec empressement certain :

"Grande Sœur, peux tu à l'aide de ton pouvoir me permettre de m'approcher de cette ouverture ? Même si tu n'es pas à même de me mener la haut, quelques dizaines de centimètres devrait suffire ...Ensuite je tacherai de me hisser à la force des bras....'

Yan se regarde et rajoute dubitatif.

"Mais j'espère que tu arriveras à me mener grâce a ton pouvoir à cette ouverture....Je ne pense pas être assez fort pour grimper la haut... Mais avant toute chose...'


Yan se tourne vers Dan et lui demande doucement :

"Dan... J'ai besoin de toi.... Tu dois me donner la souplesse du serpent pour que je puisse entre la dedans...' Yan montre du doigt l'ouverture dans le plafond. " Tu peux faire cela pour moi ? Ensuite Wei pourra me faire flotter jusqu'à là ! Cela va être amusant ! "