Première consultation

Pour une fois c'était rangé. Et aéré. Esther avait même poussé le vice jusqu'à acheter quelques plantes vertes de manière à égayer l'endroit. Bref, le bureau de l'israélienne était un peu plus accueillant qu'à son habitude.

De sa brève rencontre avec le Parangon et les restes de ses victimes, elle avait fait tout un travail sur elle-même et son rôle à jouer. Si jusqu'à présent la militaire et l'enseignante en elle avaient beaucoup parlé dans les murs de l'Institut, tel n'avait pas été le cas de la psychologue.

Il était certain que la vision des corps mutilés n'avait pas laissé de marbre les élèves. Le contraire aurait été inquiétant : même elle y pensait encore. La barbarie à moins de 20 minutes de chez eux, ce ne pouvait qu'être une raison de plus pour s'inquiéter sur l'état du monde et son propre avenir.

Esther avait donc décidé de tenir une permanence. D'organiser un groupe de paroles. Pour... Répondre à toutes leurs angoisses. Il fallait remettre du verbe, des mots et des paroles sur ces visions d'horreur. Alors elle pouvait bien s'abstenir de fumer en ce début de soirée...

Et attendre les éventuelles visites.

Elle entendait le tic-tac de sa montre pendant qu'elle tap-tapotait son stylo contre la table, le tenant à la manière d'une cigarette.

Pas d'élèves.

Mettant son stylo à la bouche, Esther entreprit de le mâchouiller pour s'occuper la bouche. Elle jouait maintenant avec son briquet.

C'en était trop. Reprenant le stylo en main, elle se saisit d'une feuille de papier sur laquelle elle inscrivit :


Elle placarda en toute hâte la feuille sur la porte de son bureau, puis fila, son paquet de clopes à la main, en direction de l'extérieur de l'Institut.

Jardins

[HRP: J'ai pas Word sur ce pc donc mille excuse pour les fautes sans oublier ce clavier Qwerty >_<]

Ailleurs

Le début de soirée avec Kanata et Georgia avait franchement terminer le moral du jeune télépathe.
Il avait attendu un bon moment, avait fait plusieurs fois le tour du quartier à la course mais rien de rien, il n'arrivait pas à enlever de sa tête les images qui lui fracassais la tête.
Sans oublié les doutes qui venait de grandir par rapport à son avenir, en bref il avait décidé d'en parler, sachant qu'Esther tenait des consultation c'était donc le bon moment.
Il arriva devant la porte close, la regarda lu le mot et commença à vouloir faire demi tour.
Puis il réfléchit à son geste, soit il en parlait, soit il finirait fou et au vu de ce que cela avait donner sur Marianne il allait évité.

"Professeur Koffman... je... voudrais vous parler s'il vous plait... si vous avez le temps..."

La voix du garçon dans le communicateur était morne, il termina par s'assoire devant la porte la tête poser sur celle ci, les yeux vers le plafond.

*Vide toi! vide toi!*

Jardins

Revenant d'un pas pressé des jardins de l'Institut, Esther découvrit, en empruntant le couloir des professeurs, Alexander allongé devant sa porte. A cette vision, elle hâta encore un peu plus le pas.

Arrivée à son niveau, elle sortit sa clé et déverrouilla sa porte. Puis, baissant les yeux pour regarder le jeune télépathe.

"Nous allons passer dans mon bureau. Mettez-vous à l'aise"

Cela avait été dit d'un ton neutre. Juste ce qu'il fallait pour essayer de créer une réaction.

Esther alla s'installer dans son fauteuil et attendit qu'Alex aille s'assoir sur l'une quelconque des chaises.

"Que me vaut votre visite ? Il y a quelque chose en particulier dont vous aimeriez me parler ?"

Esther écouta attentivement le discours du jeune homme. Il semblait nerveux et parcouru par de nombreux tics d'émotion. Et cela n'était guère surprenant ! Après tout, les pouvoirs impliquaient toujours des responsabilités et, en l'espèce, Alexander était confronté au douloureux problème du droit de vie et de mort ! Comme elle-même, bien des années plus tôt...

"Vous avez subi une rupture biographique avec la découverte de vos pouvoirs. Votre trouble est normal. Bien entendu, la plupart des jeunes essayent pendant quelques temps du moins à faire comme si de rien n'était et comme si la vie pouvait ne pas changer..."

L'israélienne croisa les doigts en repensant à tout ce temps où elle avait prétendu ne pas être une mutante. Où elle avait fait en sorte de rester à bonne distance de tout le monde pour ne pas reproduire la catastrophe qui s'était produite au kibboutz. En vain.

"Attention, je ne dit pas que les soirées entre amis sont terminées pour vous. Loin de là. Mais... Voyez votre pouvoir comme une contrainte personnelle : elle vous impose des devoirs tout en vous conférant une puissance d'action. Vous ne pouvez plus être insouciant comme vous avez pu l'être par le passé : les jeunes mutants sont forcés de devenir adultes bien avant leurs camarades humains"

Elle s'éclaircit la voix : Alexander évoquait la NYCU, université agitée s'il en était...

"J'imagine que faire ses études à la NYCU n'est pas de tout repos. J'y ait travaillé : un certain nombre de mes collègues sont morts à l'heure d'aujourd'hui. Pour le reste, cela c'est si mal passé que ça pour vous là bas ? Vous n'avez pas pu vous lier d'amitié ?"

Quant au Parangon... C'était là encore une autre paire de manche...

"Je crois que vous avez fait le bon choix s'agissant du monstre du centre-ville. Vous avez paré au plus pressé avec les moyens du bord : des vies humaines et innocentes ont pu être sauvées. C'est une bien piètre consolation mais... J'aurai certainement agi de même"

Esther plissa des yeux, se remémorant les vies qu'elle avait enlevé par le passé... Les vies innocentes qu'elle avait prise sur ordre de ses supérieurs. Elle détestait l'armée pour ce qu'elle avait fait d'elle.

"Sur les responsabilités morales, l'esprit humain a la tendance naturelle à se dédouaner. Si vous tuez sur ordre, vous aurez tendance à rejeter la faute sur votre supérieur. Si au contraire, vous donnez l'ordre de tuer, vous vous consolerez en pensant que ce n'est pas vous qui avez appuyé sur la détente. La tension psychologique liée à la mort provoquée de quelqu'un doit se résoudre : et l'esprit humain est maître dans l'art de la fuite"

Un détail l'interpella dans le discours d'Alexander...

"Qui vous a demandé de tuer le Parangon ? En tout cas..."

Elle sourit au télépathe. Un sourire franc et massif.

"En tout cas le simple fait que vous vous posiez ces questions, en gros, que vous mettiez le sujet de l'éthique du pouvoir sur la table, prouve que vous n'êtes ni un monstre ni un lâche. Pour le reste avez vous déjà subi une expérience de rejet ? Il me semble que c'est ce que, entre autres choses, vous craignez..."

Chambres

Josh se rendit au bureau des professeurs dans un lourd silence. Il évita soigneusement les autres élèves en chemin. Quelle ironie... il ne voulait pas parler a d'autres élèves alors qu'il se rendait pour la première fois chez un professeur pour un entretien particulier, pour essayer de trouver une solution a ses problèmes entre autre.

Lui qui nageait dans la brume depuis l'incident des chambres, il ne savait plus quoi faire. Peut-être qu'un professeur pourrait lui montrer le chemin d'une porte de sortie, une issue pour son âme.

Il passa devant le bureau de Cassandre Deneos. Il hésita un instant a toquer a sa porte, sachant qu'elle avait été présente lors de l'incident. Il se ravisa. Il lui fallait un avis extérieur. Et en psychologue, il n'y en avait pas trente-six au sein de l'institut. Le professeur Koffman était la seule qui pourrait trouver ce qui ne va pas. Peut-être même pourrait-elle l'aider... ou lui prescrire des calmants...

Il passa devant le bureau du professeur Volkov, ou il crut entendre des voix. Il s'arrêta un instant, ses sens aux aguets avant de reprendre sa route. Ce qui se tramait a l'intérieur ne le regardait pas. Et c'était mal poli d'écouter aux portes.

Il en fut de même pour le bureau de la psychologue. Le lupin s'apprêta a toquer quant il entendit une conversation. Elle devait certainement recevoir un autre élève. Cela semblait évident, étant donné ce qu'avait commis le Parangon. Peu d'élèves pouvaient se relever sans conséquences de ces scènes. Lui ne venait pas pour cela malheureusement. Peut-être que le moment était mal choisis.

Quoi qu'il en était, il décida d'attendre que la conversation se termine tranquillement sans son intervention et s'assit dos au mur, a côté de la porte, en fixant le sol d'un air dépité.

Le rythme cardiaque de Josh s'accéléra de stress lorsqu'il entendit la voix courroucée d'Alixtide résonner dans son communicateur. Il se pétrifia d'effroi en se rendant compte qu'il avait complètement oublié que le garçon ne supportait pas les produits "saints".

*Oh la boulette...* Pensa-t-il en passant une main leste dans sa fourrure.

La colère d'Alixtide était légitime, mais qu'il affirme que le garou ne pensait "qu'a sa gueule" lui restait en travers de la gorge. était-il vraiment égoïste a ce point pour essayer de s'excuser? Ce devait être la façon la plus maladroite du monde, certes, mais Josh ne trouvait pas les mots, trop honteux de ce qu'il avait fait malgré lui, et de ce qu'Alixtide lui reprochait, non sans une pointe de rancune a son égard.

Le pire dans tout cela était sans doute le fait que le porcher n'avait eu dans un sens que ce qu'il méritait. Les maigres souvenirs de ce qui s'était passé dans sa chambre ce jour là lui rendaient la vision d'un garçon le menaçant avec un seau d'il ne savait plus quoi. Puis le trou noir...

De fil en aiguille, Josh pensa que tout lui retombait dessus au final, avant de secouer la tête en repensant a ce qu'Alixtide disait sur son compte. Mais il ne pouvait s'empêcher de se dire amèrement qu'il ne pourrait rien faire de plus pour réparer les pots cassés. En avait-il seulement le courage face à un garçon aussi remonté que lui? Et les autres? que pensaient-ils de tout ça? Josh soupira d'un air las. Pas la peine de se prendre la tête pour cette histoire.

Sa main tremblotante serra un peu plus fort son communicateur. Si Alixtide voulait faire la gueule, tant pis pour lui. Le garou n'irait pas chercher midi a quatorze heures pour essayer de lui remonter le moral ou lui lécher davantage les bottes pour espérer obtenir un peu moins de rancune de sa part. Le mal était fait. En cet instant, la réaction du malheureux porcher l'énervait plus que tout. Pour peu, il aurait même eu envie de le provoquer. Cela aurait été si facile de sortir une réplique cinglante. Et après tout pourquoi pas...

Le garou prit une grande inspiration et activa son communicateur sur la fréquence d'Alixtide, avant de le placer devant sa gueule et de parler d'une voix posée mais suffisamment cassante:

Si j'avais voulu finir le travail, j'aurais défoncé la porte, tranché ta tête, découpé en p'tits morceaux et enterré le tout aux quatre coins de Salem. Si c'est vraiment ce que tu veux, je peux t'arranger ça...

Il marqua une courte pause. ça ne lui ressemblait pas de parler comme ça, lui qui d'habitude était si timide avec les autres. A croire que l'Institut était un véritable poison pour lui plus qu'autres chose. Il hésita un instant a vider son sac a travers le communicateur, puis se ravisa.

J'pense que tout est dit. Bye.

Et d'éteindre complètement son communicateur. ça lui ferait du bien de ne plus entendre brailler les gens et de ne plus s'entendre lui-même chialer sur son propre sort en entendant ce qu'ils pouvaient dire. Bref, il en avait marre.

Et comme la consultation s'éternisait, Josh décida d'aller prendre l'air. Il avait besoin d'être seul et tranquille. C'est pourquoi il partit dans un endroit ou personne ne pourrait le rejoindre, ou il pourrait être sur de ne pas être dérangé. Il ne savait pas encore ou mais il trouverait bien...

Ailleurs

"Nous connaissons bien le triste cas de Mariann Chevalier à l'Institut... De ce que j'ai pu glaner comme information elle a été brièvement pensionnaire chez nous avant de disparaître - ce qui en soit n'a rien d'extraordinaire, personne n'est prisonnier ici - et de se livrer à une carrière terroriste... Mon équipe l'avait neutralisée il y a quelques temps... et il est intéressant de constater qu'elle ait à nouveau choisi la NYCU pour sévir. C'est une jeune fille très perturbée..."

Esther ferma un instant les yeux pour bien garder en tête que Mariann n'était qu'une victime. Des machinations de Nemo.

"Elle a été exposée à une drogue expérimentale, le KW64, qui influe de manière radicale sur la chimie du cerveau. En gros, sous KW64 vous confondez le mot et la chose qu'il désigne. Idéal pour les conditionnements express... C'est triste mais j'ignore s'il existe un contre conditionnement"

C'était l'éternel problème de la relation de pouvoir entre les mentalistes et le reste de la planète. Plier ou faire fondre l'acier, c'est bien. Manipuler / Créer des illusions / Lire dans les pensées, voilà les trois clés de la puissance absolue.

"Vous le savez peut-être, Alexander, mais j'ai été kidnappée avec mon équipe il y a quelques temps pour tenter de me faire subir un lavage de cerveau. JE SAIS que je ne tiendrai pas un round contre un télépathe ou un mentaliste. Et cette pensée m'agace au plus haut point mais... Vous n'êtes pas de leur trempe. J'ai entièrement confiance en vous. Vous avez une conscience et c'est ce qui vous sauvera le jour où vos pouvoirs deviendront plus... importants"

Esther regarda sa montre, un peu agacée.

"J'espère en tout cas que ce petit entretien vous aura été utile. N'hésitez pas à repasser me voir en cas de besoin mais... ne vous inquiétez pas, tout se passera bien. Je vous le garantis"

Une étincelle ce fit dans le regard du télépathe, celle de l’étonnement voir de la culpabilité.
Alex avait pris Mariann comme investigatrice de ce qui c’était passer à la NYCU, l’avait rendu coupable de tout, mais ne l’avais jamais au grand jamais placer dans la position de victime.
KW64 et ce qui l’avait créer et utilisé, c’était eux les vrais coupables de tout cela, d’un coup Alex s’en voulais pour ce qu’il avait fait, peu être que des innocents étaient derrières les barreaux à cause de lui.

« ça change pas mal de chose à ce que j’avais penser… »

Nouveaux éléments il faudrait qu’il pense à parler un jour de Bob et les autres avec le professeur, mais pas aujourd’hui, celle-ci lui parlait du pouvoir du télépathe, le faite qu’elle ne pourrait pas tenir un round face à eux, mais elle rassura Alex, lui rappelant que jusque la il avait fait les bons choix et surtout que malgré tout elle avait confiance en lui.
Si ça conscience restait intacte alors il n’y avait pas à douté de lui, fallait il qu’elle le reste…
Alors que la professeur m’était un thermes à l’entretient, Alex se sentait mieux, bon il n’était pas encore dans l’optique Youhou je suis super de bonne humeur!!! mais déjà il se sentait plus léger plus enclin à envisagé que ses actions même aussi déroutant pourrons elles êtres parfois, seront faites pour le biens de tous.
Il se leva avant de sourire timidement à la professeur.

« Je vous remercie Professeur! Ça va beaucoup m’aidé merci! »

Puis il quitta la pièce peu être était il temps qu’il prenne un peu de repos.

( Saut Temporelle)