Préparation du grand soir

Derek, Edouard et Juliette poursuivirent finalement leur chemin comme ils l’avaient commencé, c’est à dire séparément. Il y avait cependant une différence notable concernant la gothique romantique, car celle-ci avait été rejointe par Charis qui fut en fin de compte la seule à suivre son conseil qui avait plutôt, il est vrai, la forme d’un ordre en bonne et due forme. Ce n’était pourtant en aucun cas ce qu’elle avait désirée, mais ses propos avaient tout simplement suivi une logique, certes légèrement abrupte, mais qui avait pour but de préserver l’institut de tout ragots malveillant vis-à-vis de cette troublante affaire au centre commercial susceptible de les traîner encore un peu plus dans la boue comme la Sentinelle savait si bien le faire dans chacun de ses éditions. Les deux garçons avaient donc décider de n’en faire qu’à leur tête, affichant ainsi au yeux de la gothique romantique leur flagrante stupidité et leur désintérêt de la sécurité moral de l’institut et des mutants y ayant trouvé refuge. Tant pis, au moins avait-elle essayé de les ramener sur la voie de la raison, même si son intention fut vaine et stérile. Il ne restait plus qu’à espérer qu’ils sachent garder raison, afin qu’ils n’aillent pas, par leur trop grand empressement à vouloir faire ce qu’ils supposaient être juste, entraîner l’institut dans leur folle décision.

Charis avait, en revanche, suivit peu ou prou le même raisonnement que Juliette, jugeant que le docteur Wree ne manquerait pas de flanquer la responsabilité de tout cela sur le dos des mutants, en l’occurrence les deux qu’elle avait sous la main, lorsque les autorités arriveraient enfin sur les lieux de l’incident. La suissesse avait cependant prit quelque peu soin de la malheureuse Betty, qui lui avoua le pourquoi du comment de sa blessure à la tête. Un fait, que Charis ne manqua pas de répéter à la gothique romantique, après l’avoir rejointe à l’extérieur ou elle se dirigeait déjà en direction d’un taxi. Peu désireuse de demeurer dans le secteur plus longtemps, Juliette avait préféré utiliser ce moyen pour rentrer immédiatement à l’institut au lieu d’attendre l’autobus qui ne serait pas ici avant une bonne dizaine de minutes. Charis profita donc de sa générosité et les deux mutantes parcoururent ainsi le longue route qui les ramèneraient à l’institut très rapidement. Une fois de retour devant la porte du saint des saints mutant, Juliette régla la course au chauffeur du taxi qui ne demanda pas son reste en voyant aussi bien l’état dévasté de la grille d’entrée de l’institut, que la brèche dans son mur d’enceinte quelques mètres plus loin. Nul doute que la rumeur allaient rapidement s’étendre à toute la ville, ce qui était une raison de plus pour ne pas laisser les gens opposés aux mutants faire le lien avec le centre commercial. Les bras chargés de ses achats et notamment de la housse volumineuse contenant son costume pour halloween, Juliette resta quelques instants ébahie devant le spectacle de destruction qui leur faisait face à toute deux…

‘’Il semblerait que Derek n’ai pas menti en parlant de l’institut… Je ne sais pas ce que tu en pense Charis, mais la coïncidence de la simultanéité de ce qu’il vient de se passer au centre commercial et ici me semble un peu trop parfaite pour être totalement sans lien…’’

Dit alors la gothique romantique dans un soupir las, en s’adressant à la mutante juste à ses côtés. Juliette resta ainsi encore quelques secondes, puis elle ajouta à l’encontre de la jeune fille en commençant doucement à se diriger en direction de l’entrée de l’institut :

‘’Viens, il faut trouver un professeur et lui demander ce qu’il s’est exactement passé ici, afin de voir s’il y a éventuellement une similitude avec les évènements du centre commercial.’’

La gothique romantique s’engagea alors dans l’allée menant au bâtiments lui-même, mais elle du stopper rapidement sa marche car Charis et elle rencontrèrent très vite des élèves en train de nettoyer les décombres dû aux exactions de leur agresseur. Au loin, les sirènes annonciatrices de nouvelles difficultés résonnèrent tel un sinistre avertissement, se rapprochant rapidement de secondes en secondes… Dans très peu de temps, l’institut serait envahi par la police et, sans doute, une ou deux ambulance comme cela était habituellement le cas dans ce genre de situation. Bien qu’elle ne savait pas exactement ce qu’il s’était passé, Juliette dû reconnaître que les dégâts étaient très impressionnant et elle se demanda avec quel sorte d’engin ces agresseurs avaient pu ainsi détruire une partie du mur d’enceinte de l’institut. Laissant son ténébreux regard se perdre sur l’ensemble des personne présente, Juliette fini par apercevoir le seul professeur présent… Ha flûte songea-t-elle alors, il fallait que ce soit elle… Les sirènes hurlèrent plus fort encore, et bientôt les autorités seraient là… Ce n’était plus qu’une question de minutes maintenant, il n’était donc plus temps de faire la fine bouche…

‘’Regarde Charis, le professeur Kaufman est là-bas… Allons la voir avant que nous ne puissions plus parler librement avec elle.’’

Invita la gothique romantique en s’adressant à Charis, en désignant le professeur en question d’un geste discret de la tête. Même si les deux mutantes n’avaient pas le temps de parler dans le détail des deux évènements avec Esther, au moins pourraient-elles lui faire part des grandes lignes avant d’en rediscuter un peu plus tard. Bifurquant en direction du dit professeur, Juliette se dirigea vers elle tranquillement, légèrement encombré par ses achats. Une fois arrivé à destination, la gothique romantique salua Esther de son habituelle politesse respectueuse…

‘’Bonjour professeur… On dirait que vous avez eu affaire à des forcenés si j’en crois l’état du portail de l’entrée et du mur de la propriété… Avec quel véhicule ont-ils réussi à le détruire de la sorte, je ne vois aucun camion ou autre, dans les environs… Quoi qu’il en soit, il semblerait que nous ayons été plus heureuses avec les évènements du centre commercial, n’est-ce pas Charis.. ?’’

Encore que plus heureux n’était pas tout à fait le terme le plus adéquat. Cela étant, il n’y avait eu ni dégâts, ni morts. Tout au plus une blessée et des gens désorientés, mais rien d’aussi grave que ce qu’il s’était apparemment passé à l’institut.

Juliette, laissant la parole à Charis afin qu’elle explique dans les grandes lignes les évènements du centre commercial à Esther, complétant par la même occasion une lacune assez récurrente chez la gothique romantique à ne pas être en mesure de résumer en quelques phrases simples les évènements passés, reporta son attention sur les quelques élèves restant sur place afin de commencer à déblayer les décombres de l’assaut. Au vu de leurs réactions assez vives et d’une compréhension assez difficile de leurs comportements irrités ou bien encore troublés pour certains, La jeune femme s’interrogea sur ce qu’il venait véritablement de se passer devant cette grille et ce mur abîmé. Cela avait-il été si terrible que cela.. ? Pourtant, il ne semblait pas y avoir de mort, ni même de blessé du côté de l’institut… Et si leurs agresseurs n’étaient que des non mutants, alors elle ne comprenait pas vraiment l’état d’esprit fragile qui avait tout à coup envahi une grande majorité des élèves présent.

Mais toute cette situation aux accents d’étrangeté se dissipa de l’esprit de la gothique romantique, lorsqu’elle sentit le contact du sac plastique que Jéremiah venait de lui flanquer dans une main déjà bien encombré par certains de ses achats fait en ville. Le mutant n’avait pas dit un seul mot, ne lui avait pas même offert un début de demande poli afin de requérir son aide… Il lui avait flanqué le sac dans la main, de façon assez rustre et violente selon Juliette, avant de tourner les talons et de rejoindre l’institut en compagnie de Jade et du bien mal en point Jason. La jeune femme jeta un œil dédaigneusement interrogatif sur le dit sac en plastique, puis elle éloigna doucement son bras de sa personne dans un soupir las avant de laisser tout simplement choir le sac au sol ou il s’écrasa mollement dans un bruit sourd…

Seigneur… Est-ce que certains n’apprendront donc jamais rien.. ? La gothique vivait à l’institut depuis bien assez longtemps maintenant, pour que chacun ai pu remarquer que ses habitudes vestimentaires de tous les jours ne souffrait nullement de supporter ce genre d’activité salissante. Il fallait la prévenir avant, lui laisser le temps de se changer, de se préparer à se souiller… Contrairement aux autres gens, ses vêtements n’étaient pas le moins du monde à usage multiple. De toute manière, la situation réclamait des impératifs bien plus pressant que celui de nettoyer les quelques dégâts occasionnées par des anti mutants apparemment en forme vu l’état de l’entrée. Délaissant là ce sac désormais sans maître, Juliette revint tout entière sur Esther et Charis qui terminait d’expliquer brièvement les évènements du centre commercial au professeur.

Juliette avait alors hoché la tête de haut en bas, acquiesçant ainsi au paroles de Charis. La mutante avait en effet, parfaitement résumé la situation dans le centre ville. Lorsque le professeur Kaufman leur expliqua à son tour ce qu’il s’était passé à l’institut, la gothique romantique émit un ‘’hum…’’ pensif. Deux violentes manifestations contre les mutants en deux endroit éloignés mais en quasi parfait synchronisme, c’était en effet très étrange… Trop, pour être uniquement le fruit du hasard selon la gothique romantique qui ajouta alors :

‘’La simultanéité des violences me semble bien trop parfaite, pour n’être qu’une simple coïncidence… Si on ajoute à cela la rencontre avec l’étrange duo que vient d’évoquer Charis et le fort soupçon de manipulation psychique dont nous les pensons toutes deux responsable concernant les évènements du centre commercial, alors il y a fort à parier que l’attaque contre l’institut est, elle aussi, le fruit d’une personne en mesure de manipuler les esprits. D’autant plus, que cela fait bien longtemps maintenant que nous n’avions pas eu droit à ce genre de comportement au seuil même de notre porte. Concernant ce fameux duo professeur Kaufman, il s’agissait d’un homme et d’une femme… Il y avait ce soit-disant producteur venu de la côte ouest me semble-t-il, sur lequel il y a eu un article dans la presse récemment et cette femme maquillée comme un clown…’’

Juliette parut chercher ses mots durant quelques secondes, avant de s’adresser plus ouvertement à Charis…

‘’Quels étaient leurs prénoms déjà.. ? Il me semble me souvenir que la femme s’appelait Kay, mais pour ce qui est de cet homme… N’était-ce pas Blinky.. ? Winky peut-être.. ? Ou bien alors… Slimky.. ? Mais peu importe…’’

Conclut finalement la gothique romantique, en reportant son attention sur les deux mutantes qui lui faisaient face…

‘’Ce sont les propos abscons de la femme qui nous ont troublés en vérité… ses premières paroles étaient sans intérêt au début, mais elle a fini par changer de ton et a commencer à comparer le monde à un théâtre, dont les gens étaient les comédiens… Elle disait aussi que le monde était une tragédie, qu’il fallait en faire une farce… Je ne sais pas vraiment quoi en penser, mais cela n’augure rien de bien selon moi… Qu’en dis-tu Charis.. ? Tu pense que je suis dans l’erreur.. ? Tu as toi aussi entendu ces paroles, peut-être y a tu vu un sens autre que le mien…’’

Peut-être, que la gothique romantique se faisait des idées un peu sottes… Peut-être, la gothique romantique avait-elle passé tant de temps à affronter les ennemis en tous genre des mutants, que désormais même les propos énigmatiques d’une folle grimée de manière ridicule, lui paraissait suspectes… Peut-être… Peut-être pas… Sa vision de la réalité avait tellement changé depuis qu’elle était entré de plein pied dans le monde mutant… Elle était un peu une Alice ténébreuse, passé de l’autre côté du miroir de la réalité. Esther avait semblé féliciter les deux mutantes en parlant du docteur Wree, mais dans les faits les mutants du centre commercial n’avait rien fait de véritablement probant. On pouvait dire que la situation s’était résolue d’elle-même, suite à cette mystérieuse déconnexion fugace du moment présent. D’ailleurs, voilà un point sur lequel elle discuterait aussi avec l’israélienne… Après tout, une mutante de son âge et de son expérience du monde, avait certainement dû rencontrer des tas de mutants étrange avant de rejoindre l’institut. Mais ceci serait pour plus tard, car les forces de l’ordre et les secours étaient enfin arrivé devant l’entrée de l’institut. L’heure était venue d’affronter un nouvel ennemi, moins violent que le premier mais peut-être pas plus conciliant. Le professeur Kaufman proposa alors à Charis et Juliette une mise en situation réelle, en terme de relations publiques. La gothique romantique demeura songeuse durant un court instant, puis elle dit doucement :

‘’Hé bien… Les forces de l’ordre aiment les faits, n’est-ce pas.. ? Et les faits sont plutôt évident dans le cas présent, comme en témoigne les dégâts du portail et du mur… Une propriété privée à été sauvagement prise d’assaut par des individus venus en nombre et armé, dans le but évident d’agresser physiquement les résidents de l’institut qui n’ont affiché aucune hostilité d’aucune sorte à leur égard, avant que leurs agresseurs n’aient eux-même fait preuve de violence gratuite… Ha… Et aussi sans doute, j’imagine, d’insultes racistes envers les résidents… Si nous résumons, cela donne une effraction de propriété privée avec dégâts, des agressions aussi bien verbales que physique… Et de nôtre côté, nous pouvons prétendre à la légitime défense. Nous sommes aux Etats-Unis, les natifs aiment beaucoup ce concept de légitime défende me semble-t-il… Bien entendu, notre nature mutante nous handicape quelque peu, mais nous pouvons aussi jouer sur le fait que l’institut héberge un grand nombre de mineurs et qu’il était donc de notre devoir de les protéger. Ajoutons aussi que l’incident ayant eu lieu à l’institut, qui est éloigné de toute zones d’habitations proche, il ne pourra nullement nous être imputé une quelconque responsabilité dans le cadre d’une éventuelle provocation…’’

Juliette poussa un long et doucereux soupir après un tel flots de paroles, puis elle ajouta dans un sourire :

‘’Comme pourrait certainement nous le dire Carrie, il semblerait que nous ayons un excellent dossier à défendre devant la cour… Si Charis est d’accord, nous pouvons rester avec vous afin de vous soutenir mademoiselle Kaufman… Trois femmes feront sans doute meilleure impression et donnerons assurément un apaisement à un éventuel sentiment de peur ou de crainte de leur part.’’

Conclu la gothique romantique, prête à laisser ses achats tomber au sol afin de se présenter au côté du professeur Kaufman et de Charis. Ces derniers étaient protégé par leurs emballages et il serait assurément malvenue d’aller à la rencontre des autorités et des secours, en donnant le sentiment d’être arrivé après les faits.

En effet, le professeur Kaufman avait raison sur un point, la situation aurait pu très mal tourner… Et cela, d’un côté comme de l’autre. A l’institut, avec la formidable concentration de pouvoirs réunis en ce seul lieu et au centre commercial, si la gothique romantique n’avait pas essayée de tempérer les choses en empruntant la voie de la diplomatie. Ce fut certes un échec, mais au moins la situation s’était-elle désamorcée après cette brève trêve entre les deux parties en présence. Esther approuva les avis similaires des deux jeunes mutantes concernant cette même situation et la part de responsabilité imputable à cet étrange duo, leur promettant de faire une petite enquête sur ce soit-disant producteur aux relents nauséabond. En silence, Juliette approuva, tout comme elle approuva la théorie de Charis concernant la possible intervention en la faveur des mutants par ces tentatives maladroite de provoquer ces derniers. Traiter le mal par le mal était une manière de faire comme une autre, mais la gothique romantique n’appréciait pas vraiment le fait de victimiser les mutants. Ils devaient être reconnu pour ce qu’il étaient et non pas pour ce qu’ils se devaient d’être… Ils devaient être respecté et non pas plaint.

Ces considérations, aussi nobles soient-elles, durent cependant céder le pas à l’instant présent, car déjà les secours avaient commencé à envahir la pelouse de l’institut afin de faire le tour des éventuels blessés résultant de cette incompréhensible agression gratuite et des plus violente. Le professeur Kaufman demanda aux deux mutantes à ses côtés de désormais taire toute allusions à Kay et Stinky, tandis qu’elle lançait un sourire aimable à l’agent de police qui avait lancé un désespéré appel à témoins à toutes les personnes présente sur la pelouse jonchée de décombres. Désormais, c’était lui qu’il fallait convaincre afin de mettre un terme à cet incident malheureux. Dans une profonde inspiration, Juliette poussa un soupir lancinant afin d’accélérer quelque peu les battements de son cœur dans le but de simuler une certaine panique. Puis, souriant à son tour au représentant des forces de l’ordre après avoir laisser ses achats choir au sol, légèrement en retrait, la gothique romantique lui fit un signe de la main en un mouvement aussi gracile que fluide.

‘’Monsieur l’agent, par ici s’il vous plait… Nous allons tout vous expliquer si vous le voulez bien…’’

La voix de Juliette s’était plus adoucie que à son habitude, imprimant dans celle-ci un diffus parfum de soulagement rassuré. L’important, était qu’il ne puisse pas parler avec les autres mutants présents sur les lieux, avant que les trois femmes n’aient eu le temps de lui raconter les faits à leur manière. Qui sait, avec un peu de chance il n’aurait peut-être pas besoin d’aller plus loin dans ses premières investigations. De plus, il paraissait évident que aucun des mutants présent n’avaient soit aucune envie de ressasser tout cela, soit la capacité à gérer correctement cette situation assez délicate. Lorsque l’agent de police qui semblait charmé par les deux jeunes mutantes, au détriment de Esther qui avait sans doute le mauvais goût de ne plus être assez charmante à son regard d’homme, Juliette lui dit en poursuivant son rôle de jeune femme émotive et quelque peu dépassé par toute cette situation :

‘’Nous sommes ravies de vous voir monsieur l’agent, votre présence nous rassures quelque peu après cette chose affreuse et incompréhensible, qu’il vient de nous arriver.’’

La gothique romantique fit un pas en avant afin de se montrer des plus accueillante envers l’homme en uniforme prêt à noter la moindre de leur déclaration, puis elle reprit dans un soupir renouvelée…

‘’Nous venons d’être victime d’une terrible agression aussi soudaine que inattendue, de la part de gens malveillants à notre égard monsieur l’agent. Ils se sont montré extrêmement odieux envers nous, employant des termes racistes à notre égard que je n’ose vous répéter, avant de faire preuve d’une agressivité totalement dénuée de la moindre raison. Ils ont même pénétrer de force chez nous, comme vous pouvez le constater…’’

Poursuivit Juliette, en désignant d’une main lasse l’entrée et le mur béant. Un nouveau soupir, plus léger que le précédent toutefois fusa des lèvres à demi closes de la gothique romantique, qui revint alors sur les évènements selon sa propre vision…

‘’Si vous saviez ce que j’ai pu avoir peur monsieur l’agent, nous avons vraiment pensé qu’ils allaient essayer de nous faire du mal…’’

Suivant ces paroles, Juliette agrippa d’une bien douce manière la main du policier et déposa celle-ci contre sa poitrine nue afin qu’il puisse ressentir les pulsations quelque peu trépidantes de son cœur.

‘’Vous sentez monsieur l’agent.. ? Vous sentez comme mon cœur bat rapidement.. ? J’ai eu très peur, mais il y avait aussi les enfants, il fallait les protéger, c’est le devoir de tout adulte de protéger ceux qui ne peuvent se défendre, n’est-ce pas.. ? Nous devions les empêcher de pénétrer dans l’institut et de leur faire du mal, vous comprenez monsieur l’agent.. ? Nous avons malheureusement du agir afin d’assurer la sécurité de nos pensionnaires les plus jeunes et les plus fragiles…’’

Puis, délicatement, Juliette desserra son étreinte sur la main du policier, désormais libre de se séparer de sa poitrine laiteuse se soulevant au rythme de sa respiration saccadée, à l’instant ou il le désirerait. La gothique romantique porta alors une main à hauteur de son visage et la secoua avec élégance et douceur afin de créer un courant d’air rafraîchissant, dans le but de chasser des bouffées de chaleur imaginaires dû à sa fausse panique face aux évènements violents qui venaient de se dérouler ici même.

‘’Tous ceci m’a bien éprouvée à vrai dire monsieur l’agent, je pense qu’il serait plus raisonnable que je laisse le professeur Kaufman et cette chère Charis poursuivre mes explications, afin de vous en dire un peu plus sur tout ceci.’’

Conclu finalement la gothique romantique, simulant encore un peu plus un désarroi absolument inexistant. Elle venait de tenter de l’attendrir en jouant sur sa fragilité, sa féminité et sa sensualité typiquement romantique, ainsi que sur l’aspect protecteur vis-à-vis des plus jeunes membres de l’institut et désormais il revenait aux deux mutantes qui l’accompagnait de poursuivre plus en avant dans les détails de cette attaque. Elles étaient trois après tout, alors autant qu’elles travaillent en équipe.