"Chez James" Entre Chicago et New York

Rob rabattit le couvercle de la mallette en arrière, pour réveler ce qui ressemblait à des échantillons sanguins d'après la couleur pourpre contenue dans les tubes à essai.



Ils étaient nombreux, peut-être plus d'une vingtaine, et la fumée qui s'échappait de la mallette indiquait qu'elle était cryogénisée.
Alice regarda la valise avant de reprendre la parole.

"Ces échantillons ont été prélevés sur des mutants dans le cadre d'examens médicaux de routine pratiqués dans des hôpitaux un peu partout dans le monde. Je n'ai pas encore réussi à trouver comment, mais ils ont attéri dans un laboratoire pharmaceutique géré par un groupe nommé Bishop Industry. J'ai des raisons de croire qu'ils s'en sont servi ou veulent s'en servir à de mauvaises fins... Et... La CIA veut aussi les récupérer pour le gouvernement... Je leur ai comme qui dirait coupé l'herbe sous le pied. C'est à eux que nous avons eu affaire."

Alice arbora une moue désabusée.

"Je sais... On nage dans la pure science-fiction... Quant à moi... J'ai mes raisons..." répondit-elle d'une voix sombre. Son regard se fit plus dur alors qu'elle sortait de l'autoroute.

"T'as une carte quelque part ? On va prendre les petites routes, mais d'abord il y a quelque chose qu'il faut que tu fasses pour moi." demanda-t-elle en revenant enfin à une allure normale dans la sortie d'autoroute. Ils étaient en pleine brousse cette fois. Une route sans barrière de sécurité et pas une habituation à l'horizon.
Alice roula quelques instants en silence, avant de se garer à l'ombre d'un panneau publicitaire sur le bas côté.

"Viens avec moi." dit-elle après un crispement de mâchoire nerveux. Elle sortit du véhicule et alla farfouiller dans ses affaires à l'arrière, avant de rejoindre Rob du côté passager, en laissant la portière ouverte pour bénificier de la lumière.
Elle tenait un petit porte-clé canife à la main. Elle l'ouvrit et alluma un briquet qu'elle avait sorti de son sac. Lentement, elle brûla la lame de l'arme blanche, avant de reprendre la parole.

"Je crois savoir comment ils nous ont retrouvés si facilement. Ils ont... placé quelque chose en moi... Bishop Industry... Ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. C'est une espèce de puce de contrôle. Jusqu'ici ils ne s'en sont servi que pour me faire faire ce qu'ils voulaient, mais maintenant qu'ils savent que j'ai les échantillons, ils ont dû s'en servir pour me localiser. Il faut que tu me l'enlèves." expliqua-t-elle en tendant l'arme à Rob, avant de se mettre à genou, les coudes sur le siège passager, tout en soulevant ses cheveux pour découvrir sa nuque.

Au contact du corps d'Alice, Rob se rendit compte qu'elle tremblait. Puis la lame entailla la peau de sa nuque. La jeune femme laissa échapper un gémissement de douleur, mais tenta de se contenir.

"Gnnn... Continue, ça va..." parvint-elle à articuler. Malgré ses tremblements, Rob parvint sans trop de difficultés à réouvrir la cicatrice. Le tout ne faisait que deux centimètres de long au maximum, mais le sang coulait assez abondament. Lorsqu'il eut ouvert la cicatrice, il n'eut cette fois aucun mal à discerner ce dont lui avait parlé Alice : une sorte de mini-pastille noire aux reflets bleutés reposait dans la chair, dans le prolongement direct de la colonne vertébrale. Elle devait faire 4 millimètre de diamètre. Du bout du canife il put la faire remonter. alice se retourna, une main sur sa plaie pour examiner l'engin.

"Je l'aurai bien gardée comme preuve, mais ils risquent de nous retomber dessus à tout moment si je fais ça..."

Avec un petit soupir de regret, Alice regarda Robin jeter la puce au loin. Elle avait d'autres preuves sur le complot, mais pas sur la manipulation dont elle avait été victime...
La jeune femme remercia Rob. La douleur s'estompait doucement et la coupure relativement petite.
Elle reprit sa place au volant, et jeta un rapide coup d'oeil à la carte.

"Ca a l'air plutôt simple... Je pense qu'on devrait arriver à Salem Center dans la matinée..." dit-elle en reposant la carte sur les genoux de Rob, un soupçon de malice dans la voix. Elle mit le contact et reprit la route, tout en guêtant la réaction du mutant.

Rob se relaxa dans son siège, et la douleur qui battait à ses tempes au tôt fait de l'envoyer au pays des rêves.
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