Imphal, Inde

"J'ai quinze ans." répondit-elle.

"Et c'est où chez toi?" demanda-t-elle suffisament à l'aise pour tutoyer Pashek. "Tu devrais peut-être te faire soigner d'abord." reprit-elle en pointant la tête de Pashek, qui arborait une jolie plaie séchée.

"Oui, tu as surement raison. Tu as quelque chose pour soigner ça? Parce que présentement, sur moi, j'ai pas grand chose."

Pashek regarda autour de lui les enfants qui fouillaient dans le détritus, puis ajouta:

"J'habite par la-bas, dans le centre-ville"

La jeune fille prit Pashek par la main :

"Viens chez nous. Nous vivons seuls, et on a pas grand chose, mais au moins tu pourras nettoyer cette vilaine plaie, car on peut pas dire que çà soit l'endroit idéal pour cicatriser correctement ici." lui répondit-elle, en le menant de l'autre côté de la montagne de détritus.

"Manti, Tika! On rentre!" cria-t-elle aux enfants qui s'étaient éloignés.

"Oh non! Déjà?" répondit le garçon déçu.
"Discute-pas! On reviendra plus tard." rétorqua Lanta avec autorité
La petite tika les rejoignit , les mains pleines de cambouï et un grand sourire aux lèvres, avec une casserole au fond brûlé, et un arosoir au manche cassé.

Bidonville, maison de Lanta et sa famille

Comme il était aisé de se l'imaginer, le mot "confort" n'existait pas pour ces enfants pauvres. La cabane faite de taule était miniscule, sale, et ressemblait à un bric-à-brac indescriptible à l'intérieur. On aurait pu croire que les enfants avaient ramené l'intégralité des objets usagés de la décharge. D'ailleurs, c'était probablement ce qu'ils avaient fait.
"Bienvenue." lancèrent les petits en riant.

"Wow, c'est assez... rempli come maison. Tous ça c'est à vous?"

Pashek était plutôt mal à l'aise face à cette situation. Il n'était pas tellement habitué à voir des gens vivre dans la misère. À part quelques clochards qu'il vaait pu rencontrer sur le chemin de l'école, il n'avait pas vraiment l'habitude de voir la pauvreté d'aussi proche. Il pensait qu'il aurait dû leur donner quelque chose, mais il n'avait rien sur lui, son sac d'école étant resté sur le siège arrière de l'atroce M. Nobody.

Les petits semblaient quand même heureux, et il était possible que ce ne soit pas qu'une façade, mais qu'il se sentent bien dans cette situation. Mais pour la plus vieille, il sentait que ce devait être plus dificile, en tant que support à la famille, de voir ses frères et soeurs ainsi.

"Bon... Est-ce que vous avez besoin d'aide pour quelque chose?"

"Nan, assieds-toi, on va faire bouillir de l'eau pour te soigner." répondit Lanta en donnant quelques instructions à sa petite soeur. Elle libéra alors une paillasse des nombreux objets qui l'encombraient, pour que Pashek puisse s'asseoir.

"Tout çà est à nous dans la mesure où on récupère tout à la décharge. Les objets là-bas n'appartiennent plus vraiment à personne. On en garde certains, et on bricole les autres pour les revendre à des bouibouis du coin, ou alors à nos voisins. Comme nous n'avons pas de parents, c'est notre petit boulot à nous." expliqua la jeune fille en ramenant une vieille théïère sifflante et un linge propre.

"Tiens." dit-elle à Pashek en lui tendant le linge.
"Alors, comment tu as attérit ici?"

"Merci."

Pashek prit le linge, commença à nettoyer le sang sèché qui avait fait une croûte sur ses cheveux, puis il la mit sur la plaie, afin d'essayer que ça ne s'infecte pas trop.

"En fait, c'est une longue histoire. Je... j'allais vers l'école, et puis y'a un homme qui... et bien... Je n'entrerai pas dans les détails mais disons qu'en gros il voulait que je fasse quelque chose de très sale, et j'ai refusé, alors il m'a assommé et laissé dans le dépotoir. Et puis c'est vous qui m'avez réveillé."

Pashek grimaca, il venait de trouver le centre de la plaie qui n'avait pas cicatrisé bien que le sang ait cessé de couler

Soudain, la porte de la bicoque fragile s'ouvrit à la volée. Un homme de forte corpulence fit son entrée en bousculant tous les bibelots sur son passage d'un coup de botte désinvolte.
Pashek eut le temps d'apercevoir l'once de la colère dans l'oeil de la jeune fille.

"Alors les mômes! J'espère que vous avez bien bossé, parce que vous me devez toujours deux loyers!" brailla l'homme trapu en se grattant les quelques poils qu'il avait sur le cailloux.

Les deux petits partirent se cacher derrière Pashek.

"Vous savez bien qu'on a rien, qu'est-ce que vous voulez de plus?" répondit Lanta avec défiance.

"Je veux mon pognon ma petite, rien de plus, rien de moins. Ce lopin de terre sur lequel vous vivez m'appartient!" dit-il, en posant enfin son regard sur Pashek."Et celui-là, c'est qui encore? Tu vends tes charmes pour me rembourser maintenant?" reprit-il en riant grassement, puis il se râcla la gorge dans un bruit répugnant, et cracha par terre.

*Bon, vla autre chose... Et dire que d'habitude il ne se passe jamais rien dans ma vie... Qu'est ce que je pourrais bien faire pour les aider...*

Pashek était vraiment désolé pour les enfants. Non seulement leurs conditions de vie étaient désolantes, mais en plus ils devaient payer pour vivre dans ce taudis. Bien sur, il ne pouvait pas payer leur loyer, mais il voulait quand même faire quelque chose...

Son côté enfant ressorti rapidement:

*Je pourrait peut-être lui faire peur et puis le battre et puis les défendre et puis il reviendrait plus jamais, jamais. Et alors, on pourrait peut-être être une famille, moi je serais le papa et Lanta la maman et puis ils seraient les enfants et je m'en occuperais bien bien, et je les défendrais toujours et puis...*

Pashek avait laissé son attitude enfantine prendre le dessus trop longtemps. Il commençait déjà à rapetisser, sa peau prenant une teinte légèrement bleutée.

*NON, pas maintenant!!! Je ne dois pas... Je... Je peux reprendre le contrôle, je peux le faire!!! Valeur des actions boursières, bourse de Toronto: ABERANGER Cours 1387,54 Variation +0,546% Ouverture 1659,87 Haut 1943,52 Bas 1438,48 Clôture 1668,93 dans un triangle rectangle la somme des carrés des cathètes est égal au carré de l'hypothénuse le participe passé conjugué avec l'auxilliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct ci celui-ci se trouve avant le verbe Mais Burrhus, allons voir jusqu'où vont ses transports voyons quel changement produiront ses remords s'il voudra désormais suivre d'autre maxime PLÛT AUX DIEUX QUE CE SOIT LE DERNIER DE SES CRIMES!!!!!!!*

Pashek avait prononcé cette phrase tout haut, sans se soucier des autres personnes près de lui. Une goutte de sueur perla à son front, glissant le long de sa tempe, lentement. En changeant de pensée, il avait de justesse réussi à rester lui-même. Malheureusement, c'était un coup de chance; d'ordinaire il n'avait aucun contrôle sur ses personnalités. Il releva sa tête, conscient d'avoir pratiquement crié une phrase et d'être devenu presque bleu. Soudain, une idée l'illumina...

"Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes, mais j'aimerais vous poser une question... Pratiquez-vous l'hindouisme?"

Un long silence plana soudain dans la cahutte. Les yeux écarquillés des deux enfants allaient de Pashek à l'un et l'autre. Même Lanta portait la marque de la surprise. Elle ne comprenait pas ce qui c'était passé, et surtout, le coup d'éclat de son invité.
Le propriétaire du terrain lui, dévisageait le jeune homme d'un air suspicieux.

"Moi non plus je sais pas qui t'es mon gars... Mais si tu crèches ici, il va faloir me payer aussi ce que tu me dois. C'est pas l'armée du Salut ici." lâcha-t-il en lorgnant le linge macculé de sang que tenait toujours le mutant.

"Mais en bon croyant que je suis, pas comme cette vermine..." commença-t-il en pointant du doigt Lanta "je vais te répondre qu'en effet, comme pas mal de gens dans cette partie de la ville, je crois en l'hindouïsme. D'ailleurs, je peux te dire que ton Karma doit être chamboullé"
Une fois de plus, son rire gras résonna comme une insulte dans la bicoque des enfants.

"Hum, je vois..."

Pashek essayait de gagner du temps pour réaliser l'idée qu'il avait eu; les enfants et le propriétaire l'avait vu en bleu, l'avait entendu prononcer une phrase de Britannicus, il devrait faire avec. Pashek se concentra pour activer son pouvoir; il l'avait déjà fait, il pourrait le refaire. C'était risqué mais bon.

"Voyez-vous, monsieur, cette famille est protégée. Cette maison entière est protégée, par des forces plus grande que vous n'imaginerai jamais. Des forces qui veillent de puis toujours. Vous nous avez troublé, monsieur. Vous n'auriez pas dù. Je vous conseille de déguerpir et vite..."

Pashek se concentra. Son pouvoir de métamorphose était plutôt hasardeux, mais c'était une bonne cause et il savait qu'il devait le faire. Sa stature augmentait en même temps que sa carrure. Il se savait maintenant assez imposant. Les traits de son visage s'amincirent jusqu'à devenir beaucoup plus doux, surtout son nez. Sa bouche était maintenant plus féminine. De plus, en se forcant intensément, il parvint à faire apparaître un symbole étrange, un peu comme un ovale, sur son front.

"...car, si comme vous le dites, vous êtes pratiquant, vous devriez savoir..."

Tout à coup, les cheveux de Pashek, ordinairement courts et bruns, tombèrent en cascade bouclé d'abord sur ses épaules puis dans son dos. Leur couleur noir de jais détonnait avec sa tenue bleu. Puis, sa peau prit une teinte bleue profonde. Sa nouvelle bouche, rouge vermeil, tellement belle qu’elle semblait être conçue pour dire de belles choses, affichait maintenant un rictus de rage.

« …QU’ON NE DÉCLENCHE PAS LA COLÈRE D’UN AVATAR!!! »

Pashek était maintenant une reproduction presque identique du Dieu hindouiste Vishnu, à quelques détails près. Par exemple, il avait été incapable de faire apparaître une deuxième paire de bras, mais même sans ça, il était très imposant. Son but allait être atteint ; si le proprio avait la frousse de sa vie, il ne remettrais plus les pieds dans la bicoque. Pashek-Vishnu s’avança donc, avec un sourire mauvais et une attitude impressionnante, vers l’intrus…

Le propriétaire resta muet pendant un instant, puis, les yeux agrandis par la terreur, il marmonna une phrase incompréhensible avant de se jeter à terre en signe de soumission. Puis, petit à petit, il rampa en arrière, ouvrit la porte d'un coup de pied, et disparut de la vue.

Les trois enfants se regardèrent, la terreur également lisible sur leur visage. Soudain, les enfants se mirent à hurler, et quittèrent la maison en courant, avant que Pashek puisse leur expliquer quoique ce soit.

*Bon, au moins il est parti...*

Pashek était triste d'avoir apeuré les enfants. En espérant qu'ils reviennent en comprennent, ils trouva quelques crayons de couleurs que les enfants avaient probablement trouvé dans le dépotoir. Il s'appretta à leur écrire une note, mais se rendit compte que les jeunes enfants ne savaient probablement pas lire. À la place, il sortit et dessina tant bien que mal un dessin de divinité sur leur porte, esperant ainsi que le propriétaire ne revienne pas. Puis, il prit les quelques affaires qui lui restait et sorti de la chaumière

Les enfants ne reparurent pas de l'après-midi. Pashek venait de perdre les seuls alliés qu'il s'était trouvés jusque-là.
Le soleil allait bientôt se coucher, et Pashek se trouvait toujours non loin de la décharge, en périphérie de la ville.
Son petit doigt lui murmura qu'il ne devait pas faire bon vivre dans ce quartier à la tombée de la nuit...

(HJ: Je dois encore répondre? Il me semble qu'autant de malchance dans une seule journée ça devrait pas arriver... )

Pashek regardait d'un oeil distrait les alentours, pas tellement mieux que la mansarde où il venait de traumatiser trois enfants et un propriétaire hargneux. La nuit était tombé. Pashek ne pu réprimer un petit frisson au contact de l'air frais de la nuit, mais en fait, c'était plutôt le fait d'être seul dans le noir dans une endroit qu'il ne connaissait pas. Avec, bien sur, l'inévitable impression de danger qui semblait flotter autour de lui. Pashek prit de grandes respirations, puis s'avanca d'un pas peu assuré dans l'atmosphère étrange de la décharge.

Par chance, jusque-là personne n'avait surgit pour l'agresser, mais le silence pesant de la décharge ne rassurait pas Pashek pour autant.
Arrivé au portail de la décharge, il se rendit compte qu'une grande rue pourrait peut-être le rapprocher du centre-ville.
Des voitures y passaient de temps à autres.

(hrp : tu vois on a été sympa lol)

(Dsl de ne pas avoir répondu avant mais: 1)Mon ordi à sauté comme mentionné précédemment, et j'ai plus tellement de temps pour le net 2) J'ai été vachement effrayé par l'immense vague "Flood et Manga" du forum...)

Pashek n'était pas rassuré. Il n'avait pas le profil de l'aventurier, et le danger l'attirait assez bof bof. Mais bon, il ne savait pas où il était, et il devait retourner chez lui. Toutes les expériences de cette journée avaient étés assez fatiguantes, mais il ne pouvait pas non plus dormir par terre dans la décharge. Il s'approcha de la route, et s'installa pour faire du pouce. Avec un peu de chance, il serait bientôt chez lui, au chaud... Un doute s'immisça dans son esprit lorsqu'il se souvint de son "aventure" avec M. Nobody. Surmontant ses peurs, il attendit que quelque chose se passe...

Au bout d'une heure à faire du stop, une mercecès noire très chic finit par s'arrêter sur le bord de la route. Les vitres étaient teintées.
La vitre passager descendit lentement pour révéler un couple en habits de soirée : l'homme au volant, smocking impeccable, et sa cavalière en tenue plus traditionnelle.

"Vous m'avez mal en point mon garçon. Vous allez où comme çà?" lui lança le conducteur.

"Je... j'essaie de rentrer chez moi... Dans le centre ville... Il m'est arrivé une série d'accidents et je ne sais pas comment retourner chez moi. Si vous vouliez m'aider, ce serait bien..."

Pashek avait grandement envie de pleurer mais il se retint. Il ne voulais pas par là gâcher ses chances de retourner chez lui, si par exemple le monsieur n'aimait aps les gens qui pleurent, ou pire, les mangeaient... Mais une chance il y avait une dame, ce qui était mieux car on est plus en sécurité avec les dames. Pashek resta la, sans expression, attendant une réponse.

"Montez, on va vous déposer dans le centre." répondit le dandy.

L'intérieur de la voiture était de cuir noir. L'homme attendit que Pashek soit à bord, puis il redémarra lentement.

"Alors, que vous est-il arrivé exactement?" demanda la femme, les yeux pétillants de curiosité. Visiblement, elle devait avoir soif d'aventure, aventure que les cocktails et les soirées de gala ne devaient pas lui apporter.

"Ben, si on fait un résumé, je me suis fait accosté par un gros bonnet de la prostitution juvénile avant de me faire assomer puis jeter dans ce dépotoir, laissé pour mort. Puis j'ai rencontré des enfats et subis la menace d'un propriétaire verreux. Et avec tout ça j'ai raté l'école"

Pashek se sentait déjà plus en confiance, bien qu'il n'y ait aucune raison justifiant cela. Mais comme la dame semblait gentille, et le monsieur avait accepté de le reconduire chez lui, il décida donc de se détendre un peu.

"Et ben! Cà n'a pas dû être facile! Nous devrions peut-être vous déposer à la Police... Ou à l'hôpital, au choix. Après toutes ces épreuves..." commença la femme.

Soudain, alors que la femme continuait à parler, sa voix devint de plus en plus distante à Pashek... Il sentait les signes avant-coureurs d'un transformation imminente qui s'opéraient en lui...

"Pas la police... Je n'ai rien fait de mal ! Je ne veux pas que vous m'emmeniez à la police, Papa sera faché !!! S'il vous plait, non!"

La voix de Pashek se fit plus aigu alors que, terrifié à l'idée de devoir aller se faire confronter à un policier, il avait décidé qu'il devait convaincre la dame qu'il allait bien. Mais déjà, quelqu'un d'autre prenait le dessus... Pashek se sentait comme aspiré par l'intérieur... Probablement Hope ou Lagune, dans cette situation... Il ne se sentait pas tellement menacé, plutôt effrayé, alors Lens ne fera pas de grabuge cette fois. Seul problème, la dame risquait d'être effrayée... Mais il tombait de sommeil et n'avait aucune force pour ne serait-ce qu'empècher cela d'arriver.

"Désolé..."

La femme retournée vers l'avant, n'avait pas encore remarqué que Pashek avait fait place à une jeune fille aux cheveux roses.
Son mari parcontre, donna un coup d'oeil rapide dans le retroviseur.

"Mais qu'est-ce que...!" s'exclama-t-il, avant de se retourner vers Hope.

"Mais... je... qu'est-ce que je fais ici moi?"

Hoope s'était endormie. M. Nobody avait été odieux, elle avait eu très peur puis elle s'était évanouie. Et maintenant qu'elle s'était réveillée, elle se trouvait dans l'automobile de gens qu'elle ne connaissait pas. Elle n'avait pas peur, quelque chose en elle lui disait que le mal était passé, mais quand même, ça fait un choc...

"Qui êtes-vous?"

Les deux étrangers se tournèrent vers Hope. La peur et l'incrédulité se lisait sur leurs visages.

"Qui nous sommes? C'est plutôt à vous de nous le dire! Nous étions en train de parler à un jeune homme en difficulté que nous avons pris en stop et maintenant vous voilà!!" cria le conducteur en panique.