Imphal, Inde

"QUOI? Mais alors, il... il doit être tombé en bas de la voiture!!! Arretez vite, il est surement blessé!"

Hope était toujours prète à aider son prochain, et voila qu'un jeune homme en difficulté venait de tomber de la voiture. Avec un peu de chance il n'y aurait pas trop de dégats, mais d,habitude quand on tombe d'une auto en mouvement, ça n'est jamais agréable. Hope se pencha vers la fenêtre pour essayer de voir le jeune homme, en vain.

"Vous devriez arreter la voiture, nous devons lui porter secours!!!"

"Rentrez dans la voiture!" cria l'homme paniqué en se retournant une fois de plus vers l'arrière.
"Chéri attention!!" cria la femme en portant les mains à son visage.
En un instant, la voiture quitta la route et heurta le trottoir, avant d'effectuer un tonneau sur elle-même et de s'arrêter sur le toît,quelques mètres plus loin.
Par un miracle incroyable, Hope avait échappé à une mort quasi certaine, car la voiture s'était retournée du côté opposé à la fenêtre où elle était, ce qui la fit rerentrer à l'intérieur.
Les trois occupants était inconscients, et Pashek retrouva sa forme initiale juste avant que les ambulanciers n'arrivent sur le terrain.
Hôpital le plus proche.
Pashek s'éveilla, un tuyau dans le nez, une minerve autour du cou, et sa grand-mère à son chevet.

"Mon Dieu, qu'est-ce qui s'est passé?"

Pashek avait dit cela très impulsivement, sans même constater où il était, ni avec qui, ni pourquoi. C'est seulement après qu'il se rendit compte que: 1)Il était dans un hôpital 2)Sa grand-mère était à ses côtés et 3) C'était lui le blessé. Voila qui expliquait beaucoup de choses...

Il avait surement eu un accident puisque le dernier souvenir qu'il avait était celui dans le véhicule des bons samaritains. Qu'est ce qui aurait bien pu se passer?

"Grand-mère ! Pourquoi je suis là ? "

"Ah! Mon petit tu nous en as fait une de ces peurs!" dit-elle en portant la main sur son coeur.
"A toi de nous le dire! L'hôpital nous a appelé cette nuit pour nous annoncer que tu avais eu un accident de voiture! Nous étions si inquiet que tu ne sois pas rentré..."

"J'était dans une voiture... Il y avait des gens qui voualient me ramener à la maison... Et puis... Et puis j'étais fatigué et Hope est apparue... Ils ont eu peur alors... ON a fait un accident. Tu sais ce qui leur est arrivé? "

Pashek était rassuré car sa grand-mère était avec lui. Il n'aimait pas les hôpitaux. Quand tu va à l'hôpital c'est que tu est vieux et malade ou alors sur le point de mourir et rien de cela n'était très intéressant. Il avait envie de s'en aller mais sa minerve et tout le reste le lui empèchait. Et puis s'il pouvait partir, grand-mère l'aurait déjà fait...

Sa grand-mère parut chagrinée au moment même où Pashek mentionnait les autres occupants de la voiture. Elle parut hésiter.
"Ecoute mon petit... La femme n'a pas survécu... Je suis désolée, mais il ne faut pas que tu te sentes coupable, ou que tu accuses Hope... Tu n'y es pour rien! L'homme est en réanimation..."
Elle pressa un petit mouchoir au coin de son oeil sous le coup de l'émotion, puis prit la main de Pashek pour lui apporter son soutien.

Pashek s'immobilisa, effrayé. La gentille dame était morte... Au fond de lui, il savait que grand-mère avait raison. Mais encore plus profondément, au fin fond de lui, il entendait une voix lointaine lui parler. Sa conscience? Non. À présent elle émergeait dans sa t^te, éclaboussant ses pensées, rabrouant l'immonde écume de l'insanité sur les parois durs de son crane.

*"Tu l'as tué tu le sais tu l'as tué comme tu nous as tous tués c'est ta faute ta faute ta faute à toi tu l'a tué comme tu les a tous tués c'est toi qui a tué tous ces gens dans le journal c'est toi Mozart est mort à cause de toi Kennedy est mort à cause de toi tu les as tous tués sale petite raclure petite raclure tu les as tués tu m'a tué l'a tué m'a tué ma la ma la ma la ma la tu est malade malade malade malade malade malade malade malade sale vipère tu est une raclure une petite vipère malade malade malade tu m'a tué ne voit-tu pas tu m'as tué je suis morte à cause de toi c'est ton tour sale raclure"*

Pashek répètait sans bruit les accusations de son subconscient. Ses mains se tordirent dans un spasme violent, ses yeux semblaient se révulser lentement. Pashek ne savait plus où il était, ni avec qui, mais ce qu'il savait, c'est qu'il les avait tous tués. Et à cet instant, il était convaincu que chaque personne qui mourrait sur terre mourrait par sa faute.

Un espèce de soufflement rauque s'échappa de sa gorge alors que ses lèvres continuait à répéter les accusations de la voix intérieure.

La grand-mère de Pashek sentit sa main se cripser autour de la sienne.
"Pashek, mon petit, qu'est-ce qui ne va pas, tu as mal quelque part?" dit-elle avec inquiétude, en voyant l'état voisin de la transe qui venait de posséder son petit-fils.
Elle pressa nerveusement le bouton d'appel aux infirmiers. Une trentaine de secondes plus tard, une infirmière fit son entrée.
"Cà tombe bien que vous m'ayez appelée, je dois faire une prise de sang pour les examens." dit-elle en poussant un petit chariot avec son matériel.
"Vous aviez besoin de quelquechose?" demanda-t-elle avant de se pencher sur Pashek, qui murmurait toujours des bribes de phrases incohérentes. Elle prit sa température.
"Il n'a pas de fièvre, je ne comprends pas on dirait qu'il délire..."

Paskek ouvrit les yeux violement (lol) dans un spasme qui traversa son corps. Une grosse goute de sueur coulait sur sa tempe, descendit le long de sa joue avant de se suspendre sous son menton. Dans les films d'horreur ses yeux seraient injectés de sang, mais on était dans la vraie vie et ce n'était pas la cas. La grand-mère de Pashek croyait que son petit-fils la fixait, mais en fait, l'attention du jeune homme était concentré par-dessus l'épaule de la vieille dame. La dame était là. Elle souriait tout en accusant Pashek encore une fois.

*"Tu m'as tué sale petit enfoiré de merde mon mari et moi sommes morts par ta faute et cette fois c'est la dernière fois que tu tuera oh oui oh oui oh oui c'est la dernière fois petit enfoiré tu ne tuera plus tu n'aura plus de mort sur la conscience sauf la tienne petit enfoiré vermine malade tu es un malade un danger public tu vas mourir une bonne fois pour toute tu vas mourir mourir mourir mourir mourir ta mort sera la dernière et toutm le monde vivra en paix car c'est toi qui tue les gens sale vermine crève crève crève qu'attend-tu vermine d'enfoiré meurt personne ne veux de toi tu est un fardeau mortel un fardeau mortel crève allez qu'attend-tu crève crève crève crèèèèèèèèèèèèèèèèèveeeeeeeeeeeeeee cccccccrrrrrrrrèèèèèèèèvvvvvvvvvvvvvvvvveeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee"*

La femme, tout sourire, s'approchait du lit, s'assit aux côtés de Pashek et commença à lui jouer dans les cheveux. Pashek hurlait mais la femme continuait toujours et encore, en continuant de psalmodier ses paroles vengeresses. Elle se coucha contre pashek qui hurlait de terreur. Il entendait en dedans de lui. Tout son être criait: Hope criait, Lagune criait, Lens criait, et même, beaucoup plus loin, une voix qu'il n'avait pas entendu depuis longtemps criait. Tout le monde se tordait de douleur dans son esprit ravagé.

"Grand-mère aide-moi aide moi!!! Au secours fais-la partir grand-mèèèère!!!"

Pashek hurlait avec une voix suraigue alors que la femme le fixait avec ses yeux grands-ouverts...

L'infirmière appuya immédiatement à coups répétés sur l'appel à médecin. Quelques secondes plus tard, un médecin, escorté par deux aide-soignants fit son apparition dans la pièce.

"Docteur, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Il délire complètement, réaction violente!" dit-elle en essayant de maintenir Pashek sur le lit.
Le médecin envoya la grand-mère de Pashek en salle d'attente. Puis il examina les pupilles du patient avec une petite lampe. Après quelques munites d'obervations mouvementées, il prépara un sérum dans une seringue et l'injecta à Pashek. Ce dernier se sentit lentement tomber dans le sommeil...

(HJ: ... Qu'est-ce que tu veux que je réponde à ça?)

Pashek se détendit sous l'injection du médecin. Ses muscles semblaient ne plus pouvoir bouger, ni ses os soutenir son corps. Il resta immobile longtemps, les yeux fermés, à écouter sa respiration, puis s'endormit. En dedans de lui tout semblait serein. Il ne savait pas si la femme était encore là à cause de ses yeux fermés, mais il ne voulait pas le savoir. En tout cas, elle avait cessé de crier...

Lorsqu'il ouvrit les yeux, Pashek était dans une chambre légèrement différente. Il put s'en rendre compte en constatant que celle-ci n'avait apparemment pas de fenêtre donnant sur le parc, mais parcontre, disposait d'une fenêtre d'observation donnant sur le couloir de l'hôpital.
Il était seul et libre de ses mouvements. En regardant son bras, il put constater que les perfusions avaient été retirées, mais qu'un bleu marquait encore l'endroit des prises de sang.

*Où suis-je? Qu'est-ce qui s'est passé?*

Pashek jeta un coup d'oeil autour de lui, pour observer le nouvel endroit où il se trouvait. Une autre salle d'hôpital, de toute évidence... Absoluement pas rassuré, il remarqua que sa grand-mère n'était pas là, ni personne qu'il connaissait, ni même personne d'ailleurs... Un bruit de pas, un peu lointain, lui confirma qu'il n'était pas seul, mais qui cela pouvait bien être? Surement un patient contagieux qui viendra le couvrir de maladies, où bien une infirmière qui ne fait que traverser un couloir un peu plus loin...

Pashek se recouvrit la tête avec les couvertures, pour ne pas voir ce qui viendrais surement le voir...

Une jeune infirmière observa la pièce à travers la vitre donnant sur le couloir, puis entra dans la chambre après avoir dévérouillé la serrure. Elle portait un plateau repas roulant et le mit dans un coin de la pièce.

"Je sais que tu es réveillé." dit-elle plutôt amusée en pointant une caméra fixée dans un coin de la pièce."Comment te sens-tu?"

"Pas tellement, j'ai la tête qui tourne... Qu'est-ce que vous m'avez donné?"

Pashek resta sous le drap; il n'avait pas envie de voir le visage de l'infirmière, ni quoi que ce soit d'autre. Le drap était très doux, un peu rugueux quand même, une drôle de qualité mais quand on achète en gros, dans un hôpital par exemple, on a pas nécessairement le temps de faire du shopping pour chauqe chambre... Il était vert, probablement anciennement vert foncé, mais maintenant il avait décoloré vers un vert plus pâle. On pouvait savoir sa couleur originale car il y avait des plis qui était restés, et lorsqu'on avait mis le drap dans la machine à laver, il n'avait pas décoloré dans le pli, un peu comme pour les coutures de jeans...

"Un sédatif. Tu nous as fait peur tout à l'heure, on aurait dit que tu étais possédé!" s'exclama la jeune femme, puis elle reprit d'un ton plus rassurant :

"Nous t'avons prélevé un peu de sang pour faire des analyses, et tu as rendez-vous cet après-midi pour un scanner. En attendant, le docteur t'as mis en psychiatrie car ton cas ne relève plus de la médecine physiologique."

*Merci bien, j'avais pas déjà compris ça tout seul...*

"D'accord. Merci pour, euh, tout ça quoi."

Pashek n'avait pas retiré le drap mais selon la voix de l'infirmière, il était pratiquement convaincu qu'elle n'était pas très belle. Elle n'avait pas une voix particulièrement harmonieuse, et puis, en général les infirmières sont rarement des canons, sauf dans les vidéos clips ou bien les films porno...

"Et, euh, quand allez-vous partir?"

L'infirmière laissa échapper un rire :

"Quand tu m'auras laissé t'examiner. Je dois m'assurer que ton état est stationnaire pour le scanner. Oh, au fait, ta grand-mère repassera te voir après l'examen. Si tout va bien, tu devrais sortir demain."

*Ouais, bien sûr que tout va bien se passer, ouais. Je connais bien les hôpitaux, moi...*

Pashek roulait des yeux sous la couverture. Il ne l'avait toujours pas relevée, mais à certains endroits, la lumière permettait de voir au travers. Par des genres de ptits trous dans les coutures. On avait pas un bon point de vue, mais au moins comme ça il pouvait situer l'infirmière dans la pièce. Pour le décor, il l'avait déjà vu, et puis tout était toujours pareil dans les hôpitaux.

C'est surtout le terme psychiatrie qui lui faisait peur. Il savait qu'il n'était pas fou, ni même retardé, mais c'était dur de le prouver quelque fois...

Olivier avait revetu son uniforme de travail pour passer inaperçu. Marvin lui avait dit où se trouvait le mutant indou. Quand il penetra dans sa chambre, Olivier remercia l'infirmière et regarda la pancarte accrochée au bout du lit.

"Bonjour Pashek, je suis le Docteur Fleury, comment vas-tu? Pourquoi n'as-tu pas laissé l'infirmière s'occuper de toi."

"Les belles femmes sont des succubes, les Dieux les a créées pour punir ceux qui sont corrompus..."

Pashek, un sourire en coin, se souvenait de certaines paroles prononcées par sa grand-mère, un sourire en coin. Les dernières heures (ou jours? Il ne savait pas combien de temps il était resté à l'hôpital, sans connaissance), Il s'était rendu compte que Lagune avait été assez présent, mais sans le mentionner ouvertement à sa grand-mère. Après les chocs, Ses autres personnalités avait tendance à rester cachées...

"Alors, docteur? Vous avez décidé d'étudier mon cas plus profondément?Ne vous en faites pas pour un quelconque diagnostic mauvais, je sais tout à fait comment se trouve ma santé mentale. On dit : Patient souffrant de troubles de multiples personnalités avec tendances schizoïdes. C'est long et je trouve que ça me diminue en tant que personne. Alors autant en venir au fait tout de suite, et puisque à un moment où un autre de la conversation je vais devoir le dire, autant le dire tout de suite et nous serons réglés: Je ne suis pas fou. Ce à quoi vous répondrez que vous n'avez jamais cru que je suis fou."

Pashek, grand sourire, semblait tolérer beaucoup mieux les médecins que les infirmières.

"Maintenant, parlons comme deux adultes..."

Pashek semblait réfléchi, et cela rassura Olivier, il faut dire qu'il avait eu peur en voyant comment il réagissait avec l'infirmière.

"En effet, nous allons avoir une conversation d'adulte, je suis ici pour te faire sortir de cet hôpital, je suis bien médecin mais je n'exerce pas dans cet hopital, en fait, je n'exerce dans aucun hopital en particulier, je dirige un institut, un insitut pour mutants comme toi."

Olivier tendit à Pashek le numero de "la sentinelle" qu'il avait acheté à ll'acceuil de l'hôpital.

"Un institut pour les quoi?"

Puis Pashek regarda l'exemplaire de la sentinelle. On voyait bien que les journalistes étaient loins d'être impartiaux. Pashek ne faisait pas confiance aux journals dans lesquels les journalistes se manifestent à d'autres endroits que dans les éditoriaux, mais c'était la mode. Ce qui ne veut pas dire que c'est mieux en fait.

Les pages se refermèrent dans un froissement de papier. Le regard dans le vide, Pashek réflechissait.

"Je... Pardonnez-moi, je crois... je crois que je vais vomir."

Puis Pashek se retourna rapidement vers le bord du lit d'hôpital et renvoya son dernier repas. Il y a certaines choses de drôle lorsqu'on est malade. Par exemple, le fait que plusieurs pensent voir des carottes. Ce qui n'est pas vrai. Mais quelque fois la couleur influence et on a l'impression. Et comme peu de personne s'y attarde, ils restent dans l'idée qu'il y a des carottes. Un autre truc bizarre, c'est le couscous. Quand on en mange une fois et puis après on est malade, une bonne partie du couscous ressort par le nez, parce que le nez et la bouche communique. Pashek croyait que c'était dans les fosses nasales mais il n'était pas trop sur. Le pharynx, alors... Bah, peut importe. Le fait est que bien souvent la victime mouche du couscous le lendemain, et ce, toute la journée.

Il s'essuya la bouche du revers de sa manche, puis continua à regarder dans le vide, de toute évidence troublé par la nouvelle. Il pensait, encore une fois...

Olivier avait l'habitude de ce genre d'événement, il s'était fait avoir plus d'une fois pendant ses années d'internat et il possédait maintenant de bon reflexe pour se genre de chose. Ce qu'il n'arriver toujours pas à eviter aujourd'hui, c'était les bébés et leurs jets d'urine quand l'air caresse leur corps et qu'il n'est plus comprimé dans une couche culotte.

"Un institut pour mutants" répeta-t-il.

"Comme tu as pu le lire dans ce journal les mutants commencent à être traqués et tu fais parti d'eux, n'as-tu jamais vécu des choses un peu bizarre, que personne n'a pu t'expliquer ou que tu as préfé cacher aux gens."

Olivier fit le tour du lit pour éviter ce que Pashek avait vomi.

"Quoiqu'il en soit, je suis venu pour te proposer de faire parti de mon institut. Je serai là pour t'aider à maitriser tes pouvoirs."

"Je..."

Pashek réfléchissait.

"Je ne devrais pas en parler à ma grand-mère, non? Parce que je ne sais pas si elle voudra que j'y aille. Après tout je ne vous connaît pas, vous pourriez bien être le monsieur qui était dans la voiture avant mon accident, non? Et vous allez m'emmener dans les recoins exigues de l'enfer. Mais, je vais prendre une chance et vous dire oui. Parce que de toute manière je ne pourrai pas être mieux ici que là-bas. Je ne peut même pas aller à l'école tout les jours à cause de mes personnalités qui sont trop vieilles, trop jeunes ou qui ne vont pas à la même école. Tandis que là-bas je vais pouvoir continuer tranquilement peu importe qui est au commandes. Vous comprenez, n'est-ce pas? Je veux dire, vous avez lu mon dossier ou alors il faut tout que je vous réexplique?"