[Barbecue midi]Grillades

"Ouai mais la je danse pa je fais le con !"

Zac se défendait comme il pouvait, il n'aimait pas trop se montrer vraiment devant trop de gens qu'il ne connaissait pas mais en vérité Zac était un pur danseur d'un style tout nouveau mais malheureusement pas aprécié par tous: la tecktonik. Il dansait très bien, il était assez doué mais un peu trop modeste et timide pour se donner en spectacle... Il se débrouillait plutot bien dans les danses plus classiques, avait quelques notions dans des danses de rues style break ou hiphop.

"Un jour je te montrerai ce que je sais faire..."

Il sourit

-" et si tu me montrait maintenant ! il y a une scène ! autant l'utiliser !"

Math pris le bras de Zac et l'emmena vers la scène dont Rachel tenait les ficelles.

| Scène]

Les propos de Alitide étaient décidément bien mystérieux et, comme à son habitude décousu, mais Juliette ne s'attendait pas vraiment à autre chose de la part du garçon. Mais après tout, Alixtide ne serait pas Alixtide, s'il n'était pas ainsi... En vérité, la jeune femme ne saurait dire si celui-ci l'exaspérait, ou bien s'il l'amusait. Sans doute un peu des deux pourrait-on dire... Toujours est-il, qu'elle lui répondit :

"entendu, je le donnerai à mademoiselle Marcin... Tu peux me faire confiance..."

Dans un sourire d'agrément, tout en faisant glisser le mystérieux mot entre sa poitrine généreusement décolletée. Après tout, elle pouvait bien lui rendre ce service, après les compliment que Alixtide venait de lui faire en l'espace de quelques secondes seulement... Même si ces derniers disparaitront surement aussi rapidement de son esprit qu'ils y étaient apparut. Lorsque en contrepartie il lui proposa de partager ses idées sur le devoirs de philosophie ou bien encore de leadership, Juliette eut un petit rire amusé.

"Ce serait vraiment gentil de ta part, merci beaucoup..."

Lui répondit-elle, curieuse de voir quelles folles idées loufoques le mutant avait pu imaginer pour les dit devoirs. Bien sur, Alixtide ne disait pas que des bêtises, mais ses propos sérieux avait toujours la fâcheuse tendance à déraper légèrement vers l'absurde... Une attitude qui, à terme, lui causerait certainement des ennuis selon la jeune femme. Toutefois, Juliette fut sincèrement touchée par la sollicitude de Alixtide à son égard. Ce dernier craignait visiblement que Carrie n'agresse sauvagement Juliette pour lui avoir apporter ce simple mot, Et elle dut bien avouer que sa demande de contact était plutôt adorable...

"D'accord..." lui dit-elle alors "Je te ferais une petit signe avec mon communicateur aussitôt que j'aurais remis ce mot à mademoiselle Marcin, c'est promis !"

Un clin d'oeil facétieux accompagna cette dernière parole, sans doute bien plus amusante que toute les autres... Carrie était décidément bien incomprise des autres élèves, quel dommage...

"Tu as de la chance tu sais..." lui dit-elle encore "Une heure plus tard, et tu n'aurais trouver personne... Ni moi, ni mademoiselle Marcin, car nous allons quitter l'institut pour quelques jours..."

Gageons, que cette nouvelle assurera une certaine tranquilité d'esprit à Alixtide...

"Mais dis-moi, est-ce que tu t'intègres bien ici..? Tu as été enrôlé dans une équipe me semble-t-il, n'est-ce pas..? Est-ce que tu t'y plais..?"

Juliette prenait un risque à questionner ainsi le mutant, elle le savait. Mais elle voulait aussi lui donner le bénéfice du doute, se disant que peut-être il se montrerait un peu plus logique dans une conversation ou on ne lui demandait pas de réfléchir sur une sujet bien précis...

Par la fenêtre, Enzo avait vu l'organisation du barbecue par les NGX.

*Mais pourquoi je ne suis jamais au courant de ces choses là?*

Il avait activé sa combinaison pour se protéger de la chaleur et ne pas souffrir à cause d'elle mais il n'était pas encore très à l'aise avec elle.

Arrivant en courant près de Rob, Enzo se prit les pieds dans un cailloux.

"Chaud devant!" cria-t-il à l'adresse que ses camarades qui se trouvait là.

Dans l'espoir de se rattraper, enzo aggrippa le boitier de sa combinaison pour les désactiver mais ce fut pire que mieux puisque son bras droit sécrasa sur le barbecue de Rob déversant ainsi une demi litre d'eau.

Les charbons de bois flottaient maintenant allégrement, mouillés et froids.

Maintenant, il y avait un X-rays. Elle ne pouvait plus dire qu'il n'y avait plus personne. Il y avait aussi Kitty au loins, qu'elle n'avait pas apperçut auparavant. Mais ce X-rays dénommé... Enzo d'après ses souvenirs s'était bien fait remarqué... Maintenant, adieu la bonne petite odeur de viande, bonjour l'odeur du charbon mouillé.

"Eu... Ca va Enzo ?" Demanda-t-elle à l'adresse du jeune homme.

Elle avait une petite moue au visage, mais que très légère.

Le sourire d’Alixtide s’élargit quand Juliette lui promit résolument d’accomplir sa mission. Il se sentait en toute confiance et ne doutait pas un instant d’avoir fait le meilleur choix possible. Comble de la joie, elle lui annonçait le départ de la terrible dragonne. Alixtide n’aurait plus à raser les murs à l’approche de son bureau ou de sa classe, dans la terreur de la croiser et de recevoir le jugement dernier. Tout s’emboîtait si bien que ça semblait presque louche. Mais Alixtide goûtait pleinement cet optimisme. Juliette était peut-être une implacable inquisitrice, elle se montrait serviable et charmante avec ses victimes futures ou potentielles.

"Ah elle s’en va ? Toi aussi avec elle ? Mais … alors c’est parfait."

Alixtide se demanda s’il n’y avait pas quelque lien de parenté entre les deux femmes, et se réjouit intérieurement de l'éloignement de Carlie Marin.

"Je pense que c’est bien un peu de prendre des vacances. J’espère que vous allez bien vous détendre."

*Et mon message tombera parfaitement pour lui faire passer de bonnes vacances, sans le souci du CIAM. Ralala … je suis génial. Et j’ai de la chance.*

La question de Juliette le surprit. Il avait entendu parler de différentes équipes, notamment des NEXUS, sensés être le concentré de l’élite de l’Institut. Et puis les NGX aussi, le groupe du grand stratège Olivier Fleury. Mais Alixtide n’avait jamais imaginé devoir lui aussi intégrer un telle formation. Il secoua doucement la tête.

"Oh non tu sais, je ne crois pas beaucoup être qualifié pour ça, une équipe. Je sais pas trop ce qu'on y fait, mais le cours de Fleury donne sûrement un bon aperçu. Et vu les problèmes qu'ont les élèves qui m'ont choisi pour me faire faire des trucs utiles, ce qui me fait bien rire d'avance, pour moi ça fait aucun doute. Tu sais j'aime pas spécialement la guerre, les commandos et toutes ces choses … Il faut dire aussi, en étant honnête, que ce que je fais tourne souvent à la catastrophe non prévue à la base."

Il regarda à nouveau Juliette dans les yeux et haussa les épaules d'un air fataliste.

"Que veux-tu, il y a des mutants égoïstes comme moi et peut-être toi, qui n'ont qu'à se préoccuper de vivre, et d'autres qui ont le devoir d'être utiles ou de réfréner leur dangereusité. Cela dit, je sais faire plein de choses et si quelqu'un a besoin de moi pour telle ou telle tâche, ben c'est sans problème. D'autant que je suis pas si stupide, je sais bien qu'il faudra d'une manière ou d'une autre rentabiliser ma présence ici. Mais ce jour n'est pas encore arrivé hein. Hé hé ..."

Il sourit et regarda d'un air un peu vague la poitrine de Juliette ou son papier avait disparu. Il lui sembla qu'il n'y avait aucun endroit plus sûr au monde.

"Et toi tu voudrais être dans une équipe ? Je crois que ça ne te plairait pas, ce genre de choses."

Son regard fut attiré un bref instant par le désastre provoqué par l’homme-liquide. Il fallait dire adieu à ses côtelettes cramées.

La précipitation maladroite de Enzo détourna brièvement Juliette de son interlocuteur. Pendant un instant elle fut heureuse de s'être déjà servie, car maintenant il allait falloir nettoyer le barbecue et attendre qu'il sèche avant de pouvoir s'en servir à nouveau... Tout cela prendrait au bas mot une bonne demi-heure, et elle n'envia pas Robin qui devrait faire patienter les gens durant tout ce temps.

Puis, elle reporta de nouveau son attention sur Alixtide qui, comme à son habitude, ne faisait nullement preuve de retenue des qu'il s'agissait de dire des bêtises. Mais le garçon paraissait vraiment en dire sans véritablement sen rendre compte, et finalement on ne pouvait lui en vouloir... Il était maladroit, voilà tout. Même si le terme d'égoïste ne plut guère à la jeune femme, elle se retint de se fâcher. Après tout elle était de bonne humeur, et elle ne souhaitait vraiment pas quitter l'institut sur un coup de colère. Alixtide était Alixtide, que dire de plus..?

Lorsqu'il parla de vacances, Juliette ne put se retenir de sourire malicieusement... Certes, la France était un pays agréable , elle le savait pour y avoir déjà été plus d'une fois. Mais malheureusement, cette fois-ci ce ne serait pas pour des vacances reposantes. Toutefois, elle se contenta de dire au jeune homme :

"On va en profiter pour faire les boutiques !"

D'un air complice, appuyé par un clin d'œil discret. Après tout, on ne sait jamais... Peut-être qu'ils en auraient le temps, si la mission de Carrie se passait vite et bien. Alixtide lui denia l'affirmation comme quoi il allait intégrer une équipe. Juliette soupira alors, jurant intérieurement contre ces rumeurs qui courraient dans les couloirs de l'institut. Mais lorsque ce dernier lui parla de l'inutilité de son pouvoir, la jeune femme ne put s'empêcher de lui dire :

"Peut-être qu'avec le temps, tu découvriras une certaine utilité à ton pouvoir... Tu sais, moi aussi au début je pensais que le mien était sans intérêt.. Et puis finalement, je me trompais. Je suis certaine que ce sera aussi le cas pour toi."

En dépit de ce qu'elle pouvait penser du mutant, Juliette ne lui mentait pas cette fois-ci. Elle pensait réellement ce qu'elle lui disait, ayant vu son propre pouvoir évoluer quelque peu depuis son arrivée à l'institut.. Peut-être, que tout cela relevait réellement d'un processus progressif, qui s'étalait sur plusieurs années comme le lui avait dit Cassandre. Mais une fois de plus, Alixtide ramena la jeune gothique à la réalité, en lui démontrant son ignorance totale des évènements concernant les équipes.

"Mais... Je suis dans une équipe tu sais..." lui dit-elle quelque peu étonné de son ignorance. "Nous nous appelons les JustiX, et elle est dirigée par mademoiselle Marcin... Je pensais que tout le monde était au courant de l'existence de notre équipe..."

Conclu Juliette, sans toutefois être étonnée. Après tout, personne ne devait s'intéresser à Carrie, vu la réputation éhonté qu'elle avait auprès de la majorité des élèves...

"Il est vrai que ce n'est pas toujours facile, tu as raison..." reprit-elle, l'air légèrement songeur "Mais avec le temps on s'y habitue, tu verras si un jour tu en intègre une... Il faut tout simplement s'adapter aux autres, sans renier ce que nous sommes véritablement... Et crois bien que je ne me renie pas..."

Termina Juliette, avec un petit sourire terriblement malicieux sur les lèvres. Le joue ou la jeune femme reniera ce qu'elle est au profit d'un groupe, ce jour la sera celui de son enterrement, et encore... Rien n'était moins sur...

Lyu finit par débarquer dans le jardin, après une matinée de cours somme toute tranquille. Le jeune homme avait faim. Il se demanda si Georgia viendrait. La jeune fille avait des problèmes sérieux, et rester seule ne résoudrait rien.
Ne connaissant que très peu ce genre de pratique culinaire, le petit chinois se dirigea vers ce qui lui semblait être un instrument de torture pour morceaux de viande.
Il se servit un morceau bien cuit, le jeune homme ne savourait pas trop la viande saignante, et mouillé par la même occasion, il n'avait pas remarqué que les charbons flottaient dans l'eau.
Il se retourna vers les autres.

"Salut tout le monde, ça va?"

Alixtide ouvrit des yeux étonnés à la mention des JustiX. Il regarda Juliette comme s'il la voyait pour la première fois. Selon ses informations la jeune femme avait un pouvoir lié à la mort, comme le fait de dormir dans un cercueil. Peut-être pouvait-elle communiquer avec l'au-delà ? Ou bien devait-elle vivre comme un vampire, loin de la lumière du soleil. Il devait avouer qu'il n'en savait guère plus. Mais si elle trouvait une utilité dans une équipe, c'est qu'elle cachait bien son jeu.

"Purin tu es dans une équipe qui s'appelle les JustiX ?? Alors je suppose que vous faites la justice en quelque sorte ? Et dirigée par Carlie Marin ?? Wah ben tu m'apprends de sacrés trucs là Juliette …"

Au point qu'il s'y perdait déjà en conjectures et analyses sur le pourquoi du comment et le but de tout cela. Une chose lui apparut certaine. Il soupira.

"Alors moi aussi je n'y couperai pas. Je suppose que je dois m'y attendre, à devoir faire ma part. Comme tu dis un jour mon régime aura un intérêt quelconque qui me dépassera moi-même."

Il se souvint avec inquiétude des paroles menaçantes de Draena, la veille. N'avait-elle pas sous-entendu que son "pouvoir" allait forcément évoluer, voire devenir dangereux avec le temps ? Il n'avait pas accordé de crédit à ces sornettes au début, mais les paroles de Juliette ravivèrent une angoisse rampante.

*C'est déjà pas évident à gérer alors si ça empire purin … quelle horreur …*

Il essaya de se rassurer en prenant l'exemple de Juliette. Avec un pouvoir comme le sien, si la gothique y arrivait, pourquoi pas lui ? En même temps Juliette y arrivait-elle ?? Son asociabilité ne témoignait pas d'une grande amélioration de son existence. Il la regarda avec inquiétude.

"Mais heu … tu peux me raconter un peu plus … ton équipe … il faut se méfier de quelque chose ? Je veux dire si ça devait m'arriver … bien sûr ne pas se renier est une chose … mais concrètement que doit-on faire ? Comment ça se passe ? Comment tu fais toi ? Tu dois faire … heu … des … des démonstrations de quelque chose ?"

Il frissonna littéralement en imaginant Juliette faire des démonstrations morbides devant les regards médusés de ses équipiers, et sous le sourire sadique de Carlie Marin. Son cœur se mit à battre plus vite.

"Oui dis-moi s'il te plaît … ce qu'on vous demande de faire …"

Il serra les poings dans ses poches et resta suspendu aux lèvres de la jeune femme, ne remarquant pas même l'arrivée de Lyu.

Juliette demeura interloqué par la réflexion de Alixtide, tant et si bien qu'elle ne prêta pas non plus attention à l'arrivée de Lyu... La seule réponse immédiate qui lui vint alors à l'esprit fut :

"Heu... Oui, la justice... En quelque sorte..."

A vrai dire, la jeune femme ne s'était jamais réellement interrogée sur le sens du nom de son équipe. JustiX... Justice... Oui, sans plus... Mais finalement, cela tombait sous le sens, même si à ses yeux ce n'était pas tant une question de justice, que de justesse des causes. Après tout, la justice était tellement dépendante d'un époque, alors que la justesse d'une cause...

"Je pensais que tout le monde le savais, ce n'est pourtant pas un secret..." ajouta-t-elle tout de même.

L'expression "faire sa part", amusa Juliette qui ne put réprimer un petit rire cristallin.Le mutant avait vraiment une façon déconcertante de voir le monde, mais en même temps il n'avait pas vraiment tort. Même si rien n'était imposé, il fallait bien reconnaître qu'il n'était pas plaisant de vivre au crochet de l'institut sans rien faire en retour. Faire partie d'une équipe, pouvait parfaitement être vue comme une sorte de contrepartie à tout ce que ce dernier apportait aux élèves. Bien sur, c'était là une vision parmi d'autres.

En ce qui concernait Juliette, sa vision était bien différente... Son équipe, c'était comme une petite famille à l'intérieur d'une grande famille. Un clan plus restreint, ou les gens pouvaient se connaitre plus intimement encore, et partager ce que la multitude ne permettait pas. Mais la jeune femme n'était pas habitué à la vie en communauté, et c'était sans doute pour cela qu'il y avait une certaine mésentente entre elle et Ken, depuis le tout début, même si ce matin lui avait laissé entrevoir une possibilité d'amélioration... Seul le temps le dira de toute manière...

Lorsque Alixtide l'interrogea sur l'organisation dans l'équipe d'une voix ou pointait un intérêt certain pour la chose, Juliette porta son index à ses lèvres, et leva légèrement les yeux aux ciel afin de réfléchir quelque peu...

"Hé bien..." commença-t-elle "Ce n'est pas un cirque tu sais... Et bien au contraire, on se sent en sécurité dans une équipe. Contrairement au cour de Monsieur Fleury, nous restons toujours ensemble, ce qui fait que l'on apprend à se connaitre, et comment réagissent les autres... En fait,notre travail se résument principalement à apprendre à agir en équipe, et à contrôler nos pouvoirs... Comme tu peux le voir, ce n'est rien de bien extraordinaire..."

Fini par conclure Juliette, sans préciser qu'une équipe digne de ce nom se devait de suivre son professeur, au risque de côtoyer le danger. Mais le mutant avait déjà du mal à assimiler la notion même d'une équipe, alors lui parler de la relation qui unissait professeur et élèves, jusqu'à prendre des risques pour celui-ci ou bien pour l'équipe, c'était sans doute un peu trop lui en demander pour le moment songea Juliette. C'était d'ailleurs aussi pour cela qu'elle s'était abstenu de dévoiler à Alixtide la véritable raison de son départ...

Comme le lui avait dit si souvent son père en fin diplomate qu'il était... Chaque chose en son temps... Et un temps pour chaque chose...

Niko était tranquillement en train de bavé en voyant ses brochettes en train de cuire. son attention était littéralement absorber par la viande qui caramélisé dans le barbecue.

Mais une question ne cesser de le hanter... Comment faisait Rob pour garder la ligne, il lui avait parlé de convertir le son. Mais Niko ne comprenait pas comment son corp compenser la dépense physique.

Il se sentait un peu jaloux de ce mutant qui avait les même pouvoirs que lui. Il avait pensait le faire réagir en lui faisant sa petite démonstration, mais rien. en plus faire l'aller-retour jusqu'à la cuisine avait bien entamer ses réserves et son ventre lui semblait vide. Son hamburger devait déjà être digéré. Il vit Gabriel et se souvint qu'il voulait lui parler.

Ses brochettes étaient bientôt cuites, et une bonne odeur de viande cuite parvenait jusqu'à ses narines. il respira un bon coup en se régalant d'avance. Quand soudain, il vit Enzo arriver en courant. Puis il le vit trébucher.

Niko n'eut le temps que de se rappeler que l'eau et les barbecue n'étaient pas de bon amis. avant qu'il ait pû les sauver, ses brochettes était déjà en train de nager dans une soupe de charbon et de sauce.

Le gros gourmand donna un coup rageur dans a pelouse et dit à voix basse en se souvenant de leur première rencontre:

- Il l'a fait exprès, je savais que j'aurais dû m'excuser!

puis il rajouta:

- Au moins, le repas d'Alixtide est prêt...

Les paroles de Juliette restaient énigmatiques. Il se demanda si elle n'essayait pas de le ménager de quelque chose. Peut-être qu'elle ne se rendait pas compte elle-même de ce qu'on lui faisait faire ? Malgré cela ses explications attisèrent sa curiosité.

"Je vois … enfin j'ai un peu du mal à voir. D'après toi alors ce n'est pas si mal hein ? C'est même positif ? Je pensais que c'était surtout quelque chose pour profiter des pouvoirs utiles développés ici par les meilleurs mutants … Mais si tu dis que c'est tout différent …"

Il haussa les épaules, pas tout à fait convaincu. Certes il aurait été stupide de ne pas profiter des talents d'un homme-torche comme ce benêt de Math, ou des nombreux avantages offerts par les téléportations surnaturelles de Rachel. Que dire des boules de feu de Roscart. Alixtide ne se sentait pas à l'aise avec de telles personnes. Il ajouta d'un ton amer.

"Je trouve qu'il y a beaucoup d'injustices et de déséquilibres dans notre monde, surtout depuis ces mutations. Voilà quoi … ah … bah. Si les équipes permettent d'obliger tout le monde à travailler ensemble, je dis tant mieux. Mais quand même …"

Il soupira, inquiet de la présence de tous ces mutants dangereux et incontrôlables dans les parages. Le prof Layne lui semblait très suspect soudain, à observer tout le monde. Il était trop mystérieux et sauvage pour être honnête.

*En voilà un qui a beaucoup de choses sur la conscience à cause de son pouvoir …*

Pensa-t-il d'un air sombre et méfiant.

"Et chez les JustiX l'intégration des mutants dangereux se passe bien ?"

Demanda-t-il d'un air absent en observant sans discrétion ce fameux Gabriel.

Une fois de plus, Juliette resta sans voix face à l'interrogation de Alixtide...

"Mutant dangereux..? Mais tu sais que cela ne veux rien dire..?" Lui affirma-t-elle d'un ton quelque peu perplexe "Tous le monde peut-être dangereux, ce n'est pas une question de pouvoir... Bien sur, certain d'entres nous ont des capacités offensifs terrible, mais cela ne les rend pas plus dangereux que toi ou moi..."

Juliette regarda le jeune homme d'un oeil attentif, puis elle ajouta :

"Enfin, pas plus que toi..."

Ce n'était pas que la jeune femme se considérait comme une dangereuse mutante, mais vu la nature quelque peu oui-ouiesque de Alixtide, elle devait sans doute être bien plus potentiellement dangereuse que ce dernier. Après tout, il était bien difficile de voir le bord d'une falaise lorsque l'on baignait dans le brouillard... Et puis finalement, elle décida tout de même de répondre clairement à l'interrogation du jeune homme...

"Si tu veux tout savoir, le fait d'être dans une véritable équipe fait que les mutants aux puissants pouvoirs ont comme garde fou leurs coéquipiers. C'est grâce à eux, à leur présence, que ces puissants mutants apprennent à se contrôler afin de ne pas les blesser. C'est aussi à cela que sert une équipe, à aider ceux qui, comme toi, en font partie..."

Voilà, la jeune gothique espérait bien avoir répondu à la question posée, même si quelque part elle en doutait un peu vu le sens de la déformation inné que semblait posséder Alixtide. Juliette remarqua alors que ce dernier observait Gabriel du coin de l'œil, comme s'il craignait quelque chose venant du professeur... La jeune femme s'interrogea... Oserait-elle..? Certes, ce ne serait pas très gentil de sa part, mais la tentation était pourtant si grande... Et puis Alixtide était à lui tout seul une invitation à le faire... En fin de compte, Juliette se rapprocha du jeune homme, mais pas trop non plus eu égard à son odorat, et elle lui murmura doucement...

"Tu sais, tu ne devrais pas regarder le professeur Layne aussi fixement... J'ai cru remarquer qu'il avait une nette préférence pour les garçons... S'il te vois le regarder ainsi, il pourrait s'imaginer qu'il te plait..."

Et comme pour appuyer son propos, Juliette hocha brièvement la tête de haut en bas... Ce qui n'avait été qu'une boutade vengeresse devint finalement un argument pour taquiner Alixtide... La jeune femme était vraiment de bonne humeur ce midi, le doute n'était plus permis...

Une douche froide. Alixtide tourna la tête vers Juliette, comme frappé par la foudre. Il resta immobile et stupide, clignant des yeux devant la jeune femme. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais la referma. Son visage dévia lentement à nouveau vers le prof. Celui-ci dominait la scène du barbecue de son regard insondable, les bras croisés comme s'il attendait quelqu'un.

*Purin c'est vrai qu'il nous regarde bizarrement …*

Son cœur se mit à battre plus fort.

"Tu … non … non … C'est un prof quand même … non … Heu … Tu crois vraiment ?"

Juliette avait tellement raison sur tout, tellement réponse à tout, que chacune de ces moindres remarques devait être soigneusement prise en compte. Elle avait l'air si sincère que son information ne pouvait être mise en doute. Le teint d'Alixtide blanchit légèrement, surtout quand il pensa qu'il ignorait tout du pouvoir de ce prof sauvage.

"Non mais attends Juliette ! Il croirait un truc pareil ? Il croirait que je … qu'il me … que nous nous … heu …"

Le prof Layne avait une attitude vraiment étrange, qui confirmait d'un coup tous les soupçons d'Alixtide, insufflés par les paroles de Juliette.

"Alors que j'ai rien fait ! Tu sais si c'est un puissant mutant ? S'il arrive à se contrôler ?"

Il se détourna pour ne plus faire face à Layne, mais le surveilla par coups d'œil paniqués et craintifs.

"Hum hum..." fit Juliette, tout en hochant de nouveau la tête de haut en bas.

Certes, certes... Alixtide était prêt à croire tout et n'importe quoi, ou peu s'en faut, mais la jeune femme devait bien avouer que le comportement du professeur Layne ajoutait beaucoup aux paroles facétieuses de celle-ci. Maintenant, pour peu que le jeune mutant aille prévenir tous les autres garçons de l'institut que Gabriel aimait les garçons, il n'y avait qu'un pas qu'il serait sans doute bien capable de franchir... Et le malheureux professeur se retrouverait rapidement avec une seconde étiquette sur le dos, sans jamais n'avoir rien demander.

Alixtide semblait quelque peu paniqué à vrai dire, et Juliette le comprenait assez bien. En effet, il n'était pas évident de se dire que l'on pouvait plaire physiquement à une personne du même sexe que nous. Surtout si c'était là une préférence que l'on ne partageait pas. Mais bon... Si Alixtide frôlait déjà les murs pour éviter de rencontrer Carrie, alors sans doute n'aurait-il aucun mal à faire de même afin de ne pas croiser le chemin de Gabriel... Finalement, tout cela lui vaudrait bien une bonne séance de sport lorsque l'on y songait.

Comme pour en rajouter, Juliette lui dit encore :

"Tu sais, c'est un professeur mais c'est aussi un homme avec ses besoins... En tout cas, moi je me méfierais à ta place, c'est sur..."

Lui confirma-t-elle d'un air on ne peux plus assuré, tout en jetant un regard furtif vers le principal intéressé. Lorsque Alitxide lui affirma n'avoir rien fait pour attirer l'attention de Gabriel, la jeune femme leva doucement les yeux au ciel et soupira doucement...

"Mon pauvre Alixtide..." lui dit-elle d'un ton quelque peu navré "Lorsque l'amour te tombe dessus, peu importe que tu ai fait quelque chose ou non pour... C'est comme ça, et tu n'as pas d'autre choix que de faire avec... Tout ce que je peux te conseiller, c'est d'éviter de te trouver seul avec le professeur Layne et d'éviter de trop le regarder, sinon il va croire que lui aussi il te plaît..."

Malgré son petit mensonge, ma foi guère méchant, Juliette était d'une gravité sérieuse. Son visage ne trahissait en aucun cas l'amusement qu'il y avait en elle, ce qui rendait encore plus crédible la vilaine rumeur qu'elle avait exprimée au jeune mutant de plus en plus mal à l'aise face à ce professeur qui risquait de le désirer d'un instant à l'autre.

"Pour ce qui est de son pouvoir..." ajouta Juliette songeuse "j'avoue que je ne sais pas... Mais si l'institut l'a choisi comme professeur, je suppose qu'il doit bien le contrôler... Je ne pense pas que tu as le moindre soucis à te faire sur ce plan là..."

La jeune gothique se pencha ensuite légèrement vers Alixtide et lui dit à voix basse :

"En tout cas, j'espère pour toi qu'il ne te demandera pas de venir dans son équipe, sinon..."

Puis elle se redressa, lui offrant un regard entendu qui remplaçait allègrement toutes les paroles du monde...

Chacune des paroles de Juliette fut comme un coup de semonce. Alixtide fixait le vide devant lui et sentait des sueurs froides s'insinuer le long de son dos. Un homme avec ses besoins, l'amour qui lui tombait dessus, un mutant surpuissant et enfin, le coup de grâce, une menace d'intégration de force dans son équipe, pour obliger la rencontre, les regards, les rapprochements … L'enchaînement semblait inéluctable, et il fallait être Juliette pour voir aussi clair.

Alixtide regarda la jeune gothique dans les yeux, espérant trouver quelque solution au problème. Mais il ne vit que la fatalité implacable d'un destin pratiquement accompli. Eviter de se trouver seul avec lui. C'était une bien mince sortie de secours.

*Purin je pourrai pas esquiver à la fois la dragonne et le … et …*

Tandis que son regard se noyait dans l'assurance glaciale de celui de Juliette, le cerveau d'Alixtide repassait toutes les entrevues avec le prof Layne, afin de déceler déjà des indices. Il déglutit difficilement.

"L'infirmerie … il était dans l'infirmerie … Juliette ! Qu'est-ce que je dois faire ?? Je veux dire … s'il … si …"

Son visage était blême d'inquiétude.

"Si c'est vraiment … C'est un prof ! Je peux rien faire ! Ce serait qu'un élève … Mais comment c'est possible … je veux dire … tu me connais ! Ou alors il …"

Il s'essuya nerveusement le front et soupira, abattu.

"Bon. Y'a rien de fait encore … Juliette, alors, qu'est-ce que tu ferais toi ? Si une des profs de l'Institut elle … Sachant qu'une femme ce sera forcément moins costaude hein … Que ferais-tu toi ? Imagine avec … imagine si …"

Il chercha en urgence un exemple dans son champ de vision, et il s'imposa tout de suite. Près du bar improvisé, la Dame Blanche Cassandre discutait de près avec Anna la télépathe. Plissant les yeux devant ce tableau suggestif, il poursuivit à l'adresse de Juliette.

"Imagine si Cassandre te regardait pareil, avec en plus sa manière spéciale de regarder, si elle t'attendait comme ça les bras croisés, si elle … si elle s'approchait et qu'elle te mettait la main sur l'épaule, … et qu'elle se collait à toi … pour … pour te dire tout bas … comme un secret, que … qu'elle veut que tu ailles dans son équipe …"

Il observa l'effet de ses paroles sur Juliette, le souffle court, prêt à recueillir toutes les réactions de la jeune gothique. Il vérifia au passage d'un bref coup d'œil que Gabriel Layne n'avait pas bougé.

[ scène]

Kitty ne mit pas très longtemps à arriver à l'endroit où se faisait les grillades. Mais bizarrement aucune odeur de viandes grillé ne parvenait à son nez. Tenant toujours la main de River, la petite fille regarda les gens présent. Plus loin, près d'un arbre, se tenait Joachim et un élèves que Kitty ne connaissait pas. Alixtide discutait avec une jeune fille que Kitty ne connaissait que de vue. Puis son regard se porta près du barbecue et lorsqu'elle vit Gabriel, un sourire s'afficha sur le visage de la fillette. Finalement son parrain était venu assister au barbecue. Pas très loin, elle vit Lyu, Enzo, Jay, Kim, Roscart ainsi qu'un jeune homme qu'elle ne connaissait pas. Kitty reporta son attention vers River.

"Viens, on va voir pourquoi il n'y a plus d'odeur de viandes grillés. J'espère qu'ils ont pas tout mangé."

Elle réfléchit pendant quelques secondes puis reprit.

"Dis River, si je suis une princesse, ça veut dire que parrain c'est le roi?"

Tout en posant sa question, la fillette se dirigea vers l'attroupement de personnes qui se trouvait près du barbecue.

"Bonjour tout le monde."

Le ton de la petite fille était joyeux. Puis elle lâcha la main de sa grande sœur de cœur et se jeta dans les bras de son parrain. Elle plongea son regard gris dans celui de l'homme.

"Coucou parrain. Rachel m'a donné une tiare et m'a dit que j'étais la princesse de la fête et River elle est ma demoiselle de compagnie. Elle lui a donné une couronne de fleur. Et Jimmy est mon prince charmant.Et Shiro est mon chevalier protecteur, et Rachel est le fou du roi, et Chris il a dit qu'il était le méchant qui veut faire du mal à la princesse."

Kitty était tellement contente et excitée qu'elle ne prit pas le temps de respirer pendant qu'elle parlait à son parrain.

D'un bref hochement de tête, Juliette approuva la sage parole de Alixtide...

"En effet, rien n'est encore sur..." dit-elle "Mais garde tout de même un oeil derrière toi, on ne sait jamais. Tu sais, il suffit d'un moment d'inattention et hop ! on se retrouve coincé dans un couloir, solitaire... A la merci du premier professeur venu..."

Durant un instant, la jeune femme imagina la scène ou Alixtide se retrouvait coincé dans l'un des couloir de l'institut, par un Gabriel plutôt entreprenant, et cette vision failli la faire éclater de rire. Heureusement, elle sut se contenir afin de ne pas éveiller les soupçons que le jeune mutant aurait pu avoir...

"Si jamais cela t'arrive, ne panique surtout pas..." poursuivit-elle "Je crois que le mieux sera de lui dire que tu ne peux pas rester, que tu dois aller voir monsieur Fleury, ou bien encore monsieur Zachary... Il ne t'empêchera pas d'aller voir le directeur ou son adjoint, c'est certain..."

Conclu Juliette, d'un ton posé et réfléchi. Elle jeta alors un regard sur le pauvre garçon à la limite de la peur panique, et lui dit encore dans un petit sourire amical :

"Ne t'en fais pas, tout ce que tu as à faire pour que cela n'arrive pas, c'est de l'éviter... Tu y arrive bien avec mademoiselle Marcin, alors pourquoi pas avec le professeur Layne..?"

C'est alors que, de manière tout à fait inattendue, le jeune homme retourna la situation avec la jeune gothique dans son rôle, et Cassandre dans celui de Gabriel... Que ferait-elle alors..? Un fin sourire malicieusement gourmand apparut alors sur les lèvres de Juliette. Si seulement, Cassandre avait un tel comportement vis-à-vis d'elle... Pour sur, elle ne serait plus aussi farouche que ce matin dans le bureau de Carrie. Mais cela, ne regardait personne... Le sourire agréable disparu aussi rapidement qu'il était apparu, et la jeune femme reprit une contenance toute neutre...

"Hé bien, tout d'abord..." commença-t-elle "Je doute que Mademoiselle Deneos puisse regarder quiconque ainsi, puisqu'elle est aveugle... Ensuite, la signification de la gestuelle n'est pas la même lorsque l'on parle d'un homme ou bien d'une femme tu sais... Par exemple, une femme qui mets sa main sur l'épaule d'une autre femme, c'est une tendresse amicale, rien de plus. Les femmes sont très tendre Alixtide, c'est comme les hommes et la force, c'est lié..."

Certes, certes, ce n'était pas aussi simple que cela en réalité, mais Juliette n'avait pas envie d'embrouiller encore plus le pauvre garçon, avec les complexes subtilités inhérentes aux relations humaines.

"Et puis..." enchaina-t-elle "Si mademoiselle Deneos me demandait de rejoindre son équipe, je lui répondrais "c'est gentil, mais j'ai déjà une équipe, et je m'y sens bien" Evidemment, j'ai l'avantage , contrairement à toi, d'avoir une équipe... Cela aide bien."

Conclu-t-elle de nouveau, dans une assurance qui ne laissait en rien transpirer le moindre début d'intérêt à l'égard de la psychologue... Même si intérieurement, Juliette n'appréciait guère le fait de voir que Olivier avait tendance à vouloir tourner autour de "SA" Cassandre...

Loin de rassurer Alixtide, les paroles de Juliette le submergèrent de panique. Son regard tremblait et ses mains moites se crispaient dans ses poches. Il répondit à Juliette d'un air éperdu d'angoisse.

"Mais je n'arrive pas du tout à éviter Carlie Marin ! Tout au contraire elle apparaît toujours au pire moment et au pire endroit !! C'est la catastrophe !"

Il réfléchit aux solutions proposées par Juliette, de faire croire qu'il allait voir le Dr Fleury ou le Prof Zachary, si il se trouvait coincé solitaire dans un couloir avec Layne. Cette suggestion lui sembla aussi pitoyable que hasardeuse. De plus la jeune femme bottait royalement en touche en affirmant que les femmes c'était différent, et qu'elle avait déjà une équipe. Alixtide était très insatisfait de ces réponses. Il mit les poings sur les hanches et insista avec ferveur.

"Comment ça les femmes sont tendres et les hommes sont des brutes ? De un c'est faux, car rien qu'avec mon exemple, je suis plus tendre que brute et je trouve que souvent la force est du côté des femmes. De deux, tu ne réponds pas du tout à la question ! Evidemment, comment pourrais-tu avoir peur si Cassandre te mettait la main sur l'épaule ? Elle est toute frêle et c'est tout juste si elle respire. Mais regarde … regarde moi ce que je risque … regarde cet ours !"

Il désigna du pouce l'emplacement de Gabriel Layne, maintenant rejoint par Kitty. Alixtide était hors de lui de constater que Juliette ne l'aiderait pas plus, et que la barrière entre eux était infranchissable. Il se débattait néanmoins comme un chaton dans une baignoire.

"Purin fais un meilleur effort d'imagination pour te mettre à ma place ! Imagine Madame Cassandre voyante, grande et forte, musclée, avec des gros bras et un air bestial. Voilà tu vois le problème ? Tu vois la catastrophe ? Ralala purin …"

Il secoua la tête, désespéré. Il allait devoir trouver tout seul la solution. Il tourna la tête avec amertume vers son bourreau désigné et aperçut la jeune Kitty dans ses pattes. La lumière se fraya un chemin dans son cerveau.

*La gamine …*

"Bon Juliette. C'est bon j'ai trouvé comment me sortir de là."

Déclara-t-il avec courage et assurance. Alixtide était maintenant prêt à tout pour faire échouer les plans de séduction sauvage du professeur Gabriel Layne.

"Désolée Alixtide... J'avoue ne pas être douée pour ce qui est de la stratégie..."

Dit Juliette, d'un air faussement navrée en faisant une petite moue triste... En réalité, la situation ne cessait de l'amuser. Plus le temps passait, et plus le désespoir du jeune homme paraissait s'agrandir tel un espace en plein expansion. Bien évidemment, elle s'en amusait mais tout en sachant que ce n'était finalement rien de bien méchant. Le professeur Layne n'aimait pas les garçons, du moins, le pensait-elle, et Alixtide, malgré ses peurs intérieures, n'en serait finalement quitte que pour quelques jours de "terreurs" supplémentaires, sans gravité. En tout cas, c'était bien la première fois depuis son arrivée à l'institut, que Juliette s'amusait autant...

Elle ne put toutefois imaginer Cassandre avec un physique d'ours, comme le jeune homme avait qualifié le physique de Gabriel. Non, Cassandre était bien trop délicate, bien trop... Précieuse... Alixtide commençait à s'agiter plus que de raison, et la jeune gothique préféra se reculer de quelques pas afin de ne pas ramasser un mauvais coup par accident. Après tout, on ne savait jamais avec ce dernier... Un mouvement un peu trop brusque, et elle se retrouverait avec un disgracieux hématome sur le visage. Le pire étant, qu'elle ne pourrait raisonnablement pas lui en vouloir...

Et puis, quelque chose parut l'apaiser lorsqu'il regarda une fois de plus Gabriel en pleine discussion avec cette fillette qui lui semblait tellement attachée. Une solution..? Il venait de trouver une solution à son épineux problème de séduction de la part du corps professoral..?

"Ah..." s'exclama-t-elle alors en se rapprochant d'un ou deux pas "Et comment comptes-tu échapper à la ferveur séductrice du professeur Layne, dit moi..? Je suis sur que c'est une solution très ingénieuse venant de toi, à n'en pas douter..."

Conclu Juliette, légèrement flatteuse envers l'égo démesuré de Alixtide... Bien sur, la jeune femme s'attendait à une solution complètement rocambolesque, mais rien que pour cette unique raison elle était curieuse de l'entendre. Après tout, le mutant avait aussi ce pouvoir... Celui de sans cesse surprendre les gens, alors que l'on pensait qu'il ne pouvait aller plus loin dans l'absurde...

Alixtide approuva vigoureusement les paroles de Juliette, tout en observant les embrassades entre Kitty et Gabriel.

"Oui tu n'es pas douée en stratégie c'est très clair. Tu es très bonne pour trouver les problèmes, mais pas les solutions. C'est là que moi j'interviens."

Dit-il en plissant les yeux avec gravité. Il se frotta le menton avec application, calculant savamment son coup. Ayant une idée implacable mais lourde de risques, il remit les yeux sur la jeune gothique. Il hésitait à lui faire part de son plan. En même temps elle l'avait bien aidé. Sans sa perspicacité, il se promènerait seul à côté de Gabriel Layne sans méfiance aucune. Et puis les flatteries de Juliette vinrent à bout de sa réticence.

"Très ingénieuse, c'est le bon mot Juliette. Ca me vaudra sans doute une ennemie critique, et quelques baffes, mais cela vaut mieux que … que ce que tu imagines possible de la part de l'ours, dans un couloir solitaire ou autre."

Son cœur se remit à battre plus fort, rien qu'à l'idée de finir entre les griffes possessives de ce prof mutant. Certes Alixtide n'était pas contre être aimé, mais par un prof qui abuserait sans aucun doute de sa fonction, c'était inacceptable. Il valait mieux prévenir que guérir. Il prit son inspiration et révéla son plan à Juliette, d'un air conspirateur et décidé.

"Ok Juliette. Prends cette leçon de stratégie que même le docteur Fleury gratifierait un cent pour cent. Gabriel Layne le prof, me trouve très beau, désirable et sûrement intelligent. Je sais pas comment c'est possible mais comme tu dis, on ne choisit pas l'amour nous tomber dessus. Alors je vais devoir m'arranger pour qu'il me déteste. Pour qu'il me trouve le plus ignoble possible. Et pour ça, je vois une très bonne tactique. Je vais me montrer infect et méchant avec la gamine là, Kitty. Ils sont très proches tous les deux. Il va falloir qu'il choisisse entre elle et moi et ce sera elle. Car c'est une gamine innocente et fragile alors que je suis un immonde garçon sale et méchant. Après ça il ne pourra plus me voir. Ne suis pas génial en quelque sorte Juliette ?"

Il eut un sourire fier et content, avant de se concentrer à nouveau sur sa future tâche.

"Dépêche-toi de le dire, car je vais passer à l'action. Mieux vaut pas tarder."

Toujours adossé à la table sur laquelle reposaient les viandes encore fumantes, Gabril observait tous les jeunes discuter et s'amuser. Bras croisés, il était bien à ce moment-là. Aucune préocupation, aucun ennui ne semblait se profiler à l'horizon. Il pouvait donc se reposer et profiter du temps et des délicieux plats.

Il cru capter à un moment le regard de la jeune fille avec qui il avait échangé des répliques quelques minutes aupravant. Celle-ci discutait avec un jeune garçon qui lui aussi semblait le regard par moment. De quoi pouvaient-ils bien parler tous les deux ? Intrigué, Gabriel fronça légèrement les sourcils, comme il avait l'habitude de le faire quand quelque chose l'intriguait. C'était plus que jamais le cas car, si au début ce n'était que soupçons, il avait à présent la certitude qu'une partie de la conversation portait sur lui. Que pouvaient-ils bien raconter pour que le jeune garçon semble .... effrayé ? Qu'est-ce que cette jeune fille était en train de raconter. Lui en voulait-elle encore pour toute à l'heure ?
Contre toute attente, Gabriel se mit alors à sourire.

- Quelle importance après tout, se dit-il à lui-même. Il faut bien que jeunesse se fasse, dit-on.

Cette jeune fille se révélait décidement bien mystérieuse et en même, tellement prévisible. Après tout, c'était une ado. Même si son expérience dans ce domaine se limitait à sa propre adolescence, Gabriel savait que les mentalités à cet âge n'évoluaient pas. Aussi décida-t-il de ne pas en tenir compte et de continuer à profiter du temps.

A peine cette résolution prise que Kitty fit son apparition, visiblement heureuse. La preuve ? la fougue avec laquelle elle se jette dans les bras de son parrain. Gabriel accueillit sa filleulle sans sourciller.

- Bonjour Kitty, dit-il en rendant son sourire à la fillette.

Il écouta aussi la tirade de sa filleulle et se demanda, l'espace d'un instant, comment elle avait réussit à dire tout ça sans même prendre le temps de respirer.
Il repoussa gentiment la fillette et s'agenouilla devant elle.

- Hé bien, tu en as de la chance dis-moi, pu-t-il répondre quand Kitty eut terminé. Tu es une très jolie princesse. La plus jolie que je connaisse.