[Mode jeu]Jusqu'au creux de la Terre

La lumière au bout du tunnel. C'est tout ce qui raccordait l'équipe à la civilisation après que les autres membres de l'institut partis dans les diverses missions se furent séparés pour rejoindre Hammer Bay.
Ils étaient maintenant seuls, dans les boyaux humides et sombres des volcans éteints barrant Génosha, entre jungle et ville.



La pierre était froide, lisse et humide. Elle ne semblait que peu avoir été travaillée par l'homme. Il en allait de même pour le sol, qui ne devait sa texture qu'à une quantité vraisemblablement importante de pieds qui l'avait foulé.

Mais les parties supérieures des grottes n'étaient pas intéressantes, aux dires d'Adam. Les puits l'étaient plus... Il fallait marcher un petit peu, mais le professeur avait correctement indiqué le chemin. Un chemin qui s'éloignait en pente douce vers ce qui semblait être une cheminée latérale de lave. Vide, fort heureusement, avec des marches sommairement taillées. Le chemin était tantôt en pente douce, tantôt plus raide, et se transformait en une sorte de colimaçon.
Vint alors le premier sous-sol. D'accès complètement bloqué par un éboulement.
Puis le deuxième sous-sol.

Bizarrement, les élèves réalisaient qu'ils s'enfonçaient, mais n'avaient pas besoin de lumière : une lueur rougeâtre semblait émaner des plinthes et des plafonds, donnant une sensation oppressante, et faisant danser les ombres.

Rejoindre le troisième sous-sol nécessita de trouver un autre puits, mais le changement fut alors plus impressionnant... La marque de l'homme était beaucoup plus visible, même si la cavité gardait une géométrie sauvage. Il y avait également des inscriptions au sol : les fameux traits dont avait parlé le Pr. Zachary.

Et il y avait aussi des voix. En bas de l'escalier. Parlant bas, comme si le moindre ton trop haut risquait de provoquer un écho incontrôlable. Les fameux gardes dont avait parlé le Pr. Zachary.

Victor avait fait de son mieux pour être calme pour la mission mais l'appréhension lui nouait tout de même le ventre au moment de pénétrer dans les souterrains. L'humidité et le froid étaient étranges et décalés après la semaine dans la touffeur tropicale. De même que le fait d'être soudain enfermé. Victor n'était pas claustrophobe, mais il se sentait plus à l'aise au milieu d'un grand espace que dans une ancienne cheminée de lave. Surtout avec la lumière rougeâtre qui teintait de sang leur chemin et ses coéquipiers. S'il avait été superstitieux, il aurait pu y voir un mauvais présage, mais son mental de sportif l'aidait à rester centré sur l'objectif. Entrer, neutraliser, sortir. Beaucoup de complexité et d'inconnues dans ces trois mots, mais se focaliser sur les inconnues l'aurait déconcentré. Ils aviseraient le moment venu.

Lorsqu'ils atteignirent le troisième niveau, la roche était un peu travaillée, ils approchaient, comme Adam l'avait prédit. Il resta en arrière comme Freyja partait en éclaireur, et attendit le plus patiemment possible les ordres. Premier tunnel, première rencontre, premier combat. Le baptême du feu n'avait pas tardé à arriver.

Penchant la tête, il écouta Freyja chuchoter ses ordres et hocha de la tête pour indiquer qu'il avait compris. C'était la première fois qu'il matérialisait pour quelqu'un d'autre, mais il contrôlait bien son pouvoir jusqu'ici. Espérons que le stress ne change pas la donne.

Se tournant vers Smash, Victor se concentra pour matérialiser devant lui une massue ressemblant à celle des jongleurs, la tête suffisamment lourde pour équilibrer un lancer. Il la maintint en l'air le temps que Smash la saisisse puis se concentra juste assez pour la laisser matérialisée, sans agir dessus.

Camille prenait avec philosophie sa dernière journée d'existence. Sa vie n'avait certes pas été bien remplie, pour le Nobel posthume elle repasserait, et de surcroît elle avait souvent mis de la mauvaise volonté à l'ouvrage. Mais elle avait fait quelques trucs pas mal, détenait toujours le record de 1500m féminin de son bahut et mourrait peut-être en héroïne, qui sait ? Elle avait promis lors de la nuit précédente de devenir un gentil ange si elle était acceptée au paradis, parce que c'est pas un malheureux bout de bois tout moisi un peu abîmé par ses soins qui pouvait valoir les enfers, tout de même.

Et si malgré toutes ses précautions, elle n'y restait pas, et bien elle resterait pareil, parce que ça signifierait que c'est la meilleure des façons de vivre. CQFD.

Durant la descente, elle ne dit pas un mot, répondant aux rares sollicitations par des monosyllabes chuchotées ou des regards éloquents. Elle gardait sa salive pour Saint Pierre, ou pour se vanter de ses exploits, mais dans tous les cas la dépenser avant l'action était inutile. Elle surveillait néanmoins l'acharné du plasma, prête à l'arrêter s'il se prenait un peu trop pour le sauveur unilatéral de la planète.

Ils parvinrent après moult déambulations souterraines - pas tant que ça en fait, mais la Bretonne n'aimait toujours pas marcher sous la terre - à un escalier gardé, et ce fut Hjördis qui joua les éclaireuses, avant de revenir leur donner les ordres. La Bretonne acquiesça, fit une génuflexion pour se dégourdir les pattes, et passa à l'action, légèrement en retrait derrière les deux bourrins, attentive à ne pas faire trop de bruit avant l'assaut..

Camille suivit Gilles et Nathan, prête à accélérer à fond dès leur attaque pour aller toucher et paralyser les gardes attaqués par l'Israélien. Elle voulait finir collée derrière sa dernière cible de manière à avoir un bouclier humain au cas où tous les adversaires ne soient pas H-S.

Elle s'enfonçait et pour une fois ce n'était pas une image... Découvrant un nouveau monde merveilleux autour d'elle, la New Yorkaise se dit qu'au moins ça, elle l'avait eu. La chance d'avoir pu, dans sa petite vie de punaise blonde, contempler bien plus de choses que la moyenne.

Elle était allée dans l'espace. Et en Inde aussi. Et maintenant, elle s'enfonçait toujours plus bas, dans un décor somme toute dépaysant... Ce qui était en quelque sorte regrettable, c'est que toutes ces expériences avaient toujours été gâchées par le but de la visite.

Nul tourisme pour Georgia, il s'agissait toujours de plus de dangers. De plus de périls. Et toujours les larmes au bout du compte...

Les voix qui se firent entendre, les chuchotements relayés par l'écho, lui firent comprendre qu'il allait falloir se la boucler. Et avancer à pas de louve. Comme si elle allait jouer un mauvais tour, en passant en mode furtif.

Avançant le plus silencieusement possible, ne mouftant pas le moindre mot, Georgia tenta de se concentrer sur ce qu'elle entendait. De quoi pouvait-il bien parler ? Tout ça lui semblait diablement intriguant...

De même, toujours en avançant, elle examina sommairement les marques au sol, escomptant quelque peu qu'elles lui fournissent un détail d'intérêt.

Elle savait qu'elle n'était pas faite pour les mêlées ou les premières lignes. Dans son avancée, elle se laisserait dépasser par tout le monde. Et resterait légèrement en retrait, prête à intervenir s'il fallait donner un coup de main à la première vague qui ne manquerait pas de partir à l'assaut...

Ça y est, le calendrier indiquait vendredi 13 avril 2108. Ce jour maudit où le destin des mutants du monde allait ce jouer. Et le suédois allait probablement jouer un rôle, lui qui n'était, au regard de certains camarades, qu'un novice.

Lars avait passer un maximum de temps avec Mina ces derniers temps. En fait il ne l'avait quasiment pas décoller des dernière 24h. Et au moment du départ il l'avant simplement enlacer de tout son cœur sans prononcer la moindre syllabe. D'autre aurait fait des long discours ou laisser une lettre. Mais il n'était pas très doué pour ces choses. Il avait donc serrer sa bien-aimée sans rien dire.
Puis ils étaient parti du camp tous ensemble au début. Puis une fois à l'entrée du souterrain. Ils se séparèrent. Et là ils n'étaient plus que 7, 7 jeunes à s'enfoncer dans un souterrain qui, ils le savait, était gardé.
Il s'était vêtu en conséquence, pantalon kaki, chaussures fermé, T-shirt noir avec seulement le logo de la NHL sur le torse et une paire de lunette facile à enlever.
Ils déscendirent toujours plus dans ce trou, et bizarrement une lueur rougeâtre oppressante éclairait les galeries.
Il marmona à voix basse pour lui.

Ça me dit rien qui vaille cette lueur!

Il déscendirent jusqu'au niveau -3, et ils entendirent des voix venant du niveau d'en dessous. C'est la leader qui prit la responsabilité de jouer les éclaireuse, même si l'éclairage était plus le domaine du scandinave masculin du groupe.
Elle donna ensuite ces consignes. Lars n'était pas en premières ligne, il était assigné à rechercher les éventuelle mauvaise surprises après la bataille. Il se mit donc dans l'arrière du peloton au côté de Miracle Lass en attendant, que Smash et Rafale passe à l'attaque. Il se préparait mentalement, respirant calmement, il se convainquait qu'il était prêt.

Sagement installée sur son palier en haut de l'escalier, Georgia put constater qu'il était plus ou moins écrit, sous la poussière E-. C'est à dire, -3 pour qui monterait l'escalier. Il y avait également diverse bandes dessinées au sol, une large qui suivait le couloir, en son centre, et l'autre plus fine sur laquelle ils avaient manifestement marché, et qui indiquait donc le chemin de la sortie.

Gilles, Nathan, suivis de Camille descendaient l'escalier. Après une dizaine de marches, il tourna en épingle à cheveux pour leur présenter une autre volée d'une dizaine de marches, avec trois personnes en bas : deux dans le dos, et une de face, dans une position plus appropriée pour discuter (ou empêcher quelqu'un de sortir) que pour surveiller l'accès. Manifestement, ils étaient zen, même s'ils parlaient de "ce qui était en train de se passer dehors", en soulignant qu'ils étaient contents d'être à l'abri ici.

C'est donc dans ce contexte que Gilles ne manqua pas de lancer sa massue à peine eut-il aperçu les ennemis. Malheureusement pour lui, la massue se volatilisa au bout de quelques mètres, ne se trouvant assez proche de Victor pour exister.
Cela n'empêchait toutefois pas Nathan de faire un tir de barrage qui balaya les trois soldats hors de son champ de vision, avant même qu'ils aient eu le temps de dire ouf.
Camille continua alors, se précipitant vers le champ de bataille, pour constater qu'elle se trouvait dans un couloir relativement vaste descendant en pente douce, et qu'elle était debout sur une inscription "-4". Ses ennemis, quant à eux, avaient été réduits en charpille par l'attaque de Nathan, et décoraient le mur de façon glauque.

Au vu de la relative sécurité de la position, le reste de l'équipe rejoignit Camille, pour constater que le couloir était long et large, et toujours relativement sombre, éclairé seulement par une lueur rouge. Les murs n'étaient pas réguliers, et possédaient de nombreux renfoncements et recoins, si bien qu'il était difficile de voir s'il y avait un couloir à proximité. Il allait donc falloir choisir une direction.

Le combat n'avait pas duré longtemps, si bien que Lars se demanda s'il avait eu lieu. Rien pas une cirs, pas un bruit... Rien. Le suédois passa timidement la tête au-delà du virage. Et il vit l'état dans lequel avait été mis les grades. Il réprima un sursaut et s'ébroua. Se remettre les idées en place, c'est ce qu'il cherchait. Aurait-il mal compris? Etait-ce tuer ou être tuer? Non, il n'acceptait pas ça! Il n'était pas un assassin! Freyja semblait, elle aussi, choquée par cette vision. Mais, elle, s'en prenait à Nathan. La leader semblait vouloir mordre l'israélien. Mais elle pris, finalement, sur elle pour donner ses ordres. Elle passait encore une fois devant, mais cette fois Lux serait second à passer. Il se concentra en se plaçant derrière la grande blonde. Elle fit quelques mètres, tomba d'abord sur une pièce puis ensuite sur un embranchement duquel s'élevaient des échos. Hjördis s'arrêta lui laissant la place. prenant une grande inspiration.

Le suédois souleva ses lunettes en regardant le sol, comme lui avait dit la chef de groupe. Il tenta de repérer la ligne pour et voir si elle tournait, et par la même tenter de trouver des éventuels pièges. Puis il tourna la tête vers la "salle-bulle", . Remettant ses lunettes, pour éviter de se faire repérer, il tourna la tête vers l'embranchement pour voir sur quoi il donnait.

N'ayant pas activé son pouvoir ni cherché à la faire, Lars ne permit pas d'avoir de gains de visibilité. Il put toutefois apercevoir la ligne qu'ils suivaient, continuant tout droit dans le couloir descendant.
Comme le groupe avait progressé de quelques mètres depuis la pièce bulle, Lars ne put rien voir de l'intérieur.

On pouvait toujours entendre l'écho des voix du personnel, sans pouvoir déterminer de quel couloir ils provenaient, ni même s'ils se rapprochaient.

Mollement, Georgia s'était déplacée depuis son palier pour arriver sur les lieux de l'affrontement. Elle se contenta de dire, sans grande conviction comme à elle-même, en faisant semblant de tenir un pistolet :

"Bang, Bang, vous êtes tous morts..."

Elle se posa brièvement la question de savoir combien de fois les gardes avaient été tués pour être réduits à un tel état.

Pas tant que Georgia était blasée ou outrée... Après tout, elle même n'était plus une blanche colombe depuis la dernière mission. Mais disons simplement, qu'elle était soulagée de ne pas avoir eu, ce coup là, à se salir les mains. Nouvelle preuve de lâcheté. Nouvelle stratégie d'évitement de ses propres responsabilités.

Ne regardant pas trop les corps, elle suivit le reste du groupe. Les mutants dépassèrent une drôle de salle bulle avant d'arriver à un embranchement. Soit continuer tout droit. Soit bifurquer à gauche. La ligne semblait indiquer que ce qu'ils cherchaient se situerait tout droit, toujours plus bas... Mais les bruits étouffés des gardes lui mirent le doute dans son esprit.

Valait-il mieux être méthodique ou tête brûlée ?

Écoutant la voix de la raison au risque de s'en mordre les doigts, la New Yorkaise décida de prendre le couloir sur leur gauche. D'y pénétrer à la pointe des pieds, en faisant bien gaffe de se faire plus discrète que d'habitude. Elle communiquerait via son communicateur dès que quelque chose d'intérêt serait visible.

Le couloir était un peu plus régulier que les autres. Plus sombre aussi. Il bifurquait subitement vers la gauche, s'ouvrant sur une pièce qui semblait bien éclairée. C'est de là que provenaient les voix entendues par l'équipe. Des voix qui parlaient de surveillance, et qui étaient tannées de devoir le faire. Qui écoutaient aussi une sorte de radio disant que les opérations avaient commencé et qu'il y avait une certaine résistance au sol.

Victor resta ahuri en se rendant compte que rien ne s'était passé comme prévu. Aussitôt lancée, la massue avait quittée son champ de vision et s'était évaporée dans les airs. Rafale de son côté avait apparemment outrepassé ce qui était attendu par Freyja, puisque les gardes avaient été réduits à l'état de pulpe sanglante sur les parois rocheuses.

Victor déglutit difficilement mais contrairement aux autres ne lança pas un regard coléreux vers Nathan. Plutôt un regard surpris. La question "Pourquoi ?" se lit dans ses yeux écarquillés. Tuer devait rester un dernier recours pour lui, même si un garde mort ne risquait pas de donner l'alarme d'une quelconque façon.

Respirant un grand coup, il s'approcha précautionneusement de la flaque de sang, prenant garde à ne pas y tremper ses chaussures. Hum, qu'est ce qui aurait pu réchapper à l'attaque ? Ne voulant pas fouiller plus avant, Victor se détourna. S'il y avait quelque chose, il ne se sentait pas de le chercher.

Freyja voulaient qu'ils fonctionnent en binôme, avec une avancée progressive pour repérer les lieux. Gilles et lui étaient en réserve et cela lui convenait bien. Si Gilles avait besoin d'une nouvelle arme, il ferait de son mieux pour la garder matérialisée. Toutefois, il serait bon que Gilles trouve une barre de fer ou quelque chose, afin de lui permettre d'utiliser son pouvoir de façon offensive ou défensive en cas de besoin.

Lux, puis Miracle Lass cheminèrent précautionneusement, puis choisirent de prendre à gauche, là où apparemment des voix avaient été repérées. Mais combien ? Et auraient ils autant de chance à leur second combat ? Cette fois il faudrait assurer le coup.

Apparemment, c'est ce que pensait Haste puisqu'elle décida de booster Nathan et Gilles afin qu'ils réglent leur compte aux gardes dans les meilleurs conditions. Victor, qui aurait aimé participé plus activement au combat, ne serait ce que pour empêcher aux gardes de finir en charpie, décida de faire de même. Le premier essai avait été un échec, le second serait une réussite.


Il s'approcha de Gilles et Nathan en veillant à ne pas faire de bruit et murmura rapidement à Gilles :

"Ce coup ci, si vous allez vite, ça se fera au corps à corps. Je vais te matérialiser une batte, mais il faudra faire attention. Je serai juste derrière toi et je dois toujours avoir une vue sur mon objet."

Victor se concentra et matérialisa une batte de baseball comme celles qu'ils utilisaient dans son club. Un bon mètre et une forme profilée pour un bon impact.

Victor se tint ensuite prêt à cavaler à la suite de Gilles et Nathan.

Hjördis, Lars, Georgia et Camille ne pouvaient que serrer les fesses et croiser les doigts... Les "hommes" étaient partis au front, et il n'y avait plus qu'à espérer que les choses se passent bien. Vite et bien, si on en croyait Camille.

La découverte de l'intérieur de la salle s'effectua donc en même temps que l'assaut dantesque. Il s'agissait d'une salle ronde, au milieu de laquelle trônait une table ronde sur laquelle se trouvait des tasses, ainsi qu'une corbeille de gâteaux. Le long des murs, on pouvait trouver un peu d'équipement informatique, une radio, des armes, et un comptoir de cuisine auquel s'affairait un autre garde.

Gilles suivit donc son plan, et parvint à frapper l'épaule d'un des gardes installés à table. Sous la force de l'impact, un craquement sinistre se fit entendre, et le garde tomba de sa chaise en hurlant de douleur comme un dératé.
Pour quelque obscure raison, Nathan n'était pas parti en même temps que son comparse, et au moment de démarrer, il constata que le pouvoir de Camille n'agissait plus. Il courut comme il put, et tenta sa manœuvre de karaté Kid qui n'eut aucun succès, du fait de la présence d'une table dans la trajectoire. Nathan se prit les pieds dedans, et tomba sur les fesses, le choc lui coupant la respiration.

Éberlué, le garde au comptoir se tourna vers Gilles, une cafetière fumante dans la main, et tout ce qu'il trouva à faire fut de balancer son contenu brûlant au visage de Smash qui n'eut pour se consoler que la satisfaction de se dire que si le café avait bouilli, il aurait été imbuvable. Il n'en restait pas moins que ça brûlait ! Le garde plaça alors sa main à son holster, s'apprêtant à en tirer son arme.

Le troisième garde, après être resté un instant interdit, bondit de sa chaise qui tomba en arrière, et se précipita vers la table contre le mur où était son tazer.

Un cri. Deux cris. L'ordre de Hjördis. Georgia ne se le fit pas demander deux fois : elle fonça.

C'était peut être au fond quand elle se tordait le moins la cervelle qu'elle était la moins nulle. Quand le principe de plaisir inondait ses veines, laissant la réalité bien au-delà de ses petites considérations personnelles. Héroïne nietzchéenne, elle sentait bien que l'histoire ne serait qu'un éternel recommencement. Héraclitienne, qu'elle ne se baignerait plus jamais dans la même eau.

Courant aussi vite qu'elle le put, elle ne pensa pas à ce qui pourrait arriver. Se focalisant sur les petites choses. Ses semelles qui battaient le pavé. Ses cheveux qui remuaient en rythme. Et les cris...

Arrivant dans la pièce, elle remarqua les 3 gardes. Le blessé à l'épaule folle. Les deux valides. Activant son pouvoir, elle tenta de copier la blessure de celui qui était au sol sur les deux autres. Rien de plus. Rien de moins.

Les deux autres gardes s'effondrèrent alors à leur tour en hurlant, et en se tenant l'épaule. Cela commençait à devenir particulièrement bruyant.

La deuxième fois devait se passer mieux que la première, mais c'était raté. Finalement les peurs de Victor concernant des adolescents voulant prendre le rôle de commandos d'élite se concrétisaient.

Les gardes non plus n'avaient pas l'air de commandos d'élite, mais ils devaient avoir été entraînés pour avoir d'aussi bon réflexes d'autodéfense.

Nathan à terre, Gilles ébouillanté, il fallait agir et Freyja était apparemment du même avis. Il sentit Georgia et Camille se glisser de chaque côté de lui et vit les gardes s'écrouler puis se taire alors qu'il se concentrait sur celui au holster.

Pourvu qu'ils n'aient pas ameuté d'autres gardes sinon l'alarme serait donnée et la mission se transformerait en bataille rangée dans les souterrains. Bataille rangée dont l'effectif ne serait certainement pas à leur avantage !

Il souleva mentalement la batte de Gilles, toujours matérialisée, et la projeta d'un coup sec contre le visage du garde.

Comme si le choc à l'épaule n'avait pas été suffisant, le malheureux garde réduit à l'impuissance vit son visage totalement enfoncé par la batte qui s'enfonça dans sa tête comme dans du beurre. Il s'effondra, définitivement mort, le visage remplacé par un hachis informe et gargouillant, qui se répandit sur les chaussures de Gilles qui était maintenant correctement ébouillanté comme un homard.

Les pulsions meurtrières de Victor n'étant pas assouvies, il se décida de faire de même avec les autres gardes. Ce fut toutefois son tour de souffrir : sa batte se volatilisa, et une vrille insoutenable lui traversa la tête, le forçant à trouver rapidement un appui sous peine d'une rencontre rapide avec le sol. Il avait trop tiré sur la corde, et manifestement, il en payait le prix. Il ne pourrait plus utiliser ses pouvoirs tant que son mal de crâne serait présent.

La décision était prise ils allaient inspecter la salle d'où les voix des gardes s'échappaient. Les "offensifs" entrèrent et Lars ne put qu'espérer que tout se passe bien. Il y eu d'abord un cri, puis plus rien. Jusqu'a ce que Gilles hurle à son tour. Le suédois fût paralyser, ça se passait mal dedans.
Hjördis donna l'ordre de foncer et le couple de l'équipe qui était plaçé devant lui s'était déjà engouffré dans la salle et officiait. Une preuve bruyante de leur action, fût les cris des gardes que Miracle Lass avait neutralisés. Mias celà ne dura qu'un instant, grâce à Haste.

Quelques instants plus tard le scandinave entrait dans la salle. Il comprit que les gardes n'était que provisoirement réduit au silence, enfin sauf celui dont Victor s'était "occupé", le français n'était pas non plus vraiment dans la meilleure des formes. Lars réfléchissait à toute vitesse. Il prit soudain une décision. Il lança en empoignant le garde le plus proche encore en vie.

Rafale! Occupe toi de l'autre!

Le blond se plaça derrière le garde et sans prendre la peine de déboutonner sa chemise, il l'arracha en prenant bien soin de garder une bande de tissu assez solide. Une fois satisfait, il la plaça dans la bouche du garde et le noua, bien serré, derrière sa tête. Quand le grade fût bien bâillonné, Lars l'inspecta un peut plus en détail. Il espérait trouver quelque chose pour pouvoir lier les mains du garde dans son dos.

Alors que Lars s'escrimait à arracher une chemise indéchirable gracieusement fournie par l'institut qui était plus prévoyant du confort des élèves que de leur héroïsme, le café avait fini de dégouliner de la tête de Gilles, lui trempant ses vêtements et sa gorge. Déjà son visage était sérieusement brûlé, et lui faisait mal comme pas possible, dans l'indifférence générale.

Il en avait fallu du temps, mais finalement, ils étaient parvenus à venir à bout des gardes. La radio avait été arrachée sans sommation de sa prise de courant, et était rendue inutilisable.

Sur la table, au centre, on pouvait trouver des tasses, des gâteaux, une canette de bière, u jeu de cartes... Sur les comptoirs autour, essentiellement une machine à café, un tazer que le garde n'avait pas eu le temps de prendre, ainsi que quelques petites armes contondantes posées là, et un ordinateur en mode écran de veille.

Victor était en proie à un violent mal de tête, et Nathan n'était pas beaucoup plus vaillant, son choc sur son séant n'ayant pas que fait un coup à son amour-propre. Gilles, lui, avait un mal de chien sur toute la face et le cou, qui était manifestement brûlé par le café chaud, même si la douche froide du robinet lui procurait un apisement non négligeable.