[Mode jeu]Jusqu'au creux de la Terre

Georgia tressaillit une fois de plus en voyant que l'un des gardes passait de vie à trépas. On pouvait dire que la situation était presque sous contrôle. Après tout, il n'y avait plus d'opposants en état de... de faire quoi que ce soit en fait. Et du côté des élèves, ça allait à peu près. Gilles s'était pris un méchant coup de soleil. Et Victor et Nathan avaient respectivement mal à la tête et au derrière... Pas de quoi fouetter une féline. Bref... La New Yorkaise écouta Hjördis, sans panique aucune.

"Bon surtout, on va pas se battre l'arrière train en repentance ou quoi... On va faire gaffe. Mais on a surtout une mission à accomplir et pour la morale et le reste... Ben on ira encombrer la salle de consultation de Dame Cassandre si quelqu'un la retrouve..."

Et s'ils rentraient en vie à l'Institut !

Elle leva à nouveau le sourcil en direction de Hjördis.

"Les brûlures c'est pas trop mon rayon... Pis Nathan et Victor ont pas réellement l'air blessés. Franchement, pour le coup, je vais la mettre un poil en veilleuse, histoire de pas virer tous mes atouts maintenant... Pas envie de me retrouver avec une paire de deux tout à l'heure en bas, là où on aura peut être besoin d'un carré d'as... Enfin, si tu vois ce que j'veux dire..."

La blonde se passa la main dans les cheveux et regarda la pièce. Le tazer, non loin du poste informatique attira son attention. Elle commençait à connaître ces bestioles : elle était presque sûre de s'en être servie à la Défense. Pis, elle en avait surtout manié un quand elle était allée libérer sa douce.

Elle alla se saisir le tazer, puis reportant son attention sur l'ordinateur, bougea la souris pour faire cesser le mode veille et découvrir ce qui se cachait sur l'écran en détail.

Surprise ! L'écran de veille disparu, Georgia se retrouva nez à nez avec... des photos érotiques. Les gardes avaient sans doute besoin d'occuper les soirées dans la grotte.
Cet outrage aux bonnes mœurs passé, Georgia put trouver sur l'ordinateur un newsfeed qui informait en temps réel de la progression des armées et des ordres.
Il y avait aussi des images de vidéosurveillance du niveau inférieur, qui présentait des couloirs plus rectilignes, et un peu plus de gardes.

Et un fond d'écran un peu spécial

Tout s'était passé tellement vite. Victor avait vu avec stupéfaction le crâne du premier garde s'enfoncer comme une pastèque trop mûre, et il était déjà en train de se tourner vers le deuxième garde quand la douleur fulgura dans son crâne. Se prenant la tête à deux mains, il s'affaissa et entendit plus qu'il ne vit les mouvements des autres. En tout cas, lorsqu'il regarda autour de lui en fronçant les sourcils sous le coup de sa migraine, il vit les gardes neutralisés, dont deux de façon propre. Il n'osa pas trop regarda vers celui qu'il avait descendu. La flaque de sang en train de se répandre lui rappelait trop un certain jeune garçon décapité par une faux géante.

Hjördis en tout cas n'était pas contente.

"Hjördis, Freyja, je..."

Il ne continua pas pourtant. Que pouvait il dire. Il ne voulait pas ? Oui il n'avait pas voulu le tuer, mais personne ne l'avait forcé à lui frapper la tête violemment. S'il s'était agi d'une vraie batte le résultat aurait été le même.

Il se tut , donc, et écouta les ordres à venir. Pas d'ordres spécifiques pour lui, et Georgia qui décidait de ne soigner personne. Pourtant cela semblait assez important d'avoir une équipe en état de se battre ou en tout cas de continuer la mission. Nathan avait l'air d'avoir fait une mauvaise chute et Smash se tenait toujours le visage sous l'eau. On aurait dit une écrevisse version XXL. Quand à Victor, il ne se sentait plus capable de se concentrer pour matérialiser quoi que ce soit, ce qui faisait de lui un boulet. A part son pouvoir, il n'avait rien. A quoi sert un bon swing contre un tazer ? A la limite, si il trouvait un stock de balles de baseball il pourrait les lancer pour assommer les gardes.

Jetant un regard d'incompréhension totale au dos de Georgia à présent tournée vers l'ordinateur, il décida de fouiller méthodiquement la pièce. Gardes, vivants ou morts, armoires, tiroirs, sacs, n'importe quoi. Peut être trouverait il des choses intéressantes, comme une trousse de secours.

La fouille de la pièce montra qu'il n'y avait que peu de rangements : les gardes y avaient sans doute apporté de quoi s'occuper pendant leur quart : quelques magasines, un jeu de cartes... Rien de bien passionnant. Victor s'approcha du cadavre du garde, et s'en détourna bien vite pour aller vomir dans l'évier. Pour la peine, il refusa de fouiller les autres gardes.

Les gardes étaient maitrisés, une bonne chose de faite. Mais non sans dommages, Victor était groggy, Nathan avait, à peut près, la démarche d'un canard et enfin gilles était cuit Thermidor.
La chef avait relativement bien pris les choses. Bien sur, elle leur remontait les bretelles force 4, mais pas de hurlement, pas de coup. Non, Freyja était assez philosophe au final. Elle comnaçait à donner ces ordres. Miracle Lass devait soigner les blessés, mais la "doctoresse" de la bande semblait plus intéressée par l'ordinateur que par son rôle d'infirmière. Hjördis le chargea avec Haste d'aller inspecter la salle-bulle. Le regard du suédois fût attiré par des images de femmes à moitié nues.
C'est la voix de Camille qui le ramena à la réalité. Elle l'attira vers le couloir. Le scandinave lui répondit.

Hum! Ouais, ouais, va s'y. Je te suis.

Il s'engagea à sa suite, et après un petit arrêt inspection à l'intersection pour éviter toute mauvaise rencontre. Ils se retrouvèrent en face de l'entrée de la salle. Lux activa son communicateur pour pouvoir prévenir les autres membres de ce qu'ils trouveraient.
Se tournant vers sa coéquipière. Il dit.

Bon bah nous y voilà.

Lars fit craquer se nuque, et prit une grande inspiration, pour se calmer. Puis il retira ses lunette en fermant les yeux il activa son pouvoir. lorsqu'il les rouvrit il regarda dans tout les coins de la salle comme il l'avait fait le première fois. Les inspections faites il remit ses lunettes.

Le pouvoir de Lars ne s'activa naturellement pas, mais il n'y avait de toutes façons pas grand chose à voir... La pièce était ronde, plus profonde qu'il y paraissait, et avait une grosse partie dissimulée à la vue quand on se tenait dans le couloir. Elle était toutefois complètement vide.


Il mit ensuite son communicateur en marche pour aviser les autres de leur découvertes.

L'exploration du niveau courant était terminée, et s'était révélée plus ou moins infructueuse, mis à part la salle de gardes... Décision fut donc prise de descendre, et Nathan suivit sans toucher à rien.
L'équipe s'engagea donc dans un boyau qui descendait en tournant, et qui s'ouvrit sur un étage qui était manifestement beaucoup plus ouvragé : tout était en métal, du sol au plafond, il y avait des lampes régulièrement qui diffusaient une lumière rougeoyante. Les couloirs étaient plats et rectilignes... De l'ouvrage humain quoi.

Et par une quelconque chance, il y avait un plan de l'étage au pied de l'escalier. Le plan n'était toutefois pas légendé.



Aux dires d'Adam, c'est à ce niveau-ci qu'il y avait un stock d'armes, et des choses pour les robots, en surface... Mais il y avait aussi du bruit. Un ronronnement lointain, sorte de bruit mécanique, quelques voix, des gardes, mais plutôt relâchés.

Après avoir fait joujou avec l'écran et avoir tenté de mémoriser les informations affichées sur celui-ci, notamment la gueule de l'étrange pyramide qu'elle était pourtant persuadée d'avoir déjà vu quelque part, Georgia suivit le reste du groupe. Finalement ils s'en tiraient pas trop trop mal... Tout du moins chez eux, tout le monde avait l'air globalement vivant.

Les images des corps suppliciés des gardes lui embuaient l'esprit : ce n'était pas ce qu'elle avait voulu pour sa vie d'adulte. Pas de morts, de crimes, de sang... Et si de ce côté là, son pouvoir pouvait être vu comme une malédiction, au moins elle avait la légère consolation de ne pas avoir ajouté, pour le moment, du sang sur ses mains. Même s'il ne s'agissait en fait que d'une vision de l'esprit... Après tout, qu'avait-elle fait pour l'empêcher ?

Georgia était passive. Pas réellement la louve alpha qu'elle aurait voulu être. Elle écouta distraitement les ordres de Hjördis. Sa colocataire, elle l'aimait bien. Mais là, elle n'avait pas réellement envie de jouer aux GI Joe. Juste se cacher dans un placard.

Un vestiaire ? Ça lui donnait des idées... Ignorant ce que pourrait faire l'ouvrier repéré et s'en fichant comme de sa première chemise, Georgia prit le même couloir que Hjördis et ouvrit la deuxième porte à sa droite. Avec un peu de bol, il devait s'agir du vestiaire des filles. Et elle comptait bien y entrer pour s'y changer et revêtir un bleu du même genre que portait sa mère à l'usine.

Le vestiaire était en effet identique, et Georgia put y trouver dans un panier étiqueté "sale" un vêtement de taille appropriée, quoique sentant un peu la transpiration.

Victor sortit avec difficulté la tête de l'évier où il avait vidé son petit déjeuner. Il avait cru possible de se détacher de l'horreur de la blessure qu'il avait infligé, mais il s'était trompé. Blême et amorphe dans un coin de la pièce, il accueillit avec soulagement de quitter la pièce pour passer à l'étage inférieur.

Manifestement, d'après le plan, le niveau était bien plus étendu, et sur le coup probablement plus peuplé. S'il s'agissait bien de la réserve de munitions, il y aurait des gardes et des manutentionnaires, et il faudrait redoubler de discrétion.

Hjördis donna ses instructions et Swat la suivit précautionneusement dans le couloir de droite, gardant en vue l'extrémité au cas où quelqu'un surviendrait. La première pièce était apparemment un vestiaire.

Swat allait entrer discrètement dans le vestiaire quand il sentit un mouvement derrière lui. Il regarda avec des yeux exorbités Georgia prendre le même couloir qu'eux alors qu'elle était censée les couvrir de l'autre côté. Il jeta un regard interrogateur à la jeune femme, ainsi qu'à Hjördis avant de se glisser dans la pièce.

Usant des miroirs et tendant l'oreille, il avança en essayant de s'assurer qu'il était seul dans la pièce. Casiers, patères, ne serait il pas possible de trouver une armoire murale avec une belle croix rouge dessus ? Quelques soins de ne seraient pas de trop pour Smash. Une fois dans la pièce, et à peu près sûr qu'il n'y a personne, il fait signe à ses coéquipiers de le suivre.

Tout affairé à rechercher 37 choses en même temps, Victor sursauta en voyant quelqu'un en face de lui, prêt à l'action, et l'ayant manifestement dans le collimateur. Il se détendit toutefois rapidement lorsqu'il put constater qu'il ne s'agissait que de son reflet dans un miroir.
Il continua néanmoins son exploration et, dans sa recherche obsessionnelle d'une armoire à pharmacie, finit par se cogner le tibia dans un banc.

Le reste de l'équipe le suivit donc dans le vestiaire des hommes.

La salle était vide, bon, un coup d'épée dans l'eau. Ils continuèrent vers le niveau inférieur, et débarquèrent dans un niveau en métal. Et là, à la grande de Lars ils découvrirent un plan. Se souvenant ensuite de la réaction de Nathan lors du briefing, quand il avait parlé d'un plan. C'est avec un sourire en coin qu'il se tourna vers l'Israélien. Puis il se retourna et dit à voix basse.

Ce n'est qu'une supposition, mais je crois que ce qu'on cherche se trouve dans ces bidules gris et que les pièces bleus en haut doivent être. l'accès au niveau d'en dessous.

Freyja donna ces ordres. Gilles, Victor et lui devait la suivre dans le couloir de gauche puis dans la première salle qu'ils trouverait. Elle manqua de se faire repérer par un homme d'entretien ou un truc dans le genre. Georgia les dépassa et alla dans ce qui de toute évidence était le vestiaire des filles. La place dégagé Swat entra dans la pièce, mais visiblement il cherchait quelque chose, mais ces recherches restèrent vaine, et de plus il se cogna dans un banc. Comprenant ce que Miracle Lass avait l'intention de faire. Il imagina la voix de Vadim disant.

Elle a de la ressource cette petite!

Pénétrant dans la pièce Il dit, toujours à voix basse.

Il vaut mieux être en bleu de travail, on pourra passer pour des ouvriers, de loin. Et, vu le nombre de casier, ils doivent faire des quarts. Donc ça veut dire qu’on devrait pouvoir trouver des bleus là-dedans

Il ouvrit l’une après l’autre chaqu'un des casier.

Il essaya d'ouvrir le premier, et réalisa que tous les casiers avaient un cadenas, ou une fermeture quelconque qui empêchait les pickpockets de venir se servir dans les affaires personnelles d'honnêtes travailleurs.

Il prenait bien soin de ne pas faire trop de bruit. Cherchant à l'interieur, il s’échinait à dénicher des bleus aux tailles respectives des garçons de l’équipe. Les fille pourrait probablement se fournir sans trop de problème dans l'autre vestiaire.

Gilles arracha sans trop de difficultés le cadenas, tout en pliant copieusement la porte.
L'intérieur révéla le contenu classique d'un casier d'homme : vêtements civils, une petite boîte à bouffe sentant le saucisson, des affiches de playmates sur la porte... Mais pas de tenue de travail, ce qui était prévisible, vu que le casier était fermé, c'est que son propriétaire était au boulot.

En tout cas, toute l'équipe fut condamnée à porter des vêtements sales, et se dirigea vers la pièce B5, qui était une sorte de grand hall avec une table au centre, un peu à manger. Cela ressemblait à une salle de repos. Il y avait également, à côté de la porte donnant vers le reste de l'étage, une horloge avec un crayon optique pour lire les codes à barre, ainsi qu'un garde.

Hjördis put reconnaître l'ouvrier de tout à l'heure, de dos, qui posait son café sur la table, et qui alla à la fameuse machine, et passa le crayon optique sur sa manche. Un coup d'œil rapide à leur manche les informa qu'il y avait un scratch qui permettait sans doute de le dévoiler.

Le garde vint alors vers eux, d'un air agacé.

"Ah ! Vous voilà enfin ! Dépêchez-vous, tout a commencé ! Voilà ce que c'est de donner des demi-journées de repos aux gens, ils en profitent pour aller se prélasser au soleil ! Et sans crème solaire en plus, visiblement !", lâcha-t-il pour se moquer de Gilles qui avait l'air d'avoir pris un gros coup de soleil sur la tête.

Il les escorta alors jusqu'à la pointeuse, où, une fois qu'ils eurent montré leurs codes barres, il se moqua légèrement d'eux encore.

"Dommage que le jeune soit pas à la centrale, ça lui aurait filé une excuse pour sa face de homard. Hé ! Face de homard."

Il rit alors, en reprenant son poste, laissant les jeunes hors de la pièce B5, où ils avaient deux couloirs à leur disposition : celui vers la droite, qui avait toujours la ligne au sol, et celui vers la gauche, plus large, d'où provenait beaucoup de bruit, et manifestement de l'agitation.

Dans ses fringues qui sentaient la vieille transpiration, Georgia retint son souffle lors du passage au point de contrôle. Bon point pour eux : le type ne connaissait pas tous les ouvriers. Après tout, ils auraient peut être pour une fois la chance de leur côté. Mais la chance c'était comme tout : valait mieux éviter de trop y compter, au risque que ça leur claque au nez.

Se retrouvant dans un couloir avec ses compagnons d'infortune, Miracle réfléchit un instant. Il y avait deux solutions : continuer à suivre la ligne qui, telle le fil d'Ariane, les avait guidé jusqu'à présent. Ou bien jeter un œil sur l'agitation de l'étage.

Deux objectifs. Deux passages. Deux équipes ?

Elle se mordit la lèvre, signe d'une intense réflexion. Puis décidant de jouer à pile ou face avec l'existence, elle prit la parole, sur un ton calme et bas.

"Bon, si mes souvenirs du briefing sont bons, on est à l'étage des stocks d'armes. En dessous c'est la chaudière. On sait que Smash bosse à cet étage. Pour nous autres, je n'en sais rien. Mais..."

Elle se gratta la tête. Et fit la répartition des rôles sur un coup de tête.

"Je reste ici. Tout comme Smash et Rafale. Les autres, vous suivez la ligne et vous vous occupez du générateur. Bon courage à toutes et à tous"

Georgia s'engagea dans le couloir de gauche, confiante dans son déguisement.

Le couloir de gauche menait sur un vaste hall où convergeaient différents couloirs, avec un simple garde armé de faction devant le couloir menant aux salles R1 et R2.
Il y avait beaucoup d'agitation, avec des ouvriers en tenue qui trimballaient des caisses de matériel, ou des tire-palettes, sortant des salles G1, G2, et G3, progressant vers un vaste corridor longiligne qui donnait sur la pièce B. Georgia put voir qu'il y avait une sorte de chaîne et de tapis roulant à cet endroit, qui allaient dans un tunnel sombre, et que les ouvriers devaient y placer les caisses de matériel qu'ils sortaient des entrepôts.

Bon dieu de banc de bon sang de bonsoir ! Réprimant un juron retentissant, et tâchant d'oublier la douleur, Swat enfila sa combinaison comme les autres et les suivit dans la grande salle. Son souffle resta un peu bloqué dans sa poitrine quand le garde leur parla, mais apparemment leur couverture tenait un petit peu la route.

Un fois passé par la pointeuse comme les autres, il regarda de droite et de gauche, mais à part la ligne au sol, aucun indice ne désignait l'escalier qui leur permettrait de rejoindre le niveau inférieur. Si tant est qu'on les laisse passer avec le niveau d'habilitation des uniformes qu'ils avaient empruntés.

Il était encore à ces réflexions quand Georgia prit les commandes, coupant l'herbe sous le pied de Freyja. Il fallait avouer, à y regarder une seconde fois, que celle ci semblait un peu perdue, et indécise sur la marche à suivre. Cette mission était décidément mal embouchée. S'ils rencontraient la moindre résistance, Camille serait la seule à pouvoir leur sauver les miches.

Il hocha donc la tête d'un geste rapide pour signifier à Georgia son assentiment, et suivit Camille dans le couloir de droite. Devant chaque porte qu'ils dépassaient, il essayait d'en apercevoir le contenu.

Conformément au plan, il n'y avait aucune salle qui donnait sur ce couloir, et Victor se retrouva donc au même endroit que Camille, face à des gardes qui déclarèrent :
"Dites-donc les bleus ! La manutention, c'était de l'autre côté, alors dégagez d'ici."

(HJ : elle ne poste pas parce qu'elle est moins dispo, pas parce qu'elle est dans la Lune. Un peu de respect je te prie.)

La situation devenait de plus en plus stressante. Se changeant rapidement avec un bleu de travail pour homme, Hjördis dût laisser sa veste d'aviateur et son haut moulant sous de vieux vêtements. En effet, la veste était trop visible et le col de sa tenue rose dépassait trop ostensiblement au cou de la tenue de travail. Un peu sonnée par le décor et par le bruit environnant, elle ne parvint pas à se décider pour une stratégie. Heureusement, Miracle Lass en avait une et l'équipe se scinda selon ses conseils.

Partant avec quelques personnes, ils parvinrent à un nouveau poste de garde et une porte d'ascenseur à proximité. Il y avait du monde à l'étage mais aussi pas mal de bruit. Bien entendu, les gardes ne semblaient pas ravis de les voir. Freyja si. Parce que leurs costumes étaient propres, eux. Que faire dans ce genre de situation? Hjördis se rappela les gardes de la NYCU et elle se dit que les mecs devaient bien être tous pareils.

"Hum. On a été envoyés pour chercher du matériel. D'ailleurs, notre supérieur nous a filé la liste... je dois l'avoir quelque part..."

Se rapprochant des gardes, elle ouvrit l'avant de sa tenue, semblant chercher un papier dans une poche interne. En fait, elle laissait surtout une belle vue sur son anatomie pour distraire les gardes. Une fois assez prêt, elle sauterai sur le plus proche pour le neutraliser en faisant jaillir un poing fermé de sa tenue et, dans la mesure du possible, tenterai de neutraliser les autres gardes. Pourvu que les autres comprennent.

La plaque que Nathan avait pris pour un miroir n'était qu'une simple surface réfléchissante faisant partie intégrante du mur. Il laissa échapper un grognement de surprise ne s'attendant pas à frapper dans une surface aussi solide. Puis distraitement il se massa les jointures avant de rejoindre le reste de l'équipe pour revêtir une tenue de camouflage qui était pour cette occasion une tenue de manutentionnaire. Il renifla son col et l'odeur âcre de la transpiration assaillit ses pauvres narines qui n'en demandait pas tant

« Pouahh »

Mais c'était tout ce qu'il avait sous la main et il ne pouvait se permettre de faire la fine bouche, le succès de la mission en dépendait. Le groupe avança et se retrouva dans une salle qui ressemblait à une salle de détente avec nourriture, café et chaises. Puis surtout un garde qui s'approcha d'eux avec un air peu amical, l'israélien banda ses muscles prêt à bondir tel un chat sur sa proie mais l'homme venait simplement les houspiller pour qu'ils aillent au travail. Un bref soupir de soulagement passa sur les lèvres de Nathan allant même jusqu'à rire à la remarque du garde sur le pauvre Gilles

« Et encore on ne voit pas tout »

Il fit scanner son code barre et se retrouva un peu plus en avant attendant les ordres qui vinrent, ho stupéfaction de la miss Sappho. Décidément elle pouvait prendre des décisions de temps à autre. Il prit la direction du couloir de gauche avec sa coéquipière de le pauvre homard bouilli et observa quelques instants le manège des ouvriers avant de prendre la parole sans s'arrêter de marcher

« On va se mêler aux ouvriers pour décharger ces caisses, cela nous permettra de mieux visualiser l'endroit sans éveiller les soupçons »

Et d'une démarche naturelle il continua sa route vers la pièce G3 pour l'observer un peu plus en détail tout en essayant de s'immiscer dans le flux des ouvriers

Georgia, Nathan et Gilles étaient entrés dans la pièce G3 : il s'agissait d'un vaste hangar contenant des palettes et des palettes de caisse contenant des matières premières : plaques métalliques, plastiques, composants divers et variés... Tout ceci servait sans doute à construire les robots, sur une chaîne de montage qui devait se trouver ailleurs. En tout cas, il y avait un flux régulier de manutentionnaires qui prenaient les caisses, et les emmenaient dans le grand hall où elles étaient ouvertes, et leur contenu placé soigneusement sur le tapis roulant. Ils purent même entendre quelqu'un marmonner que ce serait bien qu'ils arrêtent de lambiner, et prennent leurs chargement, parce que les ordres disaient qu'il fallait accélérer la cadence.

Hjordis, Camille et Victor étaient eux, beaucoup moins chanceux... Face à la tentative de Hjordis d'amadouer des gardes qui manifestement trouvèrent la démonstration particulièrement pathétique, elle ne récolta que deux aiguilles de tazer dans les seins, qui ne manquèrent pas de la faire s'effondrer au sol et convulser, sans la possibilité de ne rien dire ni de ne rien faire. Les deux autres gardes mirent en joue Victor et Camille.

"C'est quoi cette connerie ? Vous êtes qui vous, identifiez vous !", demanda le premier alors que l'autre appuyait sur ce qui ressemblait à un communicateur pour prévenir d'une intrusion.

Lars lui, était resté planté comme une potiche à l'intersection, et se fit ramasser par le garde de faction à la pointeuse, qui vint lui demander s'il avait un problème.

"Toi aller dans gros couloir, entrer dans grand hangar, prendre caisse et décharger sur tapis. Toi y en a compris ?"

Victor avait à peine eu le temps de réfléchir à ce qu'Hjördis avait en tête que les gardes la mirent hors d'état. Lorsque les gardes se tournèrent vers lui et Camille, tazers pointés, il décida de tenter le tout pour le tout. De toute façon s'ils se faisaient prendre, leur compte était bon.

Un plan, vite, agir vite, empêcher le garde de communiquer, empêcher Camille de se prendre une décharge. Victor ne pouvait pas tout contrôler, mais il ne pouvait pas rester sans rien faire.

Essayant d'ignorer au maximum sa migraine, il fit un pas vers Hjördis, s'éloignant ainsi de Camille pour que les tazers soient sur lui. Il allait devoir faire diversion de son mieux

"Bordel les gars..., vous l'avez pas tuée au moins ! Vous êtes cons ou quoi on bosse ensemble merde ! Je vais vous la montrer sa liste, donnez moi deux secondes."

Se penchant sur Hjördis en faisant mine de tendre la main, Victor se concentra au maximum de ses capacités pour matérialiser une barre qui irait faucher les jambes des trois gardes. Cette fois, tant pis s'il brisait des os, c'était une question de vie ou de mort, et pas que sa vie à lui. Le maximum de ses capacité ne suffirait pas, il allait devoir explorer de nouvelles limites.

Victor n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il se fit dégommer d'un coup de tazer, rejoignant Hjördis au pays des impotants. Camille ne fut pas en reste, victime de la fameuse expression "tirer d'abord, discuter ensuite."

L'un des gardes appela alors par son communicateur.
"On a trois intrus neutralisés au poste C. On les transfère au poste A. j'ai besoin de deux gardes pour fouiller l'étage, et de deux autres pour surveiller l'ascenseur pendant qu'on trimballe les colis."

Victor, Hjördis et Camille furent donc entravés par des liens en plastique au niveau des poignets, et traînés à même le sol en direction de la pièce R2, les électrodes du tazer toujours fichés dans leur peau, et sous la menace de nouvelles décharges incapacitantes.

Dire que Lars avait été surprsis par la "prise de pouvoir" de Georgia était un euphémisme. il n'avait pas même eu le temps de réagir que le garde lui disait déjà de se mettre au boulot du niveau des caisses. A l'opposé de l'endroit ou il devait aller. Une excuse, vite!



Face à l'absence de réponse cohérente de Lars, et à son comportement manifestement aberrant, le garde souleva sa matraque, et l'abattit sur la nuque de Lars qui craqua violemment.
"Merde... j'y suis allé un peu fort..."

Le garde chargea alors ce qui restait d'un Lars heureusement libéré de tous ses soucis sur son épaule, et l'emmena alors via la salle au tapis roulant, ce qui permit à Georgia, Nathan et Gilles de voir passer leur camarade.
Ce faisant, il indiquait également aux autres gardes qu'il avait attrapé un autre intrus près de l'entrée.


(Note MJ : Si tu avais correctement lu ma résolution au dessus, tu aurais remarqué que Victor n'a pas hurlé. Tout ton post est donc nul et non-avenu. Tu en paies maintenant les conséquences.)


Il s'apreta à se retourner pour lui répondre quand les hurlements de Victor se firent entendre. Le suèdois s'exclama

Hey! mais qu'est ce qu'ils font?

il s'aprocha des lieux quand il vit les gardes en trains d'attacher des liens au tour des poignet de ces compagnons. En voyant la situation Lars se dit qu'il fallait agir sinon ils serrait tous repérés en moins de 2. Ils trouverait 7 lot de Vêtement civil en dehors des casiers. Et le garde de la pointeuse les identifiait sans problème.

Il réfléchit à toute vitesse et dit aux gardes.
Ok, visiblement vous avez pas été mis au courants. On est des jeunes du centre de formation d'apprenti du New Jersey. On est arrivé ce matin tôt et on à été chargé de la surveillance de la centrale, et accessoirement de transporter du matériel. C'est es gardes d'en haut qui nous ont dis de descendre en suivant les lignes. Ils vous ont pas contacté? Ah, mais j'y pense y'en a un qu'a fait tomber leur radio, c'est pour ça!

Sur le coup, le scénario lui parut plausible, et il espérait bien que Camille vienne l'étayer.

A l'usine... Georgia était à l'usine... Son petit corps de poulette frêle en frissonna : elle pensa à ses parents qui, peut être, en cet instant même, se trouvaient dans un endroit similaire à accomplir des tâches communes à tous les porteurs de bleus de travail du monde. Le vieux démon de la dialectique marxiste s'éveilla en elle. L'aliénation de l'homme par l'homme via la privatisation des moyens de production se fit plus nette. Plus mordante. Gilles, Nathan étaient avec elle... Et elle se demandait bien : que faire ? Entre Lénine et Lennon, elle sut qu'il fallait donner une chance à la paix... Et surtout qu'elle n'était pas là pour glander !

Alors que Georgia s'apprêtait à faire un truc quelconque, elle observa Lars passer dans le corridor, chargé comme un sac à patates anonyme et immobile sur l'épaule d'un garde. Il ne bougeait vraiment pas beaucoup le bougre. Nouveau frisson qui parcourut l'échine de la New Yorkaise. Elle ne put s'empêcher d'avoir une pensée inquiète pour le reste de l'équipe... Et notamment sa belle qui n'était plus sienne...

Mais chacun sa route. Chacun son destin. Camille, Victor et Hjördis allaient devoir se sauver eux même si tant est si bien qu'ils étaient en danger. Être leur propre soucoupe volante. Voilà le programme.

Pour le reste, leur étage, leur mission... Détruire le tapis roulant pourrait être une idée. Nathan pourrait être leur arme. Et il suffirait que Gilles blesse un type quelconque pour qu'elle puisse copier la blessure en grand nombre. Ça créerait un bordel monstre. Mais bon...

Comme on signifiait au petit groupe que l'heure de se curer le nez était largement passée et que la cadence devait devenir infernale voire stakhanoviste, la blondinette continua dans sa logique d'agent double et tenta de faire illusion comme petite main ouvrière... Aller chercher son chargement. L'apporter au tapis roulant pour s'en approcher. Voilà le plan.

Georgia se saisit donc d'une caisse comme faisait une autre personne près d'elle. Elle put voir une grosse inscription "Future Cope" dessus. Suivant son idyllique modèle, elle se rendit alors au tapis roulant, posa sa caisse sur une table, l'ouvrit, et en sortit une pile de plaques métalliques qui était destinée au tapis roulant.

Durant cette opération, elle put quand même voir des choses : Camille, Hjordis et Victor, qui étaient traînés vers la pièce R2, quelques murmures dans les rangs comme quoi c'était pas normal, et qu'on ne les avait pas prévenu, et que les gardes avaient encore trouvé des victimes innocentes.
Concernant la pièce en elle même, rien de spécial : des postes, des tables, un gros tapis, et une vue sur l'emplacement B... Il s'agissait d'un tunnel, manifestement, qui s'enfonçait plus loin, mais ce n'était pas éclairé. Il partait en pente, si bien qu'on ne pouvait pas vraiment voir où il menait, mais une chose était certaine, et c'était d'ailleurs bien vivifiant de les profondeurs de ce complexe : il y avait un courant d'air frais. D'air marin. Et ça provenait de là.