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Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Ven 14 Nov 2008 - 12:42
La proposition de Vincent était très théatrale et aurait pu fonctionner dans d'autres circonstances, mais avec les mutants en face il valait mieux y aller moins fort. Les autres semblaient retenir l'idée d'y aller en toute bonne foi et de se placer dans un lieu publique. Jen hocha la tête, forcément qu'ils auraient à prendre des risques, il ne pouvait en être autrement avec ces gars-là...
Jenifer ajouta sur la question de l'occupation de la station dont elle se souvenait depuis leur dernier voyage en ces lieux :
- Je pourrai facilement me trouver un endroit où rester invisible pour apporter mon aide en cas de besoin, sauf s'il faut que je participe à la discussion avec Garrisson... après tout je crois être la seule à avoir assisté à presque tous les derniers événements du moins tout ceux où il était impliqué, ça c'est sûr !
Réfléchissant un peu, Jen embraya sur ses craintes :
- Rien ne nous dit qu'il ne demandera pas à l'un de ses copains de venir l'aider et qu'il y ait un autre membre de Ganymède sur place... et je suppose qu'il y aura beaucoup de monde donc un sondage mental risque d'être fastidieux... mais ça on verra surement sur place ?! dit-elle en haussant les épaules.
- Il faut donc voir qui fera quoi et on devrait avoir notre plan, non ?!
Elle balaya les visages à la recherche d'une réaction, attendant ce qui serait décidé avec docilité.
Jenifer ajouta sur la question de l'occupation de la station dont elle se souvenait depuis leur dernier voyage en ces lieux :
- Je pourrai facilement me trouver un endroit où rester invisible pour apporter mon aide en cas de besoin, sauf s'il faut que je participe à la discussion avec Garrisson... après tout je crois être la seule à avoir assisté à presque tous les derniers événements du moins tout ceux où il était impliqué, ça c'est sûr !
Réfléchissant un peu, Jen embraya sur ses craintes :
- Rien ne nous dit qu'il ne demandera pas à l'un de ses copains de venir l'aider et qu'il y ait un autre membre de Ganymède sur place... et je suppose qu'il y aura beaucoup de monde donc un sondage mental risque d'être fastidieux... mais ça on verra surement sur place ?! dit-elle en haussant les épaules.
- Il faut donc voir qui fera quoi et on devrait avoir notre plan, non ?!
Elle balaya les visages à la recherche d'une réaction, attendant ce qui serait décidé avec docilité.
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Ven 14 Nov 2008 - 13:46
Cette fois, la discussion prenait bonne allure, les lieux et la conformation de l'équipe prenanit enfin une consistance pourfaire partie intégrante d'un plan. Mais la encore était débattu les impondérables, a savoir si les intéressés allaient venir a plusieurs. A cette question, Vincent repris la parole.
Je ne me pense pas très utile au sein de l'équipe interrogatoire, d'autant que mon visage ne leur est pas connu. J'ai peut être une idée.
Ils font partie de la police mutante, donc les civils savent que si un mutant fait une apparition en public, ils doivent intervenir.
En conséquence, si ils viennent à plusieurs, il suffit que je tienne le rôle du leurre, un mutant apeuré qui découvre son pouvoir dans la rame de métro, cela devrait suffire pour que les accompagnateurs se détournent de Garrisson pour partir à ma recherche.
Par contre, je propose que nous inspections les lieux le plus tôt possible pour que je puisse avoir une chance de les semer avec ma phase gazeuse.
Puis il réflechit une nouvelle fois
Et si je me faisait passer pour un civil ayant vu un mutant? ... non, si le télépathe est avec eux, ça ne passera jamais ... tant pis, gardons le facteur risque, je pense pouvoir courir assez vite.
IL ponctua sa phrase par un large sourire pour dédramatiser la situation afin que les autres présents dans la chambre comprennent que ce danger la était plus acceptable qu'un autre.
Je ne me pense pas très utile au sein de l'équipe interrogatoire, d'autant que mon visage ne leur est pas connu. J'ai peut être une idée.
Ils font partie de la police mutante, donc les civils savent que si un mutant fait une apparition en public, ils doivent intervenir.
En conséquence, si ils viennent à plusieurs, il suffit que je tienne le rôle du leurre, un mutant apeuré qui découvre son pouvoir dans la rame de métro, cela devrait suffire pour que les accompagnateurs se détournent de Garrisson pour partir à ma recherche.
Par contre, je propose que nous inspections les lieux le plus tôt possible pour que je puisse avoir une chance de les semer avec ma phase gazeuse.
Puis il réflechit une nouvelle fois
Et si je me faisait passer pour un civil ayant vu un mutant? ... non, si le télépathe est avec eux, ça ne passera jamais ... tant pis, gardons le facteur risque, je pense pouvoir courir assez vite.
IL ponctua sa phrase par un large sourire pour dédramatiser la situation afin que les autres présents dans la chambre comprennent que ce danger la était plus acceptable qu'un autre.
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Dim 16 Nov 2008 - 12:09
Le plan se mettait en place. Anna s'était attendue a pouvoir tout planifier, que tout soit bien coordonné, avec surtout un minimum d'improvisation, mais finalement, cela s'avérait impossible. Elle avait lu quelque part que "pour réussir, il ne suffit pas de prévoir. Il faut aussi savoir improviser." En repensant à cette phrase, Anna aurait pu se détendre mais lorsque Jen' fit allusion à un sondage mental parasité, elle se raidit un peu plus. Elle avait surtout pensé aux éventuelles problèmes causé par Garrison et sa clique, mais elle ne s'était pas encore penchée sur les autres problèmes externes. La télépathe se blottit un peu plus contre le lit, regardant Jen du coin de l'oeil. Si il y avait bien quelqu'un qui devait douter d'elle, s'était elle même ! Adam avait raison, elle avait utilisé Cérébra, elle devrait bien pouvoir envoyer un simple message à quelqu'un.
Ces considérations mises de côtés, elle se mit à réfléchir sur les rôles de chacun
" Jen', tu es celle qu'il connait et surtout qui le connait. Je pense qu'il serait bien que tu sois là pour lui parler ... Marquant une pose, elle regarda cette fois ci plus franchement la jeune fille. Il faut juste que tu sois sur de ne pas te laisser emporter ... "
Le simple fait d'avoir le visage de Garrison devant elle l'avait rendu nerveuse. Et il serait mal venu de la voir lui sauter au coup une fois ensemble.
" Je m'impose également dans la discussion. Si je suis dans l'obligation de le sonder, autant être au plus près de lui et mettre toutes mes chances de mon côté. Un troisième compère, je n'y vois pas d'inconvénient. A vous de choisir ... Pour ceux qui assureront la surveillance, dit elle en regardant plus particulièrement Vincent. Comme nous l'avons dit, se séparer pourrais être un vrai problème. Restons groupé un maximum. Quant à notre position et à nos possibilités que pourra nous offrir le terrain, il faudra voir ça la bas ..."
Le regard perdu dans le vide, elle cogitait encore sur les possibilités qu'ils avaient certainement oublié, attendant toutefois des réactions.
Ces considérations mises de côtés, elle se mit à réfléchir sur les rôles de chacun
" Jen', tu es celle qu'il connait et surtout qui le connait. Je pense qu'il serait bien que tu sois là pour lui parler ... Marquant une pose, elle regarda cette fois ci plus franchement la jeune fille. Il faut juste que tu sois sur de ne pas te laisser emporter ... "
Le simple fait d'avoir le visage de Garrison devant elle l'avait rendu nerveuse. Et il serait mal venu de la voir lui sauter au coup une fois ensemble.
" Je m'impose également dans la discussion. Si je suis dans l'obligation de le sonder, autant être au plus près de lui et mettre toutes mes chances de mon côté. Un troisième compère, je n'y vois pas d'inconvénient. A vous de choisir ... Pour ceux qui assureront la surveillance, dit elle en regardant plus particulièrement Vincent. Comme nous l'avons dit, se séparer pourrais être un vrai problème. Restons groupé un maximum. Quant à notre position et à nos possibilités que pourra nous offrir le terrain, il faudra voir ça la bas ..."
Le regard perdu dans le vide, elle cogitait encore sur les possibilités qu'ils avaient certainement oublié, attendant toutefois des réactions.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Lun 30 Mar 2009 - 0:49
Saut temporel / Jeudi 15 mars
Esther s'était levée en sueur comme depuis quelques jours... Comme depuis l'assaut de la fondation Harmonie. Au petit matin, elle était allée fumer à la fenêtre de sa chambre, en chemise de nuit, se fichant éperdument du froid de mars qui ne l'atteignait pas, préoccupée qu'elle était par des souvenirs douloureux.
La chaîne de ses pensées semblait avoir déraillée, l'enfermant dans un piège mental déraisonnable : l'assassinat de Robert, le complot qui se tramait derrière ces centres d'endoctrinement, le traitre toujours inconnu, le côté magique de l'affaire, l'accusation bidon contre Soft Machine, le matériel hi-tech que ses élèves avaient du affronter et les 5 minutes qu'elle avait passé en tête à tête avec Molly.
Cette dernière était une professionnelle : elle avait su d'adapter à Esther en quelques dizaines de secondes... Cela lui avait suffi à élaborer une stratégie de contournement efficace : suite à quoi, un corps à corps avait eu lieu... Insatisfaisant pour l'israélienne. Molly était plus forte. Elle aurait pu tuer Esther à mains nues. Elle ne l'avait pas fait. Préférant jouer avec elle...
Esther n'avait été torturée que 5 petites minutes... Telle une poupée désarticulée entre les mains de l'adversaire, elle n'avait pu rien faire... Cet état de faiblesse la renvoyait inlassablement vers ses propres crimes à elle. Et puis les paroles de Molly résonnaient encore et encore à ses oreilles : "Tu es l'agneau sacrificiel... Ton sang fera déborder notre Graal noir. Vierge de sabbat, vierge de Saboath !". Tout cela n'était que folie mais...
... quelque part au fond d'Esther, la jeune femme savait que ce n'était pas terminé. Que fermer Harmonie n'était qu'une bataille et qu'une tempête monumentale se préparait qui allait emporter tout sur son passage...
L'israélienne ruminait depuis quelques jours : cherchant à se changer les idées, elle était allée à la soirée. Elle avait pu s'y amuser. S'y détendre. S'y perdre. Et si l'idée de n'avoir pu danser avec Beckers la renvoyait encore et encore à sa propre solitude, au moins, ce soir là, pendant quelques instants, elle avait pu se sentir femme.
L'israélienne avait passé une bonne partie de la matinée dans son bureau : lisant encore et encore le mot que Laura lui avait glissé sous la porte. La lettre était écrite sur une page épaisse de carnet de croquis. Des fleurs et des taches à la peinture couvraient une bonne partie de la feuille, mais on pouvait lire les mots dispersés écrits au feutre noir qui formaient cette lettre.
Elle rangea la lettre dans son bureau, l'air contrariée : ainsi Laura avait choisi de rentrer chez elle ? C'était une petite fille, elle aussi avait le droit à l'indifférence qu'Esther professait dans ses cours...
L'israélienne observa une fois de plus la pile d'enveloppes qui parsemaient son bureau : une pour Kitty, une pour Jessica, une pour Ivy et la dernière provenait de l'hôpital où avait été admise Amarenna pour soins et biopsie.
Là encore, Esther ne comprenait pas vraiment très bien : les résultats annonçaient un Sarcome de Kaposi ultra localisé. La lettre d'accompagnement était à la fois rassurante et inquiétante. Rassurante dans le sens où Amarenna n'était pas malade, ne présentait aucun symptôme de rien et avait des analyses on ne pouvait plus normales. Inquiétante dans le ton gêné du médecin qui avouait ne pas savoir comment une tumeur ultra rare chez des patients non immunodéprimés avait pu se retrouver sur une jeune fille de l'âge de BlackHole... Bien entendu, Esther savait que la Méduse devait bien y être pour quelque chose. Elle se mordit la langue : avoir en adversaire quelqu'un qui semblait provoquer des tumeurs cutanées par le simple contact n'était pas une pensée enchanteresse...
Il faudrait qu'elle parle à Amarenna.
Mais d'abord... D'abord, elle se saisit des lettres et sortit de son bureau pour se mettre en direction des chambres.
Kitty tout d'abord...
Cette fois, c'était des étoiles et des lunes de couleur pastel, toujours aux crayons, qui couvraient la feuille, entourant des mots écrits au stylo bic. Le stylo était d'ailleurs laissé dans l'enveloppe.
Puis Jessica...
Pastels et crayons de couleurs formaient des motifs abstraits colorés en bordure de la lettre qui semblait plus soignée que celle d'Esther. De toutes les couleurs de sa boîte de crayons, Laura avait écrit ces mots, à certains endroits, on pouvait voir que le papier avait été abîmé par ce qui devait être des larmes.
Et enfin, Ivy... S'agenouillant devant la porte de l'irlandaise pour glisser la lettre, Esther s'arrêta un instant, interdite. La rouquine ne l'avait jamais réellement portée dans son coeur. L'accusant invariablement de ne pas prendre en compte son avis. L'israélienne se redressa, pensive : et si Ivy disait vrai ? Si elle avait failli, quelque part, d'une certaine manière à son devoir ? Pâle comme jamais, Esther, hésitante, porta un coup timide à la porte de la rouquine.
D'une petite voix, elle ajouta :
"Ivy... C'est Esther... Je peux vous parler ? S'il vous plait ?"
Supplier n'était pas dans ses habitudes, c'était dire l'état profond de son trouble...
Esther s'était levée en sueur comme depuis quelques jours... Comme depuis l'assaut de la fondation Harmonie. Au petit matin, elle était allée fumer à la fenêtre de sa chambre, en chemise de nuit, se fichant éperdument du froid de mars qui ne l'atteignait pas, préoccupée qu'elle était par des souvenirs douloureux.
La chaîne de ses pensées semblait avoir déraillée, l'enfermant dans un piège mental déraisonnable : l'assassinat de Robert, le complot qui se tramait derrière ces centres d'endoctrinement, le traitre toujours inconnu, le côté magique de l'affaire, l'accusation bidon contre Soft Machine, le matériel hi-tech que ses élèves avaient du affronter et les 5 minutes qu'elle avait passé en tête à tête avec Molly.
Cette dernière était une professionnelle : elle avait su d'adapter à Esther en quelques dizaines de secondes... Cela lui avait suffi à élaborer une stratégie de contournement efficace : suite à quoi, un corps à corps avait eu lieu... Insatisfaisant pour l'israélienne. Molly était plus forte. Elle aurait pu tuer Esther à mains nues. Elle ne l'avait pas fait. Préférant jouer avec elle...
Esther n'avait été torturée que 5 petites minutes... Telle une poupée désarticulée entre les mains de l'adversaire, elle n'avait pu rien faire... Cet état de faiblesse la renvoyait inlassablement vers ses propres crimes à elle. Et puis les paroles de Molly résonnaient encore et encore à ses oreilles : "Tu es l'agneau sacrificiel... Ton sang fera déborder notre Graal noir. Vierge de sabbat, vierge de Saboath !". Tout cela n'était que folie mais...
... quelque part au fond d'Esther, la jeune femme savait que ce n'était pas terminé. Que fermer Harmonie n'était qu'une bataille et qu'une tempête monumentale se préparait qui allait emporter tout sur son passage...
L'israélienne ruminait depuis quelques jours : cherchant à se changer les idées, elle était allée à la soirée. Elle avait pu s'y amuser. S'y détendre. S'y perdre. Et si l'idée de n'avoir pu danser avec Beckers la renvoyait encore et encore à sa propre solitude, au moins, ce soir là, pendant quelques instants, elle avait pu se sentir femme.
L'israélienne avait passé une bonne partie de la matinée dans son bureau : lisant encore et encore le mot que Laura lui avait glissé sous la porte. La lettre était écrite sur une page épaisse de carnet de croquis. Des fleurs et des taches à la peinture couvraient une bonne partie de la feuille, mais on pouvait lire les mots dispersés écrits au feutre noir qui formaient cette lettre.
Laura a écrit:Chère Esther,
Ca, c'est un peu comme une lettre d'a dieu. Je préviens pas tout le monde, maistoivous jet'aimevous aime bien. Vous avez été super cool avec moi l'autre soir puis je regrette de pas être plus resté pour vousparlezparler. Au début je vous trouvez un peu bizarre et puis vous me faisiez peur. Puis quand j'ai vu votre copine là, jet'aivousestai carrément détesté. Mais maintenant qu'on se connaît un peu mieux, je crois que je regrette de pas avoir passé plus de temps avec vous. En fait j'ai trop peur et puis je crois que l'institut c'est pas trop ce que je croyais. Enfin, ça fait longtemps que je pense ça, mais là, la dernière mission... Enfin je me sens pas trop à ma place et j'ai horreur de ça en plus. Je restais pour Jessica, mais maintenant que tout le monde dit que je suis qu'une égoïste, je crois que c'est vrai, alors je veux pas encore lui faire du mal en la collant.
J'espère qu'on pourra se revoir, moi je retourne chez moi, c'est pas très loin en bus.Tuavez mon numéro.
Vous
Laura
ps : Si tu peux donner les enveloppes aux autres... Parce que là je préfère être discrète. Ah oui et disez rien encore... J'aimerais bien savoir s'ils se rendent compte que je suis pas là, les autres.
pps : Désolée pour les ratures, j'ai oublié de faire un brouillon.
Elle rangea la lettre dans son bureau, l'air contrariée : ainsi Laura avait choisi de rentrer chez elle ? C'était une petite fille, elle aussi avait le droit à l'indifférence qu'Esther professait dans ses cours...
L'israélienne observa une fois de plus la pile d'enveloppes qui parsemaient son bureau : une pour Kitty, une pour Jessica, une pour Ivy et la dernière provenait de l'hôpital où avait été admise Amarenna pour soins et biopsie.
Là encore, Esther ne comprenait pas vraiment très bien : les résultats annonçaient un Sarcome de Kaposi ultra localisé. La lettre d'accompagnement était à la fois rassurante et inquiétante. Rassurante dans le sens où Amarenna n'était pas malade, ne présentait aucun symptôme de rien et avait des analyses on ne pouvait plus normales. Inquiétante dans le ton gêné du médecin qui avouait ne pas savoir comment une tumeur ultra rare chez des patients non immunodéprimés avait pu se retrouver sur une jeune fille de l'âge de BlackHole... Bien entendu, Esther savait que la Méduse devait bien y être pour quelque chose. Elle se mordit la langue : avoir en adversaire quelqu'un qui semblait provoquer des tumeurs cutanées par le simple contact n'était pas une pensée enchanteresse...
Il faudrait qu'elle parle à Amarenna.
Mais d'abord... D'abord, elle se saisit des lettres et sortit de son bureau pour se mettre en direction des chambres.
Kitty tout d'abord...
Laura a écrit:Coucou Kitty,
Bon bah... Je m'en vais. Je suis désolée, mais t'inquiète pas, on restera en contact. J'ai beaucoup de raisons, mais je ne préfère pas te dégoûter de rester ici. Puis en plus, tout le monde est gentil avec toi, donc ça ne devrait pas être trop dur. Je sais qu'on a été super méga copines et qu'on a laissé plein de blagues en suspends, mais t'inquiète pas, j'oublie pas tout ça. Grâce à toi, j'ai quand même pu un peu me marrer ici. En fait on se quitte pas vraiment, je vais rester au collège dans la classe (sauf si mes parents veulent pas), mais on se verra plus tout le temps tout le temps.
S'te plaît, ne pleure pas, quoi qu'il arrive.
A bientôt !
Ta super copine/soeur jumelle, Laura
ps : Le stylo que je t'avais emprunté, je te le rends, j'ai fait une petite étoile au blanco pendant que je m'ennuyais en cours de sciences et puis y a des traces de dents, vraiment désolée.
pps : Le répète à personne que je m'en vais, et tu me rapporteras au bout de combien de temps ils ont capté et ceux qui ont crié "Ouf ! Elle s'est enfin barrée d'ici !"
ppps : Méfie-toi de Luther, il m'inspire pas confiance. Et te laisse pas copier par l'autre p'tite.
Cette fois, c'était des étoiles et des lunes de couleur pastel, toujours aux crayons, qui couvraient la feuille, entourant des mots écrits au stylo bic. Le stylo était d'ailleurs laissé dans l'enveloppe.
Puis Jessica...
Laura a écrit:Jessica,
Je sais pas comment te dire ça... Tu savais que ça faisait un moment que je voulais partir. Là je ne peux plus rester. Tout est devenu insupportable, tout le monde me méprise et en plus, je déteste les missions qu'on fait. Je trouve ça trop horrible de nous faire subir ça, on est trop jeunes et je parle de moi, comme d'Althya ou d'Anna. Tout le monde est trop jeune pour voir tout le temps des gens mourir. C'est pas une école ici... Mais je sais que tu es chez toi et même si chez moi c'est toujours ouvert pour toi, je vais pas te supplier de venir. Après tout, comme dit Camille, c'est égoïste ma façon d'être avec toi. J'espère qu'on pourra rester copines, même si j'ai l'impression que je t'ai plus fait du mal qu'autre chose et c'est pas seulement parce que les autres l'ont dit. J'espère que tout se passera bien pour toi, t'as une bonne équipe, je pense que tu te fais des amies qui valent mieux que moi. Enfin.. de toute façon tu as mon adresse e-mail, donc si tu veux encore me parler...
Je suis désolée de te laisser encore une fois en plan, mais cette fois je te préviens et je reviendrai pas.
Je t'aime.
Laura
Pastels et crayons de couleurs formaient des motifs abstraits colorés en bordure de la lettre qui semblait plus soignée que celle d'Esther. De toutes les couleurs de sa boîte de crayons, Laura avait écrit ces mots, à certains endroits, on pouvait voir que le papier avait été abîmé par ce qui devait être des larmes.
Et enfin, Ivy... S'agenouillant devant la porte de l'irlandaise pour glisser la lettre, Esther s'arrêta un instant, interdite. La rouquine ne l'avait jamais réellement portée dans son coeur. L'accusant invariablement de ne pas prendre en compte son avis. L'israélienne se redressa, pensive : et si Ivy disait vrai ? Si elle avait failli, quelque part, d'une certaine manière à son devoir ? Pâle comme jamais, Esther, hésitante, porta un coup timide à la porte de la rouquine.
D'une petite voix, elle ajouta :
"Ivy... C'est Esther... Je peux vous parler ? S'il vous plait ?"
Supplier n'était pas dans ses habitudes, c'était dire l'état profond de son trouble...
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Lun 30 Mar 2009 - 23:59
Saut temporel
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la dernière mission des LeX, qui comme toujours à l'Institut, ne se passait jamais comme prévu. Ivy qui avait espéré se changer les idées durant l'anniversaire de l'école, en était ressortie frustrée, incomprise et nostalgique. Tout foutait le camp, sans qu'elle puisse rien y faire. Elle en avait vu des trucs depuis son arrivée, étant l'une des premières élèves. Tout se succédait, et elle n'avait pas son mot à dire. Elle était condamnée à subir ces changements dans son environnement... et les changements qui se produisaient en elle également. Le sentiment d'impuissance qui l'habitait était d'autant plus vivace qu'elle ne contrôlait qu'aléatoirement les changements de son propre corps. Elle n'avait aucun impact sur elle-même, et n'arrivait pas à laisser son empreinte sur le monde. Sans cesse rabrouée, méprisée, délaissée...
Insignifiante en somme.
Assise en tailleur sur son coin de bureau, la lampe à UV braquée sur elle, l'Irlandaise travaillait distraitement sur les articles qu'elle avait promis à l'équipe du journal (qui se résumaient pour l'instant à des bouts de papier découpés et crayonnés en tous sens), tout en regardant pensivement la pluie couler sur la fenêtre de la chambre. Ce temps morveux, ça lui donnait toujours le mal du pays. Ca ajouté à l'absence de Jenifer et au sentiment d'isolement qui l'habitait depuis le départ de son meilleur ami, c'était bien plus qu'il n'en fallait pour miner le moral de la babillante rouquine.
Si seulement elle pouvait se décharger de son trop-plein d'énergie et de frustration... Elle avait failli trouver l'occasion rêvée avec la descente de lit ambulante à la soirée d'anniversaire, mais le fauve de l'Institut s'était dégonflé en un clin d'oeil.
Quelqu'un frappa à la porte, troublant le calme aussi rare qu'inattendu qui régnait dans la chambre de la pile sur patte de l'école. Relevant le museau avec un regain d'entrain, Dryade roula finalement des yeux en entendant la voix de l'ethnopsychologue s'annoncer : elle devait vraiment être devenue la fille la plus craignos du bahut pour recevoir la visite d'un prof... et pas n'importe laquelle. Qui disait Esther, disait forcément prise de tête ou service ultra-dangereux pour son espérance de vie.
Ivy s'était dit qu'elle allait faire semblant de ne pas être là, mais le papier glissé sous sa porte, et le ton bizarre d'Esther piquèrent sa curiosité au vif. Toujours juchée sur son bureau, elle répondit à travers la porte, avec son franc parlé habituel :
"Ca dépend de ce que t'as à me dire, j'suis pô d'humeur mission-suicide aujourd'hui."
La démarche même de l'Israëlienne était étrange : pourquoi venir la voir dans sa piaule ? D'habitude, c'était cours, tenue de combat, entraînement. Esther ne faisait pas dans le point de croix. Il valait mieux que ce ne soit pas une mauvaise nouvelle concernant Shane.
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la dernière mission des LeX, qui comme toujours à l'Institut, ne se passait jamais comme prévu. Ivy qui avait espéré se changer les idées durant l'anniversaire de l'école, en était ressortie frustrée, incomprise et nostalgique. Tout foutait le camp, sans qu'elle puisse rien y faire. Elle en avait vu des trucs depuis son arrivée, étant l'une des premières élèves. Tout se succédait, et elle n'avait pas son mot à dire. Elle était condamnée à subir ces changements dans son environnement... et les changements qui se produisaient en elle également. Le sentiment d'impuissance qui l'habitait était d'autant plus vivace qu'elle ne contrôlait qu'aléatoirement les changements de son propre corps. Elle n'avait aucun impact sur elle-même, et n'arrivait pas à laisser son empreinte sur le monde. Sans cesse rabrouée, méprisée, délaissée...
Insignifiante en somme.
Assise en tailleur sur son coin de bureau, la lampe à UV braquée sur elle, l'Irlandaise travaillait distraitement sur les articles qu'elle avait promis à l'équipe du journal (qui se résumaient pour l'instant à des bouts de papier découpés et crayonnés en tous sens), tout en regardant pensivement la pluie couler sur la fenêtre de la chambre. Ce temps morveux, ça lui donnait toujours le mal du pays. Ca ajouté à l'absence de Jenifer et au sentiment d'isolement qui l'habitait depuis le départ de son meilleur ami, c'était bien plus qu'il n'en fallait pour miner le moral de la babillante rouquine.
Si seulement elle pouvait se décharger de son trop-plein d'énergie et de frustration... Elle avait failli trouver l'occasion rêvée avec la descente de lit ambulante à la soirée d'anniversaire, mais le fauve de l'Institut s'était dégonflé en un clin d'oeil.
Quelqu'un frappa à la porte, troublant le calme aussi rare qu'inattendu qui régnait dans la chambre de la pile sur patte de l'école. Relevant le museau avec un regain d'entrain, Dryade roula finalement des yeux en entendant la voix de l'ethnopsychologue s'annoncer : elle devait vraiment être devenue la fille la plus craignos du bahut pour recevoir la visite d'un prof... et pas n'importe laquelle. Qui disait Esther, disait forcément prise de tête ou service ultra-dangereux pour son espérance de vie.
Ivy s'était dit qu'elle allait faire semblant de ne pas être là, mais le papier glissé sous sa porte, et le ton bizarre d'Esther piquèrent sa curiosité au vif. Toujours juchée sur son bureau, elle répondit à travers la porte, avec son franc parlé habituel :
"Ca dépend de ce que t'as à me dire, j'suis pô d'humeur mission-suicide aujourd'hui."
La démarche même de l'Israëlienne était étrange : pourquoi venir la voir dans sa piaule ? D'habitude, c'était cours, tenue de combat, entraînement. Esther ne faisait pas dans le point de croix. Il valait mieux que ce ne soit pas une mauvaise nouvelle concernant Shane.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
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Equipe : LeX
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Date d'inscription : 09/09/2008
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Mar 31 Mar 2009 - 1:24
L'israélienne sourit doucement en entendant les paroles de la rouquine : à vrai dire, elle non plus n'était pas d'humeur pour un nouveau fiasco... Bizarrement, elle n'était pas d'humeur pour grand chose ces derniers temps. A vrai dire, Esther serait bien restée sous sa couette encore quelques jours mais ruminer encore et encore les mêmes pensées morbides ne l'avancerait pas à grand chose.
Avalant péniblement sa salive, elle répliqua sur le même ton, difficile, douloureux et déconstruit qu'elle ne retrouvait que face à une surcharge émotionnelle.
"Ce n'est pas pour vous faire travailler que j'ai besoin de te... vous parler"
Elle se passa une main dans les cheveux, ne sachant trop s'il s'agissait de les recoiffer ou de se les arracher.
"En fait, j'aimerai que l'on parle, c'est tout... Et pas de prof à élève... J'ai l'impression... Je sais que vous m'en voulez. Alors, vous êtes peut être la mieux placée pour parler aujourd'hui avec moi"
Appuyant son front, en désespoir de cause contre la porte close, Esther termina dans un souffle :
"Ivy... Ouvrez cette porte... S'il vous plait"
A deux doigts de l'effondrement, elle ne se sentait pas de taille à batailler contre une porte fermée. Si le visage de la rouquine devait lui renvoyer une haine à l'état brut, soit... Au moins, il s'agirait d'un visage humain.
Avalant péniblement sa salive, elle répliqua sur le même ton, difficile, douloureux et déconstruit qu'elle ne retrouvait que face à une surcharge émotionnelle.
"Ce n'est pas pour vous faire travailler que j'ai besoin de te... vous parler"
Elle se passa une main dans les cheveux, ne sachant trop s'il s'agissait de les recoiffer ou de se les arracher.
"En fait, j'aimerai que l'on parle, c'est tout... Et pas de prof à élève... J'ai l'impression... Je sais que vous m'en voulez. Alors, vous êtes peut être la mieux placée pour parler aujourd'hui avec moi"
Appuyant son front, en désespoir de cause contre la porte close, Esther termina dans un souffle :
"Ivy... Ouvrez cette porte... S'il vous plait"
A deux doigts de l'effondrement, elle ne se sentait pas de taille à batailler contre une porte fermée. Si le visage de la rouquine devait lui renvoyer une haine à l'état brut, soit... Au moins, il s'agirait d'un visage humain.
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Mar 31 Mar 2009 - 19:51
L'Irlandaise pinça les lèvres à la réponse d'Esther. Même la rouquine avait remarqué que la prof était bizarre depuis leur retour de mission, et il fallait bien dire que personne n'était allé lui tirer les vers du nez. Bizarrement, voir Esther dans son plus simple appareil aurait dû réjouir la petite naturiste, mais les circonstances rendaient la libération des vêtements d'Esther inquiétante... et mystérieusement tabou.
Le regard d'Ivy tomba sur la photo de sa mère, récemment offerte par Shane. Elle se souvenait bien de la description que son oncle avait fait d'elle : toujours prête à aider son prochain... C'était une fibre dont Ivy n'avait pas hérité, ça c'était sûr !
Elle poussa un petit soupir et descendit de son bureau, avec un regard boudeur vers le cadre, comme si sa défunte mère l'avait poussée à être sage.
Elle ouvrit la porte avec la méfiance d'un chat de gouttière, et détailla rapidement Aleph. Elle n'avait pas l'air dans son assiette. Cette constation avait au moins le mérite d'adoucir un peu la déprime de la rouquine : oui, il y en avait au fond du trou, et eux n'avaient pas de Lianevy pour remonter.
Pourtant, elle ne comprenait pas réellement pourquoi Esther souhaitait la voir elle, précisément, sachant l'animosité que la rouquine entretenait à son égard.
"Voilà, j'ai ouvert." dit-elle, peu amène, en s'effaçant du seuil, un poing sur la hanche, pour laisser le professeur rentrer si elle le souhaitait.
Elle retourna ensuite se poser sur son bureau, dans la lueur violacée de sa lampe.
Le regard d'Ivy tomba sur la photo de sa mère, récemment offerte par Shane. Elle se souvenait bien de la description que son oncle avait fait d'elle : toujours prête à aider son prochain... C'était une fibre dont Ivy n'avait pas hérité, ça c'était sûr !
Elle poussa un petit soupir et descendit de son bureau, avec un regard boudeur vers le cadre, comme si sa défunte mère l'avait poussée à être sage.
Elle ouvrit la porte avec la méfiance d'un chat de gouttière, et détailla rapidement Aleph. Elle n'avait pas l'air dans son assiette. Cette constation avait au moins le mérite d'adoucir un peu la déprime de la rouquine : oui, il y en avait au fond du trou, et eux n'avaient pas de Lianevy pour remonter.
Pourtant, elle ne comprenait pas réellement pourquoi Esther souhaitait la voir elle, précisément, sachant l'animosité que la rouquine entretenait à son égard.
"Voilà, j'ai ouvert." dit-elle, peu amène, en s'effaçant du seuil, un poing sur la hanche, pour laisser le professeur rentrer si elle le souhaitait.
Elle retourna ensuite se poser sur son bureau, dans la lueur violacée de sa lampe.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
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Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Mer 1 Avr 2009 - 0:25
Esther découvrit à la lumière du jour l'univers de la rouquine... Certes, le ciel de traîne dehors n'avait rien de réjouissant... Mais cela garantissait le côté authentique de l'ambiance végétale : peut être au fond que l'Irlande dans l'imaginaire de la petite Ivy était toujours bloquée sur la pluie, le froid et cette herbe si verte qui donnait furieusement l'envie de s'y promener.
Un coup d'œil rapide de l'israélienne considéra la mousse herbue au sol, les divers aménagements floraux aux murs et la présence, presque normale au regard de la disposition générale de la pièce, du petit pommier... C'était un mélange d'Ève à la pomme et de lutin des contes de fée qui s'était perchée sur le bureau, sous l'œil électrique de la lampe violacée.
Aleph se sentait un peu de trop dans cette reconstitution paysagère. Pourtant, elle ne voyait pas réellement ce qu'elle pourrait faire d'autre.
La mine décomposée, la tenue défaite, elle hésita une seconde avant d'avancer une de ses grosses godasses sur le tapis vert de la chambre... Son côté psy lui intimait de respecter la différence de son élève, son côté professeur la sommait de passer outre et de s'avancer rapidement pour exposer son problème... Et son côté humain ? Son côté humain n'en savait rien !
"Merci, Ivy... Mais je ne veux pas risquer d'abimer votre gazon"
Elle resta dans l'encadrement de la porte, continuant à observer d'un regard émerveillé et surpris le travail de décoration de la rouquine... Si une chambre pouvait refléter l'âme d'une personne, celle d'Esther était bien pauvre, un vrai désert... Et quant à son corps, c'était un champ de bataille, une friche industrielle...
Allant pour arranger ses cheveux, elle bloqua son bras à mi-trajet. Elle essayait de contrôler son attitude, ses gestes, ses émotions... Mais rien n'y faisait. Son trouble se trahissait. Elle le transpirait. L'affichait d'une manière on ne pouvait plus visible.
"Ivy... Je..."
Elle avala sa salive difficilement.
"J'aurai aimé que nous puissions nous entendre... Et j'ai cru, à un moment, que vous ne le vouliez pas. Que vous me haïssiez par principe. Et je vous trouvai terriblement injuste... Pourtant..."
D'un air triste, elle fixa son élève.
"Pourtant, je ne crois pas que ce soit ça... J'ai beaucoup de respect pour votre personnalité et votre personne... C'est juste que je suis très maladroite. Et j'ai l'impression en voulant agir pour tout le monde, agir pour chacun... Mais, je crois que je me suis fourvoyée..."
Elle était confuse, terriblement confuse. Esther commença à avancer un pied, puis se ravisa... Se rappelant la présence du gazon.
"Bref, je tenais à m'excuser pour mon attitude... Et, j'aimerai si vous le voulez... Qu'on puisse repartir sur de bonnes bases. J'ai été très mystérieuse ces derniers jours... Et je n'aurai pas du... Bref, plus de secrets, plus de mystères, posez moi toutes les questions que vous voulez..."
L'israélienne tendit mollement sa main en direction de la rouquine.
"Soyons amies... Enfin, essayons tout du moins..."
Un coup d'œil rapide de l'israélienne considéra la mousse herbue au sol, les divers aménagements floraux aux murs et la présence, presque normale au regard de la disposition générale de la pièce, du petit pommier... C'était un mélange d'Ève à la pomme et de lutin des contes de fée qui s'était perchée sur le bureau, sous l'œil électrique de la lampe violacée.
Aleph se sentait un peu de trop dans cette reconstitution paysagère. Pourtant, elle ne voyait pas réellement ce qu'elle pourrait faire d'autre.
La mine décomposée, la tenue défaite, elle hésita une seconde avant d'avancer une de ses grosses godasses sur le tapis vert de la chambre... Son côté psy lui intimait de respecter la différence de son élève, son côté professeur la sommait de passer outre et de s'avancer rapidement pour exposer son problème... Et son côté humain ? Son côté humain n'en savait rien !
"Merci, Ivy... Mais je ne veux pas risquer d'abimer votre gazon"
Elle resta dans l'encadrement de la porte, continuant à observer d'un regard émerveillé et surpris le travail de décoration de la rouquine... Si une chambre pouvait refléter l'âme d'une personne, celle d'Esther était bien pauvre, un vrai désert... Et quant à son corps, c'était un champ de bataille, une friche industrielle...
Allant pour arranger ses cheveux, elle bloqua son bras à mi-trajet. Elle essayait de contrôler son attitude, ses gestes, ses émotions... Mais rien n'y faisait. Son trouble se trahissait. Elle le transpirait. L'affichait d'une manière on ne pouvait plus visible.
"Ivy... Je..."
Elle avala sa salive difficilement.
"J'aurai aimé que nous puissions nous entendre... Et j'ai cru, à un moment, que vous ne le vouliez pas. Que vous me haïssiez par principe. Et je vous trouvai terriblement injuste... Pourtant..."
D'un air triste, elle fixa son élève.
"Pourtant, je ne crois pas que ce soit ça... J'ai beaucoup de respect pour votre personnalité et votre personne... C'est juste que je suis très maladroite. Et j'ai l'impression en voulant agir pour tout le monde, agir pour chacun... Mais, je crois que je me suis fourvoyée..."
Elle était confuse, terriblement confuse. Esther commença à avancer un pied, puis se ravisa... Se rappelant la présence du gazon.
"Bref, je tenais à m'excuser pour mon attitude... Et, j'aimerai si vous le voulez... Qu'on puisse repartir sur de bonnes bases. J'ai été très mystérieuse ces derniers jours... Et je n'aurai pas du... Bref, plus de secrets, plus de mystères, posez moi toutes les questions que vous voulez..."
L'israélienne tendit mollement sa main en direction de la rouquine.
"Soyons amies... Enfin, essayons tout du moins..."
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Mer 1 Avr 2009 - 15:14
La mine patibulaire, Ivy observa Esther trépigner sur le pas de la porte. Voir la prof manquer cruellement de son assurance habituelle était plutôt drôle, mais déconcertant, tant ils étaient habitués à ses manières expéditives et impersonnelles. La rouquine commençait à penser que l'Israëlienne perdait ses moyens lorsqu'elle se trouvait en terrain conquis d'Ivy.
Satisfaite de cet état de faits, elle croisa ses bras sur sa poitrine.
"Nan, t'as raison : au départ je t'aimais pas par principe. Maintenant, c'est juste ta faute." affirma Ivy sans tourner autour du pot. Esther n'était d'ailleurs pas la seule victime des "principes de répulsion" d'Ivy, la plupart des ex-NGX en savaient quelque chose, de même que la viande ou les vêtements.
"C'est injuste mais c'est comme ça, je te le dis gentiment, hein, être faux cul c'est pas mon style. Moi aussi y a plein de trucs que je trouve injustes dans l'équipe..." ajouta-t-elle en haussant les épaules.
"On peut pas plaire à tout le monde. Tu peux essayer de faire en sorte que tout le monde soit content, ça s'ra jamais le cas. C'est pour ça que j'm'embarasse pas des autres, c'est déjà assez dur de se satisfaire soi." philosopha la rousse individualiste.
L'air dubitatif, Ivy lorgna sur la main d'Esther, mais n'esquissa aucun geste. Sa mère ne serait sûrement pas fière d'elle sur ce coup, mais on ne se refaisait pas.
Contre toute attente, ou pas, l'Irlandaise commença par une question totalement hors de propos :
"C'est quoi c't'histoire avec Angel ? Personne me dit rien à moi." demanda-t-elle, se remémorant les allusions glissées par Georgia durant la soirée d'anniversaire.
Satisfaite de cet état de faits, elle croisa ses bras sur sa poitrine.
"Nan, t'as raison : au départ je t'aimais pas par principe. Maintenant, c'est juste ta faute." affirma Ivy sans tourner autour du pot. Esther n'était d'ailleurs pas la seule victime des "principes de répulsion" d'Ivy, la plupart des ex-NGX en savaient quelque chose, de même que la viande ou les vêtements.
"C'est injuste mais c'est comme ça, je te le dis gentiment, hein, être faux cul c'est pas mon style. Moi aussi y a plein de trucs que je trouve injustes dans l'équipe..." ajouta-t-elle en haussant les épaules.
"On peut pas plaire à tout le monde. Tu peux essayer de faire en sorte que tout le monde soit content, ça s'ra jamais le cas. C'est pour ça que j'm'embarasse pas des autres, c'est déjà assez dur de se satisfaire soi." philosopha la rousse individualiste.
L'air dubitatif, Ivy lorgna sur la main d'Esther, mais n'esquissa aucun geste. Sa mère ne serait sûrement pas fière d'elle sur ce coup, mais on ne se refaisait pas.
Contre toute attente, ou pas, l'Irlandaise commença par une question totalement hors de propos :
"C'est quoi c't'histoire avec Angel ? Personne me dit rien à moi." demanda-t-elle, se remémorant les allusions glissées par Georgia durant la soirée d'anniversaire.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
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Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Mer 1 Avr 2009 - 16:26
Esther ne put s'empêcher de glousser en apprenant qu'Ivy la haïssait par principe : ce rire nerveux au fond était libératoire. La terreur rousse allait lui en faire baver, ça c'était sur ! Elle se sentit du coup vaguement cruchonne la main tendue dans le vide... Comme étrangère à elle même, l'israélienne conclut que la partie serait plus serrée qu'elle ne le paraissait de prime abord.
Elle répliqua néanmoins, toujours amusée :
"En fait, vous êtes une vraie tête de mule... Ce n'est pas un reproche, j'aime bien en fait..."
Puis sentant que de toutes manières, elle serait peut être encore plus exposée lors de cet entretien que l'autre jour avec Alixtide, elle décida d'arrêter les chichis... Esther se pencha et entreprit de délacer sa paire de rangers.
"Je peux pas plaire à tout le monde mais ça, au fond, ça m'est égal... Tu... Vous comprendrez aisèment qu'avec mon caractère et mes manières, j'ai attiré un grand nombre de haines à mon égard... Et ça ne m'empéche pas de dormir. Mais si vous avez des reproches à me faire, je suis prête à les écouter et à ce qu'on en discute"
Puis, pieds nus, elle entra dans la pièce cherchant un endroit où s'asseoir.
"En revanche, vous êtes sure que vous vous embarassez pas des autres ? Hum ? J'ai du mal à y croire en fait, beaucoup de mal... Mais bon, si vous le dites..."
Ne désirant commettre aucun impair, Esther s'assit en tailleur, à même le gazon. Entendant la dernière question de la rouquine, elle haussa le sourcil, un peu perplexe...
"Angel ? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Il a voulu danser avec moi à la soirée, c'est peut être ce à quoi vous faites allusion, non ?"
L'israélienne se gratta la tête. Et puis, il lui restait autre chose à dire :
"Je dois également te dire... Hum... Que Laura a décidé de quitter l'Institut. L'enveloppe glissée sous la porte t'es destinée. A ce qu'elle m'a indiquée, elle est rentrée dans sa famille, visiblement pas trop loin d'ici..."
Elle répliqua néanmoins, toujours amusée :
"En fait, vous êtes une vraie tête de mule... Ce n'est pas un reproche, j'aime bien en fait..."
Puis sentant que de toutes manières, elle serait peut être encore plus exposée lors de cet entretien que l'autre jour avec Alixtide, elle décida d'arrêter les chichis... Esther se pencha et entreprit de délacer sa paire de rangers.
"Je peux pas plaire à tout le monde mais ça, au fond, ça m'est égal... Tu... Vous comprendrez aisèment qu'avec mon caractère et mes manières, j'ai attiré un grand nombre de haines à mon égard... Et ça ne m'empéche pas de dormir. Mais si vous avez des reproches à me faire, je suis prête à les écouter et à ce qu'on en discute"
Puis, pieds nus, elle entra dans la pièce cherchant un endroit où s'asseoir.
"En revanche, vous êtes sure que vous vous embarassez pas des autres ? Hum ? J'ai du mal à y croire en fait, beaucoup de mal... Mais bon, si vous le dites..."
Ne désirant commettre aucun impair, Esther s'assit en tailleur, à même le gazon. Entendant la dernière question de la rouquine, elle haussa le sourcil, un peu perplexe...
"Angel ? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Il a voulu danser avec moi à la soirée, c'est peut être ce à quoi vous faites allusion, non ?"
L'israélienne se gratta la tête. Et puis, il lui restait autre chose à dire :
"Je dois également te dire... Hum... Que Laura a décidé de quitter l'Institut. L'enveloppe glissée sous la porte t'es destinée. A ce qu'elle m'a indiquée, elle est rentrée dans sa famille, visiblement pas trop loin d'ici..."
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Mer 1 Avr 2009 - 22:58
C'était la première fois qu'Ivy relevait un quelconque signe d'appréciation chez Esther. Etait-ce leur intimité exceptionnelle qui détendait le professeur ? La remarque d'Esther laissa la petite tête de pioche partagée entre des sentiments contradictoires : le plaisir narcissique de recevoir une forme de compliment, à plus forte raison de la part de quelqu'un connu pour son indifférence, l'animosité qu'elle entretenait pour l'ethnopsychologue depuis le premier jour, et une sorte de complicité paradoxale causée par la similarité de leur situation : elles se ressemblaient plus que la rouquine ne voulait bien l'admettre, ne serait-ce que dans leur rapport aux autres.
Esther s'était reprise et avait fini par entrer, s'installant par terre sans chichi. Malgré son insolence systématique, Ivy avait un certain respect pour la femme de fer que représentait Esther ; elle s'assumait. Les chiffes molles, les dépendants... C'était le pire.
"Vi, une tête de mule, fallait pas prendre une Paddy dans ton équipe." rétorqua la rouquine, non sans fierté.
"J'aime pas la façon dont tu m'ignores tout le temps comme si j'étais une gosse de 5 ans. J'suis peut-être pas aussi intelligente et propre sur moi qu'Amarenna, mais j'suis pas débile non plus, et j'ai plus d'expérience dans le monde mutant que la plupart veulent bien l'admettre. J'aurais été une super leadeuse si on m'avait laissé faire. A côté de ça, t'es bien contente de m'avoir dans ta besace pour les missions difficiles, alors faut me respecter, pas comme un objet. On est pas obligées de s'aimer, mais on peut s'respecter." détailla Ivy sans ambages. Depuis son arrivée à l'Institut, tout le monde la considérait comme incapable. En formant les LeX, Esther avait bombardé Amarenna leader alors même que cette dernière venait d'arriver, comme si l'Irlandaise avait une étiquette marquée "fiasco" collée sur le front. Elle n'était pourtant pas plus inepte que Ken ou Anna. Elle avait une longue liste de hauts faits sur son CV mutant.
"Faut dépendre de personne dans la vie, c'est ma règle. Les gens, ça va, ça vient, à l'Institut on s'en rend bien compte, mais même en dehors..." expliqua Ivy, une expression de petit pimousse sur son visage enfantin. Après tout, même sa chère grand-mère avait fini par la quitter.
"J'essaie de l'appliquer, mais c'est pas toujours fastoche." ajouta-t-elle, comme si elle était victime de ses propres amitiés.
"Angel voulait danser avec toi ?!" reprit la rousse avec une stupéfaction non feinte. "Alors Georgia avait raison..." dit-elle en se frottant le menton. Il faudrait qu'elle éclaircisse cette hérésie avec le Texan et la New Yorkaise. Mais la nouvelle d'Esther détourna immédiatement Ivy de ces considérations superficielles.
"QUOI ?!" s'exclama Ivy en se redressant sur son bureau, si vivement qu'elle se cogna la tête sur sa lampe. Se frottant l'arrière du crâne, elle se précipita vers la lettre et l'ouvrit pour en lire le contenu.
Esther s'était reprise et avait fini par entrer, s'installant par terre sans chichi. Malgré son insolence systématique, Ivy avait un certain respect pour la femme de fer que représentait Esther ; elle s'assumait. Les chiffes molles, les dépendants... C'était le pire.
"Vi, une tête de mule, fallait pas prendre une Paddy dans ton équipe." rétorqua la rouquine, non sans fierté.
"J'aime pas la façon dont tu m'ignores tout le temps comme si j'étais une gosse de 5 ans. J'suis peut-être pas aussi intelligente et propre sur moi qu'Amarenna, mais j'suis pas débile non plus, et j'ai plus d'expérience dans le monde mutant que la plupart veulent bien l'admettre. J'aurais été une super leadeuse si on m'avait laissé faire. A côté de ça, t'es bien contente de m'avoir dans ta besace pour les missions difficiles, alors faut me respecter, pas comme un objet. On est pas obligées de s'aimer, mais on peut s'respecter." détailla Ivy sans ambages. Depuis son arrivée à l'Institut, tout le monde la considérait comme incapable. En formant les LeX, Esther avait bombardé Amarenna leader alors même que cette dernière venait d'arriver, comme si l'Irlandaise avait une étiquette marquée "fiasco" collée sur le front. Elle n'était pourtant pas plus inepte que Ken ou Anna. Elle avait une longue liste de hauts faits sur son CV mutant.
"Faut dépendre de personne dans la vie, c'est ma règle. Les gens, ça va, ça vient, à l'Institut on s'en rend bien compte, mais même en dehors..." expliqua Ivy, une expression de petit pimousse sur son visage enfantin. Après tout, même sa chère grand-mère avait fini par la quitter.
"J'essaie de l'appliquer, mais c'est pas toujours fastoche." ajouta-t-elle, comme si elle était victime de ses propres amitiés.
"Angel voulait danser avec toi ?!" reprit la rousse avec une stupéfaction non feinte. "Alors Georgia avait raison..." dit-elle en se frottant le menton. Il faudrait qu'elle éclaircisse cette hérésie avec le Texan et la New Yorkaise. Mais la nouvelle d'Esther détourna immédiatement Ivy de ces considérations superficielles.
"QUOI ?!" s'exclama Ivy en se redressant sur son bureau, si vivement qu'elle se cogna la tête sur sa lampe. Se frottant l'arrière du crâne, elle se précipita vers la lettre et l'ouvrit pour en lire le contenu.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
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Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Jeu 2 Avr 2009 - 2:07
Allongeant ses jambes, Esther entreprit de s'installer un peu plus confortablement... L'environnement mental de la rouquine avait quelque chose de rassurant et de perturbant à la fois. Comme un soleil un peu trop lumineux. Comme une herbe un peu trop verte ou des couleurs trop vives. Il y avait quelque chose d'artificiel, d'incongru dans toute cette nature ou de naturel dans cette artificialité. Bref, une sublimation de l'existant, une idéalisation du réel ! Comme si le principe de plaisir avait été fait roi en lieu et place de son homologue plus terre à terre.
"Je ne t'ignores pas... Je ne suis juste pas très expansive !" s'indigna Esther dans un grand sourire. "Et puis, pour la gamine de 5 ans, tu vois, je suis professeur, j'ai appris à parler comme les gens morts dans les livres, je suis allée à l'armée, j'ai eu droit à un casque ridicule, des gros godillots et un uniforme informe... Tu devrais plutôt t'étonner que je vous parle autrement qu'en aboyant avec pareille éducation !"
Le petit éclat de rire qu'eut Esther s'effaça au profit d'une mine plus sombre. Elle baissa légèrement les yeux vers l'herbe qui semblait moins resplendissante d'un coup.
"Et puis, tu sais, j'suis pas toujours évidente à vivre... Et j'ai un peu du mal avec les gens. Tu crois que je te respecte pas et ça t'indigne... J'en suis navrée. J'ai bien noté que tu savais faire des trucs, que tu connaissais bien le terrain et que tu pouvais être un modèle pour d'autres... Juste qu'être la prof c'est aussi faire des choix. Et je pense que tu peux plus apporter à l'équipe comme ça. Mais crois moi... Je te respecte et je veux te le montrer"
L'israélienne redressa la tête pour regarder droit dans les yeux la rouquine.
"Franchement, tu es indépendante, indisciplinée, impulsive et fière... T'es une sorte d'électron libre, de couteau suisse, de joker, de carte chance... Je préfère t'avoir vadrouillant là où on t'attends le moins qu'en gestionnaire d'équipe. Mais je me trompe peut être..."
Elle avala sa salive puis reprit :
"De toutes façons, j'ai peut être une responsabilité à te confier si ça te dit... Ça me vient à l'esprit, là maintenant, mais... L'occasion peut faire le larron !"
L'idée faisait son chemin : Ivy voulait se rendre utile, autant lui donner cette chance ! Mais quelque chose d'autre dans les paroles de l'irlandaise perturba Esther.
"Les gens ça va, ça vient... Tu peux développer ?"
Le tutoiement en l'espèce semblait naturel à Esther. Dans d'autres circonstances, dans son bureau, assise sur une chaise, dans une relation de professeur à élève, elle ne se le serait pas permise. Mais, ici c'était autre chose...
Léger sourire à l'évocation d'Angel, de Georgia... L'israélienne se prit à imaginer des discussions d'adolescente qu'elle n'avait jamais eu. Les mecs. Les meilleures copines qui les rencardent. Ce genre de trucs.
Recoiffant une mèche de cheveux, elle commenta dans un grand sourire :
"Ouais, il voulait danser avec la Prof à la cravache... C'est étrange, non ? Et ton amie, elle en a dit quoi ?"
Ivy put en revanche découvrir le contenu de l'enveloppe.
Une lettre surchargée de dessins de Laura. Des arbres et feuillages en tout genre.
De même, il y avait un petit mot tapé à l'ordinateur, tout ce qu'il y avait de plus impersonnel où il y avait écrit : "Je m'en vais, au revoir. Certains vont me manquer, d'autres pas."
Esther ne dit rien pendant le temps où la rouquine lut la lettre. Un peu gênée, elle commenta en tendant une autre lettre :
"J'en ai reçu une aussi... Si tu veux la lire..."
"Je ne t'ignores pas... Je ne suis juste pas très expansive !" s'indigna Esther dans un grand sourire. "Et puis, pour la gamine de 5 ans, tu vois, je suis professeur, j'ai appris à parler comme les gens morts dans les livres, je suis allée à l'armée, j'ai eu droit à un casque ridicule, des gros godillots et un uniforme informe... Tu devrais plutôt t'étonner que je vous parle autrement qu'en aboyant avec pareille éducation !"
Le petit éclat de rire qu'eut Esther s'effaça au profit d'une mine plus sombre. Elle baissa légèrement les yeux vers l'herbe qui semblait moins resplendissante d'un coup.
"Et puis, tu sais, j'suis pas toujours évidente à vivre... Et j'ai un peu du mal avec les gens. Tu crois que je te respecte pas et ça t'indigne... J'en suis navrée. J'ai bien noté que tu savais faire des trucs, que tu connaissais bien le terrain et que tu pouvais être un modèle pour d'autres... Juste qu'être la prof c'est aussi faire des choix. Et je pense que tu peux plus apporter à l'équipe comme ça. Mais crois moi... Je te respecte et je veux te le montrer"
L'israélienne redressa la tête pour regarder droit dans les yeux la rouquine.
"Franchement, tu es indépendante, indisciplinée, impulsive et fière... T'es une sorte d'électron libre, de couteau suisse, de joker, de carte chance... Je préfère t'avoir vadrouillant là où on t'attends le moins qu'en gestionnaire d'équipe. Mais je me trompe peut être..."
Elle avala sa salive puis reprit :
"De toutes façons, j'ai peut être une responsabilité à te confier si ça te dit... Ça me vient à l'esprit, là maintenant, mais... L'occasion peut faire le larron !"
L'idée faisait son chemin : Ivy voulait se rendre utile, autant lui donner cette chance ! Mais quelque chose d'autre dans les paroles de l'irlandaise perturba Esther.
"Les gens ça va, ça vient... Tu peux développer ?"
Le tutoiement en l'espèce semblait naturel à Esther. Dans d'autres circonstances, dans son bureau, assise sur une chaise, dans une relation de professeur à élève, elle ne se le serait pas permise. Mais, ici c'était autre chose...
Léger sourire à l'évocation d'Angel, de Georgia... L'israélienne se prit à imaginer des discussions d'adolescente qu'elle n'avait jamais eu. Les mecs. Les meilleures copines qui les rencardent. Ce genre de trucs.
Recoiffant une mèche de cheveux, elle commenta dans un grand sourire :
"Ouais, il voulait danser avec la Prof à la cravache... C'est étrange, non ? Et ton amie, elle en a dit quoi ?"
Ivy put en revanche découvrir le contenu de l'enveloppe.
Une lettre surchargée de dessins de Laura. Des arbres et feuillages en tout genre.
Laura a écrit:Salut, c'est Laura ! Je me tire d'ici parce que j'aime vraiment pas aller en missions et je pense qu'ils veulent pas de toi si tu sers à rien. C'est dommage, parce que ça m'aurait bien plu que tu sois mon entraîneuse pour que je sois super cool comme toi. T'as toujours été mon modèle, sur tous les points. Et même que avant que je trouve que Georgia c'était la plus belle, c'était toi la plus belle. Je te dis ça parce que je pouvais pas le dire avant, mais comme je m'en vais ... Bref. Pour notre projet pour Mutations, je peux te les envoyer par la poste, et puis au pire tu les accrocheras dans ta chambre.
Dans l'enveloppe y a aussi un mot que tu pourrais accrocher sur le panneau d'affichage s'il te plaît ? Sans dire que ça vient de moi... Merci ! J't'adore !
De même, il y avait un petit mot tapé à l'ordinateur, tout ce qu'il y avait de plus impersonnel où il y avait écrit : "Je m'en vais, au revoir. Certains vont me manquer, d'autres pas."
Esther ne dit rien pendant le temps où la rouquine lut la lettre. Un peu gênée, elle commenta en tendant une autre lettre :
"J'en ai reçu une aussi... Si tu veux la lire..."
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Jeu 2 Avr 2009 - 15:45
Ivy haussa un sourcil dubitatif. Aversion et introversion ne faisaient pas bon ménage dans l'esprit de la rousse. Elle avait tout de même la sensation d'être moins crédible que ses autres équipiers aux yeux du professeur, qu'elle soit expansive ou non... mais Esther lui fournit tout de même une explication qui tenait la route quant à son statut dans l'équipe.
Ivy la pesa, les lèvres pincées, comme si elle en estimait la valeur. Un détail interpella la mutante, détail qu'elle mit immédiatement sur le tapis :
"Dis donc, quasiment tout ce que t'as dit sur moi, c'est un contraire de quelque chose..." remarqua-t-elle, un brin bougonne. La comparaison des objets lui plut déjà plus que celles des adjectifs. Elle se rassénéra un peu.
"J'me demandais pourquoi tu disais que c'était avec moi que tu voulais parler... C'est ça que tu veux ? T'as peur qu'on te brosse dans le sens du poil ? T'as raison, moi aussi ça me fout les ch'tons les gens qui sont trop d'accord, ou qui veulent pas monter au créneau. La plupart des élèves font tout pour éviter les conflits avec les autres, ils préfèrent s'écraser pour être tranquilles... ça me débecte." dit-elle en cognant son poing droit contre sa paume gauche ouverte. Elle en avait si souvent l'exemple... Seuls quelques irréductibles défendaient leurs opinions. Les prétendus costauds se débinaient tous, comme Heike, qui s'était quasiment mis sur le dos, les quatre pattes en l'air durant leur petit accrochage.
Au final, elle se plaisait à nager à contre-courant. Esther venait de lui faire réaliser que c'était incompatible avec un poste-clé, quelles que soient ses compétences. Ivy serait donc l'Indomptable... Ouais, ça sonnait bien.
"Les responsabilités, ça me branche pas trop en fait, c'est plus le pouvoir qui m'intéresse, toutes les formes de pouvoir. Mais le délire de la justicière solitaire, ça me plaît bien. Je vais laisser Blackhole se taper la paperasse pendant que je casserai du vilain." trancha finalement la rouquine avec légèreté. Tant que ses capacités n'étaient pas remises en cause, c'était marché conclu.
"C'est quoi ta proposition ? Si c'est tenir la cravache, ça m'intéresse moyen. J'ai d'jà pas fini l'exo de l'autre fois..." s'enquit-elle à la négative, tout de même curieuse de savoir ce que la prof honnie la pensait digne d'assumer. "Ma copine elle en pense quoi de quoi ? D'Angel ou de la cravache ? Elle a pas commenté en fait, elle avait mieux à faire ce soir-là !" répliqua la rouquine avec une moue coquine. Les bruits de couloir sur les dernières conquêtes de Georgia allaient bon train. Elle était d'ailleurs plutôt impressionnée : Juliette était un espèce de monolithe gothique intouchable, qui aurait imaginé qu'elle succomberait ? Georgia savait y faire, y avait pas à dire... En fait paradoxalement, Ivy l'enviait un peu sur ce point, bien qu'elle se refusât à sauter le cap.
"Ben... Ici, on arrive, on fait des missions, certains meurrent, d'autres nous abandonnent... Olivier et les autres disent que c'est une famille l'Institut, et c'est l'impression que ça donne de l'extérieur, mais au final, on vit tous que pour nous."
La rouquine s'absorba dans la lecture de la lettre d'adieux de Laura, qui la confortait dans son opinion sur la question.
De grosses larmes d'enfant roulèrent sur les joues laiteuses de la rouquine, sans qu'elle chercha à les cacher ou à les réprimer. Elle éclata cependant d'un bon rire franc en lisant le mot à afficher sur le panneau du hall.
"Drawn... Y en a pas deux comme elle, elle tient de moi, elle ira loin." commenta Ivy en secouant la tête, perdue entre rires et larmes. "Tu vois ? Ca me fait chier qu'elle parte, ils partent tous ! Mais c'est elle qui avait b'soin d'moi, pô vrai ? Moi j'ai b'soin de personne..." poursuivit la rouquine en s'essuyait sur son poignet.
Curieuse comme elle était par nature, lui demander si elle voulait lire la lettre d'Esther revenait à demander à un aveugle s'il voulait voir. D'ailleurs, elle était surprise que l'Israëlienne lui propose de lire la lettre qui lui était destinée... Elle se saisit de la lettre et la parcourut avec avidité, comme si Laura était morte de leur monde, et que chacune de ses paroles était devenue une relique à conserver précieusement.
Ivy la pesa, les lèvres pincées, comme si elle en estimait la valeur. Un détail interpella la mutante, détail qu'elle mit immédiatement sur le tapis :
"Dis donc, quasiment tout ce que t'as dit sur moi, c'est un contraire de quelque chose..." remarqua-t-elle, un brin bougonne. La comparaison des objets lui plut déjà plus que celles des adjectifs. Elle se rassénéra un peu.
"J'me demandais pourquoi tu disais que c'était avec moi que tu voulais parler... C'est ça que tu veux ? T'as peur qu'on te brosse dans le sens du poil ? T'as raison, moi aussi ça me fout les ch'tons les gens qui sont trop d'accord, ou qui veulent pas monter au créneau. La plupart des élèves font tout pour éviter les conflits avec les autres, ils préfèrent s'écraser pour être tranquilles... ça me débecte." dit-elle en cognant son poing droit contre sa paume gauche ouverte. Elle en avait si souvent l'exemple... Seuls quelques irréductibles défendaient leurs opinions. Les prétendus costauds se débinaient tous, comme Heike, qui s'était quasiment mis sur le dos, les quatre pattes en l'air durant leur petit accrochage.
Au final, elle se plaisait à nager à contre-courant. Esther venait de lui faire réaliser que c'était incompatible avec un poste-clé, quelles que soient ses compétences. Ivy serait donc l'Indomptable... Ouais, ça sonnait bien.
"Les responsabilités, ça me branche pas trop en fait, c'est plus le pouvoir qui m'intéresse, toutes les formes de pouvoir. Mais le délire de la justicière solitaire, ça me plaît bien. Je vais laisser Blackhole se taper la paperasse pendant que je casserai du vilain." trancha finalement la rouquine avec légèreté. Tant que ses capacités n'étaient pas remises en cause, c'était marché conclu.
"C'est quoi ta proposition ? Si c'est tenir la cravache, ça m'intéresse moyen. J'ai d'jà pas fini l'exo de l'autre fois..." s'enquit-elle à la négative, tout de même curieuse de savoir ce que la prof honnie la pensait digne d'assumer. "Ma copine elle en pense quoi de quoi ? D'Angel ou de la cravache ? Elle a pas commenté en fait, elle avait mieux à faire ce soir-là !" répliqua la rouquine avec une moue coquine. Les bruits de couloir sur les dernières conquêtes de Georgia allaient bon train. Elle était d'ailleurs plutôt impressionnée : Juliette était un espèce de monolithe gothique intouchable, qui aurait imaginé qu'elle succomberait ? Georgia savait y faire, y avait pas à dire... En fait paradoxalement, Ivy l'enviait un peu sur ce point, bien qu'elle se refusât à sauter le cap.
"Ben... Ici, on arrive, on fait des missions, certains meurrent, d'autres nous abandonnent... Olivier et les autres disent que c'est une famille l'Institut, et c'est l'impression que ça donne de l'extérieur, mais au final, on vit tous que pour nous."
La rouquine s'absorba dans la lecture de la lettre d'adieux de Laura, qui la confortait dans son opinion sur la question.
De grosses larmes d'enfant roulèrent sur les joues laiteuses de la rouquine, sans qu'elle chercha à les cacher ou à les réprimer. Elle éclata cependant d'un bon rire franc en lisant le mot à afficher sur le panneau du hall.
"Drawn... Y en a pas deux comme elle, elle tient de moi, elle ira loin." commenta Ivy en secouant la tête, perdue entre rires et larmes. "Tu vois ? Ca me fait chier qu'elle parte, ils partent tous ! Mais c'est elle qui avait b'soin d'moi, pô vrai ? Moi j'ai b'soin de personne..." poursuivit la rouquine en s'essuyait sur son poignet.
Curieuse comme elle était par nature, lui demander si elle voulait lire la lettre d'Esther revenait à demander à un aveugle s'il voulait voir. D'ailleurs, elle était surprise que l'Israëlienne lui propose de lire la lettre qui lui était destinée... Elle se saisit de la lettre et la parcourut avec avidité, comme si Laura était morte de leur monde, et que chacune de ses paroles était devenue une relique à conserver précieusement.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Ven 3 Avr 2009 - 1:54
"Y a toujours un côté pile et un côté face, Ivy... Et, notre vérité se situe souvent sur la tranche. Et puis... J'aime pas spécialement définir les gens... Les définir c'est les réduire et on est tellement de choses, on peut être tellement de choses à la fois que... Ce n'est pas réellement leur faire honneur que de les découper pour les ranger dans de petites boites"
La psy parlait à nouveau. Esther se mordit rapidement la lèvre, avant de reprendre sur un ton plus calme.
"Disons que tu es peut être mon négatif... ou alors je suis le tien ? Comme un double maléfique !"
L'israélienne fit des gestes de la main, très théâtralisés, façon méchante de série B.
"Eh bien, se faire passer de la pommade, c'est pas forcément la meilleure stratégie pour avoir les idées claires... Être aimée par des mous, c'est pas la joie, non plus... Et puis, j'aime bien quand les gens pensent sans tuteur, quand ils veulent être autre chose que des truelles ou des chaises de jardin ou des outils entre les mains d'autres personnes. La dignité humaine s'accommode mal de laisses et de colliers"
Bizarrement, elle avait du mal à imaginer quelqu'un mettre une laisse autour du cou de la rouquine... En revanche, elle se plaisait à se représenter la petite Ivy menant son futur mari à la baguette !
"Bref... Si je dis ça, je serait mal fondée à vouloir me faire élever une statue ou espérer que mes élèves se prosternent à mes pieds... Et je savais qu'avec toi, je ne courrais pas ce risque..."
Petit clin d'œil amusé...
"Bon, justicière solitaire... Laisse tomber la cravache et garde là, fais en ce que tu veux, on va dire que ça va symboliser l'abandon de mon... mépris ou manque de respect que j'aurai eu pour toi ! Pour le reste... Pour le reste, c'est très simple : nous avons chacun un rôle à jouer dans cette équipe. J'incarne l'autorité, les trucs pénibles, les ordres, etc... Je suis figée, pincée, professorale... Et toi, tu es... notre joker. Bref, je te demande de garder l'œil ouvert. Et de trouver un truc pour assurer le moral des troupes : j'sais que c'est pas évident mais..."
Le plus difficile dans son cas était de trouver une utilité à chacun en fonction des envies et des capacités de ses élèves. Mais si Esther avait réussi à valoriser Alixtide, pourquoi pas Ivy ? Et puis, le problème était urgent et nécessitait l'usage de grands moyens.
"Suite à la mission, j'imagine qu'on est tous dans un drôle d'état. Tu as plus d'expérience que les autres, j'aimerai bien que tu essayes de dérider les troupes. De les empêcher de se morfondre dans leurs idées noires. Je suis psy, je pourrai vous recevoir tous en consultation : mais ça risque de pas être très rigolo. Bref, ma méthode ou la tienne, ça m'est un peu égal. Ce qui compte c'est le résultat et je te laisse carte blanche pour y arriver. N'hésite pas à me critiquer ou à me descendre pour réaliser cette mission, peu importe... Personne ne doit sombrer dans la dépression"
L'israélienne fit une légère moue pensive en écoutant Ivy parler de son amie et des gens qui vont, qui viennent... La vie de ces adolescents semblait bien trop rapide à son goût. Sans repère, sans direction, comme des étoiles filants dans le ciel...
"Tu sais, Ivy... Je crois que je mentirai si je disais que j'avais des amis... Enfin des vrais, pas des collègues de travail... "Pêche Melba" est peut être la personne qui s'en approche le plus. Mais je sais un truc : on vit pas que pour soi. Enfin, oui et non. On peut pas s'accomplir sans les autres : ce que tu es, c'est le résultat de l'intervention de plein de gens. Il y a des facteurs génétiques, l'amour de tes parents, l'évolution de l'espèce humaine... Mais surtout il y a le social : les gens qui t'ont éduquée, les rencontres qui t'ont marquée... Tout ça, ça ne part pas. Comme une crêpe collée au plafond. Tu peux regarder ailleurs et dire que tu t'es faite toute seule, mais tu peux pas changer la réalité"
L'homme est un héritier. Il arrive et déjà il est la résultante de millions d'années d'évolution, de développement, d'accomplissement. Il a la culture en héritage.
"Et si tu crois te débarrasser facilement de moi, tu te trompes... Je compte pas partir. Je compte pas mourir. Et je compte pas te laisser tomber. Que ça te plaise ou non"
Le ton était amical, doux mais résolu.
Les larmes de la rouquine firent vaciller Esther : si elle faisait des efforts pour mieux exprimer ses sentiments, son vécu, il lui restait encore un travail important à faire pour être enfin humaine. Les larmes, les pleurnichements, la souffrance enfantine exprimée à nu, c'était pour les bouquins... Pas que l'israélienne n'était pas touchée. Juste, elle ne se sentait pas à l'aise...
Elle se figea quelques instants. Le temps pour Ivy de lire la première puis la seconde lettre. Et puis, hésitante, se mordillant la lèvre une fois de plus, elle se leva péniblement.
Esther fit quelque pas en direction d'Ivy, se sentant terriblement maladroite. Les bras tendus en avant, comme si elle attendait que la rouquine vienne se réfugier dans ceux-ci. Mais qui était elle pour avoir de pareilles idées ? Elle n'était ni une mère, ni une amie, ni une confidente...
Se débectant elle même de tant de mollesse, d'avoir une telle propension à rester dans l'entre deux, l'israélienne se jeta à l'eau et tenta de prendre dans ses bras la terreur irlandaise dans un essai plutôt bancal pour la consoler.
"Je promets que tu pourras continuer à me détester. Et que je parlerai pas de cette conversation..."
La psy parlait à nouveau. Esther se mordit rapidement la lèvre, avant de reprendre sur un ton plus calme.
"Disons que tu es peut être mon négatif... ou alors je suis le tien ? Comme un double maléfique !"
L'israélienne fit des gestes de la main, très théâtralisés, façon méchante de série B.
"Eh bien, se faire passer de la pommade, c'est pas forcément la meilleure stratégie pour avoir les idées claires... Être aimée par des mous, c'est pas la joie, non plus... Et puis, j'aime bien quand les gens pensent sans tuteur, quand ils veulent être autre chose que des truelles ou des chaises de jardin ou des outils entre les mains d'autres personnes. La dignité humaine s'accommode mal de laisses et de colliers"
Bizarrement, elle avait du mal à imaginer quelqu'un mettre une laisse autour du cou de la rouquine... En revanche, elle se plaisait à se représenter la petite Ivy menant son futur mari à la baguette !
"Bref... Si je dis ça, je serait mal fondée à vouloir me faire élever une statue ou espérer que mes élèves se prosternent à mes pieds... Et je savais qu'avec toi, je ne courrais pas ce risque..."
Petit clin d'œil amusé...
"Bon, justicière solitaire... Laisse tomber la cravache et garde là, fais en ce que tu veux, on va dire que ça va symboliser l'abandon de mon... mépris ou manque de respect que j'aurai eu pour toi ! Pour le reste... Pour le reste, c'est très simple : nous avons chacun un rôle à jouer dans cette équipe. J'incarne l'autorité, les trucs pénibles, les ordres, etc... Je suis figée, pincée, professorale... Et toi, tu es... notre joker. Bref, je te demande de garder l'œil ouvert. Et de trouver un truc pour assurer le moral des troupes : j'sais que c'est pas évident mais..."
Le plus difficile dans son cas était de trouver une utilité à chacun en fonction des envies et des capacités de ses élèves. Mais si Esther avait réussi à valoriser Alixtide, pourquoi pas Ivy ? Et puis, le problème était urgent et nécessitait l'usage de grands moyens.
"Suite à la mission, j'imagine qu'on est tous dans un drôle d'état. Tu as plus d'expérience que les autres, j'aimerai bien que tu essayes de dérider les troupes. De les empêcher de se morfondre dans leurs idées noires. Je suis psy, je pourrai vous recevoir tous en consultation : mais ça risque de pas être très rigolo. Bref, ma méthode ou la tienne, ça m'est un peu égal. Ce qui compte c'est le résultat et je te laisse carte blanche pour y arriver. N'hésite pas à me critiquer ou à me descendre pour réaliser cette mission, peu importe... Personne ne doit sombrer dans la dépression"
L'israélienne fit une légère moue pensive en écoutant Ivy parler de son amie et des gens qui vont, qui viennent... La vie de ces adolescents semblait bien trop rapide à son goût. Sans repère, sans direction, comme des étoiles filants dans le ciel...
"Tu sais, Ivy... Je crois que je mentirai si je disais que j'avais des amis... Enfin des vrais, pas des collègues de travail... "Pêche Melba" est peut être la personne qui s'en approche le plus. Mais je sais un truc : on vit pas que pour soi. Enfin, oui et non. On peut pas s'accomplir sans les autres : ce que tu es, c'est le résultat de l'intervention de plein de gens. Il y a des facteurs génétiques, l'amour de tes parents, l'évolution de l'espèce humaine... Mais surtout il y a le social : les gens qui t'ont éduquée, les rencontres qui t'ont marquée... Tout ça, ça ne part pas. Comme une crêpe collée au plafond. Tu peux regarder ailleurs et dire que tu t'es faite toute seule, mais tu peux pas changer la réalité"
L'homme est un héritier. Il arrive et déjà il est la résultante de millions d'années d'évolution, de développement, d'accomplissement. Il a la culture en héritage.
"Et si tu crois te débarrasser facilement de moi, tu te trompes... Je compte pas partir. Je compte pas mourir. Et je compte pas te laisser tomber. Que ça te plaise ou non"
Le ton était amical, doux mais résolu.
Les larmes de la rouquine firent vaciller Esther : si elle faisait des efforts pour mieux exprimer ses sentiments, son vécu, il lui restait encore un travail important à faire pour être enfin humaine. Les larmes, les pleurnichements, la souffrance enfantine exprimée à nu, c'était pour les bouquins... Pas que l'israélienne n'était pas touchée. Juste, elle ne se sentait pas à l'aise...
Elle se figea quelques instants. Le temps pour Ivy de lire la première puis la seconde lettre. Et puis, hésitante, se mordillant la lèvre une fois de plus, elle se leva péniblement.
Esther fit quelque pas en direction d'Ivy, se sentant terriblement maladroite. Les bras tendus en avant, comme si elle attendait que la rouquine vienne se réfugier dans ceux-ci. Mais qui était elle pour avoir de pareilles idées ? Elle n'était ni une mère, ni une amie, ni une confidente...
Se débectant elle même de tant de mollesse, d'avoir une telle propension à rester dans l'entre deux, l'israélienne se jeta à l'eau et tenta de prendre dans ses bras la terreur irlandaise dans un essai plutôt bancal pour la consoler.
"Je promets que tu pourras continuer à me détester. Et que je parlerai pas de cette conversation..."
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Lun 6 Avr 2009 - 22:55
La rouquine lorgnait toujours sur la lettre de Laura, seul vestige de sa présence plutôt longue à l'Institut. A part la tombe de son frère aîné, la petite mutante ne laissait pas grand-chose derrière elle, juste son souvenir, souvenir qui disparaîtrait lorsque le dernier mutant qui la connaissait serait mort ou parti. C'était ce qui arrivait aux morts de l'Institut, mais Ivy trouvait la situation des mutants sur le départ relativement similaire, comme une mort sociale. Personne ne parlait jamais de Sven à part Ivy, par exemple. Il lui était intolérable de penser qu'elle serait elle-même oubliée si vite quand son tour serait venu de quitter l'école pour de nouvelles aventures.
Ivy se rapprocha de la branche sur laquelle reposait la photo de sa génitrice, et y posa la lettre de Laura.
Le discours d'Esther sur l'outillage de jardin avait quelque chose de bizarre dans la bouche d'une prof qui envoyait ses élèves au casse-pipe... N'étaient-ils au final que des outils pour la cause d'un directeur qui avait fui avec la caisse ?
Croisant de nouveau les bras, elle écouta la mission qu'Esther voulait lui confier. C'est sûr, c'est dans ses cordes, même si les LeX n'avaient rien de joyeux lurons. Ivy serait bien étonnée s'ils se prenaient au jeu... mais là encore, quelque chose dérangeait Ivy dans la demande d'Esther.
"Nan nan nan, ça marche pas comme ça. Tu peux pas m'autoriser à te casser du sucre sur le dos, c'est nul ! Où s'rait l'intérêt franchement ?!" refusa en bloc la petite furie tout en agitant négativement l'index. Pas question de devenir la soupape de l'organe du pouvoir. Un électron libre commandité n'avait pour elle pas plus d'intérêt qu'un chien en laisse. Elle était une hors-la-loi libre, pas une mercenaire. La situation avait quelque chose d'irréel : les deux mutantes négociaient la haine qu'Esther autorisait, et encourageait Ivy à entretenir à son égard pour servir l'équipe, comme si elle marchandaient pour savoir laquelle serait de corvée de vaisselle.
Esther enchaînait de nouveau sur de la théorisation psychologique sur la construction de soi. Ivy afficha une moue désintéressée, mais détourna néanmoins les yeux vers ses petons à la mention de ses géniteurs. Ils l'avaient peut-être faite telle qu'elle était, leur absence surtout, devait bien l'avoir façonnée. Mais l'idée d'être tributaire de quoi que ce soit lui était désagréable. Elle se savait attachée aux autres, et pourtant elle affirmait et montrait le contraire en chaque instant. Pourquoi avait-elle versé ces larmes pour Laura ?
Alors qu'elle se posait cette question, somme toutes pertinente, Esther esquissa un geste pour la prendre dans ses bras, affirmant qu'elle serait toujours là, contrairement à ceux qui osaient mourir ou partir.
Une émotion née de sentiments paradoxal explosa dans la tête de la rouquine. Une fois de plus, elle lorgna sur la photo de sa mère. Pourquoi avait-elle accepté cette fichue photo à la fin ? Esther, sa Némésis, lui tendait des bras aimants, compatissants et si longuement attendus... Une chose qu'elle n'avait jamais eue de sa propre mère. Non, elle ne pouvait pas accepter ça ! Partager des moments intimes et le secret de leur existence avec une personne qui représentait tout ce qu'elle détestait le plus dans le monde adulte... Le Pacte de non agression qu'elles avaient signé tacitement quelques instants plus tôt ne le permettait pas. Ivy voyait bien que les sentiments les plus extrêmes se rejoignaient comme les extrémités d'un fer à cheval. Elle voulait que sa haine reste pure, que la frontière qui la séparait de l'affection soit un rideau de fer infranchissable. Esther ne ferait pas partie des artisans de sa personnalité.
Luttant contre son besoin de tendresse maternelle trop longtemps inassouvi, l'enfant sauvage utilisa sa seule arme pour se défendre de cet élan affectif : la morsure.
"C'est surtout toi qu'as b'soin de remonter ton moral de tes chaussettes depuis la mission !"
Ivy se rapprocha de la branche sur laquelle reposait la photo de sa génitrice, et y posa la lettre de Laura.
Le discours d'Esther sur l'outillage de jardin avait quelque chose de bizarre dans la bouche d'une prof qui envoyait ses élèves au casse-pipe... N'étaient-ils au final que des outils pour la cause d'un directeur qui avait fui avec la caisse ?
Croisant de nouveau les bras, elle écouta la mission qu'Esther voulait lui confier. C'est sûr, c'est dans ses cordes, même si les LeX n'avaient rien de joyeux lurons. Ivy serait bien étonnée s'ils se prenaient au jeu... mais là encore, quelque chose dérangeait Ivy dans la demande d'Esther.
"Nan nan nan, ça marche pas comme ça. Tu peux pas m'autoriser à te casser du sucre sur le dos, c'est nul ! Où s'rait l'intérêt franchement ?!" refusa en bloc la petite furie tout en agitant négativement l'index. Pas question de devenir la soupape de l'organe du pouvoir. Un électron libre commandité n'avait pour elle pas plus d'intérêt qu'un chien en laisse. Elle était une hors-la-loi libre, pas une mercenaire. La situation avait quelque chose d'irréel : les deux mutantes négociaient la haine qu'Esther autorisait, et encourageait Ivy à entretenir à son égard pour servir l'équipe, comme si elle marchandaient pour savoir laquelle serait de corvée de vaisselle.
Esther enchaînait de nouveau sur de la théorisation psychologique sur la construction de soi. Ivy afficha une moue désintéressée, mais détourna néanmoins les yeux vers ses petons à la mention de ses géniteurs. Ils l'avaient peut-être faite telle qu'elle était, leur absence surtout, devait bien l'avoir façonnée. Mais l'idée d'être tributaire de quoi que ce soit lui était désagréable. Elle se savait attachée aux autres, et pourtant elle affirmait et montrait le contraire en chaque instant. Pourquoi avait-elle versé ces larmes pour Laura ?
Alors qu'elle se posait cette question, somme toutes pertinente, Esther esquissa un geste pour la prendre dans ses bras, affirmant qu'elle serait toujours là, contrairement à ceux qui osaient mourir ou partir.
Une émotion née de sentiments paradoxal explosa dans la tête de la rouquine. Une fois de plus, elle lorgna sur la photo de sa mère. Pourquoi avait-elle accepté cette fichue photo à la fin ? Esther, sa Némésis, lui tendait des bras aimants, compatissants et si longuement attendus... Une chose qu'elle n'avait jamais eue de sa propre mère. Non, elle ne pouvait pas accepter ça ! Partager des moments intimes et le secret de leur existence avec une personne qui représentait tout ce qu'elle détestait le plus dans le monde adulte... Le Pacte de non agression qu'elles avaient signé tacitement quelques instants plus tôt ne le permettait pas. Ivy voyait bien que les sentiments les plus extrêmes se rejoignaient comme les extrémités d'un fer à cheval. Elle voulait que sa haine reste pure, que la frontière qui la séparait de l'affection soit un rideau de fer infranchissable. Esther ne ferait pas partie des artisans de sa personnalité.
Luttant contre son besoin de tendresse maternelle trop longtemps inassouvi, l'enfant sauvage utilisa sa seule arme pour se défendre de cet élan affectif : la morsure.
"C'est surtout toi qu'as b'soin de remonter ton moral de tes chaussettes depuis la mission !"
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
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Equipe : LeX
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Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Mar 7 Avr 2009 - 1:59
"L'intérêt ?" questionna Esther, comme pour elle même. Quelques instants s'écoulèrent avant que la psychologue ne reprenne la parole.
"Tu as carte blanche, tu le sais ? Je ne peux te contraindre à rien... Je ne le veux pas non plus. Je ne t'ordonne rien là... C'est une demande tout au plus. Après, tu en fais ce que tu veux... Je te fais confiance"
Ce qu'elle ne disait pas... C'était qu'au fond, si les gens la détestaient ça l'arrangeait bien... Tout était plus simple ainsi : elle n'avait même pas à tenter de consolider son image autoritaire, froide, inhumaine... Ses interlocuteurs s'en chargeaient pour elle ! Alors, que des conversations comme celle qu'elle avait avec Ivy... Cela ébranlait les fondements de son autorité... Renversait la fausse idole qu'elle était, brisait le Veau d'or au pied du Mon Sinaï. Esther était perturbée par tout ça : que voulait elle vraiment ? Tuer la représentation mentale avec qui elle savait cohabiter ? Au risque, de devoir vivre avec... elle même. Ce qui n'était pas forcément réjouissant.
La réaction de l'enfant sauvage fit tressaillir la psychologue. Elle avait toujours eu du mal à manifester le moindre élan du cœur. Maintenant, elle comprenait pourquoi : elle en était incapable. Mollement, avec du vague à l'âme dans le regard, elle baissa ses bras. Esther marmonna en guise d'excuses :
"J'ai été présomptueuse... de penser que tu aurais voulu ce contact. Après tout, je ne suis pas grand chose pour toi, tout au plus la référente casse pied, autoritaire, cassante et psychorigide..."
Lentement, doucement, elle s'écarta de la rouquine pour aller se caler, l'air mal à l'aise, contre un mur. Les mots étaient difficiles à prononcer mais autant jouer franc jeu.
"Et oui, tu as raison... On ne peut pas dire que ce soit la grande forme pour moi non plus depuis cette nuit... Le pire étant que si j'étais malhonnête, je pourrai dire que je m'en veux de vous avoir envoyé là bas, ou que l'idée que des pauvres gosses mutants soient morts gazés m'empêche de dormir... Y'a surement de ça, mais..."
Esther recoiffa une mèche rapidement puis reprit, d'une voix désincarnée, comme si la personne qui parlait souhaitait ne plus être là du tout.
"Pendant que vous exploriez le reste du bâtiment, je me suis battue avec la timbrée de l'accueil. La mutante en acier liquide. Elle a vite compris que je ne pourrais pas utiliser mon pouvoir à plein régime en présence d'Helga... Elle s'en est servie"
Et maintenant le plus difficile...
"Quand Helga a été mise KO suite à une surchauffe de ses lunettes / modems, Molly et moi, nous nous sommes engagées dans un corps à corps... J'ai été rapidement submergée. J'étais complétement désarmée face à elle..."
Détournant le regard pour le fixer sur ciel chargé à l'extérieur de la pièce, Esther poursuivit.
"Molly aurait pu me tuer. Facilement, en plus... Elle a préféré me parler et... J'ai l'impression que tout ceci n'est pas fini. J'ai l'impression que chaque fois que je fermerai les yeux pour les semaines et mois à venir, il y aura toujours quelque part au fond de mon esprit, une voix qui me dira que je suis un objet entre d'autres mains. Qui me rappellera qu'en dépit de mes diplômes, de mes titres, de mon entraînement, de mes gloires et de mes accomplissements, je ne suis qu'une petite fille terrorisée..."
La psychologue ferma les yeux comme pour se donner la force d'aller au bout.
"Elle m'a déshabillée à l'aide de ses membres métalliques et tranchants. La douleur est une chose, l'humiliation en est une autre. Je ne pouvais plus bouger : la peur m'a submergée. Je voulais juste en finir... J'aurai vendu mon âme pour que tout s'arrête. Et elle m'a travaillée... tout en me parlant de choses qui n'avaient ni queue ni tête... Me parlant d'un Graal Noir. M'appelant sa vierge de Sabbat, sa vierge de Saboath... La vierge de l'armée en somme... Et être aussi transparente, aussi impuissante, face à une personne... C'est intolérable. Je crois que, ouais, j'ai le moral au plus bas... On peut le dire. Et si j'avais présentement des chaussettes, il serait caché quelque part entre deux orteils, désirant qu'on l'oublie à tout jamais..."
"Tu as carte blanche, tu le sais ? Je ne peux te contraindre à rien... Je ne le veux pas non plus. Je ne t'ordonne rien là... C'est une demande tout au plus. Après, tu en fais ce que tu veux... Je te fais confiance"
Ce qu'elle ne disait pas... C'était qu'au fond, si les gens la détestaient ça l'arrangeait bien... Tout était plus simple ainsi : elle n'avait même pas à tenter de consolider son image autoritaire, froide, inhumaine... Ses interlocuteurs s'en chargeaient pour elle ! Alors, que des conversations comme celle qu'elle avait avec Ivy... Cela ébranlait les fondements de son autorité... Renversait la fausse idole qu'elle était, brisait le Veau d'or au pied du Mon Sinaï. Esther était perturbée par tout ça : que voulait elle vraiment ? Tuer la représentation mentale avec qui elle savait cohabiter ? Au risque, de devoir vivre avec... elle même. Ce qui n'était pas forcément réjouissant.
La réaction de l'enfant sauvage fit tressaillir la psychologue. Elle avait toujours eu du mal à manifester le moindre élan du cœur. Maintenant, elle comprenait pourquoi : elle en était incapable. Mollement, avec du vague à l'âme dans le regard, elle baissa ses bras. Esther marmonna en guise d'excuses :
"J'ai été présomptueuse... de penser que tu aurais voulu ce contact. Après tout, je ne suis pas grand chose pour toi, tout au plus la référente casse pied, autoritaire, cassante et psychorigide..."
Lentement, doucement, elle s'écarta de la rouquine pour aller se caler, l'air mal à l'aise, contre un mur. Les mots étaient difficiles à prononcer mais autant jouer franc jeu.
"Et oui, tu as raison... On ne peut pas dire que ce soit la grande forme pour moi non plus depuis cette nuit... Le pire étant que si j'étais malhonnête, je pourrai dire que je m'en veux de vous avoir envoyé là bas, ou que l'idée que des pauvres gosses mutants soient morts gazés m'empêche de dormir... Y'a surement de ça, mais..."
Esther recoiffa une mèche rapidement puis reprit, d'une voix désincarnée, comme si la personne qui parlait souhaitait ne plus être là du tout.
"Pendant que vous exploriez le reste du bâtiment, je me suis battue avec la timbrée de l'accueil. La mutante en acier liquide. Elle a vite compris que je ne pourrais pas utiliser mon pouvoir à plein régime en présence d'Helga... Elle s'en est servie"
Et maintenant le plus difficile...
"Quand Helga a été mise KO suite à une surchauffe de ses lunettes / modems, Molly et moi, nous nous sommes engagées dans un corps à corps... J'ai été rapidement submergée. J'étais complétement désarmée face à elle..."
Détournant le regard pour le fixer sur ciel chargé à l'extérieur de la pièce, Esther poursuivit.
"Molly aurait pu me tuer. Facilement, en plus... Elle a préféré me parler et... J'ai l'impression que tout ceci n'est pas fini. J'ai l'impression que chaque fois que je fermerai les yeux pour les semaines et mois à venir, il y aura toujours quelque part au fond de mon esprit, une voix qui me dira que je suis un objet entre d'autres mains. Qui me rappellera qu'en dépit de mes diplômes, de mes titres, de mon entraînement, de mes gloires et de mes accomplissements, je ne suis qu'une petite fille terrorisée..."
La psychologue ferma les yeux comme pour se donner la force d'aller au bout.
"Elle m'a déshabillée à l'aide de ses membres métalliques et tranchants. La douleur est une chose, l'humiliation en est une autre. Je ne pouvais plus bouger : la peur m'a submergée. Je voulais juste en finir... J'aurai vendu mon âme pour que tout s'arrête. Et elle m'a travaillée... tout en me parlant de choses qui n'avaient ni queue ni tête... Me parlant d'un Graal Noir. M'appelant sa vierge de Sabbat, sa vierge de Saboath... La vierge de l'armée en somme... Et être aussi transparente, aussi impuissante, face à une personne... C'est intolérable. Je crois que, ouais, j'ai le moral au plus bas... On peut le dire. Et si j'avais présentement des chaussettes, il serait caché quelque part entre deux orteils, désirant qu'on l'oublie à tout jamais..."
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Jeu 9 Avr 2009 - 0:26
Ivy recula de deux pas, histoire de rétablir un no Aleph's land sécurisant. Faire ce qu'elle voulait, c'était bien ce qu'elle comptait continuer de faire. Pourtant, Esther semblait croire en sa capacité à souder l'équipe, elle qui avait si souvent été un instrument de désolidarisation chez les New-GenèsiX. Ce paradoxe intriguait la rouquine, elle devait bien l'avouer. Peut-être que la psy avait raison en un sens, elle n'était peut-être pas limitée à ce que les autres pensaient d'elle.
"J'te l'ai dit, j'ai b'soin de personne." soutint Ivy, l'expression farouche, tout en continuant de se voiler la face. C'était plus facile que de parler de l'hésitation qui l'avait taraudée lorsqu'Esther lui avait offert un câlin.
Son attaque avait en tout cas fait diversion, comme elle l'espérait. Esther se confia sur les événements occultes survenus en l'absence des élèves dans le hall. C'était plutôt bizarre pour l'Irlandaise d'être celle qui écoute. D'ordinaire, elle n'était que bavardages et bourdonnements, affairée comme une abeille. L'écoute avait un côté passif à ses yeux, une passivité qui se mariait très mal à son égocentrisme et à son hyperactivité. Ecoutant d'une oreille distraite, Ivy scrutait son professeur comme elle ne l'avait jamais vu, plus mise à nue que lorsque les LeX l'avait retrouvée dénudée dans le hall d'Harmonie.
Malgré toutes les réticences qui jouaient au yoyo dans l'esprit d'Ivy, voir la grande Austère aussi démunie qu'une télépathe asthmatique l'effrayait... et lui fichait le cafard. Elle n'était pas habituée à ce genre de situations. Quand ça devenait trop sérieux, elle claquait la porte en se fichant des conséquences, attitude que sa grand-mère d'une part, et les mutants avec qui elle vivait d'autre part, lui avaient souvent passée. Qu'était-elle censée dire ?
Ivy pinça les lèvres, cherchant le mot juste et intelligent qu'il fallait sortir lors d'une confession intime.
"... Maintenant tu sais pourquoi j'mets jamais de chaussettes." finit-elle par lâcher platement avec un à propos douteux.
"J'veux dire, y avait de quoi flipper à mort dans cette maison de fous, j'pense qu'on en a tous gros sur la patate. R'garde Laura... C'était la goutte d'eau pour elle, et pourtant, elle en a vu des vertes et des pô mures à l'Institut, y a qu'à voir la tombe de son frangin au Mémorial... Mais si on reste bloqués là-dessus, ils vont continuer leur petit manège bien peinards."
Ivy se gratta la tête. Pas évident de structurer sa pensée ! Voilà pourquoi elle aimait pas les cours en salle de classe. Les missions, les entraînements, les bêtises, ça demandait de l'instinct, pas de la réflexion.
"J'vais pô t'mentir : au début, j'trouvais cette histoire carrément nulle, et les affaires de Bateson, je m'en secouais le baigneur... Enfin à part pour mon oncle quoi. Maintenant, on est dedans jusqu'au cou. J'connais bien la mouise, c'est pas en chialant qu'on remettra toute cette petite secte à sa place. Dans ce que tu dis, moi c'que j'vois, c'est que si on est là à causer ensemble, c'est que la Molly, elle devait pas avoir le droit de te faire la peau. Nous là-haut, j'peux te dire qu'il devait y avoir des cibles de balltrap dans notre dos, avec les gars. Mariann, elle savait qui t'étais à l'Université... Toutes ces histoires vaudou là..."
Ivy se rapprocha de son pommier et en décrocha un fruit.
"... Ils ont b'soin de toi vivante." dit-elle avec son détachement habituel, mais légèrement intentionnel. Elle préférait encore voir Esther se la jouer qu'être dans cet état annonciateur de mort pour toute l'équipe. Se distancier de la situation, ça, c'était dans ses cordes.
Elle croqua bruyamment dans sa pomme, savourant le fruit de ses propres réflexions tout en faisant les cent pas.
"Les histoires de gratte-papier, ça m'intéresse pas. Par contre, pas question qu'une des nôtres crève pour ces salades. On leur tombe dessus les prems, pas de quoi en faire un plat."
L'ennui était bien sûr de mettre en application ce plan fantastique. Ils étaient plus ou moins revenus à la case départ sans toucher 20 000 dollars. Un détail néanmoins, attira l'attention d'Ivy.
"Hum... Où est-ce que je l'ai foutu..." dit-elle en retournant farfouiller sur son bureau. Elle sortit finalement le dernier exemplaire de l'Eastern News.
"Cette histoire de Graal Noir, ça m'a rappelé ça, la mort d'une Autrichienne au Guatemala. Drôle de coïncidence non ? Antigua, c'est là qu'on leur tombe sur la couenne, si tu veux mon avis." dit-elle en montrant un article. Elle tourna ensuite la page pour montrer l'article traitant de Donna. Ivy l'aimait bien, elle aurait préféré que la mutante reste à l'Institut avec eux.
"Future Cope... J'ai lu un truc là-dessus dans la Sentinelle... Tu crois que le robot Martin qui nous a plombé le fion à Harmonie pourrait venir de chez eux ? Ils disent que c'est toujours pas actif, mais bon... j'me méfie de ce qu'ils disent..."
S'interrompant enfin, ayant déversé son sac à idées mal rangées sur Esther, elle termina sa pomme avant de préciser :
"J'aime bien me tenir informée." dit-elle ne haussant des épaules.
"J'te l'ai dit, j'ai b'soin de personne." soutint Ivy, l'expression farouche, tout en continuant de se voiler la face. C'était plus facile que de parler de l'hésitation qui l'avait taraudée lorsqu'Esther lui avait offert un câlin.
Son attaque avait en tout cas fait diversion, comme elle l'espérait. Esther se confia sur les événements occultes survenus en l'absence des élèves dans le hall. C'était plutôt bizarre pour l'Irlandaise d'être celle qui écoute. D'ordinaire, elle n'était que bavardages et bourdonnements, affairée comme une abeille. L'écoute avait un côté passif à ses yeux, une passivité qui se mariait très mal à son égocentrisme et à son hyperactivité. Ecoutant d'une oreille distraite, Ivy scrutait son professeur comme elle ne l'avait jamais vu, plus mise à nue que lorsque les LeX l'avait retrouvée dénudée dans le hall d'Harmonie.
Malgré toutes les réticences qui jouaient au yoyo dans l'esprit d'Ivy, voir la grande Austère aussi démunie qu'une télépathe asthmatique l'effrayait... et lui fichait le cafard. Elle n'était pas habituée à ce genre de situations. Quand ça devenait trop sérieux, elle claquait la porte en se fichant des conséquences, attitude que sa grand-mère d'une part, et les mutants avec qui elle vivait d'autre part, lui avaient souvent passée. Qu'était-elle censée dire ?
Ivy pinça les lèvres, cherchant le mot juste et intelligent qu'il fallait sortir lors d'une confession intime.
"... Maintenant tu sais pourquoi j'mets jamais de chaussettes." finit-elle par lâcher platement avec un à propos douteux.
"J'veux dire, y avait de quoi flipper à mort dans cette maison de fous, j'pense qu'on en a tous gros sur la patate. R'garde Laura... C'était la goutte d'eau pour elle, et pourtant, elle en a vu des vertes et des pô mures à l'Institut, y a qu'à voir la tombe de son frangin au Mémorial... Mais si on reste bloqués là-dessus, ils vont continuer leur petit manège bien peinards."
Ivy se gratta la tête. Pas évident de structurer sa pensée ! Voilà pourquoi elle aimait pas les cours en salle de classe. Les missions, les entraînements, les bêtises, ça demandait de l'instinct, pas de la réflexion.
"J'vais pô t'mentir : au début, j'trouvais cette histoire carrément nulle, et les affaires de Bateson, je m'en secouais le baigneur... Enfin à part pour mon oncle quoi. Maintenant, on est dedans jusqu'au cou. J'connais bien la mouise, c'est pas en chialant qu'on remettra toute cette petite secte à sa place. Dans ce que tu dis, moi c'que j'vois, c'est que si on est là à causer ensemble, c'est que la Molly, elle devait pas avoir le droit de te faire la peau. Nous là-haut, j'peux te dire qu'il devait y avoir des cibles de balltrap dans notre dos, avec les gars. Mariann, elle savait qui t'étais à l'Université... Toutes ces histoires vaudou là..."
Ivy se rapprocha de son pommier et en décrocha un fruit.
"... Ils ont b'soin de toi vivante." dit-elle avec son détachement habituel, mais légèrement intentionnel. Elle préférait encore voir Esther se la jouer qu'être dans cet état annonciateur de mort pour toute l'équipe. Se distancier de la situation, ça, c'était dans ses cordes.
Elle croqua bruyamment dans sa pomme, savourant le fruit de ses propres réflexions tout en faisant les cent pas.
"Les histoires de gratte-papier, ça m'intéresse pas. Par contre, pas question qu'une des nôtres crève pour ces salades. On leur tombe dessus les prems, pas de quoi en faire un plat."
L'ennui était bien sûr de mettre en application ce plan fantastique. Ils étaient plus ou moins revenus à la case départ sans toucher 20 000 dollars. Un détail néanmoins, attira l'attention d'Ivy.
"Hum... Où est-ce que je l'ai foutu..." dit-elle en retournant farfouiller sur son bureau. Elle sortit finalement le dernier exemplaire de l'Eastern News.
"Cette histoire de Graal Noir, ça m'a rappelé ça, la mort d'une Autrichienne au Guatemala. Drôle de coïncidence non ? Antigua, c'est là qu'on leur tombe sur la couenne, si tu veux mon avis." dit-elle en montrant un article. Elle tourna ensuite la page pour montrer l'article traitant de Donna. Ivy l'aimait bien, elle aurait préféré que la mutante reste à l'Institut avec eux.
"Future Cope... J'ai lu un truc là-dessus dans la Sentinelle... Tu crois que le robot Martin qui nous a plombé le fion à Harmonie pourrait venir de chez eux ? Ils disent que c'est toujours pas actif, mais bon... j'me méfie de ce qu'ils disent..."
S'interrompant enfin, ayant déversé son sac à idées mal rangées sur Esther, elle termina sa pomme avant de préciser :
"J'aime bien me tenir informée." dit-elle ne haussant des épaules.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Jeu 9 Avr 2009 - 2:46
Sans bouger de sa place contre le mur, les bras croisés, Esther écouta avec attention ce qu'avait à dire la petite rouquine.
"C'est amusant... Je disais à peu près la même chose à Vadim avant de partir en mission. Qu'on ne se laisserait pas faire. Qu'on irait découvrir qui a tué Robert et qu'on leur bouclerait le bec une bonne fois pour toute..."
L'israélienne baissa les yeux, un instant, comme pour mieux se remémorer cette conversation passée.
"Le problème étant qu'ils semblent avoir quelques coups d'avance sur nous... Comme s'ils connaissaient nos projets à l'avance. Comme si quelqu'un ou quelque chose avait été infiltré parmi nous. Mais qui ?"
La psychologue observa les pages qu'Ivy lui montrait... Elle n'avait pas eu ces derniers jours le coeur à se tenir au courant des nouvelles du monde. Si elle avait lu l'interview de l'avocat, le reste elle l'avait joyeusement zappé ! Mais l'article sur le Guatemala la fit bondir...
"Mon Dieu et dire que c'était sous mon nez, depuis quelques jours déjà... Tu sais, mes amis Judith et John, ont récupéré Nathan dans la même ville ? Ils enquêtaient sur un foyer de mutants, assez similaire à Harmonie. La coïncidence est un peu grosse pour être purement fortuite"
Ca travaillait dans sa tête. Au-delà de toute logique, de tout espoir, de toute cohérence... Elle était dépassée, déclassée, comme un simple pion dans une partie d'échec global.
"Mais si le Graal est la coupe ou plutôt le plat dont Joseph d'Arimathie s'est servi pour recueillir le sang du Christ... A quoi peut bien servir un Graal noir ? Et qu'est ce qu'on vient fiche là dedans, la nageuse et moi même ?"
Esther se figea : le destin en miroir de la sportive la fit frémir.
"Pauvre lolotte... Pauvres mioches gazés... Peu importe qui est derrière tout ça, il faut l'arrêter au plus vite !"
L'enthousiasme, l'idéalisme de la psychologue reprenait légèrement le dessus. Elle se permit même un sourire.
"En ce qui concerne Future Cope, je demanderai bien à Helga d'enquêter... Mais nous allons limiter les intermédiaires. Je m'en chargerai moi même. En tout cas, ça me semble coller à la perfection. Et quant à l'article sur Donna..."
Esther se passa la main dans les cheveux, presque inconsciemment.
"Ca fleure le coup monté. Elle n'était pas manipulée. Et je ne vois pas quel intérêt, elle aurait eu à tuer Robert... La vérité doit se trouver ailleurs. Mais ce que je remarque, au-delà du fait que cet avocat est un bouffon, c'est que le nom du journaliste ne m'est pas inconnu"
Regardant bien droit dans les yeux la rouquine, elle poursuivit :
"Ce Paul van Paul faisait parti de l'expédition guatémaltèque de John et Judith. Peut être a t'il d'autres informations sur la nageuse, vu qu'il a du également, j'imagine, s'occuper de cet article ? On a besoin d'en savoir plus, mais la piste d'Antigua est sérieuse"
Les pièces du puzzle étaient maintenant sur le tapis de jeu. Pas encore rangées, ni emboitées ensemble, mais tout de même il y avait un peu de progrès.
"En tout cas, beau travail, Ivy" commenta-t-elle.
"C'est amusant... Je disais à peu près la même chose à Vadim avant de partir en mission. Qu'on ne se laisserait pas faire. Qu'on irait découvrir qui a tué Robert et qu'on leur bouclerait le bec une bonne fois pour toute..."
L'israélienne baissa les yeux, un instant, comme pour mieux se remémorer cette conversation passée.
"Le problème étant qu'ils semblent avoir quelques coups d'avance sur nous... Comme s'ils connaissaient nos projets à l'avance. Comme si quelqu'un ou quelque chose avait été infiltré parmi nous. Mais qui ?"
La psychologue observa les pages qu'Ivy lui montrait... Elle n'avait pas eu ces derniers jours le coeur à se tenir au courant des nouvelles du monde. Si elle avait lu l'interview de l'avocat, le reste elle l'avait joyeusement zappé ! Mais l'article sur le Guatemala la fit bondir...
"Mon Dieu et dire que c'était sous mon nez, depuis quelques jours déjà... Tu sais, mes amis Judith et John, ont récupéré Nathan dans la même ville ? Ils enquêtaient sur un foyer de mutants, assez similaire à Harmonie. La coïncidence est un peu grosse pour être purement fortuite"
Ca travaillait dans sa tête. Au-delà de toute logique, de tout espoir, de toute cohérence... Elle était dépassée, déclassée, comme un simple pion dans une partie d'échec global.
"Mais si le Graal est la coupe ou plutôt le plat dont Joseph d'Arimathie s'est servi pour recueillir le sang du Christ... A quoi peut bien servir un Graal noir ? Et qu'est ce qu'on vient fiche là dedans, la nageuse et moi même ?"
Esther se figea : le destin en miroir de la sportive la fit frémir.
"Pauvre lolotte... Pauvres mioches gazés... Peu importe qui est derrière tout ça, il faut l'arrêter au plus vite !"
L'enthousiasme, l'idéalisme de la psychologue reprenait légèrement le dessus. Elle se permit même un sourire.
"En ce qui concerne Future Cope, je demanderai bien à Helga d'enquêter... Mais nous allons limiter les intermédiaires. Je m'en chargerai moi même. En tout cas, ça me semble coller à la perfection. Et quant à l'article sur Donna..."
Esther se passa la main dans les cheveux, presque inconsciemment.
"Ca fleure le coup monté. Elle n'était pas manipulée. Et je ne vois pas quel intérêt, elle aurait eu à tuer Robert... La vérité doit se trouver ailleurs. Mais ce que je remarque, au-delà du fait que cet avocat est un bouffon, c'est que le nom du journaliste ne m'est pas inconnu"
Regardant bien droit dans les yeux la rouquine, elle poursuivit :
"Ce Paul van Paul faisait parti de l'expédition guatémaltèque de John et Judith. Peut être a t'il d'autres informations sur la nageuse, vu qu'il a du également, j'imagine, s'occuper de cet article ? On a besoin d'en savoir plus, mais la piste d'Antigua est sérieuse"
Les pièces du puzzle étaient maintenant sur le tapis de jeu. Pas encore rangées, ni emboitées ensemble, mais tout de même il y avait un peu de progrès.
"En tout cas, beau travail, Ivy" commenta-t-elle.
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Ven 10 Avr 2009 - 0:59
"Une taupe ? A l'Institut ?" reprit Ivy, incrédule. Pour elle, chaque résident était digne de confiance de par leur gène X commun, il était inimaginable qu'un mutant de l'Institut oeuvre contre eux. "Nan... Nan, ça j'y crois pas une seconde. J'vois pas qui pourrait nous mener en bateau ici. S'ils avaient un télépathe ? C'est d'jà mieux non ?"
N'importe quelle explication lui irait, tant que cela ne menait pas à la trahison d'un des leurs. Il était normal de faire totalement confiance à ceux avec qui l'on vivait, qu'on les apprécie ou non.
L'Irlandaise se posa à nouveau sur son bureau, tentant de se rappeler ses cours de catéchisme. Plutôt difficile vu le peu d'attention qu'elle y avait porté à l'époque. Par chance, les Irlandais étaient très dévots, et l'instruction religieuse au programme scolaire.
"Ben... Si j'me souviens bien, le Graal, c'est censé donner la vie éternelle, faire revivre les morts et toutes le tralala. Ils ont peut-être un macchabée sur les bras à retaper... Leur Shoshotte si ça se trouve." suggéra Ivy, les yeux tournés vers le plafond. "Enfin ça explique toujours pas pourquoi il serait noir." concéda-t-elle. "Si Future flope est mêlé à tout ça, ça donne un mélange bigrement bizarre d'illuminés à l'ancienne et technologie..."
Elle zieuta le journal distraitement, tout en se creusant la tête.
"Vous d'vez forcément avoir un point commun, cette fille et toi. Déjà, vous êtes des mutantes. J'me demande quel pouvoir elle avait..." dit-elle sur un ton rêveur, toujours aussi passionnée par les pouvoirs mutants.
"S'ils lui ont sucré ses médailles, c'était sûrement un truc sacrément avantageux pour elle. Le journaliste le sait peut-être. En tout cas, ça m'étonnerait aussi que Donna ait fait le coup... elle avait l'air sincère. On peut pas la laisser moisir en taule, rien que pour ça, faut découvrir la vérité." dit-elle en tapant du poing dans sa paume ouverte. Pour une fois, la prof et l'élève étaient sur la même longueur d'onde. Esther reprenait du poil de la bête : elle avait touché le fond, elle pouvait maintenant remonter à la surface.
Visiblement, Esther avait saisi le message, puisqu'elle félicita Ivy pour ses remarques. En vérité, sans leur conversation, elle n'aurait sûrement jamais fait le lien entre les paroles de Molly et ce fait divers, mais c'était la première fois depuis son arrivée à l'Institut qu'un de ses professeurs admettait qu'elle avait fait du bon travail. Relevant légèrement le menton, une moue victorieuse et légèrement narquoise se peignit sur son visage mutin.
"J'aurai des points en plus dans ma moyenne j'espère !"
Au fond, malgré toute la répulsion que lui inspirait l'affaire au départ, elle était fière d'avoir un quotidien extraordinaire, de vivre des circonstances exceptionnelles chaque jour
N'importe quelle explication lui irait, tant que cela ne menait pas à la trahison d'un des leurs. Il était normal de faire totalement confiance à ceux avec qui l'on vivait, qu'on les apprécie ou non.
L'Irlandaise se posa à nouveau sur son bureau, tentant de se rappeler ses cours de catéchisme. Plutôt difficile vu le peu d'attention qu'elle y avait porté à l'époque. Par chance, les Irlandais étaient très dévots, et l'instruction religieuse au programme scolaire.
"Ben... Si j'me souviens bien, le Graal, c'est censé donner la vie éternelle, faire revivre les morts et toutes le tralala. Ils ont peut-être un macchabée sur les bras à retaper... Leur Shoshotte si ça se trouve." suggéra Ivy, les yeux tournés vers le plafond. "Enfin ça explique toujours pas pourquoi il serait noir." concéda-t-elle. "Si Future flope est mêlé à tout ça, ça donne un mélange bigrement bizarre d'illuminés à l'ancienne et technologie..."
Elle zieuta le journal distraitement, tout en se creusant la tête.
"Vous d'vez forcément avoir un point commun, cette fille et toi. Déjà, vous êtes des mutantes. J'me demande quel pouvoir elle avait..." dit-elle sur un ton rêveur, toujours aussi passionnée par les pouvoirs mutants.
"S'ils lui ont sucré ses médailles, c'était sûrement un truc sacrément avantageux pour elle. Le journaliste le sait peut-être. En tout cas, ça m'étonnerait aussi que Donna ait fait le coup... elle avait l'air sincère. On peut pas la laisser moisir en taule, rien que pour ça, faut découvrir la vérité." dit-elle en tapant du poing dans sa paume ouverte. Pour une fois, la prof et l'élève étaient sur la même longueur d'onde. Esther reprenait du poil de la bête : elle avait touché le fond, elle pouvait maintenant remonter à la surface.
Visiblement, Esther avait saisi le message, puisqu'elle félicita Ivy pour ses remarques. En vérité, sans leur conversation, elle n'aurait sûrement jamais fait le lien entre les paroles de Molly et ce fait divers, mais c'était la première fois depuis son arrivée à l'Institut qu'un de ses professeurs admettait qu'elle avait fait du bon travail. Relevant légèrement le menton, une moue victorieuse et légèrement narquoise se peignit sur son visage mutin.
"J'aurai des points en plus dans ma moyenne j'espère !"
Au fond, malgré toute la répulsion que lui inspirait l'affaire au départ, elle était fière d'avoir un quotidien extraordinaire, de vivre des circonstances exceptionnelles chaque jour
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
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Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Ven 10 Avr 2009 - 20:31
Esther prit un ton légèrement pincé...
"Je me suis mal exprimée, Ivy... Je fais confiance à chacun d'entre vous, sinon nous n'aurions même pas cette conversation. Tout comme j'ai confiance en l'Institut et ses membres. Mais n'oublions pas à quel genre d'adversaires nous avons affaire..."
La psychologue s'avança de quelques pas, scrutant rapidement la pièce.
"Ils ont les drogues, ils ont les machines, ils ont le pouvoir et l'argent... A partir de là, s'ils ont pu décérébrer les jumelles ou votre Mariann, qui sait ce qu'ils peuvent faire ?"
Elle se passa, une fois de plus la main dans les cheveux.
"Le télépathe est possible. Auquel cas, je ne vois pas trop comment changer la règle du jeu. Parce que pour le moment, à chaque fois que nous avons voulu intervenir, ils étaient parfaitement au courant de nos actions..."
L'israélienne sentait le défaitisme et l'impuissance l'envahir... Mais comme le disait si souvent Robert, il faut toujours faire en sorte de se ménager un petit coin de ciel bleu.
"Même si, nous avons empêché l'attentat contre la Présidence de l'Université. Nous leur avons également volé des documents et fermé leur foyer... Ils ne sont pas invincibles"
Petit sourire moqueur aux lèvres, ils avaient opposé une belle résistance. Malgré des conditions d'intervention délirantes !
"Leur Shoshotte... Visiblement, d'après mon ancien collègue Stephen Elliott, il s'agirait d'une créature mythologique. Je préfère supposer que cette abomination n'existe pas ! D'ailleurs, tout ce vocabulaire mystique me déplait fortement : Shoggoth, Saboath, Graal noir..."
Se positionnant contre la fenêtre, Esther acquiesça à la conclusion de la rouquine :
"On peut dire que le satanisme hi-tech c'est pas à la portée du premier crétin venu. Visiblement, ils ont l'air d'avoir quelques cerveaux dans cette boutique. Et un puissant financier..."
Pyramid finance. Pyramid fournit la drogue. Mais c'est quoi au juste Pyramid ? De mémoire, Esther se souvint d'un article de la Sentinelle sur la destruction d'un château suisse appartenant à une société de droit allemand appelée Pyramid...
"En tout cas, si quelqu'un met autant de moyens financiers, logistiques et technologiques pour cette histoire de Shoggoth, c'est que malheureusement, il y a un projet derrière"
Esther baissa les yeux... Comme pour mieux contempler l'abîme qui pourrait s'ouvrir sous ses pieds.
"Le Graal, ouais c'est grosso modo ça... Quoiqu'il en soit, cette histoire de nageuse me perturbe également... Un point commun ? Mais lequel ? Nous ignorons la finalité de cette histoire, nous avons besoin d'un complément d'information. On va devoir appeler ce Paul van Paul... Tu t'en charges ?"
Clin d'œil de connivence. Après tout la rouquine pourrait peut être attendrir plus facilement le journaliste qu'Esther la revêche...
"Pour Donna, nous ne pouvons pas faire grand chose pour le moment... A part, éventuellement essayer de protéger sa sœur et, effectivement, découvrir la vérité"
Esther souffla un grand coup : il y avait du boulot.
"Pour les points, tu t'imagines bien que je suis incorruptible. Mais bon, si tu apporte une pomme pour la prof', peut être que je pourrais y mettre du mien..."
Se rapprochant d'Ivy, elle termina :
"En tout cas, merci pour la charmante conversation. Désires tu me demander quelque chose ?"
Le ton était calme, doux et la panique de l'israélienne du début de la conversation semblait l'avoir quittée.
"Je me suis mal exprimée, Ivy... Je fais confiance à chacun d'entre vous, sinon nous n'aurions même pas cette conversation. Tout comme j'ai confiance en l'Institut et ses membres. Mais n'oublions pas à quel genre d'adversaires nous avons affaire..."
La psychologue s'avança de quelques pas, scrutant rapidement la pièce.
"Ils ont les drogues, ils ont les machines, ils ont le pouvoir et l'argent... A partir de là, s'ils ont pu décérébrer les jumelles ou votre Mariann, qui sait ce qu'ils peuvent faire ?"
Elle se passa, une fois de plus la main dans les cheveux.
"Le télépathe est possible. Auquel cas, je ne vois pas trop comment changer la règle du jeu. Parce que pour le moment, à chaque fois que nous avons voulu intervenir, ils étaient parfaitement au courant de nos actions..."
L'israélienne sentait le défaitisme et l'impuissance l'envahir... Mais comme le disait si souvent Robert, il faut toujours faire en sorte de se ménager un petit coin de ciel bleu.
"Même si, nous avons empêché l'attentat contre la Présidence de l'Université. Nous leur avons également volé des documents et fermé leur foyer... Ils ne sont pas invincibles"
Petit sourire moqueur aux lèvres, ils avaient opposé une belle résistance. Malgré des conditions d'intervention délirantes !
"Leur Shoshotte... Visiblement, d'après mon ancien collègue Stephen Elliott, il s'agirait d'une créature mythologique. Je préfère supposer que cette abomination n'existe pas ! D'ailleurs, tout ce vocabulaire mystique me déplait fortement : Shoggoth, Saboath, Graal noir..."
Se positionnant contre la fenêtre, Esther acquiesça à la conclusion de la rouquine :
"On peut dire que le satanisme hi-tech c'est pas à la portée du premier crétin venu. Visiblement, ils ont l'air d'avoir quelques cerveaux dans cette boutique. Et un puissant financier..."
Pyramid finance. Pyramid fournit la drogue. Mais c'est quoi au juste Pyramid ? De mémoire, Esther se souvint d'un article de la Sentinelle sur la destruction d'un château suisse appartenant à une société de droit allemand appelée Pyramid...
"En tout cas, si quelqu'un met autant de moyens financiers, logistiques et technologiques pour cette histoire de Shoggoth, c'est que malheureusement, il y a un projet derrière"
Esther baissa les yeux... Comme pour mieux contempler l'abîme qui pourrait s'ouvrir sous ses pieds.
"Le Graal, ouais c'est grosso modo ça... Quoiqu'il en soit, cette histoire de nageuse me perturbe également... Un point commun ? Mais lequel ? Nous ignorons la finalité de cette histoire, nous avons besoin d'un complément d'information. On va devoir appeler ce Paul van Paul... Tu t'en charges ?"
Clin d'œil de connivence. Après tout la rouquine pourrait peut être attendrir plus facilement le journaliste qu'Esther la revêche...
"Pour Donna, nous ne pouvons pas faire grand chose pour le moment... A part, éventuellement essayer de protéger sa sœur et, effectivement, découvrir la vérité"
Esther souffla un grand coup : il y avait du boulot.
"Pour les points, tu t'imagines bien que je suis incorruptible. Mais bon, si tu apporte une pomme pour la prof', peut être que je pourrais y mettre du mien..."
Se rapprochant d'Ivy, elle termina :
"En tout cas, merci pour la charmante conversation. Désires tu me demander quelque chose ?"
Le ton était calme, doux et la panique de l'israélienne du début de la conversation semblait l'avoir quittée.
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Lun 13 Avr 2009 - 23:57
Plus ou moins sans le vouloir, la rouquine avait accompli la mission qu'Esther avait voulu lui confier : remonter le moral des troupes. La psychologue déprimée semblait de nouveau prête à en découdre, ce qui était un peu plus sécurisant pour les élèves que l'auto-apitoiement. Mais ils n'étaient pas tirés d'affaire pour autant.
"Ben... S'ils savent ce qu'on va faire, alors ils nous attendront aussi au tournant au Guatemala... On pourrait les faire tourner en bourrique en mentant sur notre programme, et voir ce que ça donne. Au mieux, ça marche et on ménage l'effet de surprise, au pire, on en saura peut-être plus sur comment ils nous espionnent..." proposa Ivy en retournant le problème dans tous les sens. C'était un peu comme se battre contre Cassandre, les JustiX l'avaient appris à leurs dépens.
"Moi ? Appeler le journaleux ?" demanda Ivy avec incrédulité. Drôle de requête de la part d'Esther. Il était notoire que la subtilité n'était pas le point fort de l'Irlandaise. A la mine du professeur, la rouquine comprit qu'Esther lui proposait un calumet de la paix. Au moins, elle n'avait pas fait la sourde oreille à ce que lui reprochait Ivy.
"Hum... Mouais, j'peux essayer, mais j'garantis rien." répondit-elle. Son accent suffisait parfois à la discréditer aux yeux du monde anglophone. Ivy zieuta rapidement son mini-pommier lorsqu'Esther parla de pomme. Ca lui rappelait cette vieille coutume selon laquelle les élèves donnaient une pomme à leurs professeurs préférés en remerciement de leurs enseignements. Mais ça se faisait généralement à la fin d'année scolaire.
"Oh là, donner une pomme c'est trop personnel..." s'esquiva la rouquine en se dirigeant vers la porte de sa chambre. Au final, l'intimité avec Esther la mettait mal à l'aise pour plusieurs raison, mais peut-être tout simplement aussi parce qu'elle y aspirait secrètement, malgré ses bravades. Elle aspirait à retrouver l'équivalent d'un référent maternel, vide laissé dans sa vie depuis qu'Anna l'avait laissée tomber. Mais ce ne serait pas Esther, elle l'avait décrété. L'intérêt soudain d'Esther l'irritait autant qu'il la flattait. Elle se sentait comme un chat que l'on tente d'appâter via un chemin de croquettes.
"Nan, moi c'est bon. C'est toi qui voulais m'parler j'te rappelle. Je file, je dois retrouver Ephram."
Sans plus s'attarder, l'Irlandaise fila à l'Anglaise.
Banlieue
"Ben... S'ils savent ce qu'on va faire, alors ils nous attendront aussi au tournant au Guatemala... On pourrait les faire tourner en bourrique en mentant sur notre programme, et voir ce que ça donne. Au mieux, ça marche et on ménage l'effet de surprise, au pire, on en saura peut-être plus sur comment ils nous espionnent..." proposa Ivy en retournant le problème dans tous les sens. C'était un peu comme se battre contre Cassandre, les JustiX l'avaient appris à leurs dépens.
"Moi ? Appeler le journaleux ?" demanda Ivy avec incrédulité. Drôle de requête de la part d'Esther. Il était notoire que la subtilité n'était pas le point fort de l'Irlandaise. A la mine du professeur, la rouquine comprit qu'Esther lui proposait un calumet de la paix. Au moins, elle n'avait pas fait la sourde oreille à ce que lui reprochait Ivy.
"Hum... Mouais, j'peux essayer, mais j'garantis rien." répondit-elle. Son accent suffisait parfois à la discréditer aux yeux du monde anglophone. Ivy zieuta rapidement son mini-pommier lorsqu'Esther parla de pomme. Ca lui rappelait cette vieille coutume selon laquelle les élèves donnaient une pomme à leurs professeurs préférés en remerciement de leurs enseignements. Mais ça se faisait généralement à la fin d'année scolaire.
"Oh là, donner une pomme c'est trop personnel..." s'esquiva la rouquine en se dirigeant vers la porte de sa chambre. Au final, l'intimité avec Esther la mettait mal à l'aise pour plusieurs raison, mais peut-être tout simplement aussi parce qu'elle y aspirait secrètement, malgré ses bravades. Elle aspirait à retrouver l'équivalent d'un référent maternel, vide laissé dans sa vie depuis qu'Anna l'avait laissée tomber. Mais ce ne serait pas Esther, elle l'avait décrété. L'intérêt soudain d'Esther l'irritait autant qu'il la flattait. Elle se sentait comme un chat que l'on tente d'appâter via un chemin de croquettes.
"Nan, moi c'est bon. C'est toi qui voulais m'parler j'te rappelle. Je file, je dois retrouver Ephram."
Sans plus s'attarder, l'Irlandaise fila à l'Anglaise.
Banlieue
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
Re: Chambre d'Ivy et Jenifer
Mar 21 Avr 2009 - 0:59
Une conclusion en demi-teinte pour une conversation improbable, Esther sortit de la chambre au même moment qu'Ivy, laissant filer la rouquine vers d'autres aventures...
Le point positif : elles ne s'étaient pas écharpées et l'israélienne avait retrouvé quelque peu la force de continuer. A persévérer. Pour faire la lumière sur toute cette affaire. De toutes manières, si Harmonie & cie avaient des projets l'impliquant directement, elle ne pouvait se permettre de se terrer en attendant son heure. Ce n'était ni dans sa nature, ni dans son intérêt.
Le point négatif : Esther avait bien vu ce qui s'était passé dès l'expédition à l'Université. La mission Harmonie avait été bien pire. Et la suite ?
La suite en toute logique aurait été d'aller voir Amarenna pour l'informer sur son état de santé... Mais quelque chose détourna Esther de cette idée première : l'urgence n'était pas là. La chef des LeX allait bien et profitait certainement d'une après midi des plus agréables... Autant la laisser un peu souffler. A la place, elle décida d'aller étudier les documents récupérés par Hjördis et tenter d'y voir un peu plus clair...
Optant pour son lit douillet à la place de son bureau (personne n'oserait la déranger dans sa tanière), Esther se dirigea vers sa propre chambre où elle voulait s'enfermer jusqu'au soir...
Chambre Hall
Le point positif : elles ne s'étaient pas écharpées et l'israélienne avait retrouvé quelque peu la force de continuer. A persévérer. Pour faire la lumière sur toute cette affaire. De toutes manières, si Harmonie & cie avaient des projets l'impliquant directement, elle ne pouvait se permettre de se terrer en attendant son heure. Ce n'était ni dans sa nature, ni dans son intérêt.
Le point négatif : Esther avait bien vu ce qui s'était passé dès l'expédition à l'Université. La mission Harmonie avait été bien pire. Et la suite ?
La suite en toute logique aurait été d'aller voir Amarenna pour l'informer sur son état de santé... Mais quelque chose détourna Esther de cette idée première : l'urgence n'était pas là. La chef des LeX allait bien et profitait certainement d'une après midi des plus agréables... Autant la laisser un peu souffler. A la place, elle décida d'aller étudier les documents récupérés par Hjördis et tenter d'y voir un peu plus clair...
Optant pour son lit douillet à la place de son bureau (personne n'oserait la déranger dans sa tanière), Esther se dirigea vers sa propre chambre où elle voulait s'enfermer jusqu'au soir...
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