[Décembre 2007]Cassandre Deneos : philosophie (appliquée)

Kitty écouta l'explication de Joachim sur ce qu'il avait dit précédemment. Elle comprenait un peu mieux. Rachel lui fit un tablier pour ne pas qu'elle se tâche. C'est alors que Joacquim commença à dire qu'il fallait faire la spirale en vert et gris. Mais le gris c'était pas beau. Et pourquoi personne ne faisait attention à ce qu'elle disait? Est ce que ses idées étaient pas importantes? La petite fille commençait à douter de ses capacités et de ses idées. Mais Joachim leur demanda ce qu'ils en pensaient. Kitty répondit en premier. Pour la spirale son avis était tout fait.

"Moi je suis pas d'accord pour les couleurs de la spirale. Le gris c'est sinistre, c'est triste. J'aime pas cette couleur. Pourquoi on peut pas la faire rouge, jaune et orange? Ou simplement rouge et orange si tu veux pas qu'on mettre du jaune? Et on pourrait rajouter mon idée de la mutanité sur ce mur. On pourrait l'inclure dans la spirale? Vous avez prit les idées de tout le monde mais pas la mienne. Pourquoi? C'est parce que je suis la plus petite? Moi aussi j'ai le droit de mettre ce que je pense de ce mot."

Kitty resta debout au milieu des grands. Elle en avait assez que personne ne fasse attention à ce qu'elle dit. Et tout ça parce qu'elle était la plus petite. Sa vision de la mutanité étaient peut-être enfantine mais c'était la sienne. La petite fille attendit la réaction de Cassandre et des autres élèves.

A l'intervention de Joachim, Cassandre le laissa s'emparer du stylo et leva les mains en signe d'innocence, un sourire satisfait sur les lèbres, avant de reculer pour laisser le jeune homme faire. Il était temps que les élèves s'approchent du mur ! La démarche de Georgia puis la sienne semblaient avoir déclenché chez Joachim, sinon l'envie de comprendre ses camarades, celle des les guider. Elle avait vu juste en le croyant versé dans les arts plastiques. Elle s'écarta donc pendant qu'il exposait ses connaissances au groupe, écoutant les différentes réactions, et finit par ne reprendre la parole qu'à l'intervention de Kitty. Pour une fois, la cadette du groupe tentait de s'imposer. C'était une bonne chose qu'elle essaie de faire entendre sa voix.

"Hum... Je comprends les préoccupations d'ordre technique, mais gardez en tête que cette fresque doit vous illustrer vous, et pas être représentative des techniques employées pour sa conception. Comme Kitty, je vous conseille des choix plus personnels, mais ça n'engage que moi." commenta-t-elle pensivement, avant de tourner la tête en direction de Juliette, qui semblait avoir ignoré ses encouragements. Elle n'avait d'ailleurs pas répondu à la psychologue, ce qui venant de l'Italienne, était assez inhabituel. A son tour, elle s'approcha du canapé.

"Eh bien, Juliette ? Quelque chose ne va pas ?" s'enquit-elle, perplexe et légèrement inquiète. Juliette avait parue intéressée par le cours. De plus elle la savait passionnée par l'art... La jeune femme était quelque peu déçue de constater son retrait du groupe au paroxysme de la session. Elle avait espéré que cette activité enthousiasmerait tout le monde, la jeune gothique la première. Pour la première fois depuis le début du cours, elle se demanda si elle n'avait pas fait quelque chose de travers.
Son regard vide scrutait en vain l'espace devant elle à la recherche de celui de la jeune fille esseulée.

La fresque commençait seulement à prendre forme sous les conseille avisé de Joachim. Pourtant, tout le monde n'était pas d'accord notamment pour réduire le choix des couleurs au vert et au rouge. Pour Math le vert et le rouge évoquaient Noël, un jour magique et joyeux. Alors qu'être mutants ne réunissaient pas vraiment ces critères.

-"Si cette fresque doit nous représenter, alors autant mettre toute une palette de couleurs assez large pour symboliser notre diversité et nos goûts ! Pour moi le gris n'est pas vraiment une couleur, et qui se mari, en tout cas, très mal avec le vert."

Pour Math, la fresque devait comporter nombres de symbole, pour expliquer le maximum de choses en très peu d'espace, elle devait comporter une explosion de couleur plus vivent les unes que les autres. La rendre visible, curieuse, qu’elle attire le regard.

-"Bon si au lieu de blablater, on commençait vraiment "L'OEUVRE " ?"

Les idées, les objections, les sentiments, les conceptions, les personnalités de chacun, c'était dur de concilier tout ça... Parce que forcément, l'art c'est subjectif. C'est ce qui en fait la grandeur. Et aussi, la faiblesse. Mais vous savez quoi ? Georgia s'en fichait pas mal, parce que la théorie c'est bien, mais c'est un poil petit-bourgeois... C'est pas avec ça qu'on fait tomber les murs, c'est pas des concepts de cette sorte qui font les meilleures grenades verbales pour détruire les peurs, les idées reçues et les normes judéo-chrétienne qui empoisonnent la vie et les coeurs...

Georgia prit un rouleau de papier et le sépara en bandes longues et pas trop larges... Idéales pour y mettre des phrases, des mots, ce qui la trouble ou l'inspire. Elle trempa son pinceau dans la peinture noire et marqua successivement à l'envers :

"Ignorance is your ennemy"
"Je ne veux pas que tu meures"
"Mutanity is Disco"

Puis reprenant cette même démarche avec ce coup ci un pinceau rouge, elle nota d'une façon identique :

"The World is Burning"
"The Times they are a-changin'
"Action = Vie"

Tout en accomplissant sa tache de petite fourmie ouvrière (tâche destinée à servir de pochoir une fois le Janus terminé ou toute autre partie de l'oeuvre pour imprimer dans le sens de la lecture ces mots qui pointent ses maux), elle lança à qui voudrait bien l'entendre :

"Ca me fait mal aux fesses d'admettre ça, mais je suis assez d'accord avec Math. Qu'est ce qu'on attend ? Qu'est ce qu'on attend non pas pour foutre le feu ou le bordel, mais pour réaliser cette satanée fresque... La théorie c'est cool et c'est bien que Joachim nous donne quelques repères, mais l'essentiel c'est que chacun s'exprime avant le son de la cloche. Et au diable si les canons académiques ne sont pas respectés ! Duchamp les as envoyé paître avec sa pissotière, Warhol faisait de la photocopie et Klein faisait des saint suaires en bleu avec des femmes à poil... Je pense que la patronne des arts ne nous en voudra pas trop, si on oublie d'être conformes à la tradition. Donc, je crois qu'il faut avant tout s'exprimer. Kitty, fais ta frise comme bon te semble. Tu as ton mot à dire dans l'affaire alors exprime toi librement avec un pinceau et ce que tu veux. Les couleurs, on pourra toujours estomper par la suite et harmoniser. Et puis, on peut également faire des lignes de démarcation nettes sur la fresque pour la diviser en plusieurs panneaux. Ce qui permettrait aussi à Juliette de réaliser ce que bon lui semble. En gros, exprimez vous : ça sera toujours de toutes façons, parfait parce que sincère. L'art c'est fait avec des tripes pas avec des manuels des beaux-arts !"

Amen.

Jenifer avait froncé les sourcils aux explications techniques de Joachim, il était callé sur le sujet mais ce n'était pas forcément le cas de tout le monde. La main d'oeuvre arrivait et s'était tant mieux ! Aussi Jen accueillit les propositions d'aide avec enthousiasme :

- Tous ceux qui veulent donner un coup de pinceau pour Janus sont les bienvenus ! Miantenant reste plus qu'à commencer par un bout... Euh Joachim si t'as un plan il sera apprécié parce que personnellement je ne sais pas trop par où commencer !

La jeune mutante avait le pinceau à la main prêt à tremper dans la peinture mais elle regardait avec indécision les couleurs, un crayon coincé sur l'oreille au cas où, elle attendait les directives du "maestro".

Soupir... Silencieux soupir, qui vint troubler de nouveau l'esprit confus de Juliette, qui se sentait de plus en plus en décalage avec les autres étudiants, à mesure que les minutes s'écoulaient irrémédiablement...

Les paroles de Joachim lui firent brièvement relever les yeux dans sa direction, mais pourtant elle ne lui répondit rien. Elle se contenta de le fixer l'espace d'une instant, avant de finalement se replonger dans la contemplation de ses mains triturant inconsciemment le bout de tissu imaginaire. Dans un souffle las, sa poitrine se souleva doucement avant de retomber tout aussi lascivement. Puis, Joachim, sans doute quel que peu outré de ne pas avoir eu de réponse de sa part, quitta le canapé afin de rejoindre les artistes en herbes qui continuaient de se chamailler gentiment sur la forme et le fond de la fresque demandé par Cassandre.

Une Cassandre, qui s'enquerra d'ailleurs très rapidement de l'état d'esprit de Juliette au grand dam de celle-ci. La gothique avait pensé qu'avec autant de monde, la psychologue ne prendrait surement pas le temps de s'intéresser à ce qu'elle ferait... Ou ne ferait pas... Heureusement que Juliette n'était pas doué de télépathie, car sinon elle aurait fait une bien piètre exploratrice du subconscient avec un jugement aussi erroné sur les pensées de la jeune femme. Finalement, Juliette finit par répondre d'une petite voix timide ou flottait un léger parfum de tristesse... Ou de déception peut-être..? Difficile à définir en fait, l'intéressée elle-même ne sachant pas réellement ce qu'elle ressentait...

"Tous vas bien Cassandre... C'est juste..." Hésita Juliette...

Là encore, la gothique ne leva que brièvement les yeux vers celle qui comptait tant à ses yeux de glace. Un regard furtif envers la belle méditerranéenne, qui lui procura un curieux sentiment de culpabilité... Après tout, l'ensemble de la classe paraissait prendre plaisir à cette fresque commune, et elle, que faisait-elle..? Elle endossait le rôle de la fausse note qui troublait l'harmonie que Cassandre avait réussi à établir en proposant cette activité commune... D'un geste las, Juliette croisa doucement ses jambes tout en se laissant aller contre les dossiers du canapé. N'osant plus regarder Cassandre, elle se demanda si finalement elle ne ferait pas mieux de quitter le cours afin de ne pas assombrir l'ambiance joyeuse qui régnait dans le foyer... Et de nouveau, sa place au sein de l'institut se trouva remis en question... Comme bien des fois d'ailleurs !

De nouveau, un soupir discret fusa des lèvres closes de la gothique, qui se décida finalement à poursuivre...

"Cette fresque... C'est de l'art, mais... Ce n'est pas mon art..." Laissa-t-elle finalement échapper de manière discrète.

"Ce que je veux dire..." poursuivit-elle tout aussi timidement "C'est que je ne me reconnais pas dans cette forme d'expression à plusieurs mains. Les mots sont les mots... Et les images sont les images...Il n'est pas dans ma vision artistique de mélanger ces deux formes d'expressions si différentes. De plus... Le but de cette fresque est de représenter graphiquement notre vision du terme de la mutanité... Et même si je ne remets pas en cause la vision que peuvent en avoir les autres, je dois aussi avouer que..."

Juliette se tut... Un silence pesant suivi ses paroles, tandis qu'elle ne put réfréner un énième soupir...

"... Je ne peux retrouver ma définition de la mutanité dans un tel enchevêtrement d'idées toutes aussi différentes. L'art doit s'adresser au plus grand nombre, il est vrai... Mais à l'inverse, je pense que ce qui fait sa force c'est l'intimité que l'artiste peut avoir avec son oeuvre... Et à mon sens, il ne peut y avoir de réelle intimité avec tant de créateurs sur une seule oeuvre..."

Après ces quelques mots, Juliette se sentit soudain bien stupide... Après tout, qui s'intéressait à sa vision de l'art..? Le cours de Cassandre était ce qu'il était, et il n'allait certes pas être changé parce que la gothique ne se sentait pas à sa place dans cette environnement multi artistique... Et puis, ce n'était pas de la philosophie ça, tenta-t-elle de se justifier intérieurement, tout en sachant qu'elle ne trompait personne... Et surtout pas elle. Finalement, ce n'était pas les autres, c'était Juliette... C'était elle qui n'avait pas sa place ici, parmi tous ces artistes amateurs...

Leurs visions artistiques différaient visiblement sur bien des points, et Juliette savait qu'elle ne pouvait, et ne devait tenter d'imposer sa propre vision... L'art était une chose des plus personnel, et si cette manière de l'exprimer était la leur, alors la gothique ne pouvait que céder le pas devant la majorité...

"Peut-être... Devrais-je quitter le cours finalement... Je ne sert à rien ici, absolument à rien..."

Finit-elle par conclure, bien consciente du problème que pouvait engendrer son attitude...

Georgia fit la grimace aux paroles de Juliette. Certes elles n'avaient pas la même conception de ce qu'est une oeuvre d'art mais toutefois, Juliette avait également sa place ici, sur cette fresque... C'était quelque peu du gachis que de se dire que même sur une toile, même sur un truc qui aurait du rassembler, l'unité des mutants ne pourrait se faire.

Laissant quelques instants ses pinceaux de côté et se saisissant du TShirt d'Olivier pour se débarbouiller le museau, Georgia s'approcha de la jeune gothique.

"Arrêtes de dire des bêtises. T'as rien à quitter du tout. Tu as ta place ici, parce que soit cette fresque se fera par nous 8, soit elle ne se fera pas. Tu as limite une responsabilité morale à l'accomplir. Bien sur, je ne peut pas te forcer. Bien sur, nous ne sommes pas d'accord sur cette fresque. Comme nous 8..."

Elle désigna d'un geste brusque la petite assemblée.

"Comme nous 8, nous n'étions pas forcément d'accord sur la conception de la mutanité... Parce que c'est dur à définir. Parce qu'il n'y a pas de critères objectifs. Parce que c'est nouveau, et changeant et nouveau et innovant. Mais tu as des idées intéressantes. Parce que personnelles. Tu refuses de te ranger à l'opinion majoritaire. Et tu as raison ! Tout sauf le consensus mou... Toutefois, je t'encourage à t'approprier ton bout de toile pour marquer tout ça... Parce que tu vois, ma vieille, penser c'est bien, agir c'est mieux... Si tu ne prends pas ce sacré pinceau et si tu ne mets pas tes tripes sur la toile, c'est comme si, tout ce que tu avais dit pour le moment n'avait jamais existé... Et ça serait dommage !"

Georgia reprit sa respiration. Et une diatribe de plus !

"Alors t'en penses quoi ? Tu boudes dans ton coin ? Ou alors tu te montres à toi même et au monde entier, ce que tu peut faire avec un bout de toile, rien qu'à toi ? Hum ?"

Elle se gratta la tête. La peinture ça colle en fait.

"C'est un travail, un projet, un truc qui va changer, évoluer... Je suis sure que même les plus grands maîtres de la peinture ont d'abord tatonnés, fait n'importe quoi sur une toile avant de réaliser un chef d'oeuvre... Alors si c'est bon pour eux, pourquoi ça ne serait pas bon pour toi ?"

Elle croisa les bras, prête à son prochain mouvement.

"Alors ? Tu viens ? Ou je dois te supplier à genoux ?"

Et comme pour illustrer ses propos, Georgia mit un genou à terre devant Juliette et tendit les bras faisant mine de s'accrocher à la jambe de la gothique.

Aucune pudeur. Elle n'avait aucune pudeur. C'est ce qui faisait sa fierté.

Puis ajoutant, en gardant la pose, à l'attention de Cassandre :

"Hey ! La prof', toi aussi je te vois ! Tu arrêtes de paresser et de bailler aux corneilles et tu prends un pinceau ! Cette fresque c'est celle des mutants et ça serait vraiment triste, si notre professeur adorée n'était pas de la partie !"

Bien sur elle était impertinente. Mais elle pensait que ses bonnes intentions la sauverait toujours...

Kitty vit Rachel prendre un pinceau, de la peinture rouge et commencer à dessiner la frise. Elle demanda à la fillette de venir lui donner en coup de main. Elle lui répondit joyeusement:

"J'arrive."

Kitty prit un pinceau et de la peinture orange et commença à dessiner des bonshommes à la suite de Rachel. Tout comme elle, elle en fit avec une couleur de peau différente puis quand elle arriva à leur décennie, elle alterna des humains normaux et des humains avec des particularités. Elle fit un bonhomme tout bleu, un autre avec des ailes, un autre avec des flammes autour de lui. De temps en temps elle regardait autour d'elle pour voir ce que faisait les autres. Elle remarqua que Juliette ne venait pas se joindre à eux. Kitty ne comprenait pas pourquoi la jeune fille ne venait pas les rejoindre. Elle entendit Georgia essayer de faire changer d'avis la jeune gothique. Puis la jeune fille s'adressa au professeur Deneos. La fillette haussa un sourcil aux mots qu'utilisait Georgia pour s'adresser à leur professeur. Dans son ancienne école, elle se serait fait gronder de suite. La petite fille reporta son attention sur la frise qu'elle était en train de faire avec Rachel et la continua. Visiblement elle était plus douée en musique qu'en dessin.

Cassandre écoutait Juliette, les yeux tournés vers le plafond. Elle reconnaissait bien là la jeune gothique. Elle s'était décrite comme isolée lorsqu'elle était en Italie, mais force était de constater qu'elle s'isolait souvent d'elle-même sans faire l'effort de se mêler aux autres, de mettre un peu d'eau dans son vin. Leur discussion était en fait toujours la même et Cassandre se demandait si elle parviendrait à ouvrir un peu Juliette en fin de compte.
Elle eut un petit sourire mélancolique.

"Variation sur même thème, Juliette... Ce n'est pas la première fois que nous parlons de ça toi et moi, n'est-ce pas ?" s'enquit-elle sans véritablement attendre de réponse.

"Tu ne te retrouvais pas non plus dans l'institut à ton arrivée... Pourtant tu lui as laissé sa chance et regarde-toi aujourd'hui." lui fit-elle remarquer. C'était certes peu prononcé, mais Juliette avait accepté de regarder les choses sous un autre éclairage. Georgia, que Cassandre repérait maintenant grâce à la lourde odeur de peinture qui lui montait d'ailleurs un peu à la tête, s'approcha d'elles. Son argumentation était très personnelle mais pas moins pertinente.
La non-voyante réprima un éclat de rire, prit un air faussement courroucé et croisa les bras :

"Mademoiselle Beccaria, monsieur Malone vous laisse peut-être le mener à la baguette, mais je vous déconseille de faire pareil avec tous les professeurs." répliqua-t-elle en faisant de son mieux pour donner un accent guindé à sa phrase. Elle n'était pas très douée pour ça, d'ailleurs malgré sa très bonne maîtrise de l'anglais, quelques petits accents grecs se glissaient encore parfois à son insu dans certaines de ses phrases.
En parlant de Vayne, elle n'aurait d'ailleurs été qu'à moitié surprise d'apprendre que c'était effectivement le cas. Tant qu'elle ne s'amusait pas à taquiner Carrie, tout allait bien...

"... Mais tu as raison, il faut que nous avancions." ajouta-t-elle un peu plus sérieusement.

"Juliette, si c'est ce que tu souhaites, tu es libre de partir... Mais je t'aurais connue plus têtue." lui dit-elle avec un demi sourire avant de se tourner à nouveau vers le mur. Les autres élèves poursuivaient le travail inlassablement. Elle réfléchit quelques instants.

"Georgia, j'ai une idée de pochoir pour toi, tu peux m'aider ?" demanda-t-elle en se dirigeant vers l'endroit où la jeune fille avait travaillé précédemment. Apparemment, elle tenait à ce que Cassandre mette sa touche personnelle à l'oeuvre, et spontanément, elle ne "voyait" qu'une façon de le faire.

"Je voudrais écrire "Je suis de ceux qui aiment, non de ceux qui haïssent", mais celui-là sera en braille." lui dit-elle. La main de l'adolescente serait plus sûre que la sienne pour dessiner les ronds qu'elle lui indiquerait.

[J'ai fait un croquis et je voudrais savoir ce qui y manque et ce qu'il faudrait changer loll J'ai juste fait une sorte de petits bonhommes parce que j'étais fatiguée loll]

Rachel regarda ses petits bonhommes avec une certaine surprise. Ce qu'elle était bonne! Ces petits dessins était géniaux! Tout simplement...elle tourna la tête vers ceux de Kitty et perdit sa fierté. La fillette était de loin la meilleure en dessin. Et pourtant...Et pourtant...La jeune femme plissa les yeux et pencha la tête sur le côté en regardant son dernier chef d'oeuvre. Elle émit un petit "Hum..."songeur et hocha la tête. Il était supposé avoir l'air d'avoir des ailes...c'était pas si pire.

"Tu penses qu'ils vont comprendre ce qu'on veut dire...?"

Elle se leva rapidement et se tourna la tête vers tout le monde.

"Hey! Vous pensez qu'ils sont corrects nos petits personnages?"

Joachim commença le Janus avec Jessica la guidant comme il pouvait. S'il devait être la pièce centrale, il était interessant de le travailler un peu plus. Il travaillait tranquilement lorsqu'une vive douleur à l'estomac le tordit. Il tourna les yeux vers celle qui lui avait mit un coup. Toussa.

Rachel... Merci, mais fait gaffe... c'est le genre de coup qui pourrait malencontreusement mal finir avec moi pour peu que j'oublies le géopolymère. Et puis... Je ne louche pas d'abord, je me concentre !

Joachim tira la langue à Rachel et se remit au travail, paufinant le janus autant qu'il le pouvaient, les pauvres n'échapperaient pas au détails glaucque renvoyant à la répulsion de certains groupes. Il firent un janus en pied tenant chacune de ses moitiés avec ses bras. Oui il essayèrent de faire ça. Il resterait encore à faire la brume de l'esprit de Juliette. La jeune fille n'étit pas représentée du tout, et c'était en partie grâce à elle s'il maitrisait désormais un eu mieux son pouvoir.

(HJ : Donc Rachel... Le janus il me semble qu'on le voyait en pied se tenant les moitiés, en tout cas j'avoue le voir plus comme ça (je m'occuperais de le faire, en plus... j'ai trouvé une très bonne base ^^) Et il manque la brume de Juliette. Si elle ne la fait as Joachim la fera. Quant au maux/mots de Georgia je voyais ça plus styllisé... plus douloureux. J'vais faire a version aussi et on confrontera. Désolé qu'elle ne soit pas encore faite, mais entre le voyage à Paris et un ptit problème moral désormais réglé ou presque le joueur va pouvoir s'occuper de vous !)

Bavarde... Juliette trouvait que Georgia était terriblement bavarde... Le genre de fille sans doute, en train de vous raconter sa vie même avec la bouche pleine et les mains occupée. Force était pour la jeune gothique, de reconnaitre qu'elle ne savait rien sur la jeune fille... Elle était encore l'une de ces nouvelles arrivée, qui lui avait totalement échappée comme tous les autres. D'ailleurs, s'il elle ne participait pas aux cours, sans doute ne connaitrait-elle personne d'autre que ses coéquipiers... Ceci étant, l'exhibitionniste n'avait pas entièrement tort malgré un discours que Juliette jugea tout de même un peu trop moralisateur à son goût. Cela la contraria quelque peu d'ailleurs, car, en dépit de son évidente et douce gentillesse, Juliette avait parfois tendance à ne pas vouloir avoir tort... Sans doute, était-ce là le résultat d'une vie aisée ou rien ne lui avait jamais été réellement refusé, et ou elle n'avait jamais du faire de véritables concessions comme se devait de le faire tout personnes ayant des frères et des soeurs... Heureusement, ceci avait quelque peu changé depuis que la jeune femme avait décidé de s'investir de la mission de prendre soin des plus jeunes mutants, et plus particulièrement Sa petite boucle d'or. Le rôle de grand soeur lui plaisait assez bien finalement, mais... Elle-même, se jugeait bien apte à se passer du même intérêt, notamment de par la fait que peu d'élèves la dépassait en âge...

Lorsque Cassandre lui fit remarquer de manière élégante la redondances de son discours, Juliette ne put réprimer un sourire... Il était vrai que sur ce point, et en dépit de toute sa bonne volonté, elle éprouvait de sérieuses difficultés à composer avec les autres afin de s'intégrer durablement dans une réelle relation amicale. L'institut avait été plus simple finalement... Des murs, des portes... Des choses figés, qui ne disait rien... Ne jugeait rien... Tout le contraire des êtres humains.

Ha Cassandre... Douce et belle Cassandre, qui savait si bien trouver les mots qui jamais ne blessait le coeur aimant de la jeune gothique... Sans doute, une des plus belle et parfaite création de la vie elle-même... Juliette ferait tout pour atteindre le coeur de la jeune femme, et c'est pourquoi, lorsque celle-ci lui signifia qu'elle l'avait connue plus têtue, elle se releva d'un bond du canapé et dit à son attention :

"Je ne suis nullement têtue Cassandre, je suis tout simplement... Persévérante..."

Le voile qui avait obscurci son regard de glace se dissipa presque instantanément, laissant réapparaitre un éclat vif et scintillant qui donna l'étrange impression que son regard était encore plus translucide qu'à son habitude. Certes, certes... La différence entre têtue et persévérante n'était pas forcément des plus flagrante, mais Juliette la connaissait elle, et c'était tout ce qui importait en fin de compte... Même si, la encore, ce fait était sans doute très discutable.

Suivant finalement l'exemple de sa muse attitré, Juliette prit un air affirmé et regarda la fresque à peine esquissé durant quelques instants. Elle ressassa les différents avis et propositions des autres élèves, avant de finalement reporter son troublant regard glacé sur Georgia qui se trouvait ainsi devenu détentrice de sa parole artistique.

"Voilà ce que je propose..." commença-t-elle d'une voix douce mais ferme " Pour commencer, je pense que la séparation des deux opposés ne doit pas être franche et défini. Je propose donc de la dissimuler sous le couvert de la brume, en donnant l'impression que celle-ci s'échappe depuis le sommet de leurs crânes... Ce serait la métaphore imagé du fait que personne ne sait réellement ou est la frontière exact qui sépare le mutant de l'humain de base, et cette brume descendrait vers le bas de la fresque en s'évasant, tout en devenant de moins en moins opaques. Une fois arrivé en bas de la fresque, elle s'étendrait de plus en plus, à mesure qu'elle gagnerait en transparence afin de signifier, cette fois-ci, l'idée que finalement la différence entre humain et mutant deviendrait de moins en moins importante, jusqu'à ne plus être que fragmentaire lorsqu'elle remonterait sur les côtés de la fresque..."

Tout en exprimant clairement son point de vue, Juliette avait illustrer son propos de ses mains en agitant les bras afin de dessiner virtuellement dans le vide de la pièce,ce que son propos exprimait. En ce qui la concernait, la notion de brume dissimulatrice était une part essentielle de l'idée trouble de la mutanité, dont chacun se faisait sa propre idée finalement.

"Voilà..." ajouta-t-elle doucement "Je vous laisse faire maintenant, car malheureusement je ne suis pas habillé pour peindre..."

Il n'y avait là aucun rejet du travail en lui-même, même si la peinture n'était pas l'expression la plus appréciée par Juliette. Mais force était de constater que la minuscule protection qu'offrait le tee-shirt ne suffisait pas à protéger la précieuse robe de soie de la gothique, dont le volume de la partie inférieure était proportionnel à l'étroitesse de son bustier qui lui enserrait élégamment la poitrine... Et puis d'un point de vue nettement plus pratique, Les robes élégantes et quelque peu anachroniques de Juliette lui coutait une véritable fortune, littéralement... Alors pas question pour elle de les salir avec la moindre goutte de peinture qu'elle savait ne jamais pouvoir récupérer tant le précieux tissu était fragile...

Si au moins, elle avait été prévenu avant...

La New-Yorkaise sentait bien qu'elle avait été insupportable pendant tout ce cours... A croire qu'elle même se prenait pour l'oeuvre d'art plus que l'artiste ! Mais bon... Cassandre ne semblait pas vouloir faire plus que le minimum syndical en matière de remontrances...

Tous les professeurs n'étaient pas aussi cool ou libidineux que M'sieur Malone ? Y'avait il des cul-serrés dans l'établissement ? Georgia se rendait compte que sa candeur ne marcherait pas toujours aussi bien... De l'eau pour le vin, Mission de l'eau pour le vin...

Mais bon, elle aurait bien mérité une bonne fessée... Aussi loin qu'elle s'en rappelait elle ne s'était jamais déshabillée en cours... Elle était infernale. La philo lui faisait l'effet d'une drogue dure... Pardon pour les victimes... Tout ça tout ça...

"M'sieur Malone est très dur avec moi..." dit elle sans conviction, histoire que Cassandre ne croit pas que Vayne lui passe tout, ce qui était de plus, complétement faux...

"... mais c'est ce qui doit faire de lui un EXCELLENT professeur..."

Petite mine renfrognée. Ca ne servait strictement rien, à son sens, pour Cassandre, mais tout du moins ça lui permettait de se convaincre elle-même de ce qu'elle disait...

"Pour le message en braille, c'est une super idée... J'adore ! J'adore ! J'adore ! Donnez moi votre main et on va la faire ensemble..." lança Georgia en s'essuyant négligemment les mains avec le torchon en forme de TShirt d'Olivier...

Puis devant le papier à pochoir, un pinceau noir à la main et un bon pot de peinture à proximité (suffisemment pour faire du relief en fait), Georgia attendit de se laisser guider par la belle aveugle.

"Rachel, Kitty, nickels les bonhommes" lança t'elle avec un grand sourire.

Enfin, écoutant les propos de Juliette avec une joie non feinte, elle approuva ses paroles ailées :

"Super ton idée. Mais tu sais quoi ? C'est dommage que tu ne la réalises pas toi même... Parce que les fringues, c'est important... Mais l'art ! Enfin, si tu veux t'as qu'à prendre en plus du TShirt d'Olivier, mon TShirt qui doit trainer quelque part... Il est propre de ce matin, enfin je crois..."

Puis instant de lucidité...

"Ben non, on n'est pas des fillettes... T'as qu'à faire comme moi ! En plus je suis sure que la peinture c'est bon pour le teint !"

[Super le dessin Rachel... Les mots sont comme j'aurais voulu qu'il soit... Du coup c'est perfect. Juste pour dire en revanche que tu sembles avoir oublié ma grosse tâche avec mon X [cf. supra], mais c'était surement franchement laid à l'image !]

Rachel se tourna vers Kitty et devant les réponses affirmatives de leurs camarades, elle sourit joyeusement. Joaquim avait répondu à son coup et son commentaire beaucoup trop longtemps après qu'elle l'ait fait. Du coup, elle prit plusieurs secondes à comprendre pourquoi il lui disait tout cela. Elle éclata tout de même d'un grand rire et se tourna vers Georgia qui offrait un chandail à Juliette. La guitariste pointa la petite violoniste et dit:

"Je peux te faire un tablier aussi! Fashionable and effective!"

Rachel fit un clin d'oeil à Georgia et continua à tracer le feu autour d'un de ses bonhommes diformes. Elle se releva pour admirer le travail et posa les mains sur ses hanches avec fierté.

"On fait du bon travail...Qu'est-ce que vous en dites Mam'zelle Cassandre?", lui demanda-t-elle, oubliant le handicap de leur professeure.

[J'avais bel et bien oublié le X lolll Je vais le faire lorsque mon ordi sera revenu du magasin ^^]

La psychologue eut un de ces sourires énigmatiques estampillés Cassandre Deneos en entendant Georgia prendre tant bien que mal la défense de son professeur, puis devant le revirement de Juliette.

Elle aida Georgia à peindre sa propre citation tandis que le reste de la classe s'attelait à finir la frise.



Conclusion de la session : participation exemplaire, de très bonnes idées, argumentations et investissement à la hauteur de mes espérances. Je n'ai à vrai dire pas grand chose à vous dire d'autre, vous avez bien travaillé et je vous en remercie vraiment. J'espère que ce cours aura été aussi agréable pour vous que moi, et que nous aurons la chance de voir notre magnifique oeuvre d'art prochainement.

• Georgia, Rachel, Juliette, Kitty, Joachim et Jenifer : 2 points. Participations intéressantes, soutenues et pertinentes (même Kitty, qui a bien joué la jeunesse et l'incompréhension de son personnage). Vos argumentations se tenaient, et à part quelques petites digressions un peu hors sujet dans le débat, je pense qu'on a fait globalement le tour de la question.
  
• Math : 0 point. Si tu as participé presque aussi activement que les autres, ce n'était malheureusement jamais pour proposer tes propres vues et raisonnements (Cf : les posts où tu dis que tu es d'accord avec les autres...), et les seules fois où tu l'as fait, je suis au regret de te dire que ça ne tenait malheureusement pas debout. Nous n'avons pas eu la prétention de faire de la vraie philosophie, j'en conviens, mais quand même, faut que tes propos soient cohérents. Ah et aussi, je vais me répéter : lis et comprends ce qu'écrivent les autres