Histoire de faire la loque...

Yamina avait répondu à Chris, puis se tournant vers Jareld sans véritablement répondre à sa propre question elle lui demanda ce qu'il lisait mais avant d'avoir pu dire quoi que ce soit, elle lui arracha le livre des mains et commenta comme la plupart des personnes le feraient.
Jareld comprenait leurs point de vue, mais ne le partageait pas. Elle remarqua que si les voyages temporels devenaient à la mode l'étude de cette langue lui serait utile...
Jareld observa quelques peu dubitatif la jeune femme puis répondit en posant une main sur le dossier du fauteuil:

"Contrairement à ce que l'on pourrait croire, étudier une langue morte, c'est très enrichissant. Étant d'origine française, ma langue dérive de cette langue morte et l'étude de cette langue morte me permet de mieux comprendre les sens profonds des mots français. Et puis apprendre une langue, c'est s'ouvrir à tout une culture et à de grands savoirs, tu as tort de penser que c'est inutile."

On lui avait souvent reprocher de passer trop de temps à étudier cette langue, qui était pour la majorité des gens: inutile. Mais Jareld appréciait aussi naturellement étudier la langue. Il ne pouvait trop expliquer pourquoi, c'était comme ça. Demandait-on aux autres quel était l'utilité de jouer au bowling ou de pratiquer le foot, excepté le fait que ça entretienne le corps, ces activités n'avaient aucune utilité à proprement dite et pourtant on les appréciait. Et bien l'étude d'une langue était une activité qui participait à l'entretien de l'esprit et qui plus est n'était pas inutile. Alors pourquoi jugez l'étude de langue morte inutile?
Loin de Jareld l'envie d'étudier l'origine de ce problème, il reprit le fil de la conversation et observa les deux élèves toujours en attente d'une réponse à sa précédente question.

Attendant de voir la réaction de la jeune femme, Chris se contenta de poser son regard sur Jareld venant de débarquer dans la pièce. Un colocataire qui devait morfler avec lui pour l'empêcher de dormir de par ses nuits plutôt agitées. Mais qu'importait ? S'il arrivait à s'y faire, tant mieux, Chris ne s'en sentait pas pour autant malheureux pour lui. Après tout, c'était bien lui le plus à plaindre. Cependant, il fallait avouer qu'il préférait croiser le regard plein d'animosité ou d'indifférence des autres plutôt que bourré de pitié... Bizarre. A croire que deux personnes habitaient en lui... L'une, recherchant désespérément le contact extérieur, l'autre, le rejetant de toutes ses forces. Ces dernières ne cessant de se disputer pour éclater au grand jour. M'enfin, de toute évidence, la seconde s'en sortait bien mieux. Seulement psychologiquement, autant dire que cela l'épuisait. Pourquoi n'arrivait-il à se laisser aller tout simplement ? Ca lui serait tellement plus simple de se laisser ainsi haïr par toutes ces personnes qui ne représentaient absolument rien pour lui.

Tournant de nouveau le regard vers la jeune fille alors que Jareld s'installait non loin d'elle, Chris fronça légèrement les sourcils à l'entente de ses propos. Mais pourquoi diable lui parlait-elle de l'autre aveugle ? Apparemment, elle faisait bel et bien partie de toutes ces pintades qu'il ne pouvait supporter. Elle n'avait tout simplement rien compris. De plus, elle ne faisait que l'agacer à mentionner le prénom de l'autre garce qui ne méritait que d'être nommée ainsi selon lui. Ou l'aveugle, au choix. Chris ne put d'ailleurs s'empêcher de lui rétorquer, un tantinet glacial, la mâchoire crispée.

"Je ne vous parlais pas de l'aveugle pauvre gourdasse"

Bingo ! Elle avait réussi à le rendre d'humeur encore plus sombre avec ça ! Rien que d'entendre parler de ce soi-disant professeur avait légèrement tendance à le rendre dingue. D'ailleurs il n'avait aucun besoin qu'on la lui rappelle à ses pensées, elle les hantait déjà bien assez comme cela ! Elle faisait même intrusion dans ses cauchemars par moments. Et ça n'était même pas qu'il la trouvait ennuyeuse ou quoi que ce fut d'autre, juste méprisable. Baissant le regard plein d'irritation sur ses mains, une multitude de souvenirs lui revint impitoyablement à l'esprit, lui broyant le coeur dans une étreinte plus que douloureuse. S'y noyant l'espace de quelques secondes, le jeune homme finit par relever lentement le regard, quelque peu lointain. Non, il ne devait pas repenser à tout ça, ça ne servait à rien sinon le tourmenter encore et encore. Il aurait une petite discussion avec l'aveugle, il ne devait s'en tenir qu'à cela... La jeune fille conversait maintenant avec Jareld et Chris se contenta alors de les observer, impassible.

Certes, il avait bien saisi la question du jeune homme, seulement il avait préféré l'ignorer au risque d'une syncope cette fois-ci. N'en ayant pas grand chose à faire de ce qu'ils pouvaient se raconter désormais, il laissa son esprit vagabonder vers la cuisinière à l'allure bûcheron. Peut-être cela lui ferait-il du bien de manger un morceau. Et puis il s'était laissé entendre dire que Hjördis était excellente cuisinière... Lui n'avait même plus le coeur à cuisiner depuis un bon moment. Et puis tant qu'il s'éloignait le plus possible de tous les cerbères de l'aveugle qui ne faisaient que l'agacer à lui lêcher les bottes, c'était toujours cela de pris non ? Oui, pour dire vrai, il fuyait, Chris n'avait pas la moindre envie d'entendre prononçer une nouvelle fois son nom, ne sachant s'il pourrait le supporter une nouvelle fois. Maintenant décidé, le jeune homme se leva, se laissa aller à un ultime baillement avant de se diriger d'un pas lent vers la porte, ne se souciant plus une seconde des deux autres personnes présentes...

Cuisine

Cuisine

La New Yorkaise cherchait un endroit calme pour envoyer deux trois messages via son communicateur et pour se poser surtout !

Loin de l'affluence de la cuisine, contenant un peu trop de prof à son goût, elle choisit de fuir les looses de l'Institut et de poser ses miches dans l'ambiance feutrée du salon...

Une fois n'était pas coutume, sa destination fut une bonne pioche : Jareld, Yamina. Y avait pire comme compagnie. Nettement.

"Salut les gars" lança t'elle mollement la lettre d'Ivy toujours à la main.

Puis elle se dirigea vers un fauteuil où elle posa ses fesses brutalement. Se saisissant de son communicateur, elle commença par sa laitue favorite :

"Hey, ma p'tite Ivy, j'ai une lettre pour toi ! Si tu veux la récupérer viens au salon, ou dis moi où t'es !"

Changeant la fréquence, elle adressa ensuite à sa douce :

"Alors, ma belle, t'es où ? On a une discussion à finir et j'attends toujours ta réponse quant à ma proposition malhonnête... Enfin, tu peux prendre ton temps pour réfléchir, parce que vivre avec moi c'est pas nécessairement de la tarte !"

Souriant comme une débile, elle abandonna quelques instants le communicateur. Et se souvint qu'elle n'était pas seule dans la pièce :

"Alors ça roule, les jeunes ? Vous faites quoi de beau ? Des bisous ?"

Sans répondre à la question de Jareld, Chris répliqua non sans méchanceté à Yamina. Le terme "pauvre gourdasse" employé par Chris gêna Jareld qui regarda attentivement son colocataire pour essayer de trouver d'où venait cette animosité. Chris baissait le regard vers ses mains, préoccupé. Le jeune homme n'allait pas bien c'était tout à fait clair... Mais ça Jareld le savait depuis un moment, avec les nuits mouvementées que passait son colocataire, Jareld ne pouvait pas passer à coté de l'état d'esprit de Chris.
Avant que Jareld ou Yamina n'ait pu dire quoique ce soit, Chris s'était levé et était partit pour on ne sait où, sans un sourire ni un regard pour les deux élèves…
Jareld savait que l’on n’était pas aux pays des Bisounours mais quand même, on pouvait afficher au moins un certain respect envers les autres, surtout que Jareld se considérait un peu comme Groscopain dans le film : il n’était donc pas si antipathique que ça…
Cette référence à ce dessin animé d’enfance fit sourire le jeune homme qui reprit très vite contenance en se redressant sur son fauteuil.
Le départ impromptu de Chris fut marqué par l'arrivée en grande pompe de Georgia: une coéquipière de l'équipe Nexus.
Elle salua Jareld et Yamina d'un "Salut les gars" très représentatif du caractère de la jeune femme, avant de s'asseoir comme une masse sur le fauteuil.
Jareld la considérait un peu comme une femme imprévisible, et un peu, folle sur les bords. Le genre de caractère que Jareld avait du mal à apprécier. Il aimait quand il pouvait anticiper la réaction des autres, et avec Georgia il ne le pouvait pas, ce qui avait le don de provoquer un certain malaise chez le jeune français.
Elle s'empara de son communicateur et sans aucune discrétion elle adressa son message à Ivy puis elle parla à sa petite amie, sur un ton très détaché et nullement gêné par la présence de ses deux camarades.
Encore une fois, c'était là tout le caractère de Georgia, indiscrète, extravertie, et survoltée. Jareld avait pensé un jour avoir cerné le caractère de la jeune femme, mais en vérité on ne le connaissait jamais totalement : quand on croit qu'on connait tous sur Georgia on découvre une autre partie d'elle même qui remet en cause toute notre théorie sur son caractère, la rendant toujours plus imprévisible.
Puis toujours d'un ton détaché elle demanda comment allait "les jeunes " et ce qu'ils faisaient de beau en émettant l'insolite hypothèse des "bisous".
Jareld lui sourit et répondit non sans une pointe d'amusement:

"Non on ne se fait pas des "bisous", on était en train de parler... Et toi, qu'est ce que tu viens faire ici?"

Demanda-t-il sur le ton de la conversation. Le jeune homme était une personne raisonnable et censé, et la jeune femme semblait l'exact opposé à ce niveau. Mais le jeune français était quelqu'un d'ouvert qui n'irait pas voir ailleurs car une personne ne lui plaisait pas, comme l'avait fait Chris tout à l'heure. Surtout que Georgia était sa coéquipière, il semblait primordiale à Jareld de connaître aux mieux ces partenaires.
De plus, la jeune femme était une ancienne élève et donc une source intarissable de savoirs sur l'Institut, ce dont Jareld avait bien besoin pour s'intégrer et connaître un peu mieux les personnes avec qui il vivait.
Le français se redressa sur son fauteuil et posa le bras sur l'accoudoir nonchalamment...

Chambre de Mina

Ivy déboula dans le salon quelques instants plus tard, comme toujours au grand galop ; le propre des terrains de jeu, c'était qu'on pouvait les instaurer où on voulait. Pourtant quelque chose la fit hésiter une fois le seuil du salon franchi. Quelques semaines plus tôt, cette pièce avait été le théâtre de deux morts, dont une, particulièrement choquante... sur le mur, juste à côté d'Ivy. Son regard pétillant dériva un instant sur le mur, comme si le sang métallique de Myou le macculait toujours. Le salon, comme le reste de l'école avait été remis à neuf, mais cette couleur que personne n'aurait jamais dû voir, était devenue la dominante d'une peinture macabre, sous le pinceau létal d'Olivier Fleury, le directeur... son ancien prof qui avait essayé de l'étrangler. Quelque part, c'était rassurant de se dire qu'il ne hantait plus l'école.
Les yeux toujours rivés au mur, elle poursuivit son chemin droit vers Georgia qu'elle avait repérée en entrant, puis tourna enfin sa frimousse vers elle.

"Alors c'est quoi ? Le directeur des USA ?! Il aura mis le temps, le bougre !" lança-t-elle pour toute introduction tendant des mains avides vers sa New Yorkaise d'amie. Avisant qu'elle était jusqu'ici en train de parler avec autre chose que des plantes vertes, elle prit acte de la présence discrète de Jareld et Yamina, qu'elle salua en leur tirant une langue aussi rouge que celle de n'importe quel humain.

Décidément, elle avait manqué un bout de la réunion. Si ce n'était pas de Cassandre qu'il parlait, de qui parlait-il donc? Il n'était pas clair! et en plus cette habitude bizaroïde de vouvoyer tout le monde! En plus, ce n'était pas parcequ'il était incapable de se faire comprendre qu'il fallait se sauver comme ça! Il y avait vraiment des gens très suceptible ici! Sans plus ce soucier le moins du monde du total manque de respect du jeune homme, elle reposa son regard sur Jareld. Lire du grec ancien et apprendre des langues pour comprendre les cultures?

- Moi je préfère parler avec les gens. Tu sais, il y a des gens de toutes les cultures et de beaucoup de pays ici. Rien de mieux pour saisir les cultures non?

Elle regarda les livres que contenait la bibliothèque un peu plus attentivement. On pouvait certainement y retrouver des volumes sur tous les sujets qui existait. Le docteur Fleury devait être quelqu'un de très brillant. Dommage qu'il était parti. La Nexus entra comme un coup de vent dans le salon.

- Salut Georgia!

Elle la laissa terminer ses appels, son attention totalement concentré sur les livres. Il y en aurait bien un la dedans qui l'interresserait. Peut-être un livre qui pourrait l'aider avec ses pouvoirs, bien qu'elle ne voyait pas vraiment lequel!

- Ça va et toi ça va? On parlait des langues.

La conversation fut coupé par l'arrivée haute en couleur d'Ivy. Puis, comme pour prouver qu'elle était bien humaine, et non la conpie conforme du plante, elle leur exposa la sienne.

En parlant de langue, salut Ivy

Georgia se dandinait, l'air de ne pas vouloir tenir en place... Elle avait appelée sa douce. Et sa réponse suspendue dans les airs était telle une épée de Damoclès au dessus de sa petite tête de piaf... De quelques mots elle pouvait la transporter d'émotion ou la plonger dans les affres de la dépression !

Elle se ravisa... Jareld et Yamina ne faisaient que parler... C'était triste quand on pouvait faire tant d'autres choses avec sa langue ! Mais vu la tête de cocker constipé du jeune mutant, Georgia se doutait bien qu'il ne risquait pas de faire quoique ce soit de buccalement intéressant...

Il fallait bien le dire : Jareld avait une gueule à bouffer des gâteaux secs.

Désirant ne pas trop attirer l'attention sur ses pensées délirantes, la New Yorkaise reprit dans un sourire sincère :

"Ah ben, je cherchais juste un peu de calme quoi ! Loin de la cuisine et de l'agitation de l'Institut... Pour... Pour... Lire un livre ?"

Ca pouvait être une idée. Mais elle ne s'en sentait guère le coeur. Ni l'envie.

Yamina précisa le sujet de la conversation. Ils parlaient de langues... Quel drôle d'idée ? Si le sujet était inépuisable, il ne s'apprêtait guère à des approches théoriques...

"De langues !" scanda t'elle triomphante. "Mais je suis une spécialiste des langues ! Je peux même te donner des cours, Yamina ! T'en dis quoi ?"

Enfin bref, Ivy déboula, impatiente dans la pièce... Et Georgia sourit encore plus largement...

"D'ailleurs à propos de langues..."

Elle se recoiffa rapidement. Et sortant l'enveloppe qui empestait le tabac froid, elle la remit à son irlandaise perchée préférée.

"Si c'est le Directeur des USA, il est pas très soigneux de ses affaires... En tout cas, j'espère bien avoir un calin pour avoir servie de boite aux lettres !"

Yamina répondit à Jareld en prétendant que parler avec les gens de différentes cultures revenait au même...
Le jeune homme leva son sourcil droit et répondit avec un sourire:

"Malheureusement, dans mon cas, les grecs de l'Antiquité ont tous disparut et parler aux morts n'est pas ma spécialité, donc leurs culture réside seulement dans la langue..."

Yamina accueillit ensuite Georgia en lui affirmant que les deux jeunes gens parlaient de langues. Connaissant un peu Georgia, Jareld se doutait des idées qui pouvaient lui passer par la tête quand on prononçait ce mot devant elle. Il en sourit, tandis que l'anarchiste lui répondit, elle cherchait tout simplement un endroit calme puis hésitant elle dit en bégayant presque: "pour lire un livre..."
A croire, que la vue de quelqu'un lisant l'avait inspiré. Puis elle se tourna vers Yamina et répondit avec enthousiasme apparemment ravie d'avoir l'opportunité de sortir une de ces blagues salaces: "Mais je suis une spécialiste des langues ! Je peux même te donner des cours, Yamina ! T'en dis quoi ?".
Jareld était ouvert mais c'était toujours étrange d'entendre de tels propos de la part de quelqu'un: qui que ce soit. Une lesbienne qui s'amusait de son orientation sexuel... Cas psychologique très intéressant, que Jareld aurait tout le temps d'étudier car, à sa plus grande déception il se retrouvait avec elle dans l'équipe des Nexus.
Si l'équipe voulait de l'ambiance, c'est sur avec Georgia ils allaient être servis. Jareld espérait seulement qu'il y aurait au moins quelqu'un de normal et non de déséquilibré dans cette équipe... C'était mal partie...
Jareld tapota l'accoudoir de son fauteuil et observa la suite avec amusement.
Une jeune femme rousse à peau verte déboula, elle sembla hésiter un instant puis elle s'avança d'un pas franc vers Georgia mains tendues vers une lettre. Le jeune français était intrigué par la teneur de la lettre, mais venant de Georgia il hésitait à vouloir en découvrir le contenu.
Puis comme pour saluer Jareld et Yamina elle leur tira la langue, et de nouveau Jareld poussa un long soupir: décidément il semblait à cet Institut ne posséder que des personnes peu, voir pas équilibré du tout. C'était à prévoir, enfin...
Le jeune homme leva mollement la main vers Ivy pour répondre à son salut pour le moins original. Il avait mal choisis l'endroit pour se faire des amis, c'était sur. D'un autre coté, cette ambiance l'amusait, il ne quitterait pas le salon, pour rien au monde!
Puis histoire de s'amuser un peu et de provoquer Georgia qui venait de réclamer un câlin à Ivy pour avoir servie d'intermédiaire, Jareld lui lança:

"Nul doute que tu dois être une experte en matière de langue Georgia mais bon après l'expérience c'est une chose, on est ensuite plus ou moins doué..."

Jareld ne connaissait aucune rumeur sur les compétences en la matière de Georgia mais Jareld voulait tout simplement la provoquer un peu, espérant qu'elle répliquerait férocement.

Centre commercial

"Wouh!"

Rachel et Daedalion apparut près de Yamina. Rachel, tout sourire, serra un sac de papier contre elle tout en regardant autour d'elle. Elle envoya un signe de la main à Georgia, Jareld et s'avanca rapidement vers Yamina pour la prendre dans ses bras. Elle sortit la lettre scellée qui lui était destinée et la lui tendit après l'avoir embrassé sur les deux joues:

"Tiens, Mina! J'ai trouvé ca!"

Lettre pour Yamina a écrit:«

Ma chérie,

Nous espérons que tes études et ta nouvelle vie se passent bien en Amérique. Tu nous manques beaucoup depuis ton départ. Si tu veux revenir tu sais que nous t’attendons. Nous t’écrivons ce mot avec beaucoup d’urgence car une personne comme toi est arrivée au village hier. Un garçon est apparu du ciel et est tombé sur le toit du temple. Tu connais bien les gens du village, ils le prennent tous pour un sorcier et l’on nous montre à nouveau du doigt. Ton père et moi avons réussi à le loger chez nous, parce que personne d’autre ne voulait, mais c’est un étranger habillé comme en Europe. Le pauvre il a sûrement perdu la tête. Mais il se tient calme. Le voisin dit qu’il parle russe. Le conseil est en pleine discussion pour savoir comment s’en débarrasser. Notre police ne veut pas s’en occuper, ils vont l’envoyer à l’hôpital de Bikaner. C’est l’endroit le moins loin d’ici et qui ferait le moins de problèmes à notre conseil. Tu sais bien comme ils sont, ils ne voudront pas enquêter, et troubler déjà plus la vie du village. Mais si il part là-bas ce garçon ne sera jamais aidé, nous avons peur du pire, moi et ton père. Cela me fait si mal de dire cela, mais tu as bien fait de partir, ma petite, car ici les personnes comme toi sont en danger.
Ton directeur peut sûrement venir et le sortir de là. Si ton école ne peut rien faire, je crois qu’il est perdu. Nous personne ne nous écouterait. Faites vite car le conseil n’attendra pas plus de trois jours.

Je t’embrasse.

Ta mère qui t’aime.

PS. Notre ami le voisin qui a déjà envoyé une lettre a dit que ça ne prend qu’une journée pour arriver, même en Amérique. Si dans trois jours vous êtes là vous prenez le train avec le garçon pour partir. Ce serait bon de te revoir, même que quelques heures, ma fille. Je sais que l’Amérique t’accepte mieux. Ici la vie n’a pas changé. »

La jeune femme se tourna vers Daedalion et lui envoya un sourire. Elle ne savait pas trop comment il réagirait avec elle maintenant. Lorsqu'ils étaient seuls, il était adorable et super gentil, mais lorsqu'il y avait d'autre monde...Comme la pauvre caissière. Elle roula de nouveau le sac de papier, par nervosité et regarda sa montre pour vérifier si elle avait le temps de faire tous les tests aujourd'hui. Le problème était surtout qu'elle n'avait pas envie d'aller au toilette...Faudrait qu'elle se calle des bouteilles d'eau. Ohh! Ou peut-être de la bière...La bière serait peut-être plus efficace...Mais en même temps. L'alcool s,était peut-être pas la meilleure des idées pour elle, dans tous les cas. Non non, des bouteilles d'eau.

"Coucou, y'all! Ca va?"

"Ah ben t'dvrais être content de la répartition des équipes alors, Jareld, des grecs morts, tu vas en bouffer avec la psy !" s'exclaffa Ivy à la volée, alors que ses mains noueuses se refermaient sur la lettre que lui tendait Georgia. L'enveloppe sentait sacrément mauvais, si bien qu'Ivy la tint à bout de bras, pincée entre son pouce et index en retroussant son petit nez.

"Ben dis donc, c'est Alixtide qu'est allé la chercher ou quoi ?!" bougonna-t-elle en déchirant l'enveloppe sans cérémonie. Plantée devant le siège de Georgia, elle s'assit tout en lisant en tailleur juste devant la New Yorkaise, l'empêchant sans s'en rendre compte de se lever directement de son fauteuil. Une fois n'est pas coutume, l'Irlandaise resta silencieuse quelques instants, les sourcils froncés, bouche bée.

"Ben vla aut' chôse..." marmonna-t-elle à la fin de sa lecture en clignant des yeux, alors que ses camarades venaient d'avoir droit aux premières loges à son premier retour corporel à la normale depuis 2 mois.
La rouquine avait beau réfléchir, elle n'avait strictement aucun souvenir d'un dénommé Shane. Pour elle, il n'y avait toujours eu que sa mémé dans sa vie. La donnée "parents" n'avait été qu'un la préface du livre de son existence, le truc qui n'intéressait personne et qui était totalement indépendant du contenu d'un livre. Alors s'imaginer que ses parents avaient pu avoir de la famille, là ! Ivy n'était jamais remontée jusque-là ! Elle s'imaginait déjà un gaillard trapu aux boucles rousses et aux pattes de marin, les yeux clairs, le visage large, rougeaud et le nez en trompette. Un type bien de chez elle avec un accent que même Adam ne pourrait pas trancher ! Quel âge avait-il ? Etait-il mutant lui aussi ? Avait-il des enfants qui voudraient faire du Sven Ascentionnel ? Une foule de questions existentielles se bousculaient dans son esprit.
Comment avait-il eu vent de sa présence à l'Institut ? Elle avait vagabondé sans laisser d'adresse en quittant Dungloe à la mort de sa grand-mère...

Sortant de sa léthargie qui avait dû durer une minute, Ivy bondit sur ses pieds comme un diable sort de sa boîte, oubliant par la même la demande de câlin de Georgia. Elle arborait son expression des grande inventions mutantes.
Une seule idée en tête, retrouver ce Shane. Elle ramassa l'enveloppe et la retourna, cherchant une adresse des yeux puis quitta ventre à terre le salon, prête pour partir à l'aventure.

Jardin

- Non merci Georgia, c'est gentil!

L'arrivé de sa colocataire arriva juste au moment où la jeune fille allait partir. Elle savait bien qu'elle l'aurait trouver un jour ou l'autre, l'intitut n'étant pas un labyrinthe sans fin, mais elle était contente d'être avec elle si vite. Avant qu'elle ne puisse lui glisser un mots, la jeune fille l'a pris dans ces bras.

- Tu sais Rachel, fallait que je parle avec toi. Tu sais que tu a baissé la température de la pièce 3 fois cette nuit? La chambre est devenue aussi froide qu'un congélateur!

Il fallait dire aussi que l'Indienne ne s'habituait pas facilement au climat froid de la ville où elle habitait, étant habitué à de grandes chaleurs dans son propre pays. Elle dormait donc avec 2 fois plus de couvertes. Malgré cela, la fraîcheur de la chambre l'avait empêcher de dormir une bonne partie de la nuit.

- Une lettre! Ça doit être mes parents, ce sont les seuls qui savent où je suis...

Il n'y avait pas grand chose à dire de son pays d'origines, si ce n'était l'intolérance des humains vis-à-vis les mutants. Elle n'y serait retourné que pour une seule chose, sa famille.

Après avoir lu avec attention la missive, elle regarda attentivement Rachel.

- Ouais, c'est ma mère! Je dois te parler d'autre chose aussi concernant le lavage que ton cher amoureux à fait. A tout alleur!

Et à la manière toute Rachellienne, elle embrassa cette dernière avant de s'en aller joyeusement, contente d'avoir des nouvelles de sa famille. Elle ne porta aucune attention à Daedallion, il y avait longtemps qu,elle avait renoncer à degeler celui-la. Elle ne comprenait pas comment Rachel pouvait continuer à lui dire bonjour tout les jours malgré sont indiférence totale. Décidément, il ne changerait jamais...


Bureau de Vadim

La tornade rousse venait de partir pour de nouvelles aventures laissant Georgia en plan, sans câlin... Décidément, elle allait tomber vite en manque d'amour à ce train là ! Et puis, que contenait ce courrier ? Une lettre du Directeur des USA ? Ou pire ? La New Yorkaise n'en savait fichtrement rien mais ça devait être super important pour que la p'tite Ivy lui file entre les doigts comme la naine asthmatique et chétive à l'approche d'Alix !

Elle soupira. Bruyamment. Une fois. Puis deux.

Il ne fallait pas se laisser aller. Même si Yamina venait également de filer... Mais qu'avaient elles toutes à se carapater en la présence de Georgia ?

En plus Rachel et Daedelion avaient jugé bon d'apparaître dans son champ de vision.

Et Jareld qui parlait des vieilles barbes de l'ancien temps... La vie était triste ! Si triste ! Et laide aussi et surtout...

Décidant de prendre le taureau par les cornes, la blonde tarée se leva et fit craquer ses phalanges.

"Bon, Jareld... Mon p'tit Jareld, la bouche d'une jeune fille n'a plus aucun secret pour moi... Et tu ne trouveras personne dans cet institut pour se plaindre de mes talents de linguiste agile !"

En effet, le témoignage de River serait difficile à obtenir...

Georgia se tourna vers son sordide coéquipier.

"Enfin, si tu veux tâter d'une langue vivante et appréciée, écoute moi..."

Elle fit quelques pas en direction de Rachel.

"Voilà, elle c'est Rachel... Visiblement elle embrasse pas trop mal. Elle est approuvée par Ken et par... Robin ! Oui par Robin !"

Georgia venait de se rendre compte d'un truc vachement futé : elle avait embrassée Camille. Elle avait embrassée Gabrielle. Gabrielle et Camille sont collocs. A son souvenir Ken et Rob aussi. Quand on embrasse un collocataire, on embrasse aussi l'autre. CQFD. Rachel était l'objet du désir de Ken & de Rob.

"D'ailleurs Rachel, tu fais comment pour cumuler les deux ? Non parce que je vais peut être aller dormir avec Camille... Et comme je veux pas faire de jalouses, faut me partager équitablement... C'est ça le commerce équitable. Je veux commercer avec l'une comme avec l'autre en toute équité ! Alors toi, c'est comment ? Ken jour pair ? Rob jour impair ?"

Mais un truc la tracassait encore.

"Et pis faut m'expliquer, c'est quoi cette histoire de lavement que Ken t'as fait ? Ca m'a l'air un peu tordu ce truc... Enfin les préférences sexuelles du premier de tes hommes ne me regardent pas trop... Mais bon j'aurai aimé savoir quand même ! Car tu l'auras compris je suis moyennement intelligente et j'ai pas tous les diplômes de Ken mais même si c'est un peu dégueu et que ça relève des compétences d'un accoucheur d'animaux, je veux quand même savoir !"

Elle marqua une pause.

"Ne serait ce que pour expliquer les recettes de Ken à Alix !"

En voilà une idée quelle était bonne !

Salon

Le tap-tap morose de Cassandre la précéda dans le salon. Parfums et voix se mêlaient dans une atmosphère dont l'électricité était complètement étrangère à la présence de Daedalion. A l'époque où elle utilisait ses pouvoirs, elle aurait pu prévoir que l'endroit serait déjà bien investi par les élèves... Mais cela ne faisait rien. Georgia était là, d'après sa voix. Elle reconnut également Rachel, qui semblait lui répondre.
Décidemment, les élèves ne semblaient pas très enclins à profiter de leur temps libre à l'extérieur, et ce malgré le retour discret d'un temps plus clément sur l'état de New York. Cela la conforta dans sa décision.

Prenant garde à prendre le chemin le plus long pour rejoindre Georgia, déduisant que les plus empruntés seraient bloqués par les autres élèves, la psychologue s'approcha de la jeune fille, tourna légèrement la tête vers Jareld en percevant son odeur à sa proximité, puis s'adressa aux deux élèves.

"Si vous avez quelques minutes, j'aurais voulu vous parler, ainsi qu'à Iacobo, Mina, et Fabiola, une nouvelle arrivante." dit-elle doucement. Les prénoms lui avaient semblé plus naturels que le nom de l'équipe en cet instant. Et pour cause, elle avait proposé aux élèves d'intégrer l'équipe, rien de certifiait qu'ils auraient l'envie, sinon la confiance pour accepter la proposition.

"... Vous savez s'ils sont sortis après les cours ?" demanda-t-elle après une hésitation en remontant ses lunettes sur son nez. C'était ce genre de questions simples, statut oublié, que Cassandre réapprenait l'ignorance, un état aussi béat que bêta.

Ivy s'adressa à Jareld en prétendant qu'il devrait apprécier d'être chez les Nexus, car des grecs morts il en aurait avec Cassandre...
Le jeune homme ne comprit pas trop pourquoi mais il savait que c'était lié à l'origine grecque de la psychologue. Elle avait parlé avec enthousiasme comme à son habitude, un enthousiasme, que Jareld trouvait un peu...fou.
Décidément cet institut lui réservait encore pal mal de surprise en matière de cas psychologique. Mlle Deneos devait avoir beaucoup de travail ici... Entre ceux qui ne l'aimait pas comme Chris, ceux qui étaient à moitié fou tel que Georgia ou Ivy...
Enfin aux yeux de Jareld ils semblaient fous, mais peut-être n'était-ce pas le cas... Le jeune homme se remettait régulièrement en question pour être sur d'avoir bien abordé tous les aspects avant de juger. Le jeune français jugeait oui, son père dans son éducation chrétienne lui avait appris à ne pas juger: "Ne juge pas, et tu ne seras pas juger..." Combien de fois Jareld avait eut le droit à ce sermon. Malheureusement pour son père, Jareld pensait que penser c'était juger, car on ne pouvait avoir de pensées objectives, on jugeait donc en bien ou en mal. Et c'était le propre de l'homme de penser et donc de juger...
Mais si Jareld jugeait il faisait son possible pour ne pas condamner. Il lui semblait que le véritable message de sa religion résidait dans ce fait: ne pas condamner. Ainsi Georgia ou Ivy, il les jugeait de folle mais ne les condamnaient pas pour autant. Nous sommes tous différents, d'autres plus que la moyenne. Et ce n'est pas parce que Jareld faisait partit de la moyenne qu'il devait juger la minorité...
Ivy parla ensuite aux autres et Jareld regarda Rachel se téléporter sous ses yeux avec Daedalion à ses cotés. La jeune femme le salua et Jareld répondit par un sourire et un "salut".
Le français sourit aussi à Daedalion se souvenant de leur rencontre durant l'attaque des professeurs. Jareld avait dut l'emmener à l'infirmerie ou semble t-il, il s'était remis.
Ivy partit alors que Rachel donnait une lettre à Yamina qui déclina la proposition de "bisous" de Georgia.
Tout le monde semblait avoir des lettres aujourd'hui... Cela faisait penser à Jareld que ses parents avaient peut-être répondu à son mail... Il irait voir tout à l'heure.
Yamina parla un peu avec Rachel sa colocataire, puis elle partit sans le moindre regard pour Daedalion.
Et Georgia répondit à la provocation de Jareld qui ne put s'empêcher de sourire lorsque celle-ci serra son point en faisant craquer ses articulations.
Loin de lui l'envie de se battre, mais voir Georgia réagir ainsi à sa provocation l'amusait beaucoup et se reprenant il cessa de sourire pour ne pas poursuivre trop dans sa provocation avant que ça ne dégénère.
La jeune femme enchaîna, alors que Jareld la regardait sans broncher, toujours amusé intérieurement. Elle présenta Rachel à Jareld proposant ainsi au jeune homme de tester les compétences linguistes de la téléporteuse et de les apprécier par la même occasion.
La pauvre Rachel qui n'y était pour rien là dedans salua chaleureusement le jeune français.
Puis Georgia partit dans son délire que Jareld eut du mal à suivre mais il le comprit tout de même. La blonde prétendait que la jeune femme avait embrassé le colocataire de son petit ami... Et Georgia provoqua ainsi une mini-dispute, en faisait passé la téléporteuse pour une fille "facile".
Rachel avait répondu à Georgia qui l'avait apparemment embrassé que Camille la petite amie de Georgia connaissait bien mieux les compétences linguistes de Georgia qu'elle. Ce qui n'était certainement pas faux...
Le jeune mutant les regarda encore, elles parlaient désormais de lavement en référence à ce qu'avait dit Yamina... Rachel affirma les larmes aux yeux que Georgia avait l'esprit tordu.
La dispute était amusante, mais Jareld s'en voulait de plus en plus : par sa faute Rachel semblait souffrir des paroles de Georgia provoquées par l'idiotie de Jareld.
Le jeune homme se leva, alors qu'elles avaient finis, et donna une petite claque amicale dans le dos à Georgia, pour la provoquer encore un peu et aussi pour que la jeune femme cesse d'embêter Rachel que Jareld appréciait.

"Allez Georgia, arrête donc! T'inquiètes, je me renseignerais sur tes compétences, inutile de dévier le sujet sur Rachel, c'est toi qui m'intéresse!"

Dit Jareld en lui adressant un clin d'œil accompagné d'un sourire. Puis, se tournant vers Rachel, il lui adressa un sourire compatissant presque pour se faire pardonner et s'apprêta à dire quelque chose. Quand soudain Cassandre arriva tranquillement avec sa canne dans le salon.
Elle évita soigneusement le passage encombré et se tournant vers Jareld et Georgia, elle demanda à passer quelques minutes avec Iacobo, Fabiola, et Mina, ainsi que Jareld et Georgia. En bref elle voulait parler à son équipe.
Jareld adressa un large sourire à la psychologue et d'un regard en coin il observa la réaction de Georgia et l'effet de ses paroles sur la blonde.
Mlle Deneos enchaîna en demandant s’ils savaient où se trouvaient le reste de l'équipe.
Le jeune français n'en avait pas la moindre idée, il n'avait vu que Georgia aujourd'hui qui faisait parti des Nexus.

"J'en sais rien, j'étais dans ma chambre la plupart du temps."

Peut-être que Georgia était au courant de quelque chose, il se tourna vers elle en attendant une quelconque réponse.
Il n'avait jamais vraiment réfléchi à l'équipe, et ce que cela impliquait. Surement des missions dangereuses qui mettrait sa vie et celle de ses amis en danger, mais c'était le lot quotidien des élèves de l'Institut, qu’ils restent ou pas dans l’école. Comme le prouvait l'attaque des professeurs ou les gars qui étaient venus pendant les missions à l’Institut, semé la zizanie et au passage tué quelques élèves.
Alors comme Jareld avait choisis de rester à l'Institut, et donc qu'il était potentiellement en danger, autant valait-il mieux voir un peu le monde en partant en mission.
Il accepterait volontiers d’intégrer l'équipe des Nexus...malgré ou grâce à ses partenaires…désopilants !

La New Yorkaise esquissa un sourire en réalisant la confusion qu'elle avait faite ! Il ne s'agissait donc que de lessives...

"Ah excuse moi Rachel, j'ai un peu du mal aujourd'hui ! J'avais imaginée des choses qui n'existent pas ! En fait si tu veux tout savoir, j'avais une image de Ken avec des gants en latex et..."

STOP ! Georgia se mordit la lèvre au sang. Il ne s'agissait pas d'en dire plus. Ou alors de le dire autrement. De dire autre chose.

"Et... euh... Vis une vie heureuse avec Ken ! Il est beau d'ailleurs ton Ken, hein ? Qu'est ce qu'il est beau le KennyKenny à sa Rachel !"

Il ne restait plus qu'à faire quelques grimaces pour finir de passer pour folle, ce qu'elle s'empressa de réaliser, ébrouant ses cheveux blonds au vent.

Toute décoiffée, elle entreprit de prendre un sourire le plus stupide possible. Normalement après ça, Rachel devrait hausser les épaules et s'en aller ou lui proposer des soins médicaux adéquats ou tout simplement changer pudiquement de sujet...

Mais certainement pas lui demander la nature de cette confusion !

Dame Cassandre fournissait également une excellente transition. L'ex-voyante toujours aveugle se débrouillait finalement pas trop mal avec une canne. Georgia se demandait toutefois si elle n'avait pas été placée dans l'équipe des réservistes. C'était la cour des miracles en fait les NeXus. Elle sourit bêtement : au moins, ils étaient tellement inutiles qu'on leur demanderait pas d'accomplir des miracles. Plutôt que d'aller crapahuter dans les égouts comme du temps de Vayne ou de faire équipe avec le nem fou comme avec Sahari, ils ne feraient rien de dangereux : de la paperasse peut être, faire le thé de Dame Cassandre... Ce qui laissait beaucoup de temps libre pour ses propres bêtises à elle !

Jareld quant à lui se permettait une familiarité qui lui valut une moue grognonne de Georgia. Il était intéressé par elle ? Que diantre !

Enfin revenant à la question principale de sa référente infralucide, la New Yorkaise répliqua mollement :

"Ben euh... Mina je l'ai pas vu... Et euh, Iacobo veut faire de nous ses femmes ! Pis..."

Elle se gratta la tête en signe d'une intense réflexion.

"Mais le mieux, c'est de les appeler sur leur communicateur !"

S'exécutant, elle lança à Iacobo et à Mina :

"Hey les gars, venez vite dans le salon..."

Elle marqua une pause : si elle proposait une simple discussion avec Dame Cassandre, ça n'allait intéresser personne... Et du coup la pauvre aveugle se sentirait inutile... Et ça le faisait pas !

Après une courte pause :

"Dame Cassandre va nous faire la danse du Limousin ! Venez vite, ça va être trop drôle !"

Riant de son mauvais coup, Georgia se tourna vers la psychologue grecque :

"Désolée M'dame Cassandre, c'est tout ce que j'ai trouvé pour qu'il rapplique"

Puis oubliant toute pudeur, elle répliqua à Camille :

"Bien sur que ça m'intéresse ma puce... Mais, Dame Cassandre veut parler à toute l'équipe... Alors je passerai plus tard, si ça te dérange pas, avec mon matelas..."

Elle baissa son communicateur en guise de reddition. Il ne restait plus qu'à attendre les différentes réponses de ses correspondants à distance.

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Rachel resta silencieuse. Elle regarda Georgia, sans ne rien penser de particulier autre que "C'est Georgia". Elle dirigea toutefois un regard blessé sur Daedalion. Elle savait qu'il n'aimait pas les autres et avait un égo a protéger, mais elle aurait aimé qu'il prenne sa défense, d'une facon ou d'une autre. Elle haussa les épaules, réaction que Georgia attendait pour montrer qu'elle avait gagné l'argument. Elle ne ne comprendrait jamais...Rachel ne comprendrait jamais pourquoi autant de personnes se moquaient d'elle de cette facon, alors qu'elle était gentille et aimable avec tous. Elle sourit un moment lorsque Georgia fit une mimique de femme qui parlait à son bébé. C'était peut-être ce qui l'attendait après tout. Elle eut un fou rire beaucoup plus sombre que celui qui soulevait les épaules de son nouveau ex ami, assis sur le canapé. Et elle le cacha pas mal mieux que lui aussi.

Son masque étant tombé, elle le remit en place, un sourire radieux se formant sur son visage. Elle se contenta de sourire à Georgia. À quoi cela servirait-il d'être en colère contre elle. Elle en était bien incapable. Rachel savait que Georgia n'était pas folle comme elle le lui montrait. C'était vraiment juste une facon de se moquer d'elle encore plus...Elle voulait lui faire accroire que si elle réagissait de cette facon, c'est parce qu'elle avait un problème. La jeune femme savait que ce n'était pas le cas et n'encouragerait pas son attitude. Elle se tourna vers Jareld, qui avait tenté de la défendre, et lui tapota l'épaule amicalement. Elle regarda Cassandre arriver et lui sourit, sans rien dire. Puis, après avoir évité de regarder Daedalion, Rachel quitta le foyer.

Chambre de Rachel et Yamina

Chambre de Iacobo

Le serbe était descendu lentement par les escaliers menant aux chambres. Encore un peu sous le choc de la situation qui l'avait amené à embrasser fougueusement une jeune femme qui le hantait et l'obsédait puis s'engager même à... sortir avec elle ?

Il avait totalement disjoncté. La perspective de se montrer à ses côtés le faisait littéralement frémir alors que proposer à la moitié des filles de l'Institut de devenir ses femmes dans une relation polygamique ne le génait aucunement.

Il approchait à présent du salon, il fallait se ressaisir, imposer son style.

Il croisa Rachel qui n'avait en fait pas d'expression. Il ne la salua pas, pas le temps, pas l'envie : son petit mari lui en donnait suffisamment.

Il avait accepté l'offre des NeXus. Il lui fallait une équipe, qui plus est encadrée par une des seules personnes qu'il respectait de par son intelligence et son pouvoir, Cassandre. Il lui fallait acquérir de l'expérience, découvrir les grandes instances mutantes de ce monde, s'informer, s'entrainer pour un jour évoluer.

"Voilà ma nouvelle cellule psychologique d'intégration"

Il entra dans la pièce comme si rien ne s'était passé quelques minutes auparavant. Ils n'avaient pas à le savoir, du moins pas pour le moment. Il s'agissait d'introduire la nouvelle équpe, et dompter d'office les bleus.

Il avait entendu comme les autres les péripéties de Cassandre, les divers crimes qu'on avait pu lui attribuer. Il n'en pensait pas grand chose si ce n'est qu'elle était d'une rationnalité presque inquiétante et qu'elle ne serait probablement jamais heureuse. Au moins ils étaient deux.

"Je suis là"

Il ne lui en dit pas plus, elle semblait usée et pensive. On ne choisissait pas son pouvoir, la seule alternative était la mort : si on ne le souhaitait pas ou si on n'en avait pas le courage il fallait endurer. C'est ce que faisait son nouveau professeur et Iacobo se félicita mentalement qu'elle suive sa thèse élitiste.

Il se tourna ensuite du côté de Georgia et du nouveau qui devait être Jareld.

"Je retrouve donc la grande fougueuse de l'Institut, révolutionnaire entre deux nuits chaudes. Tu m'as arnarqué sur la marchandise limousine petite, je n'oublie pas. Et le gringo, je suppose que c'est... Jareld"

Il le dévisagea de la tête aux pieds.

"Mouais, bof. Nous verrons si tu survis"


Une seule chose le gênait véritablement. Daedelion, la nouvelle petite racaille à mèche rebelle de l'institut glandait tranquillement dans la pièce, son petit sourire à baffes en prime.

"Je peux comprendre que regarder la télévision soit un grave aveu d'impuissance de ta part mais Cassandre ne peut actuellement pas t'aider à résoudre tes problèmes de jeune gothique. Va rejoindre ton équpe de loqueteux et laisse les grands discuter des problèmes de ce monde".

[Hrp : à partir de là, nous considérons que Mina et Fabiola sont aussi entrées dans la pièce.]

Le visage de marbre de Cassandre ne témoigna aucune expression à la blague de Georgia derrière ses lunettes noires, et resta figé dans sa neutralité morose coutumière. Non pas qu'elle soit fâchée, simplement que le coeur n'y était pas, ou plus. Elle n'avait de toute façon pas véritablement saisi de quoi il retournait avec "la danse du Limousin", mais notant l'hilarité de la jeune fille, il devait s'agir d'une blague salace.

Suite à l'appel de Georgia, Iacobo ne tarda pas à faire son entrée, bientôt suivi de Mina et Fabiola. La psychologue eut un petit soupir aux réparties du Serbe envers Daedalion. Ca commençait bien.

"Pour commencer, je vous présente Fabiola Cerventès. Elle vient d'arriver et je compte sur vous pour lui faire bon accueil." dit-elle, espérant que ses futurs camarades n'interpréteraient pas cela comme un autorisation à faire valoir un prétendu droit de cuissage.

"Fabiola, voici Iacobo, Georgia, Jareld et Mina. Je suis Cassandre." ajouta-t-elle avec un sourire timide, présentant brièvement les élèves à qui elle avait proposé d'intégrer les NeXus.

"Je vous ai proposé d'intégrer mon équipe à tous les cinq, comme toute proposition, vous êtes en droit de refuser..." elle fit une légère pause dans sa phrase et ajouta "... sans vous justifier."

Maintenant plus qu'à tout autre moment, il était inconcevable pour Cassandre d'imposer quoique ce soit aux élèves. Les choix seraient désormais les leurs, maintenant qu'elle avait scellé ses facultés dans un recoin de son esprit. Les possibles reliés à l'élaboration de cette nouvelle équipe resteraient inconnus, et se dévoileraient d'eux-mêmes, naturellement. L'acceptation ou le refus auraient quoi qu'il en soit tous deux une conséquence à long terme, sur eux, mais aussi sur le reste du monde. Mauvaises, bonnes ? Les variables étaient si inquantifiables et subjectives que ces notions perdaient leur signifiant.

"Avant de prendre votre décision, j'aimerais que nous apprenions à nous connaître un peu mieux... A cette fin, je vous propose de partir tous les six camper deux jours dans le Vermont, histoire de nous aérer l'esprit et de faire connaissance." expliqua-t-elle. S'aérer l'esprit, elle en avait besoin, et elle se doutait qu'elle n'était peut-être pas la seule dans ce cas. Elle n'avait jusqu'ici jamais eu le luxe d'inviter les élèves à une véritable sortie, et si peu de temps pour s'intéresser à eux...

"Que les intéressés préparent leurs affaires, prenez des vêtements chauds et résistants. Le temps s'adoucit mais nous ne sommes pas encore au printemps. Le nécessaire à camping nous attend dans un des vans de l'école. J'attendrai ceux qui veulent venir dans le hangar d'ici une heure."

Elle s'arrêta là, ne sachant pas vraiment quoi dire de plus. La réaction, imprévue, des élèves lui faisait peur. Il était plus aisé d'être confrontée à leur absence au rendez-vous du hangar qu'à leur réaction immédiate à sa proposition.
Cassandre hocha silencieusement la tête, puis se dirigea vers la sortie du salon, laissant les élèves deviser entre eux de ce qu'ils décideraient de faire.

Ailleurs

Georgia s'esclaffa légèrement en entendant l'indignation toute fausse de son ami le serbe.

"Et oui ! Tu t'es laissé appâter par tes penchants !"

Les garçons étaient si prévisibles ! Contrairement à Dame Cassandre...

Telle une apparition, celle-ci leur avait proposé... des vacances ? Georgia était perplexe : elle qui s'attendait à plus d'action, on lui proposait de se dorer comme une baleine échouée au soleil... Ou tout du moins le même genre d'activité mais en chaudement couverte et en beaucoup moins funky !

"Yo, Fabiola !" lança t'elle pour se montrer hospitalière ! La petite était bien mignonne et innocente... Mais prédisant le regard réprobateur de Cassandre en cas d'action inconsidérée de sa part, elle s'abstint d'ajouter quoique ce soit...

"Bon ben je vais préparer mes trucs. A plus, les gars !" lança t'elle à la volée en s'esquivant vers la sortie...

Au passage, elle ajouta à l'attention de Dédélion :

"Et la télé c'est mauvais pour les idées... Si tu veux humilier le p'tit Pigloo, il doit traîner quelque part avec son grand frère, KungFuFighter ! Tu les salueras de ma part !"

Puis elle se tira en direction de sa piaule...

Chambre de la plus belle

Georgia appela le reste de l'équipe avec son communicateur, et les invita à venir voir Mlle Deneos, effectuer une danse du limousin...
Jareld foudroya Georgia du regard à défaut de ne pouvoir faire plus. Décidément, elle et ses propos vulgaires, n'était pas prêts de changer...
Jareld se retint de dire quoique ce soit, en songeant au reste de l'équipe qui n'allait certainement pas tardé.
Iacobo, le serbe entra, Jareld ne le connaissait presque pas, juste de réputation. Cette dernière n'était pas à son avantage, mais comme le français n'aimait pas se fier aux ragots, il se ferait sa propre opinion du serbe. D'entrée, il fit une remarque désobligeante, Jareld ne se considérait pas comme psychologiquement atteint...
Il annonça sa présence à Cassandre, puis il s'adressa à Georgia pour échanger des propos on ne peux plus douteux sur les habitudes de ces deux personnages. Néanmoins ils semblaient s'apprécier...
Puis il se tourna vers Jareld et le passa en revue comme du vulgaire matériel militaire. Puis il commenta d'une moue dédaigneuse suivit d'un "nous verrons si tu survis", très encourageant pour le jeune français qui tourna la tête vers Cassandre pour ne pas répondre à la futile remarque de Iacobo.
Jareld prenait sur lui pour ne pas répliquer, mais il ne voulait pas que l'équipe parte sur de mauvaises bases, alors il se forçait à se taire.
Il ignora donc royalement, les propos de Iacobo attendant les autres élèves. Il comprit juste que maintenant il s'attaquait à Daedalion avec des piques que pour une fois Jareld appréciait, en effet l'ex-paralytique n'avait même pas daigné le saluer alors que le français l'avait porté jusqu'à l'infirmerie et avait amortis la chute de celui-ci. Il aurait pu au moins lui répondre...
Dommage, que Rachel soit partie, elle illuminait au moins par sa présence le salon. Elle au moins, était sympathique et attachante. Pas comme Iacobo ou Georgia totalement antipathiques. Jareld n'était plus d'humeur à se moquer de la blonde, car il pensait soudainement avec cette réunion qu'il allait avoir pas mal de temps à passer avec elle. Donc inutile de commencer mal...
Fabiola et Mina arrivèrent et se postèrent face à Cassandre, Jareld imaginait la surprise qu'avait du avoir les jeunes femmes en entendant
Georgia annoncée la danse du limousin qu'allait effectuer Cassandre. Jareld sourit, tout seul en songeant à la situation. Puis tournant son regard vers elles, il leur adressa un sourire chaleureux pour les saluer.
Puis comme la psy prenait la parole il reporta son attention sur elle, et écouta.
Elle annonça tout d'abord que l'intégration de l'équipe n'était pas une obligation. Jareld avait déjà choisis de l'intégrer dès qu'on le lui avait proposé. Autant risquer sa vie en mission qu'en restant à glander à l'Institut où ils avaient autant de chances de mourir.
Mais ce que proposa Cassandre, n'était pas un briefing, pour débuter une mission, ni même pour décider de l'avenir de l'équipe ou en débattre, non, il s'agissait tout simplement de prendre du bon temps dans le Vermont, région que Jareld ne connaissait pas. Mais en évoquant le camping, il comprit qu'il devait s'agir d'une région préservée de l'intense urbanisation de la côte Est des Etats-Unis.
Mlle Deneos souhaitait, que ces "vacances" permettent aux membres de l'équipe de faire connaissance, et ainsi de la souder au mieux.
Jareld ne put s'empêcher de penser qu'avec des Iacobo provocateur, et des Georgia aux blagues salaces de mauvais goût, ils auraient bien du mal à souder l'équipe. Mais il fallait tout de même essayer.
Surtout que le français adorait le camping, en France il en avait fait régulièrement avec ses parents.
Cassandre recommanda de prendre des vêtements chauds, et de partir en direction du hangar afin de partir au plus vite dans le Vermont.
Georgia semblait ravie, elle salua tout le monde et sortit.
Jareld se leva pour faire de même, ignorant Iacobo et Daedalion qui semblait tout les deux encore réduits à s'envoyer des piques mutuellement en jouant à celui qui "trouvera la remarque la plus cinglante" aura gagné.
Puis avec un regard et un sourire pour Mina et Fabiola, comme pour leur dire, "à tout à l'heure", il sortit du salon en direction de sa chambre pour préparer une valise rapidement. Il avait hâte d'y être...

chambre de Chris et Jareld

Mina était contente d'être intégrée dans cette équipe. Elle ne connaissait pas Iacobo qu'elle avait croisé qu'en de rares occasions, mais connaissait un peu plus Georgia, et venait de rencontrer les nouveaux Fabiola, Lars et Jareld.

L'idée du professeur Deneos était une très bonne idée. Se retrouver tous ensemble dans une partie camping à l'américaine, ça allait être marrant. Il fallait que Mina aille préparer ses affaires.


"bon, bin j'ai deux trois affaires à emballer moi. A plus tout le monde!!"

chambre de mina