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Histoire de faire la loque... - Page 4 Empty Re: Histoire de faire la loque...

Mar 4 Nov 2008 - 23:55
La réunion n'était en fait qu'une feinte, au même titre que la merveilleuse danse du limousin version Ray Charles qu'était sensée proposer sa nouvelle supérieure.

L'équipe partait pour une classe verte sensationnelle dans le vermount, histoire de se ressourcer dans la plus parfaite harmonie. Vu la moue dépressive que Cassandre lui proposait depuis le début de la conversation, leur petite exercusion s'avérait joyeuse.

Les deux autres membres de l'équipe étaient rentrés à leur tour. C'était censé être deux jeunes femmes. Il trouva effectivement une hispanique à la poitrine généreuse et peu bavarde : les caractéristiques parfaites pour celui qui cherchait sa femme d'un soir. Il préféra écouter le reste du petit discours introductif plutôt que de la briser oralement si vite : il aurait tout le Vermount pour le faire. On ne travaillait pas à ses côtés sans être suffisamment fort dans sa tête.

La deuxième "femme" était elle aussi présente dans le thème de la feinte. C'était en réalité une affreuse petite harpie aux griffes bien aiguisées et armée de petites ailes. Il en ressentit un frisson de dégôut. Le Vermount allait être génial.

Georgia était excitée (quand ne l'était-elle pas ?), Jareld et les autres tous aussi partants.

"Je serai présent dans une heure. Ce sera une bonne épreuve, tout le monde ne reviendra peut-être pas..."
Il laissa sa phrase en suspens alors que le reste de sa nouvelle équipe quittait la pièce : autant faire faiblir dès le départ les plus hésitants.

Daedelion fit ses preuves dans leur début de duel de petits pourritures. Il sourit presque de plaisir : il était le premier à véritablement l'attaquer sur son ancienne profession. C'était pourtant une ouverture évidente mais qui demandait une bonne paire de mutant en chaleur.

Un petit minet à la répartie bien aiguisée donc. Il en avait croisé quelques uns dans son ancienne vie, quelques paroles en l'air, quelques pointes, quelques coupes de champagnes, quelques filles. Belle énonciation, du vocabulaire, un sourire travaillé : une belle façade mais l'ancien prostitué qu'il était connaissait leurs limites , il n'étaient pas prêts aux exactions les plus basses, à embrasser les extrêmes.

La discussion s'annonçait pour une fois divertissante, le gringo ayant une grande gueule et la ferme intention de s'imposer. Iacobo s'affala à son tour sur un canapé, le regardant droit dans les yeux, comme pour jauger de façon excessivement virile le cran du bonhomme.


"Je suis bon, tu peux rester dans mon salon. Je t'accorde même la parole mon petit skater en sucre.

Je dois bien t'avouer que j'attendais quand même de quelqu'un qu'il me permette de ressasser mes bons vieux souvenirs orgiaques ! M'enfin ca n'est pas exceptionnel de ta part, les petits bourgeois ont toujours été très excités par les gâchettes faciles et le monde de la nuit.

En ce qui concerne les mots peu gratifiants tu peux t'arrêter là, je prenais déjà mes bains dans du champagne que tu jouais encore aux légos.

Qu'est ce qu'un petit électrokinésiste dans ton genre peut chercher ici ? Ton petit côté gothique ne te rend ni gentil, ni méchant, juste dans le flou total quant à tes convictions... aider les gens ? Tu dois un peu t'en foutre. La gloire, bof, l'argent, bof aussi, tu dois juste chercher un peu de reconnaissance... ca te rend presque mignon, JustiX"
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Mer 5 Nov 2008 - 2:29
Les images ne racontaient plus d’histoire pour le jeune homme qui ne distinguait à l’écran que des protagonistes fades gravitant autour de querelles d’amours incestueuses et peu crédibles. Daedalion s’ennuyait. Les conseils, même mal présentés, de ses camarades s’avéraient exactes. La contemplation visuelle d’une boîte à image ne contenant que des inepties capables de ravirent les cors de vielles femmes esseulées le plongeait dans un état végétatif inquiétant. Néanmoins, cette extinction partielle de son cerveau lui apportait un calme évasif, le graciant d’une compagnie hostile et indélicate qui s’évertuait, malgré nombres d’efforts sarcastiques, à communiquer avec lui.

Iacobo Milosevic, Serbe au passé déniaisé, s’assit sur l’un des fauteuil en clamant la propriété du lieu. Ses intentions étaient claires, il déclara la joute verbale ouverte et le Dandy, fier depuis peu et imbu depuis toujours, éteignit le poste pour offrir à l’ennemi une attention toute méritée. Bien ancrer dans le cuir, il fit face au jeune homme en adoptant à nouveau ce sourire divertit par une bataille orale à venir. Il s’amusa à relever toutes les étiquettes qu’on lui attribuait, rarement pertinente, il notait avec complaisance toutes les images qu’il semblait dévoilait à son audience.

« Skater, gothique et bourgeois. Ça fait pas mal de labels pour une seule personne. Je suis sûr que tu peux faire mieux, admire plutôt la pertinence de mon analyse ». Il marqua un temps, son index caressant sa narine pour signifier une fausse réflexion. « Psychotique catin avide de sang et d’alcool pour compenser un manque d’amour… Alors, je peux encore peaufiner la chose ou je suis assez juste ? » Tel un psychologue d’apparence, il croisa ses jambes, entremêla ses doigts au niveau du torse pour ne libérer que ses pouces et ses index qui s’épousèrent mutuellement. « Ha oui, conclut-il, raciste anti-humains ».

Daedalion, bien qu’enfermé dans son égocentrisme croissant, ne se leurrait pas sur ses intentions. Ce débat n’avait rien de sensé, et quiconque assisterait à cet échange vénéneux aurait raison d’affirmer qu’il s’agissait juste d’une bataille phallique entre deux personnes marquants leurs territoires. Ils jouaient à celui qui pisse le plus loin sans souiller leur pantalon. « Tu sais quoi, lâcha-t-il soudainement, je vais être honnête pour une fois. Je n’ai rien contre toi. Que tu m’apprécies ou pas, c’est ton droit, de mon côté, je préfère largement discuter avec quelqu’un aussi vil que moi plutôt qu’une bonne âme qui me culpabilise de mon limpide cynisme. Je ne suis pas là pour sauver le monde, ni pour aider mon prochain et encore moins pour être reconnu en tant que héros. Je veux découvrir mon potentiel, l’exploité au maximum pour connaître mes limites et les surpasser. C’est la raison pour laquelle je suis venu à l’institut et c’est cette même raison qui me pousse à rester. Mon sale caractère, mes griefs contre le reste, au final, ça m’importe peu. Je contrôle la foudre, je vis un rêve éveillé et une fois que je maîtriserais ce songe, je satisferais mes plus perfides désirs. Même les plus futiles comme lâcher Alixtide sur un îlot de cinq mètre carré entouré d’un océan d’eau douce. Je suis pas compliqué, je me fiche de l’avenir mutant, si on parvient à vivre en paix tant mieux, si on échoue, tant pis. Je vis pour ma petite personne, rien de plus, le fait d’être un Justix me permet de progresser plus vite, un mal nécessaire qui me satisfait. Le reste, mes amis, mes romances, tous le reste, je ne me leurre pas, elles sont passagères. J’ai dix sept ans, je ne compte pas finir mes jours ici comme les imbéciles qui décors le jardin de leurs stèles morbides. »

Il s’étira, détendant ses bras pour rafraîchir ses articulations. Il devinait déjà toutes les armes qu’il venait de jeter aux pieds de son ennemi qui s’empresserait de les saisir. Mais cette pensée ne l’importa pas, rien ne le vexait plus qu’être catalogué à un mouvement de masse contestataire qui prônait leurs idées par un simple défilé vestimentaire alternatif. Il n’était pas Gothique, ni Skatter, bourgeois de naissance certes, il se définissait comme une personne normale aspirant à une destinée ambitieuse.
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Jeu 6 Nov 2008 - 2:39
Le serbe s'enfonça un peu plus profondément dans le canapé tout en balayant une poussière imaginaire sur sa cuisse. La conversation devenait intéressante, s'aventurait au-delà du simple duel formel entre deux bons égocentriques.

Son discours était cohérent, sa dégaine plutôt confiante et il était armé d'un réalisme qu'il avait peu observé depuis son arrivée à l'Institut.

Il se divertit à lui assigner quelques mots clefs qui s'avéraient au final assez justes.

"C'est plutôt bien vu, une fois encore tu es les premier à employer le terme, raciste. Ce serait un concept à developper..."

Pour une fois il écouta avec attention le monologue de l'électrokinésiste. A travers son discours il ne put qu'en venir à une évidence : ses motivations étaient quasiment similaires aux siennes, la simple différence étant son manque d'intérêt idéologique. Une vision encore plus individualiste que la sienne en somme.

Encore pire, Daedelion lui ressemblait à son arrivée à l'Institut. Iacobo avait peu changé mais le contact avec les missions paramilitaires, la participation au journal, les institutions mutantes ou antimutantes à travers le monde et la vie au côté de ses semblables l'avaient au fur et à mesure sensibilisé à une certaine conception de la mutanité qui l'avait éloigné de son nihilisme initial.

Il ne connaissait pas son passé mais le garçon lui ressemblait. Puisqu'il lui ressemblait il n'éprouvait aucune amitié à son égard mais développa tout au long de son discours une certaine reconnaissance de celui-ci; une reconnaissance qu'il avait accordé à quelques individus seulement : Cassandre, Georgia malgré ses frasques, il réfléchissait à Abaigh et Wind dans un autre style.

Il soupira, presque de déception.

"D'accord, je ne me nourrirai pas de toi puisque tu n'as pas de passions et tes motivations s'approchent plus ou moins des miennes, ce qui n'est pas forcément une bonne chose.

Quoiqu'il en soit je développe actuellement une théorie, une vision politique du mutant. C'est une réflexion que j'enrichis à travers les expériences de mission. Mais il me faudra des collaborateurs, des partisans.

Tu n'as pas l'air de croire en grand chose pour le moment, moi non plus remarque. Mais l'homo superior est une intime conviction. Je ne t'aime pas mais le jour où tu auras rejoins ma position, préviens moi. J'aurais sans doute besoin d'autres sources de réflexion"
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Jeu 6 Nov 2008 - 22:48
La pièce était vide en dehors des deux associables qui semblaient dégager une aura répulsive contre les bien pensants. Le jeune homme s’étonna du revirement d’opinion de son interlocuteur et, perplexe, il relâcha sa garde pour tenter de discerner les intentions du Serbe. Alors que les hostilités s’étaient vaillamment engagées, l’ex-catin ne daigna pas se saisir des armes offertes par son adversaire. À l’inverse, il lui offrait l’hypothèse d’une alliance politique, sous quels fins, Daedalion ne su le confirmer avec certitude, s’il parvenait à décider de son camp.

Bien qu’il appartînt à l’institut, le garçon ne se considérait pas complètement assimilé à cette idéologie ouverte et accueillante qui, malgré moult tragédie, continuait à espérer une amélioration mondiale des préjugées humains. Comme tous, et il en avait honte, il aspirait à une paix idyllique rassemblant mutant et normaux dans une communauté soudée et concrète. En même temps, pensa-t-il, il désirait aussi une cessation des guerres et une disparition des maladies. Les bonnes volontés remplissaient les âmes d’espoirs, mais ne parvenaient jamais à les satisfaire.

Lui-même, souvent enclin à abdiquer devant le songe, retombait fréquemment dans une réalité difficile, narguant avec cruauté une stagnation des mœurs encrées dans le cœur des effrayés. Aussi, il se demanda pourquoi n’élargirait-il pas ses options ? Après tout, si ce Serbe aux allures vagabondes pouvait éclairer un obscur dilemme, il ne s’en trouverait pas meurtri. Il se prêta alors au jeu, délivrant à l’ennemi une théorie maladroite fraîchement pensée.

« Il n’y a rien à penser, déclara-t-il incertain, l’acceptation des mutants ne se fera jamais. Il y a cent ans de cela, nous avons été exterminé, le même sort nous est sûrement réservé. Nous sommes en infériorité numérique, la plupart de nos communautés sont hostiles et l’institut se cache sous le masque de l’opprimé. Nous sommes tel des rats en cages, enfermés dans un univers dont nous ignorons la véritable étendu, contraint à courir sur une roue pour s’occuper les méninges, et lorsque l’inévitable fin se présentera à notre porte, nous sourirons en gratifiant notre conscience d’une lutte vertueuse et pure, mais vaine sous la puissance du malin ».

Il laissa planer un silence,chaque seconde le persuadant de la bêtise grotesque de ses propos. La politique n’était pas une distraction pour lui, encore moins un devoir, juste une stabilité nécessaire pour permettre aux hommes une cohésion futile précédant un effondrement inévitable. Mais ne pas avoir de place, ignorer jusqu’à même le but de son existence, était un état douloureux qu’il aimerait bien apaiser. Il posa alors la question, visiblement intéressé par l’opinion d’un atypique comme Iacobo : « Peux-tu m’exposer ta politique du mutant, du moins, ce que tu en as conclu après toutes ces missions ? »
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Ven 7 Nov 2008 - 2:14
Nouvelle orientation de la conversation. Les moments où deux individus pouvaient se parler plus d'une minute dans les salles communes de l'Institut étaient rares et pourtant ce phénomène constituait un problème majeur dans l'établissement. Le serbe s'était d'ailleurs régulièrement étonné de ce fait sans jamais l'avoir mentionner à un membre quelconque de l'Institut car cela ne ne le dérangeait pas fondamentalement.

Lorsqu'on parle peu à un inconnu, on parle mal. Autrui cherche à remplir un certain nombre de considérations sociales : prestance, humour, charisme, charme divers, intelligence... trop de paramètres auxquels il fallait réfléchir avant de finir par devenir spontané.

Une fois encore le problème ne concernait pas vraiment le serbe : il disait ce qu'il souhaitait dire. Toutefois pour le reste de l'institut la problématique prenait tout son sens : comment lier les gens sous un même étendard lorsque les liens sont si superflus ? Personne n'avait le temps de vivre et l'ambiance générale était par conséquent étrange, quoiqu'en puissent dire les élèves les plus positifs.

Daedelion avait lui posé son sabre pour venir rejoindre son adversaire autour d'une table d'échec. Après les pointes fines et travaillées auxquels les deux individus étaient plus que immunisés était venu le temps de la réflexion.

Comme il s'y attendait, le jeune homme s'avérait dans l'expectative. Son désintérêt pour toute idéologie témoignait plutôt d'un manque de connaissances et de repères. Iacobo s'avoua intérieurement et presque à contrecœur que l'Institut lui avait donné certains repères lui permettant de se construire dans une certaine mesure. Étonnant comme certaines choses pouvaient se passer sans son consentement.

Son locuteur finit par lui demande quelle était sa vision du mutant. On en venait à un sujet de fond qui intéressait peu voire pas du tout la majorité des élèves, plus friands de sorties shoppings et de quelques pelles roulées dans un coin obscur de couloir.

"Ma vision du mutant ? Très bien. Je pars d'un constat simple mais qui est pourtant évident : nous les mutants ne sommes pas des humains. Oui, nous avons en général le même physique, le même panel de sentiments, le même raisonnement : c'est n'est donc pas que nous ne sommes pas humains mais plutôt que nous sommes plus que des humains.

Je ne suis pas religieux, je ne crois pas en une quelconque thèse d'élection divine quant à nos pouvoirs. C'est un pur hasard, un concours de circonstances génétiques. Je n'ai aucun à priori vis à vis de n'importe quelle communauté ethnique : je suis suffisamment intelligent pour comprendre qu'il n'y a pas de différences entre un blanc et un noir.

J'ai lu Darwin, je connais la théorie de la sélection naturelle. Son appropriation par des régimes totalitaires était stupide car non fondée et illégitime. Mon raisonnement est le contraire : nous sommes un stade avancé de l'humain, l'étape supérieure. Nous sommes dotés de pouvoirs parfois si puissants que nous sommes nos propres dieux. Notre potentiel individuel, que ce soit en politique, dans l'économie, le militaire, est mille fois plus fort qu'un simple humain !

Nous sommes donc supérieurs. La suite de mon raisonnement est encore simple : pour la première fois dans l'humanité, une inégalité parmi les hommes est vérifiée scientifiquement. C'est un changement gigantesque, alors pourquoi la société ne change-t-elle pas ? Pourquoi feignons nous de vivre dans un monde qui n'est plus adapté à ce que nous sommes ?

Je crois au retour d'une société hiérarchisée et légitime dans laquelle le mutant dominerait l'homme. Nous sommes les avant-gardes d'un peuple incroyable, nous devons prendre en charge l'homme.

Je souhaite le retour d'une société d'ordres, celui des hommes, celui des mutants. Je souhaite que l'élite de chaque société soit mutante, que chaque poste de commandement soit accaparé par un mutant, que l'homme soit un outil au service du travail mutant.

Si la lutte ne commence pas maintenant, nous nous ferons impitoyablement massacrés, comme auparavant, comme tu l'as dis. Je comprends tout à fait le raisonnement humain : ils souhaitent étouffer l'œuf qui les dominera naturellement plus tard pour conserver leur place. Mais ils sont contre-naturels. Nous les mutants représentons l'ordre naturel des choses qui évolue.

Je crois en très peu de choses, vraiment peu de choses, mais je crois en la cause de l'homo supérior"



Il termina son long discours en le fixant lourdement, pour l'observer, voir la façon dont il ingurgitait toutes ces informations et quelle en était sa synthèse. Tout pouvait se déceler lors d'un moment de concentration.

Les joues du serbe s'était rougies lorsqu'il parlait, ses yeux s'étaient écarquiller, ses mains se mouvaient de façon à convaincre. Son regard détenait une profonde détermination virant presque au fanatisme teintée de folie et d'ambition.

Pour Iacobo, seule la lutte pour la domination mutante était susceptible de la maintenir en vie, sinon il mourrait autodétruit. Il finit par avoir une pensée pour Wind et l'étrange attraction qu'ils se portaient tous deux, la jeune femme étant pourtant bien consciente du système de pensée du prostitué.
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Ven 7 Nov 2008 - 17:13
Le discours se montrait dur, s’amusant à chatouiller l’intolérance d’un monde pour en modeler une hilarité totalitaire. L’homo-superior, selon la conception du Serbe, reflétait l’avènement d’une race plus légitime à la direction du monde. Sans avoir lu Darwin, Daedalion connaissait les grandes lignes et son ignorance, probablement gênante en temps normal, lui offrait une porte supplémentaire qu’il songeait à ouvrir. Les idées de Iacobo étaient alléchantes. Les siens au pouvoir, les autres à la besogne. Du côté mutant, dans l’hypothèse d’un dirigeant Iacobien, la vie serait aisée, simple et privilégiée.

Mais qu’en était-il des humains ? Le Dandy ne pouvait pas oublier ses proches et sa famille. Qu’adviendrait-il de ceux qui l’avaient aimé, mais dont le code génétique affirmait une infériorité sélective. Peu stoïcien dans ses mimiques, son interlocuteur pouvait aisément distinguer le désarroi d’un jeune homme victime d’un dilemme. Accepter une telle conception faciliterait pourtant les choses. L’ordre règnerait, le chaos précaire de la société actuelle s’évincerait pour se recomposer en une institution durement hiérarchiser et tourné vers l’avenir.

Les idéaux de l’institut ne lui convenaient pas, trop amicales, trop naïfs pour réellement aboutir. Cent ans auparavant, le même institut, le même combat, les mêmes aspirations, allaient-ils aussi partager la même défaite ? Répéter ainsi le même schéma les condamner à un cycle accablant pour chaque génération jusqu’à ce qu’enfin, une nouvelle méthode brise la chaîne.

Il fallait choisir, décider une bonne fois pour toute afin de progresser vers une sérénité oubliée. La confusion devait prendre fin, laisser place à une certitude aveuglante pour cesser ce martèlement constant de l’esprit. « C’est pour le moins troublant, sa voix incertaine trahissait son doute, ou plutôt, son intérêt pour une conception aussi répugnante, en temps normal, je te condamnerai à l’asile. Pourtant, je n’arrive pas à m’empêcher de me questionner. Certes, ton intention n’apparaît pas comme vertueuse, au contraire, c’est un retour à la monarchie ou le sang, le code génétiques, détermine l’avenir des hommes. Ces critères arbitraires sont révoltants et vont à l’encontre de la démocratie qui, même avec ses défauts, est un système équitable et juste. En tant qu’homme doté d’une subjectivité altruiste, jamais je ne songerai à adhérer à un tel parti. Cependant, en tant que mutant enliser dans un présent précaire, je perçois la stabilité qu’offre un tel idéale. Les hommes sont voués à disparaître, la nature suivra son cours et il faut bien choisir son camp. C’est pourquoi je peux facilement concevoir la fiabilité de tes propos, passer par ce système hiérarchique pour permettre aux gênes d’évoluer jusqu’à engendrer une mutation générale, annihiler par un processus lent la condition humaine pour universaliser le mutant. Plus de dissension, plus de guerre. Je pense pouvoir accepter une époque d’injustice pour permettre à la paix et la stabilité de renaître ».

Il se tut, ses mains tremblantes sous l’afflux d’idées embuées gigotaient sur des genoux en sursauts. Avait-il réellement prononcé ces paroles ? Ce simple discours le troublait-il à ce point ? Était-il si horrible pour pouvoir accepter l’esclavage temporaire d’une race dans l’optique d’une paix future ? Le pire dans tous ça, c’était qu’il discernait la logique dans les propos de ce sociopathe, et qu’il s’y laissait séduire. Incertain, soumis à un doute encore plus fort, il attendit la suite de la discussion avant de finaliser sa décision.
Rachel McCallum
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Ven 7 Nov 2008 - 18:39
La voix triste de Rachel se fit entendre dans l'émetteur de Daedalion.

Rachel à Daedalion a écrit:
"C'est négatif."
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Sam 8 Nov 2008 - 3:43
Daedelion comprenait. Le garçon avait compris tout l'enjeu de sa thèse, de son nouveau combat. Maintenant qu'il lui en avait ouvert les portes, celui-ci était face à un grand vide, une grande hésitation. Soutenir sa thèse était un acte plein de conséquences : c'était défendre des idées avancées que les individus lambdas rejetteraient aux premiers abords.

Mais lui avait réfléchi et devenait impressionnant. Iacobo l'écouta avec grande attention et lui communiquait sa fièvre intellectuelle soudaine.

Daedelion développait dans son discours tous les points sous-jacents de la thèse qu'il avait exposé. Il le classait définitivement parmi ses égaux : il mettait d'une certaine façon l'affect de côté, jaugeait le pour et le contre et concluait de façon extrêmement logique. Il avait un esprit de réflexion et un créativité que le serbe décela instinctivement chez lui.

Oui c'était cela : une monarchie génétique, un système autoritaire et cohérent, un processus lent de mutanisation générale. Il comprenait vite et semblait séduit par ses idées.

Iacobo fit attention à chacun de ses mouvements qui trahissaient un profond doute et une remise en question radicale. Ses liens avec les humains sans doute : la lutte n'avait pas de prix.

Il le fixait à présent, le regard toujours aussi déterminé.

"C'est exactement cela. Tu as été capable d'avoir le raisonnement que peu de gens sont capables de réaliser : ils sont passifs, ils ne tirent aucune leçon de l'histoire, ils se disent prêts à retendre la main à l'humain qui n'en veut pas !

Je suis entrain de réunir ces idées dans un livre dans lequel je m'investis de plus en plus. Il faut pouvoir compiler ces revendications et ces propositions.

J'ai essayé mais je me suis rendu à l'évidence : je ne peux pas faire cela seul. Il faut d'autres individus pour accompagner le mouvement, pour le nourrir à leur tour de leurs idées, pour constituer un système d'opinions, une doctrine.

Pas de sentiments, simplement une vision partagée et le désir de vaincre. Tu es le premier que je rencontre susceptible de me joindre. Nous en trouverons d'autres, peut-être ici, peut-être ailleurs"


Ses yeux brillaient, son visage était toujours aussi froid mais concentré sur son interlocuteur. Pour une fois il ne délirait pas sous l'emprise de l'alcool ou de la drogue.

Action intéressante, il lui tendit sa main finement taillée qui était maintenue suspendue en l'air, immobile et dans l'attente.

"Bienvenue dans l'Homo Superior" lui dit-il.

Le nom lui était venu soudainement, son geste équivalait à une question finale, celle de son adhésion.
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Dim 9 Nov 2008 - 23:02
Un fourmillement dans l’oreille perturba cette discussion terrible qui passionnait le garçon. La détresse d’une amie, la voix suppliante de la seule personne capable de son amitié, des facteurs qu’il ne pouvait pas ignorer, pas même dans ces grandes heures de cruauté logistique. D’un geste de la main, il signala à Iacobo la brève interruption, quémandant d’un simple regard une compréhension de sa part dans cet aparté dérangeant. « Dis-moi où tu es, dit-il doucement, que je puisse te rejoindre ». Il se devait de soutenir Rachel, de l’aider à exorciser ses déceptions pour entretenir cette symbolique humaine qu’elle incarnait. Profitant du délai de réponse, il laissa à son interlocuteur le loisir de le convaincre.

Et quel discours ! Il concluait parfaitement le florilège d’idée que le Dandy avait émis, ne laissant aucunes fausses notes troubler cette sombre mélodie au chant meurtrier. Il aurait applaudi, il aurait hué. Le choix n’était pas simple, jouant sur des idées complexes, des valeurs embuées et une morale troublante. Adhérer à de tels principes condamnait une part de son humanité, il accepterait la nécessité du mal pour permettre le triomphe du bien. Un compromis délicat, purement théorique certes, mais potentiellement applicable.

Daedalion n’aurait jamais cru qu’un tel croisement puisse un jour s’offrir à lui. Qu’une simple poignée de main puisse déterminer l’homme qu’il était, l’homme qu’il sera. Aucune certitude ne convainquit son âme, nul signe ne vint éclairer son brouillard, et s’il souhaitait que les faits soient plus simples, Fortune s’attellerait toujours à compliquer les choses ; alors, sous l’influence de l’instinct, il saisit la main de Iacobo, officialisant son adhésion soudaine à l’homo-superior.
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Mer 12 Nov 2008 - 1:42
Daedelion lui saisit la main, il faisait parti des siens et le considérerait à présent d'une façon différente.

Toutefois la poignée de main fit jaillir immédiatement en lui des hésitations sur ses buts poursuivis. Etait-il digne de ces idéaux ? Après tout il n'était qu'un pauvre prostitué à moitié instruit. Les souhaitait-il vraiment ? Etait-il vraiment en contradiction avec l'Institut qui était devenu, il fallait l'admettre, sa nouvelle maison.

Etait-il prêt à s'élever contre Cassandre, et même contre Wind, son nouvel ange protecteur aux mœurs si lointaines des siennes ?

Il en eut un léger frisson qu'il réprima devant son interlocuteur.


"Très bien. Mais nous n'en parlerons plus pour le moment. Un choix d'une telle envergure ne peut aboutir après une conversation comme la nôtre. Laissons nous le temps de réfléchir et de confirmer nos idéaux, ce monde est si confus..."


Il n'en dit pas plus, se retourna et quitta la pièce.

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Mer 12 Nov 2008 - 11:52
Après la poignée de main, Daedalion et Iacobo empruntèrent deux sorties différentes. Le Dandy décida de respecter le choix du Serbe et de ne plus parler du sujet pendant un long moment et, compte tenu de l’intonation de son interlocuteur, accepta la possibilité que de telles idées ne soient plus jamais évoquées.


[ Arrow quelque part]
Rachel McCallum
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Mer 12 Nov 2008 - 17:24
Rachel à Dae a écrit:"Je suis dans la cuisine."
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