EVENT : l'espace repos

"Ou pas" songea Nan' quand Jeremiah lui dit qu'il avait bien fait. En effet, sa bourrasque n'avait pas changé la direction de Vincent et semblait même plutôt avoir contribué à la chute de Daedalion. Ça, c'était mauvais, très mauvais. Déjà que le dandy n'aimait presque personne, si en plus il pensait que Nan', qui avait voulu lui venir en aide, tentait de lui mettre les bâtons dans les roues, il ne serait pas surprenant que l'électrokinésiste ne devienne dépressif!

Nan' leva rapidement son pouvoir et tourna son attention vers la scène, d'où il ne put la décrocher que lorsque Iacobo en descendit. Nan' ne savait pas ce que Wind lui avait fait, mais elle lui avait appris de bien jolis tours. Nan' les applaudit chaleureusement et se retourna pour voir Camille s'approcher d'eux. Le numéro de Richard et Vadim prit ensuite place et l'algonquin ne put s'empêcher de rigoler en les observant faire leur manège.

Après leur chant, il tourna la tête, vaguement dans la lune, vers Cassandre, entendant les propos flatteurs de Beckers, sans trop y porter attention. Il songeait au potentiel de l'institut, en tant que groupe, lorsqu'il remarqua Camille affalée sur l'épaule de l'ami virtuel de Conan.

-Camille, qu'est-ce qui se passe?

Avec un léger retard, Adam venait de monter sur scène, mais Nan' ne lui jeta qu'un bref coup d'oeil lorsqu'il miniaturisa ses collègues, avant de reporter son entière attention sur Camille.

Une main compatissante était venue secourir le pauvre Miah dans son étouffement inopportun. La gorge sèche et les larmes aux yeux, le jeune homme remercia Jen d'un geste en reprenant sa respiration :

"Pas tant que ça, marmonna-t-il, bien content que la conversation est déviée, j'ai pas encore vu où elle était, ça aurait été l'occasion."

Qu'est-ce que c'était que ce sourire ? Elle était en train de se ficher de lui, c'est ça ?? Renfrogné, il suivit tout de même les remarques de la jeune fille, survolant du regard l'altercation. Personnellement, il n'aurait même pas essayé de taper quelqu'un d'autre sans avoir un écran protecteur entre lui et le quidam, mais enfin, chacun sa façon de voir les choses. Et comme le souvenir de la mutante s'énervant avec force sur des poteaux d'entraînement était encore très frais dans sa mémoire, il lui adressa un sourire qui tenait plus de la grimace que de l'aimable civilité :

"Y a trop de gens qui aiment les tripes ici ... C'pas bon pour mon karma."

Si sa mère avait su où il était ... Elle lui aurait surement fait un topo sur les mauvaises ondes qui habitaient les lieux. Heureusement ce n'était pas le cas, il lui avait fait frisé la crise cardiaque quand il lui avait annoncé qu'il s'installait un temps à Salem pour "reprendre des études" mais il s'était bien gardé de raconter la vérité. Un pieux mensonge, rien de plus après tout, il n'allait pas lui donner un peu plus l'occasion de se désespérer sur l'état lamentable de son fils ...

Comme le couple, Miah s'était tu pour admirer la suite du spectacle. Wind et Iacobo venaient de descendre de scène : la voix pure de la jeune fille s'était élevée pendant quelques instants et avait fait taire tout le monde. Le mutant ne connaissait rien à l'opéra ou au ballet et du haut de son ignorance crasse, il avait observé la prestation avec curiosité, puis avec admiration. Même lui devait reconnaître l'intensité que le couple avait réussi à faire naître au milieu d'une ambiance festive et bon enfant. Cependant, il fut bien plus à l'aise dans le registre que les deux professeurs enchaînèrent ensuite et qui lui arracha un éclat de rire avant que le monde ne s'écroule à nouveau.

Peut-être une malédiction pesait-elle sur les Harnolds. Il n'avait jamais beaucoup discuté avec son père, il ne pouvait pas en être sûr. Le paternel avait-il plus l'étoffe d'un prince que lui ? Il l'ignorait. En tout cas, il fallait bien admettre que la coïncidence était étrange ... Alors qu'il était très loin de tous les stéréotypes du beau garçon dans les bras duquel on rêve de tomber, Petit poussin était la deuxième jolie fille à venir s'écrouler sur lui en moins de quelques semaines. On pourrait dire ce qu'on voudrait, qu'être sorti incluait forcément d'avoir affaire à d'autres membres de son espèce, il trouvait quand même ça étrange.

Figé, le mutant surpris avait gardé les yeux fixés devant lui. Peut-être que s'il ne bougeait pas, elle s'en irait. Un peu comme une abeille. Mais la jeune fille n'était pas un insecte (c'était sa faute aussi, il l'avait classée depuis son arrivée dans la catégorie des oiseaux) et lentement mais surement, la manche de sa chemise s'imprégnait d'humidité. Miah, mouchoir professionnel. Ça claquait comme carte de visite.

"Beuh ... Ça va pas Pou ... Camille ? ... Ouais nan, c'est débile comme question ... "

Maladroitement, il essaya de se tourner vers elle, sans remarquer Jason passé pour récupérer une veste qui se trouvait présentement sous les fesses de la demoiselle. Game over, try again. Le bout de tissu resta donc à sa place tandis que Miah tentait une approche sociologiquement reconnue en lui tapotant gentiment le dos de sa main libre, puis en l'entourant pour la serrer légèrement avec la délicatesse de celui qui n'a aucune idée de ce qu'il fait.

Déjà, le club des GGISP (Gentil Gens Intéressés par le Sort de leur Prochain) prenait son pauvre petit fauteuil comme point de ralliement pour secourir la demoiselle en détresse et inconsciemment, le garçon serra un peu plus le poussin, non pas pour la consoler mais pour se rassurer lui-même devant l'attaque de ... une personne. Deux, si l'on comptait l'indien déjà présent.

"'soir." Marmonna-t-il à l'adresse d'Amarenna, ayant apparemment épuisé son stock de sourires plus aimables pour la soirée. A sa décharge, le contact humain n'était pas encore quelque chose qu'il appréciait énormément, et très nerveux, il ne savait comment se défaire de Camille sans libérer à nouveau un torrent de larmes.

"Tu veux heu ... Un truc à boire ? A manger ? Prendre l'air ? Heu ... Aller jouer ?"

Il ne savait pas ce qu'elle avait mais de toute façon, la seule thérapie efficace, c'était une petite partie avec Conan. Rien de mieux que d'éclater quelques trolls pour se remonter le moral ! Au diable les pseudo-psy qui recommandaient la discussion comme exutoire ... Franchement, il avait une tête de confident ?

Beckers déclina son offre, mais enchaîna de lui-même vers une offre sans ambages d'un tout autre genre. L'écoutant de son éternel air absent, la psychologue fit un signe de tête pour saluer Amarenna, bien que n'eût pu laisser penser qu'elle avait "vu" le salut de la jeune fille.
Les paupières de la non-voyante papillonnèrent une seconde, comme pour accuser le coup.

"... Mes talents ?" releva la psychologue avec une pointe de perplexité. Ne la connaissant pas personnellement, Cassandre se demandait ce que le Britannique pouvait bien évoquer.

"Vous me voyez très flattée de cette proposition, Mr Beckers, vraiment..." commença-t-elle avec la courtoisie d'usage, dans son anglais universitaire. "... Mais en quoi pourrais-je être plus profitable à une entreprise aussi florissante que la vôtre qu'à ces jeunes que la société rejette ? Je crois que l'avenir est ici, autour de nous. J'ai le sentiment que ma place est ici." répondit-elle avec conviction en désignant les élèves autour d'eux d'un geste ample de la main.

"... Tu ne crois pas, Vadim ?" dit-elle par-dessus son épaule alors que Vadim et Viconia approchaient. Quelque part, elle était troublée d'être le centre d'intérêt du magnat de l'industrie. Elle avait jusqu'ici toujours apprécié mener une vie discrète sans particulièrement se faire connaître des autres, mais Beckers, qu'elle venait de rencontrer, semblait déjà la tenir suffisamment en haute estime pour lui faire une offre d'emploi. Pourtant, entre profit et noblesse, comme le formulait le Britannique, le choix de la Grecque était unanime.

bar

Vadim arriva près de l'espace repos, remarquant la présence de quelques élèves esseulés. Un tel endroit, lors d'une soirée dansante, était souvent la morne plaine. S'y retrouvaient les danseurs fatigués, les buveurs rassasiés ou les amoureux déçus. Il fallait d'urgence sortir Cassandre Deneos des lieux !

L'Ogre rouge eut un sourire en songeant que la jeune Nexus finlandaise opérait son illusion sur l'innocent millionnaire.

Il pencha légèrement la tête en guise de salut, et tendit le plateau de verres de cocktails à Beckers et Cassandre. La psychologue l'interpela à son arrivée, sur un sujet inconnu du Sibérien. Il répondit à la voyante de sa voix gutturale.

"... Je ne crois pas ! Comme on dit en Russie, si j'avais su où j'allais tomber, j'y aurais mis de la paille. La scène, une véritable arène."

Supposant que Beckers le voyait avec une tête de taureau... ou avec la tête que lui aurait donné Viconia pour l'occasion, Vadim s'adressa à Beckers en bombant un peu le torse et prenant sa plus belle voix de basse.

"Bonsoir, Monsieur Beckers. C'est un honneur de vous rencontrer ici, parmi nous et nos jeunes talents. Comment nous trouvez-vous ? Laissez-moi vous présenter un des plus brillants éléments de notre Institut, Viconia Savinen."

Il tourna ce qui devait être, dans le scénario idéal, son museau de bovidé, vers Viconia. Puis vers Cassandre, d'un ton interrogatif.

"Alors Sibylle, vous ai-je ravie ?"

Plongée dans sa discussion avec Jeremiah-je-peux-plus-respirer, Jen n'avais même pas fait attention à une Camille éplorée qui était venu s'installer à côté de lui. Ce fut lorsque Nan' lui demanda si ça allait que Jenifer se rendit compte que son cher algonquin avait visiblement besoin de quelques cours de rattrapage sur la gente féminine.

- Jeremiah... je blaguais hein... dit-elle pour ne pas passer pour Jen l'Eventreuse.

Elle se retourna lorsque Amy arriva et la gratifia d'un sourire et d'un "Merci ! Vous aussi !"

Quant à Jeremiah, il semblait autant à l'aise dans le rôle de l'épaule-mouchoir que Jenifer devant une émission sur le bouturage des plants de laitue.

Décidément, quelle soirée !

Jen regarda un peu les spectacles de leurs professeurs, amusée par celui de Vadim et Richard, souriant devant la prestation d'Adam, soufflée devant la plastique et la forme du spécialiste des cailloux.

Retournant à l'averse bretonne en train de détremper le pauvre Jeremiah, Jen qui avait une petite idée de ce qui provoquait ces précipitations ajouta :

- Camille... tu veux que je me charge de quelque chose ? Une opération de... décollage de chewing-gum violacé ? dit-elle d'un air de complot.

Entre amoureuses fallait bien se serrer les coudes, nan ?!

bar

Viconia avait une idée précise de ce qu'elle voulait projeter. Elle voyais le reflet rubis des yeux, le côté baveux des écailles, la congestion de la langue... Mais rien à y faire, elle avait l'impression que quelque chose aspirait toute sa bonne volonté et de pédaler dans la semoule.

Elle avait pourtant sa cible bien en vue. Accrochée à Vadim, elle maintint son regard, cherchant à s'insinuer dans l'esprit de celui qui lui faisait face.
Mais rien à faire, elle avait vraiment l'impression d'essayer de courir dans un champs de hautes herbes. Se fatiguant mais n'avançant pas.

Vadim parlait, et la migraine guettait la jeune fille. Elle se raccrochait au smocking de son professeur lorsqu'elle entendit son nom.

Abandonnant toute illusion et se massant la tempe, elle leva les yeux vers l'étrange convive.
Elle se sentait confuse : il connaissait son nom. Elle se sentait frustrée : que s'était-il passé au juste ? Elle se sentait ridicule : elle venait de se ridiculiser devant son prof référant.

Elle était un élément défaillant. Elle aurait dû aider Beckers à s'en remettre et, pour le coup, c'est elle qui nécéssitait un cachet d'aspirine.

Oui, frustrant. Mais rassurant en un point : pas de soucis, son pouvoir était tout sauf nocif...

Dancefloor

Lars débarqua, en compagnie de Mina, au abord de l'espace repos qui c'était peut à peut transformé en carré VIP pour professeur, qui roucoulaient pourtant tout autant que leur élèves.

Le couple improbable s'immiscèrent difficilement dans la jungle de jambes qui dépassait des différents sièges. Une fois que tout le monde semblait les avoir remarqué. Lars dit en espérant de tout son cœur que son altercation soit passée inaperçue.

Hum... B... Bonsoir à tous! Certe ce n'est pas très original, mais c'est de conséquence.

Puis il ajouta en désignant un des rares canapé inoccupé

J'hespère qui personne n'a mis d'option sur ce canapé. Sinon il risque d'avoir une surprise.

Le blond lança un regard à Mina et lui indiqua dans un signe de tête

Si mademoiselle veut bien se donner la peine...

Une fois installé au côté de sa cavalière à aile. Son regard tomba sur Jeremiah et aussi sur un type plus vieux mais ce n'était pas un professeur.
Le plus jeune des deux, était assez près de lui pour que Lars puisse lui dire.

Alors comment ça se passe l'intégration? Tu t'est pas trop fait bizuter? Enfin quoi qu'il en soit je suis Lars et voilà Mina.

Il tendit une main amicale vers le jeune homme.

Dancefloor

Mina, accompagnée de Lars ou plutôt drivée par Lars aux abords de l'espace repos qui ressemblait à un carré VIP pour professeurs, qui se livraient à une sorte de parade nuptiale, un peu à l'image de leurs éléves.

Il était clair que Mina et son cavalier dénottaient un peu du reste des invités, quoique le professeur Vadim n'était pas mal non plus dans son genre. Ils s'imiscèrent donc parmi la foule qui se trouvait en occupation des canapés et autres poufs présent dans l'espace repos. Une fois que tout le monde semblait les avoir remarqué, Lars dit " Hum... B... Bonsoir à tous! Certe ce n'est pas très original, mais c'est de conséquence. J'hespère que personne n'a mis d'option sur ce canapé. Sinon il risque d'avoir une surprise."

Lars lui indiqua ensuite le chemin du canapé disponible.

Mina prit le temps de s'asseoir, de bien installer ses ailes, de faire attention à ne bousculer ou gêner personne. Quand Lars apostropha un jeune homme qui se trouvait pas trop loin de lui et se présenta.

Mina en profita pour faire de même.

"Bonsoir je suis Mina, je suis d'origine Roumaine, j'espere que vous passez une bonne soirée".

Cassandre eut un sourire amusé au proverbe russe, charmant de simplicité, mais qui en un sens décrivait à merveille sa condition.
La jeune femme se contenta de poser sans mal son verre vide sur le plateau que lui tendait Vadim, sans se départir de son expression. C'était chose rare de la voir si insouciante, elle ne se souvenait en réalité pas de s'être autant détendue depuis des années, et encore moins depuis son arrivée à l'Institut. Il fallait toujours surveiller... l'univers, ce qui ne rimait pas réellement avec la tranquillité d'esprit.

"Je ne l'oublierai pas, M. Beckers." répondit la psychologue, sans préciser à quoi elle faisait référence. Posant sa main sur l'épaule de Viconia, elle se pencha vers son élève, tout en saisissant l'un des verres pleins du plateau de Vadim.

"Tiens, je t'avais préparé celui-là." lui dit-elle doucement tout en lui tendant l'un des cocktail, dans lequel elle avait pris soin de mettre un cachet d'aspirine lorsque les professeurs avaient préparé la pièce. La petite mésaventure de Viconia, semblait avoir révélé une certaine particularité chez leur interlocuteur.
Sans paraître s'en formaliser outre mesure, la psychologue se tourna vers Vadim, notant toutefois mentalement de revenir sur la question plus tard avec Viconia.

"Pas encore, mais ça ne saurait tarder." répondit-elle au Russe. Le défi qu'elle lui avait lancé était certes difficile à relever dans l'improvisation.

"Pose donc ce plateau, ou tu donneras raison à Georgia sur ton smoking." ajouta-t-elle avec un sourire en cas, avant de tendre la main vers l'ex-militaire afin qu'il la mène vers la piste de danse.

"M. Beckers, je suis sûre que Mlle Kofman se fera un plaisir de vous faire visiter la piste de danse, cette fois. J'espère que vous passerez une agréable soirée en notre compagnie." dit-elle pour prendre congé, avant d'entraîner son collègue sur la piste de danse.

Dancefloor

Vadim ne vit pas le visage de Beckers se décomposer, ou exprimer ne serait-ce qu'un instant de surprise. Il tourna la tête vers Viconia, qui était sortie de sa "cachette". La jeune fille semblait accablée, comme si elle avait la migraine. L'Ogre rouge revint donc vers Beckers, lui répondant avec un sourire amical.

"Vous ne savez pas ce que Mlle Savinen espérait produire ? Vous auriez dû vous laisser faire, M. Beckers. Je comptais sur vous pour me dire à quoi je ressemblerai ! Quel dommage. Ce n'est pas tous les jours, que l'on peut changer de tête pour impressionner une personnalité de haut rang. Merci en tout cas de votre participation."

Ajouta-t-il d'un ton tranquille et taquin. Le Sibérien ignorait jusque là que le milliardaire était un mutant, et il ne put cacher un léger sourire de contentement à l'idée de l'avoir, dans une certaine mesure, percé à jour. Il pouvait encore se tromper, mais les paroles de l’Anglais et la réaction de Viconia trahissaient quelque paranormalité chez le respectable homme d’affaire.

Vadim s'adressa à Viconia, lui posant une main sur l'épaule.

"Mirage, grâce à ton intervention, nous allons devoir songer à trouver un nom de code à Mr. Beckers ! Pourquoi pas NOway ? Forbidden ? Headache ?"

Dit-il avec un sourire tendre et désolé pour la jeune illusionniste. Cassandre choisit ce moment pour impressionner le Russe, en prenant sur la plateau qu’il avait confectionné un verre contenant… un cachet d’aspirine… Il hocha la tête silencieusement, plein d’admiration pour ce témoignage de la supériorité du destin, ou plutôt, en l’occurrence, de la destinée. Une destinée toujours magnifique dans sa robe vaporeuse. Et sûre de sa victoire.

L’Ogre résigné posa son plateau sur une table proche, en soupirant exagérément et tristement, comme pour souligner le dramatique de la situation. Avant de suivre Cassandre, il sourit à Viconia et à Beckers.

"Mirage, je suis ton débiteur. Mr Beckers… un petit conseil : suivez bien le rythme de Mlle Kofman, ou attention à vos pieds… A tout à l’heure."

Après un clin d’œil à l’un et à l’autre, il emporta Cassandre vers la piste de danse.

dancefloor

Le sang battant dans les tempes, Viconia prit confusément le verre que Cassandre lui tendait. Elle nota avec désinvolture que sa prof le lui avait préparé. Ce qui signifiait clairement qu'elle savait ce qui allait arriver.
Pour lors, Vic était trop confuse pour se rendre compte de ce que cela signifiait, mais elle approfondirait la question plus tard.

Absorbant son breuvage légèrement effervescent, elle dévisagea Beckers tout en entendant Vadim lui proposer un nom de code. Oui, c'est cela "mal de crâne", ou bien "co-jouet pour professeurs en mal d'aventures" ?

Viconia reposa son verre sur le plateau avec un léger tremblement. Elle avait l'impression d'avoir couru un marathon. Comme si sa fatigue avait prit possession de tout son corps et avait fait d'elle une poupée désarticulée.

Avec un effort surhumain, elle étira ses lèvres en une simagrée sans vraiment de sens à l'intention de Vadim qui disait lui devoir quelque chose.

Elle devait s'allonger.

Elle jeta un regard circulaire à la salle : trop de musique, trop de monde, il faisait chaud et ses paupières commencaient à devenir lourdes à mesure que le mal de crâne commençait peu à peu à disparaitre.

S'assurant que la pince de Claire était toujours fixée au col de sa robe, elle se redressa, fi une courbette en direction de Beckers, envoya un regard vague à sa prof et Vadim qui flirtaient, et décida d'aller se coucher.

Out of event.

Beckers nota mentalement que c'était peine perdue pour recruter Cassandre... Il était souvent bien illusoire de lutter contre la vocation. En tout cas, avec les gens moralement incorruptibles, et Cassandre n'avait ni l'air d'être une vénale, ni une débauchée...

Vadim s'octroya alors le luxe de se payer sa tête. Décidément, c'était une obsession. Entre le jeune impertinent qui l'avait insulté dans le hall, et maintenant un prof qui s'amusait à raconter n'importe quoi, cet institut tournait vraiment au mauvais spectacle comique. Pour la peine, Beckers ne lui répondit pas, et ne lui accorda même pas un sourire poli, ce que la bienséance aurait pourtant exigé en les circonstances.

Il se contenta de répondre à Cassandre, qui voulait lui placer une prof dans les bras, la goutte d'eau faisant déborder le vase.

"Non merci Mlle Deneos. Je pense que je vais rentrer. Merci beaucoup pour votre soirée, c'était... tout à fait charmant."

Son ton était un peu plus sec que d'habitude, il tourna alors les talons, et s'en fut sans autre forme de procès.

Puisque Camille semblait déjà avoir le support de Jen, Amy et Jeremiah, Nan' s'abstint de s'en mêler davantage. Après tout, il lui fallait de l'air pour respirer. Il porta donc son attention sur le dernier numéro, qui lui fit penser au numéro d'ouverture de Luther bien que la performance de Paolo soit plus acrobatique (comment ça, Nan' n'avait aucun sens de la subtilité?).

Toujours debout, il tourna ensuite la tête pour voir ce qui se passait au niveau des professeurs. Visiblement le charme de Beckers mettait Viconia dans tous ses états et le mutant rouge en semblait un peu confus. Ou pas, puisqu'il cherchait toujours à blaguer, de par sa nature de bon vivant... Il disparut avec Cassandre, qui avait offert un verre à Viconia et une danse avec Esther à Beckers qui, manifestement mauvais danseur, préféra s'en aller.

C'était d'ailleurs ce que Sahari semblait proposer à pas mal tout le monde, pendant que Mina et Lars s'installaient dans un canapé non loin, salués de la main par Nan', qui se tourna ensuite vers Jen.

-Je vais dormir. Bonne nuit.

Il l'embrassa rapidement et s'en fut.

Fin de l'event

[Désolé de passer ton tour Amarenna, c'est histoire de finir :s]

Le visage inondé de larmes, Camille s'était redressée quelques secondes pour jeter un regard éploré à ses sauveurs d'un soir. Miah songea qu'il était sauvé : elle allait se laisser tomber dans les bras de quelqu'un de vraiment compatissant qui pourrait l'aider et oublier son épaule à lui si peu confortable. Ses espoirs furent de courte durée : la jeune fille tentait d'entrer en communication mais peine perdue, elle se rejeta droit dans le creux de son cou.

Avec un soupir, le mutant releva les yeux vers la direction qu'avait pointé le doigt tremblant. Les couples dansaient ... C'était ça qui la mettait dans cet état ? Il jeta un regard à la chevelure brune agitée de sanglots, puis à ceux qui les entouraient. Tout le monde semblait plus ou moins comprendre, sauf lui ! La vie était vraiment trop injuste, on ne lui disait jamais rien ... Qu'est-ce que c'était que cette histoire de chewing gum ? Renonçant à satisfaire sa curiosité -un jour où l'autre, il saurait-, le garçon s'agita légèrement. Les larmes commençaient à s'infiltrer sous sa chemise, il était temps de bouger.

"Ben alors vient, on s'casse ! Bye heu ... gens."

Embarquant la jeune fille avec lui en la tenant par les épaules comme si à tout moment, elle allait se briser en petits morceaux, il se fraya un chemin au milieu des élèves, adressant au passage un V de la victoire pince-sans-rire à Lars et Mina dont la mutation l'impressionnait toujours un peu.

"Jeremiah. Super, j'm'amuse comme un ptit fou ! Non poussin pas par là, ça c'est le dos d'un monsieur. Je sais que t'as de beaux pieds mais regarde un peu devant toi !"

Incapable de consoler comme une personne normalement adaptée socialement, il s'essayait vainement à un humour raté. Au moins s'il ne la faisait pas rire, elle finirait peut-être à se mettre en colère contre lui et à oublier ses pleurs si crispants.

[ Jardin - Fin de l'Event]

Camille ne répondit pas à la proposition de Jenifer, pas plus qu'elle ne répondit à autre chose d'ailleurs. Elle en avait marre, elle voulait passer à autre chose, à une autre journée par exemple, ou à un autre lieu dans de plus brefs délais.

Jeremiah l'emmenait vers ailleurs, ou plutôt la poussait. Le garçon avait une certaine tendance à l'utiliser comme bélier pour éviter les obstacles. Prudent. La Bretonne n'était plus à ça près de toute façon. Elle passa devant Cassandre et Vadim, qui, eux, avaient l'air de s'amuser comme des fous même maintenant que l'homme qui détenait trois milliards s'en allait. Nan et Viconia avaient eu aussi décidé qu'il était temps de changer d'air.

Sahari avait annoncé la fin du concours. Finalement, Camille n'y avait porté attention que jusqu'à la fin de son propre numéro. Elle était incapable de dire qui était passé après. Tant pis, on lui raconterait, ou un malin aurait pris de quoi filmer.

La perspective de se reposer, que ce soit dans le jardin ou dans son lit, acheva de la détendre, mais sans lui rendre sa volonté, et elle songea que sans Jeremiah pour la mouvoir, elle serait peut-être restée plantée sur place pendant longtemps.

...

Jenifer regarda la fin du spectacle, on pouvait dire que le casseur de cailloux n'était pas si mal et plutôt... chaud. Elle applaudit et reporta son attention sur une Camille version retour des morts-vivants. Jeremiah semblait prendre... hum la situation en main. Lorsque Nan sonna le départ, Jen accueillit son bisou et répondit :

- Ok, je vais pas tarder non plus. Fait de beaux rêves mon Nanounet ! dit-elle avec un grand sourire.

C'était déjà la fin, mais au moins cette fête ne s'était pas (trop) terminée en catastrophe à part de légers incidents de testostérone entre autre. Ce soir, le foyer avait bien mérité son nom : chaleureux, familial. Ces moments-là donnaient foi en l'avenir. Jen soupira, le sourire aux lèvres. Il était déjà l'heure de tomber dans les bras de Morphée et de laisser un autre jour arriver avec son lot d'inconnu. Que serait cette fête l'année prochaine ? Jenifer serait-elle encore là pour la fêter ? Il ne valait mieux pas y penser et tout faire pour que demain arrive dans les meilleures conditions pour tous.

- Bonne nuit à tous ! dit-elle avant de se diriger vers la sortie et sa chambre champêtre.

Saut temporel (mission)

Lorsque le professeur Fouba annonça la fin de la soirée, Lars regarda autour de lui. Des dixaine d'élèves désertaient le foyer. Le scandinave se dit qu'il ferait bien de faire pareil. Il dit pour rendre son départ un peut plus remarquable.

Bon je vais y aller aussi. Je voudrais pas qu'on m'embauche pour nettoyer le Foyer.

Puis il se tourna vers Mina, et sans y réfléchir vraiment il dit

Merci pour cette superbe soirée.

et il déposa enfin un rapide mais généreux baiser sur les lèvres de l'hybride. Et soudain il se dit qu'il était peut-être aller un peut loin.
C'est la raison pour laquelle, il monta vers sa chambre avec une rapidité assez déconcertante.

Fin de L'Event