Voyage d'un sicilien [Italie ; Garcia Savarino]

Alors que Garcia marchait à l'aventure sur les avenues, son attention fut attirée par une voix qui l'appelait.



Un garçon de son âge qu'il pensait avoir déjà vu (mais où ?) venait de l'interpeller sur un ton plein de gouaille et d'assurance.

"Salut mon grand, t'aurais l'heure par le plus grand des hasards ?"

Pendant que Garcia retroussait sa manche pour répondre à la demande de son interlocuteur, un garçon le percuta légèrement.



"Hey ! Fais donc attention où tu t'arrêtes !" lança ce dernier à Garcia avant de reprendre sa route un petit sourire en coin.

"Alors, tu me donnes l'heure mon grand ou pas ?" reprit le premier.

[Pense à lier ta fiche dans ta signature. Merci ]

"Mais ta grand-mère est moins séduisante, non ?" répondit le garçon au flamand rose, toujours dans un grand sourire.

"Et tu vas où comme ça, mon grand ?" ajouta-t-il à l'attention du mutant tout en jetant des coups d'œil rapides vers le gamin au chapeau.

Ce dernier continuait son chemin en examinant quelque chose que Garcia ne pouvait voir. Maladresse ou empressement, l'objet échappa des mains du gamin. A ce moment l'interlocuteur de Garcia fit une drôle de tête, perdant d'un seul coup toute envie de sourire...

Garcia put voir ce dont il s'agissait : un portefeuille qui ressemblait étrangement au sien...

Rah les nuls, les amateurs, les gagnes petits. Non seulement il confie la pénible et minutieuse tâche de lui faire les poches par un petit maladroit, mais en plus, il ont piqué un truc dans lequel il n'y avait plus rien dedans depuis hier, enfin, presque plus rien ( c'était l'anniversaire de sa mère, fallais bien qu'il lui achéte un truc ). Souriant tout autant que le flamand rose, il lui demanda d'attendre un instant avant de se diriger vers le gosse munit d'un chapeau pour lui filer une pièce de deux euros, puis mine de rien et avec une main plus sûr que le petit, il récupéra son porte feuille qui ne contenait pas plus. Faut bien encourager les jeunes ! Si tu veux beaucoup d'argent en Sicile, il n'y a que cette manière là de faire, la maniére honnête est difficile à atteindre, l'université ça coûte plutôt cher, c'est un très grand frein à la réussite.

Toujours en se retenant de rire, le mutant se dirigea vers l'autre garçon pour lui tendre la main.

"Arf, c'est dommage, tu as choisit la mauvaise cible. Et sinon, heureusement que t'es plus séduisant que ma grand mère, sinon, il y aurait un probléme. Sur ce, je pense que je vais partir..."

Et c'est ce qu'il commença à faire.

[HRP : Bon là j'avoue, j'ai des doutes sur mon RP, en cas de soucis je modifirai sans probléme, j'ai plusieurs idées]

[Oui en effet, le problème est que si je fais intervenir ces PNJ ce n'est pas pour le plaisir de les faire intervenir. Tu peut effectivement les éviter. Libre à toi. Le problème étant que ce n'est pas en évitant systématiquement les PNJ que tu rencontres sur ton chemin que tu vas arriver à l'Institut ! Je vais tout de même répondre à ton message pour ne pas te ralentir...]

Le petit bonhomme au chapeau en voyant Garcia s'avancer eut l'air d'avoir peur l'espace d'un instant. Puis quand le mutant lui donna de l'argent, il eut juste l'air interloqué. Quelques instants plus tard, il fut pris d'un fou rire.

Le garçon au flamand rose adopta exactement la même succession d'expression. Visiblement, le comportement de Garcia semblait l'amuser énormément.

Avant que le mutant n'ait eu le temps de s'éloigner de plus de 10 mètres, les deux gamins étaient passés juste devant lui, lui faisant face. "Le flamand rose" parla à nouveau, sur un ton aguicheur :

"Eh ben mon colon, on peut dire que toi t'es beau joueur et pas tout simplement beau. Excuse mon ami pour cette petite farce... Mais nous avions besoin d'argent... Pour ma mère... Elle est malade et on peut pas acheter son médicament. Tu comprends ? La pauvre, sans ça elle va mourir..."

Le garçon au chapeau pouffa dans sa manche en entendant ces dernières phrases.

[Je pensais que c'était une péripecie sans importance mais bon ^^]

Décidément c'était soi des amateurs, soi les plus grands casse bonbons de Ragona. Ils étaient apparament pas décidé à le lâcher et Garcia se demandait comment se débarasser de ce petit voleur qui traînait son boulet pouffant de rire à son pied. Il l'avait vu quelque part mais où ? Parce que bon, Garcia pourrait utiliser la violence, il s'est d'ailleurs entraînait pas plus tard que tout à l'heure et il se sentait encore assez echauffé, mais cogner sur un petit le dégouterait. Il pouvait toujours jouer la carte pacifique jusqu'à ce qu'il sera acculer.

"Rah la la. T'as tout à apprendre. Si tu veux convaincre que ta mère est malade, essaye d'avoir l'air supliant et évite d'avoir un copain qui se tord de rire quand tu sors ça. C'est bizarre je t'ai déjà vu quelque part mais où ? On serait pas dans le même lycée des fois ? Quoi que... vu le nombre de lycée sur cet île.... ça m'étonnerait pas qu'on soit dans le même établisement. A moins que ce soit le même club..."

Il était temps de mélanger les cartes pour troubler l'adversaire, Garcia n'était pas du tout apeuré et ne le sera sans doute jamais. Surtout si le gosse continuait de rire de cette façon aussi ridicule en se dissimulant à moitié sous sa manche.

"S'il te faut à tout prix du fric, tu n'as qu'a t'en prendre aux élèves de Sainte Maria. Ils en ont pleins les poches et ils en sont devenu stupide. Mais dis moi, on se connaîtrait pas des fois ?"

Le flamand rose lança un regard noir à son collègue le chapeau. Visiblement, leur duo n'était pas, tout à fait, au point.

Toujours souriant, il continua :

"Bon, OK ma mère est en prison c'est tout..."

Il n'avait pas l'air du tout triste en disant ça. En fait, il racontait ça comme si c'était quelque chose de naturel pour lui.

"Tino et moi... On a besoin de blé en revanche, ça c'est vrai"

Son regard pétillait. Pas farouche, le gamin semblait n'avoir ni honte de ce qu'il faisait ni peur de la réaction des autres.

"Oui ça se pourrait bien qu'on se connaisse... On fréquentait le même lycée, mon mignon. Bon moi, j'ai arrêté l'année dernière mais on a du se croiser là bas, j'imagine"

Il sourit à la mention des victimes potentielles désignées par Garcia.

"C'est pas les scrupules qui t'étouffent mon beau... Envoyer de pauvres innocents dans les bras d'un homme dangereux comme moi ! Chapeau ! Mais tout ce qui pourrait me payer un voyage à New York à moi et à Tino, je suis preneur..."

Flamand Rose sourit un peu plus franchement.

"OK mon beau... On va pouvoir s'entendre toi, moi et Tino. Moi c'est Rickie au fait. Et t'as raison pour ici et maintenant, y'a plus rien à faire... L'Italie zéro... L'avenir c'est New-York. Avec Tino, on compte retrouver mon frangin là bas..."

Tino suivait avec attention les paroles de son ami. Il lança tout d'un coup :

"Faut qu'on lui présente le Prince des Voleurs ! Il nous trouvera des trucs à faire en plus de ce qu'il nous a dit ! Et j'suis sur qu'à trois on bossera mieux qu'à deux !"

Rickie afficha une mine enjouée.

"Ouais, en effet, ça peut pas être pire que maintenant... N'est ce pas mon beau ? Allez on y va !"

Les deux garçons firent mine à Garcia de les suivre... Le fameux Prince, selon eux, ne devant pas se trouver trop loin...







Rickie et Tino avançaient comme des dératés, courant, riant et traînant leur nouvel "ami" à leur suite... Ils s'arrêtèrent finalement sur une petite place : visiblement ils avaient trouvé l'objet de leur quête.

Ils s'approchèrent plus calmement, l'air très sérieux, d'un homme en costume, une jeune fille à son bras.

"Mauro ! Mauro !" commença Rickie qui avait du mal à dissimuler son enthousiasme. "Nous t'avons ramené des bras !"

Tino était un peu en retrait et fouillait dans ses poches.

"Ainsi qu'un peu de monnaie" dit celui-ci.

Mauro afficha un air neutre.

"Ca fera l'affaire pour jouer aux courses... Mais en quoi celui-ci est il extraordinaire ?" demanda-t-il à l'attention de Garcia.

"Tu sais faire quoi, gamin ? Hein ?" ajouta-t-il en tirant sur sa cigarette.

"Oh il est trop chou" lança la fille avec un accent étranger. "Mauro, soit gentil, paye lui donc quelque chose à manger... Il a l'air si mignon !"

[Et moi qui pensait aller dans la caricature.... XD]

Voici le fameux Prince des voleurs... Mauro... Jamais entendu ce nom là, en tout cas il est en fort bonne compagnie. Cependant, Garcia se demandait si c'était une certaine forme de bizutage qu'est la façon dont on le traite. L'une comme un gosse et l'autre comme si c'était son petit copain. Le Prince en question le questionna très rapidement sur ses capacités et sur ce qu'il sait faire. Garcia réfléchit, il ne voulait pas dévoilait sa condition de mutant, ces gens là semblaient en effet tout à fait normaux. Il risquerait de dévoiler son joker trop vite.

"Et bien j'ai été assez intelligent pour ne jamais me faire plumer par qui que ce soit jusque ici. Mais j'ai de bonne infos. Si vous voulez de l'argent en faisant les poches de gosses de riche, je sais où aller. Mais je connais plein d'autre chose, tout dépend de ce que vous me demendrai."

Mauro sourit en secouant la tête.

"Non, bonhomme, piquer la sucette des gosses de riches m'intéresse pas... Et quant à pas te faire plumer..."

Il désigna Tino et Rickie de la main.

"Si ça veut juste dire que t'es un peu plus doué que ces deux là, ça m'impressionne pas... J'veux dire, comprends gamin, j'ai pas besoin de plus de bras cassés dans mon écurie..."

"Mais il a un joli visage !" ajouta avec véhémence la fille, comme un cheveu sur la soupe.

Mauro fit la moue. Visiblement, dans le couple, la jeune fille avait une influence non négligeable sur les réactions de son homme.

"Oui mais ça fait pas tout, puce... Ca fait pas tout"

Rickie s'avança de Mauro, l'air faussement timide et solennel :

"Mais Mauro... J'suis sur qu'il pourra faire l'affaire pour New-York !"

Le prétendu Prince des Voleurs secoua une fois de plus la tête, l'air navré :

"Écoutez les loulous, je vous avais dit que je vous emmènerai à New York si et seulement si vous me rameniez un truc extraordinaire... Et pour l'instant d'un tel truc, j'en n'ai pas vu la queue d'une cerise... Donc pour New York, ce sera nada pour le moment !"

Mauro eut l'air pensif l'espace d'un instant. Puis il avisa du regard la terrasse d'un café.

"Allons nous asseoir et discuter de tout ça autour d'un verre, les gosses"

Une fois la petite troupe installée, la fille sur les genoux de Mauro et Garcia, Rickie et Tino en face de lui, le voleur cravaté reprit :

"Bon les mioches, on va jouer franc jeu... Vous vous êtes peut être tous fait des films trop vite. Parce que la vie, c'est sérieux, c'est pas du cinéma"

Il tira sur sa cigarette. Et regarda sa compagne d'un air avide avant de continuer.

"Enfin, la votre pas la mienne... Les voitures, les filles je connais... Vous vous êtes que des marmousets. Vous voulez vous la jouer dans la cour des grands ? Pourquoi pas ? Après tout, je vous avais proposé un deal..."

La fille gloussa avant de lancer :

"Les USA ! Mon pays ! Mais on voyage pas avec des petits gamins !"

Il embrassa la fille sur la joue. Puis jetant d'une pichenette son mégot, il reprit :

"Jane a raison. Je paye pas pour des fainéants ou des incapables. Comme vous avez pu le voir, y a pas de boulot honnête comme malhonnête ici pour vous... Aux USA, tout est différent"

Son oeil pétillait. Il faisait rêver et rêvait à la fois.

"Mon cousin me l'a dit. Là bas, il y a du boulot pour tout le monde. Mais il faut des talents et le talent ça s'invente pas. Une belle gueule c'est un talent. Mais ça suffit pas. Des mains agiles, ça peut servir. Mais des pickpockets là bas, on en a à plus savoir qu'en faire... Alors, je suis OK, comme je l'ai déjà dit à toi, Rickie, pour vous faire embarquer avec Jane à son prochain voyage... Mais j'investis pas sur du flanc. Et faire les fonds de poche des passants, c'est pas extraordinaire du tout..."

Repoussant son chapeau en arrière, il conclut :

"C'est du business les petits... Si vous me doublez la mise que j'investis sur vous, je vous engage... Sinon, vous restez en Italie à moisir avec les cochons ! Alors vous avez quoi à m'offrir ?"

Rickie et Tino affichaient des mines honteuses et dépitées. Visiblement, leur gouaille adolescente ne suffirait pas pour convaincre un routard comme Mauro.

"Rigole pas petit..." commença Mauro l'air visiblement faché. "Personne ne demande de comptes à Mauro le Beau".

Jane se pencha vers ce dernier et lui chuchota quelques mots au creux de l'oreille que les 3 compères ne purent entendre.

Alors apparut sur le visage du malfrat un grand sourire malicieux.

"J'aime bien ton style, gamin. Mais parlons, business, vu que t'as l'air de vouloir en découdre..."

Il sortit une cigarette d'un paquet souple qu'il se colla immédiatement au bec.

"Jane t'as à la bonne... Et je me fie à son intuition féminine ! Tu sais te battre ? Tu sais voler ? Tu sais jouer de tes charmes ? Tu sais faire quoi ?"

Mauro alluma sa sèche et en expira une longue bouffée.

"En pratique, je te paye le voyage à New-York, mon cousin te trouve un lieu où crécher... Et t'as une commission sur ton chiffre. Honnête non ? Et tu peux devenir affranchi un jour si tu bosses bien... Mais pour ça, faudrait déjà savoir ce que tu sais faire... Les tires au flanc, ça se passe mal pour eux à New-York..."

Mauro observa le jeune Garcia pendant que ce dernier parlait. Jane quant à elle était toujours dans son remue ménage avec son homme. Se faisant tour à tour boudeuse, enjoleuse et cajoleuse, la jeune femme ne manquait pas pour autant la moindre miette de cette discussion, qui semblait énormément l'amuser. Tino et Rickie en revanche ne disaient plus rien, ayant trouvé le porte parole idéal en la personne du mutant.

"Séduire ? Hum..." lança Mauro en jetant un coup d'oeil complice à sa compagne. "Ca me semble pas mal tout ça..."

En revanche, la fin du petit discours de Garcia déplut fortement à son interlocuteur. Il secoua la tête en signe de désapprobation avant de reprendre sur un ton neutre :

"Gamin, tu crois que je repère pas les gens qui voyagent à l'oeil ? Hum ? J'ai pas eu ce costume et ce chapeau en me faisant prendre pour un lapin de six semaines tous les jours que Dieu fait !"

Il enleva son chapeau et le posa sur la tête de la jeune femme. Puis, Mauro termina sur un ton calme :

"On va pas te réduire en esclavage, bonhomme... Mais si tu veux pas rentrer dans la famille, on va pas t'envoyer à New-York, tu comprends ? Et dans une famille on mange ensemble, on vit ensemble, on travaille ensemble... Une fois que tu as fait tes armes, là tu pourras voler de tes propres ailes, en étant affranchi. Mais avant, faut quand même qu'on t'apprennes les ficelles du métier, tu comprends ?"

Il marqua une courte pause puis jeta d'un geste vif son mégot de cigarette. Mauro semblait avoir presque épuisé le temps qu'il voulait consacrer aux trois gamins.

"Alors, intéressé ou pas ?"

"Excuse de ma méfiance, mais bon, tu vois, c'est pas comme si j'avais un CDI dans une entreprise d'ouvre boîte. C'est un reflexe en faite si vous voulez. Mais ça me plairais bien. Je suis interessé."

Bon, Garcia n'avait pas vraiment le choix visiblement. Apprendre les ficelles du métiers hein ? Qu'est ce qu'il va devoir faire au juste ? La situation était vraiment bizarre, Garcia était flatté que les deux garçons l'ai choisit comme un semblant de porte parole mais le fait qu'une femme arrivait à manipuler la volonté d'un lieutenant d'un gang quelconque l'inquiétait. Et si dans la réalité c'était elle la chef ? Après tout, elle semblait être américaine, elle pourrait très bien faire partie de la hiérarchie.

"Quel est la suite ? On doit faire quelque chose de précis avant de partir ?"

[Désolé pour le RP un peu vaseux mais j'ai la grippe j'ai un peu de mal]

La femme chuchota une dernière fois à l'oreille de Mauro. L'italien hocha la tête, visiblement satisfait de ce qu'il venait d'entendre. Puis il se leva, affichant un grand sourire, et tendant une main amicale vers les 3 gamins.

"Bienvenue à bord les gamins... Et pour les choses à faire, à part préparer vos affaires je ne vois pas trop..."

La journée s'acheva de manière tout à fait sympathique. Mauro emmena ses nouveaux "amis" dans les endroits les plus branchés de Palerme et ce n'est que très tard que Garcia put s'occuper de prendre ses dispositions pour le départ.


Mauro et Jane étaient des gens plutôt efficaces : au moment du départ, quelques jours après que Garcia les ait rencontré, tout était prêt. Billets d'avion. Titres de séjour pour les Etats-Unis. Garcia, Tino et Rickie s'envolèrent des rêves pleins les yeux en direction du Nouveau Monde.

Jane qui faisait le voyage avec eux s'avéra être d'une compagnie plus qu'agréable. Ils apprirent qu'elle était américaine et qu'elle voyageait beaucoup, partagée entre son homme à Palerme et la "famille" du cousin de Mauro à New-York. Elle resta évasive sur la teneur exacte des activités de leur nouvel employeur, préférant leur parler de choses futiles, comme la vie nocturne de la Grosse Pomme.

Rickie, quant à lui, expliqua à Garcia qu'ils allaient rejoindre son grand frère, déjà membre de la "famille" et qu'ils logeraient avec lui. C'était un gamin attachant, tout comme Tino.

Arrivés à New-York et après s'être rapidement restaurés, les 3 enfants furent conduits par Jane jusqu'à un bureau ayant pignon sur rue situé dans le quartier de Little Italy.

Deux hommes étaient présents à l'intérieur. Le premier, massif, peu aimable et pas du tout causant semblait assurer la sécurité du second.



Jane le salua chaleureusement avant de faire les présentations :

"Frankie, voici Rickie, Tino et Garcia... Mauro te les envoies pour les faire travailler. Tu as quelque chose pour eux ?"

L'homme visiblement affublé d'un tic nerveux à l'oeil le faisant cligner frénétiquement dévisagea les 3 enfants avant de demander sèchement :

"Les deux petits pour bosser dans la rue... Le dernier..."

Il regarda plus minutieusement Garcia :

"Toi, tu veux faire quoi chez moi ? Hein !"

Visiblement le cousin de Mauro semblait nettement moins sympathique...

Les mots Patron et Chef semblaient être une douce musique aux oreilles de Frankie. Il sourit de façon malsaine tout en se frottant lentement les mains.

"Tu sais te battre ? J'ai peut être un job pour toi alors... Un job à deux, un truc pas compliqué mais qui gène la famille au plus haut point..."

Sans même laisser le temps à Garcia d'accepter éventuellement le boulot, il poursuivit, comme si c'était une proposition que le mutant ne pouvait pas refuser :

"Dans le business, mon garçon, tu verras vite qu'il est indispensable de diversifier ses activités. De pas tout miser sur le même cheval"

Frankie avait l'air soudainement agité, comme passionné par ce qu'il racontait à Garcia :

"C'est pour cela que la famille fait dans l'import / export, dans les assurances et également dans le divertissement. La concurrence existe mais on essaye de se répartir les marchés. Parce que... Mon garçon, il y a à boire et à manger pour tout le monde autour de la table. Et la première règle c'est que tu fais pas tes besoins là où tu manges"

Il pointait Garcia du doigt comme pour insister sur le caractère pédagogique de ce message.

"Tu fais pas tes besoins là où tu manges... Première règle. Et toutes les familles la respectent. De temps en temps, certes, un cheval fou va ruer dans l'enclot. Mais ça, ça déplait fortement aux familles... Alors on le convoque et on n'en parle plus..."

Fouillant sur son bureau, Frankie se saisit d'un gros cigare qu'il alluma.

"La libre concurrence mon garçon, c'est le fondement de ce pays... Mais car il y a toujours un mais... Il y a toujours des empêcheurs de tourner en rond. Des types qui crachent dans la soupe. Je veux dire : je participe à l'effort de réhabilitation de ce quartier minable. Je suis un citoyen respectable. Je déclare mes impôts. Et je connais bien le commissaire. Et voilà..."

Les effluves de cigare firent tousser Tino.

"Et voilà qu'un raseur trouve à redire au sujet de mes activités de divertissement. C'est ce qu'on appelle une pratique anticoncurrentielle, mon gamin... Et ça j'aime pas. Parce que si tu laisses du mou face à ce genre de tocards et bien le surlendemain il a fait des petits... Et ça, je ne veux pas"

Frankie se passa une main rapide dans les cheveux pour vérifier l'exactitude de sa coiffure.

"Ce soir, tu vas aller faire un tour chez ce raseur avec un de mes gars, Tonio. Il passera après dîner. Il t'expliquera tout. Idem pour vous les nains. Il vous expliquera votre travail"

Puis une fois ceci dit, il sembla se désintéresser de Garcia et des autres, se contentant d'ajouter :

"Jane, j'ai du travail, amène les chez Luchino qu'ils se remplissent la panse..."

Luchino était un petit restaurant italien dans lequel Jane semblait avoir ses habitudes. Elle fut reconnue et saluée par tout le personnel et un certain nombre de clients. Le serveur la conduisit ainsi que les 3 gamins à une table avant de leur apporter des menus.



Une fois les commandes passées et le repas entamé, la jeune femme lança dans un grand sourire :

"Je suis sure que vous devez avoir des millions de questions ! Je vous écoute !"

[Tu ne peux pas décider à la place du MJ un élément du scénario : par exemple, là tu as oté le chapeau de Tino EN DECIDANT à ma place qu'il ne le ferait pas de lui même... Comme ce n'est pas grave, je n'édite pas, mais merci de veiller à l'avenir à ce point... ]

Jane semblait avoir un appétit de moineau : délaissant pour l'instant son assiette de lasagnes, elle préférait picorer des miettes de pain tout en écoutant les questions du jeune homme.

"Des tensions il y en aura toujours, Garcia... Les familles ne s'aiment pas beaucoup. Mais plutôt que de s'entredéchirer, elles ont réparti le business en secteurs. Il y a un plan de la zone d'influence qui nous est attribuée dans le bureau de Frankie. Bien entendu, de temps à autre, certains essayent d'empiéter sur les territoires des autres... Et, tu imagineras facilement que ce n'est pas joli joli..."

Elle baissa les yeux, tristement et légèrement pensive.

"Pour le divertissement... Ca c'est la manie de Frankie. Il aime bien parler comme un chef d'entreprise. D'ailleurs c'est plus ou moins ce qu'il est. Alors le divertissement, c'est bien entendu des trucs... d'adultes"

Visiblement ces derniers mots la perturbaient au plus haut point.

"Oui, tu pourras peut être aider tes amis... Mais, je sais pas trop, en fait, ce que Frankie veut qu'ils fassent... En tout cas, pour toi, fais bien attention, tu promets ?"

Elle sourit mollement.

C'était bien de la prostitution donc, Garcia s'en doutait plus que beaucoup. Mangeant avec élégance sa salade, il constata que tout n'était pas aussi rose que Frankie le prétendait et ça aussi Garcia s'en doutait. Après tout, les histoires de mafia, de gang ou de cartel allaient toujours de pair avec le sang, la folie humaine et le meurtre. Sinon ce ne serait pas underground, c'est plus que logique. Cependant, elle semblait s'inquiéter pour lui. Après tout, son premier travail ne va pas être une partie de plaisir. Mais il y avait autre chose. Elle semblait être triste dés que Garcia avait posé la question sur les familles et les activités du boss au costard de Scarface. Mais son état semblait surtout s'empirer quand elle a confirmé les soupçons du jeune mutant. Serait t-elle elle même une prostitué ? En tout cas, maintenant, elle semblait tellement naturelle par rapport à leur première rencontre en Sicile, Garcia n'a pu être que touché. Répondant à son sourire, il le lui en rendit un qui se voulait encouragant.

"J'ai des objectifs à accomplir. Je compte pas mourrir tout de suite mais je suis pas une tête brulé, t'inquiéte pas. Tu peux me parler de Tonio ? Le gars qui va m'accompagner ? Parce que bon, si il va m'accompagner, c'est surtout pour me surveiller pas vrai ?"

[Bof tu sais ce que c'est que les gosses : tous des morveux qui ne savent rien des codes de civilités ! Je parie qu'il ne le savait même pas en plus et que j'ai eu raison de lui enlever son chapeau. Sale môme ! ( Ahhh grippe quand tu nous grille la cervelle... ]