Un matin Turinois...

Doucement, Juliette s’étira… Tout d’abord un bras… Puis deux… Allongée dans son cercueil, la jeune femme se contorsionna légèrement afin permettre à son corps, encore empreint du sommeil de la nuit qui venait de s’écouler, de se cabrer en une attitude des plus féline. Le soleil matinal qui avait pénétré la chambre de son appartement turinois avait fini par se déposer doucement sur son corps voilé de sa nuisette satiné, dont la sombre couleur reflétait les rayons solaire qui venait s’écraser contre elle, aussi délicatement que la caresse d’une main douce et chaude…

Juliette aimait énormément ces petits matins, ou la paresse se mêlait à un sentiment confus de sérénité. C’était la une alchimie que la jeune fille avait appris à apprécier, depuis qu’elle était venu vivre dans cette ville, il y avait de cela à peine plus d’une année. Mais toute les bonnes choses ont une fin, et c’est avec un regret des plus profond, qu’elle se décida nonchalamment à s’extirper de son cercueil de chêne, renforcé d’un satin aux accents pourpre et rosés, qu’elle avait préféré au classique ton rouge qui tapissait, en temps normal, ce genre de modèle.
Une fois sur pied, elle bailla poliment en n’omettant pas de mettre sa main devant sa bouche. Puis elle endossa son kimono tout aussi soyeux que l’intérieur de son lit tellement particulier, et se dirigea finalement vers sa cuisine afin de se servir un cappuccino comme elle le faisait chaque matin depuis son arrivée en ce lieu.

Après s’être installée à sa table de cuisine, Juliette soupira avec une profonde lenteur. Certain auraient pu penser y déceler une certaine forme de lassitude, mais en réalité c’était la son rituel du matin, afin de finir de se réveiller. Tout a la dégustation de son délicieux breuvage, la jeune femme se demanda ce qu’elle allait bien pouvoir faire de cette journée. L’école des beaux-arts était fermé pour cause de travaux, et sa journée de repos forcé lui paru soudainement Vide… Pas de doute, il lui fallait absolument un but pour cette journée qui débutait à peine, autrement elle risquait de retourner s’allonger dans son cercueil, tout comme elle le faisait chaque dimanche matin.
La porte d’entrée carillonna alors avec une fureur qui troubla le calme de ce début de matinée ensoleillée et Juliette se leva afin d’aller voir qui pouvait bien martyriser le bouton de la malheureuse sonnette de sa porte d’entrée.

Un coup d’œil au judas renseigna la jeune femme… C’était le facteur, et ce dernier lui tendit un stylo et un bloc, lorsqu’ elle ouvrit la porte de son appartement…

« Un télégramme pour vous mademoiselle Dagon »

Lui dit-il enfin, après avoir ouvertement lorgné sur le décolleté de la jeune femme qui s’empressa de recouvrir ce dernier d’un geste rapide de la main. Elle signa rapidement le bon de réception, et congédia avec amabilité le facteur qui s’éloigna avec un profond regret dans le regard. Juliette retourna alors s’attabler devant son cappuccino, et regarda qui pouvait bien lui envoyer un télégramme, après avoir ouvert ce dernier d’un mouvement du pouce aussi rapide qu’agile…

[HRP: N'oublie pas que l'action se déroule dans 100 ans donc que ton personnage soit une gothique romantique ne pose pas probleme mais par exemple le telgramme en 2100 je suis pas sur. Pour cette fois ca passe ]

La feuille de plastique de quelques millimetres d'épaisseur qu'elle en sortie était vierge.
Elle emit une simple pression sur le bord droit et par un systeme complexe d'electronique, de physique et de chimie, le texte apparu.

" Ma chérie, Comment vas-tu? Cela fait plusieurs mois maintenant que nous n'avons que peu de nouvelles de toi... et cela nous inquiète. Nous aimerions savoir comment se passe ta vie ou tu es. Que fais-tu de tes journées? A quoi ressemble ton appartement que je te rappelle, nous n'avons toujours pas vu? Comment se nomment tes amis? Tant de petites questions qui nous permettraient de savoir que tu vas bien et que tu es en sécurité. Tu sais, nous pensons fort à toi, a vrai dire il n'y a pas un jour qui passe sans que je pense a toi.
Tu sais nos petits différents à cause de cette " spécificité " d'habillement et autres que tu as... ne doivent pas detruire ce qu'il y avait entre nous.
Ce n'est peut-être qu'une phase après tout, ne t'inquiète pas.
En tout cas, prends soin de toi et nous esperons avoir de tes nouvelles tres prochainement.

Je t'embrasse fort.

Ta maman qui t'aime.

Ps : Tu trouveras joint a cette lettre un peu d'argent qui te permettra d'acheter du matériel de dessin si tu aimes toujours autant ca. "

Le message disparu et l'on pouvait voir dépasser de l'enveloppe le coin d'un chèque adressé a " Melle Juliette Dagon "

Faisant tourner le chèque entre ses doigts fins et délicats, Juliette esquissa un sourire… Non pas un sourire de joie, ou bien encore de contentement, mais… Plutôt, un sourire ou se mêlait avec nostalgie cette époque passé que sa mère lui rappelait dans son télégramme, et le moment présent qu’elle ne s’était toujours pas décidé à avouer à ses parents. Pour sa mère, son attitude n’était, au mieux, qu’une phase, une transition semblable à une crise d’adolescence, qui se terminerait sous peu… Le sourire de la jeune femme se teinta de tristesse, tandis qu’elle déposa le chèque sur la table de la cuisine. Ce n’était pas une révélation pour elle, car elle savait depuis maintenant bien longtemps, que sa mère n’avait jamais compris sa véritable nature…Ce qu’elle considérait comme un passage éphémère, c’était tout simplement la personnalité profonde de sa petite Kiseki.

Juliette s’amusa brièvement de la pensée que sa mère ne découvre un jour qu’elle ne dorme dans un cercueil… Une hérésie pour bien des gens, il est vrai. Sans doute, sa propre mère la considérerait-elle alors comme une pauvre folle qu’il faudrait enfermé. C’était en grande partie pour cette raison, qu’elle n’avait toujours pas enjoint ses parents à lui rendre visite. Pourtant, dieu sait qu’elle en mourrait d’envie de ce moment. Montrer à ceux-ci combien elle était heureuse dans cette ville, dans ce charmant petit appartement qu’ils lui avaient si généreusement choisi. Un jour, elle les feraient venir chez elle, elle le savait… La question pour la jeune femme, étant de savoir à quel moment elle se sentirait assez forte pour tenir tête aux réactions, certainement négatives, de ses géniteurs.

Terminant rapidement son cappuccino, Juliette alla s’installer devant l’écran de son ordinateur, et l’alluma. Elle se dirigea dans son réseau de messagerie, et ouvrit un nouvel E-mail à destination de sa mère. Les E-mails, le moyen qu’elle utilisait le plus couramment, pour donner de ses nouvelles à ses parents…

Bonjour maman…

Comment allez-vous, toi et papa ?

Travaille t’il toujours autant ? J’espère au moins qu’il pense à bien se reposer car, en dépit de ce qu’il veux encore et toujours nous faire croire, il n’est plus aussi vigoureux que lorsque j’étais encore la petite fille qu’il faisait sauter sur ces genoux…

Je vous remercie pour le chèque que vous m’avez envoyé, et tu as raison… Cela va me permettre de me racheter de quoi dessiner, encore et encore. Je dois t’avouer, ma chère maman, que je ne m’attendais pas à user autant de graphite à l’école des beaux-arts, même si cela pouvait paraître une évidence. Mais ce sont des passionnantes études, et pour rien au monde je ne voudrais y renoncer.

Tu sais quoi maman ?

L’autre jour, un de mes professeur m’a demander pourquoi je continuais d’utiliser une ancienne méthode pour dessiner, alors qu’il était si simple de nos jours, d’utiliser le graphite optique. Cette question, tu dois t’en douter, ma bien fait sourire… Et en même temps, elle m’a peiné… Je trouve tellement dommage qu’un professeur, supposé nous enseigner toutes les formes de dessin, sans aucun préjugés, se montre pourtant tellement dédaigneux envers une méthode si belle. Il est vrai que le graphite optique offre un trait et un grain des plus parfait, mais finalement… N’est-ce pas les petites imperfections des choses, qui les rendent tellement unique et précieuses.. ?
Mais tu me connais, n’est-ce pas… Je tiendrais bon, quoi qu’il arrive. Et même si l’avenir est aux instruments de création technologique, je resterais fidèle à mon idéal créatif, qui ne trouve sa plénitude que dans les arts anciens…

Je vais très bien, mis à part cela. Vivre loin de vous n’est pas aussi facile que j’aurais pu le pensé, mais la encore je m’adapte. Je me suis fait quelques amis, qui, s’ils ne sont pas très nombreux, n’en demeurent pas moins d’une fidélité à toute épreuve. Rassurez-vous maman, je ne suis pas seul, et je suis en sécurité… D’ailleurs, Turin n’est pas aussi dangereux que l’on pourrait l’imaginer… C’est une très grande ville, certes… Mais comme dans toute grande ville j’imagine, il y a des endroits fréquentables, et d’autres qui le sont moins… Je te vois soudainement inquiète…? Rassures toi ma chère maman, je ne fréquente que les premiers, je te le promet.

Aujourd’hui, je n’ai pas cours. Il y a des travaux de rénovation urgent à faire à l’école, car l’autre jour le plafond de la salle, dites des mille pinceaux, a cause de l’impressionnante collection de ces derniers qui en ornent les longs murs, s’est écroulée sur lui-même. Je ne sais trop pour quelle raison en fait… Apparemment, ce serait du à un défaut dans le matériau utilisé pour sa consolidation, lors des travaux de l’été dernier. Je sais, j’aurais du t’en parler, mais je te connais… Tu aurais sauter dans le premier avion, et tu serais venu ici afin de vérifier par toi-même si j’allais bien.

Ha… Maman… C’est tellement difficile de devenir adulte… Et cela, sur bien des points…

Toi et papa me manquez énormément, et pourtant je sais que je dois vivre ma propre vie, sans me reposer sur vos épaules déjà bien fatigué de mes si nombreuses années passé auprès de vous…

Je vais en rester la pour le moment, mais je vous promet de vous appeler dans quelque jours, et nous pourrons alors parler plus longuement de tous ce que vous voulez savoir sur ma vie à Turin.

Surtout, prenez grand soin de vous mes chers parents adorés…

… Votre Juliette vous aime, comme nul autre personne au monde…

D’un ordre vocal, la jeune femme ordonna l’envoi du courrier électronique qui disparu alors de l’écran en quelques secondes. Elle se laissa ensuite retomber lourdement sur le dossier de sa chaise, en un soupir des plus profond… Mentir à ses parents, même sur quelques points, c’était là une chose qu’elle n’aimait pas. Mais qu’aurait dit sa mère, si elle lui avait avoué s’être découverte, en plus de sa nature gothique, un intérêt tout particulier pour la gente féminine.. ?
De plus, ses quelques amis se résumaient en fait à ses quelques voisins qui n’étaient tout au plus que des connaissances, et au professeurs et étudiants qu’elle fréquentait dans le cadre de ses études… Mais cela, sa mère n’avait pas besoin de le savoir. Ce n’était pas que Juliette soit asociale, loin de la…Mais depuis sa mésaventure avec ce forcené qui avait hurler qu’elle était une mutante, la jeune femme avait préféré opté pour une prudence des plus mesuré en ce qui concernait ses relations avec autrui.

D’un geste las, Elle s’étira doucement et quitta ensuite son bureau afin de se diriger vers sa salle de bain… Après une bonne douche, elle déciderait de ce que sa journée lui réserverait.

La douche l'avait reveillée et elle se sentait pleine d'energie en cette chaude journée qui commençait.

Un fin rayon de soleil passait a travers les rideaux opaques et vint se poser sur le carnet de croquis de la jeune fille. Avec une telle lumière dehors, il devait y avoir de magnifiques paysages a voir ou bien serait-ce plus interessant de depenser les sous des parents dans une agréable séance shopping sans prise de temps...

La journée était pour elle, elle n'avait que l'embarras du choix...

Après s’être vêtue tout de sombre comme à son habitude, Juliette jeta un regard à travers la fenêtre qui donnait sur la rue principale, et qui traversait son quartier de long en large. Le soleil resplendissait de plus belle à chaque minutes, et c’est en plissant d’un geste purement instinctif sa longue robe, que la jeune femme décida finalement de ce qu’elle allait faire de sa matinée. Après avoir mis ses lunettes de soleil sur son trognon petit bout de nez joliment arrondis, c’est d’un geste décidé qu’elle attrapa son carnet de croquis, ainsi que son plumier de bois vernis, orné d’un magnifique cygne blanc en train de reposer sur un lac aux eaux bleutés, ou s’entrelaçaient le reflet du dit cygne et les vagues croissantes que les remous de ce dernier provoquait par ses plus infimes mouvement… Ce plumier, magnifique s’il en était, était un cadeau de sa mère, que celle-ci lui avait fait lors de son départ pour l’école de beaux-arts, afin que la jeune femme puisse y déposer tous ses crayons, fusains, et autres outils, utile à la création manuelle pour laquelle elle avait décidément un talent des plus incontestable…
Elle quitta ensuite son appartement, c’est ce fut d’un pas tranquille qu’elle se dirigea vers le parc qui se situait non loin du centre ville.

En cours de route, son regard se porta tour à tour sur les gens… Qu’ils soient résidents, ou bien encore simple touriste… Sur les enfants qui couraient comme des fous, risquant parfois de se faire renverser par une voiture un peu trop pressé par le temps… Les animaux aussi eurent droit à son attention, tout comme ces quelque chats errants qui, en dépit de leur condition, paraissaient étrangement être confortablement bâti. La vie, c’était cela qui passionnait tant Juliette dans cette ville… La vie grouillante, telle des insectes dans un bocal clos. C’était à ses yeux, un peu cela que le monde qui était le sien… Et le leur !
La vie courrait dans tous les sens, sans jamais s’arrêter… Sans jamais savoir réellement ou et quand le faire en finalité… La vie était la chose la plus… La plus belle… La plus précieuse… La plus fragile aussi… La fugacité de l’existence lui donnait toute sa valeur, et Juliette avait toujours trouver cette pensée terriblement belle… Horriblement cruelle, mais pourtant merveilleusement divine.

Mais déjà, la jeune femme atteignait le parc près du centre ville. C’était un parc immense et superbe, couvrant plus d’une demie douzaine de kilomètres. En réalité, et cela la jeune femme l’avait lu dans un guide touristique lors de son arrivée, ce parc était en fait le rassemblement de trois parcs distinct. Dans le cadre d’un nouveau plan de restructuration urbaine décidé il y avait de cela plus de quarante ans, il fut voté à l’unanimité que les trois parc n’en ferait plus qu’un seul. Bien évidemment, pour cela il avait fallu déloger la centaine de gens vivant entre ces parcs, et parfois, avec des moyens de persuasion des plus discutable. Mais de cela, le guide touristique n’y avait pas fait la moindre allusion. Heureusement Juliette ne se contentait jamais de ce que l’on pouvait lui dire, ou bien de ce qu’elle pouvait lire… Toujours, il fallait qu’elle cherche à savoir le fond de toute chose.

Quelques minutes plus tard, la jeune femme arriva enfin à destination. Elle avait prit comme habitude de toujours s’installer au même endroit du parc, sur le même banc, devant le même bord du lac, qui trônait avec une certaine majesté en son centre. Les travaux de réaménagement avaient du coûter une véritable fortune, mais le parc ainsi créé était absolument sublime.
Quelques instant après s’être installé et avoir prit ses aises, Juliette observa les alentours. Il y avait des familles entières, des couples d’amoureux, de enfants courant avec insouciance après leur ballon, ou bien encore leur chien… Il y avaient même un couple de personnes âgés, qui déambulait de son pas paisible au milieu de la tourmente que constituait les visiteurs du parc. Certes, ce couple semblait bien lent par rapport au reste des gens, mais finalement cela n’était pas important. La vie était riche, car tous vivaient à un rythme différent… La diversité… C’était là, selon Juliette, la véritable richesse de cette fin de 21eme siècles.

La jeune femme décida alors de croquer cet attendrissant petit couple, qui, en dépit des années qui devaient être nombreuses à s’être écoulé, se tenait encore très tendrement par la main, comme deux petits enfants amoureux. Juliette déposa la pointe de son crayon sur le papier épais, et commença lentement à faire entrer ce charmant couple dans l’éternité…

A la voir, elle semblait presque guidée par le crayon. Les coups de crayon se succedaient et déjà le petit couple prenait vie sur le papier. Immortalité d'un instant figé.

Tellement absorbé par son dessin, Juliette ne remarqua pas l'homme qui s'approchait d'elle. Il était assez grand vêtu d'un jean large et d'un sweet dont la capuche était rabaissée sur sa tête lui cachant la moitié haute du visage.

Une tenue assez étrange vu la chaleur de la journée.

Toujours absorbé, Juliette ne remarqua qu'au dernier moment l'homme qui s'empara de son sac qu'elle avait negligemment posé sur le sol a ses pieds.

Visiblement dans la force de l'âge, il était vif et déjà il s'éloignait rapidement.

Tout en croquant avec passion cet adorable petit couple qui avançait avec autant de douceur qu’une caressante brise d’été vous parcourait le visage, Juliette songea à ces moments d’éternité volés, que ses dessins lui permettait. Elle songea mélancoliquement que, lorsque elle-même serait morte et définitivement enterrée dans son cercueil, ses œuvres, aussi humble soient-elle, continuerait d’exister, et de faire rêver les gens… Peut-être même que, d’ici une autre centaine d’années, quelqu’un, peut-être un tout jeune enfant, trouvera le dessin de ce couple de personnes âgés dans un vieux carton oublié de tous, et qu’en le regardant avec curiosité, Il se demandera qui pouvait bien être ces deux personnes qui semblaient tellement s’aimer…

… Et peut-être aussi, pensa vaniteusement la jeune femme dans un futile moment de fierté dérisoire, qu’il se demandera par la suite, qui a bien pu ainsi immortaliser un moment de vie aussi joli dans sa simplicité…
Juliette sourit à cette dernière pensée dont, finalement, elle n’avait que faire… Gloire, célébrité… Reconnaissance… C’était la des récompenses, dont la gothique n’avait que faire en réalité.

Tout entière à son travail artistique, elle ne prêta aucune attention à l’homme qui vint à s’approcher d’elle. Les gens allaient, venaient… Parfois ils restaient, la complimentait sur l’excellence de son trait, ou bien encore sur le réalisme dont certains de ses dessins pouvaient parfois se voir affublés, lorsque le sujet lui tenait tout particulièrement à cœur. Parfois, ils s’installaient… Et puis repartaient, tout simplement. Juliette ne leur prêtait qu’une attention minimum en réalité, et cet homme étrangement vêtu pour la saison, ne faisait pas exception à la règle. D’ailleurs, lui-même ne semblait en aucun cas, intéresser par la jeune femme ou son travail. Il se contenta de poursuivre sa route, paraissant fixer l’horizon, comme s’il pouvait y voir une chose que lui seul était en mesure d’appréhender. Ce n’est qu’au moment ou il s’empara du sac de Juliette qui se trouvait à ses pieds, qu’elle réalisa pleinement ce qui était en train de se passer… Elle était la victime d’un vulgaire voleur à la tire !

La jeune femme en resta sans voix l’espace de quelques secondes, au cours desquelles l’homme s’était éloigné encore un peu plus, en un mouvement des plus accéléré. Elle se maudit intérieurement de ne pas avoir compris plus tôt… Une capuche sur la tête par une si belle journée, elle aurait du comprendre immédiatement que quelque chose n’allait pas.
Stoppant à contrecœur de croquer le charmant couple de personnes âgés, Juliette referma rapidement son carnet de croquis et, après l’avoir glissé sous son bras, elle se releva brusquement et s’élança à la poursuite du misérable voleur qui avait osé profiter de son manque d’attention pour lui dérober son sac.

« Hé ! Vous là-bas ! arrêtez-vous ! » s’écria t’elle, à l’encontre du voleur qui, bien évidemment, faisait la sourde oreille en pressant le pas… Il était rapide le bougre, même si Juliette savait être en mesure de le suivre ou qu’il aille. Toutefois, pour plus de sécurité, elle s’écria de nouveau :

« Arrêtez cet homme… » lança t’elle à toutes les personnes présente autour d’elle en désignant le malandrin d’un doigt tendu à l’extrême, tout en continuant de le poursuivre, avec l’espoir que l’une d’entre elles puisse retenir son voleur suffisamment longtemps pour lui reprendre son sac « Il m’a voler mon sac, arrêtez le ! vite ! »

Les gens alentour n'eurent pas le temps de réagir quand Juliette cria d'arrêter cet homme.

Et le course continua de plus belle.

L'homme encapuchonné s'engagea dans une ruelle qui s'avéra être un cul de sac. Mais lorsque Juliette y arriva, elle ne vit personne.

Le voleur était rapide, mais Juliette, en dépit de sa longue et empêtrante robe, ne se laissait en aucun cas distancer. Elle le poursuivit sans relâche, ne le laissant jamais prendre plus de quelques mètres d’avances. Il était hors de question pour la jeune femme, de se laisser ainsi dépouiller par le premier voleur à la tire de Turin… Et elle qui écrivait justement ce matin même à sa mère que cette ville n’était pas si dangereuse…

L’homme mystérieux s’engagea soudain dans une ruelle, et Juliette eut un sourire fugace aux lèvres. Elle connaissait cette ruelle, elle savait qu’elle n’avait pas d’issue. Son voleur à la petite semaine était prit, et il allait voir de quel bois se chauffait la gothique romantique, lorsque l’on osait lui faire du tort. Mais après avoir franchi les frontière de ladite ruelle, Juliette demeura interdite… Vide, la ruelle sans issue était aussi déserte que son carnet d’adresse !

Elle resta là, immobile, ne sachant trop quoi faire… Son voleur avait disparu, mais elle était certaine qu’il était pas repasser devant elle, tout comme elle était certaine que cette ruelle n’avait pas d’issue autre que celle qu’elle venait d’emprunter…

« Flute ! » s’écria alors la gothique, tout en frappant le sol d’un pied rageur…

Elle ne savait pas comment, mais son voleur avait disparu, comme évaporer dans les airs…

…Et avec lui, son sac et tout ce qu’il pouvait contenir…

Juliette inspecta la ruelle de plus près, mais cela n’y changea rien… C’est donc profondément dépité, qu’elle se résigna finalement à quitter les lieux et a reprendre sa marche dans les rues de Turin…Son humeur était sombre… Aussi sombre que son apparence…

Malgré la course poursuite le voleur lui avait echappé pour une raison quelque peu mysterieuse.

C'est donc dépouillée de son sac que sa journée allait continuer. elle n'avait plus sur elle qu'un simple carnet de croquis et un crayon.

L'ironie du sort fut a son comble lorsqu'elle se rendit compte que malgré l'apparence trompeuse de cette "belle journée" elle n'avait plus non plus, les clés de chez elle.

« Ha flûte… Bon sang ! »

S’exclama silencieusement Juliette, dans un fugace geste rageur de la main, lorsqu’elle prit soudainement conscience que maintenant elle était quasiment à la rue. En effet, son sac contenait, outre ses diverses petites affaires propre à la gente féminine, ses papiers d’identité, son téléphone portable, Les clefs de son appartement…Un soupir de lassitude s’échappa alors de sa fine et délicate bouche carmine. Etait-ce dieu qui la punissait de la sorte, pour avoir menti à sa mère deux heure plus tôt.. ?
Non… Dieu, si tant est qu’il exista, avait certainement mieux a faire de perdre son temps à martyriser une pauvre petite gothique sans histoire…

Toutefois, quelle que soit la cause de ses malheurs, Juliette était quasiment à la rue. Elle maudit alors son misérable voleur de tous les maux de la Terre, usant intérieurement d’un langage quelque peu fleuri qui, si sa mère l’entendait, lui vaudrait à coup sur de bien sévères remontrances en dépit de ses dix-neuf ans et de sa majorité maintenant bien entamée. Cela étant dit, la jeune femme n’était pas du genre à se laisser abattre, et très rapidement elle pensa à réagir en fonction de la situation. E tout premier lieu, elle se dirigea d’un pas mesuré en direction du commissariat de police le plus proche. Elle y pénétra, s’adressa au planton de service qui la dévisagea avec autant de surprise, à la vue de son apparence gothique, que, certainement d’envie. Il fallait bien avouer qu’en dépit de son personnalité gothique quelque peu usité, Juliette était un bien joli brin de fille.
Elle fit donc une déclaration de vol, donnant moult détail sur son voleur ainsi que sur son sac et son contenu. Heureusement, Juliette ne gardait jamais rien de précieux dans son sac, hormis ses papiers d’identités et les clés de son appartement. Un fois cette déclaration faite, la jeune femme quitta le commissariat et se dirigea rapidement chez un serrurier.

En effet, puisque le voleur avait ses clés, il était impératif qu’elle change immédiatement la serrure de sa porte d’entrée. Heureusement, elle en trouva rapidement un… Un petit artisan apparemment, ce qui lui assurait un travail bien fait et une rapidité d’action conséquente… C’était bien là, la qualité de ces petits artisans en fait… Travailler à petite échelle, mais avec le respect du clients. Le serrurier, un homme d’âge mûr, sans toutefois être âgé, accueillit Juliette avec un grand sourire. Un sourire, qui amusa visiblement sa femme qui se trouvait non loin de lui, et qui devait avoir l’habitude de voir son charmant époux charmer quelque peu leur clientèle féminine. Juliette lui expliqua rapidement son cas, et lui demanda s’il lui serait possible d’intervenir immédiatement afin de minimiser le risque de se voir, en plus de son sac, dépouiller de tout ses meubles. La réponse du serrurier fut rapide, et sans plus attendre il attrapa ses outils, et invita Juliette, après lui avoir fait choisir un modèle de serrure, à le guider jusqu’à son appartement afin d’effectuer le remplacement demandé le plus rapidement possible.

Juliette le remercia d’un de ses sourires mi triste, mi joyeux, et, après avoir saluer son épouse, entraîna l’artisan vers l’appartement qu’elle habitait maintenant depuis plus d’une année…

L'artisan accompagna donc Juliette jusqu'a chez elle.

Le changament de serrure prit moins de temps que prévu et bientôt Juliette fut de nouveau seule chez elle.

En fin de soirée, alors qu'elle n'attendait personne, un faible "toc toc" se fit entendre à la porte.

Après le départ du serrurier, qui avait finalement travailler bien plus rapidement que ne l’aurait pensé la jeune femme, celle-ci se retrouva seule entre ses quatre murs. Voilà déjà une bonne chose de fait, se dit-elle en soongeant que désormais, ce minable voleur ne pourrait plus entrer chez elle et lui dérober tout ce qu’elle pouvait avoir. Non pas que ses meubles lui soit précieux, car finalement c’était des meubles loués avec l’appartement, rien de personnel… Si ce n’était son cher cercueil, auquel elle tenait comme à la prunelle de ses yeux. Il fallait bien admettre qu’un cercueil de cette qualité et d’une telle finition dans le détails des gravures qui formaient un liseré d’entrelacs tout le long de son contour, celui lui avait coûté une somme d’argent assez conséquente. D’ailleurs, Juliette se demandait bien comment ses parents ne s’était pas interrogé plus en avant, à propos d’une telle dépense. Sans oublier le remplacement intégral du rembourrage de satin rouge, par celui, plus pastel dans ses tons, choisi par la jeune femme…

Ce cercueil était unique… C’était son cercueil… Et peut-être, trouverait-elle un jour quelqu’un pour le partager avec elle…

Juliette, échafaudé par sa mésaventure, ne quitta plus son appartement de la journée Faisant un effort de mémoire, elle en profita pour terminer le dessin représentant le charmant petit couple de personne âgé, qu’elle avait du interrompre afin de poursuivre son voleur. Heureusement, le dessin en question en était presque à son terme et il ne lui fut que très peu difficile de se remémorer les derniers détails afin de conclure ce dernier.
La jeune femme passa le restant de sa journée à flâner lascivement entre les murs de son appartement, tant s’ennuyant à grand renfort de soupir profond et lascive, tantôt devant son écran d’ordinateur, à écrire quelques lignes ou bien encore à parcourir le réseau à la recherche d’une chose dont elle avait très certainement besoin, mais dont elle ignorait encore la teneur. Fidèle à son habitude de jeune célibataire, Juliette grignota plus qu’elle ne dîna. Une habitude détestable, que sa mère lui reprocherait vertement si elle l’apprenait… Elle qui mettait un point d’honneur à faire de délicieux repas, pour que son mari et sa fille puissent se rassasier jusqu’à plus faim…

Aux environs de 22h00 – 22h30, un faible bruit se répercuta en écho sur le bois de la porte d’entrée de son appartement. Celui surpris Juliette , qui ne pu réprimer un sursaut de surprise. Ne recevant jamais de visite, surtout aussi tardivement, la jeune femme trouva cela plutôt insolite, mais elle se reprit bien vite et se leva afin d’aller voir qui pouvait bien venir frapper à sa porte, à une heure aussi indue. Le temps pour Juliette de rejoindre son entrée, et son mystérieux visiteur avait de nouveau frapper deux fois contre sa porte, toujours de manière aussi discrète. Celle-ci allait ouvrir la port en grand, mis elle se ravisa presque aussitôt en repensant à ce qui lui été arrivé un peu plus tôt dans la journée.

*Pas question d’avoir encore une mauvaise surprise* Se dit-elle alors tandis qu’elle attachait sa solide chaîne d’acier afin de ne laisser qu’un entrebâillement, juste suffisant pour apercevoir le visage de son visiteur.

Juliette ouvrit enfin la porte et, tout en restant à prudente distance, dit :

« Oui.. ? Que voulez-vous.. ? » de sa petite voix douce et caressante, comme une agréable brise d’été…

Une vois aussi hésitante que celle de Juliette se fit entendre de l'autre côté de la porte, une vois féminine.

" Bonsoir, heu.. excusez-moi de vous déranger mais j'ai trouvé un sac par terre et il y avait un portefeuille avec votre adresse à l'intérieur alors je pensais que ce serait une bonne chose de vous le rapporter. "

Les yeux de la jeune gothique s’écarquillèrent en entendant la voix de femme qui lui annonçait voir retrouver son sac. Pour une surprise, c’était une surprise… Elle qui pensait ne jamais le revoir, et surtout pas aussi rapidement. La surprise fit alors place à la joie, et Juliette s’apprêta à ouvrir la porte de son appartement en grand. Mais elle se ravisa aussitôt… Après tout, elle ne savait pas qui était cette femme… Même si finalement, elle se dit que c’était juste une personne aimable, qui avait fait l’effort de venir chez elle afin de lui rendre son sac voler quelques heures plutôt.

Juliette demeura indécise un certain temps, temps que sans doute, son aimable visiteuse trouva bien long.

« Attendez une seconde… » finit-elle par lui dire, avant de refermer la porte avec douceur sur le nez de sa visiteuse tardive. Quelques secondes plus tard, La porte de l’appartement s’ouvrit de nouveau, mais cette fois-ci libéré de son entrave d’acier qui assurait à Juliette une relative protection, mais pourtant très rassurante.

Celle-ci ouvrit donc de nouveau la porte à sa visiteuse, et avança très prudemment la tête hors de son appartement. Le couloir de l’immeuble était dans le noir, et la jeune femme ne voyait que très moyennement sa serviable visiteuse. Ce qu’elle vit toutefois, c’était qu’effectivement elle tenait entre ses mains, quelque chose qui ressemblait très fortement à son sac dérobé plus tôt dans la journée…

La jeune femme etait agée d'une vingtaine d'années tout au plus. Elle était grande, svelte et de longs cheveux bruns encadraient son visage d'ange.

Elle sourit timidement.

" Bonsoir, il est bien à toi ce sac non? Je l'ai trouvé pas loin du parc, par terre, tes affaires étaient éparpillées autour. J'ai bien peur qu'on t'ai volé ton argent par contre. Tiens. "

Elle tendit le sac vers Juliette en penchant legerement la tete en plissant les yeux et en gardant son sourire... Un vrai personnage de manga.

Sa visiteuse avait l’air plutôt sympathique… Un visage charmant, si ce n’était charmeur, et une attitude des plus humble… Voilà qui plaisait fortement à Juliette. Celle-ci lui rendit son sourire, d’autant plus que effectivement il s’agissait bien de son sac volé un peu plus tôt, que la jeune femme lui avait ramené.

« L’argent m’importe peu… » Dit-elle alors, avec un aplomb que seule une personnage n’ayant jamais souffert d’un quelconque manque argent pouvait avoir. La gothique entreprit alors de fouiller son sac afin de vérifier si rien ne manquer d’autre, excepté l’argent… Non, tout semblait être bien la… Les clés de son appartement désormais inutile, son portable, ses papiers d’identité, quelques bricoles dont certaines traînaient dans son sac depuis bien trop longtemps… L’inconnue avait raison, rien ne manquait excepté l’argent… Un moindre mal à vrai dire puisque finalement elle n’en avait que très peu… Quelques dizaines d’euros, guère plus en fait…

Juliette redressa enfin la tête, et regarda sa bienfaitrice avec un sourire renouvelé. Elle s’adressa de nouveau à la jeune femme de sa douce voix caressante :

« Je te remercie beaucoup… Tu sais, je ne m’attendais vraiment pas à le récupérer… Surtout pas aussi vite… Tu me sauve littéralement la vie, merci encore ! »

A son tour, Juliette plissa légèrement les yeux en réponse à la contraction que provoqua son sourire aimable, et elle resta ainsi face à sa jeune visiteuse, offrant ainsi un singulier reflet à cette dernière...

" Je t'en prie, c'est la moindre des choses. J'aurais bien voulu qu'on fasse la même chose si ca avait été mes affaires. Ah! Suis-je bête! J'ai oubliée mes politesses! je m'appelle Gabriela. "

Elle s'était doucement tapé la tête lorsqu'elle avait remarqué son manque de politesse. Une attitude tres enfantine.

" Bon je ne vais pas te déranger plus longtemps. Bonne soirée à toi et peut-être à plus tard. "

Elle lacha un petit coucou de la main avant de se retourner et de s'appreter à partir.

Le geste de Gabriela amusa Juliette, qui ne pu réprimer un petit rire lorsqu'elle se frappa doucement la tête. Assurément, la jeune fille avait en face d'elle une distraite des plus accomplie, c'était d'une évidence quasi incontournable. A son tour, Juliette s'excusa :

"Ne t'en fais pas, moi aussi je n'ai pas fait preuve de politesse... Je m'appelle Juliette, mais tu dois déjà le savoir, sinon tu ne serais pas arrivé jusqu'ici..."

Lorsque Gabriela Fit à la jeune fille un signe de la main avant de s'en retourner, celle-ci le lui rendit avec un grand sourire aux lèvres et, tout en la remerciant de son geste, recula à l'intérieur de son appartement...

Encore merci Gabriela, j'espère aussi qu'on se reverra un de ces jours, salut !"

Puis Juliette referma doucement sa porte, avant de la boucler de nouveau à double tour tout en serrant son sac enfin retrouver tout contre sa poitrine...

*Finalement, il y a aussi des gens bien dans cette ville maman, je te le disais bien* Se dit intérieurement la jeune fille...

Deux jours plus tard, l'école réouvrit ses portes. cependant la salle des milles pinceaux resta encore fermé quelques jours de plus le temps d'y finir les derniers travaux.

Cependant, une rumeur traversa très rapidement l'école et l'on pouvait entendre à gauche et à droite le début d'une histoire qui semblait surprenante.

" Vraiment? tu y crois toi? "
" Je ne sais pas je trouve ca tout de même bizarre. Et ce serait qui à ton avis? "

Un groupe de trois filles était posté devant la salle encore condamnée et faisait des masses basses. Un vrai groupe de pimbêches.

" En tout cas, on m'a dit qu'on l'avait vu s'enfuir en courant. Je suis sur d'une chose, il était pas de l'école. Il était trop mal habillé pour ca. "

Et elles pouffèrent à l'unisson.

Faisant peu de cas de ces trois pestes, Juliette passa devant elle sans véritablement prêter attention à leur propos... Elle parlaient apparemment d'un garçon, encore un malchanceux qui avait surement eu le malheur de faire quelque chose qui leur avait déplu...

Ces trois filles, issues de riches familles européenne, s'était donner comme spécialité de decendre en flêche toute personne n'ayant pas l'heur de leur plaire, et spécialement si les personne en question était d'une condition plus que modeste... Juliette ne détestait pas ces trois filles, car finalement elle avait jugé que ce serait là leur accorder bien trop d'intêrét. Mais elle s'était fait promesse de ne jamais les fréquenter plus que de raison, et à ce principe la jeune fille s'y accrochait très fermement !

Rapidement, elle s'éloigna de ces trois langues de vipères et se dirigea vers sa salle de cours...

Juliette était une jeune fille de nature assez discrete aussi il ne lui était pas évident d'aller vers les autres. Etait-ce de la timidité ou bien se suffisait-elle à elle même?

Peu importait pour ce jour. Les gens trop friands de curiosités et autres ragôts trouvaient en Juliette comme en n'importe qui d'autres une personne suceptible de donner de l'ampleur à la rumeur.
Ainsi à peine installée, sa voisine de gauche lui sauta dessus.

" T'es au courant de ce qu'on raconte? Je sais pas si t'était là quand le plafond s'est effondré mais apparement il y avait un mec qui est tombé de l'étage. En plus personne ne le connaissait et tu veux le plus bizarre? L'étage du dessus n'est pas aménagé. Tu te rends compte? Ca veut dire que normalement il n'est censé n'y avoir personne. "

Elle resta à regarder Juliette toute excitée qu'elle était et attendait une réponse.

Juliette sourit doucement à sa voisine de gauche... Une vraie commère, à qui rien à l'école ne pouvait échapper... La jeune fille s'était demander plus d'une fois, si celle-ci ne s'était pas tromper dans ses dossiers d'inscriptions... A son avis, c'est une école de journalisme qu'elle aurait du faire, et certes pas les beaux arts... Toutefois, Juliette lui répondit, tout en préparant ses affaires de cours :

"Tu sais, il y a certainement une explication... Si cela se trouve, c'est un squatteur qui vivait la sans que personne ne le sache... Tu viens de le dire toi-même, c'est un étage qui n'est pas aménagé, alors comme personne ne doit y aller, qui sait depuis combien de temps ce garçon vivait la..."

Juliette jeta un regard compréhensif à sa voisine, et se tourna de nouveau vers sa table...

*Ha... Les rumeurs...* se dit intérieurement Juliette, dans un soupir discret...

Sa voisine resta hébétée à la regarder, puis passa a son autre voisine.

" Tu sais pas quoi... "

Petit à petit au cours de la journée, la rumeur s'estompa et l'école retrouva son calme. La légende urbaine du fantôme du grenier resterait sans doute encore quelques temps.

A la fin de la journée, alors que Juliette était sur le point de rentrer chez elle, elle fût accostée par une voix quelque peu familière.

" Oh Juliette?! Je ne m'attendais pas à te revoir si tôt! Tu te souviens de moi? Gabriella! "
La jeune demoiselle était vêtue d'une grande
robe noire qui mettait en avant sa plastique quelque peu avantageuse et elle arborait toujours son magnifique sourire.

En dépit de la grande agitation que causa cette si stupéfiante affaire de garçon tombé du ciel, ou peu s’en faut, selon les dires de certains qui avaient immanquablement fini par atterrir au creux de l’oreille de Juliette, cette journée de cours se déroula sans accrocs Le jeune femme eut même l’heureuse surprise de se voir accorder une note, pour son travail d’expression artistique personnel, bien supérieure à ce qu’elle attendait en réalité. Finalement, ce fut une bonne journée si l’on faisait exception de ces babillages stériles concernant ce soi-disant garçon qui, si cela s trouvait, n’avait même pas exister…

Las de cette journée qui donnait l’impression de ne jamais vouloir finir et pressé de retourner chez elle afin de se reposer un peu, Juliette se dirigea d’une pas élégant mais tout de même rapide vers la sortie de l’école, lorsqu’elle se retourne soudainement en direction d’une voix féminine qui était en train de la hélé avec une certaine insistance. Sa surprise fut grande, lorsqu’elle constata que cette voix féminine appartenait à la fille qui lui avait rapporté son sac, deux jours plus tôt.

« Gabriela… » S’écria t’elle alors doucement « Oui, bien sur que je me souviens de toi » dit-elle alors avec un réel accent de surprise dans la voix…

Le jeune fille fut toutefois surprise de voir celle-ci vêtue en ce style si particulier qu’était le gothique… Rien dans son apparence ou son allure, deux soirs auparavant, n’avait laisser supposé une telle habitude vestimentaire chez la jeune fille.

« Ta robe est superbe… » dit-elle encore, même si en réalité Juliette n’appréciait que très peu les épaules et le torse ainsi dénudé… Du moins, pour sa propre personne.

« Qu’est-ce que tu fais là ?» poursuivit-elle « Tu fait les beaux arts toi aussi.. ? » demanda Juliette en une interrogation des plus logique…