Un matin Turinois...

La réponse de Gabriella heurta violemment Juliette... Elle se demanda pourquoi la jeune fille se montrait soudainement si agressive à son égard, si vraiment elle ne lui cachait rien vis-à-vis de ce garçon...

Mais Juliette ne voulait pas envenimer la situation, et gâcher ainsi cette soirée...

"Non... Non..." lui répondit-elle d'un ton adouci "Qu'est-ce que tu vas t'imaginer..."

La réponse de la jeune gothique fut accompagnée d'un de ses doux sourire tendre, dont elle avait le secret.

C'était de sa faute après tout, que s'était-elle imaginer..? Que tout comme elle, Gabriella n'avait personne dans son existence à Turin..? Sans doute, La jeune fille quelque peu écervelée finirait-elle par se lasser de Juliette, et celle-ci se dit alors, tout en avançant vers le guichet afin de prendre les billets, qu'elle ferait bien mieux de ne pas trop en attendre de Gabriella, afin de ne pas se voir trop peiné lorsque celle-ci se désintéressera définitivement de sa gothique personne...

face a la réaction de la jeune gothique, Gabriella se ravisa.

" Oh ecoute, je suis désolé... Je suis un peu sur les nerfs ces derniers temps avec le travail j'ai pas beaucoup le temps de dormir et puis j'ai quelques problèmes a régler. En fait, il s'afissait de mon frêre. Je suis désolé de m'être emportée comme ça. "

Son visage était redevenu doux et angélique comme en réponse au sourire de Juliette.

" Allez, on va se le voir ce film? "

[hrp : Dans ton post suivant tu peux faire un bon temporel après le film. Tu peux choisir le "style" film si tu veux ou si tu preferes que je m'en occupe. dis le moi. ]

Son frère.. ? Juliette en douta fortement, vu la violence de l’impétuosité de la jeune fille. Mais comme elle ne souhaitait pas gâcher cette soirée, elle préféra garder ses doutes pour elle…

« Bien… » dit-elle alors dans un sourire à Gabriella « Qu’est-ce qu’on va aller voir dis-moi. ? »

Le choix était vaste… Film de guerre.. ? Non… D’amour.. ? Huuumm… Non plus… Cela risquait de donner des idées à Juliette, qui ne pourrait certainement pas les appliquer. Finalement, elle opta, avec l’accord de son invité, pour un film fantastique… Le dernier vampire. Un film fantastique, qui tirait plus ou moins sur la parodie car, d’après ce qui était écrit dans un coin de l’affiche, il s’agissait du remake fantastique d’un film du siècle dernier qui s’appelait le dernier samouraï.

Juliette songea alors qu’il fallait une sacré bonne imagination, pour transposer une histoire de samouraï dans le monde ténébreux des vampires… Rien que pour cela, ce film se devait d’être vu. Ainsi étaient les goûts de la jeune gothique… Aussi étrange que son mode de vie et ses habitudes vestimentaires.

« Viens… » dit-elle à son invité « Voyons comment ce malheureux vampire se retrouve être le dernier… » conclu t’elle dans un petit rire cristallin et amusé.

Juliette prit tendrement la main de Gabriella, et entraîna celle-ci en direction de la salle obscure, berceau de bien des fantasmes depuis maintenant plus de deux siècles…

Les deux jeunes femmes s'installèrent a une place de choix, au milieux, pas trop près de l'écran mais pas trop loin non plus.

Le film, comme quasiment tout bon remake qui se fait était proche du navet. Néanmoins il proposait plusieurs scènes regorgeant de giclées de sang.

Ce n'était pas trop pour plaire a Gabriella qui passa la moitié du film à se cacher les yeux ou bien a serrer fortement la main de Juliette. Une fois que le film fut terminé, Gabriella retrouva quelques couleurs avec l'air frais du dehors.

" Je suis désolé pour ta main, j'ai du au moins te broyer plusieurs os non? " Elle avait dit ça sur le ton de la plaisanterie mais elle s'en voulait quand même un petit peu!

Juliette ne pu se retenir de pouffer de rire devant la mine déconfite de Gabriella, qu’elle attira contre elle d’un geste rapide et délicat. Elle l’enlaça de ses bras tendres, et lui dit doucement :

« Ne t’en fais pas ma belle, ma main va très bien regarde… » prononça t’elle avant de coller une magistrale main aux fesse de la jeune fille qui ne pu réprimer un léger sursaut de surprise sous le choc.

Au moins, serait-elle rassuré concernant ses inquiétude sur l’état des os de la gothique. Décidément, Juliette trouvait que Gabriella était véritablement adorable… Puis elle se détacha quelque peu de sa compagne d’une soirée, sans toutefois ôter son bras de sa taille…

« Il fallait me dire que tu n’aimais ce genre de film voyons, on aurais été plutôt voir… »

Le regard de Juliette se porta sur les différentes affiches disposées sur le mur du cinéma, puis elle s’arrêta sur finalement sur l’une d’entres elles…

« Celui-là… » dit-elle en désignant du doigt l’affiche d’un film qui s’intitulait « le vertige amoureux »

Elle ne savait pas trop ce qu’il pouvait raconter, mais avec un titre pareil cela devait forcément être une histoire sentimentale, sans la moindre goutte d’hémoglobine susceptible d’effrayer la trop sensible Gabriella…

Gabriella sursauta quelque peu lorsque la gothique lui donna une fessée mais toutefois elle n'en fut pas choquée, elle trouva ça même plutôt amusant.

" Ce n'est pas que j'aime pas, mais j'ai du mal à concevoir qu'un corps humain puisse contenir assez de sang pour repeindre tout en pan de mur. " Elle explosa de rire.
" Qu'est-ce que je peux être nouille! Ce n'est qu'un film! "

Lorsque Juliette désigna le film " le vertige amoureux " Gabriella laissa encore sortir un éclat de rire.

" Non tu plaisantes? Je ne suis pas si fleur bleu que ça. Même si en apparence je peux paraitre fébrile, il n'en est rien. "
En prononçant ces mots, les yeux de Gabriella s'étaient légerement brouillés d'un voile de tristesse qui disparut aussi vite qu'il était arrivé.

L’éphémère tristesse qui traversa le regard enfantin de Gabriella n’échappa pas à Juliette cette fois-ci. La jeune fille était elle-même légèrement triste , de savoir son amie tourmentée par une chose que, visiblement elle ne voulait pas partager. Elle tenta alors de lui changer quelque peu les idées…

« Voyons… » commença Juliette en pointant son doigt sur son menton d’un air songeur « Combien de mètre carré de mur peut-on peindre avec cinq litres de sang à ton avis Gabriella.. ? » conclu t’elle dans un clin d’œil amusé

« Et si on allait y réfléchir en prenant un verre.. ? aller, je t’invite ! » lui dit-elle

La tenant toujours par la taille, la gothique commença à entraîner la jeune fille loin du cinéma et de ce qui avait visiblement réveiller cet chose qui l’attristait tant.

« Cela ne te gène pas au moins, que je te tienne par la taille.. ? C’est une habitude que j’ai depuis longtemps maintenant… » menti t’elle sans honte.

La soirée était belle… Le film mauvais mais distrayant… Et puis… Ma foi, Gabriella était bien jolie sous la pâleur de l’astre lunaire qui était plein dans le ciel…

Gabriella était gêné par l'invitation de Juliette.

" Tu sais, je peux me payer mon verre... Tu n'esp as obliger d'être si gentille avec moi. Si c'est par rapport a ton sac, tu n'as plus a me remercier. Quant au fait de me tenir par la taille, hé bien disons que... Ca ne me dérange pas non. "

Comme en réponse a Juliette elle entoura son propre bras autour de sa taille et le regard qu'elle lui lança signifiait " tu vois !"

" C'est étrange quand même. Je veux dire, notre rencontre. Tu ne trouves pas? "

Le bras qui enlaça la taille sombrement satiné de Juliette lui procura un légèr frisson de plaisir… Un frisson plutôt agréable, qui fit naître en elle une délicieuse idée que sans aucun doute possible Gabriella n’apprécierait pas… Du moins, la jeune gothique le pensait-elle, et ce fut bien pour cette raison qu’elle se garda de mettre à exécution cette pensée délicieusement caressante. En retour de ce doux geste, elle se contenta donc de lui offrir son mélancolique mais charmant sourire.

Lorsque Gabriella émit la sotte idée de payer son verre elle-même, Juliette lui fit des gros yeux qu’elle voulu terrifiant, mais son regard de glace se teintant immanquablement d’une douceur telle, l’effet désiré eut plutôt comme résultat de la rendre adorablement amusante…

« Tant que tu seras mon invitée, tu ne règleras absolument rien ma belle… » Lui dit-elle en serrant la jeune fille au plus près d’elle avant de poursuivre « A moins de me passer dessus… » murmura t’elle finalement à Gabriella dans un clin d’œil coquin…

Juliette s’amusait à taquiner sa jeune amie… Ce n’était certes pas très gentil, mais… Elle aimait cela…

Quand la jeune fille l'interrogea sur leur rencontre, Juliette ne sut trop quoi dire... Finalement, elle opta pour une réponse des plus logique...

"Sans doute, est-ce là ce que l'on appelle le hasard, non ? Peu importe la ou les raisons finalement tu sais... Le plus important est que nous nous entendions bien... Pas vrai ?"

La réponse sembla convenir a Gabriella. Les jeunes filles s'arretèrent dans un bar pour y boire un verre tranquillement.

Au bout de quelques minutes, un homme vint les déranger, il s'adressa a Gabriella.

" Emma? Toi aussi, j'y crois pas! Moi qui pensait jamais te revoir, C'est dingue t'as pas changée! "

Gabriella d'abord surprise fut ensuite mal à l'aise.

" Heu.. Excusez moi, mais vous devez faire erreur. "

" Ah? Mais non Emma, c'est bien toi! C'est Rick, tu te rappelles pas? "

Gabriella rectifia une nouvelle fois et sembla de plus en plus mal à l'aise avec cet individu.

" Je.. Je suis désolé " dit-elle avant de quitter le bar en courant, les larmes aux yeux.

Finalement, une fois installé à une table du bar ou elles s’étaient arrêté, Juliette et Gabriella ne discutèrent nullement de la surface de mur pouvant être recouvert avec cinq litres de sang. Elles papotèrent de tout et rien à la fois, prolongeant avec bonheur ce partage entamé depuis le début de la soirée. Juliette était ravie… Cela faisait bien longtemps maintenant qu’elle n’avait passé le temps en si bonne et si délicieuse compagnie. Un vrai régal, que la beauté, adorable et juvénile de Gabriella, agrémentait de bien merveilleuse manière.

Alors qu’elles rirent toutes les deux aux éclats suite à une parole maladroitement amusante de Gabriella, un homme s’approcha de leur table. La première pensée de Juliette fut qu’il venait pour draguer son amie, puisque son regard ne la quittait pas d’un iota. Celle-ci en éprouva un subtil sentiment de jalousie… Pourquoi diable, ce type venait-il s’interposer entre elle et Gabriella.. ?

Mais contrairement à ses craintes, l’homme se contenta d’appeler Gabriella du prénom de Emma…. Sans doute, la confondait-il avec une de ses amies… D’ailleurs, celle-ci nia presque aussitôt, avec un sentiment de gène clairement perceptible. Mais l’homme insista lourdement et Juliette se dit alors qu’elle allait sûrement intervenir pour renvoyer ce type dans ses pénates. Après avoir nié une seconde fois, Gabriella parut de plus en plus désemparée devant la situation et comme à chaque fois que cela lui était arrivée depuis que la jeune gothique la connaissait, Elle prit la fuite.

Cette fois-ci pourtant, cela fut différent. Gabriella sembla perdue lorsqu’elle quitta la table en courant après s’être excusée. Juliette avait vu des larmes s’écouler de ses jolie yeux habituellement rieurs. La jeune fille se leva aussitôt et, après avoir jeter un regard sombre et rempli de colère envers cet inconnu qui avait osé faire pleurer Gabriella, elle s’élança à sa poursuite après avoir balancé un billet de 20 euros pour régler les consommation prises.

« Gabriella ! » s’écria-t-elle alors, dans l’espoir que la jeune fille s’arrête afin qu’elle puisse la rejoindre. C’est le cœur battant d’inquiétude, que la gothique franchit alors la porte translucide afin de rattraper son amie dans les ténèbres de la nuit désormais pleinement tombé.

Elle la trouva deux rues plus loin. La jeune fille s'était asisse la tête entre ses mains et visiblement elle sanglottait toujours.

Juliette parcouru les rues aux alentours du café, le cœur battant. Bien sur, son cœur battait très fort car la gothique ne ménageait pas ses efforts pour aller au plus vite, mais plus que tout il battait très fort car elle s’inquiétait de ce que Gabriella allait faire après s’être enfui en sanglot. La jeune fille n’avait pas compris ce qu’il s’était passé avec cet homme, mais visiblement lui et son amie se connaissait. Comment l’avait-il appelé déjà.. ? Emma.. ? Emma, Gabriella... Peu importait à Juliette de toute manière... Pour elle, seule comptait la personne qui la séduisait tant, par son attitude quelque peu confuse, parfois brouillonne... Mais en fin de compte, très attachante...

Juliette allait passé à la rue suivante, lorsque soudain elle se stoppa net dans sa course... Elle l’avait enfin retrouvé, là, en face du trottoir sur lequel elle se trouvait. Elle reprit quelque peu son souffle, et d’un pas un peu plus rassuré elle traversa la route qui la séparait encore de la fugueuse. Prostrée et recroquevillée sur elle-même, Gabriella sanglotait encore... Décidément, cette inconnu lui avait fait une très grande peine et Juliette se surprit à le maudire en silence d’avoir osé verser les larmes d’une fille aussi adorable que sa nouvelle amie.

Une fois auprès de cette dernière , la gothique s’agenouilla en silence et regarda Gabriella qui se tenait la tête entre les mains comme une petite fille perdue. Un sourire triste s’afficha alors sur ses douces lèvres teintées d’une très légère brillance rosée. Dieu, que Juliette n’aimait pas voir pleurer les gens qu’elle aimait... Et cette adorable fille qu’était Gabriella, elle l’aimait, oh oui... Comment ne pas l’aimer d’ailleurs, Elle n’inspirait en fin de compte que la sympathie à qui avait un minimum de coeur... Juliette sortit finalement un magnifique mouchoir de soie brodé de sa pochette, et releva doucement le visage de Gabriella afin que ce dernier lui fasse face. Peut-être, que son visage souriant et sincère lui ferait un peu de bien, du moins elle l’espérait tandis qu’elle essuya les larmes de la jeune fille d’une main délicate et attentionnée, accompagnant la caresse de la soie blanche sur le visage de cette dernière. Gabriella était semblable à une petite fille... Cela faisait-il de Juliette une maman.. ? Sans doute...

« Peu importe les secrets Gabriella... » lui murmura-t-elle simplement « Ils ne m’intéresse pas... »

En fait, ce n’était pas tout à fait exact... Juliette était curieuse de connaitre le fin mot de toute cette histoire, mais pas si cela devait rendre Gabriella malheureuse. De toute manière, quoi qu’elle puisse cacher cela ne changeait pas ce qu’elle était fondamentalement au yeux de la jeune gothique... Une fille absolument adorable !

« Fais moi un de tes merveilleux sourire Gabriella s’il te plait... » poursuivit Juliette et finissant de nettoyer le visage de la jeune fille en larmes.

Si tant est que cela fut possible, la voix de Juliette s’adoucit encore un peu plus...

« Allez, viens Gabriella, relève toi... On va aller chez toi si tu veux... » ajouta la gothique « A moins... Tu préfères que l’on aille chez moi pour être plus tranquille.. ? » conclu-t-elle en invitant Gabriella à se relever...

A cette heure bien avancée, les trottoirs devaient certainement être bien froid songea t’elle... Tout comme elle songea que finalement, ce serait bien mieux pour la jeune esseulée de venir chez elle au lieu de retourner dans son appartement. La au moins, elle n’aurait rien a craindre tant que Juliette serait la...

Aux paroles de Juliette, Gabriella releva la tête.

" C'est bien ça le problème, je n'ai pas de chez moi... " et elle se remit de nouveau a pleurer.

Visiblement son secret pesait lourd...

Juliette poussa un petit soupir attendri...

"Dans ce cas..." poursuivit-elle "C'est décidé... Tu vas venir chez moi..."

La phrase était simple, la parole sincère... Même si Gabriella ne lui disait rien sur ce qu'il venait de se passer et sur son passé visiblement assez nébuleux, La jeune gothique ne la laisserait pas ainsi... Gabriella n'avait pas de chez elle..? Bah... Elle l'aiderait à s'en trouver un, voilà tout...

"Aller, viens Gabriella... On rentre..." conclu-t-elle tout simplement en forçant très doucement la jeune fille à se relever...

Gabriella n'y comprenait rien. Cette jeune fille, Juliette, ne la connaissait pas et pourtant elle lui offrait un toit.
Elle releva la tête a l'invitation de la jeune fille.

" Non, tu ne comprends pas. Il y a tellement de choses.. Je ne sais pas si je peux oser venir chez toi... Je ne t'ai pas tout dit, je t'ai mentie et pourtant tu m'offres l'hospitalité. "

Elle était confuse. Elel se trouvait face à Juliette et elle lui sourit entre deux sanglots. Avait-elle peur que Juliette la laisse définitivement au milieu de cette rue déserte.

Un sourire, enfin... Juliette en fut plus que heureuse de ce sourire qui rendait Gabriella si charmante en dépit de ses larmes qui n'avaient pas cessé pour autant de couler.

"Gabriella, Gabriella, Gabriella..." dit-elle d'un ton faussement sévère "Je suis italienne et, comme tu le sais, pour une italienne le sens de l'hospitalité est une chose sacré... Peu importe que tu ne m'ai pas dit qui tu étais réellement en fait..." poursuivit-elle " Ce qui compte, c'est que tu as été toi-même avec moi, n'est-ce pas..?" l'interrogea-t-elle, sans vraiment attendre de réponse.

Pour Juliette, ce dernier point ne faisait pas de doute... Après tout, ne lui avait-elle pas ramener son sac..? N'avait-elle pas elle-même rechercher le contact avec la gothique..?

"Tu sais Gabriella... Tout le monde à des secrets... Même moi..." lui signifia-t-elle dans un clin d'oeil complice et amusé.

Pour ça, oui... Juliette avait bien des secrets... Après tout, ses parents ne savait pas qu'elle dormait dans un cercueil... Qu'elle n'était attirée que par les filles... Et puis surtout, qu'elle était très certainement une de ces fameuses mutantes, dont le monde faisait apparemment un bien sinistre écho...

"Viens..." répéta-t-elle encore une fois à l'encontre de la jeune fille perdue "L'air se rafraichit et je commence à frissonner... Rentrons, tu veux bien..?"

L'air frais de la nuit n'était pas vraiment incommodant pour Juliette en réalité... Mais elle se disait que, quelque part, cela faciliterai les choses pour Gabriella, si c'était elle qui avait besoin de rentrer dans son appartement, au lieu de la jeune fille... Une manière plus ou moins délicate, de ne pas trop faire ressentir à Gabriella son état de dépendance plus ou moins affiché...

Finalement, Gabriella accepta. Tout au long du chemin, elle ne parla pas une seule fois.Lorsque les deux jeunes filles arrivèrent chez Juliette.

" Je...Je suis désolée.." furent les seules mots qu'elle put prononcer.

Juliette ouvrit grand les bras et poussa une grand "haaaaa..." caressant, avant de serrer Gabriella dans ses bras.

"Ce n'est rien ma belle..." lui dit-elle tout simplement avant de lui faire un délicat bisou sur sa joue encore humide.

Ses larmes avait un gout délicieusement sucré... La jeune gothique avait toujours trouvé étrange que les larmes fussent sucré... Peut-être était-ce tout simplement pour que l'on viennent tendrement les prélever d'une langue caressante, ou bien encore des lèvres apaisantes... Quoi qu'il en soit, ce gout sucré ne devait surement rien au hasard selon Juliette qui, il fallait bien l'avouer, avait parfois des idées aussi étranges que sa manière de vivre...

"Tu as faim..?" changea-t-elle brusquement de conversation tout en se détachant de Gabriella.

Elle entraina celle-ci dans la cuisine et lui dit :

"Je préfère te le dire tout de suite Gabriella, je ne suis pas une reine de la cuisine... Mais je suis capable de te préparer une petit quelque chose... Enfin, je crois..." conclu-t-elle dans un plissement des yeux qui se voulait malicieusement taquin...

Il était vrai que Juliette n'était pas une foudre de guerre en terme de cuisine, mais elle n'était tout de même pas une incapable... Sans compter que, si elle se rappelait bien, il devait lui rester quelques plats cuisiné à mettre au micro-onde...

Comment cela, ce n'était pas faire la cuisine..?
Cela finissait aussi avec une assiette rempli de nourriture, non..?

Et puis de toute manière, qui s'intéressait aux détails finalement..? Seul comptait la conclusion...

" Non... je te remercie je n'ai pas faim. " Gabriella était mal à l'aise. elle en savait ni comment se comporter face à l'hospitalité de Juliette, ni quoi dire.

Pourtant, elle sentait qu'elle allait devoir expliquer ce qu'il venait de se passer.

" Je... je suis désolée pour tout ce qui s'est passé. je n'aurais jamais du réagir comme ça et je crois que je te dois des explications. En fait, après la mort de ma mère je me suis enfuis. J'ai abandonné toutes les personnes que je connaissais .J'étais mal à l'époque et je ne voulais qu'une chose, c'était fuir. J'ai changé de ville et de prénom. J'ai commencé une nouvelle vie. Je ne voulais plus rien à voir avec mon passé. "

Sa tirade partit d'une traite et elle ne s'arrêta qu'a la fin. Elle n'osait toujours pas lever la tête et elle cherchait à eviter le regard de Juliette.

Le regard fuyant, Gabriella avait finalement raconté son histoire à Juliette... Enfin... Son histoire, ou bien une histoire.. ? La jeune fille se rappelait ce qu’avait dit l’homme qui avait tant fait de peine à Gabriella... S’en sortir... Mais s’en sortir de quoi.. ? De toute manière, Juliette ne chercherait pas à obtenir la vérité vraie de la bouche de son amie. Elle préférait garder le secret sur son passé.. ? Après tout, c’était entièrement son droit... Et ce n’était pas elle, avec ses propres et terribles secrets, qui allait lui jeter la pierre.

Juliette fini par lui prendre le visage entre les mains afin que son regard triste croise finalement celui de la gothique, et celle-ci lui dit dans un sourire tendre...

« Gabriella, ma belle... Tu n’as pas besoin de te justifier tu sais... Je t’accepte comme tu es, quel que soit ton passé... Et puis comme je te l’ai déjà dit, nous avons tous nos petits secrets... Quels qu’ils soient ! »

Juliette déposa ensuite un baiser sur le front de la jeune fille, avant de la serrer dans ses bras tout en lui disant tendrement :

« Espèce de petite sotte va... »

" Oui mais tu vois, tous ses mensonges, tous ses secrets... C'est pas évident d'en parler. Regarde toi, tu n'as pas de secrets, tu n'as pas besoin de te cacher. Tu es normale et moi il a fallu que je te mentes pour qu'on soit "amies".. "

Ne sachant plus quoi dire, elle se contenta de se mordiller la lèvre inférieure toujours en regardant le sol.

Juliette éclata d’un rire discret mais franc...

« Normale.. ? » dit-elle alors à la jeune fille entre deux éclats de rire amusé « Tu trouve que je suis normale.. ? Je suis une gothique Gabriella, tu en a déjà vu beaucoup des gens comme moi.. ? Tu sais, même dans mon école, ce n’est pas bien vu par tout le monde contrairement à ce que tu aurais pu t’imaginer... Seulement, je m’assume comme je suis et tant pis si cela ne plais pas aux autres...»

Juliette regarda ensuite la jeune fille en train de fixer le sol, telle une enfant prise en faute... Elle aurait presque trouver cela amusant, si cela ne lui faisait pas autant de peine...

« Je te le répète Gabriella, tout le monde à des secrets... Même moi... » reprit alors la gothique « D’ailleurs... »

Juliette emprisonna de nouveau le visage de la petite esseulé entre ses mains graciles, et porta de nouveau son visage en face du sien...

« Je vais te dire un de mes secrets... » renchérit-elle « Un secret que personne, pas même ma mère ne connaît... »

La jeune fille abaissa alors son visage sur celui de Gabriella et, sans l’ombre d’une hésitation, elle déposa vigoureusement ses lèvres contre celle de son amie et lui vola littéralement un baiser profond et chaleureux qu’elle fit durer jusqu’à ce que le souffle vienne à lui manquer. Puis elle se retira, pleinement satisfaite d’avoir goûter au délicieuses lèvres enfantines de Gabriella.

« Et maintenant... » dit la gothique, visiblement satisfaite de ce baiser dérobé « Est-ce que tu veux toujours que nous soyons amies ma belle.. ? »

" Je..Heu..Je.." Gabriella resta interdite. Visiblement c'était la première fois qu'une fille l'embrassait. Mal à l'aise, elle détourna son regard.

" Je crois que je ferais mieux d'y aller. "

Puis ans attendre une quelconque réponse de Juliette, elel se redressa et se mit en direction de la porte. Elle s'arrêta a mi-chemin et se tourna vers Juliette.

" Heu.. Merci pour la soirée... "

puis elle regarda de nouveau le sol.

Juliette regarda tristement Gabriella en train de se diriger vers la porte de son appartement... Visiblement, elle n’avait rien compris... Elle agissait exactement de la manière, dont elle pensait que la jeune gothique réagirait si elle avait su pour elle... C’était assez triste, mais finalement assez humain comme réaction. Mais cela n’empêcha pas Juliette de ressentir un petit pincement au cœur...

« Tu n’es pas obliger de partir tu sais ma belle... » dit simplement Juliette « Et puis... Tu ne pourras pas fuir éternellement tu sais... Un jour tu devras faire face, quelque soit ce qui te poursuis... N’affronte pas tes peurs toute seule Gabriella, tu n’en a pas besoin... »

Cela étant dit, Juliette savait qu’on ne pouvait forcer personne à faire quelque chose qui n’était pas de sa propre décision. C’est pourquoi, elle ne retiendrait pas la jeune fille aux si délicieuses lèvres, si celle-ci choisissait de quitter son appartement. Ce serait dommage, certes... Et de son propre point de vue, ce serait même une erreur... Mais Gabriella devait choisir par elle-même, et non suivre une voix qui n’était pas la sienne...

Pourtant, si la jeune fille choisissait de quitter l’appartement de Juliette, celle-ci en serait très grandement peiné... Mais ce serait son choix... Sa décision... Et la jeune gothique n’aurait aucun droit d’aller à son encontre...