[Août 2007] Cassandre Deneos : Philosophie

Un rire nerveux fusa des lèvres de Juliette suite à la tentative de Cassandre d'alléger quelque peu la situation, qui presque aussitôt disparu...

"Désolée... dit-elle alors en baissant la tête l'air gêné "ce n'est pas drôle..."

Pourtant, la jeune gothique pensait tout le contraire. Cette tentative d'humour, finalement assez réussi, avait même eut le bon gout de lui rendre un début de gaieté au coeur. Lorsqu'elle releva enfin son visage vers celui de la jeune femme qui lui était décidément bien agréable dans ce que Juliette voyait comme une sorte de perfection humaine, elle remarqua les trace sombres que son maquillage avait laissé sur le chemisier immaculée de Cassandre... Contrit, elle ajouta :

"J'ai sali votre chemisier, encore désolée, c'est ma faute, pardon... donnez le moi, et je le ferai nettoyer rapidement, ne vous en faites pas..."

Juliette se sentit alors encore plus gêné... Non seulement elle avait pleurer comme une enfant dans les bras de Cassandre, mais en plus elle venait de lui souiller son chemisier à la blancheur impeccable. Décidément, elle n'en ratait pas une songea-t-elle... Comme pour se faire pardonner, la jeune gothique plongea la main dans son décolleté, et en ressorti quelques secondes plus tard avec un mouchoir en soie dentelé, aussi ténébreux que sa robe. Elle agrippa ensuite tendrement la main de la jeune femme et commença à lui essuyer délicatement les doigts salis par le passage de ladite mains sur les joues de la jeune gothique. Toute à sa confusion, Juliette ne pensa même pas l'espace d'un instant que son visage devait ressembler à quelque chose d'horrible avec tout ce maquillage qui lui avait couler sur les joues. Elle devait sans sans doute donner l'apparence d'avoir deux yeux au beurre noir, ou bien encore d'un clown très maladroitement maquillé.

"Vous êtes gentille avec moi, et pour vous remercier je vous salis..." dit-elle, en une sorte d'excuse honteuse...

Tout en nettoyant les doigts de Cassandre, Juliette pensa à ce que la jeune femme venait de lui dire. Jamais, la jeune gothique n'aurait imaginé que quelqu'un comme Cassandre puisse exister... Elle savait, et pourtant elle ne dirait rien, ne ferait rien... Un sourire se dessina alors sur ses lèvres, tandis que ses mains s'attardèrent sur celle de Cassandre...

"Je ne sais pas si vous avez raison de faire ça mademoiselle Deneos, mais... je vous remercie..." dit-elle à demi-mot "Je sais que j'ai très mal agit, et comme vous l'avez deviné, c'est une croix très lourde à porter toute seule... Bien trop lourde en fait... Je regrette de vous imposer à votre tour un tel poids, mais... Je vous remercie de bien vouloir m'aider à la porter..."

Un soupir las et à la fois soulagé s'échappa doucement de la bouche de Juliette...

"Vous savez, je ne l'ai pas fait de gaieté de coeur... Je crois que j'ai eu peur en fait... Quand... Si vous avez le temps, j'aimerais vous en donner les raisons... Je crois que je vous dois au moins cela pour vous avoir accabler à votre tour d'un tel fardeau..."

La jeune mutante soupira une fois de plus, délicatement, et ses mains cessèrent de nettoyer celle de Cassandre. Elle laissa pourtant ces dernières et le mouchoir ténébreux au creux de ladite main, tandis que son regard plongea ans hésitation dans celui de la jeune femme qui ne pouvait pourtant la voir...

"Je n'avais pas envie de partir vous savez... Même si je ne me sens pas à ma place encore, j'avoue que je me plais bien à l'institut. C'est la première fois de ma vie, que je peux parler librement et sans gêne de mon pouvoir... Que je peux l'utiliser sans craindre que quelqu'un ne me remarque et ne me désigne comme un monstre... Pourtant, c'est bien ce que je suis en réalité, mais..."

Laissant sa phrase ininterrompue, la jeune gothique enchaina après un flottement de quelques secondes...

"Je veux sincèrement oeuvrer pour cet avenir que vous m'avais fait entrevoir mademoiselle Deneos... Je veux éviter à d'autres jeunes mutants d'avoir à commettre la même... Erreur que moi... Continuez de me soutenir comme vous le faites si généreusement, et je vous promets de faire tout ce qui sera en mon pouvoir afin d'y parvenir..."

Les joues de Juliette rosirent légèrement, avant qu'elle ne reprenne finalement la parole...

"Et peut-être qu'un jour... Je... Je serais comme vous..."

La tête de la jeune gothique se baissa alors de nouveau, comme si cette présomptueuse pensée était une hérésie à laquelle elle ne pouvait décemment prétendre. Son regard se reporta alors sur la main de Cassandre, dont elle reprit machinalement le nettoyage afin de se donner une contenance...

"Je préfère t'entendre rire que pleurer. Cela n'entâche en rien ce que tu peux ressentir au fond de toi." répondit la jeune femme. Elle attrapa les mains de Juliette, qui s'échinaient frénétiquement à nettoyer les siennes, et les immobilisa dans l'air.

"Ne te donne pas cette peine... Ce n'est pas comme si je pouvais voir les dégâts." ajouta-t-elle de sa voix douce.

"Tu sais... Tu ne devrais pas te croire seule dans ton cas. Se croire seul c'est rester incomprise. Et ne t'inquiète pas pour moi. Je suis un peu comme une boîte à secret : les gens me donnent ce qu'ils ont sur le coeur, je suis habituée. Pense plutôt à ta nouvelle vie et aux opportunités de faire le bien autour de toi." lui dit-elle en libérant ses mains. Cassandre fut troublée par l'admiration sous-jacente aux paroles de Juliette. Une fois encore elle semblait la portée aux nues, alors que la non voyante était hautement faillible : elle l'avait démontré la nuit précédente.
Elle eut un petit sourire gêné.

"Ca... L'avenir nous le dira." répondit-elle. Il était plus intéressant d'observer que d'anticiper en l'occurrence, et elle espérait que cette formule donne à Juliette une impulsion, un élan expectatif vers l'avenir qui se présentait à elle.
Elle marqua une pause, durant laquelle elle tourna la tête vers la gauche... puis vers la droite comme si une présence invisible lui avait soufflé quelque chose.

"Bien..." commença-t-elle, en se saisissant de sa paire de lunettes, toujours suspendue à l'échancrure de sa chemise. Elle la déplia dans un geste précis.

"A présent, nettoie-moi ce joli visage, ou les autres croiront que je t'ai giflée." dit-elle, un sourire dans le regard cette fois. Elle chaussa ses lunettes. Etrangement, leur présence sur son nez lui parut inhabituelle, mais il lui faudrait du temps pour se résoudre à les abandonner. D'une certaine façon, elle n'était pas sûre de savoir ce qui la stigmatisait en tant qu'aveugle, le port ou non des lunettes noires.
Sur ces mots, elle s'éloigna vers la porte de la salle, qu'elle ouvrit pour laisser passer Juliette, puis sortit à son tour.

:arrow: Bureau d'Olivier

Ecoutant sans l'interrompre la psychologue, Juliette se dit intérieurement que que Cassandre était vraiment...Cassandre... L'idée en elle-même était sans doute quelque peu sotte, et certainement la jeune gothique voulait-elle exprimer un idée tout autre que cette évidente vérité que le comte de La palisse lui-même n'aurait pas renié. Mais le fait était qu'en définitive, Juliette ne trouvait pas de meilleure manière pour décrire ce qui faisait de Cassandre un modèle à ses yeux. Un modèle sans doute difficilement accessible tant la jeune mutante élevait la jeune femme à un niveau d'excellence des plus élevé, mais qu'importe... Un jour, elle serait comme elle... Tout au moins, aussi proche que possible de ce qui fait de Cassandre... Cassandre !

Lorsque la jeune femme évoqua l'avenir en une simple phrase usité mais au final toujours aussi juste dans son propos simpliste, Juliette ajouta dans un sourire retrouvé :

"Quoi que nous réserve l'avenir mademoiselle Deneos, je vous promet de ne pas fuir et de faire face... J'affronterais les situations qui se présenterons à nous, et je ferais de mon mieux afin de les résoudre de la meilleure façon qui soit."

La jeune gothique était bien résolu, surtout maintenant que son secret était un sujet dont elle pourrait discuter avec la psychologue quand elle en aurait l'envie. Un soulagement certain qui pourrait sans doute passer pour une futilité aux yeux de ceux qui ne pouvaient comprendre ce que ressentait Juliette, mais pour la jeune gothique c'était un peu comme une sorte d'échappatoire vers laquelle elle pourrait se tourner lorsque le secret de son acte lui pèserait de nouveau bien trop lourd sur la conscience. Juliette était un monstre, de cela elle n'en doutait pas une seconde et ce serait certainement un point que même Cassandre aurait du mal à lui ôter de la tête... Mais finalement, les monstres n'ont-ils pas eux-mêmes une conscience, en dépit du fait que la plupart d'entres eux répugnent à l'admettre..?

Lorsque Cassandre tourna la tête vers la gauche, puis vers la droite, Juliette se demanda ce qu'elle faisait... Avait-elle entendu quelqu'un ? quelque chose..? La jeune gothique tourna à son tour la tête avec l'espoir d'apercevoir qui ou quoi que ce soit, fait ce fut peine perdue... La salle de classe était vide, excepté eux deux. Puis, Cassandre reprit la parole avec une touche d'humour qui fit tendrement sourire Juliette, avant de lui signifier que l'entretien était terminé. La jeune gothique essuya alors rapidement ses joues afin de faire disparaitre les trainées noirâtres qui s'asséchaient peu à peu, et se planta quelques secondes devant Cassandre qui lui tenait la porte de la salle ouverte... Juliette replia alors son mouchoir ténébreux, et le glissa dans la main libre de la jeune femme. Puis elle s'approcha de nouveau du visage de Cassandre et lui murmura :

"Vous êtes gentille mademoiselle Deneos... Je vous aime beaucoup..."

avant de finalement déposer ses lèvres satine sur la joue de la jeune femme en un bisou des plus tendre... Avant de quitter la pièce sans laisser à Cassandre le temps de réagir d'une quelconque manière que ce soit...

[ Chambre]

Bilan du cours :

Globalement j'ai apprécié la façon dont vous vous êtes tous prêtés au jeu. Contrairement aux autres cours, vous deviez composer à partir de pas grand chose et vous avez tout de même réussi à en tirer des arguments, ce dont je vous félicite. En ce qui concerne les points, le barème des cours est ainsi fait que vous ne serez que peu rétribués, cependant ne vous découragez pas et continuez comme ça ^^

Alixtide, Juliette et Draena : 1 point

Vous avez vraiment fait vivre le débat, que ce soit "humainement" ou en termes d'arguments, même si vous auriez pu aller plus dans le fond des choses. Vous n'êtes pas parvenu à un consensus.

Noémie et Abby : 0 point
Vous avez été malheureusement un peu moins présentes et plus effacées que vos camarades, malgré une entame intéressante pour Noémie en début de débat. Abby, je pense que tu gagnerais à mieux construire tes posts pour les rendre plus clairs en terme d'enchaînements d'idées : tes phrases sont longues et pour le coup tu dilues la signification de sorte qu'à la fin, on ne sait plus vraiment quel argument tu développes. Essaie de suivre un fil conducteur, je pense que ça t'aidera.

En ce qui concerne le petit travail que Cassandre vous a confié, vous pouvez y travailler en rp ou non, mais quelle que soit la méthode, il faudra me transmettre les grandes lignes de la réflexion de votre perso sur le sujet : vous pouvez le faire par mp et on passe ça sous silence ou attendre un moment où Cassandre sera à l'institut pour lui donner en rp. A vous de voir. Merci encore de votre participation ^^