Aéroport de New York

Gaël quitta le siège de l’avion dans lequel il se trouvait et descendit de l’appareil. Le voyage s’était bien déroulé et le jeune homme s’était assoupi. Il savait qu’une fois arrivé sur le continent, tout allait se compliquer et qu’il vivait son dernier moment de répit avant longtemps. L’aéroport était agité et grouillait de monde, comme tous les aéroports du monde. Il avait un peu d’argent mais que des euro, ce qui était inutile. Il vit un banc de libre et s’assit dessus. Il resta immobile, le regard vide. Ces derniers jours ressemblaient à un véritable cauchemar. Hier, c’était un adolescent tout ce qu’il y a de plus normal. Hier, il avait une vie. Aujourd’hui, c’est une erreur de la nature. Aujourd’hui, il n’a plus rien. Mais comment avait-il pu en arriver là? Des larmes coulèrent de sur ses joues. Ces larmes n’étaient que tristesse et rage. La rage de ce qu’il était, la rage de ce qu’il avait fait. Il ne s’était toujours pas expliqué ce qui s’était produit la fameuse soirée où tout a basculé. Il avait essayé d’expliquer à son père qu’il ne l’avait pas fait exprès, que ce n’était pas ce qu’il avait voulu. Il avait essayé de lui expliquer comment et pourquoi le gros bloc transparent était apparu, alors que lui-même ne le savait pas. Mais celui-ci n’avait rien voulu savoir et Gaël le soupçonnait de ne plus avoir toute sa raison…
Il décida de rester sur son banc, du moins pour le moment. Où aurait-il pu aller de toutes façons? Rien ne l’attendait dehors, désormais il était seul…

A ce moment il eu un mouvement de foule vers le fond de l'aéroport. Gaël pouvait entendre des cris hystériques et des jeunes filles appelées

"GAKUTO !!!!! HIIIII"

Derrière les filles entrain de bondir et de se bousculer , on pouvait voir une personne emmitouflée dans une longue cape noire qui lui couvrait le visage.
A ce moment une main se posa sur l'épaule de Gaël.

"hey garçon ... Ca te plairait de te faire de l'argent facile ?"

Derrière lui se tenait un homme accroupit derrière le banc, un jeans déchiré, une t-shirt blanc et un chapeau de cow-boy abaissé jusque sur ses yeux.

Les hurlements des filles sortirent Gaël de ses pensées.

*Non mais quelle idée de venir s’afficher comme ça…Mais pourquoi ou pour qui elle se mettent dans cet état au juste?*

Il aurait bien aimé comprendre mais n’avait pas envi de bouger de son banc.
Le jeune homme bondit du banc sur lequel il se trouvait lorsqu’il sentit une main se poser sur son épaule. On aurait qu’il était assis sur un ressort. Son cœur battait la chamade à cause de la surprise mais il se sentit tout à coup assez ridicule lorsqu’il aperçut l’espèce de cow-boy qui lui parlait.

« Excusez-moi, vous m’avez surpris. Qu’est-ce que vous voulez dire par se faire de l’argent facile? Et puis vous êtes qui vous d’abord? »

Le ton qu’il employait était peu aimable. Vu sa situation actuelle, il n’avait pas envi de jouer au petit garçon bien élevé. Malgré tout, il n’avait rien sur lui et la proposition de se faire l’argent facilement était plutôt alléchante…

L'homme restait accroupi et jetait quelques coups d'œils paniqués en direction des jeunes filles. Il hocha la tête et dit très doucement.

"je ne peux pas te dire qui je suis pour l'instant, en tous cas , pas ici ... Mais , vois-tu mon chauffeur est malade et il ne peut pas conduire, je me suis dit que peut être toi tu savait conduire ... Sinon tu pourrais peut être m'aider a traverser la ville, j'ai un sérieux handicap' qui m'en empêche... Si tu veux je t'héberge et je te nourrit mais s'il te plait dit moi que tu peux m'aider..."

Il lança un sourire enfantin à Gaël

*D’abord gagner de l’argent et maintenant logé et nourri? Ca se voit tant que ça que je suis un SDF?*

Il ne se leurrait plus: Il n’avait pas d’argent, pas de maison, pas de travail. Bref, dès qu’il était rentré dans l’aéroport, il était devenu un SDF.

« Bon ba c’est d’accord. Par contre je sais pas conduire et je connais pas la ville mais si vous êtes blessé, je vous aiderais. »

Ce n’était pas très prudent d’accepter cette proposition assez douteuse mais Gaël ne pouvait pas refuser de l’aide à quelqu’un qui lui proposait un toit et à manger. Et puis de toutes façons, les psychopathes assassins de pauvres adolescents perdus au milieu de nulle part, ça n’existent que dans les films d’horreur. Du moins, il essayait de s’en convaincre…

« Vous voulez un coup de main pour vous lever? Ou pour marcher peut-être? »

L'homme se leva mais resta courbé. Il était très grand par rapport à Gaël. Des cheveux blonds sortaient de son chapeau. Il souria au jeune homme et dit toujours doucement.

"non non, je ne suis pas blesser. Mon handicap c'est ça"

Et il pointa la foule de fille hystérique toujours autour de l'homme en noire. Elle hurlait comme des sauvages. L'homme sourit et dit avec amusement.

"je suis obligé de me balader avec un double partout .Il faut que je me déplace avec quelquun pour parler au commerçant et autre sinon je risque d'avoir CE genre de truc dèrrière moi ..."

Puis il repointa du doigt les filles.

"Vu que j'ai un sens de l'orientation déplorable je suis dans une impasse ... Tu sais te repérer avec des panneaux et des cartes ?"

« Oui, il ne devrait pas y avoir de problèmes pour se repérer. Au pire, on demandera à des new-yorkais. »

Gaël était rassuré. Ce type n’était qu’une starlette qui essayait d’échapper a une bande de groupies. Son visage étant dissimulé par son chapeau, Il n’avait pas pu voir clairement à qui il avait à faire et il n’osait pas demandé comment il s’appelait, de peur de le vexer parce qu’il ne le reconnaissait pas.

« Eh bien, on est parti! Il suffit juste de trouver la sortie de l’aéroport. Sinon, vous habitez loin? »

L'homme réfléchit longuement avant de faire quelques pas puis il fouilla dans sa poche avant de lire.

"Starlest Hotel ... Apparement un quartier chic ..."

Puis L'homme sourit avant de demander.

"dit moi, tu es pas un peu trop jeune pour voyager ? Tu es tout seul dans une grande ville et en plus tu ne la connais pas ... On aime l'aventure ?"

Il fit encore une fois un sourire bêbête enfantin en lui faisant un pouce.

« Euh…je…en fait… »

Gaël ne savait pas quoi répondre. Bien sûr, lui raconter sa vie était exclu car même si il avait l’air assez gentil, il ne le connaissait pas. Donc, soit il inventait une histoire soit il esquivait la question.

« Regardez le panneau. Il indique la sortie. Suivons-le. »

Il n’était pas sûr d’avoir bien fait mais il espérait quand même avoir éteint la curiosité de l’homme et lui avoir fait comprendre qu‘il était préférable que chacun se mêlent de ses affaires. Ils suivirent les panneaux disséminés un peu partout et sortirent enfin de ce grand labyrinthe. Malheureusement, la ville avait l’air d’être comme son aéroport, mais en 1000 fois plus grand. Le jeune homme inspira une grande bouffée d’air frais et s’adressa à la starlette:

« Comment s’appelle votre quartier chic précisément? Autant vous dire que si on sait même pas ça, ça va être chaud de trouver l’hôtel … »

La starlette en question semblait bouder comme un enfant de 5ans. Il avait les mains dans les poches et faisait la moue. Il sourit lorsque le jeune homme lui posa une question et s'empressa de prendre le papier.

"hum... Quartier de Paris ..."

Puis il sourit comme un enfant fier d'avoir accompli un travaille. Puis il sembla embarasser.

"dit ... Si tu veux tu peut dormir dans mon hôtel, je te pay une chambre si tu veux. Mais si tu dois rejoindre de la famille a toi , il n'y a pas de problème ..."

*J’ai l’impression que ce type est un peu…attardé. Ou peut-être bien qu’il est bourré…Ou pire drogué!*

« J’accepte votre proposition pour la chambre d’hôtel. Reste plus qu’à le trouver… »

Les deux « compères » se trouvaient toujours devant l’aéroport. La foule était dense et Gaël se dit qu’il devait bien y avoir quelqu’un qui connaissait la ville. Le jeune homme commença à s’adresser à toutes les personnes qui lui tombaient sous la main:

« Excusez-moi, est-ce que vous pourriez me dire où se trouve le quartier de Paris s’il vous plaît? »

Pendant ce temps-là, l’autre homme ne bougeait pas et attendait patiemment l’adolescent. Après plusieurs tentatives infructueuses, il tomba enfin sur quelqu’un, une femme âgée d’une cinquantaine d’années, qui lui donna la marche à suivre. Le jeune retint tant bien que mal les indications de la femme et, après l’avoir remercier chaleureusement, revint vers la « star »:

« Ca y est je sais comment on peut y aller. Vous venez ? »

Tous deux s’enfoncèrent dans la ville, silencieusement. Au bout de 30 minutes de marches, ils arrivèrent enfin devant le fameux Starlest Hotel. L’hôtel était vraiment chic.

*Si les chambres sont comme la façade, je crois que je vais bien m’amuser*

« C’est à vous de jouer maintenant. »

L'homme s'inclina un peu en souriant et pénétra dans l'hôtel. Une fois dedans , il retira son chapeau et s'adressa au contoir.

"Bonjour, j'ai réservé une suite pour Gackuto Kamui ..."

La jeune femme leva les yeux et devint rouge, timidement elle regarda dans les registres et dit d'une voix intimidée.

"8ème étages, chambre 408 Monsieur Kamui..."

Gackuto se décala un peu pour que la femme puisse voir Gaël puis il lui lança un sourire charmeur avant de lui dire avec une voix douce.

"mon cousin viens juste d'arriver lui aussi ... Est ce qu'il pourrait avoir une suite à côté de la mienne s'il vous plait ?"

La standardiste rougit de plus belle et dit un peu génée.

"je ... Je ne sais pas trop , mais ..."

Gackuto reprit immédiatement.

"je pairais les pleins tarifs, ne vous inquiétez pas ..."

Puis la jeune femme hocha la tête et sortit 2 clée. C'est alors qu'une voix a consonance vulgaire troubla la douce tranquilitée de l'hötel.

"Gackuto ! Qu'est ce que tu foutais ? Et c'est qui ce morpion ?"

Gackuto se retourna lassé et dit d'un air fatigué.

"c'est mon cousin."

L'obèse se planta devant le gamin et l'observa de haut en bas.

L’homme s’appelait donc Gackuto Kamui. Ce nom lui était totalement inconnu et l’adolescent se demanda que faisait cet homme pour être célèbre et avoir des groupies qui l’attendent à l’aéroport

*Il doit être musicien. Ou acteur peut-être. En tous cas, vu le nom, il ne doit pas être américain. Ni européen. Sûrement asiatique, chinois ou japonais peut-être.*

Gaël faillit s’étouffer lorsqu’il entendit la phrase  «c'est qui ce morpion ? » et il se retourna pour voir qui s’adressait à Kamui. C’était un homme de forte corpulence, assez grand et un peu vulgaire.

*Il s’est vu le mammouth pour me traiter de morpion!*

Celui-ci vint se planter devant le jeune homme et le regarda

« Euh… bonjour »

Il lui décocha un petit sourire tout en reculant discrètement de quelques centimètres. Cet homme l’effrayait un peu en réalité et son regard le stressait.

Le gros homme fit une moue et s'alluma une cigarette. Il observa d'un œil méprisant le jeune et dit en le désignant d'un signe de la tête.

"Ce morveux à l'air aussi imbécile et crétin que toi, t'a pas de chance Gackuto. En plus il va falloir le loger je parie. Et avec ton entêtement de grand mère tu va vouloir le loger à côté de ta chambre alors qu'une sous-pente lui aurait suffit. Je te préviens, il ne reste pas dans nos pattes pendant les séances photos et les interviews. Sa tête me reviens déjà pas comme ça, alors le voir tous les jours ..."

Gackuto faisait la mine d'un enfant qu'on disputait. Il avait les mains derrière le dos et avait baissé la tête, Malgré sa grande taille par rapport au petit gros, il semblait se ratatinait de seconde en seconde. Lorsque le vieux eu finit de jeter toute sa mauvaise humeur sur Gackt, il s'en alla vers l'ascenseur.
Lorsque le gros fut partit, Gackt se redressa immédiatement et sourit à Gaël.

"Au fait, je ne connais pas ton prénom ..."

Gaël ne savait pas comment réagir face au mammouth. C’était un peu un intrus et c’est pour cela qu’il décida de la jouer profil bas. Il écouta silencieusement son sermon mais n’en pensait pas moins.

*Ce type ne me connaît même pas et il est déjà en train de se plaindre de moi… Pauvre #%$¤£*

Il ne savait pas trop quoi en penser. Il le trouvait pathétique tellement il transpirait la haine, mais pour rien au monde il resterait dans une pièce vide avec lui. L'adolescent se promit à lui-même de l’éviter au maximum, histoire de ne pas causer d’embrouilles. Lorsque le mammouth s’en alla enfin, Gaël poussa un soupir de soulagement. Lorsque Kamui lui demanda son prénom, il hésita un court instant. Ce type allait lui payer une chambre mais il ne connaissait toujours pas. Malgré tout, il décida de jouer franc jeu, du moins pour le moment.

« Je m’appelle Gaël. D’après ce que j’ai compris, vous êtes un homme occupé. Ne vous inquiétez pas, je ne resterai pas dans vos pattes, comme le veut votre si sympathique ami. Sans vouloir être impoli, est-ce que je pourrais monter dans ma chambre, s’il vous plait? Je meurs de fatigue. »

Le jeune homme avait besoin d'être seul, pour faire le point sur la situation.

Le jeune homme hocha la tête comme un enfant et sautilla jusqu'au escaliers de services puis il s'arrêta en faisant un sourire gêné à Gaël.

"je suis désolé mais, mon agent déteste être avec quelqu’un dans l’ascenseur donc il nous faudra prendre l'escalier ... J'espère que ca ne te dérange pas Gaël. Le vieux est déjà assez énervé"

Gackuto semblait vraiment heureux de prononcer ce prénom. Après avoir insulté son agent il mit une main sur sa bouche et souris malicieusement.

« C’est à se demander si il aime quelque chose votre agent… »

Tout en disant cela, Gaël se dirigea vers l’escalier et commença à les monter, Kamui étant à ses côtés. Ils arrivèrent quelques minutes plus tard au huitième étage. L’hôtel était impeccable et les couloirs très propres. Des plantes étaient posées entre chaque portes. Lorsqu’il trouva enfin sa chambre, la chambre 407, il se retourna et dit à son « bienfaiteur »:

« Bon ba voilà…Je crois pas vous avoir encore remercié pour tout ça. Alors merci, du fond du cœur. »

Après lui avoir adressé un sourire, il se retourna et ouvrit la porte de sa chambre, grâce au badge que leur avait donné la réceptionniste. Enfin, il était seul. La chambre était spacieuse et composée de deux pièces: La première, celle dans laquelle se trouvait l’adolescent, était la chambre à proprement parlé, avec le lit, une armoire et une télé. Quand à la deuxième, c’était en fait une petite salle de bain avec une douche, un lavabo et des toilettes, les deux pièces étant reliées par une porte. Après avoir fait un tour des lieux, il s’assit sur le lit et décida de faire le point. Il avait eu une sacrée chance de tomber sur ce type qui lui proposait une suite dans un hôtel chic. Gaël se voyait déjà en train de faire la manche à la sortie du métro.
Et puis il y avait cette espèce de sensation qui ne l’avait pas quittée depuis qu’il avait failli tué sa belle-mère, sensation qui était apparu au moment précis de l’apparition du gros truc transparent. Et si il pouvait contrôlé l’apparition? Et si il avait une espèce de pouvoir? Bien sûr, c’était un peu gros pour qu’il puisse y croire mais sa vie n’était plus vraiment cohérente alors pourquoi pas? Qu’avait-il à perdre de toutes façons? Plus grand-chose…
Il ferma les yeux et respira lentement. Puis il se concentra et tendit sa main devant lui. Il attendit ainsi quelques minutes mais préféra abandonner, se sentant trop ridicule. Pourtant, il restait intrigué et le fait de pouvoir contrôler ce phénomène ne lui aurait pas déplu. Décidant de remettre sa séance à plus tard, il se leva et se dirigea vers la salle de bain. Après s’être déshabillé, il se plaça dans la douche et fit couler de l’eau chaude.

*Mon vieux, t’es tombé au paradis!*

Une fois sa toilette finie, il se rhabilla et revint dans la chambre. Il alluma la télé et s’allongea sur le lit.

Au bout de quelques minutes, quelqun toqua à la porte. Elle s'entrouvrit et la tête de Gackt sortit. Ses cheveux étaient ébourrifés, il avait l'air fatigué et à moitié endormit. Il entra et referma la porte.

"Tu dort ?"

Il portait un Pyjama à rayure blanches et bleus comme un gamin. Il se balançait sur ses deux jambes. Il se gratta la tête et dit un peu honteu.

"j'ai fais un cauchemard ..."

Gaël essaya de cacher sa surprise.

*Ce type doit avoir 4 ans d’âge mental à tout casser. Et puis, je suis pas psychologue moi!*

Il n’avait aucune envie d’écouter son récit, qui allait être surement très ennuyeux, mais comment pouvait-il refuser quelque chose à l’homme qui payait sa chambre?

« Eh bien, venez me le raconter . »

Kamui entra dans la chambre et s’assit sur le lit. Le jeune homme se posa à côté de lui et, après avoir pris une grande boufée d'air, dit:

« Alors, qu’est-ce qu’il avait de si effrayant ce cauchemar? »

Gackt fit la moue et dit d'un air lassé.

"dans le rêve ben... Enfait, y avais plus personne qui m'aimaient et ils m'ignoraient tous. Je servais plus à rien et dans la rue, il y avait plus une seule fille qui disait 'c'est Gackt ! Ho mon dieu !' et enfait ben je savais plus rien faire, je savais plus jouer du piano, je savais plus chanter, je savais plus rien faire du tout ... Et aprés ben , j'allais voir mon Agent et il avait prit quelqun d'autre parceque moi j'étais trop nul ..."

Le pleurnichage se faisait sentir ...

*Ca y est, c’est officiel je suis tombé sur la star la plus tarée du monde! *

Essayant de se retenir de rire, Gaël fit son possible pour rassurer Kamui et le faire déguerpir de sa chambre.

« Ouah! Quel cauchemar! Mais aussi horrible soit-il, il est fini alors vous n’avez plus à vous inquiéter. Vous feriez mieux de retourner vous couchez, sinon demain vous serez trop fatigué pour pouvoir faire quoique se soit! »

*Ca y est, me voilà devenu mère poule.*

L'homme semblait avoir les fesses bien encrées dans le lit et ne semblait pas vouloir les levées. Il haussa les épaules et dit encore plus déprimé.

"non c'est bon ... Demain j'ai juste des séances photos à la noix... Pffff je les trouvent nules en plus les photos ... Depuis que je suis devenu chanteur je m'aime plus ... Tu as déjà ressentit ça toi ?"

A présent des yeux enfantins pleins d'espoirs se posèrent sur Gaël. On avait l'imrpéssion que Gackt attendait une histoire.

Gaël perdait patience petit à petit. Pourtant il savait qu’il devait rester calme car sa dernière colère avait eu de fâcheuses conséquences. Il se leva et se planta devant la fenêtre. Malgré le fait qu’il soit aussi intelligent qu’un gosse de 10 ans, Kamui lui avait posé une question intéressante. Est-ce que ce qu’il avait fait avait changé l’image qu’il se faisait de lui? Il réalisa alors qu’il ne savait même pas l’image qu’il avait de lui avant. Préférant remettre sa réflexion à plus tard, il sortit à Kamui:

« Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler. »

Mentir comme cela ne lui posait aucun problème et il n’hésitait pas à sortir des mensonges, plus ou moins crédibles, dès qu’il en avait besoin. Déjà qu’il mentait souvent à son père sans remords, alors raconter des bobards à un parfait inconnu ne pouvait lui poser aucun problèmes de conscience.

Kamui se recroquevilla petit à petit sur le lit. Malgré sa maigreur presque maladive il était encore grand et ample. Ses yeux fixés un point invisible sur le sol. Son corps était comme attiré par ce point. Il semblait n’exister que pour ce point et pour lui.

"on se rend compte qu'a l'échelle planétaire on n'est rien. Juste un consommateur trop naïf ou un client potentiel qui se laisse dupé par une belle couverture d'un magazine de sport... Mais pourquoi on achète une pizzas pour 6 personnes et 2 packs de bières ? Alors qu'en réalité tu es tout seul... C'est juste que, lorsque tu passe à la caisse avec ta pizza et tes packs de bières, tu te sent supérieur... Il y a écrit dans tes yeux 'je vois des amis ce soir', alors que ta soirée tu la passe devant une émotion pourrie seul entrain de te dégoûter de la pizza et de te saouler seul contre ton canapé... A cet instant tu ne pense à rien, tu te concentre sur la bouche des acteurs car si tu pense à autre chose il y a toujours le même mot qui apparaît : seul"

« Je… »

Gaël ne savait pas quoi répondre. Il réalisa qu’il avait peut-être jugé trop durement Kamui et qu’il n’était peut-être pas aussi stupide qu’il le pensait....
Seul. Ce mot résonnait en lui. Oui. maintenant, il était seul.

Continuant de contempler New York, il lui dit:

« Vous semblez parler par expérience. Mais je vois pas de bières ni de pizza ici. En fait, vu la tête de l’hôtel, ce serait plutôt du caviar avec du vin, non? »

*Ce type est célèbre, riche, il passe sa vie dans des hôtels cinq étoiles et pourtant, il est semble malheureux. Je comprends rien.*