Aéroport de New York

Le bonne femme avait l’air plutôt gentille et bien dans sa tête, ce qui fit plaisir à Gaël. Enfin, il allait pouvoir avoir une conversation normale avec une personne normale. Enfin, un conversation normale, c’est vite dit car malgré la sympathie que celle-ci inspirait au jeune homme, il n’avait pas l’intention d’être tout à fait sincère.

« Comment je l’ai rencontré?? Ben en fait, il cherchait quelqu’un pour l’aider à trouver son hôtel à partir de l’aéroport. Il me l’a demandé et j’ai accepté. »

Changeant tout de suite de sujet, il dit ensuite:

« Vous me faites quoi là exactement? »

La femme ponctuait les phrases de Gaël par des "ha" approbatif puis, en faisant son trifouillage sur le visage de Gaël elle dit.

"je te rajoute de la peau artificielle au dessus des sourcils... Les asiatiques ont de la grèsse là mais bon, on va pas te faire de la chirurgie esthétique..."

Elle se redressa pour observer son travaille puis s'y remit.

"mais dit moi, tu viens d'où comme ça ?"

Dès que la femme lui posa la question qu’il redoutait tant, il se crispa immédiatement. Il s’accrocha au accoudoirs du siège comme si sa vie en dépendait. Son cerveau se mit en alerte comme jamais.

« D’où je viens? »

Il marqua une pose tout en réfléchissant. Fallait-il lui dire la vérité? Si il disait qu’il était français, elle lui demanderait sûrement qu’est-ce qu’un ado français faisait là, en Amérique, avec un célèbre chanteur japonais. Il pouvait aussi mentir et lui dire qu’il était américain mais dans ce cas comment expliquer sa présence à l’aéroport?

« Alors c’est une très bonne question. »

Il marqua une nouvelle pose. Il fallait choisir une réponse et vite.

« Donc, je viens de… de France. »

Avait-il fait le bon choix?

La femme marqua une pause et se pencha vers le garçon, juste enface de lui. Elle l'observa quelques minutes puis sourit de toutes ses dents puis dit avec admiration.

"halala La France... Rien que ce mot me fait rêver !! Paris ! C'est le rêve parait-il ! Il parait que la tour de Paris s'illumine régulierement et que les magasins et patisseries chics sont très prisées, j'adorerait y aller !!! Tu habite Paris hein ? Comment c'est ? Décris-moi s'il te plait !"

Apparement la femme venait d'atteindre le paroxysme de l'hytérie admirative.

«Elle peut vous paraître géniale cette ville mais vous savez, quand on y a vécu toute sa vie, elle n’a plus rien de vraiment exceptionnelle. »

Gaël se sentait un peu mieux désormais car la maquilleuse était parti dans ses rêves et ne semblait pas si curieuse que ça. Il comprit alors que la plupart des personnes pouvait ne pas s’intéresser à sa vie, à la vie supposée banale d’un ado français.

« N’empêche, c’est vrai que Paris a certains endroits qui restent magiques comme la Tour Eiffel, surtout les jours de fête, comme Noël ou le Nouvel An. Ya aussi les Champs Elysées avec toutes ses boutiques même si yen a, c’est trop cher. Sinon, il y a d’autres trucs sympas comme le Louvre ou l’Arc de Triomphe. »

Le jeune homme eut un léger pincement au cœur en listant tout ce qu’il connaissait de la seule ville dans laquelle il avait jamais vécu.

un homme s'approcha de Gaël et lui proposa de la lecture, il y avait plusieurs magazines différents et les numéros de "La Sentinelle".

"Vous voulez quelque chose à lir."

La proposition du type tombait bien car elle permettait au français de penser à autre chose que sa ville natale.

« Oui pourquoi pas? »

L’homme avait plusieurs éditions du journal « La Sentinelle ». Gaël prit celle du 14 mars car son titre avait tout de suite attiré son regard. Plus il avançait dans sa lecture, plus les pièces du puzzle se mettaient en place. « Nos enfants sont des mutants ». « Cette mutation de notre génome donne à des enfants des pouvoirs qu’ils ne contrôlent pas. ». Le jeune homme s’était levé de son siège sans s’en rendre compte, empêchant la maquilleuse de terminer son travail.

« Mon dieu… »

Il était un mutant. C’était le seul moyen d’expliquer ce qu’il savait faire. Ne prêtant plus aucune attention aux personnes qui l’entourait, Gaël s’empara des autres journaux et les lut avec ardeur, les déchirant presque. Une fois sa lecture terminée, il se rassit et se perdit dans ses pensées. D’après le journal tous les mutants n’étaient que des monstres et/ou des terroristes. Que devait-il faire maintenant? Apparemment, des mutants s’étaient rassemblés à Salem Center mais ils n’étaient pas décrits comme des saints.

*Je savais que j’aurai du rester au lit ce matin… *

La maquilleuse fit un raté quand Gaël s'exclama, le visage de Gaël était maintenant barré d'un trait noir.

"Bah alors mon chéri, il y a quelques chose qui ne va pas?"

Une fois de plus, la maquilleuse était e train de passer pour une nunuche.

La maquilleuse le sortit de ses pensées.

« Hein, de quoi?? »

Gaël se regarda dans le miroir. Il devait prendre une décision. Mais une vraie décision, pas choisir entre un petit mensonge ou un autre. Jamais de sa vie il ne fut face à un tel choix. Rester avec le chanteur et continuer à vivre dans un palace cinq étoiles ou partir à la recherche de mutants dont il ne connaît absolument rien. Peut-être sont ils sympas et chaleureux, peut-être sont-ils de pures psychopathes qui rêvent de régner sur le monde. Peut-être sont ils encore à Salem Center ou bien à New York, peut-être sont ils déjà partis à l’autre bout du monde. Cela faisait beaucoup de « peut-être » mais il fallait choisir.
Le jeune homme poussa un long soupir.

*Pourvu que je ne fasse pas la plus grosse erreur de ma vie…*

Tout en parlant à la maquilleuse, il prit une serviette qui était posé devant le miroir et commença à se nettoyer le visage:

« Vous auriez un peu d’argent à me prêter pour le bus? Faut que j'aille à Salem Center. »

La maquilleuse fut étonné de la réaction de Gaël.

"Qu'est ce que j'ai fait, tu vas plus faire les photos avec Gatz, tu en as de la chance tu sais."

Puis très vite, elle se resaisit,

"Tu veux un peu d'argent, d'accord mais d'abord tu dois glisser un mot à Gatz pour qu'il me prenne dans son équipe, je rève de faire une tournée avec lui."

*Je l’avais oublié celui-là*

Gaël attrapa le papier et le stylo qu’avait sorti la maquilleuse et il écrivit ceci, à l’attention de Kamui:

« Je dois partir tout seul dans New York. Merci pour la chambre d’hôtel, c’était sympa. A bientôt.
Gaël
P.S.: La maquilleuse est super douée, tu ferais bien de la prendre pour ta tournée. »

Le jeune homme prit ensuite l’argent que lui donnait gentiment la bonne femme, la remercia puis quitta l’immeuble. Il se retrouva dans la rue.

« Bon et maintenant? »

je ne connais pas ta situation, le premier paragraphe est si tu es fauché et ele second si tu peux te payer le bus.

Gaël n'avait pas d'argent, il voulait se rendre à Salem mais il ne pouvait pas le faire sans argent, comment rejoindre ce lieux dont parlé le journal.

Gaël alla jusqu'à la gare des bus. Là, il aceta une ticket puis s'assit sur un banc que le quai.

Je pars du principe que la bonne femme lui a donné un peu d’argent en échange du mot qu’il a écrit en sa faveur et que par conséquent, il a assez pour se payer un ticket de bus.

Gaël avait attendu un quart d’heure avant qu’un bus pour Salem Center arrive. Une fois qu’il fut installé dans celui-ci et qu’il démarra, le jeune homme commença à élaborer toute sorte de scénarios dans sa tête. Complot des Etats-Unis, présence des extra-terrestres, ou simplement bobards de presse à scandale, tout y passait. Pourtant, son pouvoir, lui, était vrai. Par deux fois il l’avait utilisé. A moins qu’il est imaginé tout ça dans sa tête. Mais sa belle-mère, elle était dans le coma. Désormais, il était complètement paumé et ne discernait plus le vrai du faux, le possible de l’impossible.

*Allez ressaisis-toi! *

Essayant de mettre de côté toutes ces pensées, l’ado descendit du bus lorsqu’il celui-ci s’arrêta à l’arrêt du fameux centre commercial de Salem Center. D’après le vieux qui avait été interviewé par le journal, il y avait une école de mutant dans le coin. Prenant son courage à deux mains, il s’adressa à la première personne qu’il vit, un homme d’une quarantaine d’années:

« Excusez-moi monsieur. Vous seriez pas par hasard si il y a une sorte de … enfin un pensionnat dans le coin. Ou peut-être une école? Enfin un établissement pour mutants, quoi. »

Dès qu’il prononça le mot « mutant  », l’homme pâlît et s’écarta un peu de son interlocuteur.

« Crois-moi, petit, vaut mieux pas traîner là-bas. C’est un camp d’entraînement pour terroristes mutants. Un conseil:retourne chez toi et fais toi oublier. »

« C’est gentil de vous inquiéter pour moi mais je préfère juger de la chose par moi-même. Alors, c’est par où, s’il-vous-plaît? »

« Suis cette route. »

Il pointa du doigt la route qu’il devait prendre avant de lui lancer un regard haineux et de s’en aller.

Silencieusement, Gaël s’engagea sur la route qui lui avait été indiquée. Après plusieurs minutes de marche, il arriva enfin devant la fameuse école. La grille était ouverte alors le jeune homme décida d’entrer directement, quitte à paraître malpoli par la suite. Il fallait qu’il sache qu’est ce que ce bâtiment était en réalité, une école ou un camp. Lorsqu’il arriva devant la porte, il toqua plusieurs fois mais personne ne lui répondit. La porte n’étant pas fermée à clé, il entra dans le hall. Il était si proche de la réponse, il ne pouvait plus attendre….