[Barbecue midi]Bar

Frank fixa Fabrisio, perturbé par son changement d'attitude. L'avait-il prit au sérieux ?
Une atmosphère détendu mais un peu forcé s'installa rapidement, et il décida de laisser passer.

"Un truc à manger ? Les paquets de corn-flakes de la cuisine ne me suffiront pas. Je vais devoir attendre qu'ils rallument le barbecue..."

Il tourna la tête dans cette direction juste à temps pour voir plusieurs personnes récupérés une gamine de force. Quel que soit sa bêtise, Alixtide venait de se faire un paquet d'ennemi.
Sven vint les rejoindre, ils étaient à deux doigts d'avoir l'équipe complète réuni autour d'un verre. Il repensa à la chute d'Ivy, cherchant un qualificatif qui conviendrait à l'homme-nuage.

"Ca fait schplaf... Ca a pas l'air très sur. Peut-être que tu pourrais coincer la corde entre deux nuages."

Il joint les mains en sandwich pour visualiser l'idée.

"Mais si tu sers pas assez fort, la corde va glisser... Sinon tu peux demander à ce qu'on construise un pont par dessus la piscine et t'en tenir au saut à l'élastique classique."

Pourtant il lui semblait que les sauts à l'élastique ne se faisait pas toujours d'un pont. Ou avait-il vu faire ça depuis une grue ?

Comme si elle avait ressenti que ses premières explications n'avaient pas convenues, Cassandre formula par la suite ce que voulait finalement entendre Anna. Ils ne risquaient pas grand chose en partant en mission. C'était vite dit, mais cette conclusion était rassurante par rapport à ce qu'avait imaginé la télépathe. Se monter la tête devenait de plus en plus fréquent chez elle...

Quoi qu'il en soit, la proposition d'une deuxième tasse de thé fut rapidement déclinée pour se concentrer sur Olivier. Anna savait Cassandre proche du directeur, mais pas au point de l'en faire bafouiller. Elle venait de faire bafouiller Cassandre ... !

"Me paraitre tendu ? Je ne sais pas, on ne le voit jamais, dit elle en levant les épaules. Je ne lui fais aucun reproche. Diriger un tel établissement ne se fait pas en flânant à droite et à gauche... Et puis je pense qu'il aime ce qu'il fait."

La preuve, il se démenait pour aider les mutants par tous les moyens et n'hésitait pas à aller les chercher à l'autre bout du monde. Une personne qui ne serait pas autant passionnée aurait certainement baisser les bras depuis un petit moment.

"Mais j'ai l'impression qu'il ne touche plus terre. Avec tous ce qu'il se passe, toutes les responsabilités qu'il a, je doute qu'il ne ressente aucun stress, aucunes craintes... Il est toujours là pour ses élèves prêt à les aider, à les soutenirs... Mais et lui ?"

C'était l'impression qu'elle avait, peut être qu'elle se trompait.

"Je vous le dit à vous puisque vous me paraissez assez proche. Je ne crois pas le connaitre assez pour affirmer quoi que ce soit. C'est à vous de voir si tout va bien pour lui..."

Après tout, elle était psychologue. Même si Anna doutais que ce statut soit bien efficace dans ce cas, du fait de leur proximité.

L'ambiance était détendue. A tel point que l'espace d'un instant, si Fabrisio fermait les yeux, il aurait eut l'impression de se retrouver dans son école, là-bas, en Italie, entouré de ses amis de toujours. Mais il n'y était pas. Toutefois, cela ne lui causa aucun désagrément. Philosophe, il se dit que la vie était ainsi faite et qu'il était là, bien vivant, entouré de nouveaux amis sur qui il pouvait compter, il en était sûr.
A ce sujet, il regarda Franck. Le leader avait parler de manger mais n'avait encore rien rapporter.

- Les paquets de ... comment as-tu dis ? Demanda-t-il dans une grimace. Des "cornes flasques" ? De quoi s'agit-il ? Son expression était alors plus que douteuse. Certes il avait faim, mais de là à manger n'importe quoi, il n'en était pas question. Je pensais plus à ce qui grille.

Il regarda alors le barbecue autour duquel pa mal de monde s'agitait. Quelque chose s'était passé visiblement. Quelque chose de grave vu la réaction d'un homme, sans doute un professeur. Fabrisio observa, se demandant s'il y allait avoir des repésailles. Mais non, rien.
Il constata cependant qu'un jeune s'essayait à raviver les braises. Fabrisio reconnut alors l'utilité d'avoir un don en lien avec le feu. Et lui ... à quoi bon pouvait bien lui servir de savoir créer de la glace. Il regarda ses mains puis chassa cette pensée de sa tête.

Il fit alors de nouveau face au groupe et constata alors qu'une nouvelle s'était jointe. Fabrisio la regarda sans véritablement s'étonner de la voir. Il y avait tellement de monde dans cette institut qu'il ne connaissait pas encore.
Il trouva cependant un certain charme dans cette jeune fille. Un petit quelque chose qui la rendait agréable à regarder.
Il revint à la réalité en entendant Franck parler de point pour servir au saut de Sven.

- Si seulement je pouvais en créer un, de pont, dit-il d'un air moitié amusé moitié déçu. Mais je n'en ai pas les moyens. La dernière fois que j'ai essayé, je me suis retrouvé 3 étages plus bas.

Machinalement, il se frotta la fesse droite, seule victime de son atterissage forcé dans les ordures.

Jess fit une légère grimace qu'elle se hata de transformer en sourire. Qu'est-ce qu'elle avait fait ? Elle avait accepté de sauter à l'élastique ? Mais... non! Elle avait simplement voulu dire qu'elle aurait aimé monter sur le nuage de Sven. Apparemment, ce n'était pas ce que Sven appelait le Sven Ascensionnel... Après quelques secondes, la surprise passé, elle se dit que l'expérience pouvait être amusante, mais dangereuse... Son ton commercial la fit rire doucement.

« D'accord, d'accord... mais euh... quand ce sera bien au point! Et toujours au dessus de la piscine non ? Parce que je préfère quand même cette conclusion à celle dans le cas où il y aurait pas eu la piscine... »

Jess jetta un regard à Myou d'un air d'excuse. Sans s'en rendre compte, elle l'avait entraînée elle aussi dans cette histoire. Elle s'étonna de l'entendre dire que c'était cool, songeant à la chute de l'histoire en plein dans l'eau. Mais elle se dit que Myou ne devait pas avoir envie le moins du monde de tenter. Déjà à cause du poids qu'elle devait avoir, et ensuite à cause de l'eau...

Elle se tourna vers Fabrisio.
« Les corn-flakes c'est des céréales, et à ta place j'en mangerais pas c'est pas très bon! »

Ou en tout cas, la jeune fille ne semblait pas vraiment aimer ça étant donné la mine qu'elle affichait. Puis à se remarque d'un pont de glace, elle songea à tout ce que Fabrisio pourrait faire avec son pouvoir. Bien que pour l'instant, tout ce à quoi elle pensait il ne semblait pas savoir le faire.

« Peut-être un jour! Qui sait ? Et comme ça tu pourras nous faire une échelle en glace la prochaine fois! Ce sera plus simple que de passer par dessus le balcon... Tu pourrais devenir sculteur sur glace! C'est super beau ce qu'ils font! Tu sais sculter ? »

Jess se tut en jettant un regard circulaire autour d'elle. Si elle ne s'était pas retenue, elle aurait pu continuer encore longtemps comme ça.

Alors qu'il se frottait encore la fesse sans plus vraiment songer au pourquoi, Jessica lui apprit donc que les "corn-flakes" étaient des céréales. Curieux nom pour quelque chose d'aussi simple mais l'italien se garda bien de faire des remarques à ce sujet. Il sourit cependant en voyant la grimace que fit la jeune fille en lui expliquant.

- C'est si mauvais que ça ? lui demanda-t-il amusé. A voir ta tête, ça ne me donne pas vraiment envie d'y goûter.

Puis elle rebondit sur ce qu'il avait proposé comme idée. Ca n'était qu'une idée mais celle-ci semblait plaire à Jessica. Il mie cependant de côté l'utilité d'un tel dispositif pour descendre d'un étage. Cet épisode était terminé et Fabrisio ne tenait pas spécialement à y repenser.

- sculpter ... répéta Fabrisio en fronçant un peu les sourcils. Ha ! Scolpire, dit-il en traduisant le mot. Ha non, je m'y suis essayer une fois mais je ne suis pas très doué dans ce domaine. Quoi, il regarda alors ses mains, peut-être qu'avec ce "don" maintenant ...

Myou regardait elle aussi ses mains pendant que Fabrisio et Jessica parlait de pont, et de sculture. Elle aussi avait la capacité de ... sortir des trucs de son corps, même si ça lui plaisait pas trop... C'était comme s'exposer à l'extérieur, aux yeux de tous... vu que c'était son sang. Et pis le BIC lui avait dit : en sortir trop d'un coup pourrait lui donner de sacrés mots de tête...

De toute façon ce qu'elle pouvait faire pour l'instant était vraiment minime. Et elle s'arrêta d'y penser, avant que son pouvoir ne se manifeste devant tout le monde.

... N'empêche, sculter des trucs... ça pourrait être sympa... peut-être même des outils super classe pour bricoler comme elle voudrait... des outils inédits !....
Elle regarda Fabrisio, avec un sentiment de "partager" quelque chose avec lui...

Ca devrait être possible un jour... ce serait cool... C'est beau la glace...

Tant que ça reste solide et que ça fond pas en flotte...

Le bar se remplissait et se vidait tout le monde discutait. Alicia buvait tranquillement son cocktail discrètement dans son coin. Elle ne s’attardait pas vraiment sur les propos qui circulaient. C’était peut être un peu dommage, mais la jeune fille n’osait pas vraiment prendre part aux discussions. Elle se sentait un peu triste et seule mais ce n’était pas le moment de déprimé. Finissant, son verre Alicia le posa sur le bar.

Elle s’étira quelques secondes avant d’entendre son ventre gargouiller. Il était peut être l’heure d’aller manger un morceau. Alicia quitta alors le bar pour partir en direction du barbecue. D’une mine un peu morose, elle repensait à toutes les choses qui lui étaient arrivées ces derniers temps. Autour du barbecue, il semblait y avoir pas mal de monde et un peu d’animation.

[ Grillades ]

Cassandre prêtait une oreille aussi attentive qu’anxieuse à la réponse d'Anna. Elle espérait que la télépathe puisse lui en dire plus sur son impression, qu’elle lui révèle des choses qu'Olivier lui aurait cachées pour ne pas l'alarmer.

"Je l'ai toujours connu ainsi : lorsqu'il se dévoue à une cause, il le fait corps et âme..." finit-elle par répondre pensivement. Un silence plana durant lequel Cassandre s’interrogea sur sa part de responsabilité dans ce qu’Anna ressentait vis-à-vis du stress du directeur. Elle était bel et bien ici pour veiller sur les résidents de l'école, tous ses résidents. Elle ne venait que maintenant d'effleurer cet aspect de son travail. Olivier ne lui avait jamais dit qu'elle ne devrait que se cantonner aux élèves... Mais la masse de travail était déjà telle qu'elle n'avait pas eu le temps de s'apercevoir des états d'âmes qui pouvaient habiter ses collègues, tous autant qu'ils soient.
Elle s’imagina un instant en tête à tête avec Carrie et l’idée lui parut saugrenue. Ce travail était très différent lorsqu'il s'agissait d'aider un adulte... et encore plus complexe si cet adulte était Olivier. Directeur, vieille connaissance... Difficile de faire son travail correctement, en toute objectivité, lorsque l’on était proche du "patient".
La dernière remarque d’Anna accentua le malaise de la psychologue.

"C’est vrai... Mais parfois la proximité dresse plus de murs qu'elle n'en abat." dit-elle pensivement. En y repensant, cela ne semblait pas avoir empêché Olivier ne s’occuper d’elle la nuit de sa vision, dépendance dont la jeune femme se sentait toujours gênée. Il l'avait veillée et le connaissant, elle se doutait qu'il avait dû faire tout son possible pour s'assurer qu'elle n'avait rien de grave.
Cassandre ne posa pas la question de savoir si c’était son professionnalisme ou autre chose qui parlait pour elle. Il valait mieux ne pas se poser certaines questions. Elle reposa doucement sa tasse sur le bar, comme si ce geste traduisait la décision intérieure qui s’était formulée dans son esprit. Elle eut un faible sourire.

"Merci, Anna." dit-elle doucement sans préciser de quoi elle la remerciait. Sur ces mots, elle s’éloigna du bar et reprit le chemin du bâtiment.

Quelque part dans l'institut

Ivy pinça les lèvres comme si elle jaugeait la valeur de l’excuse de Kirsten, puis reprit son expression joviale. Après tout, elle n’allait pas la pousser dans le vide... Il était trop tôt dans la journée pour ça. Alors que la nouvelle reluquait Enzo, Ivy se contenta d’observer la jeune fille derrière ses yeux rieurs.
D’ailleurs, en parlant de rigoler, apparemment c’était une marrante :

"Ah ah, disons qu’il a eu un petit accident !" répondit Ivy en pouffant de rire à sa blague digne d’une cours de récré. Elle se tint les côtes quelques secondes puis sont hilarité se tarit d’elle-même.

"Dis donc, vous allez pas tarder à instaurer les limaces plat officiel de l’institut ! Y a plus de français ici que de cheveux sur ma tête !" reprit-elle. Il commençait à y avoir une solide communauté de frogs. Ca ne la dérangeait pas outre mesure, ça ferait de la compagnie à Jenifer et Tim. En revanche, elle était déçue de ne pas avoir plus de ses propres compatriotes à l’institut. Il y avait bien Abaigh avec qui elle aurait pu parler terroir, à cela près qu’elle ne l'avait plus revue depuis son arrivée.

"Ca m’étonne que tu n’aies pas beaucoup mangé en route, pour venir en Amérique, faut traverser une des plus grandes poissonneries du monde quand même... Bon, bah en tout cas, bienvenue !" lança la jeune fille avant de se détourner de Kirsten sans plus de cérémonie. Elle avait du pain sur la planche : Jess et Myou semblaient volontaires, mais elle était convaincue de pouvoir rameuter plus de cob... d’aventuriers pour sauter avec elle. Ils pourraient même faire des doubles une fois qu’ils auraient résolu le problème de l’attache. Déjà repartie à ses projets ambitieux, elle s’éloigna en fredonnant vers la scène.

Scène

Alors qu'il répondait à Jessica, Fabrisio saisit au vol la remarque de Myou. Il regarda alors cette dernière et, croisant son regard, il sourit à sa coéquipière. Sa remarque vint confirmer ce qu'il avait mit du temps à comprendre : Myou craignait l'eau plus que tout.

Mais le fait qu'elle lui dise trouver la glace belle et qu'à côté de ça, ils puissent envisager dans un avenir réaliser des choses fit un drôle d'effet au jeune italien.
Jusqu'à cet instant, il n'avait jamais envisager que son "pouvoir" puisse apporter de belles choses. Pour lui, il n'avait été que source d'ennui et de problème. Songer qu'avec, il pourrait créer de belles choses ne lui était jamais venu à l'idée. Et pourtant ... cela semblait envisageable.

- si, dit-il doucement en regardant Myou, la glace est belle. Peut-être un jour y arriverai-je. Quelque chose de bien solide, conclut-il en dédiant un clin d'oeil à Myou.

Il se tourna alors vers Enzo, le jeune homme tout en eau. Un bien étrange pouvoir s'il en était. Mais la bonne humeur du jeune homme faisait oublier son état.
Fabrisio lui sourit et, se frottant la tête, il lui répondit en rigolant.

- Mais toi aussi, tu peux faire des choses incroyable, non ? demanda-t-il à Enzo. Je ne suis pas doué en sciences, mais contrôler un élément aussi fondamentale que l'eau doit te permettre un tas de choses.

Jess hocha la tête lorsque Fabrisio lui demanda si les corn-flakes étaient vraiment si mauvais que ça. En réalité, elle trouvait que ça n'avait pas vraiment de goût... mais c'était juste histoire de ne pas être de l'avis de Frank. Elle sourit doucement et observa Myou déclarait que la glace était une belle chose. Cela la surpris, car la jeune fille n'aimant pas l'eau, elle aurait pensé qu'il en était de même pour la glace. Et pourtant... c'est vrai que la glace, elle, ne risquait pas de s'insérer dans son bras mécanique comme l'aurait fait de l'eau.

Elle garda le silence à l'arrivé d'Enzo. Le jeune l'avait toujours plus ou moins intimidé avec son apparence plus qu'inhabituelle. Et même si elle savait qu'il n'y était pour rien et que cette transformation était dû à son pouvoir, elle n'avait pu s'empecher de ressentir une certaine crainte devant ce mutant. Pourtant il agissait tout à fait normalement...

Après avoir froncé les sourcils une seconde, elle se décida enfin à rouvir la bouche.

« Et si... et si Enzo tu lâchais un peu d'eau... euh... je sais pas si tu peux vraiment faire ça en faite, mais ça doit être plus facile pour Fabrisio de geler de l'eau non ? Plutôt que de créer la glace comme ça pouf. » dit-elle en mimant d'un geste de la main.

« Même si ça à pas vraiment de forme, suffit de demander à Myou! Et puis peut-être qu'après t'auras même plus à la sculter ça prendra tout de suite la forme que tu veux! »

Jess se demandait si le jeune homme parviendrait réellement à faire cela un jour, où si elle envisageait trop loin les possibilités du mutant.

Regardant s'éloigner la jeune fille rousse, Kirsten décida alors de se rapprocher du groupe de jeunes où se trouvait Enzo. Son don intriguait Kirsten et elle souhaitait en savoir un peu plus sur les facultés des personnes présentes dans cet institut.

- Bonjour, je m'appelle Kirsten, lanca-t-elle d'une voix trés peu sure d'elle.

Se trouvaient à côté d'elle un jeune homme à l'accent italien, le fameux homme/eau, ainsi que 2 jeunes filles. Un petit groupe de personnes qui avaient l'air de bien s'entendre et de se connaitre depuis un petit moment. Sirotant tous un verre accoudés au bar, elle les enviait véritablement.... lorsque son ventre émit un bruit bizarre.
Elle avait trés peu mangé et bu lors de sa traversé de l'Atlantique, et Kirsten eu l'eau à la bouche en regardant la carte des boissons.
Ne voulant pas passer pour la jeune nouvelle perdue, elle leur demanda, toujours en fixant la carte.

-Vous me conseillez quoi?

C'est alors qu'elle tourna la tete vers Enzo et qu'elle fut étonnée de la performance qu'il était en train d'accomplir.

Qu'on puisse ainsi s'intéresser à son pouvoir intrigua Fabrisio. Jusqu'à présent, et même après ces quelques temps passés à l'Institut, il ne s'était encore jamais attardé sur son pouvoir. Il était certes ici pour apprendre à s'en servir mais il n'avait jamais prit le temps de réfléchir aux possiblités que lui offrait ce don. Enumérer les dangers auxquels il avait du faire face, ce qu'il avait perdu depuis qu'il l'avait, ça oui, il pouvait. Mais jamais encore il n'avait envisagé ce pouvoir sous un aspect positif.
Il aura fallu arriver ici et l'intérêt d'une fillette de 13ans pour qu'il ait un point de vue différent sur son pouvoir mais aussi ... sur lui-même. Il sourit à Jessica et reprit la parole.

- Oui, peut-être que Myou pourrait m'aider en effet. Il faudrait au moins sa force pour tailler un bloc de glace, dit-il en rigolant. Et plus tard, qui sait ...

Les pensées du jeune italien s'envolèrent alors. Il se mit à penser au futur, chose qu'il n'avait plus fait depuis longtemps. L'apparition de ses pouvoirs avait ruiné son avenir et voilà qu'il se remetait à envisager le futur en lien avec ces mêmes pouvoirs. C'était sans doute que l'on appelle l'ironie de la vie. Il regarda ses mains, se demandant bien ce qu'il pourrait en sortir : du bon ou du mauvais.

Il fut alors tiré de ses pensées par la jeune fille qu'il avait vu quelques instant aupravant discuter avec Ivy et Sven. S'approchant du groupe, elle se présenta comme s'appelant Kirsten. Bien étrange prénom.

- Buongiono, répondit-il à Kirsten. Mi chiamo Fabrisio. Enchanté, ajouta-t-il avec un grand sourire.

C'est alors qu'il vit du coin de l'eau le manège auquel se livra Enzo. Il tourna la tête vers le jeune tout d'eau constitué et ouvrit grand les yeux. Quel étrange personne au pouvoir tout aussi extraordinaire. Penchant la tête comme pour chercher "le truc", Fabrisio ne pouvait plus quitter la boule du regard.

Machinalement, comme un automate, il avança alors sa main pour toucher l'étoile d'eau. Quand ses doigts effleurèrent la surface de l'eau, il sentit l'étrange sensation devenue coutumière : un frisson lui parcourut le bras jusqu'au bout des doigts. L'étoile d'eau se couvra lentement mais sûrement d'une fine pellicule de glace

Myou sourit presque quand on parla de sa force. Pour la première fois peut-être, ça ne la gênait pas, ainsi, en public... Non parce que l'idée, vraiment, lui plaisait bien, comme sa force l'aidait aussi en mécanique. Il fallait bien l'avouer, dans ces cas là c'était drolement utile...

Mais dès qu'Enzo commença à créer sa boule d'eau, Myou recula de quelques pas, comme pour se protéger. Elle ne réfléchissait pas : son corps se crispait tout seul, son audition se retrouvait comme diminué, tout était ettouffé... comme si elle était sous l'eau. Elle lui aurait bien tapé dessus pour le faire arrêté, mais rien que de s'en approcher, c'était impensable.

Puis Fabrisio, dieu merci, vint solidifier tout celà, et elle put se détendre un peu.
Autant dire dans tout ça qu'elle n'avait pas vu la nouvelle élève les rejoindre.

C-C'est bien c'que disais... c'est plus cool gelé...

Encore une nouvelle ? Bientôt ils ouvriraient des lignes de train direct rien que pour eux...

"Bonjour Kirsten."

Le visage pale à faire peur, celle-là ferait sans doute une bonne copine pour l'autre tarée et son cercueil.

Enzo et Fabrisio se lançait dans une démonstration de pouvoir, plutôt réussi d'ailleurs. Leurs deux pouvoirs se complétaient à merveille, en tout cas lorsqu'il s'agissait d'art.
Pourquoi n'étaient-ils pas ensemble en entraînement ? Il y avait certainement des centaines de façon d'utiliser leurs capacités conjointement.

"Ca n'a pas l'air totalement gelé. Le centre a l'air liquide."

Cet objet lui en rappelait un autre, mais quoi ? Il se gratta le menton en signe de réflexion.

"C'est une bombe à eau ! Enfin tout comme ! Si tu la lances sur quelqu'un, la glace éclatera comme un ballon."

Il fit un pas de coté, et se plaça derrière la nouvelle venue de manière à ce qu'elle fasse écran entre lui et la boule de glace.

"C'est pas que j'ai pas confiance, mais... je n'ai pas confiance."

Toute la différence entre Fabrisio et Enzo était là, l'élémentaire contrôlait l'eau en permanence alors que Fabrisio ne pouvait rien faire de particulier avec la glace qu'il créait.

"Tu as tort de te cacher Franck. La seule chose que cela prouve, c'est que tu as peur et que tu as quelques chose à te reprocher vis-à-vis de moi."

Enzo ouvrit ses sens pour ressentir l'eau qui restait au milieu de la sphère. Il la propulsa dans l'air emmenant avec lui le glaçage périphérique. L'étoile de glace au cœur liquide s'éleva dans les airs pour faire une parabole au dessus de la tête de Kirsten et s'écraser sur la crâne de Franck.

"La prochaine fois, tu apprendras à tourner ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler sur le dos qu'un de tes camarades. Je n'ai pas voulu éteindre le barbecue et si tu veux encore des grillades, il semblerait que le barbecue soit rallumé."

Enzo avait le regard braqué sur le visage ruisselant de Franck qui se cachait toujours derrière Kirsten.

Jessica observa Enzo faire sa bulle en souriant doucement. Elle était impressionée par ce pouvoir, plus que par d'autre. Enzo sortait directement l'eau de ce qui le constituait, et elle trouvait cela à la fois super et dangereux. Sur l'instant, elle ne songea pas au conséquence que cela pourrait avoir sur le mutant s'il se déshydratait trop, tellement elle était concentrée sur ce qui se passait devant elle.
L'explication d'Enzo lui éclaircit les idées sur ce que pouvait faire Fabrisio avec son pouvoir. En réalité, il ne faisait pas pouf, et de la glace était là, c'était bien plus compliqué que ça...

La mutante imaginait déjà Enzo, Fabrisio et Myou dans le hangar de l'institut, Enzo amenant l'eau, Fabrisio la gelant et Myou la taillant à la manière d'expert ayant fait ça toute leur vie. Elle voyait surement trop loin! Mais elle aimait ce qu'elle imaginait. Et Fabrisio ne fit que renforcer ce qu'elle pensait. Il gela l'étoile qui se mit à scintiller doucement au reflet de la glace.

« Wouaa c'est trop beau! »

Jess se tenait là comme si elle observait une oeuvre d'art valant des millions de dollars. Pourtant, il ne s'agissait que du fruit de la mise en commun de deux pouvoirs complémentaires.

Elle grimaça doucement en entendant parler de bombe à eau, et se tourna vers Frank, pas plus étonné que ça. Elle sourit doucement en le voyant se cacher derrière une jeune fille dont elle venait seulement de remarquer la présence près d'eux.

Et puis Jess eu l'impression que la situation dérapait. Tout allait si bien, et quelque chose se passa entre Frank et Enzo sans qu'elle ne comprenne vraiment quoi. Elle vit la bulle de glace remplit d'eau aller s'écraser sur Frank, et fit un mouvement en direction de Kirsten comme pour faire un barrage de plus entre les deux hommes. Elle était tournée vers Enzo.

« Arrêtez! Qu'est-ce qui vous prends ?! »

En se rapprochant du groupe de jeunes, Kirsten pensait s'introduire dans une conversation normale. Cependant les choses s'accelérèrent trés rapidement.
Alors qu'elle sembla déchiffrer l'italien et compris que le jeune homme aux yeux bleus azur s'appellait Fabrisio, elle regardait celui qu'Enzo appela "Frank", se cachait derrière elle.
Elle ne comprenait pas encore le manège, abassourdie par le phénomène de glace que Fabrisio venait de créer sur l'étoile d'eau d'Enzo. Les 2 jeunes filles avaient l'air de s'inquieter de la situation. Sans doute connaissaient-elles bien les personnes en présence, et qu'elles ne voulaient pas que ça dégénère.

C'est alors qu'un bouclier se forma autour de Kirsten et qu'elle senti l'eau que contenait l'étoile se déverser derrière elle. Le visage crispé, elle se tint droite sans bouger un sourcil.
Kirsten avait le regard fixe sur Enzo, car il était le seul à pouvoir maitriser ce qui se passait. Ce dernier regadait Frank d'un air presque satisfait et c'est alors qu'elle compris qu'elle pouvait bouger.
Elle se tourna pour admirer le spectacle. Frank était effectivement tout mouillé. Lui qui l'avait regardé étrangement tout a l'heure et qui s'était caché (par peur d'Enzo?), sans crainte que ce soit Kirsten qui se prenne la boule d'eau dans la tête, avait dans un sens été puni.

Impressionnée par le specatcle qui venait de se produire, elle réalisa la force et la maitrise que les personnes autour d'elle possédaient. La complémentarité des pouvoirs d'Enzo et de la glace de Fabrisio avait permis de créer ce bouclier et l'avait éparnié. Elle se dit qu'elle avait presque une dette envers ces deux garçons. Frank lui, en revanche, elle s'en mefierai... Il avait l'air mesquin.

L'une des deux jeunes filles s'approcha d'elle, comme un renfort.
Suite à son exclamation, Kirsten enchaina pour détendre l'atmosphère:

- Heu... je voulais juste un conseil au sujet des cocktails...

Lorsqu'elle pensait à sa soif, elle n'avait pas pensé qu'elle fut étenchée ainsi...
Elle regarda Jessica et lui dit avec un petit sourire crispé:

- Ils sont sympa tes amis!

La joie d'avoir crée quelque chose de beau à partir de l'eau d'Enzo fit place alors à un grand éclat de rire de la part de Fabrisio. Le jeune italien avait suivit l'évolution de l'étoile de glace jusqu'à ce qu'elle implose et déverse tout son contenue sur Franck. C'est là que Fabrisio éclata de rire. Voyant son coéquipier ainsi tout mouillé déclencha la joie de l'italien. Le genre de fou rire incontrolable qui survient sans qu'on s'y attende.
Il se calma cependant en voyant Jessica s'interposer entre Franck et Enzo. Pourquoi ? Il n'y avait là rien de mal. Une simple blague entre amis pour samuser et se détendre. C'est pour cela que, même si son fou rire s'était arrêté, Fabrisio souriait encore à pleine dents.

- Eccelente, Enzo ! Dit-il au jeune homme tout d'eau constitué. Pas mal du tout.

Encore heureux d'avoir contribué à la création d'une aussi belle étoile, le jeune italien se sentit étrangement bien. Finalement, Jessica avait raison : il pouvait réellement créer de belles choses à partir de son pouvoir.
Puis il se retourna vers Franck, encore mouillé.

- Va bene Franck ? demamanda-t-il en souriant à son coéquipier. Tu devrais peut-être aller te sécher maintenant. Je te rappelle que Cassandre nous attend pour un briefing après..

Puis il regarda la jeune fille derrière laquelle Kirsten s'était réfugié.

E Tu, Kirsten ? Va bene demanda-t-il à la jeune fille.

Wind se dirigeait vers les jardins, comme c’était là qu’elle aurait dû se trouver dès la toute fin du briefing de son équipe. Il y avait beaucoup de choses qui lui restaient en tête, aussi bien les propos des uns et des autres concernant la mission future que les allusions à la précédente… que la discussion qu’elle venait d’avoir avec son professeur concernant son frère.

La fin du briefing avait été plutôt positive, même si l’anglaise aurait bien argumenté que coups et blessures involontaires, ça rentrait dans le domaine de ce qui était juridiquement répréhensible, non ? Et c’était bien ce dont elle avait été à l’origine au centre. Quand les autres s’étaient éclipsés, laissant la londonienne, le professeur et leur leader seuls en place, la blonde avait demandé à Tim de la rejoindre dehors, quelques minutes plus tard : si le pyrokinesiste comptait briefer sa camarade, celle-ci avait encore bien des questions à poser sur ce qui s’était passé la veille. Pas que sa situation familiale soit un secret, ceci dit, pour qu’elle lui demande de sortir, mais il y avait des questions qu’elle préférait poser seule à seul. Et en l’occurrence, elle songeait que ça n’était pas un mal, étant donné la teneur de ce qu’Adam lui avait révélé.

Wood était parti, sans laisser de trace. Son professeur avait été plutôt succinct, mais elle ne pouvait guère l’en blâmer : sa place était autrement plus importante que les caprices d’un adolescent parfois inconscient. Il lui avait fallu prendre sur elle pour rester calme, se remémorer l’inutilité des heures de recherches qu’elle avait faites à Londres la première fois pour accepter l’idée que non, cette fois, elle ne partirait pas à sa recherche. De toute façon, elle ne connaissait pas la ville, comment aurait-elle pu le retrouver ? Elle n’avait pas voulu insister, mais d’autres questions se bousculaient dans son esprit.

« Est-ce qu’il allait bien ? » Tout d’abord. Question à laquelle elle savait pertinemment qu’elle n’obtiendrait aucune réponse. Tout comme « Est-ce qu’il était toujours vivant ? »

« Est-ce que River était au courant ? » Ce qui ne risquait pas d’être évident à annoncer sinon. Elle se souvenait parfaitement de la réaction de sa sœur la première fois, et redoutait les sautes d’humeur qui ne manqueraient pas de survenir. Elle ne savait pas encore que Riv’ avait été informée bien plus tôt qu’elle, et que c’était d’ailleurs de cela qu’elle avait voulu lui parler.

« Est-ce que leurs parents étaient informés ? » Et là, ses craintes redoublaient. Elle n’avait pas assumé son rôle, en quelque sorte, si elle n’avait pas pu l’empêcher de renouveler cette folie. Ils allaient retourner à Londres, et elle n’était pas très sûre de vouloir croiser le regard de Papa, ou pire, celui de Maman. Mais en même temps, elle ne pouvait pas faire comme si de rien n’était. Pour ça, cependant, elle aurait le temps de voir pendant le trajet avec le professeur Zachary. Il aurait peut-être un peu plus de temps…

Elle était repassée en vitesse par sa chambre, pour changer de tenue, déjà, parce que non, décidément, le jogging, c’était pas concevable : ça lui donnait vraiment un air grotesque. Pour passer de l’eau sur son visage aussi, pour en masquer les larmes qu’elle avait laissé couler uniquement lorsqu’elle était sûre d’être seule. Et lorsqu’elle était redescendue, c’était vêtue d’un jean, d’un long pull bois de rose, peut-être un peu large, à l’encolure lâche, et aux longues manches dissimulant même le haut de ses mains, et des bottines tout aussi roses et assez lâches, masquant ses chevilles. Elle avait gardé la tresse dans ses cheveux, même si quelques mèches masquant ses yeux gonflés n’auraient pas été superflues. Elle ignorait que Kitty et River se trouvaient déjà dans une des chambres de l’aile réservées aux filles, et s’était dirigée droit vers la zone barbecue, aisément reconnaissable à vrai dire, et par le nombre de personnes regroupées, et par l’odeur.

Etrangement, Wind n’avait pas faim. Elle dédaigna donc le côté grillade et se dirigea vers la buvette. La scène lui était tout aussi proscrite, mais le regard envieux qu’elle y jeta était sans équivoque. Il y avait déjà pas mal de monde autour de la buvette, mais pas la personne qu’elle cherchait. Une fille qu’elle ne connaissait absolument pas s’y trouvait, l’institut semblant accueillir chaque jour plus de monde, deux personnes qu’elle avait aperçu en cours aussi, mais à qui elle n’avait guère eu l’occasion de parler, la fille qui avait perdu son frère – elle se souvenait de l’épisode du salon – Enzo, son coéquipier à défaut du leader avec qui elle souhaitait s’entretenir, et Fabrisio, avec qui Wood avait voulu la caser… Ca lui semblait tellement loin !

- Je peux te demander un Orange Velvet, s’il te plaît ? fit-elle à peine arrivée, à l’attention d’Anna derrière le comptoir. Elle avait préféré détourner le regard un instant, de peur de voir d’autres larmes affluer à ses yeux. Ne pas penser à lui, pas maintenant. Ne pas imaginer le pire, non plus, et encore moins ressasser des événements passés. Elle ne pouvait rien faire, de toute façon, autant se focaliser sur autre chose.

Sa commande reçue, son calme vaguement retrouvé, et une gorgée de boisson veloutée avalée, elle se tourna vers les autres et réalisa que le Nexus était trempé. Ce qui aurait pu être concevable vu le temps mitigé qu’il faisait, si c’était aussi le cas des autres. Or, là, il était seul à avoir subi une douche inopinée, et évidemment, la x-rays posa son regard sur son coéquipier, élémentaire d’eau. L’italien de l’autre équipe demandait à l’inconnu si elle allait bien, et la londonienne fronça les sourcils.

- Perchè ? demanda-t-elle, soucieuse, avant de reprendre l’anglais : l’italien avait été un réflexe aux propos de Fabrisio. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Dans la salle de briefing, Tim avait hoché silencieusement la tête et s'était discrètement eclipsé. Il avait guetté une quelconque réaction de Wind et, quand celle-ci s'était manifestée, il avait obéï à ses directives sans broncher. Il avait glissé un "A tout à l'heure !" enjoué à son professeur et avait rejoint sa chambre pour quelques minutes et pour cause : le barbecue était organisé par les New-Genesix, donc par Anna et il fallait qu'il soit certain qu'il était présentable.

Le temps d'enfiler une chemise claire et un jean bleu foncé et Tim avait rejoint les autres élèves au barbecue. D'ailleurs, Wind l'attendait déjà au bar.

* Je suis resté si longtemps que ça dans ma chambre ??*

Il avait bien hésité pendant quelques minutes sur la tenue qu'il allait revêtir, il avait peut-être aussi observé la télépathe à la dérobée depuis la fenêtre de sa chambre, mais quand même...

Toujours est-il que ce fut avec un plaisir non feint que le pyrokinésiste rejoignit son équipière près du bar. Il sourit brièvement à Enzo qui se trouvait non loin de là, mais ne prêta que peu d'attention à sa dispute avec Fabrisio. Il fronça simplement les sourcils, désapprouvant ouvertement la conduite des deux italiens. Il s'approcha doucement de Wind et, toujours aussi poli, glissa :

" Je t'ai pas trop fait attendre, j'espère !"

Mais Larsen était ailleurs. Contrairement à lui, elle avait décidé de se mêler de cette affaire d'eau et de glace. Il y avait, bien sur, du bon dans son intervention et Tim, s'il n'avait été aussi timide et aussi soucieux de ne pas étouffer ses camarades, en aurait certainement fait de même. Mais il ne voulait surtout pas donner à Enzo l'impression qu'il considérait que le rôle de leader qui lui avait été confié lui donnait le droit de moraliser ses équipiers à tour de bras. C'était idiot, puisque Tim se contenait uniquement pour cette raison et qu'il aurait surement agi comme Wind s'il n'avait pas été leader !

Certain de vouloir laisser à l'anglaise le soin de résoudre le problème, il se tourna donc vers Anna et, prenant soudainement conscience que la situation entre lui et Wind pouvait prêter à confusion, il expliqua en bafouillant :

" Je... euh... Anna, c'est pas ce que tu crois ! Je... on va parler de... euh... trucs de X-rays..."

Les paumettes aussi rouges que d'habitude lorsque la française était dans les parages, Tim tenta un sourire décontracté et, finalement, conclut ses explications par un bref :

" Je vais prendre un Orange Velvet ! Moi aussi..."

Certain qu'aucune autre excuse ne pourrait franchir ses lèvres, il détourna le regard pour voir comment s'en sortait l'anglaise.

Kirsten était plus décontractée qu'une seconde auparavent. Aucune autre boule d'eau à l'horizon, elle regarda alors Fabrisio et lui répondit:

-Je vais bien merci. Ta glace à permis à Enzo de m'épargner, dit-elle en rougissant.

Elle avait en effet evité de peu une douche gratuite et en était contente. D'autant que son maquillage sombre n'était pas waterproof!
Le fou rire du jeune italien lui procura une sereinité agréable. Une étrange sensation vint à elle. Subitement elle se sentait à la fois inclue au groupe de personnes présentes et à la fois si détachée. Frank lui avait prouvé une fois encore qu'elle devait se méfier, alors que le présent offert par Sven et l'attention de Fabrisio la rassura sur la nature humaine.

Le sourire que Fabrisio affichait encore incita Kirsten à lui poser une question:

- Ils sont toujours comme ça ces deux là ?

Elle hésitait encore entre une guerre entre les deux protagonistes de l'histoire, une petite vengeance personnelle, ou encore de la taquinerie.