[3.9]Dans l'amphithéâtre, réunion improvisée

Cuisine

Boitant de plus en plus, la New Yorkaise sombrait dans une euphorie grisante. La rousse la suivrait bien. Comme peut être d'autres mutants de la cuisine. Et marchant, elle pensa à sa puce à elle. Elle viendrait aussi. Sans s'arrêter, elle décrocha son communicateur :

"Camille, ma puce. Je vais bien. Mieux que tout à l'heure. Mieux que jamais. Viens et emmène les gens que tu croiseras au passage. Y'a des fesses à botter. J'ai mes rangers. Et les jambes qui me démangent. Faut juste trouver la personne qui nous a enfumé et pour ça faut se servir de nos crânes ma belle. Besoin de filles fortes pour balayer manipulateur pourri. Tu es des nôtres ? Cette nouvelle alliance, voulons nous la conclure ? Dans l'amphi ma belle, dans l'amphi"

Elle rangea l'instrument dans sa poche, continuant son périple.

L'amphithéâtre. Elle y était. Se souvenant du spectacle des Stryx, elle eut un petit pincement au coeur. Songeant à ses jours heureux où elle avait évoqué au détour d'un sketch son propre suicide. En rigolant. Et aujourd'hui c'était sérieux. Et il fallait que la personne qui avait fait ça paye. Le prix fort. C'était l'heure des soldes sur les mutantes en colère. Et si SILENCE = MORT, COLERE = VIE. CQFD. Je suis en colère, ergo, quelqu'un doit payer.

Elle poussa la porte et se posa au fond de l'amphithéâtre. Côté scène. Et resta debout, attendant l'arrivée des premières troupes. Elle avait des trucs à leur dire. Eux aussi. Le journal permettait une vision d'ensemble. Bien, non ? La plume plus forte que l'épée. Et si tu me files un levier, je pourrai soulever tes grosses fesses de télépathe marionnettiste et te plonger dans les limbes de l'oubli...

Georgia attendit. Un sourire insolent aux lèvres. Elle avait trouvé mieux à faire que chougner avec les JustiX ou faire du bricolage dans le hangar.

Tente de Iacobo Ballade dans l'institut


Le serbe pénétra dans l'amphithéâtre et ne put que ricaner discrètement en se remémorant le petit spectacle minable des StryX , sa prestation encore plus minable, son déguisement de nem, son alcoolisme, le public effondré. Iacobo était un homme de déception , il l'avait compris quasiment depuis qu'il était né.

Il vit Georgia, il avait enfin trouvé cette pucelle faussement naïve et idéaliste qu'il soupçonnait depuis leur première rencontre d'être une pourriture marxiste, tyran au berceau, présage d'un monde où les têtes de bourgeois allaient pleuvoir. Il la savait extrêmement déterminée, légèrement tarée, il n'était donc pas étonnant de la voir organiser un petit meeting putschiste après écoute du message envoyé à Camille, sa nouvelle petite amie.

Il s'approcha, emmitouflé dans son gros manteau, le regard machiavélique mal camouflé et la voix éraillée par la vodka.

"Tu as donc décidé de te faire toutes les nanas de cette institut, noble objectif poupée"

Il s'assit sur une des chaises restantes et se passa une main dans les cheveux, signe révélateur d'une intense réflexion.

"Bon, apparemment tu organises les troupes pour la revanche, pourquoi pas. Je serai plutôt intéressé d'organiser le massacre à tes côtés, il nous faut déterminer maintenant qui est l'ennemi et où il se terre. C'est le bordel dans cette affaire internationale, j'ai ma petite idée mais je vais te laisser t'exprimer la première sur le sujet. Ce qui est certain et d'après ce que j'ai compris, les professeurs ne sont pas opérationnels. Si cela continue, il faudra envoyer des équipes en mission. Et je serai intéressé d'en découvrir plus avec les X-rays par exemple..."


Il lui proposait sa coopération pour définir la stratégie de revanche en analysant au préalable les informations qu'ils avaient à disposition.
Le serbe s'était brutalement socialisé tant bien que mal : il aurait peut-être l'occasion d'en apprendre plus au sujet de cette organisation humaine anti-mutante. Il était bien décidé à assassiner l'ensemble de ses membres : un jour peut-être lointain, ses idéaux seraient appliqués. Pour cela, il fallait éliminer l'ensemble des théoriciens adverses pro-élimination définitive des mutants. Les X-Rays étaient une des équipes les plus puissantes de l'Institut, un véritable instrument de guerre dont il aurait aimé avoir le soutien pour se lancer dans une opération de vengeance.

Il lui fallait donc faire abstraction de son profond mépris pour l'ensemble de ses camarades et participer activement à l'organisation de l'Institut post-apocalyptique.

Interpellée par une voix qu'elle ne connaissait que trop bien, Georgia aperçut son coéquipier serbe aux prestations tarifées.

Elle lui adressa un petit sourire en écoutant ses différentes provocations.

"Hum, je te laisse volontiers la Prêtresse Anglicane ... Déjà que sa soeur ne m'aime pas trop, je ne vais pas forcer ma chance..."

La New Yorkaise fit quelques pas en rond comme pour se donner une contenance. Elle était agréablement surprise que le vilain serbe veuille lui aussi assurer un caramel dans les futures opérations punitives à venir.

"Si tu veux c'est simple, Iacobo... Y'a des gens qui ont décidé que nous ne pouvions vivre sur la même Terre qu'eux. Ils comprendront aisément que nous ne voulons pas partager notre Planète avec eux. Dès lors, il faut se poser la question du QUI & du COMMENT. Après, il ne restera plus, enfin tu me suis, qu'à aller leur faire avaler leur acte de naissance".

Elle se gratta la tête.

"En plus, je pense que pour le coup, on est seuls cher ami. Les profs sont dans j'sais pas quel état. M'enfin ils sont plus probablement au pays des fraises Tagada que franchement opérationnels. La justice de notre pays ne nous sera d'aucun secours. Et il faut en plus agir vite. Si les profs ont été contrôlés, nous ne sommes plus en sécurité ici. Ce qui est arrivé une fois peut se produire à nouveau... Du coup, il ne reste plus que l'attaque".

Elle était étrangement calme. S'approchant du tableau, elle prit de quoi écrire et commença à tracer des lettres.

"Bon alors on a : des profs contrôlés actuellement dans un état indéterminé et plus vraisemblablement aux fraises. On a aussi : Adam & Carrie. Disparus. Adam tu pourras m'en dire un peu plus, je pense. Pour Carrie, faudrait faire parler une gourgandine cagoulée ou un membre des sections spéciales de la justice... Mais à mon souvenir en faisant le journal, j'avais cru comprendre qu'elle avait laissé tomber ses louveteaux, le soir de la destruction du CIAM... Donc en France. Y'avait aussi une histoire d'expérience pour booster des mutants avec des produits extraits d'autres mutants... Enfin, un truc chelou quoi !"

Elle prit une pause pour avaler sa salive.

"Il y'a aussi le DNSMH, le COSEQUEM..."

Georgia continuait à marquer les lettres, un peu essoufflée.

"Bishop Industries... La Sentinelle, qui nous aime pas trop... Les Hunter... Les LeBrehan... Le Sénateur McCuffrey... Et je crois qu'on a fait le tour là !"

Elle se retourna pour faire face au serbe.

"Bon y'a aussi la Commission Eden mais ça je crois que ça n'existe plus. JE pense que quelque part sur le tableau se trouve le nom de la tumeur à extraire au bistouri mutant. Elle a peut être fait des petits ailleurs... Mais la question à un million de dollars : comment prendre simultanément contrôle de nos balézes de profs dans le but de nous mettre une dérouillée monstre ? A qui profite le crime ? Et qui va se prendre un grand coup de pied au derche quand on lui mettra le grappin dessus ?"

Georgia se gratta à nouveau la tête. Elle aimerait bien devoir un million de dollars à Iacobo dans les dix prochaines secondes...

Iacobo écouta attentivement la diatribe de la prolétaire, observant chacune des lignes tracées au tableau. Il faisait tourner vivement sa chaise d'un côté et d'un autre tout en réfléchissant.


"D'abord je suis satisfait que ton rapport vis à vis des humains se dégrade peu à peu, tu comprends enfin les pourritures que ce sont".

Il ouvrit son manteau comme pour y faire s'engouffrer un peu d'air.Il tata sa poche pour sortir une cigarette mais n'en fit rien, ne connaissant que trop bien le merveilleux système anti-incendie chieur de Cerebra.

"D'après moi , on devrait aller sur le terrain là où notre enquête est susceptible d'avancer. Je suis persuadé que le père Hunter joue un rôle fondamental dans toute cette histoire mais nous n'avons rien pour nous diriger directement de son côté, tout comme les organisations.

Par contre et en relisant chacune des éditions de la Sentinelle, je les trouve plus que simplement engagés, ils m'ont l'air bien informés. Une visite de leurs bureaux doublée d'une fouille serait envisageable, cela ne m'étonnerait pas de trouver des liens intéressants avec les autres acteurs du complot. On pourrait aussi interroger les journalistes, tout dépend où sont nos limites.

Ensuite les deux sénateurs stars anti-mutants m'ont l'air bien louches, pourquoi ne pas envisager une filature pour chacun d'eux ? Marshall et McCuffrey c'est cela ?"


Il leur fallait croiser leurs idées et opinions, ainsi une stratégie se mettrait rapidement en place, le serbe aux premières loges...

Cuisine

Trottinant derrière la boitillante Georgia, Ivy pointa le bout de son nez dans l'amphi. Les salles de classe, c'était toujours plus marrant quand c'était les élèves qui les menaient à la baguette. Pas de cours barbants... C'était le rêve... Un rêve presque réalisable à l'heure actuelle en vérité. Avec les professeurs hors course, l'institut pourrait presque devenir une cour de récré, enfin s'ils n'avaient pas perdu tant de camarades de jeu en cours de route. L'addition était salée pour sécher les cours...

Nan et Iacobo avaient répondu à l'appel de Georgia pour l'instant. Après tout ce qu'elle avait vécu depuis son arrivée à l'institut, Ivy était habituée à l'état de crise... tant qu'on lui disait où frapper, ses petits poings étaient parés à l'attaque.

L'Irlandaise rejoignit le groupe et s'installa en tailleur sur un coin de l'estrade en arrangeant coquettement sa robe comme ses camarades lui avaient appris durant ces mois passés ici. Son regard se posa sur les garçons. Ils n'avaient pas l'air spécialement frais non plus.
Tout cela s'annonçait aussi emmêlé que sa crinière rousse et aussi tordu que l'arthrite de sa grand-mère. Ivy posa son index sur son menton et adopta une moue d'intense concentration.

"Hum... La Sentinelle... Sven y est allé tu sais, avec son équipe ! Ils doivent savoir plein de trucs que nous on sait pas !" répondit-elle à Iacobo en hochant vivement la tête.

"Attention, moi la commission Eden, chui une spécialiste ! Je vous ai déjà raconté comment j'ai pourri le père d'Adam ? Franchement, sa base c'était du pipi de chat, on l'a complètement fait sauter ! Bon OK, en fait elle a sauté toute seule... mais c'est parce qu'on lui faisait trop peur ! Donc c'est tout comme ! Zachary c'était le big boss, et à mon avis lui, à part s'il s'est découvert un pouvoir mutant en route, il en a pas réchappé... impossible sans la chaussure que je lui ai volée... Et puis lui son délire c'était les robots, il nous a pas loupés pendant les portes ouvertes. Ou alors il a peut-être inventé un robot qui rend fou qui a continué son truc pour lui, comme dans le livre, là, Frank Einstein ! Quel manque d'imagination ce Zachary alors..." expliqua la rouquine, goguenarde. A l'entendre, le leader de l'organisation anti-mutante responsable de la mort de milliers de mutants était aussi dangereux qu'un samouraï pizza cat.

Georgia s'appuya contre le pupitre, faisant une moue interrogative. Le serbe semblait plus qu'intéressé dans le pourquoi du comment de ce qui leur était arrivé. La situation était elle si critique que ça ?

Nan venait de débarquer aussi. Parlant peu, mais parlant bien. Il était en effet nullement question d'obtenir toutes les réponses sur la situation. Juste identifier : un endroit où frapper & les gens qui devraient passer à la caisse pour régler l'addition...

Quant à Ivy, sa muse, son inspiratrice, son souffle de vie, elle était étonnamment calme.

Les coups durs rapprochaient. Estompaient les différences. Et recentraient des élèves pourtant si différents sur l'essentiel : survivre à ce qu'ils avaient enduré et à ce que l'avenir leur promettait. Pour assurer des lendemains qui chantent, il faudrait donner un grand coup de balai. Au plus vite.

Mais dans l'esprit de Georgia, tout était loin d'être limpide.

Elle répondit néanmoins à la volée à Iacobo :

"Je n'ai rien contre les humains. Je me fiche même de savoir si ce sont des humains ou pas qui nous ont fait ça. Et même, il n'est pas question de vengeance ici. Nous n'obtiendrons pas justice. Et quand bien même la loi de notre pays nous protégerait, ça ne ramènerait pas les morts. Prends plutôt l'opération à venir comme une assurance vie. Il y'a quelqu'un qui a essayé de nous tuer. De détruire nos repères, nos vies, notre confiance dans nos enseignants. Qui a mis les grands moyens pour ça. Et pour cette seule raison, il doit être neutralisé. Définitivement. Nul tribunal ne s'en occupera. Il n'y aura pas de prison pour lui et ses sbires. Nous devons de ce fait réaliser le boulot nous mêmes. Et nous nous interrogerons après, quand ça sera fini, sur les conséquences morales de nos actes..."

Elle se tourna vers Ivy.

"Merci ma belle d'être là... Quand tout ça sera fini, je te ferai profiter de la vie New Yorkaise..."

Le coeur serré à la pensée du boulot à abattre, elle reprit :

"Ce soir, demain au plus tard, on les balaye tous. Tous ceux de ce tableau qui sont impliqués de près ou de loin dans ce qui nous est arrivé !"

Elle était furieuse. Exaltée. En sueur.

"Pour revenir sur la Sentinelle, ça serait cool qu'un NeXus nous briefe sur ce qu'ils ont vu là bas... J'avais ouïe dire qu'Alice Porter était en bons termes avec certains des nôtres ? Si c'est une piste, je pense que ouais, on va visiter les bureaux. Et on soumettra à la question les réfractaires si c'est ce à quoi tu penses Iacobo... Je crois que les limites ont déjà été franchies pour l'heure. Pas envie de me comporter comme eux. Mais s'il le faut..."

La New Yorkaise s'éclaircit la gorge.

"D'ailleurs, c'est drôle mais la Sentinelle parlait il y'a quelques temps de disparitions de télépathes dans toute l'Europe... D'après "des sources qui voulaient rester discrètes" si ma mémoire est bonne. Qui les as informé ? Dans quel but ? Si Sven et ses NeXus n'ont pas de réponse, si Alice Porter ne peut nous renseigner, faudra aller faire un tour..."

Elle fit quelque pas de côté.

"D'ailleurs les profs ont été contrôlés, non ? C'est quand même pas des louveteaux première classe nos profs, non ? Je vois mal une nullité comme Kitty prendre contrôle de Cassandre ou d'Olivier... Alors, soit c'est du télépathe première class' dont ils disposent... Soit il y'a un truc pour les booster... Genre comme les saletés d'expériences du CIAM ou un truc du genre... Je m'y perds un peu d'ailleurs dans toutes ses expériences sur les mutants : entre le labo de Chicago des AtomX ou ceux de Bishop Industries ou la ferme des animaux parisienne..."

Georgia refit face à Iacobo.

"McCuffrey est sénateur mais mutant. Marshall est sénateur aussi, mais c'est celui qui a dédié une loi à Kitty visant à l'abandon des enfants mutants... D'ailleurs, qui sait combien de ces enfants sont tombés entre les pattes des labos dont j'ai précédemment parlé ? Après tout, quel meilleur matériel expérimental que des mioches qui ont été jetés par leurs parents ?"

Elle essaya de se souvenir de la mission des Oryx à laquelle elle avait participé, non sans un certain gout amer...

"Hum, McCuffrey a été libéré le jour où on a récupéré Camille. Par un commando de mutants pas très causants et franchement agaçants. Dont un télépathe je crois. Ils avaient l'air de bien se connaître".

Puis Georgia après avoir entendu l'histoire d'Ivy se leva pour mettre un point d'interrogation devant la commission Eden.

"Donc à ton sens, ma belle, la commission Eden, elle sent le pâté impérial moisi ? Tu es sure qu'il n'y a plus personne de vivant là dedans ? Ils sont out définitivement ?"

Elle posa ses yeux fatigués sur Nan.

"Tu peut nous en dire plus sur ceux qui ont attaqués... Derek et Gaël ? Et sur ce qu'ils viennent faire dans tout ça ? D'ailleurs, Derek est un téléporteur, non ? Basé en Europe, hum ? Là où il y'a eu les enlèvements de télépathes ? Iacobo, si mes souvenirs sont bons, tu as déjà rencontré les deux tocards LeBrehan avant d'être placé sous mes ordres, je crois ?"

Elle se grattait la tête sans classe aucune. Juste pour se donner une contenance. Attendant impatiemment de savoir où tout cela aller les emmener...

Enfin, elle ajouta d'un air détaché.

"Hummm, faudrait peut être aller chercher un NeXus... Pis un AtomX aussi. Et un JustiX pas trop hargneux et pas trop saoulant... Enfin, si ça existe..."

Elle ferma les yeux. Elle souhaitait voir débouler Jonas ou Math. Mais si ce n'était pas eux, bah il faudrait se faire une raison, l'alliance avant tout...

(Ce n'est pas mon ordinateur, je n'aurai donc pas d'accents pendant deux semaines, desole !)

Iacobo vit entrer Nan puis Ivy dans la piece : leur groupe de reflexion se constituait rapidement, chacun venant apporter son experience de mission et les informations qu'ils avaient pu collecter ca et la de par le monde.

Tous les elements gravitaient virtuellement autour du serbe : tout etait la, toutes les pistes a explorer etaient disponibles mais pas toutes decouvertes. Il suffisait de lier les elements correctement, suffisait : le terme etait a nuancer.

"Ma camarade handicapee et mon compagnon d'arme indien, je ne vais pas me plaindre, j'aurai pu tomber sur bien pire, les moules mentales de l'Institut"

Il se frotta le front, depliant lentement une de ses jambes. Il fallait reflechir vite, sa contreattaque se voulait violente. Il avait au moins determine son principal ennemi : une organisation humaine visant a la destruction des mutants : une fois toutes ces raclures assassinnees, le monde pourrait etre envisage d'une facon differente. Mais le combat etait malheureusement loin d'etre gagner et le serbe se demandait s'il irait jusqu'au bout, ou s'il mourrait en chemin, alcoolique, drogue ou depressif.

"J'approuve pour la Sentinelle, si les Nexus ne nous fournissent pas d'elements decisifs il faudra pousser l'enquete avec un reponsable du journal.

Il y a un lien evident qui se profile entre la Sentinelle, le senateur Marshall et les experiences sur mutants. Dans ce schema la, l'intermediaire est le senateur, il ne peut pas ne rien savoir. A mon avis il ne fait pas parti des grand decideurs, c'est encore un de ces sousfiffres qui profite un peu de l'information pour servir ses interets electoraux. Il ne nous dira probablement pas tout mais il doit sans doute savoir ou se terre l'un de ses superieur hierarchique.

Il y a Derek le teleporteur et Hope la lanceuse de harpons qui travaillent ensemble. Il y a Gael et Lucas les deux freres Lebrehan, mutants eux aussi avec des pouvoirs du genre antagonistes , l'un repare l'organisme, l'autre le detruit. Une sorte de variante du pouvoir de Joachim. Nous venons de rencontrer Gael qui se voulait etre un allie, nous devons le recontacter.

J'imagine donc deux organisations, l'une qui vise a la destruction des mutants, et il faudra trouver un lien avec la fameuse Sentinelle que nous avons trouve sur Genosha et qui chassait les mutants. Et une autre, pro mutante. Mais qui travaille pour qui ? Le chef Garisson et son allie bodybuilde ,mutants eux aussi, de quel cote sont-ils ? Le pere Hunter qui j'en suis certain joue un role clef, que fait-il ? Ou est-il ? Et le vieux Zachary ?

Nous avons deja quelques pistes mais nous devons maintenant et a partir de toutes les informations a disposition etablir clairement le role et le place de chacun des protagonistes. Des tetes vont tomber..."

Le serbe se prenait au jeu, les yeux plisses, dans l'attente d'un apport intellectuel de la part de ses camarades. Il fallait eviter au maximum les zones d'ombre.

=> Hangar

Les fouilles de Bart ne donnaient pas grands résultats. Il ne fouillait d'ailleurs meme plus. Il se contentait de se balader de droite a gauche, comme un somnambule. Il essayait encore d'évacuer le stress de la journée. Ses jambes, ses bras, ses doigts tremblaient imperceptiblement. Perdu dans un reve immobile, il déambulait au hasard.

Il entendit bientot un cri qui semblait provenir de la salle de classe. Il ne s'agissait pas d'un cri de peur, d'un cri de haine ou d'un autre cri comme l'Institut en avait résonné pendant les combats. C'était un cri de colère, et en pénétrant dans la classe, Bart vit qu'il s'agissait de la colère de Camille envers Georgia. Au diable s'il y comprenait quelque chose, sans doute meme n'y avait il rien de particulier a comprendre.

Il entra dans l'arene et rejoins le petit groupe qui s'était formé. Il n'avait aucune idée de ce qui se passait ici, mais vu l'air sérieux des personnes présentes, peut etre que cela serait intéressant.

Couloir des Chambres Amphithéâtre

Quand Laura entra dans l'amphithéâtre, elle laissa Camille s'énerver - parce que même les grandes-soeurs-de-coeur-d'un-jour pouvaient être ultra-en-colère - et en profita pour jeter un coup d'oeil aux personnes présentes. Ivy toujours en salade verte, cool, Georgia-la-plus-belle-mais-tellement-pas-drôle, super, Nan', sympa. Puis Iacobo et Bart...

*Ils auraient pas pu crever ceux-là ?*

Revoyant l'image de Myou se faisant abattre sauvagement, elle regretta tout de suite cette pensée et se cacha les yeux de ses mains, comme si cela pouvait changer quelque chose.... Mais non, elle la voyait toujours, tout simplement parce que cette image était gravée dans son esprit. Evidemment, la seule qu'elle trouva pour la remplacer fut celle du cadavre de son frère, puis se forçant à penser à quelque chose d'agréable elle se fixa sur ses vacances à Séville. Son coeur qui s'était serré de plus en plus jusqu'à lui faire mal semblait se détendre du moins c'était l'impression qu'elle avait. Elle se calma et s'assit dans un coin - celui le plus isolé des autres - de la salle. Quand Camille en aurait fini, elles pourraient apporter leur contribution à Rachel et en suite elle pourrait partir pour de bon. Cette pensée appaisa Laura. Mais quand elle daigna écouter sa soeur-d'un-jour qui n'en finissait pas, elle comprit qu'elle ne sortirait pas d'ici avant des lustres. Apparemment, ils voulaient tous savoir qui avait fait ça ! Mais pourquoi ? Quel était l'intérêt ?

*Mieux vaut se planquer, attendre que ça passe...*

De toute façon, c'était l'institut le véritable problème. Pas d'institut, pas d'attaque, et tout le monde s'en serait mieux porté ainsi ! Donc... les professeurs responsables, Olivier en particulier... C'était SON institut et c'était lui qui tirait sur les élèves ! Super ! Séville... les vacances à Séville... A nouveau la jeune fille soupira lentement. Elle voulut soudain voir ses amies, enfin celles qui lui restaient, genre Kitty et Luna. Où étaient-elles ? Juste quand elle avait besoin de sa super-soeur-jumelle et de sa super-coloc ! Elle soupira, plus agacée cette fois. Puis elle se mit en boule, histoire d'attendre la fin des bavardages des autres et de pouvoir ENFIN rendre leur du à Rachel, et partir d'ici !!! Et c'était vraiment parce qu'elle ne voulait pas se faire traiter encore plus d'égoïste !

*Bon... elles sont où les filles là ? Où est mon ... Ah oui c'est vrai... Nooon... qu'elle le garde... On sait jamais, des fois qu'l'autre traitresse de fausse meilleure-amie rappelle... Elle a même pas rappelé ! C'est trop trop trop... méchant ! Dégoutant ! Dire que... J'sais pas moi ! J'ai tout fait pour elle ! Purée ! Ingrate ! Je la déteste, voila...*

Encore une fois, elle sentit ses yeux s'humidifier. Mais elle était en boule et l'autre crétin de Bart ne pourrait pas voir qu'elle n'était qu'une chougnarde. Tant mieux.

Le coeur de Georgia manqua de défaillir quand elle vit débouler, telle une furie son amie, remontée contre elle...

La New Yorkaise savait qu'elle avait fait n'importe quoi. Savait également qu'elle avait inquiété les gens qui l'aiment... l'aimaient ?

Elle ne savait trop que répondre : ce n'était pas une blague. C'est tout. Elle n'était pas d'humeur à rire. Cette heure là était passée depuis TRES longtemps d'ailleurs... Lors de l'effondrement de l'Institut pour être plus précise.

Georgia tourna ses grands yeux tristes vers Camille et dit, d'une voix qu'elle espérait suffisemment forte pour être intelligible et suffisamment faible pour encourager les gens qui l'entendraient à une pudeur réservée :

"Ce n'était pas une blague. Je le voulais réellement"

Ne succombant pas à la honte, ni à un excès d'émotion non canalisé, Georgia tourna rapidement la tête. Pour ne pas voir la réaction que ces paroles pouvaient provoquer sur les traits de son amie.

Elle se focalisa sur Ivy, sa fierté irlandaise, son anti vague à l'âme express qui pourrait avoir le moral dans les chaussettes si seulement elle en portait...

La New Yorkaise reprit pour tout le monde d'une voix qui se voulait forte, déterminée et exaltée.

"Quand tout sera fini... Et ce quand c'est ce soir ou demain au plus tard ! Et Camille, ma puce, pas besoin de Ken pour trouver des méchants à neutraliser ! Le tableau est couvert de leurs noms ! Il ne reste plus qu'à aller leur rendre la monnaie de leur pièce !"

Se calmant et ne désirant pas entamer à nouveau une ritournelle martiale, elle ressaisit de ses deux mains le pupitre.

"On va pas vivre dans la terreur à cause d'eux..."

Elle réfléchit un instant à ce qui avait été dit.

"Bon Marshall qui passe des lois pour son pote, réel ou symbolique, Mister Willington, roule avec Bishop qui fait des expériences à partir de sang mutant... Une histoire de mutants clonés décérébrés et aux pouvoirs déshinibés... Super, non ? En plus si mes souvenirs sont bons, Bishop aurait un lien avec la CIA... On nage en pleine parano antigouvernementale et ce n'est pas pour me déplaire !"

Un ou deux pas de côtés.

"Après, le CIAM bosse AUSSI pour booster des mutants et en faire n'importe quoi ! Ou du moins bossait, vu que ça n'existe plus... a priori ! Donc notre réseau de télépathes, enlevés en Europe, via, peut être un téléporteur, mais pas Derek, boostés à mort via les expériences du CIAM sont là pour donner un méga coup de folie sur nos profs ? Hum ?"

Mais un truc clochait.

"Bon et le flic briton mutant... Hum ? Il fiche quoi dans tout ça ? Ivy, j'sais pas si tu te souviens quand y'a eu le débris de l'Université qui était venu nous causer... Tu sais ? T'as même voulu faire du Sven A avec lui et lui faire des bisous ! Tu dois te rappeler qu'on écoutait ce que racontait le Bobby mutant ? Moi j'avais entendu parler de l'île tout ça tout ça... Et d'un consortium... Qui possédait des baraques et qui servaient je crois aux Baby Hunter... Je crois que le nom c'était GF... Ca dit quelque chose à quelqu'un ? GF ? ou FG ?"

Un truc fit tilter Georgia. Les paroles de Nan lui rappelèrent un certain nombre de coupures de presse de la Sentinelle qu'elle avait du voir passer. Et puis... Qui pourrait faire le mieux sauter une maison que... Adam ?

"Purin" lâcha t'elle faute de mieux.

"Ca serait pas Adam ? Détruire tout une maison ? Comme dans l'article des Joyaux de la Couronne dans la Sentinelle ? La question à un million de dollars, c'est quel est son rôle là dedans ? Et pourquoi il veut, visiblement, buter les deux andouilles LeBrehan ?"

Elle s'éclaircit la voix.

"Bon et autre question plus terre à terre. Vraisemblablement, des missions nous attendent très bientôt... Genre dans quelques heures. Je subodore aussi que les profs sont au pays des fraises Tagadas pour encore un petit moment. La question à 100 millions de dollars et un Strad... Sartrovarius, Stratovarius, Stérilovarius ? Bon la question à un violon de Kitty : qui fait quoi et va où ? Sachant que : la Sentinelle ou chez Bishop ça peut être bien pour les New Yorkais. La France me semble incontournable si il y'a du CIAM derrière et une Carrie à récupérer. Et il faudra certainement, une troisième équipe, au moins, pour le cas d'Adam..."

Ou pas ?

Dans cette salle de classe travestie en quartier d'état major militaire, Bart écoutait les discussions comme on écoutait un cours de philo : on ne comprend pas la moitié des mots, on n'en a d'ailleurs pas grand chose a foutre, mais on fait acte de présence pour ne pas décevoir le prof. Il fut d'autant plus surpris lorsqu'Ivy la verte lui demanda directement d'appeler Juliette : Il n'avait pas pour habitude qu'on le force a participer a un cours.

Il compris plus ou moins le sous entendu de la jeune irlandaise. Pourquoi le nier ? Il n'était pas du genre a faire copain-copain avec ses camarades de classe. Il prit son communicateur et le tendit a Ivy, avec un sourire mi embarrassé, mi désintéressé. "Je ne m'en suis jamais servis", lui dit il d'une voix nonchalante. Il se voyait mal appeler quelqu'un qu'il ne connaissait que de vue pour l'entretenir de choses dont il ne comprenait rien pour le compte d'une autre a qui il n'avait pas de raison particuliere de rendre service. D'autant que tous ne semblaient pas d'accord sur la personne a appeler.

Les discussions continuèrent et Bart commenca a y voir un peu plus clair. On évoquait des choses dont il avait entendu parler. Tous semblaient d'accord sur le sens qu'il fallait donner a tout cela, mais certains étaient pret a agir alors que d'autres trainaient les pattes. Bart se semblait plus proche des premiers, il n'avait aucune envie de rester a l'Institut a attendre qu'une autre catastrophe fasse s'effondrer un autre pan du batiment. "On va pas vivre dans la terreur", disait Georgia, et elle avait parfaitement raison.

[ le hall]

Quitter le hall pour aller dans les salles de classes, pourquoi pas. D'ordinaire, les salles de classe, et l'amphi, sont assez alme l'après midi. Mais y aller après une attaque des professeurs, alors que l'Institut est en ruines n'est peut-être pas la meilleure idée qui soit pour trouver du calme. C'est, en tout cas, ce que River apprit à ses dépens en ouvrant la porte de l'amphithéâtre. Georgia semblait animer une révolution. River marqua un temps d'arrêt sur le pas de la porte. Elle n'avait pas envie de voir du monde. Mais, à dire vrai, elle ne savait pas trop quoi faire. La jeune fille entra donc dans la salle et se dirigea dans un coin reculé, empruntant le même chemin que Laura un peu avant elle. Elle s'arrêta à proximité de la petite adolescente et lui jeta un rapide regard avant de se laisser tomber le plus discrètement possible sur un siège espérant que l'on ne ferait pas trop attention à elle. Elle ne put, cependant, pas s'empêcher de tendre l'oreille pour entendre ce qu'il se disait ici. L'avantage de cette pièce, par rapport au hall, c'était qu'il y faisait relativement chaud, et c'était déjà pas mal...

[ Infirmerie]

D'un pas lent mais sûr, Gabriel fit son entrée.
A peine étonné par l'Institut en partie détruite, il ne le fut pas du tout en découvrant les lieux emplis d'étudiants. Ces derniers semblaient en pleine discussion animée. Parlaient-ils de ce qui s'était passé ? Auquel cas, Gabriel se sentit intéressé.
Il resta un court instant sur le pas de la porte, tenant celle-ci de la main. Il observa chacun des protagonistes présents puis s'avança vers eux.
Il avisa alors une table et vint s'y assoir, intrigué parce ce qui pouvait se dire

Iacobo ecouta attentivement les quelques reflexions productives qui jaillissaient parmi le conseil grandissant. Tout en se passant une nouvelle main dans les cheveux qui finit par lui masser la nuque, il vit la petite naine aigrie ex-Stryx perdue dans les meandres de sa pensee : il la soupconnait de verser dans la skyzophrenie ou tout autre maladie mentale atteignant les enfants qui partaient en mission et voyaient d'autres enfants de leurs ages se faire ecraser par des frigos. Il y avait aussi ce tres silencieux jeune homme noir au look ringard, Camille qui relancait son aventurette homosexuelle avec Georgi la prolo et meme River qui les epiait tous.

Il n'avait pas grand chose a rajouter pour le moment, les sources de nouvelles informations potentielles n'etaient pas encore arrivees ou pas intervenus dans l'assemblee.

"Ces missions me semblent correctes, ce sont en tout cas les pistes les plus probables, celles qui nous meneront peut-etre enfin a quelquechose, genre la decapitation de quelques militants antimutants ?

En ce qui concerne la traque d'Adam, je suppose que les X-Rays devraient s'en charger, histoire d'aller chercher leur professeur designe et sociopathe"

La survie d'Adam importait peu au serbe : sa recherche constituait seulement une piste interessante qui le menerait jusqu'aux insitgateurs des evenements actuels. Il etait optionnellement l'un des pilliers de l'Institut dont il n'avait pas encore perce tous les secrets. Il etait donc preferable qu'il soit plus vivant que mort.

Il vit un des professeurs entrer dans la piece, Gabriel. Il prevoyait deja la reaction des etudiants, il fallait prendre les devants. Il s'avanca dans sa direction le sourire aux levres, l'air terriblement insolent.

"Tiens, un de nos professeurs assassins. Vos excuses et les reactions des etudiants ne m'interessent pas Monsieur Layne. Nous devons reagir, et vite. Il se trouve que nous pataugeons dans une affaire obscure dans laquelle nous trouvons peu d'indices. Vous etes avant tout un professeur, vous etes senses organiser la vie a l'institut. Vous venez avec vos collegues de semer l'anarchie et tuer quelques camarades, malgre vous certes, mais c'est vous. Si vous n'etes pas capables maintenant et devant cette assemblee de nous donner de nouveaux indices pour percer a jour le complot, vous n'en savez pas plus que nous et vous n'avez donc plus grand chose a faire dans cet Institut"

Nan' écoutait les propos échangés par tous. L'arrivée de Gabriel ne l'avait pas dérangé. Il faisait confiance en Anna (sans quoi il aurait eu un foutu mal de tête), mais se doutait bien que la trêve n'était que de courte durée.
L'algonquin n'était pas trop d'accord avec Iacobo pour envoyer les X-Rays une fois de plus. Si ils avaient échoués si souvent, pourquoi parviendraient-ils cette fois à retrouver Adam? Et dans l'optique où ils y parviendraient, qu'est-ce qui leur disait que Adam en mode meurtrier ne les tuerait pas? Camille rejoignit rapidement les conclusions de Nan'. Et pas que sur ce point. Il était d'accord que lancer les équipes telles qu'elles étaient présentement était la pire idée à appliquer. Pas plus que de ne laisser personne à l'institut.

"Derek nous a observés. Avec ses sphères. Les X-rays, et probablement tout l'institut. Je pense qu'il était allié de Garrison jusqu'à hier soir, et que Garrison a à voir là-dedans. Il a donc pu compléter les informations sur l'institut que Garrison n'aurait pas pu observer par lui-même lors de ses visites. Ils connaissent probablement toutes les équipes et je crois qu'on devrait les mélanger, pour les surprendre. Ne pas envoyer les X-rays chercher Adam, pour la même raison. Laisser des gens en état ici, comme Camille a dit, ne serait pas une mauvaise idée."

En cela il convergeait avec Camille, mais il y avait une autre chose qu'elle avait dite... Il prit une pause de quelques secondes, scrutant les murs de l'auditorium où des affiches en tous genres étaient alignées, puis trouva ce qu'il cherchait entre un tableau périodique et une ligne temporelle. Il pointa donc la carte des états-unis en s'en approchant.

"La Californie-ah" avec un gros accent français "est là, et l'Oregon est juste au-dessus... Adam irait-il voir Bishop?"

Il resta devant la carte, parfaitement enligné sous le premier i de California, réfléchissant à tout cela...

Kitty marcha au côté de Gabriel en silence. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire. Tout était chamboulé dans sa tête. La fillette voulait retrouver le responsable de tout cela, de tout ce qui était arrivée. Mais elle ne savait pas comment ils allaient faire. La petite télépathe n'était pas si pressé de recommençait l'expérience qu'elle avait eu avec Anna. Au bout de quelques minute, parrain et filleule arrivèrent dans l'amphithéâtre. Contrairement à d'habitude, quelques élèves s'y trouvaient. La fillette reconnu facilement Nan', Georgia, Camille, Iacobo et Ivy qui discutaient ensemble. Dans un coin à l'écart, Kitty vit Laura et River. La petite télépathe adressa un petit coucou timide aux deux jeunes filles et rejoignit son Gabriel. Elle ne savait pas vraiment quoi faire. La discussion entre les autres élèves l'intéressait, mais elle voulait aller consoler Laura qui ne semblait pas aller bien, tout comme River. Alors qu'elle réfléchissait, la petite télépathe continuait d'écouter ce qu'il se disait autour de la table où se trouvait les grands.

Mais certaines de leur paroles ne lui plut pas, mais alors pas du tout. Ils avaient pas compris que les professeurs avaient été contrôlés. C'est vrai ils avaient tué des élèves, mais c'étaient pas leur faute, tout comme celle des enfants télépathes. C'était la faute de celui qui avait commanditer tout cela. Puis Camille demanda si il n'était venu à l'idée de personne qu'Anna avait put être aussi contrôler. Alors là Kitty vit rouge. Elles avaient sauvé tout le monde et Camille doutait de la véracité de ce que son ainée avait dit. Elles avaient pris un risque en se servant du casque de Cérébra. Les autres élèves n'avaient pas le droit de mettre en doute ce qu'elle et Anna avaient dit. Et puis Gabriel avait agit comme à son habitude envers elle depuis qu'il était sortit de la salle des dangers. Cela lui confirmait qu'il n'était plus contrôlé. La petite télépathe écouta avec attention ce qu'il se disait. Puis elle se décida à prendre la parole. Elle avait des informations qui pourrait surement les aider. Et elle aussi voulait aider à retrouver celui qui avait voulu tout ça.

"Moi je vous confirme que les professeurs étaient contrôler et qu'ils sont bien redevenue eux même. J'étais avec Anna. Moi aussi je les ai libérer. Ils étaient contrôlés par des enfants télépathes. Ils étaient à peine plus vieux que moi et ils semblaient tellement faible. Ils étaient une douzaine par professeurs et donnait le même ordre. Leurs pouvoirs étaient comme amplifiés. Ils se trouvaient en France, proche de Paris. Mais il n'y avait qu'une seule source de cet ordre. Ils étaient reliés ensemble comme une sorte de grosse machine. Alors on les a attaqué avec Anna. On s'est servit de mon attaque psychique pour les arrêter et on a réussit à délivrer les professeurs de leur emprise. Puis on a vu le professeur Zachary et Mlle Marcin. Eux aussi ils étaient contrôlés. Le professeur Zachary semblait avoir pour idée fixe de trouver et faire disparaitre un certain Lucas. mais on n'a pas pu poussé nos investigations plus loin. On n'a pas sût qui les contrôler car le lien entre eux et la personne qui les contrôlé s'est coupé subitement. Apparemment la ,personne qui supervisait le contrôle des professeurs a préférer faire profil bas après notre attaque."

La petite fille reprit son souffle. Puis au bout de quelques secondes, elle continua :

"Moi je peux vous assurer qu'Anna n'était pas contrôler aussi. Sinon je l'aurais sût. Pour utiliser Cérébra il a fallu qu'on mette nos pouvoirs en commun et moi aussi j'ai vu ce qu'elle a vu. C'était comme si moi aussi j'avais porté le casque de Cérébra. Et pour les enfants télépathe, je crois pas qu'ils puissent recommencer. Ça a été tellement facile de les attaquer. Leur emprise sur les professeurs c'est envolé comme des papillons dans une tornade. Moi je pense que celui qui a superviser tout ça est en France vu que la machine semble se trouver là-bas. Et puis il faut pas en vouloir aux profs. C'est pas leur faute ce qu'il s'est passé. Ils pouvaient rien faire contre ça. C'est celui qui a superviser tout ça qui est le responsable. Les profs peuvent peut-être nous aider. Après tout ils ont plus d'expérience que nous. Je suis pas bête, je sais que ça peut recommencer et c'est pour ça qu'il faut agir très vite. Pour pas que tout recommence."

Kitty ne savait pas si les grands l'avaient écouté. Après tout elle était qu'une petite fille pour eux même si ce qui s'était passé l'avait fait grandir finalement. Durant tout son discours un voile de tristesse était apparu dans ses yeux. La fillette se demandait ce qu'était devenu les enfants et s'étaient demandée s'ils étaient encore en vie ou si son attaque les avait tué. Elle les regarda tour à tour attendant leur réaction puis posa son regard gris sur son parrain et lui demanda :

"Tu vas nous aider à le trouver hein ? Tu me l'as promis."

La petite télépathe pensa à Laura. Elle était contente de voir qu'elle allait bien et espérait qu'elle viendrait la rejoindre. Elle n'osait pas vraiment utiliser de nouveau sa télépathie pour contacter sa copine. Elle ne savait si elle y arriverait.

Les autres n'arrêtaient pas de parler... Pourquoi n'arrêtaient-ils pas de parler ? Laura commençait à sentir sa tête qui allait exploser. Elle n'en avait rien à faire de qui était le super-méchant de l'histoire ! Elle ne pouvait pas croire que c'était comme ça et de toute façon personne n'était en mesure de faire quoi que ce soit... C'était trop compliqué... Si quelqu'un avait été capable de contrôler leurs professeurs, qu'est-ce qui leur disait que quelqu'un d'autre ne les manipulait pas non plus ? Et si rien de tout cela ne s'était passé réellement ? C'était bien possible aussi ! Tout était possible apparemment, mais la jeune fille ne pouvait pas se mettre à penser ainsi, elle en avait une migraine qui commençait. Pourtant l'histoire du complot contre eux n'était pas bien plus plaisante... Non... Arrêter de penser ! Arrêter de les écouter ! Elle décida de fermer ses oreilles... Ayant des années d'entraînement dans le fait d'ignorer les gens, elle parvint tout à fait à faire le vide autour d'elle. Tranquillement, dans sa bulle, elle était libre et tranquille et le premier qui viendrait l'embêter, elle lui ferait passer un mauvais quart d'heure.

Personne ne pouvait l'embêter... d'abord ils étaient tous occupés, en plus son communicateurs était entre les mains de Camille. Même Jess ne pourrait pas la déranger... Mais ... Elle voulait bien être dérangée par Jess ! Pourquoi ne l'avait-elle pas appelée ? Oui... Fabrisio... A l'heure qu'il était, ils devait bien se satisfaire d'être devenu le nouveau meilleur ami de SA meilleure amie ! Elle grogna. En fait le premier à l'embêter avait été elle-même, avec ses pensées... Mais en ce qu'il s'agissait de lui faire passer un mauvais quart d'heure... Cela faisait bien quelques douze ans qu'elle se tourmentait toute seule ! Elle sentait ses bras lui peser, en fait elle avait besoin de bouger. Elle daigna relever la tête et là, elle blanchit d'un coup. Qu'est-ce que LUI faisait ici ?! Elle comprit de suite en voyant ce que même des professeurs fous et meurtrier ne pouvait pas changer : SON autre meilleure amie scotchée à lui. Elle laissa échapper d'une voix sonore :

"KITTY ! Pourquoi tu l'as amené ? Pff !"

Elle se leva, se rapprocha des gens, mais n'adressa de regard à personne. Elle se chargea juste de ramasser tous les draps, en même temps d'avaler sa salive douloureusement. D'accord... En gros sa première meilleure amie s'était trouvé un super-coéquipier et l'avait rejetée, ok, sa deuxième meilleure amie s'était trouvé un
Parrain-d'amour-que-même-s'il-tue-la-moitié-des-élèves-c'est-quand-même-un-parrain-d'amour-
tout-choupinet-que-j'aime et donc n'était même pas venue voir comment elle allait, ok. Et en plus, la fausse blonde lui avait squatté un bout de coin tranquille ! Elle n'avait même plus sa place dans la salle, elle soupira et en traînant avec toute sa force de gamine l'énorme baluchon, elle dit doucement, plus pour elle que pour les autres :

"Mouais... contente de voir que tu vas bien Laura... Tu m'as manqué... Pff et sans Parrain, j'me demande bien ce que j'aurais fait... Non en fait tu m'as pas manqué..."

Elle sortit en grognant pour aller amener sa contribution à Rachel et enfin partir d'ici.

Amphithéâtre Hangar

Comme la plupart des autres, Bart fut surpris et légerement décontenancé par l'entrée dans la salle du professeur Gabriel. Il fut encore plus troublé de voir que la jeune Kitty semblait le coller comme un chewing gom frais a une semelle. Qu'est ce qui unissait ces deux la a ce point ? Une poignée d'heures plus tot, Gabriel Layne était penché sur le corps inerte de Kitty et se demandait visiblement s'il la dévorait dans la minute ou s'il la gardait pour le quatre heure.

Le professeur s'installa plus ou moins en face de Bart. Celui ci fixa son regard sur celui du professeur. Il ne semblait pas diminué, mais était ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Bart l'avait attaqué aux yeux, il était sur de l'avoir touché, mais apparemment Gabriel avait guéri de facon aussi rapide que totale. Peut etre un autre de ses talents. Ou peut etre que l'attaque n'avait pas provoqué autant de dommages qu'il l'avait cru. Il pris note dans un coin de sa petite tete de réfléchir a l'utilisation de ses pouvoirs mutants dans l'optique d'un combat. Il y avait sans doute quelque chose a faire.

Tout en pointant son regard sur celui du professeur Layne, il continua a écouter les discussions. Les idées se confrontaient et les arguments des uns et des autres portaient. Il était vrai que des mutants comme Adam Zachary ou Carrie Marcin, pour le peu qu'il en savait, ne seraient pas neutralisés par une équipe d'étudiants habituelle. Ce serait donc un suicide en bonne et due forme, et l'Institut ne pouvait pas vraiment se payer ce genre de luxe.

Il dit a l'adresse d'Ivy :

"Je crois que Kitty vient de dire que le lien entre Adam et celui qui le controlait a été coupé. Si ca veut dire qu'il n'est plus controlé, alors il sera sans doute bientot de retour a l'Institut. Pas de soucis a se faire de ce coté. Et s'il est toujours controlé, autant aller directement faire péter la tour de controle."

Puis il reprit, a tous :

"Si Anna et Kitty sont capable de protéger a la fois l'Institut et une équipe a l'extérieur, rien ne nous empeche de lancer toutes les missions que vous voulez des maintenant. De toute facon, il n'y en a pas tant que ca : tout faire peter en France, ce machin FG truc, et aller recueillir les confessions de tous les autres _ les Lucas, les Hunter, les sénateurs ..."

Georgia fit un premier haussement de sourcils, l'air ravie. River venait de prendre place dans l'amphithéâtre. Miam ! Miam ! Elle était la professeure et River son élève...

Elle s'éclaircit la gorge, un sourire lui barrant le visage :

"River, je suis bien contente que tu sois là ! Il nous fallait une AtomX pour compléter nos données et en plus c'est toi ! River, ma douce, j'aimerai savoir, connaître les moindres détails de votre édifiante aventure à Chicago. Si mes souvenirs sont bons, vous étiez tombés sur une mutante hospitalisée qui avait été l'objet ou tout du moins le témoin d'expériences sur des mutants. Visaient elles à augmenter les pouvoirs ? Enfin, ce genre de choses, River, qui feraient que ça aurait un intérêt pour nous, quoi..."

Georgia jouait avec ses mains, comme pour se donner une contenance.

"Parce que bon, River, si en plus tu avais l'adresse du labo où ça c'est produit, ça pourrait faire l'objet d'une belle mission non ? Et dans ce cas là, River, je te ferais bien un bisou comme tu les aimes tant... Enfin, sauf que je peut plus maintenant, River, j'ai trouvé bien mieux que toi. Largement mieux. Mais l'attention y est".

Second haussement de sourcil. Gabriel "Je suis constipé mais je me soigne" venait de débarquer. Visiblement il semblait tout aussi amorphe qu'à son habitude. Même que la naine asthmatique l'avait rejoint sur son bout de banc.

"Hey ! Gaby ! L'ami des touts petits ! T'as peut être quelque chose à dire en sus de ta défense, sur la mission de tes louveteaux ? Parce que bon, River c'est River, mais toi tu es le sachem, le big boss, le parrain d'amour..."

Mais Iacobo maniait le verbe avec plus d'habileté que la New Yorkaise. Elle ne put qu'opiner à ses diverses paroles ailées.

Elle ajouta néanmoins :

"Personnellement, Gabriel, j'ai un peu du mal encore à me faire que nous allons devoir revivre avec les enseignants qui m'ont valu un certain nombre de coups, de blessures, qui ont tué notre pauvre camarade Lyu et quelques autres... River, Kitty, peut être moins... Mais faudra regagner notre confiance. Parce que les règles du jeu ont changé depuis qu'Alex a été passé à travers la porte de sa chambre... Alors là encore, pour doubler les belles paroles de mon ami serbe : savez vous quelque chose ? Avez vous quelque chose à ajouter sur le tableau de nos ennemis ? J'aurai préféré être en face de quelqu'un d'efficace comme Cassandre... Mais bon, on fait avec ce qu'on a. En plus, Kitty, River, Parrain d'amour, manque plus que l'étable et on a une scène semi biblique !"

Georgia était déchaînée. Décidément très en verve, elle voulait aller plus loin... Mais la présence de sa puce la calma.

Elle fit un grand sourire à Camille.

"Blessés, blessés, c'est un bien grand mot. Les blessés graves sont morts. Les blessés sérieux ont été soignés par Panda Boy. Et c'est tout. Le reste c'est une bande de glandeurs semi chougnards. J'ai mal aux côtes, au sein, à la cheville et j'en fais pas tout un foin, alors les blessés qu'ils se lèvent et marchent..."

Et joignant le geste à la parole, elle fit quelque pas circulaires.

"Nan a raison ! Il faut mixer les équipes et être imprévisibles ! Et tout le monde pars ! On laisse un Institut désert derrière nous !"

Ivy une fois de plus venait de lui donner une piste précieuse...

"Mais ils ont reconstruits QUOI là bas ? Ca vaudrait pas le coup de leur payer une petite visite à ces GF ou FG qui rasent des maisons pour en faire des trucs ?"

Reprenant le pupitre à deux mains, elle conclut :

"Bon, on a : Adam en Californie qui cherche à buter Lucas. L'Oregon est pas loin avec Bishop à ce que j'ai cru comprendre... New York également avec la Sentinelle et les machins de Bishop. Y'a aussi le sénateur McCuffrey dont on connait mal le rôle... Eventuellement un labo pourri à Chicago. Pis aussi et surtout l'Europe : la maison des deux couillons rachetés par GF et Paris, siège des télépathes et autres manipulateurs.... Ca fait du taf pour 6/7 équipes déjà et pas mal d'arrière train à faire décoller !... Et du taf pour les profs, non ?"

Elle se gratta la tête.

"Personnellement, je me verrais bien prête à un peu d'action. Après, je me demande bien qui ira où ? Si Adam n'est plus contrôlé comme le suggère Barth, ça limite les risques... Sinon... Hum... Bref, qui fait quoi ? Et on mixe les équipes comment ? Je suggère également qu'on se prépare pour frapper demain au plus tôt. Il faut du repos pour tout le monde... Mais aussi de la préparation. Gabriel ?"

Nulle trace de rancœur dans sa voix à ce moment là.

"Gabriel, pour le transport des troupes, y'a des trucs de prévu ? Genre en plus du XJet ? Avez vous des contacts avec d'autres mutants ou des réseaux qui pourraient nous aider ? C'est le moment de tout dire, là mon gros... Notre décision est prise, on attaque demain... Autant le faire au mieux pour éviter d'engraisser les rangs des regrettés défunts..."

Elle redressa les yeux pour mieux embrasser l'assemblée.

"Et n'oubliez pas qu'il faudra passer sur beaucoup de River avant d'être libres ! Enfin beaucoup de rivières à traverser ! Et nous serons tous, la tête haute et les mains propres comme River notre grande soeur de coeur à tous ! Et puis... Surtout, cet Institut qui est brisé, anéanti, détruit, il sera comme River après la mort de Roscart... Il devra trouver son Lucas pour se reconstruire et vivre à nouveau sa passion de collégienne ! Comme River ! Et les gens qui voudront lui faire des bisous de force à coups de missiles, comme j'ai pu le faire à River et j'en suis désolée... Et bien, tels River, il faudra leur cracher dessus ! Tels River, il faudra lever le poing menaçant"

Et Georgia leva le poing.

"Et n'avoir ni pitié ni humanité. Et dire d'un air méchant qu'il faut nous laisser tranquilles... Parce que River telle une métaphore filée a déjà compris tout ça ! Et oui ! Pour que tels River, nous puissions regarder un jour nos enfants jouer avec des violons des airs ronflants et tels River avoir plein de petits copains falots, nous devons tels River nous montrer sans pitié. Et menacer de mort quiconque pénétrera dans notre espace vital avec des intentions hostiles !"

Et Georgia baissa le poing. Amen.